LE SOMBRE DESSEIN DE HRW
EXCLUSIF SENEPLUS - Les promoteurs principaux de toute éducation sexuelle doivent être les populations ainsi que l’Etat sénégalais mais pas une ONG dont le but est de favoriser l'entrée dans notre pays de l'idéologie LGBT
L’école constitue un des creusets de la société où l’on note fréquemment des cas de coercition, d’exactions et de harcèlement sexuels exercés sur de jeunes filles avec souvent aucun moyen de défense physique ou psychologique. Au Canada, une étude a montré que « 23 % des filles sont victimes de harcèlement sexuel à l’école ». Dans un rapport d’Africa Rights paru en juillet 1994 et mis à jour, il est fait mention « des cas d’enseignants qui sollicitent des actes sexuels contre de bonnes notes ou le passage en classe supérieure, en République démocratique du Congo, au Ghana, au Nigéria, en Somalie, en Afrique du Sud, au Soudan ». C’est dans le même sillage que l’ONG Human Rights Watch a produit un rapport de 98 pages Human Rights Watch, intitulé « Ce n’est pas normal : Exploitation, harcèlement et abus dans les écoles secondaires au Sénégal ».
Seulement les objectifs visés par les différents rapports ne sont pas les mêmes. Si les premiers documents dénoncent des pratiques dégradantes et inhibantes aux fins de stopper un fléau qui affecte une couche très vulnérable de la société, celui d’Elin Martinez semble avoir une motivation clandestinement différente. Ainsi ce rapport de HRW aux allures d’un réquisitoire continue de susciter des vagues d’indignations et un concert d’approbations selon l’appréhension objective ou subjective que l’on fait du travail de recherche effectué par Martinez. Si cette dernière se livre à une catharsis sur tous les tréteaux médiatiques pour préciser qu’elle n’a pas stigmatisé les enseignants, l’effet subséquent a été catastrophique, humiliante pour l’image du corps enseignant profondément atteint par les tirs groupés de francs-tireurs qui les accusent d’être des prédateurs sexuels. Martinez a beau nier avoir jeté en pâture les enseignants, le mal est déjà fait. Certains sans avoir même lu le rapport ont pointé un doigt accusateur sur tous les enseignants. Certains pseudo-pontifes moralisateurs aux mœurs dissolues, prompts à faire vindicativement la fête au ministre de l’Education nationale dont le seul tort est d’avoir tué leur poule aux œufs d’or, ont sauté sur l’occasion pour clouer au pilori les enseignants considérés comme de sempiternels revendicateurs de passe-droits pécuniaires et grands consommateurs de chairs fraiches sans frais.
Ce serait une périssologie de dire que le rapport de Martinez est très désinvolte car se fondant sur un nombre lilliputien de filles pour aboutir à des conclusions globalisantes. Il faut éviter de donner un aspect de sacralité extrahumaine à l’école qu’elle n’a pas. Les élèves sont un pan de la société avec leurs tares et leurs défauts que l’enseignant éducateur (au sens latin du terme) et non instructeur doit s’efforcer de corriger. Mais la jeune fille scolarisée harcelée par des enseignants vicieux et la petite vendeuse d’eau agressée sexuellement par des « acheteurs » pervers jouissent du même droit à conserver leur intégrité corporelle. Pourtant une étude qui soulève les abus sexuels en milieu scolaire n’est pas une nouveauté dans ce pays. Combien de fois, il est fait état par cette même presse des exactions sexuelles dans le milieu scolaire ? Combien de fois des enseignants sont trainés au tribunal pour cause de viol ou d’abus sur mineures ? Combien de fois des grossesses précoces en milieu scolaire sont dénoncées par des experts de l’éducation et de la santé reproductive ?
En juin 2015, un rapport intitulé « SENEGAL : ÉTUDE SUR LES GROSSESSES PRÉCOCES EN MILIEU SCOLAIRE » produit par Mamadou Khouma, Inspecteur de l’enseignement moyen secondaire, Abdoulaye Ka, travailleur social spécialisé au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Professeur Babacar Fall, Maître de conférences à la Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation (FASTEF) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et Coordonnateur du GEEP, Khadidiatou Tall Thiam, experte nationale du Projet d’appui à l’éducation des filles (PAEF), du ministère de l’Education nationale et Administratrice du GEEP, dénonce que « 60,75% de grossesses concernent filles-célibataires dans des établissements situés dans les régions de Ziguinchor, Sédhiou, Tambacounda ». Un tel rapport qui devait soulever un grand tollé est pourtant passé inaperçu.
