«JE SUIS TOUJOURS DANS LES LIENS DU MARIAGE»
Avec la sortie de son nouveau single «Mariage» et les fortes rumeurs sur son prétendu divorce, Adiouza fait sans conteste l’actualité.
Rentrée fraîchement de la France, la fille de l’artiste Ouza Diallo évoque dans cet entretien son supposé divorce, sa nouvelle vie de maman, ses relations avec l’ex-maire Khalifa Sall. Elle n’a pas oublié d’évoquer, ses projets musicaux. Adiouza se confie à cœur ouvert à «L’AS».
L’AS : qu’est-ce que cela vous fait d’être maman pour la première fois ?
ADIOUZA: C’est que du bonheur ! C’est une nouvelle expérience pour moi, en tant que femme. C’est la vie d’une nouvelle maman que je suis en train de vivre entre les couches chaque soir et la préparation du biberon. Ce n’est pas facile pour une célibataire qui était habituée à passer toute une journée au studio. Tout le monde sait combien j’aime le travail. Actuellement, j’essaie de cumuler ma vie de femme au foyer, de maman et ma vie professionnelle. Comment se passe votre nouvelle vie de maman ? Comme toute nouvelle maman, mon quotidien a complètement changé. Je passais toutes mes journées au studio, mais maintenant, je ne peux plus le faire. J’ai un bébé qui a besoin de moi, autant que les fans. C’est très difficile de lier la vie de femme au foyer et celle d’artiste. J’essaie de faire de mon mieux pour combler ma famille et faire plaisir aux fans.
Dès la sortie votre nouveau clip «Mariage», des rumeurs de votre divorce circulent. Qu’en est-il réellement?
Au fait, si vous me suivez depuis longtemps, vous saurez que je ne communique pas trop sur ma vie privée. Personne n’a jamais vu mes photos de mariage et même celles du baptême de mon enfant. Donc parlant de divorce, ce n’est pas d’actualité pour couper court aux rumeurs. Je ne préfère pas parler de mon mari, encore moins de mon enfant. Je suis toujours dans les liens du mariage.
Au Sénégal, les femmes artistes divorcent beaucoup…?
Il faut reconnaître que c’est très compliqué de gérer sa vie de célébrité et celle de femme au foyer. Parce que pour réussir une vie de femme au foyer, il faut beaucoup de temps. Une vie d’artiste aussi requiert beaucoup de temps, on est entre les avions, les studios et les concerts. Donc, c’est très compliqué de passer du temps avec son mari ou ses enfants. Plus on avance dans la vie professionnelle, plus on s’éloigne de sa famille. Si on n’a pas un mari compréhensif ou qui est dans le milieu du show-biz, cela risque de ne va pas marcher.
Quelle perception avez-vous de la polygamie ?
La polygamie est acceptée par notre religion et aussi par notre société. Comme on le dit chez au Sénégal la polygamie, c’est la réunion de beaucoup de destins. Il faut juste être compréhensif et éviter les détails pour pouvoir vivre à trois, à quatre ou à cinq dans un ménage polygame.
Vous le dites parce que vous êtes dans un ménage polygame.
Qui vous a dit que je que suis dans un ménage polygame ? Je ne l’ai jamais dit. Je n’ai jamais dévoilé ma situation matrimoniale (rires).
Présentement, êtes-vous sur un projet musical?
Exactement. Même pour cette année, j’avais beaucoup de projets musicaux. Je devais sortir un album international, un single international et un grand évènement que je devais organiser au Sénégal, mais ma grossesse a retardé tout cela. Donc, j’ai décidé de reporter tout cela jusqu’en 2019. D’ailleurs, mon dernier clip «Mariage», je l’ai tourné pendant ma grossesse, je l’ai sorti après mon accouchement. J’ai préféré attendre d’accoucher pour mieux défendre le clip, mais aussi l’offrir aux fans afin de mieux renouer avec mon public. Je suis restée longtemps sans communier avec eux.
Pourquoi le titre «Mariage» ?
