L’AN 2024, MACKY SALL ET NOUS
A l'heure où l'on parle du bilan du président à tous points de vue, l'école se meurt. L'État fait semblant de payer les enseignants. Ces derniers font semblant d'enseigner et les élèves font semblant d'aller à l'école
L'on ne parle que de Macky Sall et de l'an 2024 dans la presse et sur toutes les lèvres. L'on ergote à longueur de journée sur son agenda politique caché. La presse locale s'en délecte. Informations à tire-larigot sur un éventuel procès d’Ousmane Sonko, le leader de l’opposition.
En effet, le président sénégalais fait vendre. Et il le fait bien et au-delà des frontières de ce pays où il fait bon vivre. Il ne se passe un jour sans qu'on parle de lui et de ses réalisations par rapport à une pseudo troisième candidature pour la présidentielle de 2024, vantée par certains oiseaux de mauvais augure de son propre camp.
Macky, ce bon vivant à la grosse bedaine et à la bouille trop ronde, renchérit ad nauseam la presse disant que cet homme d'État spécial au-delà des remugles qu'exhale sa bouche, n'a jamais respecté sa parole donnée et qu'il mettrait le Sénégal à feu et à sang s’il n’arrivait pas à ses fins. Personnage peu parlant et guère charismatique doublé d’un ersatz au physique de lutteur.
En effet, l'homme se cherche et veut rempiler pour une troisième candidature. Dictature rampante et pays en état de siège ? Certains observateurs le disent haut et fort, et d'autres susurrent par peur d’une vendetta qu'il ne prendra pas cette pente très dangereuse. Avec lui, l'on ne sait pas sur quel pied danser. L’essentiel est que le bateau Sénégal, au beau milieu d'une tempête, arrive à bon port avec Macky comme commandant de bord, exulte son camp peu enclin à l'adversité politique et aux joutes verbales télévisées.
A l'heure où l'on parle du bilan du président à tous points de vue, l'école se meurt. Décidément, dans ce pays, tout semble voué à l'échec. L'État fait semblant de payer les enseignants. Ces derniers font semblant d'enseigner et les élèves font semblant d'aller à l'école. Tout le monde est responsable de ce désordre ambiant ; les enseignants, les parents d'élèves et ces derniers. La faillite scolaire et des cerveaux se voit à tous les niveaux de la vie sociale, économique et politique. L'on ne sait qui est qui et qui fait quoi dans ce pays.
Heureusement que la Coupe du monde de football est là et semble réconcilier les cœurs et les esprits. Mais Macky ne pense qu’à 2024, année de sa consécration ultime même s’il joue avec Cerbère, gardien des portes de l’enfer. Pour lui et au vu des perspectives d’avenir, le pétrole et le gaz devant être exploités au second semestre de 2023, doivent être sous sa gestion. Disant haut et fort qu’il est l’homme providentiel. Écartant tous ses potentiels successeurs et essayant d’écraser l’opposition et surtout Ousmne Sonko, le leader naturel actuel. 2024, l’année de tous les dangers sera mise à rude épreuve pour cette démocratie naissante. Le Sénégal, un frêle esquif risquant de se casser sur les rochers d’une mer en pleine tempête. En animal politique redoutable et roublard, le président Macky Sall esquisse son plan et essaiera de désarçonner ses adversaires, voire son peuple farouchement opposé à cette 3e candidature.
En effet, ce dernier ferraillé par une opposition un tantinet forte mais dans le dilemme et une jeunesse ayant bon dos, l'attendent de pied ferme. A Macky de savoir dès maintenant que sa mission se terminera en février 2024 même si une certaine alchimie se met en branle et qu’alliances et plans ourdis des partis politiques se concoctent. Le tout conjugué à l'extrême légèreté de l'homosenegalensis couplée à la transhumance politique et l'on crie au scandale face la sacralité de la parole donnée dans ce pays. Toutefois, le président doit se ressaisir. Cela est le vrai pouvoir d'un politique. Mais entre Macky et nous, il est une lapalissade de dire qu’il est prêt à marcher sur des cadavres pour arriver à ses fins per fas et nefas. Quid de deux Sénégal qui feront face ? Tous sauf Ousmane Sonko quitte à brûler ce doux pays. Peu lui chaut même s’il court à sa perte tout en risquant très gros.