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30 novembre 2024
Economie
par Yoro Dia
MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE, DITES À VOTRE AMI CHGUEL MAÏGA DE BALAYER D'ABORD DEVANT SA PORTE
C’est insulter le Sénégal que de cautionner que Choguel Maïga nous donne des leçons de démocratie. Notre devoir est d’aider le Mali à retrouver sa démocratie, non de se lancer dans des compromissions comme le fait Sonko pour plaire aux activistes
Devant notre Premier ministre Ousmane Sonko, son homologue malien Choguel Maïga a osé qualifier le Sénégal de «démocratie théorique». Dans une démocratie théorique, on ne perd pas le pouvoir par les urnes, comme cela se passe souvent chez nous où l’alternance est devenue la respiration de notre démocratie et une banalité politique. Dans une démocratie théorique, l’élection est un simple mécanisme de légalisation du pouvoir (Corée du Nord) et pas de remise en jeu du pouvoir (Sénégal, Etats-Unis, France, Bénin, Ghana). Ni les extravagances de Choguel Maïga ni le silence coupable de Sonko ne sont des surprises pour moi. L’essence du patriotisme est de se dire mon pays d’abord, le fameux «right or wrong, my country». Donc un patriote, au sens vrai du terme, ne peut accepter qu’on dénigre, qu’on salisse son pays de façon aussi injuste et fausse. Le silence de Sonko confirme ou son manque de courage ou ses convictions profondes, témoignant ainsi de son projet de négation du Sénégal et de ses valeurs. Et comme son ami Choguel, il regrette que l’insurrection n’ait pas réussi pour que le Sénégal perde son statut d’exception qui hante certains, comme son ami et homologue malien.
Heureusement pour le Sénégal, que les Forces de défense et de sécurité ont vaincu l’insurrection, sauvé la République et poussé ainsi nos frères égarés de Pastef à retrouver le chemin de l’opposition légale. Le seul chemin qui, chez nous, permet d’accéder au pouvoir. Au Mali, l’Armée intervient souvent pour arbitrer des conflits politiques, ce qui est le contraire chez nous. C’est pourquoi le Sénégal n’a jamais connu de rupture anticonstitutionnelle, alors que «suspendre la Constitution» est devenu la mode dans la sous-région. Un Premier ministre véritablement patriote aurait invité Choguel Maïga à balayer devant sa propre porte. C’est insulter le Sénégal que de cautionner que Choguel Maïga nous donne des leçons de démocratie. Le Sénégal préfère les alternances démocratiques aux coups d’Etat. On n’a pas à culpabiliser parce que notre vieille démocratie fonctionne. En 2022, le Sénégal a organisé trois élections suivies d’une autre en 2024 qui se sont soldées par une multitude d’alternances, alors que le Mali a connu deux coups d’Etat en six mois et les élections n’y sont pas organisées depuis 10 ans. On voit nettement où se trouve la démocratie théorique. Le discours souverainiste et panafricaniste de Choguel Maïga et de ses acolytes n’est que du vernis idéologique pour légitimer la forfaiture des coups d’Etat.
Nous sommes tous des panafricanistes, mais nous préférons le panafricanisme démocratique à celui des putschistes. Jamais une aussi belle cause n’a eu des avocats aussi illégitimes. Le discours sur le souverainisme et le panafricanisme n’est que de la poudre aux yeux pour masquer la forfaiture des coups d’Etat et pour les activistes, un «soutien mercenaire» à la Russie. Le souverainisme ne saurait être un simple changement de maître blanc ou passer de supplétif français à supplétif russe, ou reprocher à Macron de ne pas s’être ingéré dans la crise politique au Sénégal comme l’a fait le Premier ministre Sonko en recevant Mélenchon. Le souverainisme commence par la souveraineté du peuple, et au Mali, elle est confisquée par une junte qui renvoie les élections aux calendes grecques. Le Mali a été une grande démocratie, et comme la Gambie, elle va retrouver ses réflexes et mécanismes normaux de démocratie dès que le virus kaki sera balayé par la vague démocratique qui s’annonce et qui emportera des dinosaures politiques comme Choguel dans les poubelles de l’histoire. Sonko, lui, au moins, est légitime parce que son parti a été élu démocratiquement, alors que Choguel Maïga est un passager clandestin qui pense instrumentaliser les militaires alors qu’il ne pèse rien politiquement et démocratiquement, si ce n’est servir de faire-valoir politique et idéologique. Le réveil a toujours été brutal pour les hommes politiques qui ont pensé utiliser les militaires comme voiture bélier sur le plan politique. Le Sénégal est viscéralement lié au Mali, mais nos régimes sont différents. Notre devoir est d’aider le Mali à retrouver sa démocratie, non de se lancer dans des compromissions comme le fait notre Premier ministre pour plaire aux activistes panafricanistes.
Monsieur le Premier ministre, avoir le sens de l’histoire, c’est comprendre que le printemps des coups d’Etat en Afrique de l’Ouest ne peut être qu’un intermède militaire en attendant la vague démocratique. C’est le Sénégal, avec ses alternances démocratiques et sa marche vers l’émergence, qui est dans le sens de l’Histoire. Dites-le à votre ami Choguel. Le retour à la démocratie est la seule voie de salut pour le grand peuple du Mali que les putschistes tirent vers le bas, alors que ce pays était dans l’avant-garde démocratique et historique. Le Sénégal restera dans l’avant-garde malgré la fascination de notre Premier ministre pour l’arrière-garde putschiste, alors que les élites et les peuples de ces pays sont fascinés par l’avant-garde démocratique sénégalaise qui bat en brèche les thèses fallacieuses des putschistes. La preuve en est que d’alternance en alternance, le Sénégal marche vers l’Emergence, alors que le Mali va de transition en transition et de recommencement en recommencement. Choguel Maïga a au moins compris que notre Premier ministre est tellement narcissique qu’il préfère qu’on dénigre le Sénégal aussi longtemps qu’on joue des notes de kora politiques à sa gloire personnelle.
PAR Fatoumata Sissi Ngom
PROPOSITION POUR LA CRÉATION, DANS LE PROJET, D’UN INDICE NATIONAL COMPOSITE POUR LA MESURE DU PROGRÈS ÉCONOMIQUE AU SÉNÉGAL
Ce "Teranga Index" ou "Diomaye Index" ambitionne de capturer la réalité multidimensionnelle du développement sénégalais, englobant le bien-être des citoyens, la cohésion sociale et la vitalité des territoires
Le Projet du président Diomaye Faye est attendu dans une certaine fièvre par le peuple sénégalais. Il devra porter en lui la tenue (ou non) des nombreuses promesses électorales pour l’amélioration de la vie des populations, le respect de l’environnement, et la bonne gouvernance. Mais aucun projet politique ne sera efficace sans les bons indicateurs d’évaluation et de suivi, et ce selon un maillage territorial et urbain. Je propose, dans le cadre du prochain référentiel de politiques publiques qui composera le Projet, la création d’un indice économique national composite, qui pourrait s’appeler “Teranga Index”, “Diomaye Index”, ou comme le prototype que je développe, “Ngom Index”, qui va au-delà du PIB, et qui s’appliquera aussi localement. Un tel Index permettra une connaissance plus fine du progrès économique et social au Sénégal, tout en mettant l’humain, les territoires et le monde vivant au coeur des priorités. Cela permettra également un financement du développement local plus efficace et une coopération internationale maitrisée. Les individus vivent dans des villes et non dans des pays.
