L’Agence des États-Unis d’Amérique pour le développement international (USAID) est en train de mettre en œuvre 19 projets dans la région de Ziguinchor (sud), avec un budget total de 16 milliards de francs CFA, dans de nombreux domaines dont la santé, l’éducation et l’agriculture, a-t-on appris mardi de Badara Sarr, chef de mission de ladite organisation américaine, chargé du développement partenarial avec les acteurs locaux.
L’élevage, la pêche et la protection de l’environnement sont également des secteurs pris en compte par ce portefeuille de projets, a indiqué M. Sarr lors d’un point de presse tenu en prélude à une visite de deux jours à Ziguinchor de responsables de l’USAID.
“Nous avons un budget annuel d’environ 80 milliards de francs CFA pour le Sénégal. Pour la région de Ziguinchor, nous avons actuellement 19 projets en cours d’exécution, pour une durée de cinq ans, et un budget de 16 milliards de francs CFA”, a-t-il indiqué.
“Nous sommes à Ziguinchor dans le cadre d’une tournée qui a démarré en janvier dernier par la région de Tambacounda. L’objectif de cette tournée est de nous rapprocher de nos partenaires locaux, de communiquer avec eux, de leur expliquer ce que fait l’USAID et comment elle travaille”, a-t-il dit en présence de Sidy Guissé Diongue, un adjoint du gouverneur de la région, chargé des affaires administratives.
L’Agence des États-Unis d’Amérique pour le développement international déroule ses activités au Sénégal depuis une soixantaine d’années, a rappelé Badara Sarr, ajoutant que l’USAID intervient dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la protection de l’environnement.
“Nous sommes là pour renforcer notre partenariat avec les organisations locales”, a poursuivi M. Sarr en parlant de la tournée de deux jours de responsables de l’agence américaine dans le sud du pays.
Sidy Guissé Diongue a salué “l’engagement” dont fait preuve cette agence d’exécution de la politique américaine d’aide publique au développement, dans le cadre de la coopération bilatérale entre le Sénégal et les États-Unis d’Amérique.
Il a reconnu la volonté de l’USAID de “promouvoir le développement économique et social de la Casamance”, constituée de trois régions dont Ziguinchor.
“Cette mission de l’USAID à Ziguinchor est une démarche salutaire. Elle permet de venir recueillir les bonnes informations et de transmettre aux acteurs concernés toutes les informations relatives aux projets que [l’agence américaine] y met en œuvre”, a ajouté M. Diongue en qualifiant d’exemplaire la coopération sénégalo-américaine.
“C’est un ensemble de projets importants qui sont déployés aujourd’hui dans notre région” par cette agence, s’est-il réjoui.
LE GROUPE LA POSTE INVITÉ À AMÉLIORER CONSTAMMENT SES PRESTATIONS
Les services de cette société nationale doivent être “fiables et adaptés aux attentes des populations”.
Le groupe La Poste est appelé à “refondre” ses offres de service et à “améliorer constamment” la qualité de ses prestations pour se renouveler et faire face aux nombreux défis auxquels il se trouve confronté, lui a recommandé le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, mardi, à Dakar.
“Pour répondre efficacement à ce renouveau, il est impératif de refondre les offres de service et d’améliorer constamment la qualité des prestations”, a-t-il suggéré lors d’une visite à la direction générale du groupe La Poste.
Les services de cette société nationale doivent être “fiables et adaptés aux attentes des populations”, a dit M. Sall, avant de parler des défis auxquels le secteur postal est confronté.
Il a évoqué “la baisse des volumes des courriers traditionnels”, mais aussi “la concurrence accrue et hardie des acteurs du secteur privé et les exigences croissantes des usagers”.
Selon le ministre exerçant la tutelle gouvernementale du groupe La Poste, la modernisation des services de ladite entreprise “passe par une digitalisation continue [et] pertinente”, ce qui permettrait de “regagner la confiance des clients”.
Il a appelé à “la poursuite sans relâche de la transformation numérique”.
Alioune Sall estime que la modernisation de La Poste doit “englober une révision des processus et de la manière de travailler”, pour ne pas se limiter à l’intégration de nouvelles technologies.
M. Sall considère que “pour s’engager pleinement dans cette dynamique de transformation, il est essentiel pour le groupe La Poste d’adopter une approche proactive et d’être beaucoup plus agressif sur le marché”, “les nombreux défis” auxquels la société nationale se trouve confrontée étant à ses yeux “autant d’opportunités à saisir, à travers une refonte du modèle”.
