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23 novembre 2024
Développement
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
VIATIQUE POUR LE NOUVEAU DG DU CNRA
EXCLUSIF SENEPLUS - Des sanctions arbitraires à l'opacité dans la gestion des fréquences, les défis sont multiples. Il s’agit de faire du régulateur une autorité véritablement indépendante, plus collaborative que répressive
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 10/10/2024
Du Haut Conseil de la Radio et de la Télévision (HCRT) en 1991 au Haut Conseil de l’Audiovisuel en 1998, puis au Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel (CNRA) en 2006, la régulation de l’audiovisuel au Sénégal a connu des mutations considérables prenant en compte à la fois les évolutions technologiques du secteur et les demandes constantes de la société sénégalaise pour plus de démocratie, d’équité et de participation.
Aujourd’hui une nouvelle évolution s’impose : le CNRA est en effet dépassé aussi bien par l’évolution politique du pays et les exigences de la révolution nationale démocratique que par l’évolution technologique du secteur.
Nous proposons ici trois évolutions : celle relative au régime de sanctions, celle concernant la gestion et l’attribution des fréquences et celle requise pour la prise en compte des médias sociaux.
Refonder le régime de sanctions : clarifier la notion de « manquement » et introduire la possibilité de dédommagement
Le Code de la presse dans son chapitre III relatif aux « sanctions applicables à la communication audiovisuelle » prévoit en son Article 210 « qu’en cas de manquement aux obligations prévues par le présent Code », l’organe de régulation peut être amenée à sanctionner une entreprise audiovisuelle.
Cet article indique aussi la démarche graduelle que le CNRA doit s’imposer pour ce faire : d’abord faire « des observations ou une mise en demeure, laquelle mise en demeure sera rendue publique », et ensuite « la suspension d’une partie ou de la totalité d’un programme d’un (1) à trois (3) mois. Puis intervient la réduction de la durée de l’autorisation d’exploitation de la licence de six (6) mois à un (01) an, aggravée d’une sanction pécuniaire de deux (2) à dix millions (10.000.000) francs CFA… ».
Pourtant on s’aperçoit que la notion de « manquement » est en fait laissée à interprétation.
On se souvient qu’au plus fort de la résistance contre le régime APR/Benno du président Macky Sall, le 1er juin 2023, le CNRA avait coupé, péremptoirement il me semble, le signal de Walf TV pour « manquements » à ses obligations « de veiller à sauvegarder la paix et à ne pas diffuser de programmes faisant, notamment, explicitement ou implicitement l’apologie de la violence ».
La coupure a duré 30 jours.
Plus tard le 4 février 2024, les autorités du ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique sont intervenues presqu’en direct d’un plateau spécial sur la situation née du report de la présidentielle du 25 février 2024, pour menacer de couper les signaux des antennes télé et radio du Groupe Walfadjri, si la télévision continuait à retransmettre les réactions et opinions des Sénégalais.
Le PDG du Groupe Walfadjri a dû pratiquement se trainer aux pieds du président de la République Macky Sall pour éviter cette punition et la menace du « retrait définitif de la licence de la radio et de la télévision de son groupe de presse ».
Walfadjiri était puni non pas pour un quelconque manquement professionnel ou déontologique mais pour sa ligne éditoriale contraire aux intérêts du régime politique en place. Walfadjiri n’a eu droit pourtant à aucune compensation financière, le régulateur étant couvert par l’article 27 de la loi de 2004 sur la régulation audiovisuelle,
Comment éviter désormais que le CNRA se fasse le gendarme des intérêts du gouvernement ?
Ne devrait-on pas reformer l’article 27 pour introduire la possibilité de dédommagement quand les sanctions prononcées par le Conseil National de Régulation de l’Audiovisuel sont jugées illégales par le tribunal administratif ?
Jubanti la gestion des fréquences
La gestion des fréquences radio électrique qui relève de l’Agence de Régulation des Télécommunications (ARTP) se fait depuis toujours dans une telle opacité que personne ne sait aujourd’hui avec exactitude la quantité de cette ressource rare non renouvelable qui a été consommée à ce jour, à tort et à travers
En 2015 déjà, il s’agissait de 457 fréquences pour les stations de radio et 31 pour les télévisions.
« J’ai décidé d’auditer toutes les fréquences distribuées par dizaine sans discernement et sans base légale par le passé. Les attributaires devront justifier de leurs conditions d’attribution et de leur éligibilité, du respect de la convention et des cahiers des charges applicables à l’exploitation d’un service audiovisuel. Il ne s’agit pas de répression, mais juste de se conformer à la législation et au niveau cadre que nous impose la télévision numérique terrestre »
Il n’en fit rien bien entendu, posant son coude, là aussi, sur la nécessité de transparence et d’équité.
Le directeur général du CNRA devrait à présent, pour plus de transparence, demander cet audit et demander en outre qu’en lieu et place de l’ARTP, son organisme soit chargé désormais de la gestion et de l’attribution des fréquences comme cela se fait par exemple en Afrique du Sud, en Grande Bretagne et en France notamment.
Le CNRA devrait instituer désormais une procédure d’attribution de fréquences transparente basée sur des appels d’offre public portant régulièrement sur les disponibilités indiquées par le Plan National de Fréquences et dont les résultats sont proclamés en public.
