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23 novembre 2024
Développement
par Ousseynou Nar Gueye
BIRIMA MANGARA PROMEUT LA FIN DES DÉBATS PARLEMENTAIRES HYSTÉRISÉS ET UNE PRESSE DÉBARRASSÉE DES LOIS LIBERTICIDES
Le programme de Kiraay ak Natangué conjugue ambition numérique et protection sociale, avec notamment une taxation des géants du web au profit des médias locaux. Une vision qui se veut pragmatique et moderne
Comme cela se sait, les têtes des listes candidates à la députation pour le scrutin du dimanche 17 novembre 2024 ont un temps d’antenne dévolu à la RTS de trois minutes chaque jour. Aussi, le chef de file de notre Coalition Pôle Alternatif 3eme Voie Kiraay ak Natangué, le président Birima Mangara, s’est plié avec fermeté, sérieux, force de conviction et grande force d’empathie à cet exercice qui sera une tradition pour les trois prochaines semaines.
Dans sa déclaration télévisée, tout de blanc d’un boubou trois pièces vêtu, le président Mangara, lundi 28 octobre 2024, a plaidé fortement pour un rôle rénové du député avec un exercice de son mandat dans le respect strict des règles démocratiques par le député, et il s’est engagé, en cas de son élection et des députés de sa liste à l’Assemblée nationale, à ne plus laisser prospérer le jeu politicard des échanges hystérisés au sein de l'Hémicycle de la Place Soweto, où on a vu des invectives pétries d’injures et même des agressions physiques entre députés lors de la quatorzième législature sortante.
Le président Mangara s’engage aussi, comme il l’a dit hier, pour des réseaux sociaux libres mais dont l’utilisation responsable est promue. La tête de liste de Kiraay ak Natangué a fermement promis qu’il mettra fin, aussi, par les proposition de lois idoines, à toutes les lois liberticides de notre droit positif concernant la presse.
Allons un peu au-delà des trois minutes de temps d’antenne RTS.
Notre Coalition Kyraay ak Natangué promeut, dans son programme, la captation, dans une démarche régionale sous l’égide de la CEDEAO, de l’UEMOA et de l’UA, d’une taxe numérique sur les GAFAM ou assimilés – Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft et leurs filiales - à travers de solides conversations politiques et diplomatico–économiques qui seront engagées avec l’OMC, l’OCDE, l’UE, le Trésor américain, notamment, avec création de chefs de file par organisation d’intégration économique africaine. Aussi, dans le cas de notre présence forte à la Place Soweto, nous ferons une proposition de loi sur l’économie numérique et sur un code de conduite : pour surveiller les blockchain projects et obliger les géants du numérique, comme Google, Facebook et consorts, à compenser les médias traditionnels sénégalais et autres diffuseurs y compris numériques, de façon juste et équitable quand ils reprennent leur contenu en ligne, proportionnellement aux revenus que leur contenu original génère comme revenus aux GAFAM, ainsi que pour les articles commerciaux, comme des streamings de musique qui sont téléchargés et distribués sur leurs plateformes. Seront aussi visés les revenus publicitaires de la part des entreprises numériques. Aussi, les petites publications des médias sénégalais figureront-elles dans le champ d’application de ladite future proposition de loi.
Il s’agit, par ailleurs, de prendre, en renforcement de ce dispositif, un
autre texte appelé, comme au Canada ou en Australie, Loi sur la radio-telediffusion, pour soumettre les géants du web à contribuer financièrement à la création et à la découverte de contenu culturel sénégalais. L’assiette en sera déterminée par l’évaluation de la valeur du contenu et la compensation appropriée. Nous prônons et porterons, inch'Allah, une proposition de loi pour une taxation de la création de contenus sur les réseaux sociaux (assiette : paiements des GAFAM, avec comme en Australie, une disposition d’exclusion, si le seuil perçu individuellement est inférieur au SMIG annuel). Ainsi, les créateurs et les utilisateurs des médias sociaux seraient exemptés de la loi, jusqu’à ce seuil. Dans le cadre de nos propositions de loi pour une protection renforcée de l’enfant contre les avatars du numérique (toile et réseaux sociaux), nous travaillerons à la mise en place de KËR XALEYI, des garderies sociales municipales, ce qui nécessitera une modification du Code général des collectivités territoriales. Cela va dans le sens d’une protection renforcée de l’enfant (Code de l’enfant), en particulier, de la fille et mesures d’encouragement à son maintien à l’école) ; ceci nous amènera à la restauration des Centres d’Assistance sociale départementaux, que seront les KËR JIGEN YI.
Toujours dans le cadre de notre «Programme Kiraay Ak Natangué de Contrat Social et de Pacte Parlementaire avec le Peuple Sénégalais pour un Choc d’Industrialisation multi-territorialisé et inclusif », il s’agit pour le groupe parlementaire que nous appelons de nos vœux à ce que les Sénégalaises et les Sénégalais nous donnent, de conduire les réformes pour que notre pays le Sénégal se réinvente sans naïveté, c’est-à-dire puisse se mettre totalement dans son aire et son ère, se lancer plus résolument et de manière plus stratégique dans ses quêtes et conquêtes, et tout en restant intransigeants sur ses exigences, devenir agiles dans nos démarches collectives.
En vérité, il nous faut réparer, remodeler et réformer, faire face à toutes nos responsabilités, prenant en main les missions vitales pour le Sénégal, avoir comme sacerdoce, abriter ; autrement dit le Kiraay, couvrir chaudement, mettre à l’abri les populations. C’est cette vision qui conduit au réel progrès. Celle-ci s’associe sur deux socles qui font fortes valeurs de symbole : faire revenir la confiance, au sein des populations et faire ce qui est bon pour le Sénégal.
