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23 novembre 2024
Culture
LA CULTURE PEULH A L'HONNEUR A L'UGB
L’Association internationale des étudiants peulh de l’Afrique et de la diaspora ”Kawral Renndo Fulbe International”, a célébré ce week-end ses 72 heures, à travers une balade culturelle et une exposition d’œuvres d’art, à l’université Gaston Berger (UGB)
Saint-Louis, 27 mai (APS) – L’Association internationale des étudiants peulh de l’Afrique et de la diaspora ”Kawral Renndo Fulbe International”, a célébré ce week-end ses 72 heures, à travers une balade culturelle et une exposition d’œuvres d’art, à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
Son président, Abdoulaye Sow, explique que cette balade culturelle est une occasion de rassembler tous les étudiants peulh, ”quelles que soient leur origine et leur caste, main dans la main, dans l’objectif de valoriser notre patrimoine culturel”.
Il explique que cette balade ”donne une signification à la culture peulh”. C’est aussi selon lui ”une manière de montrer le legs [des anciens] à travers l’accoutrement, les objets traditionnels, les chants, les danses et poèmes, la richesse culturelle de cette ethnie”.
La balade est partie du Tour de l’œuf, une place publique de l’UGB située entre les deux campus de la deuxième université sénégalaise, que les étudiants ont sillonné, munis d’objets d’art et habillés de grands boubous. Les filles se sont distinguées par des boucles d’oreilles traditionnelles ostensiblement pendantes.
L’objectif de cette manifestation est pour ”Kawral” de montrer un pan des valeurs culturelles de la communauté peulh en mettant l’accent sur quelques aspects purement culturels et favoriser l’intégration entre les étudiants de différents horizons afin de faciliter la compréhension entre eux, a ajouté Abdoulaye Sow.
Selon Moussa Diallo, ancien président de ”Kawral”, cette association est présente à l’UGB depuis plus de vingt ans. Il indique que manifestation culturelle est l’occasion de montrer qu’elle “vit et demeure pour toujours”.
Les visiteurs ont aussi eu droit à une exposition d’œuvres d’art sur Cheikh Oumar Foutiyou Tall, grand érudit du Fouta Toro, Ousmane Dane Fodio du Nigeria, originaire lui aussi de cet ancien royaume, l’ancien président burkinabè Thomas Sankara, l’ancien président nigerian Muhamadu Buhari et l’ancien président sénégalais Macky Sall.
La cérémonie a été clôturée par une conférence dont le premier thème est intitulé ”La philosophie peulh” (animée par le professeur Amadou Hamidou Diallo) et le second sur ”Dialogue des cultures peulh et arabe” (animé par le professeur Mamadou Youry Sall, enseignant chercheur à l’UGB).
SAINT-LOUIS VA ACCUEILLIR LA 15E EDITION DU DUO SOLO DANSE MERCREDI
La 15e édition du festival international ”Duo Solo Danse”, prévue à Saint-Louis (nord) à partir de mercredi, sera une occasion pour des talents nationaux et internationaux de s’exprimer par la danse contemporaine, a-t-on appris des organisateurs.
La 15e édition du festival international ”Duo Solo Danse”, prévue à Saint-Louis (nord) à partir de mercredi, sera une occasion pour des talents nationaux et internationaux de s’exprimer par la danse contemporaine, a-t-on appris des organisateurs.
Quelque 20.000 spectateurs sont attendus à cette manifestation, qui se poursuivra jusqu’au samedi 1er juin.
L’évènement se tiendra dans plusieurs endroits, dont le centre culturel français, partenaire historique du festival ”Duo Solo Danse”, affirment les organisateurs dans un communiqué reçu à l’APS.
Le centre culturel ”Le Château” et le bateau de croisière “Bou El Mogdad” vont accueillir des activités de ce festival proposant une programmation “diversifiée et engagée”, avec des artistes africains et européens, mais aussi des jeunes chorégraphes de divers horizons.
Outre le Sénégal, des artistes viendront du Cameroun, d’Espagne, de la France, du Ghana, d’Italie, du Mali, des Pays-Bas et de la Suisse.
