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23 novembre 2024
Culture
LA FRANCE FACE À SES FANTÔMES AFRICAINS
Du Sénégal à Madagascar en passant par le Cameroun et l'Algérie, cinq dossiers mémoriels soulèvent des tensions entre Paris et ses anciennes colonies. Ils illustrent la complexité du processus de reconnaissance et de réparation des crimes coloniaux
(SenePlus) - Le journal Le Monde a récemment mis en lumière cinq dossiers mémoriels qui continueront de soulever des tensions entre la France et ses anciennes colonies africaines. Ces dossiers, qui s'étendent du Sénégal à Madagascar en passant par le Cameroun et l'Algérie durant, illustrent la complexité du processus de reconnaissance et de réparation des crimes commis l'ère coloniale.
Le massacre de Thiaroye, au Sénégal, constitue l'un des exemples les plus marquants de cette histoire douloureuse. Le 1er décembre 1944, des dizaines, voire des centaines de tirailleurs africains furent exécutés par l'armée française alors qu'ils réclamaient simplement leur solde. Comme le rapport Le Monde, l'attribution récente de la mention "Mort pour la France" à six de ces tirailleurs marque une avancée significative dans la reconnaissance de ce crime. Cependant, le premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a souligné que « ce n'est pas à [la France] de fixer unilatéralement le nombre d'Africains trahis et assassinés après avoir contribué à la sauvetage, ni le type et la portée de la reconnaissance et des réparations qu'ils méritent".
Au Cameroun, l'assassinat de Ruben Um Nyobè, figure emblématique de la lutte pour l'indépendance, reste une pièce ouverte. Selon les historiens cités par Le Monde, l'armée française serait responsable de la mort de milliers de civils et de plusieurs dirigeants anticolonialistes. Une commission mixte mémorielle, dont les conclusions sont attendues en décembre, travaille actuellement sur "le rôle et l'engagement de la France au Cameroun dans la répression contre les mouvements indépendantistes et d'opposition entre 1945 et 1971".
À Madagascar, la répression sanglante de l'insurrection de 1947 a longtemps été passée sous silence. Le président Jacques Chirac a finalement reconnu en 2005 « le caractère inacceptable des répressions engendrées par les dérives du système colonial ». Aujourd'hui, les revendications malgaches se concentrent principalement sur la restitution des restes humains et de biens culturels, comme les trois crânes sakalaves réclamés par le pays.
L'Algérie reste un dossier particulièrement sensible. Une commission d'historiens algériens et français travaille depuis 2022 sur la mémoire de la colonisation. Le président Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de la France dans plusieurs épisodes sombres, comme le massacre du 17 octobre 1961 à Paris. Lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, la délégation algérienne a rendu un hommage poignant aux victimes en lançant des roses dans la Seine.
Enfin, la question des biens spoliés pendant la colonisation reste un sujet brûlant. Comme le souligne Le Monde, environ 90 000 pièces originaires d'Afrique subsaharienne font aujourd'hui partie des collections de musées publics français. Une loi-cadre sur la restitution de ces biens est attendue, mais son examen a été rapporté à l'automne.
Ces différents dossiers mémoriels témoignent de la complexité du processus de réconciliation entre la France et ses anciennes colonies. Ils soulignent l'importance d'un dialogue ouvert et honnête, ainsi que la nécessité d'actions concrètes pour réparer les délits du passé. Comme l'illustre les cas du Sénégal, du Cameroun, de Madagascar et de l'Algérie, chaque situation nécessite une approche spécifique et sensible aux attentes des pays concernés.
La France semble avoir amorcé un virage dans sa politique mémorielle, mais de nombreux défis restent à relever. L'accès aux archives, l'identification des victimes, la restitution des biens culturels et la reconnaissance officielle des crimes commis sont autant de chantiers qui nécessiteront du temps, de la volonté politique et une collaboration étroite avec les pays africains concernés.
REMA DIOP, L’ÉTOILE MONTANTE À LA VOIX GRACIEUSE
Sa douce mélodie enchante petits et grands. Capable de naviguer entre traditions et modernité, son talent est salué par toute une scène musicale
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 02/08/2024
Elle est une pépite. Une étoile montante de la musique sénégalaise. Réma Diop, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, fait son bonhomme de chemin dans ce milieu très couru. Mais c’est grâce à son talent qu’elle est déjà une célébrité dans le monde de la musique Sénégalaise. Nous sommes allés à sa découverte.
Sa petite voix est gracieuse. On dirait le chant de l’alouette après la pluie. Les airs font frissonner. Il ne manque plus que ce petit nuage blanc de papillons et un petit lac pour revivre la symphonie pastorale de Beethoven. Cette voix, c’est celle de Réma Diop. La jeune chanteuse talentueuse qui a fini de tracer son sillon et de conquérir les amateurs de bonne musique au Sénégal et hors de nos frontières. La protégée de Alga séduit de par son talent, ses textes riches et bien recherchés. Sa particularité réside dans les messages qu’elle distille. Elle est à l’aise dans divers styles musicaux. Réma se meut facilement dans le traditionnel. Elle alterne le moderne, l’afro, l’afropop, le rap, le mbalax, le classique, entre autres. Sa force surtout, c’est cette donne rare qui est en elle, être capable de chanter dans plus de quatre langues différentes. Ce qui en fait une icône qui peut titiller le monde de la world music. Les inconditionnels de la série télévisée «Bété Bété» de Evenprod ne diront pas le contraire. Car elle l’a sublimée avec la musique du générique qui est une reprise d’une chanson de la diva Adja Dial Mbaye, qui avait chanté ce morceau il y a plus de 20 ans. Un tube qui ne souffre d’aucune ride, tellement Réma l’a si bien repris. Ceci, grâce à une grosse performance vocale. Dès le premier refrain, qui est une octave, elle donne la chair de poule. «Je suis à l’honneur avec la chanson du générique de la série Bété Bété, une reprise d’un classique d’Adja Dial Mbaye. Ça a été un très grand plaisir de reprendre cette chanson d’une grande cantatrice de la musique sénégalaise. C’est plus qu’un plaisir, une fierté de recevoir des messages de félicitions venant d’elle. C’est une source de motivation pour moi pour bosser davantage encore», a expliqué Réma Diop qui était de passage en fin de semaine à iTv, en tant qu’invitée de l’émission «Nay Neex» de Cheikh Sarr.