Qui, cependant, pour apporter le progrès ? Qui pour transformer le changement en réalisations concrètes perçues sensiblement dans la vie quotidienne, dans les poches et dans le panier de marché des Sénégalaises et des Sénégalais ? Nous, Kiraay ak Natangué y sommes résolus, dans la situation actuelle dans laquelle le nouveau régime « n’a pas fini de commencer à travailler ».
Résolument, il faut compter sur la jeunesse et les femmes qui ont l’abnégation, la grande capacité et le pouvoir hors du commun d’apporter le changement.
Pour un pays moderne mis sur orbite avec une forte ambition, porteur de renaissance démocratique, fondateur d’une économie apte à générer des emplois agricoles et industriels massifs, créateur de richesses et soucieux du bien-être des populations.
« Seuls ceux qui sont assez peu sages pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent ».
« VOTÈL LÉNN LISTE BIRIMA MANGARA, COALITION PÔLE ALTERNATIF 3ÈME VOIE KIRAAY AK NAATANGUÉ ! »
Rejoignez-nous massivement et soyons majoritairement des BMW (Birima Mangara Wolëré), de fabrication solide et avec un très bon moteur pour faire avancer le pays.
Ousseynou Nar Gueyeest Coordonnateur de la Task Force Communication, Coalition Pôle Alternatif 3eme Voie Kiraay ak Natangué.
COMPRENDRE L’AFFAIRE DES 1 000 MILLIARDS F CFA
Sonko affirme avoir découvert plus de mille milliards sur un compte, sans plus de précisions sur l'identité du titulaire ou de la banque. Ses adversaires crient à l'affabulation, tandis que ses collaborateurs restent muets face aux demandes de précisions
La question est sur toutes les lèvres. Comment peut-on avoir plus de mille milliards dans un compte ? Si juridiquement rien ne s'y oppose, il faut constater que jusque-là Ousmane Sonko n'a produit aucune preuve de ses allégations. EnQuête a essayé de joindre ses collaborateurs pour de plus amples informations, mais ils ont refusé de répondre à nos questions.
La campagne, c’est aussi des attaques personnelles, des accusations souvent sans preuve, les unes plus graves que les autres. En meeting à Thiès le dimanche 27 octobre 2024, la tête de liste de Pastef et non moins Premier ministre du Sénégal a encore lâché des bombes qui en ont ému plus d’un parmi ses militants et au-delà. Devant une foule surexcitée, il peste : ‘’Il y a des gens qui ont tellement volé. Ils ont également tout dilapidé. Je vais vous donner juste quelques exemples. Savez-vous qu’ils ont vendu la prison de Rebeuss, soit plus d’un hectare, à 8 milliards F CFA ? Cela aurait pu coûter au minimum 40 milliards. C’est grâce à nous que la vente a été annulée. Ils ont également vendu la prison de Cap Manuel’’. Ousmane Sonko ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il enfonce le clou avec cette accusation qui a le plus attiré l’attention de l’opinion. Selon lui, il a été trouvé dans un compte plus d’un milliard. ‘’… L’argent du contribuable, on ne badine pas avec ; les gens vont restituer ce qu’ils ont volé. Ce que je vous dis n’est rien par rapport à ce qui s’est passé. Il y a des gens chez qui, dans un seul compte, on a retrouvé plus de mille milliards. Pensez-vous que c’est normal dans un pays comme le nôtre ? Ce n’est pas de la méchanceté quand on parle de reddition des comptes, mais on ne peut laisser cela passer’’.
Les accusations sont aussi graves que l’affaire de la falsification des comptes publics. Sauf que cette fois, le leader de Pastef n’a daigné donner aucune autre précision. On ne connait ni la personne derrière ces faits d’une rare gravité ni la banque où les fonds sont logés, encore moins le pays. Il faudra juste se contenter des dires du Premier ministre.
D’ailleurs, ses adversaires n’ont pas tardé à réagir à la suite de cette prise de parole. Proche d’Amadou Ba et responsable au niveau de la coalition Jàmm ak Njarin, Madiambal Diagne a posté sur son compte Twitter : ‘’Encore du Sonko ! Il ne dira jamais le nom de la personne ni la banque, encore moins quelle enquête aurait débusqué ce magot. Chaque fois qu’il ouvre la bouche, c’est pour affabuler.’’
Selon le candidat à la députation, l’actuel PM de Diomaye n’a même pas le sens de la mesure. Il y va lui aussi de ses affirmations sans source ni preuve. ‘’Il (Ousmane Sonko) ignore qu’aucune banque au Sénégal n’a ce niveau de dépôt. Les activités des banques sont strictement surveillées, devrait-on lui rappeler. S’opposer par le mensonge et gouverner par le mensonge. C’est sa devise’’, a-t-il accusé, avant de fulminer : ‘’Même les comptes du Trésor public ne disposent pas de tels montants en disponibilités.’’
Le directeur de campagne et le responsable de la Com refusent de répondre à nos questions
‘’EnQuête’ a, en tout cas, essayé d’en savoir plus par rapport à ce débat qui pue des milliards et qui a été posé par la deuxième personnalité de l’État. Pour ce faire, nous avons appelé aussi bien le directeur de campagne et directeur général de la Caisse des dépôts et consignations Fadilou Keita que le responsable de la communication et non moins ministre chargé de l’Hydraulique Cheikh Tidiane Dièye. Aucun des deux n’a voulu apporter plus de précisions aux affirmations de Sonko.
Pour sa part, le responsable de la communication a cependant promis de nous revenir ultérieurement.