Le festival ”Duo Solo Danse” est une occasion pour les jeunes artistes, les chorégraphes aussi, de s’exprimer par la danse contemporaine, selon les organisateurs.
“L’événement est une grande occasion pour les jeunes artistes, les aînés, les chorégraphes, porteuses et porteurs de projets”, de démontrer leur talent dans cet art, précise un document de présentation.
Le festival leur donnera l’opportunité de “restituer les travaux réalisés lors des semaines de résidence précédant” la manifestation culturelle.
Le ”Duo Solo Danse” est considéré, depuis 2008, comme “l’un des évènements clés de la danse en Afrique de l’Ouest” ayant pour vocation de servir de “tremplin pour les jeunes talents et d’impliquer un public populaire”.
Lors des précédentes éditions, il a accueilli des centaines d’artistes d’une quarantaine de pays, rappellent ses promoteurs.
Ils signalent que “le festival a retrouvé sa vraie place avec une édition flamboyante réunissant une quarantaine d’artistes, dont une douzaine d’internationaux”, en 2023, “après les éditions particulières de la période Covid-19”.
Aussi le festival ”Duo Solo Danse” est-il devenu un évènement artistique “incontournable en Afrique de l’Ouest”, grâce à l’engagement de ses organisateurs “dans des actions de développement durable”, en lien avec “l’éco-responsabilité”.
Cette année, ils se sont donné comme “défis” de refuser les sachets plastiques, de s’approvisionner en huile et riz locaux, de sensibiliser les publics et les artistes à la protection de l’environnement.
L’AMBITION, C’EST DE SORTIR LES CINEASTES AFRICAINS D’UN CERTAIN ENFERMEMENT
Aux marges du Palais (des Festivals), côté Vieux Port de Cannes, Chine et Etats-Unis se côtoient dans un «Village international». Karine Barclais, fondatrice du Pavillon Afriques à Cannes tient à expliciter
Aux marges du Palais (des Festivals), côté Vieux Port de Cannes, Chine et Etats-Unis se côtoient dans un «Village international». Devant eux, on tombe aussi sur un pavillon «PA», comprendre Pavillon Afriques, avec un «s». Pourquoi ? Parce qu’il accueille ceux du continent, mais aussi de toutes les diasporas, tient à expliciter d’emblée Karine Barclais, à l’origine de ce qui est une initiative personnelle de sa part. Panels, conférences, tables rondes, projection, networking sont au programme, comme ailleurs. Mais ici, les centres d’intérêts diffèrent. Ici, on s’intéresse au trentième anniversaire de la fin de l’apartheid en Afrique du Sud et à Mandela. Ou encore aux racines africaines de l’humanité et de ses civilisations.
Vous venez du monde des affaires, aviez-vous une vocation cachée pour l’industrie du cinéma ?
Pas du tout. D’ailleurs, je n’étais jamais venue à Cannes au préalable. Mon métier, c’est l’événementiel. Disons qu’à l’origine, j’ai saisi une opportunité de créer ce pavillon, comme j’avais auparavant contribué à d’autres événements internationaux à Dubaï, Abu Dhabi ou encore en Chine. En vérité, l’entrée en matière a été assez rocambolesque, je ne m’étendrais pas dessus. On m’a souvent dit que si j’avais appartenu au milieu du cinéma, jamais je n’aurais commis une telle folie. Avec le recul, si j’avais su, j’aurais sans doute réfléchi à deux fois avant de me lancer.
Qu’est-ce qui vous a alors incitée à récidiver ?
Ma motivation à aider les cinéastes africains comme ceux de la diaspora a été plus forte. J’aime profondément les challenges, me frotter à ce qui me dépasse. Et en vérité, dès la première édition, je me suis prise au jeu devant l’engouement suscité chez nos hôtes. Ils me disaient, non sans émotion : enfin on a un «chez nous» à Cannes avec vue sur le Marché du film. C’était très fort. C’est ainsi que j’ai enchaîné.
Comment donc a été financée cette initiative personnelle ?
