«IL FAUT FORMER LES SAGES-FEMMES SUR L’ACCUEIL»
Les journées scientifiques de l’association Nationale des sages-femmes d’Etat du Sénégal (Ansfes) ont servi de tribune au directeur de l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (Endss), Daouda Faye, pour préconiser la formation sur l'accueil
Les journées scientifiques de l’association Nationale des sages-femmes d’Etat du Sénégal (Ansfes) ont servi de tribune au directeur de l’Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social (Endss), Daouda Faye, pour préconiser la formation des sages-femmes sur l’accueil.
C’est sans langue de bois que le directeur de l’Endss s’est adressé aux sages-femmes pour les inviter à revoir leur manière d’accueillir les malades. «On vous reproche beaucoup de choses, notamment de ne pas être très gentilles envers les malades. Vous êtes indexées par la population dans le cadre de l’accueil qu’il faut améliorer. Vos collègues qui accueillent mal, c’est à travers des formations continues qu’il faut les sensibiliser par rapport à l’accueil», a soutenu Daouda Faye.
Par ailleurs, il est revenu sur l’examen de certification organisé par le ministère de la Santé en relevant des dizaines de milliers d’échecs depuis la création de ce module. «Mais où en sont actuellement ces échecs ? Où sont et que deviennent les sagefemmes et les infirmiers qui ont échoué aux examens de certification et qui ne sont pas devenus des sage-femmes et des infirmiers?» s’interroge-t-il. A l’en croire, les sages-femmes qui ont réussi paient les pots cassés de l’échec des autres. «Il faut que le ministère de la Santé fasse une étude pour savoir le nombre de personnes qui échouent dans ces formations. Ce qu’elles font et où elles sont», indique le directeur de l’Endss avant d’ajouter : «C’est à ce moment que le ministère de la Santé pourra prendre des décisions concernant les personnes recrutées dans les structures sanitaires. Il s’agit des agents sanitaires et des aides-infirmiers, et qui deviennent les sages-femmes et les infirmiers dans les régions»
«L’ORGANISATION DU SYSTEME DE SANTÉ AFRICAIN EST CADUQUE ET DÉPASSÉE»
Par ailleurs, Daouda Faye trouve que l’Endss devait être détachée de la tutelle de l’Enseignement supérieur depuis longtemps. «L’organisation du système de santé africain, qui a été pyramidale, et l’œuvre de l’Organisation Mondiale de la Santé (Oms), sont caduques et dépassées. Dans cette organisation, les sages-femmes d’État et les infirmiers chefs de poste prennent en charge au moins 60% voire 70% de la population africaine. Le niveau de formation doit être revu en hausse par rapport à la compétence qu’on doit léguer à la sage-femme et à l’infirmier», souligne le directeur de l’Endss.
A l’en croire, le gynécologue et les autres spécialités médicales doivent lâcher du lest pour permettre à la sage-femme et à l’infirmier d’acquérir des connaissances qui leur permettront de prendre véritablement en charge les personnes à leur disposition. «L’acquisition de ces connaissances doit se faire dans un environnement où la compétence sur le plan pédagogique et organisationnel existe. C’est pourquoi, avec beaucoup de raison, nous avons pensé qu’aussi bien l’Endss que les autres écoles de formation de niveau Bac+ doivent être rattachées au ministère de l’Enseignement supérieur pour que l’infirmier actuel ne soit plus un infirmier à qui on propose un organigramme en lui disant : si quelqu’un a mal à la tête, c’est un comprimé, si quelqu’un a ceci, c’est cela qu’il faut lui donner. Comme si à la limite, l’infirmier et la sage-femme étaient robotisés», affirme M. Faye qui ajoute par ailleurs qu’ils n’ont pas de compétence leur permettant de réfléchir, de faire des propositions, ainsi de suite.