Un talent qui explose
Avec sa voix qui cristallise toutes les attentions lorsqu’elle entonne une envolée, l’étoile montante de la musique sénégalaise fait un véritable tabac sur les réseaux sociaux. Le public la challenge partout. Sur YouTube, elle bat des records de vues. Son talent ne laisse personne indifférent. Elle concède avoir eu un retour positif du public. «Je ne chante pas seulement le générique de la série Bété Bété. Parce que Evenprod m’a contactée pour l’ensemble des chansons qui seront introduites dans la série. C’est Ibou, le producteur, qui m’a contactée après avoir regardé beaucoup de mes vidéos. Mais son coup de cœur était la chanson ‘’Saliou’’ de Ma Sané, et il me l’a proposée. Dieu merci, je pense que nous l’avons réussie grâce à toute l’équipe, à mon staff également», confie la jeune artiste qui chante également en Indi. Elle explique que Evenprod a misé sur elle, car ayant estimé qu’elle est «la mieux placée pour faire la musique de générique et d’autres chansons qui seront incrustées au fur et à mesure du déroulé de la série».
DOCUMENTER LA MÉMOIRE AFRICAINE
Plus que jamais, les Africains doivent élaborer leurs propres politiques mémorielles et patrimoniales, en toute souveraineté, sans attendre quiconque, selon Ibrahima Thioub, spécialiste de l'histoire moderne et contemporaine
Les Africains doivent élaborer leurs politiques mémorielle et patrimoniale en toute souveraineté, a affirmé le professeur Ibrahima Thioub, spécialiste de l’histoire moderne et contemporaine, estimant qu’il est temps pour le Sénégal de se doter d’une ‘’politique ambitieuse’’ en matière de documentation, de bibliothèque et d’archives.
”A nous Africains de nous positionner par rapport à nous-mêmes en élaborant en toute souveraineté nos politiques mémorielles et patrimoniales qui ne doivent rien attendre de qui que ce soit”, a a-t-il dit dans une interview publiée jeudi dans le quotidien national, Le Soleil.
Une mémoire panafricaine sera reconnue par le monde, “si l’Afrique y met l’engagement et les moyens nécessaires” à sa survenue”, a-t-il indiqué.
‘’Une mémoire panafricaine s’imposera au monde si l’Afrique y met l’engagement et les moyens nécessaires à sa survenue’’, a-t-il dit en répondant à une question relative à la décision des autorités françaises de reconnaître que six des tirailleurs sénégalais, exécutés en 1944 au camp de Thiaroye, sont morts pour la France.
Le Professeur Ibrahima Thioub estime qu’il ne faut pas accorder autant d’importance à cette décision de ‘’l’État français’’ .
‘’Ne lui accordons pas plus d’importance qu’elle n’a. Peu importe ce qu’il y a derrière. Il est illusoire d’attendre de la France et de ses autorités une politique mémorielle de la colonisation conforme à nos vœux’’, a-t-il argué. Il est d’avis que le continent africain doit se donner les moyens d’imposer sa propre mémoire historique au reste du monde.
Pour y parvenir, les dirigeants doivent mettre les artistes, les écrivains, les cinéastes et les créateurs ‘’dans les meilleures conditions de production d’œuvres célébrant et commémorant, en toute liberté, les figures et les moments marquants de notre passé’’, a plaidé Pr Ibrahima Thioub.
L’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop a rappelé que ”pour ce qui est de l’écriture de l’histoire, les historiens africains ont depuis bien longtemps montré d’incontestables talents à faire sens du passé du continent. Les grandes aventures intellectuelles que furent Présence africaine et l’Histoire générale de l’Afrique l’illustrent à suffisance’’.
Pr Ibrahima Thioub ajoute que ”la relève est assurée un peu partout dans les universités du continent’’.
Toutefois, il note que ”la faiblesse majeure reste les politiques nationales de la documentation, des archives et de la bibliothèque’’.
Il estime qu’il est temps pour le Sénégal de se doter d’une ‘’politique ambitieuse en matière de documentation, de bibliothèque et d’archives” lui permettant d’élaborer en toute souveraineté sa politique mémorielle.
‘’Il est temps que le Sénégal se dote d’une politique ambitieuse en la matière, qui nous permettra d’avoir une grande bibliothèque nationale et une maison des archives usant massivement du numérique’’, a-t-il dit.
L’ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a déploré l’état actuel des archives dont la conservation pose problème. ‘’La situation actuelle des archives nationales, en errance depuis des années, n’est pas compatible avec une politique souveraine de la mémoire et du patrimoine”, a-t-il indiqué, relevant que ”l’écriture de l’histoire en souffre au quotidien”.
A ses yeux, ce sont des ‘’pistes’’ de réflexion qui peuvent conduire à ‘’faire échec à tous les dits et non-dits non conformes à nos intérêts et sans animosité’’.
TROIS ACTEURS SÉNÉGALAIS NOMINÉS AUX SOTIGUI AWARDS 2024
Ces distinctions, dont le but est de contribuer à la reconnaissance et à la valorisation du métier d’acteurs en Afrique, se tiendra à Ouagadougou au Burkina-Faso, du 13 au 16 novembre 2024.