L’évolution technologique du secteur : redéfinir l’audiovisuel
Autre chantier sur lequel nous attirons l’attention du nouveau directeur du CNRA : celui de la prise en compte du secteur numérique.
Depuis l’avènement de l’Internet et particulièrement depuis celui du Web 2.0 qui a permis la participation du grand public à la création de contenus numériques audios et vidéos, la notion même d’audiovisuel a changée. Si bien qu’on peut dire désormais que ce secteur est constitué par tous les supports et contenus de communication basée sur l’image, le son et le texte.
Pourtant loi N°2006-04 du 4 janvier 2006 en vigueur n’entend par audiovisuel que la radio et la télévision classiques et la pratique de régulation ne concerne encore que ces médias traditionnels.
On relève pourtant désormais plus de 300 sites en lignes et une population de 3,05 millions utilisateurs actifs de médias sociaux, utilisateurs et créateurs de contenus réguliers particulièrement sur Facebook, Instagram, YouTube sous forme de Web TV et sur TikTok.
Les diffuseurs de ces contenus n’étant généralement pas des journalistes professionnels, ne se préoccupent pas toujours de vérifier et de recouper l’information.
D’où la déferlante de désinformation, d’intoxication, de manipulation et de diffamation provenant aussi bien de la Toile mondiale que locale dont nous sommes victimes.
On se souvient de cette vidéo publiée sur WhatsApp en mars 2020 pendant le Covid-19 par plusieurs sites en ligne mettant en scène sept enfants d’un quartier de la banlieue dakaroise qui seraient décédés après avoir été vaccinés. L’information s’est révélée avoir été fabriquée de toute pièce.
C’est donc dire que les médias en ligne et les médias sociaux devraient représenter désormais un champ de régulation majeur. Mais comment s’y prendre, face à cet écosystème massif et en constante expansion ?
Le CNRA pourrait établir avec les professionnels du secteur un observatoire spécifique qui suivrait quotidiennement aussi bien les médias en ligne proprement dits et déclarés comme tels qu’un échantillon de médias sociaux (y compris les blogs et les « influenceurs ») de grande diffusion (500 followers ? 1000 ?).
En conclusio,n il s’agit d’opérer une mutation qui ferait du régulateur une autorité véritablement indépendante, plus collaborative que répressive, véritablement démocratique et en phase avec l’environnement technologique.
On pourrait l’appeler Autorité de Régulation de la Communication, de l’Audiovisuel et du Numérique (ARCAN).
FATICK, LE PDCRV TESTE DES FERTILISANTS BIO POUR BOOSTER LA PRODUCTION RIZICOLE
Le Projet de développement des chaînes de valeur riz a mené des expérimentations à Ouyal Sandé. Selon le coordonnateur du projet, les fertilisants bio offrent des rendements comparables à ceux obtenus avec les engrais chimiques.
Ouyal Sandé, 9 oct (APS) – Le Projet de développement des chaînes de valeur riz (PDCRV) a expérimenté sur des parcelles témoins à Ouyal Sandé, dans la commune de Mbéllacadio, des pratiques de fertilisation des sols visant à améliorer la production du riz dans la région de Fatick (centre).
“Dans les différents types d’écologie où nous nous rendons, c’est de vérifier d’abord le comportement du sol sans fertilisant et son comportement en associant différents types de fertilisants. On essaie également de mixer les fertilisants, soit en bio, soit en minéraux, en les associant de manière chimique”, a expliqué le coordonnateur du PDCRV, Waly Diouf.
Il s’exprimait lors d’une visite dans les champs rizicoles de Ouyal Sandé dans le cadre de la mise en œuvre des activités du PDCVR.
Il indique qu’il a été constaté que l’utilisation des fertilisants bio donne quasiment ‘’les mêmes rendements’’ que lorsqu’on y associe les engrais NPK. Il précise que cette pratique permet ainsi de réaliser des économies par rapport à l’utilisation des engrais chimiques.
Waly Diouf a effectué son déplacement dans la région de Fatick en compagnie du directeur général de l’Institut national de pédologie (INP).
La délégation s’est rendue à Mbissel, Dioffior et Ouyal Sandé, où elle a visité des parcelles de démonstration sur des pratiques de fertilisation des sols visant à améliorer les rendements en riz dans les régions d’intervention du projet.
“Cette mission permet surtout de rencontrer les producteurs pour s’enquérir de la contribution de la collaboration PDCVR-INP dans la performance de leurs activités liées à la riziculture et aussi de renforcer le rendement pour le système pluvial et l’arrosage”, a souligné Waly Diouf.
“Nous avons des écologies fortement affectées par le sel et d’autres un peu moins affectées. Des écologies qui ont été abandonnées depuis très longtemps. Mais, l’idée est de fortifier toute la chaîne de valeur en jouant sur les semences, le riz et la qualité de la terre”, a-t-il fait savoir.
Alfred Kouly Tine, le directeur général de l’Institut national de pédologie, a annoncé qu’un “document de capitalisation sur deux ans sera [élaboré] pour voir, si avec les techniques (…), il y a eu une évolution sur le plan des rendements”.
“Le projet intervient au niveau de trois sites dans la région de Fatick (…). Des problèmes de salinisation des terres ont été notés à Mbissel. Donc, ce projet va nous permettre de passer à l’étape de la valorisation”, a-t-il dit.
