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23 novembre 2024
Développement
par Thierno Alassane Sall
AGENDA 2050 : AMATEURISME, INCOHÉRENCES ET LÉGÈRETÉ AU SOMMET DE L’ÉTAT
L’Agenda 2050 prend-il en charge les urgences ? Les autorités ont-elles proposé des solutions pour soulager la souffrance des Sénégalais ? Ce qui devait être une vision ambitieuse pour l’avenir du Sénégal se révèle être un catalogue de vœux pieux
Cette carte du Sénégal version Agenda 2050 situe Sédhiou à la place de Kolda et vice-versa. Signe que les graphiques de l’Agenda ont été bâclés. On ne sait pas si ces régions bénéficieront d’une mutation économique, mais elles subissent déjà un bouleversement géographique que même la tectonique des plaques ne saurait expliquer.
Comment peut-on espérer transformer un pays en s'égarant dans sa géographie ? Les erreurs sont nombreuses et révèlent une improvisation inquiétante au sommet de l’État. Sans prendre en compte les nombreuses fautes, voici quelques autres signes révélateurs des lacunes et incohérences du fameux Agenda 2050.
1/ Souveraineté monétaire : une omission stratégique majeure
Comment transformer un pays sans aborder la question de la souveraineté monétaire ? Le parti au pouvoir avait pourtant martelé que cette réforme était essentielle au développement. L’absence totale de mention de cet enjeu montre un reniement de leurs promesses et trahit un manque de cohérence stratégique dans cette vision de transformation.
2/ Pacte national : les co-contractants ignorés
L’Agenda se présente comme fondé sur un pacte national, mais aucune concertation réelle n’a eu lieu avec les forces vives. Ni la société civile ni le secteur privé n’ont été consultés. Pourtant, le gouvernement attend 5 700 milliards F CFA de ce secteur pour financer son plan quinquennal. Ignorer ses partenaires économiques témoigne, à tout le moins, d'une lacune inquiétante.
3/ Croissance : ambitions limitées
L’Agenda 2050 prévoit un taux de croissance moyen de 6,5 à 7 %. Pourtant, l’histoire montre que seules les nations atteignant des taux à deux chiffres ont pu véritablement se transformer. Avec ces projections timorées, le Sénégal risque de reproduire les mêmes échecs que par le passé.
4/ Tarifs énergétiques : une course contre la montre perdue
Le plan promet de ramener le prix de l’électricité sous 60 F CFA/kWh d’ici 2050. Mais attendre 25 ans pour atteindre un tarif proche de celui pratiqué aujourd’hui en Côte d’Ivoire (87 F CFA/kWh) est une preuve d’inertie. Comment parler de compétitivité avec une telle lenteur de réforme ?
5/ Culture : l’élément symbolique oublié
Transformer une société en 25 ans sans intégrer la culture et le patrimoine est une erreur de fond. Une vision de développement durable nécessite de valoriser l’identité culturelle. Cet agenda, purement technocratique, semble déconnecté des réalités sociales et des aspirations profondes des Sénégalais.
6/ Sécurité territoriale : le déni face aux menaces dans le Sahel
En plein cœur d’une crise sécuritaire au Sahel, l’Agenda 2050 reste muet sur les questions de souveraineté territoriale et de défense des frontières. Il y a quelques mois, notre gouvernement se jouait les sauveurs du Sahel, en promettant de réintégrer les pays de l’AES dans la CEDEAO. Aujourd’hui, silence radio. L’absence d’une stratégie claire expose le pays à de graves vulnérabilités géopolitiques. Sans une réponse à ces enjeux, ce plan est non seulement incomplet, mais dangereusement irréaliste.
7/ Le présent dans tout ça ?
Factuellement, l’Agenda présenté prend-il en charge les urgences ? La réponse est non. Les autorités ont-elles proposé des solutions pour soulager la souffrance des Sénégalais ? La réponse est non. Diomaye et Sonko n’ont pas dit comment ils allaient sortir le pays des difficultés actuelles. Ils donnent rendez-vous prochainement, cela s’appelle de la démagogie.
En fin de compte, ce qui devait être une vision ambitieuse pour l’avenir du Sénégal se révèle être un catalogue de vœux pieux. La montagne a accouché d’une souris. Le peuple sénégalais mérite bien plus qu’un agenda sans feuille de route ni contenu sérieux.
par Amadou Bakhaw Diaw
COMME POUR LA SEINE, LA CRUE DU FLEUVE SÉNÉGAL EST MESURÉE À HAUTEUR D’HOMME
A l’image de la statue du Zouave sous le pont Alma, on aimerait voir une statue de la Linguere Ndate Yalla Fatim Yamar Mbodj sous le pont Faidherbe pour mesurer le niveau de la crue à Saint-Louis
En France depuis plus de 150 ans, une statue en pierre d’un soldat appelée zouave, située sous le pont de l'Alma à Paris permet d'un seul coup d'œil d'évaluer le niveau du fleuve la Seine lors des crues. Et les Parisiens ne s’en privent de mesurer la montée des eaux de la Seine en notant quand le Zouave a les pieds dans l'eau, cela veut dire que la Seine est en crue, mais que celle-ci n'est pas dangereuse.
Chaque partie de son corps, (chevilles, genoux...), est ensuite un repère pour établir l'importance de la montée du fleuve.
Nous avons une tradition similaire au walo. Pour mesurer le niveau de crue (Mbënd) du fleuve (jukk), on utilise des expressions relatives à la taille humaine :
Une très faible crue
Mbënd’um bët’u tank
(La crue a atteint le niveau de la cheville)
Une crue moyenne Mbënd’um Ndigg
(La crue a atteint la hauteur de la hanche)
Une crue de déluge
Mbënd’um tufaan
(La crue a atteint le niveau des paupières)
L’observation de la crue est très importante pour mesurer l’étendue des surfaces à emblaver pour les cultures de décrue lorsque le fleuve retourne dans son lit.
A l’image de la statue du Zouave sous le pont Alma, on aimerait voir une statue de la Linguere Ndate Yalla Fatim Yamar Mbodj sous le pont Faidherbe pour mesurer le niveau de la crue à Saint-Louis.
Au niveau de la jupe jusqu’à une crue catastrophique que la pipe d’honneur disparaîtra sous les eaux.
Amadou Bakhaw Diaw est président Mbootaayu Léppiy Wolof.
AFFAIRE CONTRE MOUSTAPHA GUIRASSY
J'exige du ministre de l'Éducation de me payer le principal, les dommages et intérêts pour l'utilisation qu'il fait depuis 2018, de la propriété intellectuelle, de ma création : l'acronyme, le nom et la signification du parti SET, "Sénégal En tête"
Je suis Ousseynou Nar Gueye. Aujourd'hui, cela fait un mois jour pour jour, qu'il m'a reçu dans son bureau ministériel de l'Education nationale, le 17 septembre 2024.
J'accuse. J'accuse Moustapha Guirassy, devant l'opinion nationale et internationale, et surtout devant la justice de notre pays, en laquelle j'ai foi, si tant est que besoin.
Comme évoqué entre autres sujets lors de mon audience avec lui, sujet sur lequel il a fait du dilatoire et du mutisme, j'exige de Moustapha Mamba Guirassy de me payer le principal, les dommages et les intérêts pour l'utilisation qu'il fait depuis 6 ans et demi, soit depuis mars 2018, de la propriété intellectuelle, de ma création originale : l'acronyme, le nom et la signification du du parti SET, "Sénégal En tête".
Toutes choses que je lui ai fournies après que son nom de parti SUD (Sénégalais Unis pour le Développement) créé par sa collaboratrice Coralie Briand, ait fini de faire flop et d'irriter la presse et l'opinion nationale, du fait que ce nom SUD renvoyait à des soupçons d'irrédentisme et à une collusion avec le MFDC, d'autant que Moustapha Guirassy est un Diakhanké du Sud-Est (Kédougou).
Je lui demande par mesure conservatoire de cesser d'utiliser le nom de parti SET Sénégal En tête jusque paiement du précédent, et aussi de ce qu'il me devra suite à ma future cession de droits de propriété intellectuelle pour l'avenir, sur ce nom; toutes choses dont j'estime le préjudice moral et financier à plusieurs dizaines de millions de FCFA.
Je demande à ses cadres et militants de parti de ne pas continuer à se rendre complices de cette forfaiture qui se déroule en continu.
Je n'étais pas salarié de M. Guirassy au moment de la fourniture du nom de parti SET, et même cela n'aurait pas pu suffire pour qu'il s'en approprie indûment et sans frais, sans autre forme de procès.
Oui, j'ai travaillé comme Conseiller Technique N°3 au ministère de la Communication dirigé par Guirassy de 2010 a 2012, puis à son Groupe IAM de 2012 à 2017.
Je l'appelle à se rendre à Canossa, après qu'il ait fait le mort (le Maure?), fait la sourde oreille aux canaux amiables, y compris à travers des membres de son parti
Aussi, nous nous retrouverons au tribunal compétent de Dakar, assistés de nos avocats respectifs.
Devant cet état de fait désolant, infamant pour lui et persistant à mon préjudice, je suis désormais de ceux qui pensent que M. Guirassy n'est plus légitime à donner des leçons de morale et à gérer les ceux qui s'occupent d'améliorer l'intellect et de construire les affects de nos chères petites têtes crépues, au sein de l'Education Nationale, corps dans lequel j'ai servi avec enthousiasme et abnégation pendant deux années comme jeune fonctionnaire, à l'âge de 23 ans avant de reprendre mes études supérieures et de changer de carrière
Jub. Jubal. Jubanti ? Il faut que Guirassy Jub té Jubal. Moi, j'ai bien la ferme volonté de faire en sorte que soit Jubanti M. Moustapha Guirassy.
