GINGEMBRE, CLOU DE GIROFLE, CITRON…, UN COCKTAIL TRÈS PRISÉ
Depuis le début de la pandémie du coronavirus au Sénégal en mars 2020, on note des impacts de la maladie surtout sur le plan économique
Le COVID-19 a connu depuis quelques temps une montée significative faisant entrer le Sénégal à sa troisième vague. Entre doute et panique sur les vaccins et porteurs du virus, les populations recherchent la panacée dans l’utilisation de produits tels que le gingembre, le citron et le clou de girofle. Du coup, les vendeurs de ces produits se frottent les mains.
Depuis le début de la pandémie du coronavirus au Sénégal en mars 2020, on note des impacts de la maladie surtout sur le plan économique. A côté de ces impacts, de petits commerces se sont développés à savoir les masques, les gels hydro-alcooliques ou encore les thermo flash. Dans l’univers de la troisième vague de la COVID-19, les produits comme le gingembre, le citron et le clou de girofle sont très prisés. Entre doute de l’efficacité des vaccins et la peur d’aller à l’hôpital pour suivre des soins, s’ajoutent les rumeurs qui rendent les populations de plus en plus réticentes au sujet du COVID et préfèrent s’adonner à l’automédication. Au marché Liberté 6 extension, tout semble justifier ce fait. Juste à l’entrée du marché, Modou Diouf, commerçant en alimentation générale et légumes explique : « même nous, les commerçants, ne parvenons plus à accéder suffisamment à ces produits».
En poursuivant, preuve à l’appui, tout en indexant la quantité de gingembre qu’il juge petite, étalée sous le soleil, il estime : « voilà c’est environ 25 kilos de gingembre qui me reste alors qu’en temps normal, j’en détenais une centaine de kilos. Concernant le clou de girofle, on pouvait vendre une quantité moins d’un kilo pour un mois minimum en détail, et maintenant, un kilo est insuffisant pour le mois. Quant au citron, il n’est pas en déficit, mais nous parvenons à écouler toute la quantité qu’on a en, aussi importante qu’elle soit».
LES PRIX GRIMPENT
Sans doute, comme beaucoup d’évènements, une occasion se présenterait pour grimper le prix de produits convoités. Modou Diouf ne dira pas le contraire et affiche la différence qui s’est ajoutée aux prix. « Oui, il y a une hausse des prix, le clou de girofle qui s’élevait a 5500f est maintenant à 7500f le kilo, et le gingembre est monté jusqu’à 2000 alors que le kilo était de 1200f seulement», confie-t-il.
Plus loin, toujours au marché Liberté 6, Ibrahima Dieng constate une forte demande de ces produits sans connaitre les vraies raisons. C’est ainsi qu’il affirme : « je ne savais pas que les clients achetaient ces produits pour se prévenir ou se soigner de la COVID-19, mais on ne peut pas rester 2 jours sans qu’ils nous les demandent. Généralement, ils achètent gingembre, citron et clou de girofle ensemble». A la question de savoir qui demande ces produits devenus précieux, il répond : « la plupart, ce sont des dames qui l’achètent et des hommes en âge un peu avancé, et quelquefois des jeunes».
En interrogeant les populations, les propos vont dans le même sens. En effet, Amy jeune d’une vingtaine d’années confirme : « c’est ce cocktail qui m’a soigné». Justement rétablie d’une maladie qu’elle assimile plus au Coronavirus, elle est satisfaite de l’utilisation de ces produits qu’elle juge efficace. Ya Siga, quant à elle, s’étonne de la hausse du prix de « bantamaret », une plante médicinale très recommandée pour ses vertus et qui pourtant n’attirait pas une grande attention. Elle crie ainsi : « le « banetamaret » s’élève maintenant à 300f alors qu’on pouvait l’avoir seulement à 100f, « des fois même, on l’offrait gratuitement ».