Le nouveau directeur général du groupe La Poste, Maguette Kane, s’est réjoui de la visite du ministre de tutelle. Il lui a parlé des difficultés de l’entreprise qu’il dirige en affirmant qu’elle “traverse un moment critique de son histoire”.
“Elle est confrontée à plusieurs défis fondamentaux du fait de l’ampleur des mutations technologiques que connaît le secteur postal”, a relevé M. Kane.
Il suggère de mettre en place “des stratégies d’innovation afin de développer des services postaux modernes, adaptés et accessibles à tous les usagers en permanence”.
Maguette Kane assure que La Poste “est parfaitement positionnée pour accompagner les acteurs économiques, notamment les jeunes entrepreneurs et les artisans, dans la conquête des marchés extérieurs, grâce à son réseau et à sa présence sur le territoire national”.
Il pense que “la transformation digitale apparaît comme un défi majeur à relever pour reconquérir de nouvelles parts de marché”.
Ibrahima Sarr, un représentant du personnel de l’entreprise, a réclamé “un audit” de la structure “pour prendre la pleine mesure de la profondeur du mal qui la gangrène”.
M. Sarr demande en même temps aux autorités de veiller au “paiement régulier des salaires” et au “redimensionnement du personnel”.
Il réclame aussi “des avances sur salaires lors des fêtes religieuses et de la rentrée scolaire, et même des prêts”.
par Abdou Sène
LA DIALECTIQUE QUE L’HOMOSEXUALITÉ IMPOSE AUX HUMANISTES
EXCLUSIF SENEPLUS - Combattre l’homosexualité revient à lutter contre la Nature ; la promouvoir est dangereux. Si les différentes sociétés ne s’enferment pas dans des dogmes, elles pourront créer un cadre d’échange nécessaire à une solution durable
D’après l’encyclopédie Larousse « Le terme d'humanisme est l'un de ceux sur le sens desquels personne ou à peu près ne s'entend vraiment. » Toutefois, selon l’acception du dictionnaire français, Trésor de la langue française, qui semble être celle qui se rapproche le plus de celle de l’Occident, l’humanisme est défini comme une « attitude philosophique qui tient l'homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d'épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines ». Celle-ci est la conception d’un mouvement intellectuel qui s’est développé en Europe pendant la Renaissance, c’est-à-dire entre le 14ème et le 17ème siècle.
L’ancien Testament de la Bible et le Coran rédigés et compilés respectivement entre le 10e et le 6e siècle avant notre ère, et au 7e siècle, sont allés beaucoup plus loin que le courant humaniste européen sur la consécration de l’Homme sur Terre, plusieurs siècles avant son avènement en Europe.
En effet, la centralité et la responsabilité de l’espèce humaine sur Terre ont été consacrées par le verset 1:26 du livre de la Genèse - premier livre de la Bible hébraïque et de la Bible chrétienne - en ces termes : « Puis Dieu dit : Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la Terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la Terre. » Et, selon le verset 30 de la sourate 2 du Coran, pour annoncer aux Anges l’arrivée de l’Homme sur Terre et la mission qui lui est assignée, Dieu dit « Je vais établir sur la Terre un khalife ». D’autres religions et courants spirituels comme le bouddhisme, le confucianisme et l’animisme accordent aussi une place très importante à l’humanisme. Les animistes attribuent même une âme ou une essence vitale aux éléments de la Nature, ce qui les engage à préserver cette dernière, comme les pratiquants des religions abrahamiques.
Ce bref rappel de la valeur et des attributs de l’Homme, selon les courants de pensées philosophiques et religieuses, permet de constater que nul ne devrait être plus humaniste que les croyants-pratiquants de ces religions, notamment les juifs, les chrétiens et les musulmans. Dieu ne leur a pas seulement confié l’entretien et le bien-être de leurs semblables mais surtout la gouvernance de la Terre et de son contenu. En définitive, selon les écritures saintes, Dieu a confié à l’Homme la préservation de la Nature, notamment de sa propre espèce ; par contre, l’acception occidentale de l’humanisme, en plus de la valeur suprême qu’elle attribue à l’Homme, favorise l’absolutisme des libertés individuelles qui, si on n’y prend garde, pourrait conduire à l’extinction de l’espèce humaine. Donc à la disparition du sujet et de l’objet de l’Humanisme.