Dakar, 31 juil (APS) – Trois artistes comédiens sénégalais ont été nominés pour la neuvième édition des Sotigui Awards 2024 dans la catégorie série télévisuelle et celle du plus jeune acteur africain, a-t-on appris de sources médiatiques.
Dans la catégorie ‘’Sotigui du meilleur espoir africain série Tv”, l’actrice Maïmouna Fall a été nominée pour le rôle de ”Ramatoulaye” dans la série ‘’Cœurs brisés’’, produit par Evenprod Sénégal.
L’acteur Mame Cheikhou Guèye, plus connu sous le nom de Saa Nekh, est quant à lui nominé pour le rôle de ”Ndiaga Thiam”, incarné dans la série ‘’Bété Bété’’, d’Evenprod Sénégal.
Seydou Sarr est, pour sa part, nominé dans la catégorie ”Sotigui du meilleur acteur jeune africain’’ pour son rôle principal dans le film ‘’Moi Capitaine’’, de l’Italien Matteo Garone.
Les Sotigui Awards, dont le but est de contribuer à la reconnaissance et à la valorisation du métier d’acteurs en Afrique, se tiendra à Ouagadougou au Burkina-Faso, du 13 au 16 novembre 2024.
MULTIPLE PHOTOS
C’EST PRESQUE UNE INSULTE À LA CRÉATIVITÉ
Alors que plusieurs émissions de télé-réalité françaises débarquent sur Canal+ Afrique, leurs concepts importés sans adaptation sont dénoncés comme une nouvelle forme de "colonisation culturelle" par certains spécialistes des médias
Après avoir séduit le public français, des émissions comme «Le Bachelor», «Secret Story», «4 mariages pour une lune de miel» et «Les reines du shopping» débarquent sur les écrans africains via Canal+ Afrique. Mais ces émissions, à l’origine conçues pour un public occidental, sont-elles réellement adaptées aux réalités africaines ? Pour le spécialiste des médias, Adama Sow, l’arrivée massive de ces émissions françaises en Afrique s’apparente à une nouvelle forme de colonisation culturelle.
Un vent de romance souffle sur Canal+ Afrique. Le groupe a lancé depuis le 15 juin dernier, pour la première fois en Afrique francophone, sa version africaine de Secret story, une émission qui réunit 15 candidats venus de 14 pays d’Afrique, confinés dans une maison en Afrique du Sud. Mais aussi 4 mariages pour une lune de miel, une émission où 4 couples rivalisent pour organiser le meilleur mariage possible, Les reines du shopping, une émission présentée par la styliste sénégalaise, Adama Paris, et dans laquelle 5 femmes âgées de 25 à 70 ans et de styles différents, s’affrontent chaque semaine pour composer le look parfait avec un budget limité et un thème imposé. L’autre émission de télé-réalité version africaine également retransmise sur Canal+ Pop, c’est Le Bachelor. Dans cette émission également avec une touche panafricaine, le concept reste inchangé : un homme célibataire doit choisir parmi 20 prétendantes. La cérémonie de la rose, moment emblématique de l’émission, se tient à la fin de chaque épisode, et le Bachelor élimine progressivement les candidates jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une. Toutes ces émissions qui ont connu un succès en France, trouvent désormais un nouveau terrain de jeu sur les chaînes africaines de Canal+. Toutefois, leur adaptation aux contextes locaux est loin de faire l’unanimité. Pour le spécialiste des médias, Adama Sow, l’arrivée massive de ces émissions françaises en Afrique s’apparente à une nouvelle forme de colonisation culturelle. «Je pense que c’est une vaste entreprise, assez agressive d’ailleurs, concoctée par les multinationales médias françaises, à commencer par la tête de pont, le groupe Canal dans ses différentes composantes. Ils ont même créé des chaînes de langue nationale. Ils ont dégagé beaucoup de moyens pour produire des contenus locaux, que ça soit à Dakar ou Abidjan. Ils ont signé avec des maisons de production locales pour produire, coproduire, prendre même des actions. C’est une offensive, pour ne pas dire une recolonisation. Mais cette fois-ci, ce n’est pas une recolonisation politique ou par les armées, mais c’est une recolonisation par la culture et les médias, c’est-à-dire l’audiovisuel», explique Adama Sow.
Joint par Le Quotidien, M. Sow estime que ces émissions ne sont pas adaptées aux réalités africaines. «C’est un placage. Ils prennent des concepts et les plaquent dans un contexte socio-culturel différent. Alors que pour certaines émissions, même dans le cas où vous les suivez, c’est ridicule. C’est un peu infantilisant pour nous parce que le rendu n’est pas bon. Je suis assez frustré à chaque fois que je regarde ces émissions parce que je sens que ça nous infantilise. Culturellement et sociologiquement, ce ne sont pas des concepts qui sont adaptés chez nous. Malheureusement, ils ont juste pris des concepts occidentaux et les ont littéralement reproduits sans même les adapter au contexte socio-culturel. Et pour moi, c’est presque une insulte à la créativité», a-t-il soutenu. Adama Sow déplore également le manque de soutien des autorités africaines pour la production de contenus locaux. «On a assez de bons scénaristes, de bons créateurs de contenus qui peuvent concevoir des contenus plus adaptés. Mais nos autorités ne comprennent pas l’enjeu de la colonisation ou le caractère un peu monopole sur les productions de contenus. Canal ne nous appartient pas mais nous inonde de contenus», argue-til, estimant que si les Etat africains avaient compris l’enjeu, ils auraient favorisé les sociétés de production et les médias audiovisuels locaux à produire des contenus qu’ils pourraient même exporter. Adama Sow appelle à une prise de conscience politique et culturelle. «Ce qui manque à nos autorités, c’est vraiment de donner un vrai respect à la culture africaine dans l’approche écriture des contenus. Les acteurs politiques ne pensent pas trop à la production audiovisuelle. Pour eux, ce n’est pas une priorité. Et ce que Canal est en train de faire en Afrique, c’est infantilisant», analyse-t-il.