L’étude montre que « 49% des cas de grossesses sont l’œuvre des élèves. Les étudiants arrivent en seconde position parmi les auteurs de grossesses avec un pourcentage de 11,12%. Les jeunes des villages sont également cités parmi les principaux auteurs de grossesses d’élèves avec 8,60%. Ainsi, les élèves, les étudiants et les jeunes du village constituent 70,95% des auteurs de grossesses. Dans beaucoup de localités, les conducteurs de moto Jakarta, les chauffeurs de taxi sont cités parmi les auteurs de grossesses. Les enseignants, représentent 2,02% des auteurs présumés de grossesse ». Une telle étude ne circonscrit pas la responsabilité des abus sexuels chez les enseignants parce que l’objectif visé est de trouver les voies et moyens de protéger cette couche vulnérable de toute personne malintentionnée qui, pour satisfaire ses pulsions sexuelles, risque de compromettre la carrière scolaire de jeunes filles désarmées.
Contrairement au rapport de 2015 des experts sénégalais qui a une vision plus holistique, celui de Martinez n’a pas un souci de protéger les élèves-filles des abus et harcèlements sexuels mais d’introduire dans notre système éducatif un programme d’éducation sexuelle produit par l’Unesco depuis mai 2010. D’ailleurs dans le site de HRW, il y est dit expressément : « Human Rights Watch a constaté que les établissements scolaires ne sensibilisent pas suffisamment les mineurs à la sexualité, à la santé reproductive et à leurs droits sexuels et reproductifs. Le gouvernement devrait enfin adopter un programme complet d’éducation sexuelle conforme aux normes internationales en vigueur, et garantir l’accès des jeunes à des services de santé répondant à leurs besoins ». Et ces normes internationales renvoient au document intitulé « Principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle » produit par l’Unesco en mai 2010.
Si le rapport de l’Inspecteur Mamadou Khouma et associés préconise des solutions globales de protection en faveur de cette couche d’élèves exposée aux exactions et violations sexuelles de prédateurs de tous bords, celui de Martinez, restrictif et discriminant, réduit unilatéralement son champ d’action aux seuls enseignants. Par conséquent, pour l’agent local de Georges Soros (bailleur de HRW), il faut sanctionner les enseignants fautifs et introduire en guise de panacée le programme d’éducation sexuelle de l’Unesco. Et l’Unesco dit dans ce document que « les ministères de l’Education jouent un rôle essentiel en s’efforçant de réunir un consensus autour de la nécessité d’une éducation sexuelle en organisant des consultations et des actions de plaidoyer auprès des principales parties prenantes, c’est-à-dire notamment : les jeunes dans leur diversité et les organisations qui travaillent avec eux, les parents et les associations parents enseignants, les décideurs et les responsables… les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transsexuels (LGBT)».
Ainsi ceux qui subodorent que Martinez a un programme caché ne se sont pas mépris car derrière tout ce réquisitoire de feu aux allures d’un plaidoyer attendrissant, il faut que les LBGT traqués par notre code pénal et nos croyances religieuses puissent passer subrepticement par notre système éducatif pour instiller à doses homéopathiques leurs messages pervers à nos enfants avant de parader librement au Sénégal comme ils le font dans plusieurs pays de l’UE, aux Etats-Unis et même dans certains pays africains. Et le meilleur moyen pour gagner ce combat « des droits pour tous » si cher aux LGBT, c’est d’imposer ce programme d’éducation sexuelle de l’Unesco que plusieurs pays ont rejeté.
Ce que Martinez ignore, c’est que l’éducation sexuelle au Sénégal non formalisée commence dès l’âge pré-pubertaire de la fille sous toutes ses facettes. Dès cette époque de la vie de la fille, l’éducation sexuelle est assurée de manière implicite par le cercle familial. Et compte tenu d’un système de valeurs pudibondes, la terminologie utilisée par les parents pour inculquer des notions de sexualité est bien choisie. Ainsi, toute réforme ou innovation afférente à l’éducation sexuelle des jeunes filles à l’école est à concevoir dans le continuum d’une éducation familiale bien élaborée. Une éducation dont le contenu et la didactique sont à adapter à nos paradigmes, nos valeurs sociétales et religieuses mais aussi aux besoins de chaque étape du développement psychosexuel de la frange féminine concernée.
Et cet aspect culturel voire cultuel qu’ignore volontairement Martinez risque de dirimer tout projet d’introduction de programme d’éducation sexuelle dont les idées forces sont le substrat de l’idéologie LBGT. Par conséquent, les promoteurs principaux de toute éducation sexuelle doivent être les populations ainsi que l’Etat sénégalais mais pas une ONG dont le seul et sombre dessein est de servir de cheval de Troie à des pervers sexuels dont la pénétration et la liberté de manifestation dans notre pays se sont toujours heurtées à un mur de résistance nationale et étatique.
L’ONG de Martinez devait aussi orienter ses recherches sur les avortements clandestins exécutés dans des cliniques par certains journalistes aidés par de hauts fonctionnaires de l’Etat dans le but d’instaurer une chape de silence sur ces grossesses illégalement interrompues.