Cet indice économique, qui devrait être élaboré par le ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal, agrégera aussi bien le Produit intérieur brut, que d’autres indicateurs de bien-être et de cohésion sociale. Il est tout à fait possible d’estimer des PIB régionaux et à un niveau plus granulaire. Il est heureux de voir que la Direction Générale de la Planification et des Politiques Économiques (DGPPE) du ministère de l’Économie a débuté des réflexions scientifiques et innovantes pour l’estimation des PIBs régionaux à l’aide des données satellitaires d’intensité lumineuse nocturne.
La définition, l’élaboration et la mesure d’un tel Index nécessitera de collecter des données. L’État sénégalais pourrait utiliser le levier du digital et de l’économie numérique, et également impliquer les populations locales qui deviennent ainsi actrices du changement dans les contours de la décentralisation. Une condition subsiste cependant : une application rigoureuse de la régulation en matière de sécurité et protection des données notamment personnelles, et c’est rassurant de voir que le Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique inscrit ces enjeux dans ses priorités. Avec un tel indice économique composite, le Sénégal sera précurseur en la matière en Afrique sur cette question de la mesure du bien-être et de son intégration dans la mesure du progrès économique.
La nécessité d’un déplacement de perspective économique et politique : pourquoi la mesure du PIB ne suffit plus
Dès les années 70, des économistes et experts du développement sonnent l’alerte contre la surexploitation des ressources de notre planète, et la nécessité d’avoir une nouvelle approche à l’environnement, le développement et la croissance des villes. The Limits To Growth (Meadows et al.), paru en 1972 ou encore le rapport Brundtland, Notre avenir commun, paru en 1987 constituent des catalyseurs d’initiatives mondiales sur la redéfinition du progrès économique et social. En Afrique, Cheikh Anta Diop ou encore Joseph Ki-Zerbo prônaient déjà un modèle holistique de développement durable et écologique, adapté au contexte africain.
Le rapport Stiglitz-Sen-Fitoussi (Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social), paru en 2009, recommande l’élaboration d’un nouveau cadre de mesure du progrès et de la prospérité, au-delà du PIB et du Seuil de pauvreté ((à 1341 FCFA par jour, prix 2022, taux d’échange moyen USD EUR : 0,951).
Cela fait donc plus de 50 années que les discussions autour de la nécessité de mesurer le progrès avec des indicateurs liés au bien-être individuel et collectif, et les talents, foisonnent. Les rapports et autres ouvrages se succèdent et se ressemblent. Malheureusement, par manque d’impulsion organique, en Afrique, nous en sommes toujours au stade circulaire et répétitif des panels, conférences et tables rondes. Il est temps de passer à l’action et de mettre en place des cadres concrets et de les appliquer avec rigueur. Le choc du Covid-19 n’a vraisemblablement pas été assez secouant. Le Projet du nouveau bureau présidentiel sénégalais, tant attendu par les citoyens sénégalais et la diaspora, offre une formidable opportunité pour l’émergence d’idées nouvelles et la créativité organique en matière de mesure du progrès économique et social dans chaque territoire.
Un tel indice permettra d’informer la définition des politiques publiques et leur évaluation à partir d’un faisceau d’indicateurs qui reflètent véritablement la vie des citoyens. Il pourrait intégrer des indicateurs de capital humain, de bien-être et de bien-vivre. Aussi, et c’est une conclusion que j’ai personnellement menée, un tel indice permettra d’éclairer véritablement sur les contours des responsabilités de l’État, puis des communes et mairies, et de redonner ensuite au citoyen le pouvoir sur sa propre vie et de lui rappeler à quel point il doit prendre les commandes de son véhicule. Je reste persuadée qu’un tel Index illuminera, avec des données et évidences tangibles, le rôle fondamental de la famille dans le tissu national, la prospérité individuelle et collective, et la transmission intergénérationnelle. Malgré l’hémorragie de promesses électorales, compréhensible en tant d’élections, il est important de conscientiser que l’État et ses démembrements, et ce dans tous les pays du monde, ne peuvent pas tout.
Sur ce dernier point, s’il y a une chose qui m’a agréablement surprise dans le gouvernement Sonko, c’est le ministère de la Famille et des Solidarités. J’ai été extrêmement satisfaite de voir le libellé “femmes” disparaître du nom de ce ministère qui a trop longtemps été utilisé pour assigner à la femme une position de victime et de demandeuse d’égalité, qui donc voudrait absolument travailler de la même façon que les hommes, et qu’un gouvernement central doit sauver. Même s’il est fondamental de mettre en place des politiques pour réduire les inégalités structurelles entre les hommes et les femmes, et les masculinités toxiques, - je suis la première à défendre cela - il est urgent de prendre de la distance avec la pensée féministe contemporaine. Celle-ci, de mon point de vue, utilise une colère non traitée, sème malheureusement le chaos dans notre société, opposent les hommes et les femmes et pulvérise les noyaux familiaux. Le ministère de la Famille et des Solidarités est un puissant signal envoyé sur l’importance d’avoir un gouvernement qui domine - au sens de prise de responsabilités, ce qui est son rôle - et qui déploie sa volonté selon les valeurs de notre société.
Propositions concrètes pour la création d’un indice économique composite sénégalais
D’abord, le nom, on pourrait penser, comme annoncé plus haut, à un “Diomaye Index”, ou “Ngom Index”, ou encore “Teranga Index” pour éviter sa suppression lorsque Bassirou Diomaye Faye ne sera plus président de la République.
Puis, sa composition : Produit intérieur brut, complété par le Capital Humain et le Bien-être objectif et subjectif, et même d’autres aspects à définir : on peut faire preuve de créativité organique.
PIB - Produit intérieur brut
Le PIB est le principal indicateur de croissance économique. Il vise à mesurer la production de richesses d'un pays, dans les secteurs publics et privés. Selon l’ANSD, le Produit intérieur brut est calculé en partant d’un regroupement des branches de la Nomenclature d’Activités des États membres d’AFRISTAT, qui est l’Observatoire Économique et Statistique d'Afrique Subsaharienne. Il est évalué en valeur aux prix courants et en volumes chaînés (avec une année de référence). Nous pouvons voir - et c’est une économiste qui dit - que la définition du PIB est vraiment ennuyeuse et son utilisation est assez limitée, au-delà de l’élaboration des comptes nationaux. Il est temps d’aller au-delà des statistiques pures. Clairement, il est urgent de compléter le PIB avec d’autres indicateurs plus concrets reflétant la réalité de notre économie, comme l’informel et l’économie des soins, souvent prodigués par les femmes, et non rémunérés.