Une de ces libertés que promeut l’humanisme occidental est celle de choisir librement son orientation sexuelle. Rappelons que ce n’est que le 17 mai 1990 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a rayé, à juste raison, l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Quelques décennies plus tard, en 2022, le manuel pour les parlementaires publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), intitulé Promouvoir les droits et l’inclusion des personnes LGBTI renforce l’argumentaire de la décision de l’OMS en ces termes : « Il existe aujourd'hui un large consensus mondial parmi les scientifiques sur le fait que l'homosexualité est une variation normale et naturelle de la sexualité humaine, sans aucune conséquence néfaste pour la santé. »
En effet, des résultats des recherches menées par des biologistes et des physiologistes ont montré le caractère inné de l’homosexualité. Le Professeur Jacques Balthazart, biologiste belge de l’université de Liège, auteur du livre intitulé Biologie de l’homosexualité. On naît homosexuel, on ne choisit pas de l'être, paru en 2010, estime entre 2 et 10 le pourcentage d’homosexuels dans la population humaine, le taux variant en fonction du contexte culturel et social. Il a mené des expériences de laboratoire sur des rats dont il a réussi à modifier le comportement sexuel par des manipulations hormonales prénatales et néonatales favorisant les attributs du sexe opposé. Ainsi a-t-il rendu « homosexuels » des rats initialement « hétérosexuels ». Ce qui, soit dit en passant, laisse augurer que le comportement homosexuel d’un individu n’est pas une fatalité. En somme, les résultats des travaux du Professeur Balthazart suggèrent que les pulsions homosexuelles sont liées au fonctionnement physiologique de l’Homme, et que leurs manifestations extérieures ou non dépendent de l’environnement culturel et social. Notez aussi que, bien avant ces résultats, les recherches sur l’origine biologique de l’homosexualité ont été encouragées par la découverte en 1991 du Dr Simon LeVay de l’Université de Stanford, qui avait prouvé que la taille du noyau pré-optique de l’hypothalamus détermine l’orientation sexuelle.
C’est pour ces raisons que nous ne pouvons être que partiellement en phase avec le président du Pastef, Ousmane Sonko lorsqu’il dit, lors d’une conférence qu’il co-animait, le 16 mai 2024, avec Jean-Luc Mélenchon, homme politique français, défenseur des homosexuels, à l’Université Cheikh Anta Diop, que, au Sénégal, l’homosexualité n’est pas acceptée mais tolérée. Et je trouve également que ses adversaires qui ont cherché à attaquer une telle déclaration ont totalement tort, car, l’homosexualité prise comme phénomène de la Nature, ne laisse aucun choix à l’Homme. Qu’il l’accepte ou non, elle existe. Qu’il la tolère ou non, elle existe. C’est comme qui dirait telle société n’accepte pas la naissance d’humains qui mesurent moins de 1,47 mètre ou plus de 2 mètres.
La problématique de l’homosexualité qui était juste un sujet parmi d’autres abordés lors de la conférence, a finalement ravi la vedette à tous les autres au niveau médiatique, à cause du contexte politique bien chargé, mais aussi de l’importance et de la sensibilité de la question. Et c’est normal, l’homosexualité devrait être au centre des préoccupations de tous les humanistes, notamment les pratiquants des trois religions dites du livre, pour deux raisons : 1. combattre l’homosexualité revient à lutter contre la Nature ; 2. promouvoir l’homosexualité est un jeu dangereux pour l’espèce humaine.
L’attitude des humanistes à l’égard des personnes nées homosexuelles devrait être teintée de compassion et d’empathie. Imaginons le déchirement que pourrait vivre un jeune sénégalais qui en grandissant se rend compte que ses pulsions sexuelles le poussent vers les garçons. L’imam homosexuel d’origine algérienne Ludovic-Mohamed Zahed décrit bien cet état psychologique qui parfois mène au suicide, à cause d’un profond mal-être social. Et selon l’ouvrage Les minorités sexuelles face au risque suicidaire édité en 2014, en France, par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (devenu Agence nationale de santé publique en 2016), la prévalence des tentatives de suicide chez les homo-/bisexuels est de 2 à 6 fois plus importante que chez les hétérosexuels. La prévalence étant encore plus importante chez les jeunes de moins de 20 ans. L’ouvrage montre que depuis la fin des années 90, les structures de recherche occidentales ont produit une multitude de résultats sur la suicidalité des personnes ne satisfaisant pas la conformité aux stéréotypes de genre. On y trouve des études portant sur les Etats-Unis, le Canada, l’Australie,… et sur différents pays de l’Europe de l’Ouest et du Nord. Même la Turquie.