Au fait, «Mariage», c’est juste raconter le ressenti d’une femme quand elle est choisie comme épouse. Quand un homme te choisit parmi des milliers de femmes pour faire de toi sa femme et aussi la mère de ses enfants, c’est vraiment très honorable. C’est juste une manière d’encourager les filles à sauter le pas et à s’engager. Pour être une vraie femme, il faut se marier. C’est seulement dans un ménage qu’une femme peut atteindre une certaine honorabilité.
Pourquoi, le choix de chanter en afro beat depuis quelques temps ?
Au fait, je ne me confine pas dans un seul style. C’est vrai que je fais le plus souvent le mbalax, mais rien ne m’interdit de chanter dans des sonorités tirées du hip-hop, de la salsa, du reggae ou autres. On vit dans un monde d’ouverture, je ne me fixerai jamais sur un style. J’explorerai tous les genres musicaux.
Est-ce dans le souci de conquérir la scène internationale, dans la mesure où le mbalax peine à s’exporter ?
Le mbalax pur et dur connait d’énormes difficultés à conquérir la scène internationale. A ma connaissance, aucun artiste sénégalais n’a jamais remporté un disque d’or avec le mbalax. Mais, des efforts sont quand même en train d’être faits par nos artistes. Des artistes comme Youssou Ndour, Baaba Maal ou Ismaël Lô ont réussi à exporter le Sénégal à l’étranger. Cependant, le mbalax peine à s’exporter réellement à l’international. Il y a quatre ans de cela, quand on essayait le «Wolofbeat» avec un beat maker, mais aussi avec d’autres artistes, on s’était dit qu’il fallait trouver un beat qu’on peut exporter à l’étranger tout en gardant les sonorités de chez nous. Ce qui nous éviterait de faire du copier-coller. Parce que cela ne sert à rien de vouloir aller à l’international et de jouer avec des rythmes du coupé-décalé, du rumba ou même de l’afro beat nigérian.
Pourquoi la jeune génération préfère jouer des sonorités extérieures plutôt que d’explorer la musique traditionnelle ?
Les jeunes suivent la tendance. Si quelqu’un fait quelque chose qui marche, tout le monde suit. L’afro beat est dans l’ère du temps, même les Américains et les Français jouent de l’afro beat. Les Nigérians ont réussi, par leurs prouesses, à imposer leur musique au monde entier. Le combat des Sénégalais doit être de faire comme les Nigérians, en travaillant à imposer nos rythmes au monde.
Prévoyez-vous des spectacles pendant les fêtes de fin d’année ?
Pour l’instant, nous sommes sur des programmes de plateaux télévisions, et autres. Cependant, pour le lancement du nouveau single «Mariage», nous comptons organiser une soirée «ndawtal» où j’inviterai tous les ndananes et mes fans. Cela sera le 4 janvier au Casino. Pour l’instant, je suis en pleine promotion de mon nouveau single. Je profite de l’occasion pour dire aux fans que l’année 2019 sera riche en surprises. Je sortirai un album international.
Comme votre père, on note parfois un certain engagement dans vos textes. Est ce un héritage?
En général, les gens disent que je chante plus l’amour. Mais, il m’arrive de chanter des thèmes liés aux conditions de la femme et des enfants au sein de la société, l’émigration clandestine etc. Mon père est plus politique et plus révolutionnaire dans ses choix. Il ose critiquer le président de la République ou une autorité étatique, mais moi je n’ose pas le faire. Je n’ai pas les arguments philosophiques et politiques pour verser dans un engagement radical comme le fait mon père. Il y a une différence entre nous deux. J’exploite les thèmes qui portent entre autres sur l’identité de l’homme noir et l’amour.
Vous êtes proche de Khalifa Sall. Comment vivez-vous son emprisonnement ?
