«LE TAUX DE GROSSESSE PAR FECONDATION AU SENEGAL IN-VITRO EST DE L’ORDRE DE 30%»
Mame Diarra Ndiaye, professeure agrégée en gynécologie obstétrique
Vous avez parlé dans votre présentation de l’infertilité, est-ce que c’est un sérieux problème au Sénégal ?
Oui c’est un problème au Sénégal du fait de sa fréquence. 15% des couples ont des soucis pour concevoir du fait du coût de la prise en charge. C’est une prise en charge qui coûte cher. Mais également, il y a aussi un vécu social lié à cette question. Des études ont été réalisées et ont montré la souffrance mentale dans laquelle résident ces couples qui sont infertiles. Il y a une très forte demande au Sénégal. Ce sont 15% des couples qui nous consultent en gynécologie pour infertilité. C’est aussi une réalité parce qu’il y a un impact psycho-social. Du fait de manque de concertation, il y a un impact psycho-social très négatif dans la vie des femmes ainsi que celle des hommes. L’autre problème, c’est le coût de la prise en charge qui est excessif pour le moment.
Quelles sont les causes de cette infertilité ?
Les causes réelles peuvent être féminines. Quand c’est féminin, il s’agit de cause ovarienne. Soit L’ovaire travaille trop ou l’ovaire est faible en quantité d’œufs qu’on appelle les follicules, ça peut être aussi une cause liée aux trompes. Les trompes ce sont deux petits bras qui ramènent l’œuf jusqu’à la cavité utérine. Quand c’est fermé, l’œuf n’arrive pas à la cavité utérine. Ça peut être aussi des problèmes de l’utérus. Des tumeurs qui empêchent la nidation de l’œuf. Quand c’est une infertilité masculine, il y a beaucoup de causes qui sont trouvées. Il y a les varicocèles, des dilatations d’ovaires, mais également des problèmes génétiques. Parfois on ne retrouve pas de causes.
Quelles sont les solutions ?
Plusieurs solutions sont disponibles. Tout dépend du premier bilan que l’on fait. Le couple vient se faire consulter et on fait un premier bilan. Et c’est ce premier bilan qui nous permet de savoir qu’elle est la solution la mieux adaptée pour la personne. Ça peut être une opération, ou une stimulation simple ou on aide l’ovaire à développer des œufs. Où ça peut-être une prise en charge, une fécondation in-vitro.
Vous avez aussi évoqué, dans votre présentation, la mise en place d’un centre de traitement. Où en est-on réellement ?
Depuis quelques années, il y a eu la construction du centre de fécondation in-vitro. Le premier centre public au Sénégal qui est en train d’être érigé à l’hôpital Dalaal Jamm qui ouvrira bientôt ses portes pour le grand bonheur des couples.
Est-ce que le Sénégal a déjà enregistré des résultats satisfaisants dans ce domaine ?
Beaucoup de résultats ont été faits, malheureusement c’est inconnu. Ça se fait en partenariat avec des biologistes, qui sont des spécialistes de la fécondation in-vitro. Ima¬ginez-vous que le taux de grossesse que l’on a ici au Sénégal par fécondation in-vitro est de l’ordre de 30 % et que quand vous regardez les résultats de bio-médicine en France, nous sommes exactement au même niveau de compétence en termes de résultats.