A Ouyal Sandé, la vallée a une bonne rétention d’eau qui peut rester jusqu’au mois de janvier. “Cela permet de développer la riziculture, et le rôle de l’INP est de voir comment gérer cette technologie et comment améliorer les sols en se basant sur la cartographie”, a-t-il ajouté.
Le directeur général de l’Institut national de pédologie a indiqué que les résultats obtenus l’année dernière ont donné satisfaction et seront matérialisés sur un document technique avec ceux obtenus cette année.
À L'ÉPREUVE DU FMI
Alors que Diomaye Faye réaffirme son engagement envers le FMI, des voix s'élèvent pour questionner la pertinence de cette collaboration. Comment s'affranchir de ces institutions de Bretton Woods ?
Les institutions de Bretton Woods, notamment le FMI, trônent toujours manifestement sur l'économie sénégalaise. Et ce, malgré l'arrivée au pouvoir d'un régime qui promeut la souveraineté sous toutes ses formes.
« Je salue l’esprit collaboratif du FMI, à la suite de la divulgation des résultats provisoires de l’audit des finances publiques du Sénégal sur la gestion 2012-2024 », s'est réjoui le président Bassirou Diomaye Faye tout en réaffirmant son engagement à faire du Sénégal un partenaire sûr et fiable.
En effet, ces propos du chef de l'Etat font suite à la réaction de la porte-parole du FMI, Julie Kozack qui assure aux autorités sénégalaises le soutien de l’institution financière suite à la conférence de presse du Premier ministre Ousmane Sonko sur la situation délétère de l'économie sénégalaise.
« Les autorités ont partagé les résultats de l’audit avec notre équipe. Nous travaillerons étroitement avec elles dans les prochaines semaines pour évaluer l’impact macroéconomique et définir les prochaines étapes », renseigne-t-elle. Mais cette promesse d'assistance du FMI pouvait être une bonne nouvelle pour le Sénégal si les tenants du régime n'avaient pas un regard critique sur ces institutions internationales à commencer par le Premier ministre Ousmane Sonko qui a toujours critiqué l'influence des partenaires comme le FMI sur l'économie sénégalaise. Et il n'est pas le seul.
Le député anticapitaliste Guy Marius Sagna a beaucoup par le passé déversé sa bile sur le FMI. A l'épreuve du pouvoir, le tandem Diomaye-Sonko ne semble pas avoir assez de marge de manœuvre pour ramer à contre-courant du FMI. Et la prépondérance de cette institution financière reste toujours à l'ordre du jour. Les avis de ce partenaire du Sénégal comptent visiblement.
Toutefois, le nouveau régime peut-il s'affranchir du FMI malgré les grandes velléités d'indépendance économique ? Et est-ce que ces institutions sont nuisibles pour l'économie sénégalaise ? Pour l'économiste Demba Moussa Dembélé, la réponse est affirmative. L'organisateur des « samedis de l'économie » trouve que la mission assignée à ces institutions est de renforcer la domination des principaux centres du système, Etats-Unis, Europe, entre autres, sur l’économie mondiale et le système financier international. À l'en croire, il n’a échappé à personne que depuis leur création il y a 80 ans, ces deux institutions sont dirigées respectivement par un citoyen américain et un citoyen européen. « Malgré les énormes transformations intervenues dans l’économie mondiale depuis 1944 », fustige l'économiste.
Abondant dans le même sens, le secrétariat permanent du Réseau Alternatif sur l'Afrique (RASA) estime que le Sénégal est à la croisée des chemins par rapport à ces institutions. « Soit on continue avec le FMI et la Banque Mondiale, soit on se déconnecte progressivement de ces logiques », soutient Dr Cheikh Guèye. Et le fait que, d'après lui, les nouvelles autorités aient la volonté de dire la vérité aux sénégalais, c'est déjà un pas vers la souveraineté. « Mais globalement, le Sénégal n'est pas encore sorti du schéma de la petite économie ouverte, dépendante du financement international, et très peu autonome », constate le prospectiviste.
« J'espère qu'avec le nouveau référentiel des politiques publiques qu'on va prendre comme indicateur, la souveraineté dans les différents domaines...»
Ainsi, en tant que promoteur d'une nouvelle alternative pour l'Afrique, il se veut clair sur les orientations du nouveau régime et du « Projet ». « J'espère que les indicateurs par lesquels nous allons faire progresser notre pays seront définis par nous-mêmes et pour nous-mêmes », recommande Dr Cheikh Guèye avant d'ajouter : « J'espère qu'avec le nouveau référentiel des politiques publiques, on va prendre comme indicateur la souveraineté dans les différents domaines.
Poursuivant toujours son argutie, il indique toutefois que ce chemin de la souveraineté vis-à-vis du FMI ne sera pas un chemin facile ni rapide », déclare-t-il avec véhémence. C'est le seul chemin du vrai progrès. « Le FMI et la Banque mondiale, on doit continuer à travailler avec eux pour qu'on ne travaille plus avec eux les prochaines années », suggère le chercheur.
par Ousmane Biram Sane
LES PRIX DES OBLIGATIONS DU SÉNÉGAL VONT REMONTER BIENTÔT
Si les boursicoteurs jouent la spéculation sur le papier sénégalais il n’y a pas à s’alarmer mais plutôt à le considérer comme une reconnaissance internationale et un défi pour nos ministères en charge de l’économie et des finances
Parler de chute des obligations du Sénégal à la suite de la sortie du Premier ministre Ousmane Sonkoest un bon signal par rapport à la signature du Sénégal sur les marchés financiers contrairement à l’opinion apparue dans plusieurs organes de presse ! Nous allons le démontrer.