Capital Humain
Le capital humain correspond à “l’ensemble des connaissances, compétences et conditions de santé que les individus accumulent tout au long de leur vie et qui leur permet de réaliser pleinement leur potentiel” (Banque Mondiale). De sorte que le développement du capital humain permet aux individus d’être qui ils sont vraiment, et de contribuer en même temps et de façon productive à l’économie et au développement de leur pays. Les secteurs où il faudrait élaborer des indicateurs et ensuite des politiques publiques ainsi améliorées sont l’éducation, l’alimentation, l’acquisition de compétences, la formation continue, l’accès à un emploi durable. Un indicateur de capital humain pourrait se baser sur des données collectées dans les familles, quartiers, lieux de travail. Des exemples existent déjà au niveau international et il n’est pas nécessaire de réinventer la roue. Il suffit d’adapter ces cadres, de les remodeler, et de les compléter avec des spécificités purement sénégalaises. Nous sommes tous des humains avec les mêmes besoins essentiels. Il n’y a rien de tel que l’Africain spécial qui doit se décoloniser : ce sont des illusions - l’Africain, qui est constitué de la même matière que les autres êtres humains de la planète, a les mêmes besoins essentiels que l’Européen, l’Asiatique ou encore l’Américain : l’accès aux connaissances, informations et compétences qui l’intéressent, une maison plus grande, des machines qui permettent de gagner du temps, et du confort. Parmi les cadres qui existent à l’international et pour lesquels des Africains ont contribué à leur définition, nous pouvons citer le Human Development Index, développé par l’UNDP, et le Human Capital Index, préparé par la Banque Mondiale.
Bien-être objectif et subjectif
Selon le Larousse, le bien-être est un “état agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l’esprit”. Mais en considérant le bien-être et le bien-vivre dans sa globalité dans un contexte de politiques publiques, cette définition peut s’appliquer aussi bien au niveau des individus et des familles, qu’au niveau des institutions, entreprises, et du gouvernement. En effet, les familles, les institutions et le gouvernement peuvent être considérés comme des corps et des esprits dont il faut prendre soin et qui ont un impact dans le tissu national plus large.
Le bien-être objectif englobe la santé, la situation financière, la qualité de l’environnement naturel, l’accès à l’énergie, le logement, la mobilité, mais aussi la sexualité, pour ne citer qu’eux.
En plus du bien-être objectif, il y a le bien-être subjectif qui est une composante clé du bonheur. À cela, chaque sénégalais devra répondre à la [terrible] question : êtes-vous heureux ? L’estime de soi, la confiance en soi et le niveau de confiance entre les individus, dans les institutions et administrations publiques constituent également des dimensions du bien-être subjectif, et il est possible d’en élaborer des indicateurs basés sur des données collectées et des calibrages définies. En cela, il convient d’innover en se basant sur les réalités et connaissances nationales, et de s’inspirer de ce qui se fait à l’internationale également, notamment avec l’OCDE.
Le bien-être des enfants, qui seront les adultes de demain, devra également être une priorité de tous les ministères concernés.
Quelques options sur comment procéder pour créer cet indice composite
Constituer un groupe d’économistes experts, de statisticiens et de spécialistes en matière de politiques publiques pour s’emparer de la question de la création d’un Diomaye Index ou Teranga Index. Le “Ngom Index” pourrait être mise à disposition pour inspirer, contribuer.
Choisir une ville pilote (par exemple Mboro)
Procéder à une première phase d’application
Généraliser progressivement et pertinemment à d’autres villes
En réalité, un indice territorial suffirait (exemple Teranga Index - Mboro ou Kaffrine). Il pourrait être agrégé au niveau national, mais ce ne sera pas pour se comparer à d’autres pays. Cela n’empêche pas de mettre à jour les indicateurs existants qui s’alignent à l’internationale, car le multilatéralisme et la coopération ont de très beaux jours devant eux. C’est cela l’endogénéité et je pense que c’est en ligne avec la vision endogène du nouveau président sénégalais et de son gouvernement. Encore une fois, les gens habitent dans des villes et non dans des pays. Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko peuvent faire des territoires des lieux de création politique et de créativité économique, conditions sine qua non pour une transformation réussie et une guérison nationale, ce que je souhaite sincèrement à mon cher pays.
Fatoumata Sissi Ngom est analyste de politiques à l’OCDE, écrivaine, ingénieur, présidente fondatrice de l’ONG Alchimie et Morphose Africaine : https://www.alchimieafrique.org/.
LE TROU NOIR DU FONDS DES MÉDIAS
Le ministre Alioune Sall révèle qu'une part stupéfiante de 45% du Fonds d'Appui à la Presse, soit 800 millions de francs CFA, n'a jamais atteint sa destination prévue. L'Inspection Générale d'État est déjà sur le qui-vive
Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a révélé que 45% du Fonds d’Appui à la Presse, soit huit cents millions de francs CFA, n’ont pas été attribués à la presse.
Cette déclaration a été faite lors du lancement de la plateforme « Déclaration Médias au Sénégal », vendredi, à la Maison de la Presse Babacar Touré.
« 45% des un milliard neuf millions de francs CFA, soit huit cents millions, n’ont pas été attribués à la presse », a déploré le ministre Alioune Sall.
Lors de son intervention, le ministre a souligné l’importance de la transparence dans la distribution des fonds publics.
« On ne peut pas défendre un bilan sans expliquer clairement comment la distribution s’est réellement passée », a-t-il affirmé, insistant sur la nécessité d’une gestion claire et responsable des ressources allouées à la presse.
Alioune Sall a également rappelé que ces fonds, bien qu’attribués à la presse, proviennent avant tout des contribuables sénégalais.
Il a ainsi appelé à une meilleure transparence dans la gestion des fonds publics, tout en promettant que l’Inspection Générale d’État (IGE) mènera les vérifications nécessaires pour faire la lumière sur cette situation.
BASSIROU DIOMAYE FAYE POUR UNE REFONDATION DE LA POLITIQUE DE L’ETAT
En réunion du conseil des Ministres avant-hier, mercredi 14 Août, le Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye a souligné l’impératif de refonder la politique de recherche et de vulgarisation agricoles conformément aux standards internationaux.
Le Chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a présidé avant-hier, mercredi 14 août 2024, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République. Au cours de cette rencontre, il a souligné la nécessité de refonder la politique de recherche et de vulgarisation agricoles conformément aux standards internationaux.
En réunion du conseil des Ministres avant-hier, mercredi 14 Août, le Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye a souligné l’impératif de refonder la politique de recherche et de vulgarisation agricoles conformément aux standards internationaux. Il a demandé ainsi au ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, en relation avec son collègue de la Recherche et de l’Innovation, de revitaliser le système national de recherches agro-sylvo-pastorales et de renforcer, à travers un Contrat d’Objectifs et de Moyens innovant, l’Institut sénégalais de Recherches agricoles (ISRA) en infrastructures technologiques de qualité et en ressources humaines et financières significatives afin de consolider la structure dans une posture de fer de lance de la politique agricole et de souveraineté alimentaire.
Parlant de la campagne agricole, il a salué le travail d’anticipation et de rectification accompli par le Premier Ministre ainsi que les efforts exceptionnels consentis par le Gouvernement pour, d’une part, auditer et apurer les dettes héritées du secteur et, d’autre part, soutenir les producteurs avec la mise en place, cette année, de façon pragmatique, des intrants et matériels agricoles sur l’étendue du territoire national grâce au concours notable des Forces armées. Dans cet élan, il a demandé au ministre de l’Agriculture de veiller au suivi adéquat du développement et de la protection des cultures contre le péril acridien et les oiseaux granivores.