Ce sont des émissions qui contribuent à une dépravation des mœurs»
Judith Ekwalla, journaliste et présentatrice télé, qui a remporté le Prix de la meilleure production journalistique au festival Dakar Court 2021, partage cet avis quant à l’impact de ces émissions sur la culture africaine. «On a l’impression que le besoin était là. Mais en même temps, nous Africains, on embrasse tout et tout le temps alors qu’on n’est pas préparés à cela. On a notre culture, notre façon de faire et maintenant, ce qui est imposé par les occidentaux, c’est un peu une aliénation culturelle. Il y a un risque et ce risque chez nous, c’est d’oublier qui nous sommes, d’où on vient», déclare-t-elle. Critique de cinéma, Judith Ekwalla souligne également l’attrait des jeunes Africains pour ces programmes. «Les jeunes, surtout ceux qui sont assoiffés de la culture européenne, ils aiment, ils adhèrent à ces émissions. Maintenant, tout dépend des émissions. J’en ai regardé quelques-unes et je reste persuadée que ce sont des émissions qui contribuent à une dépravation des mœurs.» Jointe également par Le Quotidien, Judith Ekwalla s’inquiète de la dépravation des mœurs que ces programmes pourraient entraîner. Elle cite en exemple Secret Story et Le Bachelor, soulignant l’inadéquation de ces formats avec les valeurs locales. «Personne n’a envie de voir sa fille exposée dans une émission en train d’embrasser des objets déshabillés. On vend une image de la femme africaine qui n’est pas en réalité celle-là», fait-elle savoir, tout en protestant contre des émissions de ce genre en Afrique. Pour la journaliste, face à ces menaces, la solution réside dans l’éducation et la production locale. «Il faut davantage éduquer nos enfants, nos jeunes filles à faire la différence. La jeunesse africaine même est en perte de repères. Et nous devons travailler à cela pour qu’on sache véritablement qui nous sommes, quelles sont nos réelles valeurs et comment nous pouvons les promouvoir de la manière qui nous convient et qui convient à tout le monde. On ne peut pas tout avaler et tout accepter. A un moment donné, il faut mettre un peu de limite», a-t-elle prévenu. Sur les réseaux sociaux également, des internautes n’ont pas manqué de critiquer cette invasion des émissions en Afrique. «Une vraie catastrophe cette édition de 4 Mariages. Franchement arrêtez de faire honte à l’Afrique. Vous n’êtes pas obligés de copier les Occidentaux, surtout quand vous êtes incapables de relever le défi…», a vivement réagi Mireille Siapje sur la page Facebook du Canal Pop de l’émission 4 mariages pour une lune de miel.
RETOUR SUR LES ANNEES FASTES DU CINEMA A MATAM
La ville de Matam est sans salle de cinéma depuis une trentaine d’années au moment où le réalisateur sénégalais Mamadou Dia, originaire de la région, est auréolé de plusieurs prix dans le monde ...
Matam, 29 juil (APS) – La ville de Matam est sans salle de cinéma depuis une trentaine d’années au moment où le réalisateur sénégalais Mamadou Dia, originaire de la région, est auréolé de plusieurs prix dans le monde avec ses films ‘’Baamum Nafi’’ (Le père de Nafi en pulaar) et ‘’Demba’’.
Ce manque d’infrastructures cinématographiques contraste avec les années fastes du 7e art à Matam où la salle de cinéma implantée par la famille Fadel, était la plus fréquentée dans cette commune du nord du Sénégal.
Aujourd’hui, cette unique salle de cinéma à Matam, située non loin de l’entrée de la commune, ne fonctionne plus. Le vieux local abandonné, se trouve à quelques pas de l’Eglise au quartier Tantadji, sur une ruelle bien animée et commerçante, longeant la célèbre avenue dénommée ‘’Angle Fadel’’.
Sur la devanture, sont garées de motos Jakarta en réparation. Sur le perron, le lieu est noirci par l’huile et tous les produits utilisés pour remettre ces engins en marche.
Au moins une dizaine de motos sont en panne ou attendent leurs propriétaires. A côté, assis sur un banc ou sur ces moyens de locomotion, des jeunes sont en train de discuter s’affairant autour des motos et inhalant de la fumée provenant de la dibiterie d’à côté.
Le local, il y a plus d’une vingtaine d’années était l’un des lieux les plus fréquentés de la ville. Les deux guichets, à peine visibles indiquent la nature de cet espace devenu aujourd’hui méconnaissable et impraticable.
A côté, se trouve la grande porte de ce haut lieu de culture. A l’intérieur, des adultes discutent accoudés sur des motos. Des rangées de bancs sont visibles. C’est l’unique salle de cinéma de Matam très populaire dans les années 1980.
Actuellement occupé par un atelier de réparation de motos, l’endroit est peuplé de gros arbres, l’écran a disparu, de même que la salle de projection qui servait de local pour le bobineur. A la place des spectateurs, ce sont des arbres qui y ont poussé, à tel point qu’on a l’impression d’être dans une minuscule forêt.
Pour bien comprendre les années fastes du cinéma à Matam, il faut aller à Soubalo, à l’ancien marché de ce populeux quartier de la commune, non loin de la berge du fleuve Sénégal.
Ici, ils sont nombreux à n’avoir pas rejoint le nouveau marché, situé à l’entrée de la ville.
Tailleur de profession, Abou Koulibaly est venu rendre visite à son ami Abdoul Wahab Fall alias Diallo Fall. Les deux hommes ont travaillé ensemble à la salle de cinéma qui se trouvait au quartier Tantadji.