En effet, tous les autres pavillons qui nous entourent reposent sur des financements publics, commissions cinématographiques d’Etat, etc. Dans le business plan initial, les pays africains, individuellement dépourvus des moyens de financer un pavillon en propre, pouvaient, le cas échéant, partager des frais qui ne sont pas minces (Ndlr, un million d’euros/an en moyenne au total). Aujourd’hui, certains me considèrent comme le bureau africain du festival, mais sans participation de leur part. Cela n’est pas vraiment viable économiquement concernant mes deniers personnels.
Combien de pays contribuent ?
Nous comptons officiellement à ce jour deux délégations, Guinée Conakry et Ouganda. Au total, nous accueillons des représentants de 18 pays. Nous avons déjà reçu des ministres de Côte d’Ivoire, du Togo ou d’Afrique du Sud. Globalement, les responsables culturels d’Afrique ne semblent pas avoir saisi que la régularité dans la présence importe sur le marché du film, ici à Cannes. Je dois admettre qu’on n’a pas affaire à une lame de fonds, même si de nombreux pays dont le Sénégal, entre autres, sont intéressés à aller de l’avant. Nous verrons sur le plus long terme sans perdre de vue, je le leur dis, que ce sera trop tard d’ici à deux ans.
Parmi vos sponsors, on note l’Agence française pour le développement (Afd) ainsi que l’ambassade de France au Sénégal. A quel titre figurent-ils ?
Cela n’entrait clairement pas dans mes intentions, mais simplement, en avril dernier encore, je ne bouclais pas le budget 2024. Comme tant d’autres, je pensais que l’Afd finançait plutôt des infrastructures, mais en fait ils apportent également leur soutien aux industries créatives comme le cinéma et ils avaient envie de le faire savoir. J’ignorais de même qu’une ambassade puisse s’impliquer dans ce type d’action, mais c’est le cas, et celle de France au Sénégal cherchait une visibilité.
Quelle est l’ambition concrète, l’utilité du Pavillon Afriques ?
Permettre très concrètement, comme vous dites, aux auteurs africains du continent, comme ceux de la diaspora, de raconter par eux-mêmes leurs propres histoires. Primo, cela passe par des financements et de la distribution. Ici, tous peuvent rencontrer des financiers, c’est le rôle du networking. Par exemple, hier encore, une jeune suisso-guadeloupéenne a rencontré des producteurs zambiens... Côté distribution, nous avons déjà connu des success stories. Côté financement cette fois, en 2024, nous passons à la vitesse supérieure avec l’intégration à notre board de Nicholas Weinstock, producteur américain, président d’Invention Studios et connu des majors hollywoodiennes. L’ambition, c’est de sortir les cinéastes africains d’un certain enfermement.
Comment entendez-vous les sortir de cet «enfermement» ?
C’est une première. Nous lançons, avec M. Weinstock, un concours international où trois projets d’œuvres sélectionnés par un jury de haut niveau recevront une dotation de 25 000 euros. Si cela vous paraît peu, sachez que les fonds pratiquent généralement un saupoudrage : 2000 euros de ci, 3000 de là. L’objectif, c’est de contribuer à produire des œuvres dignes de participer au circuit mondial des festivals cinématographiques, à l’image de ce qu’a réussi la talentueuse francosénégalais Maïmouna Doukouré. Beaucoup aspirent à suivre son exemple.
DAKAR, UNE CAPITALE EN IMAGES
A la Galerie Ourouss, l’exposition All the lives imagined des artistes Moses Hamborg et Tabia Onabolu est un moment privilégié pour connaître Dakar et ses images. Moses fait le portrait du quotidien des habitants de la capitale.
A la Galerie Ourouss, l’exposition All the lives imagined des artistes Moses Hamborg et Tabia Onabolu est un moment privilégié pour connaître Dakar et ses images. Moses fait le portrait du quotidien des habitants de la capitale.