En attendant, ses adversaires, eux, ne s’arrêtent de demander des preuves au Premier ministre. Responsable à Taxawu Sénégal (coalition Sàmm sa Kàddu), Ngouda Sall relève le fait que le PM n’est jamais précis quand il est dans la manipulation. ‘’Benn kilifeu, benn ci ay contam, benn bank’’, lâche-t-il avant de le défier : ‘’Je te défie de nous donner le nom du leader, le numéro de son compte bancaire, le nom de la banque et le montant se trouvant sur son compte.’’ L’opposant n’a pas manqué de souligner que ‘’la plus grande banque a 1 500 milliards’’ (sic). À l’appui de son argumentaire, il partage sur sa page Facebook une capture d’un tableau établi par Sika finance – site spécialisé dans l’information financière et économique focalisé sur les bourses ouest-africaines - intitulé ‘’Les 10 plus grandes banques du Sénégal en 2023’’. Il résulte de ce classement cité en référence que la CBAO, filiale du groupe Attijariwafa Bank, a effectivement détrôné la Société Générale et s’est imposée comme le premier établissement bancaire du pays en termes de total bilan, avec 1 503 milliards F CFA, note le site citant les données de la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest-africaine, qui est l’organe chargé d’assurer la solidité du système bancaire dans la zone UMOA, à travers notamment le contrôle des établissements assujettis.
Seulement, il est bon de le souligner, Ousmane Sonko n’a jamais dit que ces 1 000 milliards sont logés dans un compte ouvert dans une banque établie au Sénégal. Seul lui donc pourrait permettre pour le moment d’édifier la lanterne des Sénégalais sur cette question. Est-ce une accusation gratuite tenue juste dans un contexte de campagne électorale pour engranger des voix ? Est-ce un autre scandale dont il a juste voulu donner un avant-goût en attendant d’y revenir plus amplement ?
Dans tous les cas, la tournure prise par ses accusations l’oblige à s’expliquer un peu plus pour ne pas passer comme simple délateur.
Mille milliards. Le montant est colossal et a suscité beaucoup de questionnements. Certains se demandant s’il est même possible qu’un seul compte puisse contenir autant d’argent ? Selon des banquiers contactés par ‘’EnQuête’’, en principe, aucun texte ne l’interdit. ‘’Il n’y a pas une réglementation qui interdit qu’un compte puisse recevoir un montant déterminé. Tu peux mettre mille milliards dans ton compte comme tu peux le mettre dans plusieurs comptes’’, indique un de nos interlocuteurs.
Cela dit, à partir d’un certain montant, la banque a l’obligation de faire certaines diligences. ‘’Ce que la loi prévoit, notamment les règles relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux, c’est qu’en cas de soupçon, la banque a l’obligation de vérifier l’origine des fonds. Aussi, il y a une documentation à produire quand les montants déposés atteignent certains niveaux’’, a expliqué le spécialiste, qui précise : ‘’Si, après vérification, la banque a des soupçons, elle fait une déclaration de soupçons adressée à la Centif (Cellule nationale de traitement des informations financières).’’
Aux termes de l’instruction N O10-09-2017, le seuil pour la déclaration des transactions en espèces auprès de la Centif est de 15 millions F CFA. Ce qui signifie que si une transaction atteint ce montant, l’assujetti – la banque en fait partie - doit obligatoirement faire la déclaration devant l’organisme de lutte contre le blanchiment d’argent. ‘’Si la banque ne le fait pas et que demain il apparait que cet argent a une provenance illicite, la banque est en faute et peut faire l’objet de sanction’’, explique ce spécialiste du droit bancaire qui précise que ce texte ne prend en charge que les transactions en espèces. Pour les virements, il faudrait plutôt suivre les diligences prévues aux articles 20 et suivants de la nouvelle loi relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
LA FIN DE L’ÈRE DES DÉPUTÉS-MAIRES ?
Depuis l'indépendance, de nombreuses figures politiques ont incarné cette dualité des fonctions, de Lamine Guèye à Ousmane Sonko. Mais le nouveau pouvoir entend tourner la page de cette pratique qu'il juge antidémocratique
Depuis l’indépendance, la vie politique sénégalaise a été marquée par une particularité : le cumul des fonctions de maire et de député par certaines figures incontournables. Ce modèle de double fonction, un héritage d'une organisation centralisée du pouvoir, pourrait bien appartenir au passé avec les nouvelles politiques du nouveau régime.
Alors que certains leaders et militants du Pastef réaffirment leur promesse de campagne d’interdire le cumul des mandats, le Sénégal pourrait tourner la page de cette pratique controversée, source de nombreux débats sur la transparence et l’efficacité de la gouvernance.
Ils sont nombreux à avoir marqué le paysage politico-administratif sénégalais. Blaise Diagne, premier député noir à l’Assemblée française, fut également maire de Dakar, entre 1920 et 1921. Lamine Guèye occupa, lui, la fonction de maire de Dakar et de député en 1961, tout en étant député jusqu’en 1968. D’autres figures emblématiques comme Mamadou Seck (Mbao), Mbaye Jacques Diop (Rufisque), Robert Sagna à Ziguinchor, Ibrahima Tall, Cheikh Bamba Dièye à Saint-Louis et les contemporains comme Khalifa Sall, Barthélemy Dias, Amadou Mame Diop, Aïda Mbodj (à Bambey), Aminata Mbengue Ndiaye, Ousmane Sonko et Ahmet Haidara ont également porté cette double casquette de député et de maire, influençant profondément la vie politique du pays.
Cette dualité des rôles, tout en leur conférant un poids politique indéniable, a souvent suscité des critiques sur la concentration du pouvoir entre les mains de quelques-uns, alimentant le débat sur le cumul des mandats. Ces élus, en accédant à ces postes simultanément, avaient la possibilité d’impacter à la fois au niveau local et national.