Vêtu d’une tenue traditionnelle, des lunettes bien posées sur les yeux, Koulibaly, à l’époque officiait comme guichetier pour les tickets qui étaient vendus à 100 francs CFA.
La famille Fadel, créatrice de l’unique salle
‘’La salle de cinéma a commencé à fonctionner au début années 80. Il y avait deux guichets, l’un pour les tickets à 100 et l’autre à 200 francs CFA qui était tenu par feu Mamoudou Sy plus connu sous le nom de Doro Sy. Diallo Fall contrôlait les entrées. Il veillait à ce que chaque spectateur puisse s’assoir à sa place’’, se souvient Koulibaly.
Il se rappelle que les autorités servant dans la région appelées ‘’VIP’’ ne payaient pas. C’est son ami et collègue Diallo Fall qui avait la liste sur laquelle étaient inscrits les noms des personnalités dont l’entrée était gratuite notamment des fonctionnaires de l’administration territoriale, de la gendarmerie et de chefs de service.
Se replongeant dans ses souvenirs, le guichetier se rappelle que Boubacar Konaté était le projectionniste, avant que ce dernier ne quitte la ville pour être remplacé par Daouda Diallo.
‘’Chaque jour, on pouvait faire passer un à deux films. Dans la semaine, on pouvait mettre deux par jour pendant au moins cinq jours’’, se remémore Koulibaly.
Il rappelle qu’il y avait dans le bâtiment une chambrette en haut qui servait de local pour le projectionniste, précisant qu’elle a été détruite depuis que le cinéma a arrêté de fonctionner à Matam au début des années 90. Depuis lors, le lieu est occupé par des mécaniciens, y établissant un atelier de réparation de motos.
Selon le tailleur, à l’époque très actif dans le fonctionnement de la salle de cinéma, c’est Moustapha et Hamoud Fadel, deux sénégalais originaires du Liban qui ont été à l’initiative de l’implantation du cinéma dans la commune de Matam dans les années 80.
Leur père, Fadel Mesto s’est installé à Matam dans les années 30 grâce au commerce qui se faisait le long du fleuve.
En plus de la salle de cinéma, la famille possédait un hôtel et une boulangerie dans la commune. Le célèbre avenue ‘’Angle Fadel’’ tire son nom de Fadel Mesto. Aujourd’hui, ses petits-fils continuent de s’activer dans le commerce dans la région de Matam.
‘’A l’époque, c’est le cinéma qui animait la ville. Les gens étaient impatients d’aller voir un film, ils se bousculaient pour entrer. Diallo Fall était souvent débordé, car il devait séparer ceux qui ont payé des tickets de 100 francs de ceux qui ont acheté des places pour 200 francs. La ville vivait au rythme du cinéma’’, se remémore-t-il.
Selon lui, les hôtes de la ville trouvaient du temps pour aller voir un film au cinéma. A chaque fois qu’il y avait un bon film, les agents étaient débordés. ‘’C’était presque à guichet fermé’’, qui pouvait rapporter une recette de 100. 000 francs CFA, une grosse somme, à l’époque, lance-t-il.
Il précise que les films d’action étaient les plus suivis.
Son ami Abdou Wahab Fall explique de son côté que des amateurs venaient presque de tout le département, notamment des localités environnantes comme Ourossogui.
‘’Je me rendais à Dakar tous les quinze jours pour récupérer des films au siège de la Société d’importation, de distribution et d’exploitation du cinéma (SIDEC) avec Hamoud, un des frères de Moustapha avant de revenir sur Matam. Toutes mes activités étaient concentrées sur le cinéma’’, souligne Fall, qui regrette la vente du site à des privés, mais occupés par des réparateurs de motos.
Devenu commerçant depuis plusieurs années, il ne manque pas de se souvenir des années fastes du cinéma dans la ville de Matam. Il rappelle que parfois, l’affluence était tellement grande que les agents de sécurité pouvaient même en venir aux mains avec les spectateurs.
Selon lui, des tickets se vendaient au marché noir, des blessés étaient même enregistrés lors des bousculades. ‘’On utilisait un véhicule qui faisait le tour de la ville pour annoncer le film à l’affiche’’, dit-il.
Abdou Wahab Fall se souvient des coupures en plein film, ce qui énervait les spectateurs, dont certains n’hésitaient pas à insulter l’agent en charge des bobines qu’on recollait par la suite.
Des cinéphiles venaient de la Mauritanie voisine
Ils sont nombreux à se souvenir des années où la ville de Matam vivait au rythme du septième art. Le Directeur de la radio communautaire ‘’Dandé Mayo Fm’’, Madiagne Fall raconte que des habitants des autres localités environnantes venaient à Matam pour suivre des films.
Se replongeant dans ses souvenirs, Fall souligne que ‘’dès 19 heures, les responsables de la salle mettaient de la musique pour annoncer le film à venir’’.
‘’Il y avait des vendeurs aux alentours de la salle. Le commerce marchait bien à cette époque. En plus des habitants des autres villages, des Mauritaniens établis de l’autre côté de la rive traversaient pour venir à Matam pour voir des films. Ils venaient entre autres de Tokomadji, Siwé et Matam Rewo, en face de la commune de Matam en Mauritanie’’, se souvient Madiagne Fall.
Pour disposer d’un ticket d’entrée, avec d’autres amis, ils participaient à des loteries ou vendaient de l’herbe qu’ils vont chercher dans la brousse. Des gens venaient uniquement pour rencontrer des amis à l’entrée, ‘’c’était aussi des moments de retrouvailles’’, précise-t-il.
Le cinéma avait fini de transformer certaines personnes en danseurs ou chanteurs à force d’imiter des acteurs de films Hindous, d’après Falla, également acteur culturel.
Amadou Issa Kane, journaliste natif de la commune de Matam garde intact ses souvenirs de jeune féru de cinéma.