A la Galerie Ourouss des Almadies, se déroule l’exposition All the lives imagined de Moses Hamborg etTabia Onabolu, qui va prendre fin le 9 juin prochain. Dans ses œuvres, Moses «portraitise» la vie quotidienne dakaroise où les images se juxtaposent dans un décorum époustouflant. «Quand Moses peint, il fait un live, donc il n’utilise pas de photo. Il s’assoit avec chaque sujet pendant des heures et des heures. Lui, il dit que c’est presque une question de circonstance. Ce sont des gens qu’il rencontre à Dakar et il veut passer un peu plus de temps avec eux, donc c’est vraiment une question de rapport, mais aussi il tire son inspiration de la vie quotidienne à Dakar. C’est là que vous voyez les étiquettes sur les taxis… et chaque tableau a des références, comme le phare des Mamelles ou autre. En fait, il dit surtout que malgré le fait d’être artiste, ce qui l’intéresse, ce n’est pas un rapport visuel avec le sujet. C’est plutôt pouvoir passer du temps ensemble», explique Laetitia Walendom, curatrice, écrivaine, urbaniste et productrice tricontinentale, actuellement basée entre Dakar et Baltimore.
Pour M. Moses, la vie dans la capitale est une succession d’images et de rencontres. «Depuis son arrivée à Dakar, il s’inspire de la vie quotidienne. Par exemple, il y a beaucoup de gens qui portent les Djellabas, surtout le vendredi pour aller à la mosquée. Aussi, Moses était maître-nageur pendant 10 ans, donc il aime beaucoup la plage. Il aime surtout aller, par exemple, vers la Mosquée de la Divinité», ajoute-t-elle. Sur place, il observe les gens qui vont, qui viennent de la mosquée avec «leurs tenues très élégantes, très belles, et les tapis de prières en main». «Mais Papa Laye, par exemple, surtout, il a juste débarqué au début du Ramadan comme ça. C’est un jeune Baye Fall, il a le sabar en main. Et pour lui, la composition était facile. C’était très, très simple pour Moses de faire son portrait, parce que ça vient directement de la personnalité, du caractère de la personne», dit-il.
De nationalité américaine, basé à Los Angeles, Moses est devenu un «Dakarois» qui promène son regard pour capturer une ville en perpétuelle mutation. «Vous allez voir que généralement tout le monde a un regard très dynamique. C’est comme si vous vous posez devant les tableaux et vous connaissez déjà la personne. Donc, pour Moses, il aime surtout peindre quand la lumière est parfaite, parce que ça permet de voir directement l’expression de la personne, la manière dont il se pose, et tout ça d’un moment à un autre. Et le regard visé, je peux même dire que c’est... une manière surtout d’immortaliser la personne. On sait très bien que tous ces portraits-là, ce ne sont pas seulement des gens qui viennent de contextes aisés. Ça leur permet de s’immortaliser parce que Moses, il a été formé dans la tradition des Old Masters (vieux maîtres), donc ceux de la Renaissance, les grands Européens et tout ça. Et on sait qu’à l’époque, ce sont surtout pour les reines, les rois et tout ça, mais le contraste ici, c’est qu’il permet de présenter ce regard très régalien de tout le monde dans la communauté, de tout le monde à Cité Mbackiou Faye à Ouakam», enchaîne la curatrice. Pour lui, c’est une résidence Black Rock. En contact avec la ville, il se confond dans son quotidien. «Et c’est au fur et à mesure, quand il a rencontré plusieurs personnes, que lui-même, il s’est permis d’apprendre le wolof. Parce que, comme vous le savez, il ne parle pas du tout français, mais il a pu rencontrer beaucoup de monde. Et depuis deux ans maintenant, quand il revient à Dakar, la dernière fois, il était là pendant neuf mois, il habitait avec une famille Baye Fall. Donc tout ce monde que vous voyez là, c’est une grande famille. Vous allez les revoir aussi pendant la prestation de tout à l’heure. Mais c’est que surtout chaque personne est aussi artiste à sa propre manière. Par exemple, Penda est styliste, Papa Laye joue du mbalax. Zeyna qu’on voit là, elle est griotte, donc elle a une voix tellement époustouflante.
Et même Maman, qui est juste derrière, elle est aussi créatrice, donc c’est elle qui a fait ma robe aussi. Donc avec chaque personne, il y a un rapport très personnel qui permet non seulement de rester assis ensemble pendant plusieurs jours, mais de devenir de bons amis», dissèque Mme Leaticia Walendom.