Le taux extrêmement élevé de suicide chez les personnes à orientation homosexuelle prouve qu’ils n’ont pas, en général, pris cette option par vice ou quête de jouissance dans le stupre. L’affaire est beaucoup plus sérieuse que cela. Et on peut bien comprendre qu’au vu de cette situation humainement alarmante certains humanistes occidentaux s’engagent résolument dans la protection des homosexuels. Le souci vient plutôt de ce qu’ils semblent verser dans l’apologie du phénomène au risque de compromettre l’avenir de l’Humanité. L’Homme étant de nature intelligente et résiliente, si les différentes sociétés humaines ne s’enferment pas dans des dogmes, elles pourront, comme sur d’autres questions existentielles pour l’espèce humaine, créer un cadre d’échange afin d’arriver à une solution durable pour notre espèce.
Pour ce faire, les Occidentaux doivent mettre un terme à leur obstination, au nom de l’humanisme, à promouvoir l’homosexualité non seulement chez eux, mais partout à travers le monde. Ils sont certainement victimes de la faiblesse humaine dont parle Yuval Noah Harari dans son livre paru en 2018 et intitulé 21 Leçons pour le 21ème siècle. Harari fait cette assertion étayée par des exemples pris dans diverses régions du monde : « La plupart des peuples ont tendance à croire qu’ils sont le centre du monde, et que leur culture est le pivot de l’histoire humaine. »
Le jour où le projet occidental de promouvoir l’homosexualité dans tous les pays du monde aura abouti, le risque majeur que court l’humanité est une décroissance exponentielle de sa population. En effet, tout le monde peut au moins s’entendre sur le fait que l’homosexualité ne peut avoir qu’un effet négatif sur le taux de croissance intrinsèque de la population humaine. Or, cette dernière, définie comme la différence entre le taux de natalité et le taux de mortalité, est le facteur le plus déterminant de l’évolution de la population d’une espèce selon la théorie de Thomas Robert Malthus (1766-1834) améliorée par Pierre-François Verhulst (1804-1849). Le modèle de dynamique des populations de Malthus-Verhulst dit que, si le taux de croissance intrinsèque de la population d’une espèce est négatif, cette dernière est vouée à l’extinction.
Ceci nous amène à évoquer les paradoxes des humanistes occidentaux qui encouragent l’homosexualité en suggérant à leurs enfants que le choix est libre entre être un garçon, une fille ou quelque chose entre les deux. Le premier paradoxe est que l’absolutisme des libertés individuelles de l’être humain les amène à favoriser les conditions de sa propre disparition, celle du sujet-objet de l’humanisme ; le deuxième paradoxe est présenté sous forme de questions. Au nom de l’absolutisme des libertés individuelles, pourquoi pas la polygamie et la polyandrie, si toutes les parties prenantes sont consentantes ? Pourquoi le Code rural et le Code pénal français interdisent, de fait, la consommation de viande de chien et de chat ? En réalité, les libertés individuelles ne sont qu’un prétexte que nos cousins occidentaux agitent pour imposer au reste du monde certaines de leurs valeurs civilisationnelles, qui, du reste, sont récentes du point de vue de l’histoire.
Quant aux organisations qui militent pour le respect des bonnes mœurs au Sénégal, et qui font souvent référence à l’Islam, elles devraient davantage méditer le verset 30 de la sourate 2 qui assigne à l’Homme la mission de Khalife sur Terre. Avant de chercher à le faire condamner, elles devraient plutôt mettre l’accent sur l’accompagnement du jeune homosexuel psychologiquement et sociologiquement déchiré. Evidemment, les actes contre-natures, ainsi que l’apologie de l’homosexualité et le mariage de Ngor et Gorgui ou de Maty et Madjiguène ne peuvent pas être acceptés au Sénégal, mais évitons de développer une vive répulsion populaire vis-à-vis des innocents d’apparence et/ou de physiologie homosexuelle. Injustice ne serait pas plus grande que de rejeter l’être humain en prononçant des sentences imprécatoires à son encontre, à cause de ses attributs congénitaux. Imaginez l’état de délabrement mental dans lequel nous mettrions ce jeune qui n’a pas demandé à naître et n’a pas non plus choisi son patrimoine physiologique.