Cependant, cette fusion des fonctions a souvent été critiquée pour l'absence de délimitation claire entre les responsabilités municipales et législatives, une situation qui a parfois mené à des conflits d'intérêts et à un manque d’efficience.
Une rupture politique initiée par le régime de Sonko
Avec l’ascension du régime du Pastef, le Sénégal a vu émerger une critique plus virulente envers cette pratique. Fidèle à son engagement de campagne, le parti au pouvoir, Pastef, n’a investi aucun maire sur ses listes pour les élections législatives, annonçant ainsi sa volonté de rompre avec ce qu’il considère comme une pratique antidémocratique. Dans ce contexte, Cheikh Aliou Bèye, député-maire de Diamaguene Sicap Mbao, pourrait bien être le dernier de son genre pour le parti d’Ousmane Sonko. On se souvient de la pression exercée contre Birame Soulèye Diop, maire de Thiès-Nord, poussé par les militants et sympathisants du Pastef à démissionner de son poste de maire ou de député en 2022, afin de respecter le principe de non-cumul.
Cette position du Pastef s’inscrit dans une volonté d’instituer une séparation des pouvoirs plus marquée. Les partisans du non-cumul estiment qu’un maire, en tant que gestionnaire exécutif d’une commune, doit se consacrer pleinement aux affaires locales. Inversement, un député, représentant de la nation, ne devrait pas être accaparé par des tâches exécutives qui pourraient compromettre l’objectivité de ses responsabilités parlementaires. Ce découpage clair des rôles permettrait, selon eux, de recentrer les élus sur leurs missions spécifiques, évitant ainsi la dispersion des responsabilités.
Les arguments pour et contre le cumul des mandats
Les défenseurs du cumul des mandats soutiennent que cette pratique assure une meilleure connexion entre les enjeux locaux et nationaux. Un maire-député serait plus à même de faire entendre la voix de sa localité au Parlement, réduisant ainsi la distance entre les préoccupations du terrain et les décisions législatives. Ils font également valoir que le cumul permet de limiter les conflits entre les pouvoirs locaux et nationaux en facilitant une coordination plus harmonieuse.
En revanche, les opposants au cumul dénoncent une concentration excessive de pouvoirs dans les mains d'une élite politique, parfois au détriment de la bonne gouvernance. Ces élus ‘’cumulards’’, selon les critiques, auraient tendance à monopoliser les postes et les ressources, alimentant un système clientéliste. Les pratiques telles que l’utilisation de voitures de fonction pour des activités privées, le détournement des fonds publics ou encore la répartition avantageuse de privilèges constituent autant de dérives qui, selon eux, tirent leurs racines du cumul des fonctions.
En France, les lois de 1985, 2000 et plus récemment de 2014 ont limité ce cumul en interdisant aux députés nationaux et européens ainsi qu’aux sénateurs de cumuler leurs mandats avec des fonctions exécutives locales. Ce modèle inspire de nombreux observateurs sénégalais pour qui l’adoption d’une loi similaire pourrait renforcer la transparence et la responsabilité politique au Sénégal.
Dans cette nouvelle législature, plusieurs maires se positionnent déjà pour siéger à l’Assemblée nationale, illustrant un appétit toujours vif pour le cumul des fonctions. Parmi eux, le maire de la commune de Richard-Toll, ancien président de l’Assemblée nationale, ou encore Barthélemy Dias, figure politique marquante et ardent défenseur des intérêts de sa commune. Cheikh Oumar Anne, Cheikh Guèye ainsi qu’Amadou Ba, journaliste et maire de Missirah, rejoignent cette dynamique, soulevant des interrogations sur la capacité d’un élu à concilier efficacement les exigences locales de la mairie et les impératifs nationaux du mandat parlementaire.
Cette persistance du cumul, malgré les critiques, semble mettre en lumière la force de l’ambition personnelle et les intérêts politiques.
Le 5 avril dernier, sous l’instruction du président Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko a donné aux ministres nouvellement élus un mois pour renoncer à leur mandat électif local, renforçant ainsi la détermination de l'État à interdire le cumul des mandats. Cette mesure, perçue comme une avancée vers une gouvernance plus responsable, vise à réduire la mainmise des élites sur les ressources publiques et à encourager un renouvellement de la classe politique.
Cependant, la décision suscite des inquiétudes. En effet, des voix s’élèvent pour dénoncer les risques politiques que pourrait engendrer cette interdiction pour le parti au pouvoir. Pour certains, restreindre les fonctions des élus pourrait affaiblir leur influence locale au détriment de leur base électorale, en particulier dans des zones où les élus jouent un rôle social essentiel. À cela s’ajoute la crainte que cette réforme, perçue par une partie de l’opposition comme une tentative d’aseptiser le jeu politique, se retourne contre le gouvernement en aliénant certains de ses partisans les plus fidèles.
Un avenir sans cumul des mandats : vers une nouvelle culture politique ?
Pour beaucoup, la fin du cumul des mandats est plus qu’une simple réforme ; elle représente un véritable changement de culture politique. Au-delà de la gestion des ressources et des conflits d’intérêts, cette décision vise à encourager la responsabilisation des élus et à diversifier la représentation politique. En exigeant des maires et des députés qu’ils renoncent à cumuler les fonctions, le gouvernement Pastef espère ainsi promouvoir une nouvelle génération de leaders capables de se consacrer pleinement à leur rôle.
Il reste à voir si cette mesure suffira à éradiquer les comportements clientélistes et le favoritisme politique enracinés dans la culture politique sénégalaise.
En attendant, les législateurs du Pastef ont annoncé leur intention de déposer un projet de loi pour interdire définitivement le cumul des mandats et accélérer le renouvellement du personnel politique, en faisant valoir que l’exclusivité des mandats est essentielle pour moderniser la gouvernance et améliorer la répartition des responsabilités.