Vive la Justice. Vive la République. Vive le Senégal
SENEGAAL KESE DÉCHIRE L’AGENDA 2050
"Entre impréparation et incongruités" : c'est le constat sans appel que dresse la Coalition à propos du nouveau référentiel. Elle dénonce un Plan de Radotage pour Obnubiler la Jeunesse, les Électeurs, et de Tromperie (Projet)
"Entre impréparation et incongruités" : c'est le constat sans appel que dresse la Coalition Senegaal Kese-Amérique du Nord à propos de l'Agenda National de Transformation 2050. Dans l'analyse fouillée ci-dessous, le collectif pointe du doigt les nombreuses failles du document présenté par le gouvernement sénégalais, remettant en question la crédibilité du fameux "projet" du Pastef.
Enfin, le gouvernement du Sénégal vient de rendre publique sa vision à travers le « Sénégal 2050 : Agenda National de Transformation » (ANT). Sur la forme, la divulgation officielle de l’ANT vient confirmer, au peuple sénégalais, que le « projet » était une chimère. Sur le fond, le référentiel rendu public présente de nombreuses incongruités et incohérences.
Le « Projet » ou Plan de Radotage pour Obnubiler la Jeunesse, les Électeurs et de Tromperie (Projet)
Pendant 10 ans, comme une ritournelle, le « projet », prêt à l’emploi, rédigé par plus de 4 000 experts allait être la potion magique qui permettrait au Pastef, aussitôt arrivé au pouvoir, de faire disparaître, illico presto, tous les maux, calamités et prévarications dont souffre le Sénégal. Notamment le chômage endémique des jeunes, la cherté du coût de la vie, les inondations récurrentes, la dégradation du système éducatif, le pillage des ressources naturelles, le bradage des ressources minières, etc. Il a fallu attendre plus de six mois, après son installation, pour que le gouvernement daigne lever un coin de voile sur ce qu’il présente comme son référentiel des politiques publiques pour le prochain quart de siècle. Cela a été long et il a fallu un décisif coup de main d’un cabinet de stratégies et de conseils pour y arriver. Même si le Premier ministre affirme que le responsable de ce cabinet est « venu dans un élan patriotique offrir sa contribution dans cette phase d'élaboration du référentiel », il demeure important, au nom de la transparence dont se targuent nos dirigeants actuels, que toutes les clarifications soient apportées sur le travail accompli par ce cabinet notamment s’il a été rétribué par l’État ou non. Et, dans l’affirmative, dire comment a-t-il été sélectionné et combien a-t-il été payé pour ses prestations ?
Nombreux ont été les Sénégalais surpris et interloqués de voir le responsable de ce cabinet de stratégies et de conseils présenter les grandes lignes du « projet » en lieu et place du représentant ou du coordonnateur des 4 000 cadres qui l’auraient élaboré. Plusieurs militants et souteneurs inconditionnels du gouvernement n’ont pu cacher leur désappointement et leurs désillusions. Certains n’ont pas hésité à exprimer le sentiment de trahison qui les habitent après avoir assisté à cette cérémonie irréaliste en ayant une pensée pieuse pour les nombreux jeunes qui avaient sacrifié leur vie en étant convaincus de l’existence du « projet » et de son caractère salvateur pour le Sénégal. Des victimes dont le sacrifice s’est révélé inutile. En définitive, le « Projet » s’est révélé, dans la réalité, comme un Plan de Radotage pour Obnubiler la Jeunesse, les Électeurs et de Tromperie (PROJET). Un plan qui a obnubilé, c’est-à-dire qui s’est accaparé de l'esprit, de la pensée et du raisonnement des populations, plus spécifiquement ceux des jeunes, de manière à les priver de discernement et de lucidité ainsi que de cultiver la haine et la détestation de l’autre.
La présentation du projet « Sénégal 2050 » plus d’un mois après la dissolution de l’Assemblée nationale confirme, a posteriori, que derrière tout le cirque médiatique et politique, volontairement orchestré autour de la Déclaration de politique générale (DPG) que devait effectuer le Premier ministre, n’était qu’un simple bluff pour soustraire celui-ci à une obligation constitutionnelle, car, en vérité, il n’était pas prêt !
Il y a quelques semaines, le gouvernement présentait la situation de l’économie sénégalaise à l’aide de chiffres provisoires. Ce qui a valu au Sénégal une dégradation de sa note de crédit par l'agence de notation Moody's qui la fait passer de « Ba3 » (perspective stable) à « B1 » (sous surveillance). Ce qui constitue une atteinte à la réputation financière du pays avec son cortège de conséquences négatives dans l’immédiat notamment le renchérissement du coût de l’emprunt et la baisse de l’attractivité des investissements. Avec la présentation de la vision « Sénégal 2050 », le gouvernement récidive avec un référentiel provisoire et incomplet. Cette propension du gouvernement à faire des communications institutionnelles sur la base de chiffres et/ou documents provisoires démontre son manque de professionnalisme et renseigne sur son degré d’impréparation pour conduire les affaires du pays.
Entre impréparation et incongruités
Plusieurs incongruités et incohérences, et pas des moindres, sont décelées dans la présentation de la vision « Sénégal 2050 », tant il manque de cohérence entre l’objectif final visé, à savoir la transformation systémique du pays, et les voies que compte prendre le gouvernement pour y arriver. À titre illustratif, quelques-unes de ces incongruités et incohérences sont données ci-dessous :
« La vision Sénégal 2050 est assise sur un pacte national » (ANT, p. 7) : cela est une fausseté, car un pacte signifie un accord formel (écrit). Lorsqu’on parle de « pacte national », cela suppose la conclusion d’un accord entre toutes les forces vives de la Nation. Dans le cas du « Sénégal 2050 », aucun segment de la société n’a été associé à la démarche d’élaboration du référentiel. C’est la critique la plus répandue formulée par une partie des forces sociales notamment la société civile et les organisations syndicales. Le référentiel divulgué est le fruit du travail d’une poignée de personnes. Une œuvre qui se voudrait transformatrice, s’accompagne d’une implication et d’une participation de toutes les parties prenantes concernées. C’est cela qui faciliterait l’adhésion des parties prenantes aux politiques qui vont découler du référentiel ainsi que leur appropriation, puis leur mise en œuvre. En effet, sur les 18 496,83 milliards FCFA dont l’État du Sénégal aura besoin pour financer son plan quinquennal de développement 20252029, les 14,1 % seraient attendus du secteur privé et les 23,6 % proviendraient des Partenariats Public-Privé (PPP). En valeurs absolues, pas moins de 5 700 milliards de francs CFA sont attendus du secteur privé pour assurer le financement du plan. Il est, par conséquent, absurde et illogique de ne pas associer ce secteur privé dans la démarche d’élaboration d’un référentiel dont la mise en œuvre des politiques et programmes qui en seraient issus dépendrait de sa contribution. C’est pourquoi, il est apparu étonnant, voire inexplicable d’avoir constaté l’absence des deux principaux responsables du patronat sénégalais (CNP et CNES) à la cérémonie officielle de présentation du référentiel » ;
Un référentiel qui comporte plusieurs dimensions manquantes : il est étonnant de constater, dans une œuvre qui se voudrait transformatrice de toute la société sénégalaise sur une période de 25 ans que des questions aussi importantes que celles liées à la culture ou à la gestion de notre mémoire collective à travers une prise en charge adéquate de nos legs historiques et patrimoniaux. La culture et la mémoire collective doivent accompagner toute œuvre transformatrice d’une société, car permettant notamment de sauvegarder son identité et son histoire, des signes qui distinguent celle-ci du reste du monde. Ces importantes lacunes montrent, à suffisance, l’absence d’une approche globale, holistique et systémique ;
Omerta sur la politique monétaire à mener. L’œuvre de transformation systémique de l’économie sénégalaise, de façon « souveraine et patriotique » ne pourrait se faire sans que notre pays ne dispose d’une marge de manœuvre quant à l’utilisation de la monnaie comme instrument de politiques économiques. Or, rien n’a été dit sur la souveraineté monétaire du Sénégal. Un non-dit qui cache des ambiguïtés qui mériteraient d’être levées ;
Un modeste taux de croissance moyen prévisionnel de 6,5 à 7%, entre 2025 et 2029. Avec un tel taux de croissance, il serait illusoire de penser aboutir à une transformation systématique de l’économie sénégalaise au bout des 25 ans projetés. En effet, l’histoire économique enseigne que toutes les Nations qui se sont transformées s’adossaient sur des taux de croissance à deux chiffres !
Il serait illusoire de croire à des résultats différents tout en utilisant les mêmes vieilles recettes qui ont toutes échouées avec de surcroît moins de talent qu’auparavant. Nous ne sommes pas condamnés à la médiocrité. En définitive, ce nouveau référentiel “provisoire”, présenté en grande pompe, n’avait que pour seul objectif la volonté de faire miroiter aux populations un semblant de « Projet » pour continuer à les tromper. Les prochaines élections législatives ne feront pas exception.
par Ndiaga Gueye
LA DÉMOCRATIE EN TROMPE-L'ŒIL
Le scrutin du 17 novembre 2024 exclura au moins cinq millions d'électeurs, élira des députés sans véritable légitimité démocratique et maintiendra une répartition des sièges inéquitable
Malgré le constat, au sortir de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, d’un processus électoral biaisé qui prive de vote des millions d’électeurs Sénégalais, et d’un système électorale inéquitable qui crée des majorités fictives (non conforme à la réalité), il n’a pas été observé l’amorce d’une quelconque dynamique de réformes électorales en vue des législatives du 17 novembre 2024.
