POUR LE MONDE, LE SCRUTIN AU SÉNÉGAL ENVOIE UN MESSAGE AUX CHEFS D'ÉTAT TENTÉS PAR L'AUTORITARISME
Selon un quotidien français, l'élection de Diomaye Faye revêt une portée dépassant largement le cadre national. En sanctionnant les dérives du pouvoir, les urnes envoient à en croire le journal, un signal fort rappelant les limites à ne pas franchir
Dans son éditorial du 26 mars, Le Monde analyse l'élection présidentielle sénégalaise comme représentant "à la fois une victoire, un coup de tonnerre et un avertissement".
Certes, la victoire de l'opposant Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour constitue une "belle surprise démocratique", soulignant la solidité du processus électoral sénégalais. Cependant, ce résultat sonne avant tout comme un avertissement sévère pour le pouvoir en place.
En effet, selon Le Monde, ce scrutin marque la défaite du "candidat de la majorité sortante" face à un opposant "décrit comme un substitut", alors que le favori Sonko était empêché de se présenter. Cela démontre le rejet clair des politiques menées par le président Macky Sall.
Or, ce dernier est directement mis en cause pour avoir tenté de "s'accrocher indûment à son siège", multipliant les "manœuvres destinées à museler les opposants". Le journal souligne qu'il apparaît ainsi comme un "artisan de la défaite de son camp".
Au-delà du Sénégal, cet avertissement s'adresse aux autres dirigeants africains tentés par les dérives autocratiques. Il prouve que les urnes peuvent sanctionner de telles dérives et "renverser la table".
Cette élection majeure lance donc un message sans appel : les pouvoirs en place devront désormais composer avec des oppositions décomplexées et des populations résolues à faire entendre leur voix par les voies démocratiques.