Moses Hamborg est né en 1995 à Huntington Beach, en Californie (Etats-Unis), mais il vit et travaille actuellement entre Los Angeles et Dakar, et est diplômé de l’Académie d’art de Florence.
AGENTS ADMINISTRATIFS ET PROFESSEURS A COUTEAUX TIRES
C’est un dialogue de sourds entre des agents de l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (Enamc) et le corps professoral permanent. La gestion du Directeur de cette structure est mise en cause.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 25/05/2024
C’est un dialogue de sourds entre des agents de l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (Enamc) et le corps professoral permanent. La gestion du Directeur de cette structure est mise en cause. Mais les professeurs démentent et apportent la réplique.
«Depuis le 18 avril 2024, des agents de l’Ecole nationale des arts et métiers de la culture (Enamc) se réclamant membres d’un collectif qui ne regroupe qu’une infime partie du personnel administratif, ne cessent de faire des sorties intempestives dans la presse et sur les réseaux sociaux pour dénoncer la gestion du Directeur général», a répliqué le corps professoral permanent de ladite école au collectif des agents de l’Enamc. Les accusateurs dénoncent, entre autres, «l’octroi des postes administratifs aux enseignants qui sont censés être dans les salles de classe au détriment des agents administratifs, la suppression des indemnités et primes des agents de l’Enamc acquises avec l’ancien directeur général, des nominations arbitraires à certains postes qui nécessitent un appel à candidatures et une validation du Conseil d’administration». Matar Coundoul, président du Collectif des agents de l’Enamc dans son post du 28 avril 2024 sur son compte Facebook alertait sur un «supposé détournement» relatif au paiement «des indemnités de jury...» impliquant les professeurs d’éducation artistique ou musicale permanents, formateurs dans ledit établissement qui «auraient perçu deux fois les sommes dues».
«Des allégations dénuées de tout fondement»
Ces professeurs démentent catégoriquement toutes «ces fausses informations et autres allégations diffamatoires dénuées de tout fondement». Pour «rétablir la vérité des faits», ils écrivent : «Avant la nomination de l’actuel Directeur général, des indemnités étaient versées à une catégorie d’agents de la hiérarchie B, sans aucune base légale, d’octobre à décembre 2022. Les enseignants permanents de la hiérarchie A avaient demandé que la grille des indemnités soit au préalable examinée et adoptée par le Conseil d’administration. Cette procédure n’a pas été respectée et ces derniers n’ont perçu de novembre à décembre 2022 que la moitié du montant des indemnités que recevaient les membres du collectif». Face à ces «irrégularités» et «disparités» signalées par le corps enseignant, poursuit le document, le Conseil d’administration a décidé de suspendre les indemnités au mois de janvier 2023.
Dans ce long communiqué, les professeurs permanents indiquent qu’à propos du supposé détournement, Matar Coundoul a intérêt à informer juste et vrai. En effet, selon eux, l’Enamc avait procédé à des virements anticipés du paiement des vacations qui devait être pris en charge par la solde. «Conformément à la note du Directeur général du 2 février 2024 précisant que le trop perçu fera l’objet d’ordre de recette, les professeurs permanents ont reversé intégralement les sommes dues et ont reçu chacun une décharge dûment signée, attestant le reversement. La traçabilité des opérations financières ne souffre d’aucune ambiguïté», soulignent-ils.
LE CRI TOUJOURS PERCUTANT D'AWA THIAM
Publié en 1978, "La Parole aux Négresses" brisait les tabous en évoquant les mutilations génitales, la polygamie ou encore le blanchiment de la peau. 46 ans plus tard, ce manifeste fondateur de l'afroféminisme, longtemps indisponible, est enfin réédité
(SenePlus) - Il y a 46 ans, l'anthropologue sénégalaise Awa Thiam publiait "La Parole aux Négresses", un essai pionnier qui brisait le silence sur l'oppression des femmes africaines. Longtemps indisponible, ce manifeste féministe percutant refait surface, réédité en France (éditions Divergences) et au Sénégal (éditions Saaraba).
