ABDOUL AZIZ DIOP DÉMISSIONNE DE L'APR
EXCLUSIF SENEPLUS - Le Conseiller spécial à la présidence accuse Macky d’anti-intellectualisme. Il fait part de son désaccord avec la gestion du pays, notamment la poste sénégalaise, le trafic ferroviaire et le traitement des chevaux
Le conseiller spécial à la présidence de la République du Sénégal, Abdoul Aziz Diop, a annoncé sa démission de l'Alliance pour la République (APR) et de son poste auprès du président de la République, Macky Sall, dans une lettre adressée à celui-ci le mercredi 19 juillet 2023.
Dans sa lettre, Abdoul Aziz Diop a fait part de son désaccord avec la gestion économique et politique du pays, en particulier en ce qui concerne la poste, le ferroviaire et le traitement des chevaux. Il a également exprimé sa frustration face à l'anti-intellectualisme qu'il aurait observé chez le président de la République pendant ses douze années passées à la tête de l'Etat.
SenePlus reproduit in extenso le contenu de la lettre de démission, ci-dessous.
Objet : Démission de l’Alliance Pour la République (APR) et de mon poste de Conseiller spécial à la Présidence de la République
Monsieur le président,
L’un des postulats de base sur lequel repose le volet économique de mon programme pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 au nom du mouvement dénommé Pacte institutionnel (PI) se décline ainsi qu’il suit :
Un pays, indépendamment de sa superficie et du nombre de ses habitants, peut être considéré comme prospère, ou sur la voie de l’être, lorsque ses dirigeants, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, peuvent attester de la très bonne santé de ses chevaux, de l’excellence du trafic ferroviaire sur toute l’étendue du territoire et du fonctionnement irréprochable de la Poste et des Télécommunications.
L’état désastreux de la poste sénégalaise en dépit de la très haute qualification des responsables des différents secteurs et du professionnalisme de leurs collaborateurs, les tonitruantes opérations coup de poing concernant les chemins de fer du Sénégal et le mépris pour les chevaux, confiés aux amis au lieu d’être placés entre des mains expertes, montrent que Macky Sall n’avait pas l’intention d’assurer à notre pays le parcours de la distance qui sépare le Sénégal du point de départ A (indésirable) au point d’arrivée B (désirable) sur la période politique qui lui était impartie.
Au cours de 12 ans passés à la tête de l’État du Sénégal, le président Macky Sall s’est refusé à accepter de gaieté de cœur les notes intellectuelles, politiques, économiques et culturelles grâce auxquelles un chef d’État d’un pays démocratique comme le nôtre s’approprie le socle doctrinaire sans lequel l’action collective de développement économique et social est vouée à l’échec.
Pour avoir consacré douze années de travail au volet immatériel de l’action sans la considération et le succès escompté, pour cause d’anti-intellectualisme primaire du destinataire, je n’ai d’autre choix que de mettre fin à mon compagnonnage avec le frère Macky Sall en démissionnant, ce mercredi 19 juillet 2024, de l’Alliance pour la République (APR) et de mon poste de Conseiller spécial à la présidence de la République du Sénégal.
J’invite les responsables des organes et des finances du Parti et le Secrétariat général de la présidence de la République à prendre toutes les dispositions nécessaires pour l’effectivité de ma décision.
S’agissant du responsable des finances du Parti, je l’autorise à puiser de mon compte postal N° 0368 609 00 101 le montant de mes arriérés de cotisation augmenté de la somme de 1 000 000 F CFA (un million de francs CFA) représentant ma contribution forfaitaire à la construction du siège de l’Alliance pour la République. Pour ma part, je diligente le règlement de ma dette en donnant l’ordre de virement au service compétent de POSTFINANCES au bénéfice de mon ancien parti.
Au président de l’Alliance pour la République, monsieur Macky Sall, aux membres du Secrétariat exécutif national (SEN) et aux militantes et militants courageux et dévoués à la base, je dis un très grand merci et appelle de mes vœux une bonne continuation et un franc succès.
Je vous prie de croire, monsieur le président, à l’assurance de ma très haute considération.
Fraternellement.