Avec cette réforme en gestation, le Sénégal pourrait ainsi ouvrir la voie à une nouvelle ère de transparence et d’efficacité dans la gestion des affaires publiques. Mais cette transition, bien que saluée par certains comme une avancée démocratique, n’est pas sans susciter de nombreux défis et résistances au sein même de la classe politique.
ABASS FALL A VU LES CHOSES TROP EN GRAND
La tête de liste départementale de Pastef a évoqué une prétendue "immunité totale" durant la période électorale. Une lecture contestée par les juristes qui rappellent que la loi ne protège que les actes directement liés à la compétition électorale
Dimanche dernier, Abass Fall a évoqué l'existence d'une super immunité électorale susceptible de protéger, envers et contre tous, tout acte durant cette période électorale. Qu'en est-il réellement ? ‘’EnQuête’’ a vérifié pour vous.
La première journée de campagne électorale a été marquée par des scènes de violence dans le département de Dakar. Les sympathisants de Barthélemy Dias d'un côté et ceux d'Abass Fall de l'autre se disputent d'ores et déjà le contrôle de la capitale. À la suite d'un pugilat, avant-hier dimanche, Abass Fall, la tête de liste départementale de Pastef, a invité ses soutiens à la riposte.
Car pour celui qui se surnomme aussi “Borom Ndakaru”, une certaine immunité protégerait tout le monde, à tout-va, durant cette période de campagne. “Nous sommes en campagne électorale, il y a une immunité totale. C’est pourquoi ils se comportent ainsi. Les textes disent qu’en campagne électorale, si tu tues quelqu’un ou si tu le blesses, tu es couvert par une immunité. C’est ce qu’ils savent, c’est pourquoi ils se permettent de se comporter ainsi. On ne va pas se laisser attaquer. Qui s’y frotte s’y pique’’, hurle-t-il.
Ce qu'il faut retenir d'emblée, c'est que le membre du Pastef n’a pas eu une bonne lecture des dispositions de la loi électorale. En fait, ceux qui tiennent ce genre de propos s’appuient sur les articles L117 et suivants intitulé (section intitulée immunité et prescription en matière électorale).
Aux termes de l’article L117 : ‘’De l'ouverture officielle de la campagne électorale jusqu’à la proclamation des résultats du scrutin, aucun candidat ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé pour des propos tenus ou des actes commis durant cette période et qui se rattachent directement à la compétition.” Selon cet expert, cette disposition ne concerne que les déclarations et actes en lien direct avec la compétition. ‘’Il va sans dire que tuer quelqu’un, incendier, s’attenter à l’intégrité physique de quelqu’un n’a rien à voir avec la compétition électorale. Ce sont des actes réprimés par le Code pénal et la loi électorale ne saurait y apporter aucune dérogation’’, souligne notre interlocuteur.
En outre, la jurisprudence des violences électorales de la Présidentielle 2019 est là pour prouver qu’Abass est effectivement passé à côté. En effet, les affrontements à Tambacounda entre partisans de l'ancien régime de Macky Sall et la garde rapprochée du candidat du Pur avaient notamment causé la mort d'Ibrahima Diop. Les personnes responsables de ces actes ont été arrêtés jugés deux ans plus tard. L’un d’eux a d’ailleurs été condamné à une peine de 15 ans de réclusion criminelle.
C'est là une preuve supplémentaire que le lieutenant d'Ousmane Sonko s'est trompé dans son interprétation des dispositions de la loi électorale.
L'autre aspect qui vient un peu contredire Abass Fall est la sortie du ministre de la Justice. S'exprimant à travers un communiqué ce lundi, le garde des Sceaux s'est dit aux aguets des moindres faits et gestes des acteurs. “Dans le cadre de la campagne pour les élections législatives anticipées prévues le 17 novembre 2024, le ministère de la Justice a pris note de comportements et de propos qui pourraient constituer des infractions susceptibles d’entraîner des poursuites judiciaires. Ces agissements, survenus notamment dans le département de Dakar en ce début de campagne, ont suscité une réaction ferme des autorités’’. C'est dans ce sillage qu’Ousmane Diagne a “ordonné l’ouverture d’enquêtes pour faire la lumière sur ces événements et identifier les responsabilités”.
Il est rappelé dans la note reçue l’importance du respect des lois et des règlements en vigueur, soulignant que “toute atteinte à l’ordre public sera traitée conformément aux procédures légales”.
Enfin, en appelant les acteurs politiques et leurs partisans à faire preuve de retenue, le ministère de la Justice invite chacun à s’abstenir de tout “acte ou discours pouvant compromettre la tranquillité publique ou alimenter les tensions”.
Selon le ministère de la Justice, cet appel à la responsabilité et à la discipline vise à “assurer un climat de sérénité tout au long de la campagne, garantissant ainsi un processus électoral pacifique et exemplaire conforme aux valeurs démocratiques du Sénégal”.
PAR Farid Bathily
DÉCLARÉ MORT À TORT, IL ÉCHAPPE DE PEU AU PRÉLÈVEMENT DE SES ORGANES
En octobre 2021, Anthony Hoover est déclaré mort après une overdose dans un hôpital du Kentucky. Alors que tout est prêt pour le prélèvement de ses organes, l'impensable se produit : le "défunt" se réveille
Déclaré mort, Anthony Hoover s’est réveillé alors que les médecins s’apprêtaient à lui prélever ses organes.
"Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais." Depuis trois ans, ce verset biblique est inscrit sur le siège d’Anthony Hoover chez lui. Il s’agit sans doute d’un marqueur de la vie de cet Américain de 36 ans encore appelé "TJ Hoover", depuis que celle-ci a basculé il y a trois ans sur la table d’opération de l’hôpital Baptist Health Hospital de Richmond dans le Kentucky.