Le Président de la République a demandé également au ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage de veiller avec les ministres concernés à la bonne préparation de la prochaine campagne de commercialisation des productions agricoles. Il lui a rappelé l’urgence de finaliser, dans l’esprit du PROJET, l’actualisation de la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale. Il a aussi mis l’accent sur la priorité à accorder à la reconstitution du capital semencier national pour l’arachide et les principales cultures vivrières.
par Ousseynou Nar Gueye
HEY PRÉSIDENT DIOMAYE, C'EST L'ÉCONOMIE
Les agents économiques et le patronat sont inquiets, au Sénégal. Au nom, supposément, de la "préférence nationale", ne créons pas des milliardaires locaux par simple "génération spontanée", ne reposant aucunement sur leurs performances entrepreneuriales
Tous mes contacts le savent et les autres peuvent le vérifier : dans mes réseaux sociaux et interviews et débats audiovisuels, j'ai appelé à voter Diomaye publiquement plusieurs jours avant l'élection présidentielle.
Touefois, fort de l'adage qui veut que "qui aime bien, châtie bien", je critiquerai président Diomaye et le Premier ministre Sonko. Surtout le Premier ministre, qui a ouvert plusieurs fronts d'hostilité avec de larges pans de l'opinion nationale.
Je ne crois aucunement aux messies en politique : la République, c'est nous tous. Et je resterai au Sénégal à le dire, tant que je pourrai.
Pour ma part, je suis un universaliste de gauche. Et aucunement un "panafricaniste de gauche".
Ce qui fait vivre un pays, c'est l'économie et son socle naturel, que sont les TPE, PME et grandes entreprises, dont il faut sanctuariser les mécanismes vertueux de fonctionnement.
Les agents économiques et le patronat sont inquiets, au Sénégal. Les investisseurs étrangers hésitent à finaliser leur implantation au Sénégal.
Création de nouveaux impôts et taxes, et augmentation des recettes fiscales de l'État ? Oui. Mais, il faut le faire en élargissant l'assiette fiscale, pour y inclure tous ceux qui ne payent pas d'impôts (y compris des milliardaires du secteur informel et de – grands - bailleurs immobiliers), et non pas en pressurrisant fiscalement, comme des citrons, toujours les mêmes assujettis que sont les salariés du secteur formel et les mêmes 700 entreprises formelles de ce pays qui réalisent 80% du PIB.
12.000 autres entités économiques réalisent les 20% de la richesse nationale. Donc, sur plus de 450.000 entités économiques dans ce pays, nous n'en avons que 12.700 qui sont formelles.
Le défi pour le régime Diomaye-Sonko est donc, d'abord, de "faire sortir du bois" tous ces acteurs informels millionnaires ou milliardaires, ou en tout cas le maximum d'entre eux, par des politiques d'incitation liés à des stratégies coercitives aussi, bien sûr.
Personne ne sort de l'informel avec l'ambition de payer plus d'impôts, mais plutôt pour obtenir plus de clients, gagner plus d'argent, bénéficier de financement de la part des acteurs bancaires et pour renforcer les fonctions essentielles de sa TPE-PME.
Votre régime, président Diomaye, a abandonné le funeste projet de baisser par oukases les loyers des bailleurs, sur des habitations qui sont leur propriété privée : c'est fort bien ainsi, car la seule soupape qui peut modérer à la baisse les loyers, en particulier à Dakar, c'est la construction de large parcs de HLM, détenus par l'État et par les collectivités territoriales ; HLM qui seraient louées, comme son nom l'indique (habitations à LOYER modéré) et non pas vendues, au risque de renouveler le même cauchemar pour les locataires dakarois tous les 10 ans.
En ce qui concerne la baisse des denrées, pour ne prendre que l'exemple de la miche de pain, plutôt que la diminution "cosmétique" de 15 francs CFA, pour un produit qui coûte donc la même chose pour tout le monde (pauvres, riches, gens de moyenne condition), ce qui est injuste : la bonne solution serait de fournir des filets sociaux financiers à ceux qui y sont éligibles ou des carnets d'alimentation, subventions aux familles modestes donc, pour leur permettre d'acheter le pain et les autres denrées à des prix ajustés pour eux.
Enfin, dans la proclamation de la mise en œuvre du "contenu local" dans les nouvelles filières pétrole et gaz, il faut inclure en premier maillon des chaînes de valeur, les multinationales installées au Sénégal, qui ont le know-how et la capacité de mobilisation de ressources financières pour préfinancer leurs opérations, et qui pourront faire progressivement un transfert de technologies aux PME -TPE à capital "sénégalais", qui pour l'instant doivent être et ne peuvent être que les sous-traitants des premiers.
Au nom, supposément, de la "préférence nationale" (expression de triste mémoire, dans les pays avancés), ne créons pas des milliardaires locaux (nationaux donc) par simple "génération spontanée", ne reposant aucunement sur leurs performances entrepreneuriales.
Ousseynou Nar Gueye est fondateur du site d'info Tract.sn, éditorialiste et communicant.
DES PRODUCTEURS D’OIGNONS DEMANDENT UN GEL DES IMPORTATIONS
Mamadou Bâ a souligné que la production locale, qui atteint environ 40 000 tonnes, est largement suffisante pour répondre aux besoins du pays.
Les producteurs d’oignons de Potou ont exprimé, lors d’une conférence de presse mercredi, leur souhait de voir les importations d’oignons suspendues.
Mamadou Bâ Diamyoly a lancé un appel urgent au chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, ainsi qu’au ministre du Commerce, Serigne Guèye Diop, pour qu’ils prennent des mesures afin d’empêcher l’entrée d’oignons importés sur le marché national.
Il a souligné que la production locale, qui atteint environ 40 000 tonnes, est largement suffisante pour répondre aux besoins du pays. Il a également averti que l’arrivée d’oignons importés pourrait provoquer une crise économique pour les producteurs locaux.
Selon lui, « permettre l’importation d’oignons à ce moment serait catastrophique pour l’économie locale ». Il a par ailleurs ajouté que les producteurs ayant contracté des prêts risquent de subir d’importantes pertes si le marché est saturé d’oignons étrangers.
LES BOULANGERS DU SÉNÉGAL RÉCLAMENT DE NOUVELLES CONCERTATIONS SUR LE PRIX DU PAIN
Lors d’une conférence de presse tenue à Guédiawaye, ils ont exprimé leur mécontentement concernant le prix actuel de la baguette, fixé à 150 F CFA, qu’ils jugent insuffisant pour garantir la viabilité de leur activité.
Le Regroupement des Boulangers du Sénégal a lancé un appel demandant aux autorités pour l’ouverture de nouvelles concertations sur la fixation du prix du pain.
Lors d’une conférence de presse tenue à Guédiawaye, les boulangers ont exprimé leur mécontentement concernant le prix actuel de la baguette, fixé à 150 F CFA, qu’ils jugent insuffisant pour garantir la viabilité de leur activité.
Selon Bada Gassama, le porte-parole du jour, les coûts de production, notamment les factures d’eau et d’électricité, ont connu une hausse significative, ce qui rend difficile pour les boulangers de maintenir leur activité tout en respectant le prix imposé.