Plutôt que de s’engager, conformément à sa promesse du 3 avril 2024, dans un dialogue inclusif pour des reformes électorales qui garantissent que la voix de chaque électeur Sénégalais compte dans le choix des représentants du peuple, nous libérant ainsi d’élections au suffrage censitaire, le nouveau président s’est plutôt attelé avec célérité à organiser des législatives huit (8) après la présidentielle de mars 2024.
Se pose alors la question de savoir si les conditions qui permettent au peuple de s’exprimer ont été créées par des reformes qui tendent à rendre les élections plus démocratiques, suite à l’évaluation du processus électoral et du système électoral du scrutin du 24 mars 2024.
Au-delà des justificatifs avancés pour dissoudre l’Assemblée Nationale, la véritable motivation est de profiter des effets des scrutins de proximité, c’est-à-dire, de l’agencement temporel, planifié et décidé, entre l’élection présidentielle et les élections législatives, qui produit des effets d’entraînement notoires de la présidentielle sur le scrutin législatif.
En effet, les scrutins de proximité et le scrutin majoritaire à un tour ont toujours accouché systématiquement d’une large majorité parlementaire au Sénégal, et que les effets de l’introduction d’une portion congrue de proportionnelle sont minimes et sans effets. Sous cet angle, le nouveau président tirera avantage du scrutin de proximité, mais aussi, de la position qu’il occupe dans l’espace politique, faisant figure de « vainqueur de Condorcet », pour obtenir, dans quelques semaines, une large majorité parlementaire.
Il apparait déjà dans une estimation des résultats des législatives du 17 novembre 2024 que la coalition politique au pouvoir, sur la base des résultats par département de l’élection présidentielle du 24 mars 2024 obtiendrait une majorité absolue à l’Assemblée nationale avec 105 députés. Il est à noter que c’est un exercice toujours fragile, qui incite à la prudence quant aux projections de résultats annoncés.
Des élections législatives anticipées sont donc organisées, 8 mois après la présidentielle de 2024, sans aucune réforme du cadre légal et institutionnel, ni du système électoral, ni du processus électoral. La gouvernance des élections en vigueur depuis les législatives de 2007 est maintenue tel quel.
Le scrutin du 17 novembre 2024 sera ainsi marqué par l’exclusion du vote d’au moins cinq millions d’électeurs, des députés élus par une minorité d’électeurs qui ne peuvent prétendre à la légitimité démocratique et enfin par une répartition des sièges de députés déséquilibrée produisant des inégalités de suffrages contraires à la Constitution.
Le Décret n° 2024-1982 du 13 septembre 2024 portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental pour les élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 stipule le maintien de la même répartition des sièges que celle retenue pour les dernières élections législatives de 2022.
Par voie de conséquence, une répartition de sièges qui non seulement est inégalitaire, mais en sus, elle ne tient pas compte de l’accroissement de la population est utilisée. Une telle décision indique qu’en sus des limites de l’article L.151 sur la méthode à utiliser, des données démographiques périmées sont la base statistique de répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental des législatives de 2024.
L’évolution démographique aurait dû conduire à une nouvelle répartition des sièges pour atténuer la répartition disproportionnelle des législatives de 2022. Dans cette perspective, le département de Mbacké, étant le plus peuple du Sénégal, obtiendrait le plafond de sept (7) députés plutôt que Dakar dont la population a baissé.
Le département de Goudiry avec une population de 170 816 habitants, atteignant ainsi le quotient national, disposerait de deux (2) députés plutôt que d’un (1). Celui de Rufisque passant de 592 630 à 822 105 habitants bénéficierait de quatre (4) députés à l'instar de Thiès, 880 266 habitants, plutôt que de deux (2).
Comment justifier que le département de Pikine avec une population de 758 554 habitants puisse avoir 5 députés pendant que Rufisque avec 822 105 habitants et Keur Massar 759 849, n'en compte que deux (2).
En outre, on ne peut pas expliquer que des départements parmi les plus peuplés, tels que Rufisque (822 105), Keur Massar (759 849), Kaolack (665 008), Tivaouane (650 067), Nioro du Rip (513 181), Podor (487 220), Louga (477 887) puissent avoir le même nombre de deux (2) députés que les départements les moins peuplés : Medina Yoro Foula (185 575), Goudomp (188 537), Sedhiou (193 867), Bakel (190 501), Koumpentoum (199 457).
Enfin, ces écarts de représentations sont encore plus importants entre Sénégalais vivant dans le territoire national et ceux vivant à l’étranger. Comment expliquer que les départements de l’Afrique australe, de l’Asie et Moyen Orient avec un nombre d’électeurs respectifs de 3 379 et 3 615 peuvent chacun élire un (1) député pendant qu’une partie de la population des départements de Keur Massar au nombre de 589 849 et de Kaolack de 495 008 ne peuvent pas élire un (1) député. De même, comment justifier que 652 105 habitants de Rufisque et 480 067 de Tivaouane ne peuvent pas élire un (1) député alors que 30 909 électeurs du département d'Afrique du centre et 23 054 d'Amérique Océanie peuvent le faire.
Il découle ainsi de l’analyse que les écarts de représentativité observés aux législatives de 2022 sont creusés. D’abord, par la non prise en compte de la croissance démographique des départements, et ensuite par la différence de base de répartition des sièges entre les départements du territoire national et ceux de l’extérieur. Ces déséquilibres importants de la répartition des sièges entre départements produisent ensuite des écarts d’influence d’un électeur à l’autre, autrement dit, des inégalités de suffrage. Par conséquent, des atteintes au respect de l’égalité de représentativité.
La règle de la représentation minimale de deux députés pour tout département ayant 170 000 habitants et le recours aux électeurs pour repartir les sièges à l’étranger sont inconstitutionnels car ayant des effets qui dérogent au principe d’égalité de suffrage consacré par l’article 3 de la Constitution.
Aux termes de l'article 1er de la Constitution, la République du Sénégal « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. ».
Que l'article 3 de la Constitution dispose, dans son premier alinéa, que « la souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum » et, dans son troisième alinéa, que « Le suffrage peut être direct ou indirect. Il est toujours universel, égal et secret. ».
Qu'il résulte donc de ces dispositions que les députés de l'Assemblée nationale élus au suffrage universel direct, doivent l’être sur des bases essentiellement démographiques selon une répartition des sièges de députés respectant autant que possible l'égalité devant le suffrage car l’égalité parfaite est impossible à atteindre.
Attendu que le deuxième alinéa de l'article L.151 du code électoral dispose que «Les départements dont la population est égale ou supérieure à 170.000 habitants obtiennent au moins deux (2) sièges. ». Que l’emploi de cette règle produit d’importants déséquilibres dans la répartition des sièges entre départements entraînant ensuite des écarts d’influence d’un électeur à l’autre, autrement dit, des inégalités de suffrage. Qu'il s'ensuit que les dispositions précitées sont contraires à la Constitution.
Attendu que le 1er alinéa de l'article L.151 du code électoral dispose que « Le nombre de députés à élire dans chaque département est déterminé par décret en tenant compte de l’importance démographique respective de chaque département. » ; et, dans son troisième alinéa, que « Le nombre de députés à élire dans chaque département de l’extérieur du pays est déterminé par décret en tenant compte de l’importance de l’électorat de chaque département. ».
Que ces dispositions, qui permettent de déterminer, de manière différente selon les circonscriptions, les bases démographiques à partir desquelles sont répartis les sièges de députés, méconnaît le principe d'égalité devant le suffrage. Qu'il s'ensuit que ces dispositions sont à considérer comme contraires à la Constitution.
Une vérification de la loi par rapport aux critères constitutionnels s’impose afin que soit intégralement censuré le décret n° 2024-1982 du 13 septembre 2024 portant répartition des sièges de députés à élire au scrutin majoritaire départemental pour les élections législatives anticipées du 17 novembre, qui n'a pas assuré au mieux l'égalité devant le suffrage dans la répartition des sièges entre les départements.
Légiférer sur une nouvelle méthode de découpage ou redécoupage électoral qui ne soit pas infectée de logiques partisanes, à des fins électoralistes, s’avère ainsi indispensable. Plus de « Gerrymandering » et plus de « Malapportionment » dans la carte électorale afin d’augmenter les conditions de victoire. In fine, plus de carte électorale réalisée en l’absence de toute règle et contrôle constitutionnel.
Pour une démocratie par et pour le peuple, pour une démocratie résiliente aux dérives autoritaires, telle que vécue par les Sénégalais de 2021 à 2024, les élections législatives de 2024 doivent être les dernières élections organisées avec le processus électoral et le système électoral en vigueur depuis 2007.
Des enfants abattus d'une balle dans la tête. Des nouveaux-nés mourant de faim. Des hôpitaux sans eau ni électricité. Les témoignages, recueillis par le New York Times, dressent un tableau glaçant de la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne
Dans un article publié par le New York Times, 65 professionnels de santé américains ayant travaillé à Gaza entre octobre 2023 et avril 2024 livrent des témoignages bouleversants sur la situation humanitaire catastrophique dans l'enclave palestinienne. Ces médecins, infirmiers et ambulanciers, venus porter assistance dans les hôpitaux gazaouis, dressent un tableau alarmant des conditions sanitaires et de l'impact dévastateur du conflit sur la population civile, en particulier les enfants.