Admis sur place totalement inconscient le 25 octobre 2021 à la suite d’une overdose de drogue, Anthony a été déclaré en état de mort cérébrale quatre jours plus tard, après un placement sous appareil respiratoire. Alors que les médecins s’apprêtaient à lui prélever ses organes en tant que donneur, le patient reprend vie.
"Il s’est réveillé", se souvient avoir entendu sa sœur Donna Rhorer de la part des médecins. "Il bougeait dans tous les sens, se débattait. Il s'agitait sur le lit. Et quand on s'est approchés, on pouvait voir qu'il avait des larmes qui coulaient. Il pleurait visiblement", témoigne Natasha Miller, chargée de la préservation d’organes à NPR.
Des signes avant-coureurs
La scène décrite comme "chaotique" par Miller provoque immédiatement le refus des chirurgiens de procéder à l'opération. Des signes avant-coureurs auraient pourtant dû alerter les personnes chargées du patient.
Selon le déroulé des évènements rapporté par Nyckoletta Martin, un autre chargé de la préservation d’organes sur place, Anthony Hoover s'était réveillé et avait manifesté des signes de conscience lors d'un cathétérisme cardiaque destiné à évaluer la viabilité de son cœur dans la perspective d’une transplantation.
Malgré cela, la procédure de don d'organes a suivi son cours. Sa sœur se souvient même l'avoir vu "ouvrir les yeux" lors de son transfert vers le bloc opératoire. "On nous a dit que ce n’étaient que des réflexes, juste une réaction normale", affirme-t-elle.
L’affaire révélée au grand public le mois dernier en marge d’une audience de la Commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants sur les organismes de prélèvement d'organes, fait désormais l’objet d’enquêtes des autorités fédérales et de l’État.
Un système sous pression ?
À en croire certains observateurs, elle remet au goût du jour la controverse sur le concept de "mort cérébrale". La loi américaine datant de 1980 la définit comme "l'arrêt total des fonctions du cerveau". Or, la science révèle aujourd’hui que l'hypothalamus de certains patients dits "morts" peut continuer de réguler la température de leurs corps ainsi que leurs hormones.
Des questions émergent également quant au processus du don d'organes aux États-Unis. Alors que les services du ministère de la Santé estiment à 170 millions le nombre d’Américains inscrits à cet effet, moins de 1% répondent effectivement aux critères spécifiques de l’opération, selon l’organisation fédérale à but non lucratif, Donor Network West.
Cela entraîne 17 décès par jour en liste d'attente de greffe. Trois ans après cet incident, Anthony Hoover vit près de sa sœur. "TJ connaît des difficultés, notamment des problèmes de mémoire à court terme, de vision et d'équilibre. Mais il est assez robuste pour suivre une kinésithérapie plusieurs fois par semaine, et il a gardé son humour", décrit CNN qui lui a rendu visite.
UNE DÉFORESTATION DE PRÈS DE 53 000 HECTARES ENREGISTRÉE CHAQUE ANNÉE EN AFRIQUE DE L'OUEST
Ces chiffres préoccupants soulignent l'urgence d'agir pour préserver les richesses forestières face aux menaces croissantes.
Les forêts de la sous-région font face à des niveaux élevés de déforestation, avec en moyenne une perte annuelle estimée à 52, 920 hectares entre 2010 et 2020, a déclaré mardi, le directeur général des eaux et forêts, le colonel major Babacar Dione.
‘’Malgré leurs inestimables richesses, les forêts de la sous-région font face à des niveaux élevés de déforestation, avec en moyenne une perte annuelle estimée à 52, 920 hectares entre 2010 et 2020, soit en l’espace de dix ans’’, a-t-il dit.
Le colonel major Babacar Dione s’exprimait lors de la cérémonie officielle d’ouverture d’un atelier d‘échange régional sur les cadres juridiques forestiers et les tendances liées à la déforestation : enjeux transfrontaliers et approche communautaire.
‘’La situation n’étant toutefois pas homogène entre les pays, les principales causes de la déforestation sont l’agriculture et l’exploitation forestière à petite échelle (20.4% et 16.7% respectivement) ainsi que les incendies (14%)’’, a-t-il indiqué.
Il a signalé que les cadres juridiques relatifs aux forêts du Ghana, du Liberia, de la Sierra Leone, de la Guinée, de la Côte d’Ivoire, de la Gambie et du Sénégal, ont été évalués en tenant compte des instruments internationaux et sous régionaux pertinents.
”Sur cette base, a-t-il poursuivi, des recommandations ont été élaborées pour promouvoir une gestion durable de ces forêts, ainsi qu’une approche sectorielle ciblant les droits et attentes des communautés locales, tout en prenant en compte les défis transfrontaliers liés à la déforestation et la prise en compte du genre”.
‘’Parmi ces recommandations, a-t-il relevé, figurent la nécessaire de renforcer les cadres de coopération bilatéraux et multilatéraux afin de lutter contre l’exploitation et le commerce illégal de faune et de flore, et l’importance de promouvoir la coopération policière et judiciaire à l’instar des mécanismes existant entre certains pays’’.
Le directeur des eaux et forêts a souligné par ailleurs que le cadre juridique forestier du Sénégal “se porte bien”.
”Le cadre juridique forestier du Sénégal adopté en novembre 2018 et son décret d’application sorti en janvier 2019, se porte bien ”, a-t-il magnifié, ajoutant que ce code forestier, en vigueur,” permet de renforcer les sanctions, les peines liées aux infractions, aux trafics de bois, aux coupes et feux de brousse”.
”Ce code permet aussi de responsabiliser davantage les communautés locales et donne beaucoup plus d’avantages également aux collectivités territoriales”, a-t-il déclaré.
