LA PIQÛRE DE RAPPEL DE MACKY SALL À ABDOULAYE DIOUF SARR
Le secteur de la santé est en effet fortement secoué par l’affaire Astou Sokhna du nom de cette parturiente morte à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga dans des conditions non encore élucidées
La zone de turbulence traversée par le secteur de la santé préoccupe au plus haut point le chef de l’Etat, Macky Sall, qui s’est longuement appesanti sur la question, hier, en réunion de Conseil des ministres.
Le secteur de la santé est en effet fortement secoué par l’affaire Astou Sokhna du nom de cette parturiente morte à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga dans des conditions non encore élucidées même si, apparemment, c’est du fait de négligences que la pauvre dame a perdu la vie. Le secteur est aussi secoué par de multiples grèves des syndicats de la santé pour réclamer la satisfaction de diverses revendications catégorielles. C’est sans doute la raison pour laquelle le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’impérieuse nécessité d’accélérer les réformes en vue de la professionnalisation des personnels et de la transformation de la gestion des structures sanitaires pour parachever la modernisation du système de santé dont, selon lui, la pandémie de Covid 19 a révélé la résilience.
Macky Sall a soutenu que depuis son avènement à la magistrature suprême du pays, en 2012, « des ressources budgétaires conséquentes et sans précédent ont été mobilisées pour notamment mettre à niveau le système sanitaire». Il en est ainsi, selon lui, de la réalisation d’hôpitaux de dernière génération à l’instar de celui dénommé Cheikh Ahmadou Bamba de Touba (niveau 3), bâti sur une superficie de 10 000 m2 avec une capacité de 300 lits pour un coût de 40 milliards et inauguré le samedi 18 septembre 2021, du Centre hospitalier régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine (niveau 2), qui couvre une superficie de 15 000 m2 avec une capacité de 150 lits, du Centre hospitalier régional Amath Dansokho de Kédougou d’une capacité de 150 lits et du Centre hospitalier de Sédhiou qui dispose d’une capacité de 150 lits. Ces trois infrastructures de dernière génération ont coûté pas moins de 95 milliards de F CFA.
Outre le relèvement de certains plateaux médicaux, Macky Sall, qui entend améliorer la situation de toutes les catégories d’agents de santé, a rappelé le recrutement à titre exceptionnel, sur la période 2020-2021, de 500 médecins et 1000 professionnels de la santé. «Ces importants investissements doivent être accompagnés d’un changement de paradigme qui se traduit par le respect du patient et la satisfaction des usagers » a martelé le chef de l’Etat en référence à la clameur qui a suivi la mort tragique de la dame Astou Sokhna à Louga. Il a, dans le même ordre d’idées, demandé au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Abdoulaye Diouf Sarr, de finaliser l’audit de la gouvernance des structures de santé (en particulier la réforme hospitalière de 1998), en vue d’accélérer les réformes nécessaires à la mise en œuvre optimale du programme d’investissement (2020-2024), pour un système de santé résilient et performant.
Également, le chef de l’Etat a demandé à Abdoulaye Diouf Sarr de « lui faire parvenir un rapport exhaustif sur la situation globale des structures de santé du pays et de finaliser, dans les meilleurs délais, un plan d’optimisation de la carte sanitaire et des offres de service de santé». Pour le président de la République, il est fondamental « de renforcer les inspections des établissements de santé et d’assurer la qualité de la formation du personnel médical par un contrôle et une régulation des écoles de formation dédiées».
Ainsi, il appartient au chef du département de la Santé et de l’Action sociale d’engager, dès à présent, «la généralisation des processus de certification qualité des hôpitaux et de mettre en application les manuels de procédures harmonisés pour les autres structures de santé (Centres de santé, Postes de santé)». En ce qui concerne le Centre hospitalier national Aristide Le Dantec, le chef de l’Etat, relativement à l’alerte de la Commission médicale dudit centre sur la vétusté de l’infrastructure et le manque notoire d’équipement, a annoncé le lancement des travaux de reconstruction intégrale de l’hôpital à partir de septembre 2022 sur son site actuel.