L'un des aspects les plus choquants révélés par ces témoignages concerne les blessures infligées aux jeunes enfants. Le Dr Feroze Sidhwa, chirurgien traumatologue ayant travaillé à l'hôpital européen de Khan Younis en mars-avril, rapporte avoir vu "presque chaque jour un nouvel enfant blessé par balle à la tête ou à la poitrine, dont la quasi-totalité sont décédés" par la suite". Au total, il a traité 13 cas de ce type en seulement deux semaines.
Ce constat est corroboré par de nombreux autres soignants. Le Dr Mohamad Rassoul Abu-Nuwar, chirurgien de 36 ans, témoigne : "Une nuit aux urgences, dans l'espace de quatre heures, j'ai vu six enfants âgés de 5 à 12 ans, tous avec une seule blessure par balle au grue." Le Dr Irfan Galaria, chirurgien plasticien, évoque quant à lui "quatre ou cinq enfants, âgés de 5 à 8 ans, tous touchés par des tirs uniques à la tête. Ils sont tous arrivés aux urgences en même temps. Ils sont tous morts. "
Ces témoignages soulèvent de graves questions sur la nature de ces blessures, ciblées, infligées à de jeunes enfants.
Malnutrition généralisée et conditions sanitaires désastreuses
La quasi-totalité des soignants intégrés (63 sur 65) font état d'une malnutrition sévère touchant les patients, le personnel médical local et la population générale. Le Dr Ndal Farah, anesthésiste, décrit des patients "rappelant les camps de concentration nazis, avec des traits squelettiques". Abeerah Muhammad, infirmière de 33 ans, rapporte que "tout le monde avait perdu entre 9 et 27 kilos. La plupart des patients et du personnel avaient l'air émacié et déshydraté."
Cette situation dramatique touche particulièrement les nouveaux-nés et leurs mères. Le Dr Arham Ali, pédiatre de soins intensifs, témoigne : « Des mères affamées se présentaient aux soins intensifs en suppliant pour obtenir du lait maternisé pour nourrir leurs nouveau-nés. Des bébés de quelques heures ou jours arrivant à l'hôpital gravement déshydratés, infectés et en hypothermie. Beaucoup de bébés sont morts de ces conditions, qui étaient des décès 100% évitables.
Les conditions d'hygiène catastrophiques amplifient ce désastre sanitaire. Le Dr Ayman Abdul-Ghani, chirurgien cardiothoracique, décrit : "La situation était horrible au bloc opératoire. Il y avait des mouches partout. Il y avait des eaux usées sur le terrain de l'hôpital où les gens s'abritaient." Le Dr Mohammed Al-Jaghbeer ajoute : "Pour la première fois de ma carrière, j'ai vu des asticots sortir des plâtres."
Un système de santé anéanti
Les témoignages convergents pour décrire un système de santé totalement effondré, dénué des équipements et fournitures les plus basiques. Le Dr Ndal Farah raconte : "Nous avons fait des opérations sans champs opératoires ni blouses chirurgicales. Nous avons réutilisé du matériel qui devrait être jetable. J'ai été dans d'autres zones de guerre, mais c'était exponentiellement pire que tout ce que j'ai jamais vu."
Monica Johnston, infirmière spécialisée dans les brûlures, détaille : "Pas de bouchons pour les cathéters centraux, laissant le port ouvert et exposé aux germes. Pas de savon ni de démontage pour les mains. Pas de matériel pour nettoyer les patients au lit après qu 'ils se soient salis."
Cette pénurie généralisée a des conséquences dramatiques, comme le souligne le Dr Adam Hamawy, chirurgien plasticien : "Presque tous les enfants dont je me suis occupé souffraient de malnutrition sévère. Cela a entraîné des difficultés de cicatrisation après la chirurgie et des taux d'infection Le taux de mortalité des enfants blessés dont je me suis occupé était de près de 80%.
Un impact psychologique dévastateur sur les enfants
Au-delà des blessures physiques, les soignants témoignent de l'impact psychologique terrible du conflit sur les enfants. Le Dr Mimi Syed, médecin urgentiste, évoque le cas d'une fillette de 4 ans gravement brûlée : "Elle était complètement dissociée. Elle regardait dans le vide, fredonnant une berceuse. Elle ne pleurait pas, mais tremblait et était en état de choc total."
De nombreux témoignages font état d'enfants exprimant le souhait de mourir. Le Dr Tanya Haj-Hassan, pédiatre en soins intensifs, rapporte les propositions d'un enfant ayant perdu toute sa famille : "Tous ceux que j'aime sont au ciel. Je ne veux plus être ici."
Un appel à l'action
Face à cette situation catastrophique, le Dr Feroze Sidhwa, auteur principal de l'article, lance un appel pressant : "L'horreur doit cesser. Les États-Unis doivent arrêter d'armer Israël." Il souligne que la combinaison létale de violences militaires indiscriminées, de restriction délibérée de l'aide alimentaire et humanitaire, de déplacement quasi-généralisée de la population et de destruction du système de santé a l'effet calamiteux que de nombreux spécialistes de l'Holocauste et du génocide avaient prédit il y a près d'un an.
Ces témoignages accablants, publiés dans un grand quotidien américain, constituent un cri d'alarme lancé par des professionnels de santé ayant été témoins directs de la situation à Gaza. Ils appellent à une action urgente pour mettre fin aux souffrances de la population civile gazaouie, en particulier des enfants, principales victimes de ce conflit dévastateur.
MACKY SALL ÉCARTÉ D'UNE CONFÉRENCE À COLUMBIA UNIVERSITY
Une lettre, des mails et une pétition... La mobilisation en ligne a fait annuler la participation de l'ancien président initialement invité comme intervenant principal de la prochaine Conférence Afrique de l'université américaine
(SenePlus) - L'Université de Columbia a annoncé que l'ancien président Macky Sall ne participera pas à la Conférence Afrique prévue les 25 et 26 octobre 2024. Cette décision fait suite à une campagne citoyenne, remettant en question la légitimité de sa présence à cet événement prestigieux.
Au cœur de cette mobilisation se trouve Oumou Diallo, une ressortissante sénégalaise résidant à Louisville, Kentucky. Mme Diallo a lancé une pétition exigeant l'exclusion de Macky Sall de la conférence, et a directement interpellé l'administration de l'université par le biais d'une lettre envoyée à la présidente par intérim, Katrina Armstrong.
Dans sa missive, Mme Diallo dresse un tableau sombre du bilan de Macky Sall :
Emprisonnement de plus de 2 000 opposants politiques
Répression violente ayant causé la mort d'au moins 86 manifestants
Promulgation d'une loi d'amnistie en février 2024, considérée comme un bouclier judiciaire pour Sall et son entourage
Manœuvres perçues comme antidémocratiques, notamment le report de la dernière élection présidentielle
Scandales économiques, incluant des allégations de falsification de données transmises au FMI
Face à la pression croissante, les organisateurs de la Conférence Afrique ont finalement cédé. Dans une réponse envoyée au collectif Africa In Harlem, mercredi 16 octobre, ils ont confirmé l'absence de Macky Sall, invoquant des "circonstances imprévues". Ils ont également réaffirmé leur engagement en faveur d'un dialogue ouvert sur l'avenir du continent africain.
L'éviction de Macky Sall de cet événement académique de premier plan soulève des questions importantes. Elle met en lumière le pouvoir grandissant des mobilisations citoyennes à l'ère numérique, capables d'influencer les décisions institutionnelles à l'échelle internationale.
Cette affaire interroge également la responsabilité des universités dans la sélection de leurs intervenants, particulièrement lorsqu'il s'agit de figures politiques au passé controversé. Elle ouvre enfin un débat sur l'équilibre entre liberté d'expression académique et considérations éthiques liées aux droits humains et à la gouvernance démocratique.
CHAMOISEAU DÉFIE LE STATUT EN MARTINIQUE
Face à la crise que traverse la Martinique, le lauréat du Prix Goncourt 1992 esquisse les contours d'une île réinventée, libérée du carcan de l'assimilation et propulsée vers un avenir émancipé
(SenePlus) - Dans une tribune publiée mercredi 16 octobre sur le site de Marianne, Patrick Chamoiseau, écrivain et lauréat du prix Goncourt 1992, lance un appel vibrant à une transformation radicale de la société martiniquaise. Face à la crise que traverse l'île, il voit une opportunité unique de repenser en profondeur les structures politiques, économiques et culturelles qui, selon lui, étouffent le développement et l'épanouissement de la Martinique.
"Toute crise demeure une opportunité", affirme Chamoiseau, soulignant que les moments de tension peuvent catalyser des changements jusqu'alors jugés impossibles. L'écrivain appelle à "changer la focale" et à adopter une approche globale des défis auxquels fait face la Martinique, rejetant les solutions partielles qui, selon lui, ne font que perpétuer le "système-outremer" en vigueur.
Il dresse une liste ambitieuse de défis à relever, allant de la lutte contre la précarité à l'anticipation des impacts du changement climatique, en passant par la modernisation du cadre institutionnel et l'élaboration d'une stratégie culturelle englobante. Il insiste sur la nécessité de traiter ces urgences "ensemble, dans une intensité égale, circulaire, inter-rétroactive".