Compte de tenu de la complexité du phénomène de l’homosexualité, nous voudrions inviter les chercheurs sénégalais et africains à courageusement approfondir la réflexion sur le sujet. Qu’ils soient physiologistes, biologistes, démographes, psychologues, philosophes, historiens, théologiens, juristes ou socio-anthropologues, les chercheurs sénégalais et africains doivent davantage faire entendre la voix de l’Afrique sur la question. L’homosexualité est aujourd’hui, de toute évidence, un sujet sociologiquement délicat à aborder au Sénégal et dans beaucoup de pays d’Afrique mais, quel que soit ce que cela peut coûter en matière de notoriété sociale, nous n’avons pas le droit de l’occulter en tant que chercheurs. D’autant plus que le législateur nous incite à affronter tous les problèmes de la Cité à travers la loi 94-79 sur les franchises universitaires qui, à son article 15, stipule : « Les enseignants et chercheurs jouissent d’une pleine indépendance et d’une entière liberté d’expression dans l’exercice de leur fonction d’enseignement et de leurs activités de recherche sous les réserves que leurs imposent les principes d’objectivité et de tolérance. »
La question de l’orientation sexuelle des humains - une question existentielle - est trop importante et complexe pour que le monde académique africain ne la prenne pas en charge dans les différents programmes de recherche. Comme l’Occident, l’Afrique doit aller au dialogue des peuples armée de solides arguments scientifiques fournis par les chercheurs, au lieu de laisser les seuls chantres de l’éthique et de la morale religieuse porter sa voix.
Nous devons nous prononcer parce que c’est un devoir, et comme le disait le président Mamadou Dia, on peut renoncer à un droit mais, on ne peut pas renoncer à un devoir.
Abdou Sène est Professeur titulaire de classe exceptionnelle en mathématiques appliquées, Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
VIDEO
DES PROPOSITIONS CHOC POUR LA JUSTICE
De la composition du Conseil constitutionnel à l'équilibre des pouvoirs entre parquet et instruction judiciaire, en passant par l'indépendance de la magistrature, tous les pans du système judiciaire sénégalais ont été débattus aux assises de Diamniadio
De larges concertations ont été menées ces derniers jours dans le cadre des assises de la justice, une initiative du président Bassirou Diomaye Faye visant à réformer en profondeur un système judiciaire sénégalais fortement décrié. L'universitaire Jean-Louis Corréa, Agrégé des Facultés de Droit en poste à l'Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK), a fait ce mardi 4 juin 2024, la restitution des travaux.
Recomposition du Conseil constitutionnel
Parmi les pistes avancées, une refonte du Conseil constitutionnel fait l'objet de vives réflexions. "Ce qui est proposé, c'est qu'on ouvre le conseil à des magistrats, des professeurs d'université, des avocats et d'anciens hauts fonctionnaires, mais aussi à d'autres universitaires issus des sciences sociales comme des anthropologues ou des historiens", expose M. Corréa. Une recommandation phare consiste également à mettre un terme aux pratiques qui ont fait du Conseil "une maison de retraite", en exigeant que ses membres soient en activité, qu'ils soient magistrats ou universitaires.
Institution d'un juge des libertés
Par ailleurs, l'instauration d'un juge des libertés et de la détention est ardemment préconisée. "Dans notre tradition juridique, le procureur dispose de pouvoirs considérables, parfois même illégaux, comme l'illustre la pratique du 'retour de parquet' dont on a usé et abusé ces dernières années", dénonce le juriste. Un juge dédié permettrait de mieux préserver les libertés individuelles et de mieux contrôler les lieux de détention. Des ajustements techniques seraient néanmoins indispensables pour rééquilibrer les prérogatives respectives du parquet et du juge d'instruction, ce dernier disposant d'une faculté remise en cause de prononcer des libérations provisoires.
Cesser les dérives illégales
Si M. Corréa insiste sur la nécessité d'"orthodoxie" dans la mise en œuvre de certaines procédures, il rejette toute idée d'entériner les pratiques illégales ancrées dans les traditions. "L'idée n'est pas d'annuler ces pratiques car illégales, mais de rappeler à plus d'orthodoxie dans leur application", martèle-t-il, alors que les magistrats eux-mêmes ont dénoncé ces dérives.
Améliorer les conditions de détention
Reprenant les constats alarmants des anciens détenus auditionnés, le rapport insiste sur l'urgence d'investir massivement dans la rénovation des prisons où la dignité humaine est trop souvent bafouée. L'adoption d'un statut digne pour l'administration pénitentiaire, dont les conditions de travail sont "déplorables", est un autre levier d'action prioritaire identifié.