Difficilement. Je l’ai appris comme tous les Sénégalais. J’étais à Paris et c’est à travers la presse que je l’ai su. J’ai appelé pour demander ce qui s’est passé réellement, mais je n’avais pas de réponse. Je me suis dit que c’était une affaire politique. J’ai appelé Mme Sall, elle m’a confirmé son emprisonnement, sans entrer dans les détails. J’avoue que je ne suis pas trop le dossier. Mais, je ne cesse de prier pour lui, pour qu’il recouvre la liberté et retrouve les siens. C’est un ami qui m’a toujours soutenu pendant les moments de galère. Je suis une amie très proche de sa famille. Khalifa Sall, je le soutiens et je le soutiendrai toujours.
Quel message lui envoyez-vous ?
Courage. Qu’il continue de rester aussi courageux. C’était son destin aussi. Tout aura une fin, aussi difficile que cela puisse paraitre. C’est le message que je lui envoie. J’ai fait des démarches auprès de ses proches pour lui rendre visite, mais cela n’a pas abouti. Mais, qu’il sache que je suis de tout cœur avec lui.
Quel appel lancez-vous aux Sénégalais en cette veille d’élections ?
Je demanderai à ceux qui détiennent le pouvoir d’apaiser le champ politique. Et aux opposants, je leur dirai de rester calmes et sereins, de s’opposer mais dans les règles de l’art, car après tout, c’est le slogan «Le Sénégal qui gagne» qui doit prévaloir. Je demande aux Sénégalais d’aller récupérer leurs cartes d’électeur et de s’acquitter de leurs devoirs civiques. Le peuple sénégalais est très mature, il fera le bon choix. Personnellement à l’approche des élections, je ressens une certaine peur parce que je sais ce qui peut découler de la divergence de visions et des opinions. Insha Allah, tout se passera bien !
Quels sont vos rapports avec vos collègues artistes.
J’ai de très bons rapports avec eux. Vous n’avez jamais entendu qu’Adiouza à un problème avec un artiste ou avec qui que ce soit. Mais, comme dans tout milieu, j’ai des affinités plus poussées avec Viviane Chédid et Aida Samb.
Youssou Ndour a beaucoup apprécié votre titre «Mala Nob», pensez-vous à une possible collaboration avec lui ?
C’est un rêve pour moi de faire un jour un featuring avec Youssou Ndour. Je n’en croirai pas à mes yeux si cela se produisait. Une possible collaboration avec lui pèsera lourdement dans ma biographie. Pour cela, il faut que je fasse un morceau excellent sur lequel il acceptera de poser sa voix. Je sais que je dois redoubler d’efforts et maintenir toujours le cap, parce que Youssou Ndour n’est pas n’importe qui dans la musique sénégalaise et même mondiale. S’il apprécie mon travail, cela montre que je n’ai plus droit à l’erreur. J’étais trop contente de ses propos à mon endroit. Et rien que pour cela, j’ai reçu des appels de partout me félicitant. Encore une fois merci à Youssou Ndour pour ce beau témoignage sur mon travail !
Quelle appréciation faites-vous de la musique sénégalaise ?
C’est une musique qui évolue. Le public sénégalais est très difficile. Quand un artiste réussit à se faire un nom ici au Sénégal, il faut lui tirer le chapeau. Les conditions pour réaliser un album au Sénégal sont très difficiles. Donc respect pour les musiciens sénégalais ! quels sont vos projets. Je dois sortir un album international qui est prêt depuis deux ans. Il sortira au courant de l’année 2019.Un single international est à l’ordre du jour aussi. Nous sommes sur de grands évènements qui doivent avoir lieu en 2019. On doit effectuer une tournée nationale et internationale.
Pourquoi Adiouza ne joue pas souvent dans les boites de nuit ?
Ce n’est pas trop mon style de jouer dans les boites parce qu’il n’y a pas trop d’argent. Je préfère jouer dans des soirées privées ou à l’international dans les festivals et autres. Les boites de nuits ne génèrent pas beaucoup de recettes. Si tu n’as pas un généreux donateur qui t’offre de l’argent sur scène, tu ne t’en sors pas. Mais, pour l’année 2019, il faut qu’on fidélise les fans. On est en train de travailler sur cela. Il faut, au moins, qu’on trouve une boite de nuit où nos fans pourront nous retrouver chaque semaine.