Au cœur de son analyse se trouve une critique acerbe du modèle d'assimilation qui, depuis 1946, structure les relations entre la Martinique et l'Hexagone. "L'assimilation est à la colonne vertébrale historique des Antilles dites françaises", écrit-il, dénonçant une "relation de déresponsabilisation institutionnelle, d'assistanat et de dépendances" qui a transformé l'île en une "terre d'hyperconsommation".
Pour sortir de cette impasse, Patrick Chamoiseau appelle à une émancipation qui ne se limite pas à une simple autonomie formelle ou à une indépendance redoutée, mais qui vise à "forger sa propre vision du monde". Cette émancipation passe, selon lui, par un renouvellement profond des processus démocratiques, inspiré notamment par des modèles comme l'e-démocratie estonienne. "De nouvelles ingénieries de participation populaire sont à expérimenter", propose-t-il, évoquant l'idée d'une "démocratie moléculaire" qui reconnecterait les citoyens aux processus de décision.
Sur le plan économique, Chamoiseau plaide pour un modèle "plus égalitaire, basé sur une intention sociale, culturelle, écologique, numérique, circulaire et solidaire". Il met particulièrement l'accent sur l'importance de la souveraineté alimentaire, appelant à la création de "filières agricoles et maraîchères diversifiées, ancrées dans des pratiques agroécologiques et soutenues par des logistiques numériques".
L'écrivain insiste également sur la nécessité pour la Martinique de s'inscrire fortement dans le tissu régional caribéen et de s'étendre vers le reste des Amériques. Il envisage une Martinique qui, "loin d'un nationalisme obsolète, se transformerait (dans un premier temps) en une entité politique sub-nationale, reconnue par les organismes régionaux et internationaux".
Pour concrétiser cette vision, Chamoiseau propose l'élaboration d'une "Charte-pays" qui servirait de base à une révision de la Constitution française. Cette charte viserait à "formaliser une ambition politique intégrant les défis immédiats" tout en inscrivant la Martinique dans une "métapolitique où les enjeux intérieurs et globaux, échappant aux simplifications, conserveraient l'échelle de leur inextricabilité".
La culture, selon l'auteur de Texaco, doit jouer un rôle central dans cette transformation, devenant "le système nerveux de cette émancipation". Il appelle à un renouvellement des pratiques culturelles, les rendant "plus transversales, mieux territorialisées, moins enfermées dans des raideurs essentialistes, en résonance avec les fluidités relationnelles globales".
Enfin, l'écrivain souligne l'importance cruciale de la transition écologique pour l'avenir de la Martinique. Face aux menaces du changement climatique, il plaide pour "la mise en place des énergies de troisième type, de l'économie écologique, sociale et circulaire, et d'un plan-catastrophes" comme "des impératifs de survie collective".
par Ibrahima Élimane Kane
DRAGUER LE FLEUVE
L’OMVS perd l’équilibre écologique. Diama et Manantali ne font pas barrage, désarmés, inondent la tine du général. L’omerta est d’Or. L’alerte jaune est frappée Sec. Une calamité prévue confond le duo
insuffle une saine synergie. Une salvatrice riposte s’organise.
qui optimise l’Anacim,
prévient les dégâts structurels ,
résoud les difficultés conjoncturelles.
La mode emporte le succès.
En l’honneur du Japon,
le Petit Prince brûle de l’encens ,
suscite un engouement passager.
En matière de gestion des catastrophes,
l’expérience nippone inspire.
Il est temps d’agir.
par kRISTIAN LAUBJERG
LE MYTHE DE LA DÉCOLONISATION
Il vaut la peine de spéculer sur la façon dont le développement aurait pu progresser et apporter du bien-être aux populations d'Afrique de l'Ouest si la France n'avait pas interféré avec les véritables intérêts nationaux de ces anciennes colonies
Comment la France maintient ses anciennes colonies africaines piégées dans une servitude éternelle
« La France sans l'Afrique, c'est comme un véhicule sans carburant. »[1]
L'histoire prédominante de la France concernant l'Afrique s'affiche dans ses efforts inlassables pour défendre les intérêts de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU ; il s'agit de la France qui promeut la civilisation parmi les tribus primitives d'Afrique dans le contexte d'une culture européenne supérieure, promouvant la démocratie et les droits de l'homme. Le discours de Nicolas Sarkozy devant des étudiants sénégalais en 2007 suggère que cette perception est encore forte. Il a conclu ses déclarations à la génération des futurs dirigeants du Sénégal en déclarant que l'Afrique ne s'est pas encore développée ni entrée dans l'histoire, montrant ainsi son ignorance du patrimoine culturel de l'Afrique.
Nous entendons rarement les nombreux récits de dirigeants assassinés qui ont donné la priorité au bien-être et au développement de leur peuple et de leur nation plutôt qu'à la France. Jamais on n'entend parler de la manipulation des campagnes électorales en faveur des candidats pro-français, et rarement on entend parler du carcan du système monétaire mis en place par la France pour maintenir ses anciennes colonies dans une servitude éternelle. Le colonialisme a surtout été présenté comme un acte humanitaire commis par des Européens civilisés et cultivés, alors que le fait est que des nations entières ont été déchirées par le colonialisme, poursuivant ainsi la destruction de l'Afrique qui a commencé avec l'asservissement des Africains des siècles plus tôt. Ce que l'esclavage et le colonialisme n'ont pas détruit est aujourd'hui la cible de l'impact économique puissant des économies occidentales promues au nom d'une idéologie néolibérale par les institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, et les agences d'aide bilatérale.
En dehors de l'Afrique, la France a l'image d'une nation qui défend le meilleur de la civilisation humaine, en particulier dans les arts, y compris la littérature, la cuisine, la mode, le vin et la philosophie. La France est également fortement associée à l'élaboration de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Elle se vante d'être le berceau de la démocratie et expose les valeurs fondamentales de la démocratie dans sa devise nationale : liberté, égalité et fraternité. C'est l'une des destinations touristiques les plus populaires au monde. Mais rares sont les visiteurs de ce pays attrayant qui connaissent l'oppression et l'exploitation continues de ses anciennes colonies africaines par la France et, dans de nombreux cas, sa neutralisation d'individus perçus comme une menace pour les intérêts français.
Contexte
L'exploitation européenne de l'Afrique a commencé dès le XVIe siècle, lorsque les Africains réduits en esclavage ont commencé à arriver dans les Amériques. Depuis lors, il y a eu de nombreux récits de rébellion contre les commerçants et les propriétaires de plantations européens. Ces rébellions, qui témoignent de la résilience et de la volonté des Africains à déterminer leur destin, se sont souvent poursuivies sur le sol africain lorsque les dirigeants locaux se sont sentis menacés par les envahisseurs européens. L'assujettissement de l'Afrique par l'Europe ne s'est pas arrêté à l'asservissement de son peuple. Il s'est étendu à l'extraction des ressources naturelles telles que le sucre, le café, l'huile de coton, le pétrole, le cuivre, le chrome, le platine, le tabac, l'or et l'uranium. L'industrialisation des pays européens dépendait en grande partie du raffinage des matières premières importées d'Afrique.
Jusqu'à la fin du 19ème siècle, l'Afrique était à la portée de tout le monde sur le principe du premier arrivé, premier servi. Les puissances européennes ont convenu que diviser l'Afrique entre elles serait une meilleure solution. La conférence de Berlin en 1884, un événement charnière qui a eu un impact significatif sur l'Afrique, a facilité la colonisation de l'Afrique et a ouvert la voie à l'exploitation extensive de ses vastes ressources. Quatorze pays ont participé à la conférence. Les grands « gagnants » ont été la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Portugal. Les États-Unis y ont participé, ainsi que plusieurs petits pays européens, comme le Danemark et les Pays-Bas. Les frontières ont été définies sans tenir compte des caractéristiques nationales et ethniques, provoquant ainsi des frictions et des guerres qui se poursuivent jusqu'à ce jour.
La France prend possession de la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest et centrale. Dans le même temps, l'Angleterre a colonisé les pays d'Afrique de l'Est et australe, le Nigeria et le Ghana en Afrique de l'Ouest. L'Allemagne prend le contrôle de la Tanzanie, du Togo, du Cameroun et de la Namibie, tandis que le Portugal prend le contrôle du Mozambique, de l'Angola, de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert.
Après la création des Nations Unies à la fin de la Seconde Guerre mondiale, les mouvements d'indépendance ont balayé l'Afrique. Les élites africaines éduquées ont facilité la diffusion d'idées sur le droit à l'indépendance nationale, libre de l'exploitation et du contrôle des puissances coloniales européennes. Ainsi, dans les années 1960, la plupart des colonies africaines sont devenues nominalement indépendantes, à l'exception de celles gouvernées par le Portugal, qui a obtenu son indépendance au milieu des années 1970 lorsque la dictature de Salazar au Portugal a pris fin en 1974. Avec sa défaite dans deux guerres mondiales, l'Allemagne a perdu ses colonies à la fin de la Première Guerre mondiale. La Société des Nations a transféré la responsabilité de ces anciennes colonies allemandes à d'autres puissances européennes, à l'exception du Sud-Ouest africain (Namibie), qui a été remis au pouvoir par la population de la minorité blanche de l'Union d'Afrique du Sud.