Avec ce titre provocateur, Awa Thiam, née en 1950, donnait la parole aux femmes africaines et redéfinissait les contours d'un mouvement féministe jusqu'alors vu comme occidental. "C'est un livre qu'il urge de lire, une réédition nécessaire", souligne Mame-Fatou Niang, professeure de littérature à Pittsburgh, dans la préface française. Pour elle, chaque lecture est une "expérience quasi organique" : "Dérangement, douleur, colère, dégoût, joie, résolutions. Mais, après chaque lecture, l'impression de sentir une partie amputée repousser."
Ndeye Fatou Kane, écrivaine et doctorante à Paris, insiste dans les colonnes du Monde sur "le legs précieux" de l'ouvrage : "Chaque lecture est une redécouverte pour la féministe que je suis." Un profond respect pour cette pionnière qui a osé dénoncer les problèmes des femmes noires.
Dans "La Parole aux Négresses", Awa Thiam brise les tabous en évoquant les mutilations génitales, la polygamie, la dot ou le blanchiment de la peau. "Là où l'Européenne se plaint d'être doublement opprimée, la Négresse l'est triplement, écrit-elle. Oppression de par son sexe, de par sa classe, et de par sa race."
Mame-Fatou Niang interrogée par Le Monde souligne que l'autrice formule déjà, avec 46 ans d'avance, le concept d'intersectionnalité entre sexisme, racisme et classe sociale. Un discours politique fondateur d'un afroféminisme, réclamant de prendre sa place dans le mouvement mondial.
Si certaines avancées sont notées, comme le recul des mutilations génitales, la sociologue Kani Diop, en postface de l'édition sénégalaise, juge que les sujets d'Awa Thiam "demeurent pertinents".
"C'est d'une triste actualité, s'insurge Ndeye Fatou Kane. Nous parlons toujours de dépigmentation, polygamie, excision... En Gambie, la loi contre l'excision est menacée." Elle dénonce aussi l'invisibilisation des féministes sénégalaises, taxées d'"occidentalisées".
"Mais il y a 46 ans, c'est bien l'une des nôtres qui a écrit ce livre, l'Occident n'a rien à voir avec ça", rappelle-t-elle, rendant hommage à la voix puissante d'Awa Thiam, qui continuera sans doute d'inspirer de nombreuses luttes.
ACE LIAM, LE PLUS JEUNE ARTISTE PEINTRE AU MONDE
Il est considéré comme un surdoué, ce mot n’est pas de trop. Puisque, à seulement 1 an et 4 mois, Ace Liam s’est lancé dans la peinture. Il a été répertorié par le livre de Records du monde Guinness
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 24/05/2024
Il est considéré comme un surdoué, ce mot n’est pas de trop. Puisque, à seulement 1 an et 4 mois, Ace Liam s’est lancé dans la peinture. Il a été répertorié par le livre de Records du monde Guinness. L’exploit de cet enfant ghanéen a été annoncé lors d’une conférence de presse le mardi 14 mai 2024.
Le petit Liam s’est lancé dans la peinture dans l’atelier de sa mère dès l’âge de six mois. Sa mère, Chantelle Eghan, raconte sur africanews.com : «Si j’ai mon installation, il ira tirer sa chaise et il viendra facilement s’asseoir à côté de moi. Au début, comme il n’avait que six mois, il rampait à peine, mais quand il commença à ramper, je versais la peinture sur la toile et il faisait le mélange et l’étalement». Elle précise qu’à l’âge de 11 mois, ce qui était assez tôt, il a reçu une languette de peinture contenant déjà un pinceau. «Intuitivement, il l’a vue, l’a tordue, plongée comme ceci, comme quelqu’un qui essaie de charger un pinceau et de l’étaler sur la toile. C’était la première fois qu’il voyait une toile montée sur un chevalet et il l’a fait», a-telle dit.
