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30 novembre 2024
Economie
LA CNTS/FC APPELLE À UN NOUVEAU PACTE SOCIAL
Le syndicat pointe du doigt le statu quo sur la prise en charge du passif social, malgré les difficultés des travailleurs. Il appelle les nouvelles autorités à des avancées concrètes sur des questions cruciales comme la revalorisation salariale
"Il est fortement attendu des nouvelles autorités des avancées concrètes." C'est le message fort adressé par la CNTS/FC au gouvernement dans une déclaration datée du 12 août 2024 et reçu du syndicat. Ils exigent des actes sur des dossiers prioritaires comme l'élargissement de la revalorisation salariale, le relèvement du pouvoir d'achat ou encore la revalorisation du statut de certains travailleurs.
"Le secrétariat exécutif de la Coordination nationale des Travailleurs du Sénégal/Forces du changement (CNTS/FC) s’est réuni ce lundi 12 août 2024 pour analyser la situation du monde du travail et dégager des perspectives.
Le Secrétariat exécutif a d’abord tenu à s’incliner devant la mémoire du camarade Mademba Sock, infatigable combattant pour la défense des droits des travailleurs et des libertés individuelles et collectives dont le décès a coïncidé avec la clôture de la 112ème conférence internationale du travail de l’OIT tenue cette année du 3 au 14 juin.
Appréciant la situation du monde du travail, le secrétariat a constaté pour s’en inquiéter le statuquo par rapport à la prise en charge du passif social, malgré les conditions difficiles que traverse le monde du travail.
De ce point de vue, il est fortement attendu des nouvelles autorités des avancées concrètes sur des questions transversales comme :
L’élargissement de la revalorisation salariale aux secteurs non-encore bénéficiaires ;
Le règlement de la dette intérieure ;
L’équité salariale et le relèvement du pouvoir d’achat des travailleurs malgré les efforts déjà consentis ;
La revalorisation du statut de certains travailleurs (décisionnaires, contractuels …) ;
L’arrêt des empiètements répétitifs constatés ces derniers temps sur certaines prérogatives dévolues aux organisations syndicales.
Il est également à déplorer dans le contexte actuel le non-respect des règles structurant la négociation collective et le dialogue social, la recrudescence de conflits individuels et collectifs, une absence de protection sociale adéquate pour certains travailleurs …
Parallèlement à ce tableau peu reluisant, est observée l’émergence de nouvelles menaces sur l’avenir du travail tels que l’émiettement des forces syndicales, la désorganisation des luttes, la désyndicalisation qui engagent la responsabilité de toute la classe syndicale et des masses laborieuses.
Ce phénomène est renforcé par le manque de volonté de la part des autorités à assumer les implications d’un partenariat mutuellement avantageux et des principes régissant le dialogue social et la négociation collective conformément à l’orthodoxie.
Et pourtant, il urge d’aller dans le sens de la consolidation du consensus construit toutes ces années autour des principes d’un partenariat fécond entre l’État et les travailleurs qui nous a valu des acquis. À ce titre on peut citer entre autres, la signature du pacte de stabilité sociale et d’émergence économique (2014), l’organisation de conférences sociales en 2014, 2016 et 2021 sur les thématiques spécifiques du dialogue social, de la retraite et de la protection sociale, ainsi que le règlement préventif de conflits sociaux préjudiciables à la stabilité socioéconomique du pays.
Cette situation interpelle toutes les centrales syndicales et tous les travailleurs soumis à l’impératif de relever le défi de l’efficacité des luttes, qui ne peut se réaliser que dans la représentation collective de la puissance syndicale.
Cela requiert une forte unité syndicale dans l’autonomie et un cadre organisationnel nouveau plus adapté au contexte, apte à faire face aux dérives du capital financier ainsi qu’un modèle de gouvernance propice au progrès social.
À cet effet, la Cnts FC appelle le gouvernement à une plus grande ouverture et à un recentrage des pratiques de gestion sur les principes qui nous ont valu des réussites collectives.
Forte de toutes ces considérations, la Cnts FC réaffirme son entière disponibilité à œuvrer pour le renforcement des relations partenariales autour de problématiques actuelles et émergentes relatives au travail et au mouvement syndical. Elle s’engage à explorer avec la coalition des centrales syndicales du Sénégal, et avec toutes les forces syndicales, les voies et moyens d’une amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs, la défense conséquente des droits acquis et la conquête de nouveaux droits sociaux.
Ensemble pour de nouvelles conquêtes sociales !
Vive les travailleurs !"
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
SAUVER LA PRESSE MALGRÉ TOUT
EXCLUSIF SENEPLUS - Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Mais les entreprises de presse et les journalistes en pâtiraient. Le pluralisme médiatique indispensable à la révolution démocratique attendue, en serait affecté
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 13/08/2024
Une journée sans presse a été décrétée par les patrons des médias ce mardi 13 aout 2024 pour protester contre les difficultés dans leur secteur, qui traverse "une des phases les plus sombres de son histoire", tout en mettant en exergue la contribution des médias à la démocratie sénégalaise.
