AYMEROU GNINGUE QUITTE LA MAIRIE DE MÉRINA DAKHAR
Après deux mandats à la tête de la commune, l'ex-maire annonce se retirer de la vie politique locale pour se consacrer à des actions sociales au sein d'une fondation
Réélu pour la troisième fois en 2022 à la tête de la collectivité territoriale de Mérina Dakhar, Aymérou Gningue vient de jeter l’éponge. Sa démission a été effectivement actée et c’est désormais Mme Thiara Sarr, la conseillère la plus âgée, qui assure l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau maire. Quant à Aymérou Gningue, désormais ex-maire de la commune, il a annoncé qu’il retourne à ses anciennes amours, en l’occurrence le social, à travers la mise en place d’une fondation.
Aymérou Gningue, président du Conseil d’administration de Petrosen, n’est plus le maire de la commune de Mérina Dakhar, dans le département de Tivaouane. Il a en effet démissionné de son poste «pour convenance personnelle». Dans ce cadre, il avait adressé une correspondance au ministre en charge des Collectivités territoriales depuis plus d’un mois et ladite démission vient d’être officiellement actée. « Après deux mandats pleins exercés à la tête de Mérina Dakhar, le premier en qualité de président du Conseil rural (2009-2014) et le second comme maire (2014-2022), j’ai estimé que le moment est venu pour moi de préparer la relève, au profit d’élus qui méritent parfaitement ma confiance dans la capacité à poursuivre les bonnes œuvres loyalement entamées à mes côtés», écrit-il dans sa lettre de démission.
En application des articles 92 alinéa 6 et 137 alinéa 1 du code des collectivités locales, Mme Thiara Sarr, la conseillère la plus âgée, par ailleurs vice-présidente du Conseil rural de 2009 à 2014, est désignée pour assurer l’intérim jusqu’à l’élection d’un nouveau maire, «dans les meilleurs délais».
Selon la note du sous-préfet de Mérina Dakhar, «ce choix s’explique aussi par la décision de la Cour suprême, dans son arrêt n° 61 du (?) décembre 2022 confirmant l’arrêt n° 42 du 28 avril 2022, qui a annulé le procès-verbal relatif à l’élection complémentaire des membres du bureau municipal à partir du premier adjoint, pour cause de non-respect de la loi sur la parité».
Natif de Nguiguiss, Aymérou Gningue a fait ses premiers pas en politique en 2005, à la demande expresse du Président Macky Sall, à l’époque Premier ministre du Président Abdoulaye Wade, du temps de l’épopée glorieuse du Parti démocratique sénégalais (PDS). C’est parce que justement il y avait un vide au niveau de la commune de Mérina Dakhar, totalement contrôlée par le Parti socialiste (PS), qui avait d’ailleurs encore occupé le fauteuil de maire, à la suite des élections locales de 2002, sous la bannière du CPC. Pendant ce temps, le leader local du PDS, le regretté député Mor Talla Diouf, avait pris la décision de quitter la barque libérale pour poursuivre son aventure politique avec Idrissa Seck, l’ancien puissant numéro 2 du parti, qui avait été exclu des rangs à la suite de démêlées politiques, avec son père putatif Me Abdoulaye Wade.
Son engament dans le PDS sera marqué en 2009 par une large victoire aux élections locales, ce qui a permis de détrôner le puissant socialiste qui détenait les rênes politiques de la collectivité. Et entre les deux tours de la présidentielle de 2012, il a décidé de rejoindre le candidat Macky Sall pour lui apporter finalement l’un des meilleurs taux en termes de contribution à la victoire.
En 2014, il a rempilé à la tête de la commune et en 2017, il est investi tête de liste départementale de Tivaouane de la coalition Benno Bokk Yaakaar, lors des élections législatives. A la suite de son élection à ces législatives, il deviendra pendant toute cette législature le Président du groupe parlementaire BBY. Depuis son engagement politique, il a raflé la commune pendant toutes les élections, mais sans pouvoir échapper au dernier vent du changement qui a soufflé dans le pays, un certain 25 mars 2024, actant du coup la survenue d’une nouvelle alternance politique. Mais force est de constater qu’il laisse ses empreintes sur le plan social, économique, culturel, sportif, dans une commune qui manquait de tout en 2009.
D’un taux de couverture de 5% en électrification rurale, la commune est aujourd’hui à plus de 92% et l’eau coule à flot dans l’essentiel des villages, avec la réalisation de 8 forages équipés de châteaux d’eau. Il s’y ajoute la présence massive de périmètres maraîchers qui permettent aux groupements de femmes de mener des activités génératrices de revenus, sans compter les pistes de productions, la boucle de désenclavement goudronnée, qui relie Kelle à Mérina Dakhar. «Je retourne à mes premières amours, en l’occurrence le social, en mieux l’organisant, à travers une fondation dénommée Ibra Kata pour le Développement du Kayor (FIKADEK), avec siège à Mékhé et dont les activités vont bientôt démarrer», précise le désormais ancien maire de Mérina Dakhar. Selon lui, « les prestations de la fondation viendront en appui et en accompagnement constants à la nouvelle équipe, dans le cadre des missions sociales et humanitaires qui sont les siennes».