Dans de nombreux cas, en particulier dans les territoires sous domination française, la décolonisation a évolué vers un état permanent de néocolonialisme. Depuis 2021, cela s'est traduit par des coups d'État militaires dans les trois pays d'Afrique de l'Ouest que sont le Mali, le Burkina Faso et le Niger, où les nouveaux dirigeants, avec un soutien important des populations, ont exigé une rupture totale de l'influence néocoloniale de la France, qui ont formé depuis septembre 2023 une Alliance des États du Sahel (ASS). L'ancien président sud-africain Thabo Mbeki qualifie les putschistes de patriotes africains luttant contre le néocolonialisme français. Les trois pays rebelles à l'ingérence française dans les affaires des pays souverains ont été rejoints par le Sénégal en mars 2024, lorsque le Parti Pastef.[2], qui s'était jusque-là opposé au président soutenu par la France, a accédé à la présidence. Pastef a mené la campagne électorale en exigeant la renégociation de tous les contrats conclus avec la France et ses entreprises transnationales et la mise en place d'un système monétaire national, rompant ainsi avec celui mis en place par la France, lorsque les territoires étaient encore des dépendances de la France.
Notre argument
Dans cet essai, c'est un point significatif de notre argumentation que la France n'a jamais accordé d'indépendance réelle à ses anciens territoires africains. Les observations sur les efforts de la France pour décoloniser les territoires africains au cours des 60 dernières années suggèrent que Paris, avec le soutien de ses alliés occidentaux et agissant souvent comme un instrument pour les intérêts occidentaux, continuera son opposition à tout gouvernement africain qui accorde plus d'attention au bien-être de son peuple et aux intérêts nationaux qu'à la coopération avec la France telle que définie par les accords de coopération signés au moment de l'octroi du statut d'indépendance. Le statut international de la France et les gains financiers de ses entreprises transnationales dépendent du maintien du contrôle de ses anciens territoires africains. La France s'appuie également sur ses anciens territoires pour justifier son adhésion permanente au Conseil de sécurité, où l'Occident considère la France comme l'ambassadrice de l'Afrique.
Fini le temps où la France, impunément, assassinait impunément des dirigeants nationalistes et entreprenait des interventions militaires pour assurer son autorité. Aujourd'hui, nous remarquons une tendance croissante de la France à changer sa stratégie de contrôle, passant d'une ingérence ouverte dans les élections, de l'élimination des dirigeants nationalistes et des interventions militaires à une exploitation plus subtile de ces pays par son contrôle du système monétaire. Par le biais d'accords avec l'ensemble des pays du CFA, la France contrôle l'ensemble des liens financiers entre les pays du CFA et l'extérieur.
Au cours des soixante dernières années, depuis que l'indépendance a été accordée aux colonies africaines, nous avons remarqué peu d'amélioration dans leur développement. La principale différence est que pendant la domination coloniale, ces pays étaient dirigés par des représentants du gouvernement français, mais aujourd'hui, les élites nationales ont pris le relais en tant qu'agents de la domination et de l'exploitation étrangères.
Des rêves de coopération panafricaine à la dépendance néocoloniale
L'indépendance des colonies africaines est rarement venue de soi. La résistance armée, en particulier en Afrique occidentale française, a souvent précédé l'octroi de la souveraineté nationale. L'indépendance comportait l'attente et la promesse de l'autonomie politique et économique, de l'autosuffisance et de l'africanisation des affaires, du panafricanisme et du non-alignement. Malgré cela, la France a souvent réussi à faire gouverner ces nouvelles nations par ses candidats malgré une résistance intense et généralisée organisée par des groupes d'opposition. Le Cameroun illustre bien la difficulté de la transition vers l'indépendance nationale. Ruben Um Nyobé a été tué dans la brousse par l'armée française en 1958. La lutte pour une véritable autonomie s'est poursuivie au Cameroun tout au long des années 1960 contre un gouvernement considéré comme une marionnette de la France. Le dernier chef de l'opposition a été condamné et exécuté en 1971.
Les puissances coloniales des pays d'Europe occidentale ont justifié leur conquête et leur domination des pays africains par leur impact « civilisateur » sur les sociétés africaines primitives. L'impact civilisateur était destiné à justifier leur massacre et leur assujettissement pour les rendre conformes aux valeurs occidentales, prétendant soutenir le bon ordre, la liberté, l'égalité et la justice. Les avantages pour l'Europe de l'exploitation des ressources naturelles de l'Afrique ont été rarement mentionnés, bien qu'ils aient joué un rôle très important dans le contrôle continu de la France sur les anciennes colonies. Les atrocités commises sous l'égide de la culture et de la civilisation européennes ont été soigneusement documentées au cours des nombreux siècles où l'Europe a gouverné le monde, imposant son ordre de patriarcat misogyne, d'esclavage et de racisme, de colonialisme, d'intolérance religieuse, de répression de la pensée et de destruction de l'environnement au service de l'exploitation économique.[3].
Mise en œuvre des politiques de décolonisation de la France
Dès le début de la présidence du général Charles de Gaulle en 1958, il est devenu évident qu'il pensait que la France n'avait rien à gagner à accorder l'indépendance à ses colonies en Afrique et ailleurs. Le continent africain constitue un fournisseur indispensable de ressources naturelles pour les industries manufacturières en France. Au début des années 1980, les importations de minéraux critiques d'Afrique vers la France se répartissaient comme suit : Uranium 100 % (Gabon et Niger), 90 % de bauxite (Guinée), 76 % de manganèse (Gabon et Afrique du Sud), 59 % de cobalt (Zaïre, Zambie), 57 % de cuivre (Zaïre et Zambie), Phosphate 56 % (Maroc et Togo). Par ailleurs, 70 % de l'essence est extraite dans le monde par Total en Angola, au Cameroun, au Congo et au Gabon. Il n'est donc pas étonnant que le président de Gaulle ait choisi comme principal conseiller pour les affaires africaines une personne qui ne s'est pas abstenue de commettre des assassinats pour promouvoir les intérêts économiques et politiques de la France. L'homme chargé d'assurer la domination continue de la France sur l'avenir de ses anciennes colonies était Jacques Foccart. Sous sa supervision directe, on estime que la France, de la manière la plus brutale et la plus inhumaine, a été directement responsable de l'assassinat de sept dirigeants sur un total de seize. La principale préoccupation de Foccart était d'assurer des ressources pour les sociétés transnationales françaises. Il a développé des contacts personnels avec tous les présidents africains des anciennes colonies françaises. Il a su manipuler quelques-uns d'entre eux – comme les présidents du Gabon et de la Côte d'Ivoire – pour servir d'intermédiaires avec leurs collègues présidentiels dans l'intérêt de la France. Celle-ci est devenue connue sous le nom de Françafrique, qui est définie comme la sphère d'influence de la France sur ses anciennes colonies d'Afrique subsaharienne. De cette manière, la Françafrique est devenue un instrument dans la mafia des affaires française et son exploitation des ressources naturelles de l'Afrique. Pendant près de 40 ans, jusqu'à sa mort en 1997, Jacques Foccart a eu une influence directe sur la politique de la France dans ses territoires africains. Son impact se fait encore sentir aujourd'hui.
En examinant l'approche de la France pour rester au pouvoir, nous pouvons détecter plusieurs procédures qui se chevauchent parmi les mesures privilégiées par Foccart pour assurer son leadership. La première serait d'influencer le choix du chef de l'État et des individus aux postes clés du gouvernement.[4]. Si la France ne parvenait pas à obtenir le soutien populaire pour son choix de leadership, elle avait recours à un contre-plan, consistant souvent en un complot visant à éliminer le dirigeant national concerné. Un tel complot était exécuté dans le plus grand secret et de préférence présenté comme résultat de conflits locaux, comme ce fut le cas lorsque Thomas Sankara du Burkina Faso a été tué par son « ami » et compagnon d'armes, Blaise Campaoré, en 1987. Dans quelques cas, Focccart n'a pas réussi à obtenir l'approbation présidentielle pour ses plans visant à éliminer un président déloyal. C'est ce qui s'est passé avec le président Touré en Guinée après qu'il ait demandé à la population guinéenne si elle souhaitait conclure un accord de coopération avec la France. Le résultat du référendum a été un rejet clair de la proposition. Touré développa alors un système monétaire national. Foccart a d'abord conseillé au président de Gaulle de le tuer, mais de Gaulle a eu une autre idée, ce fût de mettre le pays à genoux. La France a imprimé des millions de faux billets du jour au lendemain et en a inondé la Guinée.
L'impact a été catastrophique et se fait encore sentir aujourd'hui en Guinée. La réaction de la France a servi d'avertissement aux autres pays en quête de souveraineté nationale. Sékou Touré jouissait d'une reconnaissance positive parmi les dirigeants africains. Le président du Togo, Sylvanus Olympio, l'a désigné comme l'un de ses principaux conseillers. Olympio n'a pas vécu assez longtemps pour le regretter. Il a été tué et éliminé devant l'ambassade des États-Unis à Lomé.
Accords de coopération et de défense avec les anciennes colonies africaines
Avant d'obtenir l'indépendance, Foccart exigeait que tous les pays signent un accord de coopération couvrant les questions culturelles, économiques et de défense. Au début de 1957, la France conçoit la création d'une organisation qui assurerait la gouvernance française des régions africaines. Le rêve d'établir un Sahara français a subi un coup final avec l'issue de la guerre d'Algérie en 1962, qui a conduit à l'indépendance de l'Algérie.