Premièrement, quand un résumé de la situation financière du Sénégal fait par son chef de gouvernement entouré de quelques ministres-clés fait réagir les marchés financiers internationaux cela est un point positif pour notre pays. Pourquoi ? Parce que depuis de longues années nos économies étaient faiblement connectées au marché financier international et jusqu’à récemment ce sont les agences de notation qui jouent l’interface entre les investisseurs et nous. Alors si les investisseurs réagissent à la sortie du gouvernement sur les finances publiques cela crédite la thèse que la parole du Premier Ministre Ousmane Sonko est très suivie dans le monde entier et qu’il bénéficie de la confiance des investisseurs ! Car quand il dit « ça ne va pas chez moi », les investisseurs le croient et s’ajustent aussitôt en baissant le prix du titre de créance qu’ils détiennent ! A contrario, le jour où il affirmera que tout va bien, une réaction positive s’en suivrait. L’enseignement à tirer à ce niveau est que la prochaine sortie du PM le 7 octobre fera forcément réagir les marchés financiers en mode : position vendeur – conservateur- ou acheteur de titres d’obligations du Sénégal.
Deuxièmement, le Premier Ministre a le soutien implicite du FMI. En effet, pour les initiés qui comprennent la relation risque-rendement dans les produits obligataires qui sont fondamentalement des produits de taux et non des produits de plus-value comme les actions, la confirmation par le Fonds monétaire que le Sénégal est classé dans la catégorie « pays à risque de surendettement modéré » anéantit l’hyberbole « chute des obligations du Sénégal ! ». Pourquoi ? Parce qu’une obligation c’est une dette remboursable donc on ne perd pas en valeur nominale, si vous prêtez un million à l’Etat du Sénégal d’ici 2029, à l’échéance en 2029 l’Etat vous rendra votre million pile pour parler en langage simple ! Donc si le Sénégal est encore un Etat pas surendetté donc solvable à terme, les détenteurs du papier sénégalais n’ont aucune crainte quant à la bonne fin de leurs créances ! En plus s’ils ont l’opinion pacifiante du FMI c’est totalement rassurant car le FMI peut être considéré comme la première agence de notation au monde puis viennent les autres S&P, MOODY’S, …sans oublier l’africaine BLOOMFIELD.
Troisièmement, last but not least, les obligations du Sénégal vont reprendre l’ascenseur parce que, et ne l’oublions pas, les obligations sont des produits d’épargne à long terme. Cela est d’autant plus vrai pour les obligations d’Etat dont la crédibilité se joue sur deux critères essentiels : une politique macroéconomique vertueuse de l’émetteur-Etat et la qualité des dirigeants. Arrêtons-nous sur ce dernier aspect à savoir la qualité des dirigeants. Le Sénégal est dirigé depuis le 24 mars 2024 par des cadres qui ont comme atouts principaux : leur jeunesse, courage, franc-parler, probité et leur amour illimité pour le pays. Ce sont des dirigeants qui ont promis un don de soi et qui plus est, parlent un langage de vérité aux populations et aux partenaires internationaux y compris les investisseurs. Cette option de transparence va rassurer les marchés financiers et contribuera à la remontée du prix des obligations du Sénégal pour les faire coter au pair si elles s’en étaient trop écartées ! Pourquoi cette équipe dirigeante rassurerait les investisseurs ? Parce qu’autour du PM se trouvent de brillants sénégalais experts respectés dans leurs domaines respectifs. Prenons juste deux ou trois d’entre eux : Abdourahmane SARR ministre en charge de l’économie, est un ancien fonctionnaire du FMI donc il connaît cette maison. A titre d’anecdote, c’est en 2011 si mes souvenirs sont bons, que j’ai fait la connaissance de A. SARR, alors fonctionnaire du FMI à Lomé au Togo. Lors d’un bref échange, il me fît la confidence qu’il comptait démissionner du FMI ! Tourner le dos au FMI, quelle audace, quelle ambition me disais-je ! Nous voilà vivre la suite de sa belle histoire ! Quant à Monsieur Al Amine LO, il est le Directeur National sortant de l’Agence nationale de la BCEAO. Je l’ai connu comme étant un pragmatique. En 2022 nous avions travaillé ensemble sur la question lancinante du financement des PME avec le Comité National de Pilotage du Dispositif PME (CNP-PME, ex-CISAE (Comité d’Identification des Structures d’Appui et d’Encadrement) et le projet « Accès des PME au financement » de la Coopération allemande à travers la GIZ. J’ai su apprécier tout l’engagement de notre banque centrale pour la cause de la promotion du financement des Micro Petites et Moyennes Entreprises en Afrique de l’Ouest en général et au Sénégal en particulier. J’aurai pu en dire autant pour Abdourahmane DIOUF le ministre en charge de l’enseignement supérieur dont le passage à la direction générale de la SONES a redonné de la crédibilité à la réforme du secteur de l’eau notamment s’agissant des relations SONES-SDE. Quant au ministre de la justice, M. Ousmane DIAGNE les sénégalais sont unanimes sur ses compétences et sa crédibilité ce qui renforce la confiance des milieux d’affaires.