Ils soulignent que la survie de leurs entreprises est menacée si les conditions actuelles persistent, appelant ainsi à une révision des prix en tenant compte des réalités économiques.
DÉTOURNEMENTS À LA PRÉSIDENCE
Plus de 100 véhicules récupérés, des appartements restitués, un scandale foncier mis au jour : Cheikh Oumar Diagne, directeur des Moyens généraux de la Présidence, dévoile l'ampleur des biens de l'État détournés sous Macky Sall
Ce n’est pas une chasse aux sorcières, mais une traque aux biens de l’Etat distribués gratuitement par le président Macky Sall. Le directeur des Moyens généraux de la Présidence, Cheikh Oumar Diagne, a révélé que près de 100 véhicules offerts gratuitement par le président Macky Sall et des appartements mis à la disposition de non-ayants droits ont été récupérés par la Présidence. Il a en outre informé sur un scandale orchestré par de hauts fonctionnaires des Impôts et Domaines. Il s’est également exprimé sur l’affectation des magistrats, Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck à Tambacounda ainsi que sur la dissolution de l’Assemblée nationale.
L’extrait de l’image où Cheikh Oumar Diagne fait des révélations sur l’utilisation des biens de l’État a été largement partagé sur les réseaux sociaux. Invité sur un plateau, le Directeur des Moyens Généraux de la Présidence s’est attaqué à l’ancien régime l’accusant de s’être partagé des biens appartenant à l’État. Pour prouver ses dires, il a cité plus d’une centaine de véhicules de la Présidence distribués à des personnes qui n’y avaient pas droit. «Dès notre installation, nous nous sommes attelés à travailler pour mettre la main sur tous les biens de l’État. On a pu récupérer plus de cent véhicules ainsi que des appartements qui étaient remis à des personnes uniquement pour être au service de Macky Sall. Il leur remettait aussi des enveloppes mensuelles contenant plusieurs millions. Parmi ces personnes, il y a des magistrats, des journalistes, des artistes. C’est de la délinquance et de la corruption qui avaient atteint un niveau très élevé» a-t-il dit.
D’après lui, l’État est en train de travailler pour récupérer tous ces biens avec l’appui de la SOGEPA SA (Société de gestion et d’exploitation du patrimoine bâti de l’État) dirigée par Élimane Pouye qui, selon lui, «est un homme intègre qui abat un travail extraordinaire à ce niveau». Et d’assurer que toutes ces pratiques seront bientôt derrière nous. Parlant toujours du Patrimoine Bâti de l’État, M. Diagne a qualifié ce qui s’y passe «d’irrationalité».
A l’en croire «il y a un deal orchestré par de hauts fonctionnaires des Impôts et Domaines sans que l’État ne soit au courant. La pratique consistait, avec l’appui de techniciens tapis dans l’ombre, à répertorier des bâtiments de l’État qu’ils mettaient en location à leur profit. Ils se sont organisés pour mettre l’opacité et la méconnaissance de l’État par rapport à son propre patrimoine» a-t-il expliqué.
Ce, non sans rassurer que le travail pour mettre à nu toutes ces pratiques se poursuit. «Nous allons nous déployer afin de mettre un terme à cette délinquance et que toutes les personnes impliquées dans cette affaire soient sévèrement punies pour servir d’exemples aux autres» a-t-il garanti. Interpellé sur l’affectation de certains magistrats à Tambacounda, l’ancien prisonnier à maintes reprises sous Macky Sall dit regretter la stigmatisation faite sur cette partie Sud du pays. A l’en croire, ces juges n’ont pas été sanctionnés mais ont bénéficié d’une promotion si on compare leurs nouvelles fonctions avec celles qu’ils occupaient à Dakar.
Selon lui, si l’on considère qu’aussi bien Maham Diallo, Abdou Karim Diop et Mamadou Seck ont accepté de violer des lois, d’être corrompus et de faire le sale boulot pour Macky Sall, ils devraient être purement et simplement radiés. C’est à peu près le même sentiment qu’il a exprimé en parlant de la présente législature. Laquelle, d’après lui, doit être dissoute car «ce sont ces députés qui avaient voté le renvoi de la dernière présidentielle qui a enregistré des morts, qui ont participé à la violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. De tels parlementaires, qui étaient à la solde d’une seule personne et non pour l’intérêt du peuple, n’ont plus leur place à l’hémicycle. Je suis favorable à la dissolution pure et simple de l’Assemblée nationale» a soutenu Cheikh Oumar Diagne, le directeur des Moyens généraux de la Présidence.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
AU TÉMOIN, ON N’EST NI DES DON QUICHOTTE NI DES TARTARIN DE TARASCON
On voit soudain sortir des ténèbres et apparaître au grand jour, sabre au clair, des chevaliers Bayard sans peur et sans reproche qui se ruent à l’assaut du nouveau régime pour, prétendent-ils, défendre une profession menacée
A travers un communiqué assez largement diffusé lundi soir, afin que nul n’en ignore, nous avons tenu à informer nos lecteurs et annonceurs que notre journal ne serait pas dans les kiosques hier mardi. En même temps, nous précisions que nous nous démarquions totalement de la « Journée sans presse » à laquelle avait appelé une partie de la corporation. Les raisons de ce refus méritent d’être exposées. Il y a d’abord le fait que nous n’avons pas été associés au processus de prise de cette décision. Pour ce qui me concerne, c’est dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h du matin, qu’un des journalistes du « Témoin » m’a envoyé par texto un éditorial commun censé être diffusé par tous les journaux pour le lendemain et un autre message pour m’informer de l’initiative consistant à observer une « journée sans presse pour le mardi ».