Sur la base des expériences de l'Algérie et de la Guinée, la France n'accorderait son indépendance qu'après avoir signé des accords de coopération et de défense garantissant un accès continu aux ressources naturelles essentielles. Lors de l'indépendance dans les années 1960, la France a conclu des accords de défense et de coopération avec 23 anciennes colonies. La formation des armées nationales a permis à la France de réduire sa présence militaire de 30 000 soldats dans les années 1960 à 15 000 dans les années 1980. De 1945 à 2005, la France a mené plus de 130 interventions militaires en Afrique, la plupart dans ses anciennes colonies. Depuis l'indépendance de ses colonies dans les années 1960, la France est intervenue militairement plus de 50 fois sur le continent.
La puissance terrorisatrice de la France
Tout dirigeant africain qui s'est montré plus intéressé par le développement de son pays plutôt que par le soutien aux politiques néocoloniales de la France a commis une grave erreur et s'est placé dans la ligne de mire des programmes d'élimination de Foccart. Il ne fait guère de doute que le succès de la stratégie Foccart repose sur la peur et la terreur. Foccart avait un pouvoir énorme et exécutait parfois des décisions sans demander l'approbation présidentielle préalable, comme dans le cas de Mamadou Dia, le chef du premier gouvernement indépendant au Sénégal. La France pensait qu'il était plus intéressé par le développement des zones rurales et le renforcement de la coopération du Sénégal avec d'autres pays africains. Le président français de la Chambre de commerce de Dakar a conseillé à Mamadou Dia de limiter tous ses discours sur le socialisme africain aux masses rurales appauvries et de céder les zones les plus rentables au secteur privé géré par les entreprises françaises. D'accord avec le président Senghor, Mamadou Dia a été accusé d'un coup d'État. Pour contrer toute résistance de Mamadou Dia, Foccart alerte les parachutistes français sur les bases sénégalaises. Des mesures similaires ont été prises au Gabon lorsque l'armée a tenté de renverser le président Mba.
Foccart a fait intervenir l'armée française parce que le président Mba était loyal aux intérêts de la France. En 1963, il fait tuer le président togolais Sylvanus Olympio. Tout en plaidant pour des liens plus forts avec le monde anglophone, en particulier avec le Royaume-Uni, les États-Unis et le Nigeria, Olympio a fait plusieurs efforts pour renforcer les forces anticoloniales entre les pays africains. En tant que Premier ministre du Togo, il a été une épine dans le pied des Français lorsqu'il a nommé Sékou Touré, de Guinée, conseiller spécial de son gouvernement. Foccart a bloqué la grâce du président Pompidou à l'égard du chef de l'opposition camerounaise Ernest Ouandié, condamné à mort et exécuté en 1971. En 1987, Foccart a orchestré l'assassinat de Thomas Sankara, le président populaire du Burkina Faso. La décision de le faire tuer aurait été prise lors de la visite du président Mitterrand en 1986. Lors d'un dîner officiel, Sankara a critiqué la France pour sa collaboration avec l'Afrique du Sud de l'apartheid. Son discours est devenu le dernier clou dans son cercueil lorsque les services de renseignement français, en collaboration avec la CIA, ont décidé de se débarrasser de Sankara. En 1994, Foccart organise la réhabilitation de Mobutu, qui, depuis l'assassinat de Patrice Lumumba, avait maintenu le Congo dans une pauvreté abjecte alors que sa richesse personnelle équivalait à plusieurs décennies d'aide financière à son pays.
On espérait que la néo-colonisation de ses anciens territoires africains aurait pris fin à la mort de Foccart en 1997. Mais cela n'a pas été le cas. La France a continué ses crimes contre les intérêts et le bien-être de populations entières de ses anciennes colonies. Sa dernière intervention militaire a eu lieu en Côte d'Ivoire en 2011, lorsque l'armée a ouvert la voie au candidat à la présidence française.
CFA : L'arme invisible
L'héritage du général de Gaulle pèse lourdement sur les efforts de la France pour adapter ses procédures de décolonisation aux évolutions de l'environnement politique. Heureusement pour la France, elle dispose encore d'un atout puissant, à savoir celui du CFA - Communauté Financière Africaine. De plus, cette carte est pratiquement impossible à tracer pour ses utilisateurs et ne laisse aucun lien entre ses victimes et la cause de leur misère. Le CFA s'est avéré être une arme aussi efficace que toutes les tentatives précédentes de contrôle des pays d'Afrique de l'Ouest et centrale. Par conséquent, la monnaie CFA a été ciblée par les dirigeants nationaux et les économistes panafricains. La question de la monnaie nationale a également fait son entrée dans la récente campagne présidentielle d'Ousmane Sonko du parti Pastef. Initialement, le CFA a été promu sous le slogan de promouvoir la stabilité économique et sociale dans les anciennes colonies, alors que la réalité est que le CFA continue de maintenir ces pays dans une pauvreté servile et sans aucun moyen disponible pour le développement des industries locales, laissant tous les bénéfices à l'État français et à ses entreprises privées, telles que Bolloré, Total, Areva, Bouygues, Auchan et bien d'autres. Un examen mondial des économies suggère que pratiquement aucun pays n'a progressé économiquement avec son système monétaire contrôlé par une puissance étrangère. C'est le cas du CFA mis en place par le ministre français des Finances en décembre 1945 pour renforcer la faiblesse du franc d'après-guerre. Contrairement à la réalité, la France a introduit le CFA avec la raison de sa garantie en l'arrimant au franc français. Même les experts tiennent pour acquis l'idée que les deux banques centrales CFA de Dakar et de Yaonde émettent le franc CFA et bénéficient d'une « garantie illimitée » du Trésor français. Dans une publication récente, un économiste sénégalais bien connu affirme que cette « soi-disant « garantie » est un mythe commode qui légitime l'ingérence continue du gouvernement français dans les affaires économiques et monétaires des pays africains dans l'ère postindépendance[5] ».
L'accord monétaire avec ses anciens territoires africains permet à la France de contrôler toutes les importations et exportations. Cet accord donne à la France le contrôle total des économies de ses anciennes colonies. Les bénéficiaires de ce système sont, en premier lieu, les entreprises françaises. Les réserves de devises étrangères appartenant aux pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre sont détenues à la Banque de France. La quantité de principe détenue par ces pays était estimée à 36,5 tonnes en 2017[6]. Les prêts obtenus en CFA pour financer des projets, comme le développement d'infrastructures, favorisent les multinationales françaises opérant sur le continent au détriment du développement des entreprises locales.
Le gouvernement français est représenté dans les conseils d'administration des deux banques centrales CFA pour l'Afrique de l'Ouest et centrale avec un droit de veto, ce qui permet à la France d'utiliser la monnaie CFA comme une arme. Cela se fait en instaurant un embargo financier : restreindre l'accès du gouvernement dissident à ses comptes bancaires à la banque centrale ou arrêter le refinancement du système bancaire national et des opérations financières avec le monde extérieur. La France a utilisé ce pouvoir efficacement pendant la guerre civile en Côte d'Ivoire, lorsque le président Gbagbo a été chassé du pouvoir. Le Trésor français a empêché la Côte d'Ivoire d'utiliser le compte d'opérations.
Lorsque cela n'a pas suffi à empêcher le président Gbagbo de faire avancer les plans de développement d'une monnaie nationale, la France est intervenue militairement pour placer le candidat préféré de la France à la tête du pouvoir. L'armée française a fait arrêter le président Laurent Gbagbo en avril 2011, puis l'a traduit devant la Cour pénale internationale de La Haye en 2011. Gbagbo était devenu trop proche du colonel Kadhafi de Libye, notamment avec les projets de développement d'un système monétaire alternatif au CFA. À la demande de la France, les forces de l'OTAN ont fait tuer le président Kadhafi moins de six mois plus tard, en octobre 2011. La France a éliminé deux menaces importantes qui pourraient entraver son utilisation continue de la monnaie CFA, maintenant ainsi la domination néocoloniale des pays d'Afrique de l'Ouest et centrale. Plus récemment, la France a utilisé le potentiel militaire de la monnaie CFA au début de l'année 2022 avec le gouvernement militaire du Mali.
Le développement humain dans les anciennes colonies françaises
Il faut s'attendre à ce que les accords de coopération avec un pays industriel européen avancé comme la France ait eu une incidence positive substantielle sur tout pays partenaire africain. Plus de 60 ans de tutelle française et de contrôle néocolonial continu auraient dû avoir un impact positif sur les pays partenaires, les faisant arriver à un niveau de développement humain plus élevé que les autres pays africains sans un tel accord.
Cependant, un coup d'œil aux statistiques du rapport sur l'indice de développement humain préparé par les Nations Unies montre que c'est loin d'être le cas. Pendant des années, l'ONU a appliqué une mesure sommaire du développement humain. L'indice de développement humain a été créé pour souligner que les personnes et leurs capacités devraient être le critère ultime d'évaluation du développement d'un pays, et non pas seulement la croissance économique. Le dernier classement publié en 2024 montre que les pays sur lesquels se concentre cet essai se classent parmi les plus pauvres du monde.
Alors que la France occupe la 28e place, le Niger, qui satisfait les besoins de la France en uranium, est classé 189e, à seulement quatre places de la dernière place occupée par la Somalie, qui connaît des années de guerre civile. Le Gabon, qui est à la base des plus grandes entreprises d'exploration pétrolière de France, occupe un nombre modeste, 124, tandis que le Mali et le Burkina Faso se classent respectivement 188e et 185e. Le Sénégal, qui a connu une période de relative stabilité depuis son accession à l'indépendance, n'est classé qu'à la 169e place.
Il est ironique et tragique que la France, qui se vante d'être à l'origine de la revendication d'un monde meilleur et plus égalitaire par ses actes d'activités néocoloniales, ait contribué à la pauvreté généralisée et à l'aggravation des inégalités mondiales.