En somme et pour conclure, retenons que, si les boursicoteurs jouent la spéculation sur le papier sénégalais il n’y a pas à s’alarmer mais plutôt à le considérer comme une reconnaissance internationale et un défi pour nos ministères en charge de l’économie et des finances.
D’ailleurs, il est de l’avantage du Sénégal que les marchés financiers nous suivent de près au point qu’une sortie de presse de nos autorités soit aussitôt interprétée par les places financières internationales prêteuses ! Un tel arrimage du discours et des actes de nos dirigeants aux marchés financiers prouvent que nous ne sommes pas seuls et que le monde s’intéresse à nous dans une perspective de coopération franche, sincère et équilibrée.
A cet égard, le 08 octobre au lendemain de la présentation de la Stratégie Nationale de développement 2025-2029, la réaction des places financières prêteuses du Sénégal sera intéressante à suivre. En effet, en cas de confiance au Président de la République et à son programme conduit par son Premier Ministre, elles afficheront la remontée ou tout au moins la stabilité ! Alors les paris sont lancés !
En attendant, en tout état de cause et pour revenir aux fondamentaux retenons que, le crédit repose sur la confiance et la confiance provient de l’homme ! De ce point de vue, l’équipe d’argentier en place avec le nouveau régime, démarre avec un capital-confiance confortable enraciné dans le Jub Jubal Jubanti et apte à attirer des capitaux à la fois nationaux et étrangers pour développer le Sénégal.
Ousmane Biram Sane est économiste-financier, consultant.
par Cheikh Cissé
LE GRAND BLUFF DU GOUVERNEMENT FAYE
La subtilité du mensonge gouvernemental sur la question de la dette et du déficit se trouve dans la période visée et la déclaration de conformité de la Cour des comptes concernant la gestion de 2022
La subtilité du mensonge gouvernemental sur la question de la dette et du déficit se trouve dans la période visée et la déclaration de conformité de la Cour des comptes concernant la gestion de 2022.
Le ministre de l’Économie a évoqué une moyenne de 10,4 % de déficit public et 76,3 % de dette pour la période 2019 à 2023. Toutefois, il n’a pas fourni de chiffres corrigés pour les années 2019, 2020, 2021 et 2022, se contentant de ceux de 2023, qui s’élèvent à 83,7 % pour la dette (au lieu de 73,6 %) et à 10 % pour le déficit (au lieu de 4,9 %).
En ce qui concerne l’année 2023, les chiffres n’ont pas encore été certifiés par la Cour des comptes, contrairement aux années précédentes. Le ministre s’appuie sur le rapport sur la situation des finances publiques, qui a été transmis à la Cour des comptes pour une publication après ses propres réconciliations.
En résumé, il faut comprendre que les chiffres de 2023 peuvent, et seront probablement, remis en cause par la Cour des comptes, mais ceux des autres années sont déjà certifiés. La Cour adresse habituellement des demandes de corrections et/ou de données complémentaires pour l’année n-1 au ministère des Finances et du Budget, qui peut soit les accepter, soit les contester. Pour appuyer ses déclarations, le gouvernement s’appuie sur les alertes de la Cour des comptes, qui concernent principalement les dysfonctionnements du système d’information ASTER, la non-concordance des chiffres entre la DODP et la DDP, et surtout l’augmentation inquiétante du déficit public au cours des dernières années. Les deux premiers points n’ont cependant pas empêché la certification des comptes de 2022, car la Cour des comptes sait retrouver l’information correcte.
Pour les années 2019, 2020, 2021 et 2022, le gouvernement ne pourra pas fournir la preuve d’une quelconque falsification des comptes, ceux-ci ayant été certifiés. Je vous invite à lire l’excellent article de l’économiste Prof. Amath Ndiaye (cf. ci-dessous), qui démontre les incohérences d’une telle hypothèse. Si les comptes avaient été falsifiés durant la période en question, l’encours de la dette actuelle serait bien plus élevé que celui annoncé par Ousmane Sonko. De plus, le service de la dette aurait considérablement augmenté (car même pour une dette secrète, il faut payer des intérêts), et les partenaires internationaux l’auraient remarqué, puisque les tirages sur ressources se font avec leur accord.
Les accords de facilité de crédit ont été approuvés par le FMI au nom de l’État du Sénégal le 26 juin 2023 (second semestre 2023), et sont donc probablement basés sur les chiffres des années précédentes, et non sur ceux de 2023, que le ministre de l’Économie a mis en avant.
Contrairement à ce que véhiculent les manipulateurs, les institutions internationales disposent de mécanismes très efficaces pour détecter les mensonges potentiels des États contractants. Parmi ces mécanismes figurent les audits externes obligatoires, des critères de tirage rigoureux conditionnés par la réalisation des travaux et l’obtention du visa juridique de la Cour suprême, la collaboration avec les banques centrales, le travail acharné des meilleurs financiers et économistes mondiaux (dont beaucoup sont basés au Sénégal même) et, enfin, la surveillance étroite des marchés, qui réagissent avec agilité aux fluctuations économiques.
