L’ORDRE NATIONAL DES CHIRURGIENS-DENTISTES ALERTE
L’Ordre national des chirurgiens-dentistes va en guerre contre les faux dentistes qui implantent des cabinets dentaires sans être qualifiés.
Il y a quelques jours, un patient a été hospitalisé neuf jours après traitement chez un faux dentiste à Guédiawaye. Cette situation a fait sortir l’Ordre national des chirurgiens-dentistes de ses gonds pour dénoncer une prolifération de cabinets dentaires clandestins tenus par de faux dentistes.
L’Ordre national des chirurgiens-dentistes va en guerre contre les faux dentistes qui implantent des cabinets dentaires sans être qualifiés. La présidente de l’Ordre, Dr Myriam Thérèse Arlette Dia Ntab, a été interpellée ces derniers jours sur une histoire de faux dentiste. « Pour clarifier, nous dirons tout de suite qu'il ne s'agit pas d'un dentiste. Ce que nous avons lu dans les médias, lui aussi n'était pas un chirurgien-dentiste. On nous parle d'un cabinet paramédical et ce type de cabinet est privé et est tenu par un infirmier avec des limites définies par un arrêté ministériel», explique-t-elle. Selon elle, la santé dentaire est une pratique à part entière de notre système de santé. «Il y a un secteur bucco-dentaire, la pharmacie et la médecine générale. Sur l'esplanade du privé, quand on va dans un cabinet, on doit y trouver un chirurgien-dentiste, ses collaborateurs sont d'ailleurs sous sa responsabilité. Même s'il existe des techniciens supérieurs en odontologie, on les trouve beaucoup plus pour ne pas dire exclusivement dans les structures de santé publique», souligne-t-elle. Elle souligne que le Sénégal n’a pas encore atteint le nombre requis par l’OMS. «On n'est même pas encore 600 alors qu'il faut au moins plus de 1 800 chirurgiens-dentistes pour réussir un maillage national. Il est important de faire comprendre à la population qu'il ne faut pas aller dans un cabinet paramédical pour des soins dentaires. Ce ne sont pas les cabinets conformes qui manquent, à défaut, il faut aller dans le public. C'est regrettable de voir des gens risquer leur vie pour des soins prodigués par des personnes non qualifiés», regrette-t-elle.
Pour sa part, le secrétaire général, Dr Ibrahima Guèye, soutient que des personnes profitent du déficit de spécialistes pour installer des cabinets dentaires. «Aujourd'hui, des efforts sont faits et il y a des chirurgiens pratiquement dans plusieurs endroits. Il faut donc faire l'effort de frapper aux bonnes portes. La première mission de l'Ordre est de protéger la population», souligne-t-il. C'est pourquoi, dit-il, il faut une coordination entre le ministère de la Santé et l'Ordre pour régler ce genre de problème. «La loi est très claire à ce sujet, il faut être diplômé pour pratiquer. On a des plaintes qui dorment et des procès que nous avons gagnés ; et ceux qui sont sur le net pour la plupart sont des clandestins et sont dans l’illégalité», avertit il. Trésorière de l’Ordre, Dr Awa Diouf parle de la situation des techniciens supérieurs. Selon elle, leur corps a été créé pour apporter assistance aux chirurgiens-dentistes qui sont au niveau du public. La demande est forte et il n’y a pas assez de dentistes. «Il faut comprendre que ces derniers ne peuvent travailler que dans le public. Ils ne peuvent encore moins ouvrir un cabinet privé. Leur formation est d'ailleurs limitée, ils ne peuvent pas fournir tous les soins. Ils se limitent au détartrage, aux extractions simples etc.», a-telle précisé.