”Avec ce code forestier, 40% des recettes tirées de l’exploitation des ressources forestières sont versées aux communautés, et aux collectivités territoriales”, indique-t-il, invitant à leur vulgarisation et diffusion auprès de l’ensemble des communautés.
Cet atelier vise à améliorer la connaissance des cadres juridiques nationaux forestiers des pays de la CEDEAO et des principaux enjeux liés à la gouvernance forestière décentralisée et aux délits forestiers.
Organisé par le Bureau sous régional de la FAO à Dakar, l’atelier vise également à partager les résultats accomplis dans le cadre de la mise en œuvre de la composante juridique (FA 2) du projet ” Transformation globale des forêts pour les peuples et le climat : un accent sur l’Afrique de l’Ouest”.
Plusieurs représentants de pays de la CEDEAO et des partenaires ont pris part à cette rencontre.
MACKY SALL CONFIRME SON ABSENCE DE LA CAMPAGNE
L'ancien président, chef de liste de la coalition d'opposition Takku Wallu, préfère rester à l'étranger. Il invoque le respect de "la tradition" des ex-chefs de l'État sénégalais pour justifier son choix de laisser le champ libre à ses successeurs
(SenePlus) - L'ancien président Macky Sall, tête de liste de la coalition Takku Wallu, ne rentrera pas au pays pour la campagne électorale. Dans un entretien exclusif accordé à RFI Fulbe, il écarte toute possibilité de retour immédiat à Dakar, bouleversant ainsi les plans de sa formation politique.
"Mon retour au Sénégal n'est pas encore à l'ordre du jour. Une fois décidé, je ferai moi-même une annonce officielle", a déclaré l'ancien chef d'État installé désormais au Maroc. Il justifie cette absence par le respect des traditions : "Quand un président est longtemps resté au pouvoir, il doit se retirer pour laisser le soin à ses successeurs afin qu'ils puissent bien dérouler."
Malgré son absence physique, Macky Sall reste actif dans la campagne. Dimanche, lors du meeting de sa coalition à Fatick, il est intervenu par téléphone pour galvaniser ses troupes. "Les Fatickois ont toujours fait montre de dignité et de loyauté. Comme d'habitude, nous sommes conscients qu'ils vont faire la bonne option pour le bien du Sénégal", rapporte Le Soleil, citant ses propos.
Cette campagne à distance suscite déjà des critiques acerbes. Seydina Oumar Touré, l'ancien capitaine de gendarmerie devenu directeur général de l'Agence nationale de la sécurité de proximité, n'a pas manqué de railler l'ancien président, le qualifiant de "première tête de liste de l'histoire du Sénégal à battre campagne sur WhatsApp et TikTok".
L'attaque de Touré va plus loin, rappelant le bilan contesté de Macky Sall : "Après s'être illustré dans la dictature en enregistrant le plus grand nombre d'arrestations, d'emprisonnements, de radiations et de morts, entre autres incommodités", avant d'ajouter ironiquement que "cet homme nous réserve encore des surprises".
Face à ces critiques, l'ancien président reste stoïque. S'il reconnaît que sa décision "pourrait peut-être créer une situation de découragement", il minimise l'impact sur sa campagne, rappelant que "l'expression du vote revient aux Sénégalais". Une posture qui interroge alors que le scrutin du 17 novembre approche.
Il y a quelques jours, Jeune Afrique révélait déjà que l'ancien chef de l'État avait choisi de mener la campagne des législatives depuis l'étranger par "crainte de voir ses adversaires, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre, Ousmane Sonko, lancer une procédure judiciaire contre lui et le faire arrêter une fois arrivé sur le territoire national".
VINICIUS VICTIME DE SON COMBAT CONTRE LE RACISME ?
L'attaquant brésilien du Real Madrid et son entourage voient dans sa défaite au Ballon d'or 2024, la sanction de son combat acharné contre le racisme. Une controverse qui éclate alors que le joueur de 24 ans a réalisé une saison sportive exceptionnelle
(SenePlus) - Le Ballon d'Or 2024 laisse un goût amer à Vinicius Jr. L'attaquant brésilien du Real Madrid, deuxième derrière l'Espagnol Rodri de Manchester City, voit dans ce résultat la conséquence de son engagement contre le racisme, rapporte Reuters.
"Je le referai 10 fois si nécessaire. Ils ne sont pas prêts", a lancé le joueur sur X après la cérémonie, boycottée par le Real Madrid qui avait anticipé la non-victoire de son attaquant vedette. Un message lourd de sens, que son entourage a tenu à expliciter auprès de Reuters : "Le monde du football n'est pas prêt à accepter un joueur qui se bat contre le système."
Le Brésilien de 24 ans s'est en effet imposé comme le fer de lance de la lutte antiraciste dans le football espagnol. Régulièrement ciblé par des insultes racistes dans les stades de Liga, son combat a déjà abouti à deux condamnations historiques en Espagne.
Cette défaite au Ballon d'Or apparaît d'autant plus contestable que la saison sportive de Vinicius a été exceptionnelle. Pilier du Real Madrid lors du doublé Ligue des Champions-Liga, il a contribué à une année presque parfaite, couronnée par les titres de meilleur entraîneur pour Carlo Ancelotti et de meilleur club pour le Real Madrid.
La solidarité s'est rapidement manifestée. "Mon frère, tu es le meilleur joueur du monde et aucun prix ne peut dire le contraire", a affirmé son coéquipier Eduardo Camavinga sur X. Plus virulente, la légende brésilienne Marta s'est insurgée : "J'ai attendu toute l'année que Vini Jr soit reconnu comme le meilleur joueur du monde et maintenant on me dit que le Ballon d'Or n'est pas pour lui ?"