On pourrait continuer à démontrer les incohérences des déclarations du gouvernement, mais cela ne servirait à rien, car les conséquences sont déjà devant nous. Il suffit de lire les interventions des acteurs externes pour comprendre que notre propre gouvernement est en train de se saborder. On observe déjà les effets de cette culture de victimisation et de mensonge exacerbée :
- Le Sénégal s’est endetté de plus de 800 milliards supplémentaires depuis l’arrivée du nouveau régime. Une dette contractée dans des conditions désastreuses, souvent pour financer une autre dette ;
- Le pays aura de plus en plus de mal à emprunter, avec des taux d’intérêt en hausse en raison de la dégradation des notes causée par les déclarations du gouvernement ;
- Pire encore, le Sénégal n’a plus de marge de manœuvre pour renégocier avec le FMI et remettre en question la suppression des subventions énergétiques signée par Macky Sall. Nous faisons face au spectre des ajustements structurels, car le FMI est désormais en position de force pour imposer les accords signés, alors que nous avons des moyens limités pour emprunter ou réduire l’augmentation du déficit ;
- Pour réduire ce déficit, le gouvernement a opté pour une augmentation agressive des recettes fiscales, une stratégie qui paralyse l’économie et fait fuir les investisseurs ;
- Enfin, le Sénégal ne pourra pas introduire de lois de finances pour l’année en cours, ni voter le budget pour l’année prochaine avant au moins décembre (dans le meilleur des cas), en raison de la dissolution de l’Assemblée. Les partenaires internes et externes sont dans l’incertitude totale.
Voilà les maux dont souffre le Sénégal actuel. 2025 sera certainement une année difficile.
Cheikh Cissé est ingénieur en informatique, expert en intelligence économique et management stratégique
LES INDUSTRIELS LOCAUX DANS L’ATTENTE DE L’EFFECTIVITÉ DE LA PRODUCTION DES TENUES SCOLAIRES
Ousmane Sonko a réactivé le programme des uniformes scolaires en confiant la production aux tailleurs locaux. Ce projet pourrait générer plus de 5000 emplois d’ici à la fin de l’année scolaire 2024-2025.
Le programme des uniformes scolaires démarré en 2022 par l’ancien régime est porté à nouveau par le premier ministre Ousmane Sonko qui, au mois d’août dernier, avait instruit le ministre de l’Education Nationale de revoir le dispositif sur les uniformes scolaires dont les commandes seront confiées aux tailleurs locaux. Cette promesse faite par le ministre Ousmane Sonko continue de faire rêver les industriels en l’occurrence le directeur général de Global Business Confection, M. El Hadji Mokhtar Mbaye. Ce dernier salut l’engagement des autorités et pense que le moment est venu pour « mettre les uniformes au niveau national quelque chose d’obligatoire ».
Le patron breveté à l’OAPI sur le programme de la subvention des tenues scolaires, regrette la négligence de la production industrielle dans le domaine scolaire. En effet, dit-il, « on ne peut pas avoir une manne productive de 4 millions d’élèves qui doivent porter des habits et que ces habits soient importés dans d’autres pays. Ce n’est pas normal. »
Avec plus 160 employés au sein de son entreprise, El Hadji Mokhtar Mbaye soutient également que si cette production est bien faite au niveau local cela peut booster la création d’emplois. Parce que, souligne-t-il, le pays dispose de 4 millions d’élèves qui doivent porter des tenues scolaires et des tenues d’éducation physique sportive. « Donc si la production est bien faite au niveau local forcément on pourra créer plus de 5000 emplois rien que pour cette année scolaire 2024 – 2025 », martèle-t-il.
Toujours dans l’attente de la matérialisation des promesses du chef du gouvernement, le patron de Global Business Confection estime que l’État est toujours dans le temps pour passer la commande aux industriels locaux car « il faudra juste démarrer le programme de manière à ce que les acteurs qui sont au niveau local puissent être regroupés au sein de ce programme et que les gens qui ont l’expérience et qui savent exactement où on peut mener ce programme soient au devant de la scène pour que d’ici décembre 2024 l’ensemble des élèves puissent porter les uniformes ». Cependant, il craint pour la lenteur du processus de la subvention de l’Etat sur les uniformes scolaires et propose de laisser aux parents de voir avec les administrations des écoles de manière à ce qu’ils aient des prix forfaitaires, dégagés afin que ces derniers puissent se procurer des uniformes pour leurs enfants.
VIDEO
MAMADOU NDOYE, VOIX DE LA SAGESSE CRITIQUE
L'ancien ministre et figure de la société civile pointe, dans un entretien avec Abdoulaye Cissé, le manque d'endogénéité des politiques éducatives nationales et l'inertie inquiétante dans la refondation des institutions promise par Diomaye (WOLOF)
Dans une interview accordée à Abdoulaye Cissé de la TFM, Mamadou Ndoye, figure respectée de la société civile et ancien ministre de l'Éducation, dresse un tableau nuancé de la situation politique et éducative du pays.
Selon lui, les politiques éducatives souffrent d'un manque criant d'endogénéité, suggérant qu'elles sont trop souvent calquées sur des modèles extérieurs. L'ancien ministre exprime également son inquiétude quant au processus de refondation des institutions, promesse phare du président Bassirou Diomaye Faye qui n'a toujours pas été engagée par la nouvelle administration. Ce statu quo pourrait, selon lui, compromettre les espoirs de changement profond nourris par de nombreux Sénégalais à l'aune de la dernière alternance.
Cependant, Mamadou Ndoye entrevoit la possibilité d'un sursaut présidentiel après les élections législatives du 17 novembre 2024, laissant entendre que ce scrutin pourrait servir de catalyseur pour relancer les réformes tant attendues.
