POUR OU CONTRE NOTRE CONSTITUTION
Aujourd’hui, dans notre pays, la ligne de démarcation politique se situe entre ceux qui défendent notre Constitution, son application et ceux qui combattent la Constitution, développent tous les stratagèmes pour empêcher son application
Aujourd’hui, dans notre pays, la ligne de démarcation politique se situe entre ceux qui défendent notre Constitution, son application et ceux qui combattent la Constitution, développent tous les stratagèmes pour empêcher son application et qui sont les acteurs ou les complices du nouveau coup d’État en cours de mise en œuvre. Les deux camps ne sont plus seulement, depuis quelques jours, le camp du pouvoir d’une part et d’autre part le camp de l’opposition. Les lignes se sont imbriquées. Le camp anticonstitutionnel a recruté tous les opportunistes de l’espace politique qui pensent tirer profit d’une reprise du processus électoral pour se présentant aux élections. Il a recruté tous les soi-disant démocrates effrayés par l’arrivée au pouvoir de forces politiques souverainistes. Il a embauché les journalistes, les chroniqueurs, les hommes et femmes de média sensibles au confort de l’immobilisme politique.
Enfin, ils ont fait fonctionner l’intelligence artificielle à outrance pour essayer de convaincre les Sénégalais que le dialogue, large et approfondi, est au-dessus de notre Constitution et qu’il est le seul moyen d’assurer la stabilité du pays, la paix sociale et l’organisation d’élections inclusives. Le camp anticonstitutionnel ne dévoile pas ses objectifs et cache ses motivations. Ce camp ne dit pas que l’organisation de l’élection présidentielle avec les dix-neuf candidats d’ici le 2 avril 2024 aura pour conséquence la victoire du prisonnier Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Cette frayeur manifeste est la conséquence de la déception de tous ces délinquants économiques, ces aspirants à la gouvernance malsaine et tous ces opportunistes tapis dans l’ombre qui attendent l’opportunité de s’emparer du pouvoir pour servir des intérêts étrangers de plus en plus puissants et envahissants.
Notre pays est à la croisée des chemins.
La communauté internationale exige la tenue des élections conformément aux décisions du Conseil constitutionnel. Le Président-putschiste joue au dilatoire. Cela fait déjà cinq jours qu’il ne pose aucun acte allant dans le sens de l’organisation des élections présidentielles avant le 2 avril 2024, conformément aux décisions du Conseil constitutionnel et malgré les propositions de la société civile et la disponibilité exprimée des candidats. Le Conseil constitutionnel en publiant hier la nouvelle liste des candidats à l’élection présidentielle a confirmé la continuité du processus électoral et mis définitivement un terme à la propagande distillée, ces derniers jours, d’un redémarrage de la procédure de candidature et la confection d’une nouvelle liste de candidats. Le camp anticonstitutionnel n’a plus de choix: abdiquer et permettre la tenue des élections d’ici le 2 avril 2024 ou bien poser les actes, notamment par l’inaction, qui vont conduire à l’impossibilité de tenir les élections.
Évidemment le facteur temps jouera un rôle primordial. Comme disait Gramsci, la bataille pour le contrôle de la superstructure est essentielle. Il faut contrôler la conscience des citoyens, faire douter les populations et tout envelopper dans des promesses de stabilité, de paix et d’élections inclusives, sans aucune exclusion. Ces concepts et notions sont au cœur de notre manière de penser, notre vivre-ensemble et notre vision du monde. C’est pourquoi ils concentrent la bataille d’opinion sur nos cordes sensibles. La violence ne suffit pas ! Tout est bon pour tromper les Sénégalais, les effrayer, dans l’espoir de briser leur résistance qui a eu raison du premier coup d’État du Président-putchiste. De l’autre côté, c’est le peuple Sénégalais qui est le socle du camp favorable à la Constitution et à son application. C’est lui qui a assez de l’ancienne classe politique embourbée dans ses deals, ses renoncements aux intérêts nationaux, sa corruption révoltante, ses traîtrises, son absence de principe et de valeur. Le peuple Sénégalais ne démord pas. Il veut ses élections, ici et maintenant, avant le 2 avril 2024.
Le peuple exige le départ de Macky Sall le 3 avril 2024.
Le Camp anticonstitutionnel brandit des sucettes, de gros cadeaux pour ceux qui accepteront leur deal. Méfions-nous de leurs langues qui sont devenues tellement mielleuses qu’on oublie leurs forfaitures. N’oublions pas que leurs sabres demeurent aiguisés, leurs fusils affûtés et leurs tortuosités incommensurables. Personne ne peut leur faire confiance. Aucun citoyen ne doit leur faire confiance. Notre confiance ne peut être accordée qu’au peuple sénégalais, à sa volonté d’en terminer avec ce régime liberticide, à son aspiration démocratique et aux énormes sacrifices qu’il consent pour le respect de sa dignité, de la démocratie, de l’État de droit et par conséquent de notre Constitution. Nous avons gagné la bataille qui a conduit à l’échec du premier coup d’État. Ne nous relâchons pas ! Mobilisons nous pour gagner la bataille du respect de notre constitution.
C’est la condition sine qua non de la tenue des élections présidentielles avant le 2 avril 2024, de la remise du pouvoir le 2 avril 2024 au Président élu et, par conséquent, à l’échec total du second coup d’État en cours.