Pour lui, les films joués par Bruce Lee (l’un des plus grands acteurs de Kung Fu sino-américain) ou Hindous étaient ses préférés. Quand il y avait des bagarres à l’entrée, il patientait avec ses amis ‘’jusqu’à ce que le calme revienne pour se faufiler et entrer dans la salle munis d’un sachet de crème glacée ou de biscuit’’ en faisant comme s’ils étaient sortis au moment de l’attroupement.
‘’Souvent, on entendait des cris et des insultes surtout quand le projectionniste commettait l’erreur de sauter une étape du film. Le lendemain on se plaisait de raconter à nos camarades qui n’y étaient pas ce qui s’est passé au cinéma’’, dit-il.
Comme Falla, le correspondant de Walfadjri aussi allait chercher du bois mort qu’il vendait pour acheter un ticket d’entrée.
L’enseignant Abou Diaw indique que le plus intéressant était les affiches qu’on mettait à l’angle Fadel le matin, avant d’aller chercher de l’argent pour acheter le ticket d’entrée.
Il se souvient avoir beaucoup suivi des films de Thug Norris ou Bruce Lee. Hamady Sy, un vieux comédien travaillant pour la famille Fadel, faisait le tour avec beaucoup d’humour pour faire la publicité de l’affiche de la nuit.
‘’Il se rendait jusqu’à Ourossogui à bord d’une voiture sonorisée pour faire le même travail. A la sortie de la salle, on passait à la boulangerie d’à côté pour acheter du pain avant de rentrer à la maison. Par la suite, les prix ont été revus à la hausse avec un seul film à 100 francs, au lieu de deux avant’’, explique Diaw qui sert à Nguidjilone.
Pour lui, c’est l’avènement des cassettes-vidéos qui a contribué à la disparition de la salle de cinéma, plaidant pour la construction d’une nouvelle infrastructure cinématographique dans la commune.
Père Chémaille, père du cinéma muet et cinéma ambulant
Bien avant la construction d’une salle de cinéma dans la ville, les Matamois suivaient déjà des films à travers le ‘’cinéma ambulant de Bakel’’. Ce promoteur quittait Bakel, dans la région de Tambacounda pour faire des projections de films à Matam, explique Abdoul Yirim Ndiaye, acteur de développement qui s’active également dans la culture.
‘’Il mettait des bâches, avec des entrées payantes dans un endroit de la ville. Au fil des années, il y a eu des évolutions avec l’arrivée d’un opérateur économique nommé Simon Obeyka, un libano-syrien qui a eu à installer un cinéma éphémère dans une maison, à l’actuel angle Fadel, ex-Petersen jusque dans les années 1975’’, ajoute cet habitant du quartier Tantadji.
D’après lui, c’est avec ce dernier que les Matamois ont commencé à voir des films sénégalais tels que ‘’Borom Sarret’’ (1963), ‘’Le Mandat’’ (1968), Guélwaar (1992) du réalisateur sénégalais Ousmane Sembene.
Le cinéma ambulant de ‘’Bakel’’ était installé au niveau de la cour du centre culturel de l’époque devenu aujourd’hui le CDEPS de Matam. En période d’hivernage, c’est la grande salle du centre qui était utilisée pour projeter des films, renseigne-t-il.
Aboul Yirim Ndiaye, étant plus jeune a été aussi témoin de l’existence du cinéma muet initié par un receveur qui, à l’aide de son appareil cinématographique mettait des films à la Poste de Matam avec des entrées payantes.
Quelques années plus tard, un religieux du nom de Père Chémaille avait installé un cinéma devant l’Eglise pour permettre aux amoureux du cinéma de regarder des films gratuitement.
‘’Avec le Père Chémaille, nous suivions des films documentaire et d’animation comme ‘’Les aventures de Tintin’’ une série de dessin animé belge. Pour le cinéma ambulant, y avait des films hindous, westerns tel que ‘’Django’’ du réalisateur Sergio Corbucci (Italo-espagnol), des Cow-boys américains’’, se rappelle Ndiaye.
Selon lui, avec des amis, ils trafiquaient des billets ou utilisaient le ticket d’un autre pour entrer dans la salle.
UN HERITAGE CULTUREL INEPUISABLE
Décédé le 5 janvier 2023, Alphonse Raphaël Ndiaye n’a pas été oublié. La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen) lui a rendu un vibrant hommage, hier à la Place du souvenir africain.
La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen) et l’Association des écrivains du Sénégal (Aes) ont rendu un vibrant hommage à l’écrivain et homme de culture Alphonse Raphaël Ndiaye, décédé le 5 janvier 2023. Cette cérémonie-hommage, tenue hier à la Place du souvenir africain dans une bonne ambiance, a réuni des personnalités, des membres de sa famille, la communauté universitaire et des anonymes venus saluer la mémoire d’un homme dont l’influence sur le patrimoine culturel sénégalais est «inépuisable» et «multidimensionnelle».