Sans doute dira-t-on que les absents ont toujours tort et que je n’avais qu’à assister à la réunion à laquelle tous les patrons de presse étaient invités vendredi dernier. Certes, mais cela n’empêchait pas de faire amender le texte de l’éditorial par tous les concernés et aussi de les consulter ne serait-ce que par téléphone sur le déclenchement d’un mouvement de grève, car il s’agissait bien de cela. Il s’y ajoute que, dans notre compréhension, la grève doit constituer une arme ultime à n’utiliser que lorsque toutes les autres voies de recours auront été épuisées. Encore faudrait-il que l’on se donne la peine d’explorer lesdites voies. Or, à notre connaissance, à part quelques demandes d’audience — sans réponses de la part de l’intéressé — adressées au président de la République, rien n’a été fait pour nouer le fil du dialogue avec les autorités. De pauvres autorités auxquelles on n’a même pas laissé le temps de s’installer que, déjà, un feu nourri était ouvert sur elles en même temps qu’on procès en incompétence et reniement leur était intenté ! Alors qu’elles n’avaient même pas encore fait 100 jours et cherchaient encore leurs marques…
En fait, dès l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, suivie de la nomination d’Ousmane Sonko au poste de Premier ministre, une partie de la presse leur avait déclaré la guerre. On remarquera qu’alors même que des corporations aussi grévistes en diable que les personnels de la santé avec « And Gueusseum », les enseignants tous ordres confondus et même les étudiants, observent un cessez-le-feu depuis le 24 mars pour souhaiter la bienvenue au nouveau pouvoir, ce sont les hardis patrons de presse qui choisissent de déclencher la première grève contre lui. C’est assez louche tellement les motifs avancés pour justifier ce mouvement d’humeur sont sujets à caution. On voit soudain sortir des ténèbres et apparaître au grand jour, sabre au clair, des chevaliers Bayard sans peur et sans reproche qui se ruent à l’assaut du nouveau régime pour, prétendent-ils, défendre une profession menacée. Fort bien et à la bonne heure ! Il est seulement permis de se demander où étaient ces nouveaux défenseurs de la presse lorsque l’ancien pouvoir arrêtait notre confrère Pape Alé Niang à de nombreuses reprises et le jetait en prison après avoir attenté à son intégrité physique ? Où étaient-ils lorsque, par un vendredi après-midi caniculaire nous marchions en scandant des slogans et en chantant du rond-point de l’Ecole normale supérieure à celui du Rond-Point Jet d’eau où nous avions tenu un meeting pour exiger la libération du propriétaire de « Dakar Matin » ? Où étaient-ils lorsque des journalistes de Wal Fadjri étaient emprisonnés, les locaux de ce groupe attaqués à coups de grenades lacrymogènes par les policiers et sa fréquence télé retirée ? Notre excellent confrère Moustapha Diop peut-il nous dire si tous ces gens se sont alors portés à leur secours ? Où étaient-ils lorsque notre ancien collaborateur (pendant une quinzaine d’années) Serigne Saliou Guèye était embastillé ? A l’époque, pour l’enfoncer davantage, certains confrères avaient même fait des sorties pour dire qu’il n’avait pas la carte nationale de presse ! « Maintenez-le en prison ce salaud » avaient l’air de dire aux flics et aux juges ces braves confrères qui s’érigent aujourd’hui en croisés de la liberté de la presse et en intrépides défenseurs de la profession. Où étaient-ils lorsque de jeunes confrères étaient violentés par les forces de l’ordre lors des manifestations ?
Plus généralement, où étaient-ils donc, ces braves qui défendent l’honneur du journalisme et les grands principes de la démocratie lorsque plus de 60 jeunes gens à la fleur de l’âge tombaient sous les balles des policiers et des gendarmes du président Macky Sall ? Que faisaient-ils lorsque plus de 2000 jeunes gens étaient jetés au gnouf souvent pour avoir fait un post pour saluer Ousmane Sonko ou pour avoir porté les bracelets de Pastef ? Les a-t-on jamais vus ou entendus condamner les graves dérives liberticides et la folie répressive du défunt régime ? Les a-t-on vus dénoncer le gigantesque et scandaleux complot fomenté contre Ousmane Sonko et son parti Pastef ? Au contraire, bien souvent, ce sont des organes de presse qui ont constitué le bras armé médiatique de Macky Sall pour calomnier, insulter, traîner dans la boue les opposants qui, grâce au peuple souverain, président depuis le 24 mars dernier aux destinées de notre pays. Qui donc a relayé et donné l’ampleur que l’on sait à l’ignoble affaire Adji Sarr ? Lorsqu’on a joué un rôle aussi peu glorieux depuis mars 2021 et que l’on constate que, malgré ses tirs de barrage, les Sénégalais ont élu dès le premier tour Bassirou Diomaye Faye, le candidat choisi par Ousmane Sonko, on devrait se regarder dans un miroir et avoir le courage de se remettre en question. Faire son examen de conscience. Et, à défaut de battre sa coulpe et de présenter des excuses au peuple sénégalais pour ce rôle dégoutant que l’on a joué, la moindre des choses c’est de faire profil bas pour se faire oublier, et le dos rond pour laisser passer la bourrasque, plutôt que de déclarer la guerre à un pouvoir auréolé de la légitimité populaire ! Savons-nous donc que les journalistes ont aujourd’hui…très mauvaise presse dans ce pays à cause justement du comportement de ces gens qui veulent aujourd’hui pousser la presse à la confrontation avec le nouveau pouvoir ?
Un secteur à la ramasse !
Il a été dit que notre secteur traverse une mauvaise passe. C’est un euphémisme car il est carrément à la ramasse ! Ce n’est pas étonnant car il y a longtemps que la presse se tire des balles dans les pieds et s’est lancée dans une fuite en avant plus que suicidaire. Cette politique de l’autruche ne pouvait débuter que sur la situation de quasi faillite généralisée que l’on observe actuellement. Comme nous sommes les plus intelligents au monde, au Sénégal, on a cru pouvoir se jouer de toutes les lois de l’économie et de toutes les règles de gestion. Voilà donc un pays qui fait partie des plus pauvres du monde — au 162ème rang mondial sur 192 du classement des PIB par habitant — et qui bat paradoxalement le record du nombre de journaux (51 quotidiens), de radios (plus de 200), de télévisions (plus de 50) et de sites d’information (400 rien que dans la région de Dakar) ! Dans ces conditions, évidemment, impossible qu’il y ait des entreprises de presse viables. Surtout qu’il en naît chaque mois de nouvelles. Des entreprises ou, en tout cas, des supports qui tous se posent en concurrents de ceux existants et qui vont réclamer eux aussi leur part de l’ « aide à la presse » qui est à l’image d’un gigantesque gâteau à partager chaque année par un plus grand nombre de convives. Une aide à la presse qui, surtout, constitue un appel d’air puisque, pour capter une plus grande part cumulée, d’aucuns multiplient les supports à cette fin ! Comme nous l’écrivions dans ces colonnes il y a quelques mois, c’est le serpent qui se mord la queue. En plus des millions grappillés dans l’aide à la presse, on se lance aussi dans la chasse aux « conventions » avec les sociétés nationales et les ministères. L’activité étant structurellement déficitaire, pour combler on a donc un besoin vital d’aide à la presse et de « conventions ».
Que celles-là diminuent voire soient gelées et c’est la catastrophe. Dans un système capitaliste, la loi du marché aurait régulé tout cela, les plus forts absorbant les plus faibles et le tour est joué. Dans ces pays où les choses marchent sur les pieds, il y a un effet de concentration, au Sénégal c’est plutôt à un effet d’éclatement et de métastase que l’on assiste ! Chaque mois ou presque, de nouveaux « patrons de presse » apparaissent, naissent sur les flancs des supports existants et demandent eux-aussi à être aidés par l’Etat ! Or, encore une fois, au vu des chiffres, même l’économie américaine, sans doute, ne pourrait pas supporter le nombre incroyable de journaux, de radios, de télévisions, de sites d’informations et de webtélés qui pullulent et survivent laborieusement au Sénégal.