Alors que le Sénégal se prépare pour ces élections législatives cruciales, les observations de Mamadou Ndoye rappellent l'importance d'une vigilance constante de la part de la société civile pour garantir que les promesses de changement se traduisent en actions concrètes.
par Amadou Kah et Ibrahima Silla
LETTRE OUVERTE AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Les interrogatoires de police ne sauraient être le droit commun. En démocratie, le débat contradictoire permet de déconstruire les propos jugés diffamatoires de journalistes, chroniqueurs ou opposants
Amadou Kah et Ibrahima Silla |
Publication 09/10/2024
Une permanente et constante assiduité dans la dénonciation des abus et dérives politiques des régimes successifs nous oblige à vous interpeller sur la tournure grave, inconcevable et inquiétante que prennent actuellement certaines arrestations, incriminations et privations de liberté.
La promesse d’un ordre juridique meilleur émancipé de la politique politicienne et de la « justice téléguidée » et pacifié par le respect strict des droits fondamentaux, à partir des satisfaisantes recommandations des assises de la justice, devrait contribuer à délivrer définitivement notre pays de toutes les pratiques abusives contreproductives pour l’inscrire dans une continuité républicaine rassurante.
Soucieux du respect des principes républicains et démocratiques consacrés par notre Constitution, nous rappelons que la garantie des droits fondamentaux, tel que celui relatif à la liberté d’expression et d’opinion, doit échapper à tout abus, excès et dérive. Nous réaffirmons, par la même occasion, l’impérieuse nécessité pour tout citoyen de veiller scrupuleusement au respect du caractère sacré des institutions.
En démocratie, le débat contradictoire permet de déconstruire les propos jugés diffamatoires de journalistes, chroniqueurs ou opposants tenus notamment dans le cadre d’une émission ou ailleurs. Il aide également à éviter d’éventuelles et inutiles incriminations. La contradiction, comme le rappelait un professeur de philosophie, est l’indice d’une certaine vitalité ; et le progrès essentiellement dialectique. Que Cheikh Yérim Seck et Bougane Gueye Dany, pour ne citer que ceux-là, aient éventuellement falsifié les chiffres et les faits, confondez-les dans un débat contradictoire ! La majorité présidentielle et ses soutiens disposent normalement des ressources et des moyens pour leur apporter la contradiction. Les interrogatoires de police ne sauraient être le droit commun ; et la privation de liberté doit être, dans le cadre d’une démocratie et dans un contexte comme le nôtre, une exception.
Il est de notre devoir de vous rappeler très respectueusement, comme nous l’avons toujours fait avec les régimes précédents, à travers nos écrits, signatures de manifestes ou pétitions, que nous restons fidèles à des valeurs qui transcendent les partis-pris et petits calculs.
Il convient de s’extraire du tourbillon des circonstances pour se tourner résolument vers l’essentiel, en poursuivant notamment la reddition des comptes. L’état inquiétant de notre économie, l’immense détresse dans laquelle les fautes de gestion ont plongé nos concitoyens vous obligent à aller jusqu’au bout du processus justement enclenché. Parallèlement, travailler à rendre les conditions de vie de nos concitoyens meilleures. Voilà, à notre humble avis, sauf meilleure appréciation de votre part, les deux axes majeurs, les béquilles sur lesquelles doit s’appuyer le pouvoir pour construire des lendemains prometteurs.
Toute atteinte aux libertés fondamentales, au nom d’une opinion offensante ou malvenue, serait toutefois une erreur de calcul qui risquerait de nous replonger dans un chassé-croisé politico-judiciaire sans intérêt. Une telle situation serait de nature à radicaliser les positions des différents acteurs, d’accentuer les clivages politiques et de compromettre la sérénité, la tranquillité et l’ordre nécessaires à tout développement.
Les attentes légitimes du peuple souverain, convaincu qu’avec les changements politiques de 2024, le Sénégal s’inscrirait résolument dans un tournant historique réhaussant définitivement l’État de droit dans sa dimension démocratique la moins imparfaite, ne devraient pas être déçues.
Voilà, Monsieur le président de la République, quelques préoccupations que nous soumettons à votre bienveillante appréciation.
Veuillez agréer, avec nos respectueuses salutations et tous nos vœux de réussite pour votre quinquennat, l’expression de notre très haute considération.
Amadou Kah et Ibrahima Silla sont Enseignants-chercheurs à l’UFR des Sciences juridiques et politiques, Université Gaston Berger de Saint-Louis.
LE FUTUR BARRAGE DE GOURBASSI VA LIMITER LES IMPACTS DE L’ORPAILLAGE SUR LA FALÉMÉ
La construction de cette infrastructure de 30 mètres de hauteur, qui inclut une centrale hydroélectrique de 18 MW, bénéficie du soutien financier de la BADEA, avec une contribution de 60 milliards de francs CFA.
La construction du barrage à buts multiples de Gourbassi, sur la rivière Falémé, va ”limiter les impacts de l’orpaillage dans la zone” et ”favoriser la navigation sur le fleuve Sénégal”, a-t-on appris mercredi, de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
”Ce barrage d’un coût global de près de 189 milliards de francs CFA permettra d’assurer un soutien à l’étiage, c’est-à-dire un débit garanti à Bakel pour les besoins domestiques et l’irrigation, de soutenir les faibles crues et de laminer les pointes des fortes crues et réduire les émissions de gaz à effet de serre”, lit-on dans un communiqué du Haut-commissariat de l’OMVS transmis à l’APS.