Accroître les effectifs et l'accès au droit
Outre les greffiers, réclamant eux aussi une revalorisation, les assises ont mis en lumière une grave pénurie d'avocats qui contraste avec la surreprésentation des magistrats. "Au Sénégal, nous avons plus de 530 magistrats contre seulement 400 avocats environ, ce qui pose un réel problème d'accès au droit", alerte Jean-Louis Corréa, appelant à faciliter et rendre réguliers les concours d'accès aux professions juridiques et judiciaires.
Repenser la présidence du Conseil supérieur de la magistrature
Deux questions épineuses ont par ailleurs été au cœur des débats: l'ouverture du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à des personnalités non-magistrats, et la présidence de cette instance actuellement dévolue au chef de l'État. Si une frange des participants a plaidé contre cette ouverture, une "recommandation forte" est toutefois ressortie pour retirer au président la présidence de l'organe de gestion de la magistrature, une prérogative jugée contraire au principe de séparation des pouvoirs.
Des divergences ont néanmoins persisté sur ces deux questions qui, à l'instar des autres propositions de réforme, seront soumises à l'arbitrage du président Bassirou Diomaye Faye, dans l'optique de réformer en profondeur un système judiciaire plombé par de profondes carences.
SYSTÈME JUDICIAIRE : UN CONSENSUS SUR LA RÉDUCTION DES POUVOIRS DU PARQUET ANNONCÉ
Des propositions visant à réformer certaines dispositions du Code pénal, du Code civil et du Code de la famille...
Les travaux de la commission en charge de la réforme du système judiciaires ont donné lieu à un large consensus sur la nécessité par exemple de réduire les pouvoirs et prérogatives du parquet, a assuré mardi à Diamniadio, Ahmadou Bamba Kassé, le rapporteur de ladite commission.
“Il s’agissait après les considérations générales et méthodologiques, de faire la synthèse des travaux de commission. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu un large consensus sur des points portant entre autres sur la réduction des pouvoirs du Procureur de la République”, a-t-il déclaré au moment de rendre publiques les conclusions et recommandations de la commission qui était chargée de travailler sur les réformes et la modernisation du système judiciaire.
M. Kassé a également évoqué le ralliement des participants à l’idée de créer le poste de juge des liberté et de la détention, sans expliquer davantage le rôle et les attributs de ce magistrat.
Il n’a pas manqué de signaler la recommandation faite par les participants d’élargir le champ et les pouvoirs du juge d’instruction.
Le rapporteur de la commission en charge des réformes a en même temps relayé la proposition faite par les participants de créer une Cour constitutionnelle en lieu et place du Conseil constitutionnel.
Ils ont également trouvé un consensus sur la manière de revoir des dispositions du Code pénale, du Code civil et du Code de la famille, selon Ahmadou Bamba Kassé.
RÉFORMES DU SYSTÈME JUDICIAIRE : UN CONSENSUS SUR LA RÉDUCTION DES POUVOIRS DU PARQUET ANNONCÉ
Un consensus sur la manière de revoir des dispositions du Code pénale, du Code civil et du Code de la famille.
Les travaux de la commission en charge de la réforme du système judiciaires ont donné lieu à un large consensus sur la nécessité par exemple de réduire les pouvoirs et prérogatives du parquet, a assuré mardi à Diamniadio, Ahmadou Bamba Kassé, le rapporteur de ladite commission.
“Il s’agissait après les considérations générales et méthodologiques, de faire la synthèse des travaux de commission. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu un large consensus sur des points portant entre autres sur la réduction des pouvoirs du Procureur de la République”, a-t-il déclaré au moment de rendre publiques les conclusions et recommandations de la commission qui était chargée de travailler sur les réformes et la modernisation du système judiciaire.
M. Kassé a également évoqué le ralliement des participants à l’idée de créer le poste de juge des liberté et de la détention, sans expliquer davantage le rôle et les attributs de ce magistrat.
Il n’a pas manqué de signaler la recommandation faite par les participants d’élargir le champ et les pouvoirs du juge d’instruction.
Le rapporteur de la commission en charge des réformes a en même temps relayé la proposition faite par les participants de créer une Cour constitutionnelle en lieu et place du Conseil constitutionnel.