Un pays à l’économie exsangue et au marché publicitaire insignifiant, ne cessant de se réduire comme peau de chagrin, et dont la plus grande partie, qui plus est, est bouffée par le hors média. Pour tout dire, un pays à l’environnement particulièrement défavorable à la presse. Je me rappelle, dans les années 90, ce patron de presse qui avait fait des pieds et des mains pour rencontrer Jean-Paul Baudecroux, tout-puissant patron du groupe NRJ. Il voulait le convaincre d’investir dans une radio au Sénégal. Réponse cinglante de Baudecroux : « ça ne m’intéresse pas car il n’y a pas d’argent à gagner au Sénégal ! » Beaucoup plus tard, le groupe Lagardère avait cédé sa station dans notre pays au bout de quelques mois d’exploitation faute de recettes publicitaires suffisantes. Tous préfèrent aller en Côte d’Ivoire où il y a de l’économie tandis que, dans notre beau pays, on fait de la politique et on palabre ! Quelques mots sur la presse écrite : croyez-vous donc que le business model basé sur des journaux à 100 francs soit tenable ? Même dans les pays qui nous entourent, il n’y en pas un seul où un journal est vendu à un prix aussi modique. Et pourtant, on persiste à vendre des journaux à 100 francs sur lesquels les 25 francs reviennent aux vendeurs.
Encore faudrait-il que les Sénégalais achètent des journaux ! Comment faire pour basculer dans le numérique qui, dans le monde entier, a tué la presse écrite ? Voilà l’une des questions que l’on doit se poser. C’est de tout cela que l’on devrait parler d’abord, balayer devant notre propre porte, étudier les moyens de rendre nos entreprises viables, ce qui passe avant tout par des regroupements, plutôt que de rendre le nouveau pouvoir responsable de tous nos malheurs. Des malheurs qui préexistaient et qu’il ne fait qu’aggraver en matraquant fiscalement des entreprises en faillite depuis longtemps. En tirant sur des ambulances. Ne nous trompons pas d’adversaire et ne menons pas, comme Don Quichotte, des combats contre des moulins à vent ! Ne faisons pas comme Tartarin de Tarascon, ce personnage burlesque d’Alphonse Daudet, qui prétendait aller à la chasse aux lions en Algérie. Et cessons donc, à chaque fois qu’il y a un cheveu dans la soupe, d’accuser le vent qui passe !
LA PROCHAINE ETAPE CONSISTE A REDUIRE SUBSTANTIELLEMENT LE COUT DE L'ELECTRICITE POUR TOUS LES SENEGALAIS
Le Sénégal, dans le cadre du Compact II relatif au secteur de l’électricité, verra l’ensemble des travaux achevés d’ici juin 2026, rassure le Directeur Général du Millenium Challenge Account (MCA) au Sénégal, Oumar Diop
Le Sénégal, dans le cadre du Compact II relatif au secteur de l’électricité, verra l’ensemble des travaux achevés d’ici juin 2026, rassure le Directeur Général du Millenium Challenge Account (MCA) au Sénégal, Oumar Diop. Dans cette interview accordée à Sud Quotidien, le Directeur général du MCA Sénégal explique qu'en termes d'engagement global, de taux d'avancement physique et d'accroissement de l'accès à l'énergie, l'ensemble du dispositif fonctionne de manière optimale, avec des progrès notables par rapport aux échéances fixées. S’agissant des impacts, Oumar Diop indique que le MCA Sénégal prendra en charge gratuitement les installations intérieures de plus de 6000 ménages. Et la prochaine étape va consister à réduire substantiellement le coût de l'électricité pour tous les Sénégalais. Sur le plan des réformes, il salue le fort engagement du gouvernement du Sénégal dans les aspects techniques et administratifs.
Dernièrement, le sous-secrétaire d’État adjoint américain, Colin Campbell, en visite à Dakar, a saisi l’occasion pour visiter certains chantiers du Compact d’électricité. Êtes-vous satisfait de l’exécution de ces projets ?
Effectivement, la visite officielle de 48 heures à Dakar du sous-secrétaire d’État adjoint des États-Unis d’Amérique, Colin Campbell, a constitué un moment important dans la mise en œuvre du Compact d’électricité du Sénégal. Naturellement, les discussions avec les autorités sénégalaises ont principalement porté sur le renforcement de la coopération bilatérale entre Washington et Dakar. Le sous-secrétaire d’État a manifesté une grande satisfaction quant à l’état d’avancement des projets de modernisation du réseau de transport d’électricité, de l’accroissement de l’accès à l’électricité dans les zones rurales et périurbaines, ainsi que du niveau de mise en œuvre des réformes institutionnelles entreprises par le gouvernement du Sénégal dans le secteur de l’énergie.
Ce Compact est estimé à 330 milliards de francs CFA. Quel est le niveau de décaissement ?
Aujourd’hui, en termes d’engagement global, nous avons atteint 80%. Le taux d’avancement physique est évalué à plus de 100%, avec des décaissements à hauteur de 30%. Ainsi, les décaissements suivent naturellement la courbe des engagements et de l’état d’avancement physique.
Concrètement, quel est l’état d’avancement des projets de transport d’électricité ?
Pour le projet de transport d’électricité, sur un budget de 238 milliards, 226 milliards ont été engagés. Quant au projet d’accroissement de l’accès à l’énergie, sur un budget de 33,7 milliards, l’intégralité de cette somme a été engagée ; ce qui correspond à environ 111% du budget initial. Pour le projet de réformes, sur un budget de 29 milliards, nous avons engagé 9,4 milliards. Le reste est consacré à l’administration et au contrôle du programme.
Combien d’entreprises sénégalaises ont été sélectionnées dans le cadre de ce Compact d’électricité ?
Il est crucial de souligner que la participation des entreprises sénégalaises dans la mise en œuvre du MCA Sénégal revêt, pour nous, une importance capitale. À ce jour, plus de 155 contrats ont été signés avec des entreprises sénégalaises, pour un montant d’environ 60 millions de dollars américains, sur un total de 213 contrats. Je puis vous assurer que les entreprises sénégalaises sont très actives dans ce Compact. Nous collaborons également avec de nombreux consultants sénégalais qui travaillent régulièrement avec les équipes du MCA Sénégal et du MCC. L’expertise sénégalaise est donc significative et bien représentée à tous les niveaux, que ce soit au sein des PMI, des PME, des entreprises de consultance ou encore des entreprises d’exécution.
À terme, combien de villages et de personnes seront impactés par ces projets ?
Nous prévoyons que plus de 12 millions de Sénégalais seront impactés par ce Compact, soit à travers les projets de modernisation et de renforcement du réseau de transport d’électricité, soit par les programmes d’accroissement de l’accès à l’électricité dans les zones rurales et périurbaines, notamment dans les régions sud et centre du pays. L’impact sera ressenti dans plus de 350 localités. Il est à noter que ces projets ne concernent pas uniquement les villages, mais également toute l’infrastructure de basse et moyenne tension nécessaire pour accéder à ces localités. Sur le plan économique, nous prévoyons de développer plus de 15 périmètres de bananeraies dans la région de Tambacounda et d’intervenir dans l’ensemble des chaînes de valeur, telles que celles du riz et de l’anacarde. En somme, l’impact se fera sentir tant sur les ménages que sur le développement économique des zones concernées. Nous envisageons également de créer de nombreux emplois dans les zones où ces projets seront réalisés, en mettant un accent particulier sur l’inclusion des jeunes et des femmes.
Les ménages bénéficieront ils de l’installation intérieure ?