Que serait l'Afrique aujourd'hui sans la France ?
Il vaut la peine de spéculer sur la façon dont le développement aurait pu progresser et apporter du bien-être aux populations d'Afrique de l'Ouest si la France n'avait pas interféré avec les véritables intérêts nationaux de ces anciennes colonies. Une question similaire pourrait être posée partout où une puissance coloniale a imposé sa volonté. Que serait-il arrivé à la RDC, anciennement le Congo, si Lumumba n'avait pas été tué par les Belges en connivence avec la CIA en 1961, quelques mois seulement après l'indépendance ? Quel cours l'histoire aurait-elle pu prendre si Mamadou Dia, au Sénégal, avait pu poursuivre son œuvre, et comment le Burkina Faso aurait-il pu se développer si Thomas Sankara n'avait pas été éliminé en 1987 ? Bien que la France se soit immiscée dans les intérêts nationaux de ces chefs d'État et les aspirations de leurs populations respectives, leur pensée et leurs actions ont effectivement influencé les générations futures de dirigeants.
Soixante ans se sont écoulés depuis que les idées politiques du premier Premier ministre du Sénégal, Mamadou Dia, l'ont amené sur une trajectoire de collision avec son président, Senghor, et la France. Sous l'influence de la pensée politique de Mamadou Dia, le capitaine Thomas Sankara devient président du Burkina Faso en 1983. Dia et Sankara ont grandement influencé les dirigeants actuels des quatre pays que sont le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Sénégal. Ces dirigeants expriment des relations plus étroites avec les cultures africaines qu'avec celle de la France gréco-romaine de Senghor. En tant que tels, ce sont des militants anticolonialistes. Tout comme Dia et Sankara ont recherché l'amitié et l'alliance avec le bloc soviétique et la Chine, les quatre pays cherchent à développer de nouveaux partenariats avec les gouvernements pour les aider à se libérer du piège de la France.
Compte tenu de ce contexte, il semble raisonnable de conclure que le développement souverain en Afrique de l'Ouest et du Centre a été stoppé pendant au moins un demi-siècle. Supposons que les pensées politiques de Mamadou Dia et de Sankara aient eu la chance de se développer et d'être mises en œuvre. Dans ce cas, on peut conclure sans risque de se tromper que bien des tragédies, comme en témoignent les taux élevés de mortalité infantile et maternelle ainsi que le pourcentage élevé de jeunes fuyant vers l'Europe, auraient été évitées. Les pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre auraient pu jouir d'un état de bien-être semblable à celui connu dans les pays européens.
Il est donc grand temps que les trois pays de l'ASS et le Sénégal, avec d'autres pays africains, redéfinissent leurs relations avec la France.
France - Dégagez !
Un mouvement populaire fondé par Guy Marius Sagna a contribué à sensibiliser le peuple sénégalais aux problèmes liés à sa dépendance continue vis-à-vis de la France. Sagna a fondé en 2017 un mouvement populaire nommé FRAPP.[7] Ce mouvement s'est rapidement étendu à l'ensemble du pays. Guy Marius Sagna a su mobiliser des centaines de milliers de sympathisants, en particulier des jeunes, sous le slogan « France, dégage ». Il ne fait guère de doute qu'il a contribué à fertiliser le terrain pour la victoire du Pastef d'Ousmane Sonko. Son mouvement a alimenté les promesses de campagne de Sonko d'une monnaie nationale et a probablement également contribué à renforcer le soutien aux changements de régime dans les trois pays de l'ASS. FRAPP a exigé la révision des codes miniers et des contrats avec les entreprises transnationales étrangères. Depuis la création de FRAPP, son fondateur, Guy Marius Sagna, a passé un temps disproportionné en prison sur ordre de l'ancien président Macky Sall. Aujourd'hui, il est membre de l'Assemblée nationale du Sénégal, représentant Pastef, le parti au pouvoir. Comme le nom du mouvement populaire de Sagna le suggère, la France n'est pas la seule à être visée. Il se concentre sur l'autonomie politique et le développement économique de l'Afrique et, en tant que tel, son mouvement est un véritable mouvement panafricain qui va au-delà du pays d'origine. Les slogans de FRAPP ont également résonné parmi les jeunes des trois pays de l'ASS. Par conséquent, les gouvernements militaires bénéficient d'un soutien populaire pour leurs programmes d'autonomie et de souveraineté.
La blessure de la décolonisation
Cet essai montre que le développement n'est pas encore arrivé dans les anciennes colonies françaises d'Afrique. Nous avons documenté une ligne directe entre le président guinéen Sékou Touré et le chef du premier gouvernement indépendant du Sénégal, Mamadou Dia, en passant par Thomas Sankara, jusqu'à la politique panafricaine d'Ousmane Sonko en solidarité avec les trois pays ayant formé l'Alliance des États du Sahel. Ce que ces dirigeants et d'autres avaient en commun, c'était leur souhait de promouvoir le bien-être des populations africaines en collaborant avec d'autres pays africains en partenariat avec cette partie de la communauté internationale, qui respecte le droit souverain de l'Afrique au développement national. De tels droits ne peuvent être exercés que lorsque les forces impériales institutionnalisées par les grandes entreprises transnationales et les organisations financières internationales, telles que la Banque mondiale et le FMI, ont été brisées.
En tant que seule ancienne puissance coloniale européenne, la France a d'énormes difficultés à aider ses anciennes colonies à obtenir leur souveraineté. Malgré sa devise nationale « Liberté, égalité, fraternité », les inégalités ont considérablement augmenté dans ses anciennes possessions en Afrique de l'Ouest et centrale, tant en termes de comparaison avec les pays développés qu'à l'intérieur des pays. Le combattant américain contre l'inégalité raciale, Malcolm X, a décrit l'impact de l'esclavage comme une blessure qui ne peut pas être guérie parce que « le couteau est toujours dans notre dos."[8]. La métaphore de l'esclavage de Malcolm X s'applique tout aussi bien aux victimes de la colonisation. Pour réparer le mal causé, le couteau doit être retiré et la plaie doit être cicatrisée. Cela s'est avéré impossible pour la France en raison de son manque de volonté politique et de l'influence des entreprises transnationales. Le système d'asservissement du passé a trouvé de nouvelles formes d'exploitation sous le patronage du capitalisme néolibéral commercialisé auprès des pays « indépendants » comme une démocratie enveloppée dans l'habit des droits de l'homme.
Le système capitaliste reste plus que jamais dépendant de l'exploitation du monde. Supposons que l'Afrique puisse exiger un prix équitable des ressources ; Le système implose. L'inégalité mondiale néocoloniale est une condition préalable au maintien du niveau de vie de l'Occident. Par conséquent, le capitalisme néolibéral n'accordera jamais la liberté aux nations africaines car cela entraînerait une perte de profit. La liberté, l'égalité et la justice fraternelle ne seront jamais données à l'Afrique puisque la richesse et le bien-être de l'Europe et de l'Occident dépendent de l'appauvrissement continu des masses africaines.
La seule solution est donc de faire comme les quatre pays d'Afrique de l'Ouest : exiger que la France se retire et coupe toutes les conditions à Paris, ce qui bloquerait leur développement souverain. Ces quatre pays ne sont pas seulement menacés par le bloc des pays occidentaux, mais aussi par leur jeune électorat. Nous pensons que la période électorale de cinq ans ne suffira pas à remplacer les structures coloniales établies au cours du siècle dernier, y compris plus de 60 ans de gouvernance néocoloniale, renforçant la dépendance vis-à-vis de la France et de l'Occident. Des mesures doivent être prises pour permettre aux pays africains de développer des structures économiques et politiques qui soutiennent des pays et des administrations souverains, mettant ainsi fin aux injustices commises depuis le début de l'esclavage. Le monde ne s'améliorera pas tout seul.
Kristian Laubjerg a passé la majeure partie de sa vie professionnelle dans le domaine du développement, d'abord pour l'Agence danoise de développement, puis pour l'UNICEF. En 2008, il a créé la première association de soins à domicile au Sénégal - Keur Baax -, qui fournit des soins aux personnes en perte d'autonomie. Il a obtenu un doctorat en psychologie sociale à l'Université de Copenhague en collaboration avec les Universités de Glasgow et de Dar es Salaam.
[1] Déclaration attribuée au président gabonais Oumar Bongo Ondimba dans une interview accordée à Antoine Glaser (citée from AfricaFrance, Quand les dirigeants africains deviennent les maîtres du jeu. Fayard 2014.).
[2] Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique et la fraternité.
[3] Pierre Vespirini : Que faire du passé. Article publié par New Left Review, n° 146 (2024)
[4] Fanny Pigeaud, Ndongo Samba Sylla: De la Démocratie en Françafrique. Une Histoire de l’Impérialisme électoral, La Découverte, 2024,
[5] Enjeux contemporains du commerce africain et du financement du commerce, CIAT Volume 8 • Numéro 1, décembre 2023
6 La « garantie » française de la convertibilité du franc CFA : aspects politiques et économiques d'un mythe, par Ndongo Samba Sylla.
7. Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla : la dernière monnaie coloniale de l'Afrique. L'histoire du franc CFA, 2020
[7] Le front révolutionnaire pour un panafricanisme populaire et anti-impérialiste.
[8] Le couteau est toujours dans notre dos : le lavage des réparations et les limites des campagnes de justice réparatrice par Kehinde Andrews, publié dans Développent and Change, 16 août 2024.