L'ART DE S’ÉGARER AVEC UNE BOUSSOLE
La cacophonie qui tient lieu de débat public dans notre pays où ont vécu et survivent tant de fins lettrés, dans toutes les langues disponibles sur terre, est navrante. Mais que nous arrive-t-il donc ?
« O vous qui avez cru ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair [de crainte] que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait. » - Le Saint-Coran, Sourate 49 Verset 6
Au vu de la légèreté avec laquelle nous partageons, diffusons et amplifions toutes sortes de médisances et de calomnies disponibles au supermarché du mensonge et de l'affabulation que sont devenus les réseaux sociaux, il est temps de retrouver notre sens de l’orientation en retournant au sens du Divin.
Car, quant au fond, les réseaux sociaux que nous vouons tous aux gémonies ne sont que des contenants. Ce sont les nouveaux moyens de transport de nos idées, de nos pensées et, hélas, de nos mauvaises pensées. Les nouveaux medias sont les révélateurs des haines diffuses et des perfidies jusque-là enfouies. Oui, la ligne de fracture, entre la bonne et la mauvaise foi est désormais visible. La volonté de nuisance gratuite s’étale au grand jour. Et pourtant le verset 6 de la Sourate 49 cité à l’entame ce premier billet de Baaba de l’année 2023 est suffisamment explicite depuis 14 siècles !
Qu’arrive-t-il donc aux soi-disant 95% de musulmans du Sénégal ?
« O vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer [sur autrui] car une partie des conjectures est péché. Et n'espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L'un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? (Non !) vous en auriez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux. » Sourate 49 Verset 12
Que nous arrive-t-il donc ? De nos grand-place, animés de rumeurs colportées, jusqu’à la mode des influenceurs intempestifs, la mauvaise parole dégouline de baves incendiaires. La cacophonie, qui tient lieu de débat public dans notre pays où ont vécu, et survivent, tant de fins lettrés, dans toutes les langues disponibles sur terre, est navrante et interpelle notre conscience collective. Cela ne peut plus, ni ne doit plus durer !
La crétinisation, voulue ou subie, de notre jeunesse par l’abus de confiance, et de conscience, orchestrée par des gourous ignares et irresponsables, sous le regard indifférent des pouvoirs publics est une hypothèque sérieuse sur le futur de notre nation, l’avenir de nos enfants !
La promotion du jeu, de la danse et du travail musculaire, comme leviers d’élévation sociale, accentue la désaffection pour la quête du savoir qui libère et élève.
Pendant ce temps, le Trésor public est dilapidé par ceux qui étaient sensés en assurer la bonne garde. Le dernier rapport de la Cour des comptes a levé un coin du voile. Il ne s’en suivra rien ! Comme d’habitude… j’aimerais tant être démenti par les faits et les poursuites !
Mais que nous arrive-t-il donc ?
Il est de tradition, à l’orée d’une nouvelle année, de souhaiter le meilleur à tous ceux que l’on aime. J’aime mon pays ! Et je prie ardemment afin que chacun d’entre nous se réveille à ses responsabilités individuelles et les assume. Que chacun d’entre nous se regarde, dans le miroir de son âme, et décide de mieux se servir de la boussole des livres saints et de nos valeurs ancestrales pour retrouver le droit chemin !
Pour être encore plus clair : musulman, je suis un pur produit de l’enseignement privé secondaire catholique. Je compte certains de mes meilleurs amis dans cette communauté, dans une belle acceptation de nos différences cultuelles. C’est ainsi que nous avons toujours vécu dans le Sénégal hérité de nos pères, une nation en perpétuelle construction. Transmettons-la intacte à nos enfants et petits-enfants. Juste pour parer aux compréhensions tronquées de mon interpellation à partir des citations coraniques. Je sais ce que parler veut dire ! Dans ce pays, on se sait !
Toute vie a une fin. Une finalité. Pour ce qui me concerne je choisis, définitivement, de ne pas jouer à paraître ce que je ne souhaite pas être ! Dans ce dernier virage vers la vérité …
Dewenetti wa Sénégal !