DÉJÀ TROIS DÉCÈS DE LA RAGE HUMAINE NOTIFIÉS
Le Sénégal, à l’instar de la communauté nationale, s’est engagé à éliminer la rage humaine transmise parles chiens d’ici 2030.
Trois cas de décès liés à la rage humaine ont été notifiés au cours de cette année 2022 pour le compte du Sénégal. Selon le programme de lutte contre les maladies tropicales négligées, ces décès pouvaient être évitables.
Le Sénégal, à l’instar de la communauté nationale, s’est engagé à éliminer la rage humaine transmise parles chiens d’ici 2030. Une maladie 100% mortelle. Avec trois décès cette année, les acteurs de la lutte contre la rage humaine comptent mettre le focus sur la sensibilisation à l’endroit des enfants, mais aussi des adultes, pour amoindrir les risques. « Les enfants sont les plus exposés à la rage du fait de leur proximité avec les chiens. Ces derniers s’ils ne sont pas vaccinés, en cas de morsure peuvent contaminer la personne et l’exposer à la maladie », a renseigné l’infectiologue Dr Aboubacar Sidikh Badiane, du Service des maladies infectieuses de Fann.
La blouse blanche fait remarquer : « deux formes cliniques s’offrent aux victimes de rage dont la finalité est la mort. Il y a la forme furieuse dont dans 80% des cas, la personne présente une hyperactivité et une excitabilité. La mort survient en quelques jours. Il y a aussi la forme paralytique. Pour ce cas, les muscles se paralysent progressivement pour donner lieu ensuite à un coma conduisant à la mort ».
Le Dr Badiane a aussi appelé les populations à adopter les premières mesures d’urgence en cas de morsure de chien, à savoir le lavage de la plaie à l’eau et au savon. Au Sénégal, les cas de rage continuent d’être enregistrés, même si les acteurs de la lutte avancent que la tendance est à la baisse.
Pour l’infectiologue, Dr Badiane, le Sénégal a notifié 97 cas de rage humaine entre 1986 et 2017 et l’animal agresseur était représenté dans 100% des cas parle chien. Et le programme de lutte contre les maladies négligées tropicales d’attester : « entre 2009 et 2017, le dispositif de surveillance de la maladie du ministère de la Santé et de l’Action sociale a permis la notification de 16 751 cas d’exposition à la rage. Durant la même période, 43 cas de rage humaine ont été déclarés. En 2022, trois cas de décès humain liés à la rage humaine ont été notifiés par la clinique des maladies infectieuses de Fann. Cela démontre à suffisance une circulation active du virus de la rage qui constitue un problème majeur de santé publique ».
Aujourd’hui, les acteurs de la lutte contre la rage humaine appellent à la prévention. La vaccination des chiens étant la voie pour l’éradication de la maladie, ils appellent les propriétaires de chiens à les faire vacciner chaque année afin de protéger les membres de la famille mais aussi de la communauté. Toutefois dans cet appel, l’inquiétude demeure à savoir la prise en charge des chiens errants. Pour cette journée mondiale de la rage qui sera célébrée à Saint Louis ce jeudi, le thème retenu est : « zéro décès lié à la rage ».
Pour la coordinatrice des maladies tropicales négligées, Dr Ndèye Mbacké Kane, le thème retenu cette année met en exergue cette approche importante de « one health » et montre l’importance de la vaccination préventive des animaux et les professionnels à risque mais aussi de la vaccination post exposition de toutes les victimes de morsures d’animaux dans l’atteinte de l’objectif « zéro décès lié à la rage ». « Le programme national de lutte contre les Mtn dans son nouveau plan stratégique 2022-2025 s’est fixé comme objectif d’avoir « zéro décès lié à la rage d’ici 2025. La journée mondiale de la rage constitue une opportunité d’entreprendre des actions qui contribuent à l’atteinte de cet objectif. La journée mondiale de la rage étant l’une des plus importantes journées mondiales de sensibilisation » a-t-elle avancé.