LA SÉCURITÉ DES PATIENTS SACRIFIÉE À DALAL JAMM ?
Kanta Kâ ne mâche pas ses mots face à la remise en service partielle du service de radiothérapie. L'oncologue s'inquiète d'une "précipitation" dans la reprise des activités et questionne la rigueur des protocoles de contrôle qualité mis en place
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Le personnel technique pense à une «précipitation» dans la reprise des activités, selon l’oncologue Dr Kanta Kâ. L’un des appareils de radiothérapie de l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye en arrêt depuis septembre dernier est désormais fonctionnel en attendant que les interventions se poursuivent sur le second appareil. La décision, quoique salutaire, suscite déjà des interrogations à l’hôpital Dalal Jamm du côté du personnel technique qui parlent de «précipitation» dans la reprise des activités. L’oncologue, Dr Kanta Kâ, a vendu la mèche !
Le service de radiothérapie de l’hôpital Dalal Jamm avait pris la décision d’arrêter l’accueil de nouveaux patients depuis septembre 2024. Cela faisait suite à un problème constaté sur les appareils et affectant la qualité des traitements sur les patients. Une décision, bien que difficile, mais qui, de l’avis de l’oncologue, Dr Kanta Kâ, était nécessaire pour garantir la sécurité des soins et éviter tout risque pour les patients. Des solutions sont d’ailleurs en cours pour résoudre cette situation d’inconfort pour les malades qui sont envoyés à l’hôpital de Touba. Qui vont devoir retourner à la «maison mère» pour la continuité de leur traitement. En effet, un des appareils est désormais fonctionnel, selon la direction de l’hôpital «Dalal Jamm». Ce, après des travaux de maintenance et de mise aux normes des installations électriques et du réseau informatique. Ce qui, pour Dr Kâ, constitue «une avancée positive». Déjà, la reprise progressive a été annoncée depuis dimanche. L’hôpital entend garantir aux patients sous radiothérapie «des soins de qualité dans des conditions de sécurité et de sureté optimales». La direction de l’hôpital dit regretter les désagréments causés par cet arrêt temporaire et dit réaffirmer son engagement pour des soins de qualités et le bien-être des patients.
Certes ! Selon les dires de cet oncologue, «un sentiment de précipitation» semble émerger dans la reprise des activités. Ce qui aurait même suscité «des interrogations» au sein du personnel technique. Il explique que, «la raison principale de l’arrêt des recrutements était la nécessité de garantir des traitements conformes aux normes de qualité. Or, dit-il, si le contrôle qualité n’est pas effectué correctement, ou s’il est réalisé avec des outils obsolètes comme des chambres d’ionisation dépassées, la sécurité des patients pourrait être compromise». Poursuivant son argumentaire, Dr Kâ indique que, dans ce type de situation, il est souvent observé une distinction entre deux approches. «D’un côté, les techniciens qui mettent en avant l’importance des normes et des exigences techniques et de l’autre côté, les responsables administratifs qui doivent gérer des impératifs institutionnels et politiques. Parmi eux, certains chefs de service médecins, bien que conscients des enjeux cliniques, peuvent se retrouver pris dans des contraintes organisationnelles et décisionnelles qui ne leur laissent pas toujours la possibilité d’imposer les exigences techniques idéales. Malheureusement, dans de nombreux systèmes, les décisions peuvent être influencées par la volonté de préserver des positions plutôt que par une stricte exigence de qualité. Cela crée parfois un climat où les techniciens et les administratifs semblent appartenir à deux camps opposés, alors qu’ils devraient travailler ensemble dans l’intérêt des patients». Pour être plus clair, le praticien pense que, dans ce contexte, «il est aujourd’hui légitime de se demander si le Ministère dispose toujours d’une vision claire et complète de la situation. La transmission des informations entre les différents niveaux de responsabilité n’est pas toujours fluide, et il est possible que certaines réalités techniques essentielles ne soient pas suffisamment prises en compte dans le processus décisionnel».
Il ne mâche pas ses mots
De son avis, l’objectif doit rester le même pour tous. «C’est d’assurer des traitements de radiothérapie efficaces et sécurisés. Cela ne peut se faire sans respecter rigoureusement les protocoles de contrôle qualité, en utilisant des outils adaptés et en veillant à une véritable collaboration entre les différents acteurs du système», a conclu notre interlocuteur.