C’est vrai que la presse écrite, avec le Politicien d’abord puis avec le groupe dit des 4 Mousquetaires, Wal Fadjri, Sud Magazine, Le Cafard libéréetLe Témoin, a été de tous les combats démocratiques, des années 1980-2000, pour la liberté d’expression, pour le droit de manifester, pour les droits civiques, économiques et sociaux.
C’est un fait historique que la presse sénégalaise a contribué au renforcement du système démocratique de ce pays, son intervention jusque dans les bureaux de vote et sa retransmission des résultats du scrutin, bureau de vote après bureau de vote, à travers l’ensemble du territoire national, ayant été décisive dans la transparence du vote historique d’avril 2000 qui a accouché de la première alternance présidentielle.
Qui ne se souvient de la révolution culturelle et politique que l’avènement des radios privées, Sud Fm d’abord puis Walf, ont provoqué. Avec des émissions comme "Wakh Sa Khalat", des plateaux auxquels des représentants de tous les partis politiques ainsi que de la société civile participaient, ces radios ont véritablement donné voix aux sans voix et éveillé ainsi la conscience citoyenne.
L’avènement des Libéraux et des lobbies de la presse
Mais depuis l’avènement des régimes dits libéraux d’Abdoulaye Wade puis de Macky Sall, la presse a été progressivement investie par toutes sortes de groupes d’intérêt qui l’ont détourné pour l’asservir à des intérêts mercantiles et crypto personnels.
« Aujourd’hui, la presse est envahie par des groupes particuliers, par des lobbies. Des lobbies dans le domaine politique qu’on connaît le plus, mais également le lobby économique, le lobby religieux. Ces lobbies-là, aujourd’hui, malgré la crise qui sévit dans le secteur de la presse, c’est eux qui financent les groupes de presse et les médias, et parfois même des journalistes. Ces lobbies ne défendent pas l’intérêt général, parce que le rôle de la presse, c’est de défendre l’intérêt général, c’est de défendre les citoyens, de rendre l’information accessible à tous les Sénégalais, et de la manière la plus équilibrée qui soit, de la manière la plus indépendante ».
Et Monsieur Kane de préciser : « Aujourd’hui, les groupes de presse qui survivent, ce sont des groupes de presse dont l’objectif n’est pas la rentabilité économique, dont l’objectif c’est la défense d’intérêts particuliers, des intérêts de partis, des intérêts d’hommes politiques, des intérêts de confrérie, des intérêts d’hommes d’affaires. Aujourd’hui, c’est ça la majorité de la presse sénégalaise… »
Il faut préciser qu’à l’action des lobbies occultes, s’est ajouté celle de l’Etat PDS puis APR : on a ainsi judicieusement distribué conventions, contrats publicitaires et « aides à la presse » et accordé généreusement fréquences de radios et de télévisions à ces organes de presse qui se chargeaient de la « défense et de l’illustration » plus ou moins ouvertement du pouvoir et de ses oligarchies.
Les patrons de presse et les journalistes
Des « patrons » ont ainsi bâtit des fortunes personnelles considérables.Pendant ce temps, les journalistes ordinaires, ceux qui constituent les rédactions et assurent le fonctionnement des journaux, radios, télévisions et sites en ligne peinent à obtenir des salaires et des conditions de travail en conformité avec la Convention des journalistes.
La dernière manifestation d’envergure des journalistes, un sit-in devant le ministère de la Communication sous l’égide de la Coordination des Associations de Presse (CAP) en mai 2021, portait d’ailleurs autant sur la nécessité du respect par l’État de la liberté de la presse que sur la nécessite de la mise en œuvre de la Convention collective par les patrons.
La Convention des Jeunes Reporters y a dénoncé, par la voix de son président, les conditions de travail des jeunes reporters dont un représentant a indiqué qu’on pouvait travailler pour une entreprise de presse pendant 10 ans, sans bulletin de salaire. Et évidemment sans paiement des cotisations sociales par l’employeur.
Cette autre jeune journaliste interpelle et dénonce publiquement les « patrons ».
« Vous n’avez pas le droit de prélever des impôts sur nos revenus sans les reverser au fisc. Vous n’avez pas le droit de nous priver de retraite en négligeant nos cotisations sociales … »
Et d’ajouter : « En tant que jeune journaliste, je me sens plus concerné par la précarité des reporters que par les revendications des patrons de presse…Je pense qu’ils sont plus préoccupés par la sauvegarde de leurs affaires… »
Walfjiri et Le Témoin se désolidarisent
Si on en croit la déclaration des « patrons » appelant à cette « journée sans presse », depuis trois mois la presse sénégalaise vit « une des phases les plus sombre de son histoire ».