La même source souligne que la mère d’Ace Liam soutient que son exploit a surpris de nombreux Ghanéens qui étaient sceptiques quant à la capacité d’un enfant d’un an à créer quelque chose de significatif. Cependant, l’artiste ghanéen de renom Amarkine Amateifio a une perspective différente. «Tous les enfants sont comme ça. Ils viennent au monde en tant qu’artistes, scientifiques et ingénieurs. Et c’est nous, les adultes qui les empêchons de maintenir tout cela. Je donnerai donc tout le mérite à l’environnement familial et en particulier à sa mère, qui a créé l’environnement propice à l’épanouissement des dons que cet enfant a apporté à ce monde. Et donc, c’est pour moi un appel à porter un second regard sur la façon dont nous élevons les enfants», explique Amarkine Amateifio.
Même si Amateifio estime que l’exploit d’Ace Liam ne suscite pas nécessairement un intérêt généralisé pour la peinture chez les enfants, il y voit une étape importante. «Dès le plus jeune âge, tous les enfants montrent leur penchant naturel. Les enfants viennent ici pour contribuer. Ils viennent ici pour rendre le monde meilleur. Ce record Guinness et Liam devraient servir d’inspiration, en particulier aux parents, pour qu’ils accordent plus d’attention à leurs enfants, fournissent toutes les ressources et donnent à l’enfant tous les outils nécessaires pour que son don s’épanouisse», affirme l’artiste ghanéen à Africanews.
En effet, le Guinness World Records a reconnu Ace Liam à la suite de son exposition à Accra du 18 au 20 janvier 2024, battant le record détenu par Dante Lamb, qui avait franchi ce cap à l’âge de trois ans en 2003.
LE BLUES MAN PEUL !
Il est parti avec ses cordes. Bah Moody, ambassadeur de la culture peule, avait le don de faire parler la guitare presque toutes les langues. Avec le Blues man peul, point de blues !
Il est parti avec ses cordes. Bah Moody, ambassadeur de la culture peule, avait le don de faire parler la guitare presque toutes les langues. Avec le Blues man peul, point de blues !
L’artiste international sénégalais Bah Moody est décédé brutalement, dimanche, à Thilé Boubacar, dans le département de Podor, suite à un malaise. Le décès de ce musicien-chanteur de renom laisse un vide immense dans l’univers musical africain. Originaire de Mauritanie, Bah Moody avait élu domicile au Sénégal où il a construit une carrière musicale marquée par des épreuves et des triomphes.
Son parcours a été interrompu en 1989 par le conflit entre la Mauritanie et le Sénégal, le forçant à s’exiler au Burkina Faso, puis au Niger pendant plusieurs années. Malgré ces obstacles, Bah Moody a su rebondir et reprendre sa carrière avec une détermination admirable. Son retour au Sénégal a marqué un nouveau départ dans sa carrière. En 2007, il a signé la moitié des titres de l’album de Youssou Ndour, «Rokku mi rokka», affirmant son talent et son influence sur la scène musicale.
Bah Moody, surnommé «le Blues man peul», puisait son inspiration dans les sonorités du Sénégal et de la Mauritanie. Il incarnait à la fois le blues africain et les musiques maures, mariant avec finesse le raffinement et la simplicité des pasteurs peuls.
La contribution de Bah Moody à la musique africaine ne se limite pas à ses propres créations. Il a collaboré avec des géants de la musique comme Baaba Maal et Youssou Ndour, enrichissant ainsi le patrimoine musical de tout un continent. La dernière performance mémorable de «Bah Moody le nomade», remonte à l’année dernière, lors du festival international Dialawaly de Dagana, où il avait une fois de plus envoûté le public avec sa voix et son charisme.
MUSEE DES CIVILISATIONS NOIRES AU SON DES TIRAILLEURS SENEGALAIS
Le Musée des civilisations noires (MCN) de Dakar accueille depuis mardi 21 mai l’exposition ‘’Échos du passé’’, qui est faite d’enregistrements sonores attribués à des tirailleurs sénégalais de la Première Guerre mondiale (1914-1918)
Dakar, 22 mai (APS) – Le Musée des civilisations noires (MCN) de Dakar accueille depuis mardi 21 mai l’exposition ‘’Échos du passé’’, qui est faite d’enregistrements sonores attribués à des tirailleurs sénégalais de la Première Guerre mondiale (1914-1918), a-t-on appris des organisateurs de cet évènement.