Décédé le 5 janvier 2023, Alphonse Raphaël Ndiaye n’a pas été oublié. La Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen) lui a rendu un vibrant hommage, hier à la Place du souvenir africain. En effet, la cérémonie s’est déroulée dans une bonne ambiance, en présence des membres de sa famille, de la communauté universitaire et d’anonymes venus saluer la mémoire d’un homme dont l’influence sur le patrimoine culturel sénégalais est inépuisable et incommensurable. Raphaël Ndiaye, «son nom seul suffit pour déclencher une vague d’associations d’idées qui toutes concourent à montrer le caractère éclectique et éminemment positif d’un homme qui, sa vie durant, s’est donné entièrement à sa terre, à sa culture, à son pays, à son continent, à l’humain dans son extrême complexité, mais davantage dans son universelle identité». C’est le sentiment du secrétaire d’Etat à la Culture, aux industries créatives et au patrimoine historique, Bakary Sarr. «Raphaël Ndiaye s’est investi pour le patrimoine. Voici qu’il entre désormais dans le patrimoine», a poursuivi Bakary Sarr, tout en estimant que Raphaël Ndiaye était un chercheur, un passeur de culture qui avait la capacité de passer d’une langue à une autre. «Il avait aussi la possibilité de faire en sorte que les langues dialoguent. Et cette posture multidimensionnelle a fait de l’homme ce qu’il a été, mais également un profond humaniste dans le dialogue des langues, des cultures et des civilisations. Raphaël Ndiaye est aussi un homme inépuisable. Il s’est battu toute sa vie pour que le monde soit mieux acceptable par les langues, les cultures et les dialogues des cultures. C’est un homme profondément ancré à son territoire et aux valeurs de civilisation africaine», a fait savoir Bakary Sarr pour rendre hommage au défunt musicien et écrivain de Joal-Fadiouth.
Un homme multidimensionnel et pluridisciplinaire
D’après le secrétaire d’Etat à la Culture, Raphaël Ndiaye c’était aussi un «poète, un éveilleur d’âme d’une fine sensibilité, portant dans son corps et dans son cœur, les pulsions héritées sans doute des poètes et poétesses de son terroir. De la vie, de l’œuvre de Raphaël Ndiaye, nous avons beaucoup appris». Dans son discours, il admet également que la complexité de l’homme est aussi celle du chercheur, un homme d’une culture «encyclopédique» mais doué d’un sens critique profond et voué à la quête permanente de vérités d’étapes qui permettent d’avancer vers le cœur profond de la «lumière». «Il est difficile de cerner le personnage que nous célébrons aujourd’hui», admet Bakary Sarr. Raphaël Ndiaye était également un brillant poète, un archiviste et un critique littéraire. Ses contributions à la musique, à la littérature et à la promotion du livre sont largement reconnues. Colonel Moumar Guèye a souligné cette générosité. «Alphonse Raphaël Ndiaye est un symbole de la générosité sans limite. Il a amplement mérité toutes les distinctions culturelles qui lui ont été décernées. Il a apporté sa contribution dans tous les compartiments de la culture : l’enseignement, la musique, la littérature, la poésie, le sport et la religion», a témoigné le représentant de l’Association des écrivains du Sénégal.
S’exprimant au nom de la famille, Monseigneur Benjamin Ndiaye, Archevêque de Dakar et petit frère de Raphaël Ndiaye, a aussi évoqué des souvenirs personnels, témoignant de l’esprit méthodique et passionné de son frère. «Raphaël Ndiaye, c’est mon frère aîné. Je viens juste après lui. Nous formions une fratrie très soudée, avec beaucoup d’histoires et de disputes comme ça arrive dans les grandes familles. J’ai toujours apprécié son esprit méthodique dans son travail et dans sa pensée», a-t-il exprimé. Quant à Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre et maire de la commune de Joal-Fadiouth, elle a rappelé l’importance de continuer le travail de Raphaël Ndiaye dans la préservation de la culture. «Le Sénégal a perdu un grand homme. Un homme multidimensionnel, pluridisciplinaire. Raphaël Ndiaye, c’est un administré, un oncle, un ami et frère, avec qui j’ai beaucoup partagé par rapport à la préservation de la culture», a témoigné Aïssatou Sophie Gladima. Le panel qui a suivi la cérémonie d’hommage a exploré les principaux axes de recherche de Raphaël Ndiaye, mettant en exergue l’ampleur de son travail et son dévouement à la culture. Alpha Amadou Sy, président de la Communauté africaine de culture section Sénégal (Cacsen), a évoqué le devoir de mémoire envers un homme aux talents multiples. «C’est un devoir de mémoire de rappeler à la postérité que Raphaël Ndiaye est un homme polyvalent. Cela constitue un impératif républicain», a-t-il souligné.
CONFIDENTIEL DE 'BES BI LE JOUR' DE CE VENDREDI 26 JUILLET 2024
Baadoolo - Dio aux J.O
Diomaye est qualifié pour les J.O. Il a fait un saut à Paris pour assister à la cérémonie d’ouverture de ce rendez-vous mondial. Malgré son calme olympien- pas olympique- il entend être sur la piste diplomatique aux côtés de Macron. C’est une course de fond puisqu’il va accueillir les JOJ en 2026. Ne pas y être serait un faux départ. C’est difficile de débarquer encore à Paris avec cette pression de waa Aes, Excellences les putschistes. Mais c’est une haie à franchir. Avec ou sans le sac.
MATAM Collision entre un camion et un minicar 6 morts et 14 blessés
Un choc entre un camion et un minicar de 18 places a fait 6 morts et 14 blessés, ce jeudi, à Ndouloumadji, dans le département de Matam. A 10 heures 30, la Compagnie d’incendie et de secours de Matam a été alertée d’un accident à l’intersection reliant la piste de Ndouloumadji à la route nationale numéro 2. «Sur les lieux, on a trouvé qu’il s’agissait d’une collision entre un camion en provenance de Ourossogui et un minicar de 18 places venu du Dandé Maayo. Le minicar en provenance de Ndouloumadji n’a pas marqué un temps d’arrêt à l’intersection avant de prendre la route nationale numéro 2», a dit le lieutenant Ignass François Ndiaye, commandant de la 54ème Compagnie d’incendie et de secours de Matam. Les blessés ainsi que les corps sans vie ont été acheminés à l’hôpital régional de Ourossogui avec la mobilisation de 2 ambulances de la Compagnie d’incendie et de secours de Matam et de 4 ambulances civiles. Depuis Paris, le chef de l’Etat a exprimé sa compassion et assuré avoir donné des instructions pour une prise en charge rapide des blessés»
Pour un vol présumé de 200 millions au cours d’une opération 9 policiers du commissariat de la Zac de Mbao en garde à vue
C’est une autre affaire impliquant des policiers qui va encore faire parler. Ils sont au nombre de 9 limiers du commissariat de la Zac de Mbao à être placés en garde à vue à la Division des investigations criminelles (Dic), selon Rfm. Qui informe qu’ils sont accusés d’avoir volé 200 millions de francs CFA au cours d’une opération menée le week-end dernier sur deux ressortissants maliens détenant de l’argent d’origine douteuse. Abdoulaye Diao, alias Baaye Fall, qui a reçu un renseignement sur deux individus habitant le quartier Almadies 2 convoyant de la cocaïne avec pour destination le Mali a intercepté le véhicule 4X4 suspect avec à son bord deux personnes de nationalité malienne. Selon le journaliste Babacar Fall qui a mené l’enquête, après une fouille, les deux sacs contenaient de l’argent et non de la drogue. Au commissariat de police de la Zac de Mbao, les ressortissants maliens se sont rendus compte qu’il ne restait que 450 millions de francs CFA alors que les sacs contenaient en réalité 650 millions de francs CFA. C’est ainsi que les mis en cause ont accusé les policiers d’avoir volé les 200 millions de FCFA.
