EN POLITIQUE, LA RESISTANCE EST UN DROIT
En se proposant au peuple sénégalais comme l’incarnation de la nouvelle opposition , Ousmane Sonko n’a pas seulement fait son devoir de citoyen, il a également répondu à une demande sociale
En politique la résistance est un droit. Il faut savoir résister. Il n’aime pas les opposants dignes, capables de le challenger : tous ses adversaires naturels sont passés à la trappe pour des raisons juridico-politiques, tandis les autres sont allés à la soupe. Son désir inconscient c’est de s’accommoder à une opposition alimentaire, sans relief.
La sécurité politique en démocratie, c’est l’existence de contre-pouvoirs, d’une opposition non seulement pour prévenir les abus du pouvoir, mais pour montrer au pouvoir qu’une alternative est toujours possible et qu’il n’a pas tous les leviers. Avec lui, les rancœurs, les récriminations et les révoltes de ses opposants sont noyées par la violence, l’intimidation. Celui que l’opinion commune caricature sous le sobriquet de « Sokhna Bator », le nom de cette dame d’un célèbre téléfilm dont la ruse à se débarrasser de ses coépouses est d’une redoutable efficacité a jusqu’ici réussi avec ce stratagème aux antipodes de la démocratie. Le fait que Sonko lui ait tenu tête jusqu’ici est déjà une performance notable, comparé à la rapidité avec laquelle il s’est débarrassé des ces deux précédents adversaires, sans résistance acharnée.
En se proposant au peuple sénégalais comme l’incarnation de la nouvelle opposition , Ousmane Sonko n’a pas seulement fait son devoir de citoyen, il a également répondu à une demande sociale.