Ils ont également trouvé un consensus sur la manière de revoir des dispositions du Code pénale, du Code civil et du Code de la famille, selon Ahmadou Bamba Kassé.
DES CHERCHEURS ÉCHANGENT SUR L’AVENIR DES SEMENCES PAYSANNES TRADITIONNELLES EN AFRIQUE DE L’OUEST
Cet atelier est organisé par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Association sénégalaise des producteurs de semences.
Des chercheurs et des membres d’associations paysannes se sont retrouvés pour deux jours à Thiès pour partager les résultats de leurs travaux sur la préservation des semences paysannes traditionnelles, en Afrique de l’Ouest, dans toute leur biodiversité et dans le respect de la justice sociale.
Cet atelier est organisé par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Association sénégalaise des producteurs de semences. Le Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) prend part aussi aux travaux.
Pour Ibra Touré, directeur régional du CIRAD, il s’agira, lors de cette rencontre, de “mettre en exergue la complémentarité entre les semences paysannes et les semences sélectionnées, pour répondre à la stratégie de souveraineté alimentaire de l’Etat”.
Inscrit dans le cadre du projet Seed Attach mis en œuvre depuis trois ans en Afrique de l’Ouest, cet atelier est axé sur le thème “Conservation et valorisation de la biodiversité de nos espèces domestiques et cultivées”.
Il regroupe des spécialistes de diverses disciplines, allant de l’ethnosociologie à l’anthropologie, en passant par l’agronomie, l’ethnobotanique, les sciences de l’environnement et les sciences génétiques, en plus d’acteurs de société civile.
Pour Pierre Morand, représentant de l’IRD au Sénégal, “la variabilité biologique des semences acquises par les paysans au cours de l’histoire, grâce à une sélection végétale, est une autre source de richesse pour l’adaptation aux changements climatiques, en vue de la souveraineté alimentaire”.
Il a souligné le ”rôle essentiel” que jouent les questions techniques biologiques et culturelles, dans la reconnaissance, la sauvegarde et la valorisation des espèces domestiques qui auraient pu disparaître.
Les chercheurs tâcheront grâce à une approche interdisciplinaire, de savoir “comment ces semences cultivées en Afrique de l’Ouest peuvent avoir un avenir”, a-t-il dit.
Le directeur de l’ISRA, Momar Talla Seck, a noté que même si l’Etat du Sénégal entend, dans le cadre de sa politique de souveraineté alimentaire, s’acheminer vers une “certification de la quasi-totalité de semences”, ”les semences paysannes doivent jouer un rôle important”, pour réduire les importations.
Cette option politique de l’Etat devra s’inscrire dans un processus combinant semences écrémées, semences paysannes set semences sélectionnées.
Il a évoqué la longue expérience des producteurs en gestion de semences, pour la production, qui leur est léguée à travers des générations.
En deux jours, les participants à cet atelier devront voir comment valoriser les résultats obtenus, les mettre à l’échelle pour donner plus d’envergure aux semences paysannes, considérées comme des éléments stratégiques dans l’atteinte de la souveraineté alimentaire.
“Les résultats qui seront présentés ouvriront d’autres perspectives de recherche”, selon le DG de l’ISRA.
VIDEO
LE FRANC CFA EN DÉBAT AU PARLEMENT FRANÇAIS
Cette monnaie cristallise les tensions entre héritage colonial, avantages économiques et désir de souveraineté. La commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale a récemment ausculté ce serpent de mer monétaire aux réalités complexes
La commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale a réuni, le 29 mai dernier, des experts et débattu sans concession du dossier très épineux de la souveraineté monétaire en Afrique et du devenir du franc CFA. Si les interventions ont permis de bien cerner les enjeux, forces et faiblesses de ce système hérité de la colonisation, elles ont aussi et surtout mis en lumière sa grande complexité et l'absence de solution miracle.
D'un côté, le franc CFA apporte une stabilité monétaire et des prix appréciés, facilite l'intégration régionale et mutualise les réserves de change. Mais de l’autre, il prive les États de leur pleine souveraineté, son arrimage à l’euro apparaît de plus en plus inadapté, et son symbole colonial reste une pièce ouverte.
La nouvelle marginalisation du rôle de la France n'a pas suffi à éteindre les critiques, bien ancrées dans un rejet plus large de la tutelle européenne persistante. L'alternative d'une monnaie régionale autonome comme l'Eco se heurte à d'immenses défis techniques et politiques.