Selon eux, l’exposition se poursuivra au vendredi 21 juin 2024.
Les enregistrements que le public est appelé à écouter étaient conservés au musée d’ethnologie de Berlin.
Le lancement officiel de l’exposition a eu lieu mardi 21 mai au MCN en présence d’autorités sénégalaises et allemandes.
Certains de ‘’ces enregistrements ont été réalisés en 1910 […] à Berlin, d’autres dans le camp de prisonniers de guerre de Wünsdorf, en Allemagne, entre 1915 et 1918’’, précise un communiqué conjoint du MCU et du Goethe Institute de Dakar, le centre culturel allemand.
‘’On peut entendre des chants, des dialogues en wolof, en pulaar, en soussou et en fon’’, des langues parlées en Afrique de l’Ouest, ajoute la même source.
‘’L’exposition ‘Échos du passé : à la découverte du patrimoine culturel immatériel’ est ouverte au public à partir de ce 21 mai et [se poursuivra] jusqu’au 21 juin 2024, au Musée des civilisations noires de Dakar’’, affirme le communiqué.
Le MCU et le Goethe Institute invitent le public, les chercheurs notamment, à venir ‘’découvrir ce patrimoine jusque-là inconnu, afin de rassembler et de s’interroger éventuellement sur les pièces d’un puzzle historique’’.
LA CULTURE COMME LEVIER DE DEVELOPPEMENT
Le délégué général du Centre régional pour les arts vivants en Afrique (Cerav/Afrique), Wendlasida Herman Pouya, a loué, mardi, le rôle important de la culture, ‘’meilleure allié’’ selon lui pour faire face aux différentes crises sécuritaires, économiques
Dakar, 22 mai (APS) – Le délégué général du Centre régional pour les arts vivants en Afrique (Cerav/Afrique), Wendlasida Herman Pouya, a loué, mardi, le rôle important de la culture, ‘’meilleure allié’’ selon lui pour faire face aux différentes crises sécuritaires, économiques et sociales.
‘’Il est évident que le secteur culturel de nombreux pays africains subit de plein fouet les conséquences des crises sécuritaires, économiques, voire sociales qui portent un coup dur à la cohésion sociale et à la paix, entrainant par conséquent une détérioration des valeurs de la diversité culturelle’’, a-t-il dit dans un message, à l’occasion de la commémoration de la journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement.
‘’Au regard de cette situation”, la culture reste ”notre meilleure alliée” pour “faire face aux différentes crises et pouvoir se relever”.
Selon M. Pouya, ‘’elle [la culture] nourrit l’intimité de chacun. Elle nous permet de nous unir, de nous souvenir et de nous projeter ; de comprendre enfin que nos différences sont l’occasion de célébrer l’esprit humain, d’ouvrir nos horizons et de réaliser notre unité dans la diversité comme l’affirmait la directrice générale de l’UNESCO’’.
Le délégué général du Centre régional pour les arts vivants en Afrique a salué les efforts des autorités et des acteurs culturels qui, à divers niveaux au plan national et africain, ont ‘’fait preuve de résilience’’.
Selon lui, ils ont permis à la diversité culturelle de continuer à s’exprimer à travers diverses formes et à travers divers évènements majeurs au profit du développement des pays africains.
‘’En tant qu’instrument favorisant le dialogue, la réconciliation et la résilience, je voudrais souligner que la diversité culturelle doit être défendue avec force, en ces temps difficiles que traversent certains Etats’’, a plaidé Wendlasida Herman Pouya.
Il a rappelé que le centre régional de catégorie 2 de l’UNESO est ‘’un instrument de coopération et d’échange culturel’’.
Le centre travaille avec tous les Etats africains, les organisations de la société civile culturelles, et le privé pour trouver des solutions idoines aux défis que connaît le secteur.
Le Sénégal a célébré la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement dans la communion avec les acteurs socioculturels, à la place du Souvenir africain.