Assemblée nationale - Les membres du bureau convoqués ce vendredi
Le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop a convoqué en réunion les membres du bureau à la salle de conférence de la Présidence, ce vendredi 26 juillet 2024. Sur la convocation publiée, ce jeudi 25 juillet, on peut noter comme ordre du jour «Informations». Pas plus. Mais tout indique que c’est le premier acte de la procédure devant aboutir à l’adoption du Règlement intérieur. Ce qui permettra au Premier ministre de faire sa Déclaration de politique générale (Dpg) dans les meilleurs délais. Mercredi, les trois présidents de groupes parlementaires et le représentant des non-inscrits ont remis les résultats de leurs travaux de mise à jour du Règlement intérieur à Amadou Mame Diop.
Ziguinchor 2 enfants retrouvés morts dans les rizières de Boutoute
Deux enfants âgés de neuf et trois ans ont été retrouvés sans vie dans les rizières de Boutoute, en périphérie de la commune de Ziguinchor, rapporte le correspondant de E-Media. Les pluies diluviennes qui inondent la région depuis la matinée de ce jeudi en seraient la cause. Les eaux de ruissellement les auraient emportés. Les sapeurs-pompiers ont transporté les corps à la morgue de l’hôpital régional de Ziguinchor. La gendarmerie a également été alertée afin d’identifier les victimes et d’ouvrir une enquête. D’après nos informations, les enfants vivaient dans le quartier périphérique de Kantenne, dans la commune de Ziguinchor.
Départ à la Retraite La Rts de Diourbel fête Cheikh Fall
Après un quart de siècle de collaboration, l’ex-chef du département de la Rts de Diourbel a pris sa retraite. Cheikh Fall a été fêté par ses anciens collègues journalistes et techniciens de la station régionale de la radio. A ses jeunes collègues de travail, il a demandé de «travailler en parfaite union, de préserver cet outil de travail qu’est la Rts et de respecter les règles d’éthique et de déontologie». Outre Cheikh Fall, la journaliste Tida Sané, promue cheffe de l’unité d’information à la station Rts de Fatick a été aussi fêtée.
DÉCÈS DE TOUMANI DIABATÉ, ILLUSTRE JOUEUR DE KORA
Fils de Nama Koïta et de Sidiki Diabaté, nommé roi de la kora au FESPAC 1977 à Lagos, il a commencé à jouer de la kora à 5 ans, inspiré par son père et son grand-père Amadou Bansang.
Dakar, 19 juil (APS) – Le musicien malien Toumani Diabaté, illustre joueur de kora, est décédé, vendredi, à Bamako, à l’âge de 58 ans, “des suites d’une courte maladie”, a annoncé son fils Sidiki Diabaté.
“C’est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès de notre père, Toumani Diabaté, survenu aujourd’hui à Bamako des suites d’une courte maladie”, a-t-il écrit dans un communiqué diffusé sur sa page Facebook.
‘’C’est Dieu qui donne la vie et qui donne la mort et c’est vers Lui que nous retournons. Mon confident, mon pilier, mon guide, mon meilleur ami, mon cher papa s’en est allé à jamais’’, a-t-il ajouté sur le même réseau social.
La nouvelle a aussitôt été relayée par des médias locaux, des célébrités du monde de la musique, ses compatriotes Oumou Sangaré, Bassékou Kouyaté et Mokobé, les Guinéens Kabiné et Sékouba Kandia Kouyaté, les Sénégalais Oumar Pène et Youssou Ndour, notamment.
Sidiki Diabaté a indiqué que le public sera informé “des détails concernant les obsèques”, le remerciant de sa “compréhension” et de son “soutien en ces moments difficiles”.
Né le 10 août 1965 à Bamako, Toumani Diabaté, considéré comme l’un des plus grands joueurs de kora du monde, est le fils de Sidiki Diabaté, star des années post-independences et membre de l’Ensemble instrumental du Mali, fondé à l’initiative du premier président du Mali, Modibo Keïta.
Fils de Nama Koïta et de Sidiki Diabaté, nommé roi de la kora au FESPAC 1977 à Lagos, il commence à jouer de la kora à 5 ans, inspiré par son père et son grand-père Amadou Bansang, lit-on de sa biographie. Toumani Diabaté, tout en restant fidèle à la ligne de la tradition mandingue de la kora, a su tracer sa voie en créant un pont entre son héritage familial et des sensibilités d’ailleurs.
Il a enregistré plusieurs albums, dont le premier en 1988, et reçu plusieurs décorations chez lui au Mali et à l’extérieur, des Grammy Awards notamment.