"On ne peut que constater l'extrême difficulté de ce dossier monétaire, miné par les spectres de la domination économique et de la souveraineté bafouée, sans parler des complications économiques objectives", résume un intervenant.
Faut-il tout remettre à plat ? Conserver les avantages acquis en réformant en profondeur ? La table ronde a surtout fait émerger la nécessité d'arbitrages douloureux, sans issue claire pour l'instant. Une chose est sûre : le statu quo actuel, aussi complexe soit-il, ne pourra pas durer éternellement.
VIDEO
LE RÉQUISITOIRE ANTICOLONIAL DE FOKA
"Critiquer la France ne fait pas de nous des anti-Français !" L'ancien journaliste de RFI répond aux accusations d'Anne Sophie Ave, ambassadrice pour la diplomatie publique de la France en Afrique devant la commission d’enquête du Sénat français
Dans une vidéo à la fois incisive et passionnée, le journaliste Alain Foka dresse un réquisitoire implacable contre la politique française en Afrique, qu'il accuse de perpétuer un « néo-colonialisme » indigne du 21ème siècle.
S'attaquant aux propositions tenues par Anne-Sophie Avé, ambassadrice française pour la diplomatie publique, qui a déclaré ce qu'elle qualifie de "propagande anti-française" de certains médias, Foka réfute catégoriquement cette accusation. Selon lui, critiquer l'ingérence de Paris et remettre en cause son influence ne fait pas des Africains des "anti-Français", mais des citoyens libres et conscients du lourd tribut payé par le continent à la traite négrière et à la colonisation.
"Critiquer une action, une mauvaise politique, une décision négative ne fait pas de l'auteur un anti-français", martèle le journaliste, ancienne figure emblématique de RFI. Il dénonce avec vigueur la propension des autorités françaises à vouloir imposer leurs vues, leur modèle, et même parfois leurs chefs d'États fantoches aux pays africains.
Au cœur de sa diatribe se trouve le rejet grandissant, notamment par la jeunesse africaine ultra-connectée, du système de la « Francafrique » - ce modèle d'influence économique, militaire et politique d'énoncé comme une forme moderne de colonialisme. Foka pointe du doigt la survie du Franc CFA, les interventions répétées dans les affaires intérieures, ou encore le maintien de bases militaires vues comme des "forces d'occupation".
"La jeunesse africaine n'a plus envie d'être dans tel ou tel camp, d'être obligée de servir la cause de telle ou telle puissance qui ne la concerne pas", lance-t-il, appelant à l'avènement d 'un partenariat enfin respectueux de la souveraineté africaine.
Dénonçant la "propagande" française, le journaliste exhorte Paris à reconnaître ses erreurs et à tourner la page d'un passé douloureux. Seul un dialogue réel d'égal à égal, sans conditionnalités ni ingérences, permettra selon lui de reconstruire une relation apaisée.
FIPA 2024 : LES ENTREPRENEURS SÉNÉGALAIS INVITÉS À EXPLOITER LES OPPORTUNITÉS DE LA ZLECAF
Ce rendez-vous de la FIPA doit être aussi le moment pour les entrepreneurs africains d’échanger sur les stratégies pour engranger plus de valeur ajoutée sur nos produits agricoles, les produits artisanaux entre autres.
Le président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (CCIAD), M. Abdoulaye Sow, a invité les opérateurs économiques et entrepreneurs sénégalais à conquérir les marchés internationaux, lors de la cérémonie d’ouverture de la Foire Internationale des Produits Africains (FIPA) 2024, qui s'est tenue samedi dernier.
M. Abdoulaye Sow a indiqué que la CCIAD accorde un grand intérêt à cette cinquième édition de la Foire Internationale des Produits Africains.
Selon le site iGFM, il a souligné que la thématique de cette édition, « Promotion économique et culturelle, levier de coopération internationale », offre aux entrepreneurs sénégalais et africains une occasion de réfléchir sur de nouvelles orientations pour développer et gagner des parts de marché dans les segments de l’artisanat, de la transformation de produits agricoles, et des œuvres culturelles, entre autres.
Ce rendez-vous de la FIPA doit également permettre aux entrepreneurs africains d’échanger sur les stratégies pour ajouter plus de valeur à nos produits agricoles et artisanaux.
En ce 21ème siècle, avec l’avènement de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF), il est crucial de travailler à une production significative de produits finis dans la chaîne alimentaire, l’habillement, les œuvres culturelles et les services.