Absolument ! Dans le cadre de notre intervention en milieu rural, parmi les 12.000 ménages qui seront impactés, le MCA Sénégal prendra en charge gratuitement les installations intérieures de plus de 6000 ménages. Il s’agit des ménages les plus défavorisés, appartenant aux franges les plus vulnérables de la population. Ces ménages bénéficieront gratuitement de l’installation des compteurs pour faciliter leur raccordement. Par ailleurs, nous faciliterons également l’accès aux équipements productifs, car pour nous, il ne s’agit pas seulement d’amener l’électricité pour éclairer des villages, mais aussi de développer l’activité économique dans ces zones.
Quels retours avez-vous reçus des populations bénéficiaires du Compact II ?
Les retours sont extrêmement positifs. Chaque fois que nos équipes se rendent dans les villages, les populations les accueillent chaleureusement et expriment leur enthousiasme quant aux impacts attendus de ces projets. Elles sont bien informées et conscientes de l’influence durable que ces projets auront sur leur vie. Globalement, cette initiative est accueillie de manière très favorable dans les zones rurales.
Est-il envisageable de réduire le prix de l’électricité pour ces populations à faibles revenus ?
La question du coût de l’électricité est complexe et globale. Il fut un temps où il était nécessaire d’assurer une équité territoriale en matière de coût de l’électricité, car celui-ci était plus élevé en milieu rural qu’en milieu urbain, en raison des concessionnaires d’électrification rurale. Cependant, aujourd’hui, les tarifs sont globalement équitables sur l’ensemble du territoire. La prochaine étape consiste à réduire substantiellement le coût de l’électricité pour tous les Sénégalais. Cela se fera à trois niveaux : la production, le transport et la distribution.
Où en est-on avec la filialisation de SENELEC ?
La filialisation de la SENELEC a été consacrée par le Code de l’Électricité de 2021, qui prévoit que SENELEC doit être filialisée au plus tard en mars 2024. Il est important de rappeler que la filialisation n’est pas une privatisation. SENELEC restera une entité détenue à 100% par l’État du Sénégal. La filialisation concerne simplement l’organisation de SENELEC en une holding avec trois filiales : production, transport et distribution. Cela permettra une meilleure lisibilité des opérations de SENELEC, tout en maintenant l’entité sous le contrôle total de l’État.
Pensez-vous que tous ces chantiers seront achevés à temps ?
Le MCA dispose d’une grande expertise en matière de réalisation de projets et de programmes. Nous avons mis en place, en interne, tous les mécanismes nécessaires pour le suivi des projets, la gestion des risques et la planification. Nous bénéficions également d’un fort engagement du gouvernement du Sénégal, qui nous appuie sur les aspects techniques et administratifs. En outre, nous avons l’appui du gouvernement américain à travers le Millenium Challenge Corporation (MCC) ; ce qui renforce notre capacité à réaliser les projets dans les délais. Selon notre planification, tous les projets devraient être achevés d’ici juin 2026.
Le Sénégal peut-il espérer un troisième don du gouvernement américain, après les Compacts I et II ?
Le premier Compact, axé sur l’élargissement de l’accès aux marchés et aux services à travers la construction de routes et de réseaux d’irrigation, était un Compact bilatéral entre les États-Unis et le Sénégal. Le Compact actuel, centré sur l’énergie, est également bilatéral. Le troisième Compact sera cependant régional, impliquant un autre pays éligible au sens du MCC. Les discussions en cours ont identifié l’économie bleue comme secteur stratégique pour ce troisième Compact. Nous espérons que ce Compact régional sera formulé, négocié et signé, avant la fin du Compact actuel en septembre 2026.
Quid des impacts environnementaux de ces projets à fort potentiel socioéconomique ?
Tout d’abord, en ce qui concerne l’environnement, le MCA Sénégal s’est engagé à respecter les normes de performance environnementale et sociale les plus élevées. À cet égard, nous travaillons en étroite collaboration avec les ministères de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), ainsi qu’avec la Société financière internationale (SFI). Un exemple concret est le projet du câble sous-marin reliant Cap-des-Biches à BelAir, pour lequel nous avons pris en compte l’impact potentiel sur les pêcheurs et avons travaillé à renforcer leurs capacités et à soutenir leurs activités. En ce qui concerne le genre et l’inclusion sociale, le MCA Sénégal s’efforce de promouvoir l’emploi des jeunes filles et des femmes, en particulier dans le secteur de l’énergie. Nous avons lancé un programme de stages pour jeunes filles, en collaboration avec le ministère de l’Énergie, visant à les intégrer dans les entreprises du secteur. Nous travaillons également avec le Registre national unique (RNU) pour identifier les ménages les plus défavorisés en milieu rural et les accompagner afin de réduire leur niveau de pauvreté. De plus, nous veillons à ce qu’un mécanisme de gestion des plaintes soit en place pour garantir que les projets du Compact respectent les droits et les préoccupations des populations concernées.
Qu’en est-il des réformes ?
Aujourd’hui, les réformes institutionnelles progressent de manière satisfaisante. Ces réformes peuvent être décomposées en trois volets principaux. Le premier concerne la Commission de régulation du secteur de l’énergie. À l’origine, il existait une Commission de régulation du secteur de l’électricité. Cependant, avec la loi de 2021, cette entité a été élargie pour devenir la Commission de régulation du secteur de l’énergie, intégrant ainsi les segments intermédiaire et aval du gaz. Depuis lors, plusieurs décrets ont été adoptés concernant la Commission de régulation. Actuellement, nous finalisons les règlements d’application relatifs à cette Commission. Nous sommes également en phase d’achèvement du Plan stratégique et du Plan de communication de la Commission de régulation du secteur de l’énergie. Ainsi, en termes de progression, je suis convaincu que d’ici 18 mois, nous disposerons d’une Commission de régulation pleinement opérationnelle, capable de jouer le rôle attendu par l’ensemble des acteurs du secteur. Le deuxième volet de ces réformes porte sur les ministères en charge de l’Energie. À cet égard, nous déployons actuellement une assistance technique, dont le point central est la Planification intégrée à moindre coût. Il y a environ deux ou trois semaines, lors du Conseil des ministres, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, a signé le décret relatif à cette planification intégrée à moindre coût. Cet outil de planification nous permettra désormais d’établir une vision à long terme concernant les besoins d’acquisition en énergie, et de négocier des contrats d’achat d’énergie plus avantageux pour le pays. Enfin, le troisième volet de la réforme concerne la SENELEC, que nous avons évoquée précédemment. La filialisation de la SENELEC progresse très bien, tout comme la mise en place du Bureau d’accès au réseau de transport (BART). Nous attendons actuellement les retours du gouvernement concernant les seuils d’éligibilité. Je pense que, d’ici un mois au plus tard, nous aurons les arrêtés et décrets nécessaires pour accélérer l’ouverture du réseau de SENELEC aux tiers. Il est également important de souligner qu’au 3 octobre prochain, le ministère en charge de l’Energie procédera à l’évaluation de la feuille de route «Électricité 2035». Cette feuille de route définit les grandes lignes de l’évolution du secteur pour les années à venir. Avec la participation de l’ensemble des partenaires du secteur et à la lumière de la Lettre d’appui au développement du secteur, récemment révisée avec le ministère du Pétrole et des Énergies, nous pourrons effectuer les réajustements nécessaires pour que la réforme en cours soit la plus adaptée aux besoins du gouvernement du Sénégal et garantisse la viabilité du secteur à moyen et long terme.