France Football, organisateur du trophée attribué par les journalistes des 100 premiers pays du classement FIFA, n'a pas souhaité réagir à la controverse, précise Reuters. Cette polémique pose une question cruciale : l'engagement contre le racisme peut-il devenir un handicap dans la course aux récompenses individuelles ?
par Alioune Tine
ENGAGER IMMÉDIATEMENT LA DÉSESCALADE POUR DES ÉLECTIONS APAISÉES ET TRANSPARENTES
Il se met en place une culture du dégagisme et du pousse-toi que je m'y mette sans normes, sans limites où tous les coups sont bons. Nous vivons l'effondrement de l'éducation et de la culture, l'effondrement du civisme, du patriotisme
Entendre la leçon magistrale du président Diomaye pour des élections transparentes et apaisées, c'est appeler tous les leaders politiques du pouvoir comme de l'opposition à condamner les actes de violence, à bannir les violences politiques. C'est maintenant pendant la campagne électorale qu'il faut le faire, sans aucune ambiguïté.
C'est seulement après les condamnations de la violence que la promotion d'élections apaisées peut faire sens dans la bouche des leaders politiques. Aucune rupture systémique du système ne peut s'opérer dans un climat de violence et de guerre civile larvée.
Pour réguler la violence politique et électorale, il faut que les institutions publiques s'en mêlent de façon résolue, notamment la justice et le ministère de l'Intérieur en charge de la sécurité. C'est le moment pour ces institutions de montrer leur efficacité et leur impartialité, c'est le moment de montrer leur capacité à rassurer la société.
Autrement, tous ceux qui appellent à la violence doivent au moins faire l'objet d'une audition par la justice, tous les actes de violence doivent faire l'objet d'une enquête judiciaire pour en tirer toutes les conséquences.
Nous assistons depuis quelques années à la montée d'une violence politique et électorale inhabituelle, qui transforme petit à petit la démocratie sénégalaise, par une logique diffuse et une culture sourde, en une démocratie négative d'insurrection et de contre insurrection. Il se met en place une culture vulgaire du dégagisme et du pousse-toi que je m'y mette sans normes, sans limites et où tous les coups sont bons. Ses effets sociaux sont terribles avec une polarisation extrême de la société et une radicalisation de la défiance sociale.
Le résultat, c'est l'impuissance totale qu'on crée à gouverner ce pays, quel que soit le parti et les coalitions de partis qui se mettent en place. Les logiques électoralistes et les logiques pouvoiristes en marche depuis quelques années mettent à mal les liens sociaux, mettent à mal le pacte républicain que le président Diomaye Faye appelle sans pouvoir se faire entendre malheureusement.
Nous avons besoin plus que jamais de dialoguer, de rediscuter dans la sérénité, et dégager pendant cette campagne des éléments de consensus qui réduisent les risques belligènes et renforcent le consensus sur un pacte démocratique et républicain.
On va vers un monde plus difficile et plus complexe, il faut s'y préparer par l’éducation, la culture et une capacité de résilience et de sublimation. Comme ce Sénégal en a d'ailleurs le secret.
Nos chefs religieux toutes obédiences confondues doivent réagir maintenant.
Tout ce que nous vivons signale l'effondrement de l'éducation et de la culture, l'effondrement du civisme et du patriotisme.
par Pierre Sané
LE MIROIR BRISÉ DE L'OCCIDENT
Les Israéliens en bons Européens au fond ne font que dérouler leurs valeurs de civilisation : la barbarie. Ne devraient-ils pas être exclus des Nations Unies comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud à l’époque ?
Un oxymore est une figure de style qui consiste à allier deux mots de sens contradictoire. Ainsi en est il de « civilisation occidentale ».
Gandhi a qui un journaliste anglais demandait ce qu’il pensait de la « civilisation occidentale », aurait répondu « ce serait une bonne idée ! »
Aimé Césaire plus incisif dans son Discours sur le colonialisme écrit « Une civilisation qui s'avère incapable de résoudre les problèmes que suscite son fonctionnement est une civilisation décadente. Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte. Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde »
Aujourd’hui Israël qui se réclame comme étant l’avant-poste de la civilisation occidentale au Moyen Orient se voit enfin (!) desafiliée sinon répudiée par le président français qui a dit lors de la conférence sur le Liban : « Je ne suis pas sûr qu’on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie». Israel, le mouton noir de la civilisation occidentale ? Israel dont les agissements criminels (la barbarie), seraient aux antipodes des règles de « bonne conduite de la civilisation occidentale » ? Ou plutôt Israël, le dernier avatar de ce que la « civilisation occidentale » a déroulé depuis cinq siècles dans le reste du monde ?
Les Européens n’ont-ils pas inventé les génocides ? Le nettoyage ethnique ? L’extermination des « brutes » ? Le colonialisme, la traite esclavagiste, le racisme, l’apartheid ? Les Israéliens en bons Européens au fond ne font que dérouler leurs valeurs de civilisation : la barbarie. C’est dans l’ADN de l’Europe qui à exterminé six millions de juifs. C’est pourquoi elle se tait. De même que leurs cousins Américains qui ont ensevelis sous les bombes des centaines de milliers d’Irakiens de Syriens d’Afghans de Serbes de Yéménites et autres. Clairement, l’occident est à l’agonie et il ne lui reste qu’une option pour maintenir son hégémonie : la violence aveugle.
En attendant, Israël qui défie toutes les règles de l’ordonnancement international mérite-t-il d’exister ? A-t-il le droit d’exister ? Ne devrait-il pas être exclu des Nations Unies comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud à l’époque ? On est en droit de se poser la question au vu de ses agissements. Cela permettrait au moins à la minorité occidentale de sortir de son silence honteux.