Situé à 250 kms en amont de sa confluence avec le fleuve Sénégal, le barrage contribuera, à la régulation du débit du cours d’eau, au développement d’une agriculture irriguée et l’augmentation de la production d’énergie hydroélectrique.
D’une hauteur de 30 mètres et d’une longueur de 1,4 km, l’infrastructure permettra également de ”créer une retenue d’eau et alimentera une centrale hydroélectrique équipée de deux groupes Kaplan”.
”La puissance installée sera de 18 MW, pour un productible annuel de 68,4 GWh”, indique le texte.
Le communiqué informe par ailleurs que dans la perspective de construction de cette infrastructure, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), s’est engagée à contribuer à hauteur de 100 millions de dollars US (près de 60 milliards de francs CFA) pour le financement du barrage à buts multiples de Gourbassi.
A cet effet, le Haut-commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS), Mohamed Abdel Vetah, a rencontré, samedi dernier, à Riyad (Arabie Saoudite), le président de la BADEA, Sidi Ould Tah au siège de la Banque.
”Les discussions des deux hommes ont porté à cette occasion sur le soutien de la BADEA aux projets de développement dans le bassin du fleuve Sénégal, et notamment sur le Projet d’aménagement hydroélectrique de Gourbassi”, précise le communiqué.
L'IA, LE MONSTRE QUI FAIT PEUR
Récompensé par un Nobel de physique aux côtés de John Hopfield pour leurs travaux respectifs dans l'apprentissage automatique, le Britanno-Canadien Geoffrey Hinton, pionnier de l'intelligence artificielle, s'est récemment illustré par ses alertes ...
Récompensé par un Nobel de physique aux côtés de John Hopfield pour leurs travaux respectifs dans "l'apprentissage automatique", le Britanno-Canadien Geoffrey Hinton, pionnier de l'intelligence artificielle, s'est récemment illustré par ses alertes sur cette technologie.
En mars 2023, interrogé par une télévision américaine sur les "risques que l'intelligence artificielle anéantisse l’humanité", le chercheur ne cachait pas son inquiétude.
"Ce n'est pas inimaginable", avait-il dit.
Quelques semaines plus tard, le septuagénaire claquait la porte de Google, où il travaillait depuis une dizaine d'années, pour courir les médias à la recherche de tribunes pour alerter sur les dangers de l'IA.
Né à Londres, le chercheur, aujourd'hui 76 ans, a grandi à Bristol, dans le sud-ouest de l'Angleterre, avant d'étudier à Edimbourg en Ecosse et à l'université de Cambridge.
Il a souvent décrit son enfance comme une existence sous pression, essayant d'être à la hauteur d'une famille illustre, faite de scientifiques de renom. Son père était ainsi membre de la Royal Society, prestigieuse société savante britannique.
Marqué tout au long de sa vie par la dépression, au sujet de laquelle il s'était confié au magazine canadien Toronto Life, il a souvent tenté de trouver une échappatoire dans le travail.
Mais après le décès de sa deuxième femme, qui succombe à un cancer au début des années 1990, peu après l'adoption de leurs deux enfants, le chercheur se retrouve père célibataire. En 1997, il se marie une troisième fois, avant que son épouse ne décède également d'un cancer en 2018.
"J'ai du mal à imaginer comment une mère de plusieurs enfants peut poursuivre sa carrière universitaire", déclare-t-il à Toronto Life.
"J'ai pris l'habitude de passer du temps à simplement réfléchir à diverses idées... Avec des enfants en bas âge, c'est simplement impossible".
- Risque de "contrôle" -
Socialiste autoproclamé, Hinton passe par plusieurs universités américaines à partir de la fin des années 1970, mais finit par refuser les fonds de l'armée américaine, principale financeur de son champ de recherche.
En 1987, il s'installe définitivement à Toronto, après avoir obtenu un soutien financier du gouvernement canadien pour ses travaux sur les réseaux neuronaux.
Universitaire marginal pendant des années, ses idées finissent par infuser au sein des communautés de chercheurs qu'il côtoie.
Son parcours prend un tournant à partir de 2013: recruté par Google, il devient une figure centrale du domaine dans la Silicon Valley, tandis que certains de ses élèves prennent le chemin d'entreprises concurrentes.
Ilya Sutskever, cofondateur d'Open AI, à l'origine de ChatGPT, décrit ainsi ses années auprès de Geoffrey Hinton comme "essentielles" dans son parcours.
Les deux hommes deviennent parallèlement des figures majeures de la critique émergente sur l'IA. Sutskever quitte ainsi Open AI un an après le départ de Hinton de chez Google.
"Avant que les IA ne deviennent plus intelligentes que nous, je pense que ceux qui les développent devraient être encouragés à travailler davantage à se demander comment elles pourraient essayer de prendre le contrôle", déclare ainsi Hinton devant un parterre d'industriels de la tech en juin 2023.
Plus inquiet que fier de ses recherches, jusqu'aux déclarations à l'issue de son prix Nobel - faites depuis "un hôtel californien bas de gamme"- Geoffrey Hinton a martelé un message de prudence.
"Dans les mêmes circonstances, je referai la même chose", a-t-il déclaré. "Mais je suis inquiet que la conséquence majeure de tout ça puisse être que les modèles deviennent plus intelligents que nous et prennent le contrôle".