On se souvient pourtant que ces dernières années, ces derniers mois précédent l’élection présidentielle, le nombre de journalistes incarcérés n’a jamais été aussi élevé dans ce pays, comme l’indique le Comité pour la Défense des Journalistes (CPJ) .
D’Adama Gaye à Pape Alé Niang, de Pape Sané, Pape Ndiaye, Ndaye Astou Ba à Maty Sarr Niang, ils sont nombreux les journalistes à avoir été jetés en prison pour avoir exercé leur liberté d’expression. Ceci sans qu’on ne diffusât une déclaration de protestation ou même de solidarité et sans qu’on initiât une quelconque action de solidarité.
Jamais les entreprises de presse n’ont été aussi intimidés et contrôlés qu’à cette époque. Walf TV a même vu son signal coupé pendant toute une semaine puis a été suspendue pendant un mois pour avoir fait son travail en couvrant une manifestation de Pastef. Une journée sans presse n’était-elle pas particulièrement indiquée alors ?
On comprend dès lors que le groupe Walfajiri se soit publiquement désolidarisé de l’initiative de la Journée Sans Presse de ce 13 août 2024. Tout comme Le Témoin, cette autre entreprise de presse pionnière.
Et maintenant ?
Le gouvernement pourrait laisser la situation pourrir. Ce sont les entreprises de presse et les journalistes qui en pâtiraient. De jeunes journalistes perdraient leur emploi. Le pluralisme médiatique qui est indispensable à la révolution nationale démocratique que les Sénégalais appellent de leurs vœux, en serait affecté.
Que l’État mette en place plutôt un « nouveau deal » en direction de la presse. Que des « journée de la presse » soient organisées. Qu’une transaction fiscale soit organisée pour permettre aux entreprises de s’acquitter de leurs arriérés d’impôts. Que l’adoption d’une nouvelle loi sur la publicité relance le secteur et que l’accès à la publicité soit facilité pour les entreprises de presse.
Que le Code de la presse soit revu notamment pour l’expurger des peines de prison pour délits de presse et de la définition restrictive du journaliste. Qu’une agence d’appui aux médias canalise l’appui financier de l’État à travers le financement d’activités et de projets structurants et un fonds de garanties auprès des banques.
Il faut aussi que les entreprises de presse élaborent et adoptent chacune un modèle économique centré sur le journaliste et mettant en œuvre les dernières technologies de l’information et de la communication.
ALERTE SUR LA DÉFERLANTE DES PARIS EN LIGNE
Une jeunesse en danger ? Alors que le marché explose, porté par l'installation de géants mondiaux du secteur, les risques d'addiction et de dérives inquiètent. Sur les réseaux sociaux, une mobilisation citoyenne s'organise
(SenePlus) - "Cette jeunesse est consciencieuse." C'est par ces mots qu'Ousmane Sonko, premier ministre, a salué l'interpellation d'un jeune de 23 ans sur "les ravages que les jeux de hasard provoquent dans la jeunesse et notamment sur les effets de la publicité", lors d'un discours à Dakar le 30 juillet, rapporte Le Monde. Une prise de parole symptomatique de l'inquiétude grandissante face à l'essor des paris sportifs en ligne dans le pays.
Car si le sujet a vite été éclipsé dans la presse par la polémique sur le port du voile à l'école, il continue de nourrir les échanges sur les réseaux sociaux. Seydina Oumar Diagne, 26 ans, a ainsi lancé en février un compte sur X au titre évocateur : "Non aux paris sportifs". Depuis, il a reçu des centaines de témoignages. "C'est à peu de chose près toujours la même histoire : des gens qui commencent à parier sur des applications mobiles, perdent le contrôle, et surtout perdent de l'argent", raconte-t-il au Monde.
Et les conséquences peuvent être dramatiques. "Parfois, ça va plus loin, avec des jeunes qui se lancent dans la délinquance pour payer les paris ou éponger des dettes…", explique Seydina Oumar Diagne. Les messages qu'il reçoit trahissent souvent le désarroi de joueurs, majoritairement de jeunes hommes, pris dans l'engrenage : "Je travaille depuis plus d'un an, mais impossible d'épargner… je prie que Dieu me donne la force d' arrêter", "Je suis fatigué, j'ai envie de recommencer ma vie à zéro"...
Cette situation est le fruit d'un marché des paris sportifs en plein boom depuis une dizaine d'années, avec l'installation durable de géants mondiaux comme Premier Bet, 1XBet ou 22Bet. Ces entreprises proposent aux joueurs des "shops" physiques, mais surtout la possibilité de parier en ligne via des applications mobiles, ciblant une jeunesse toujours plus urbaine et connectée. Un filon jugé prometteur par les spécialistes du secteur : selon des estimations relayées par Bloomberg, la valeur des paris en ligne a été multipliée par cinquante en Afrique entre 2013 et 2023, pour atteindre environ 2,6 milliards d'euros.
Un boom qui profite à la Loterie nationale sénégalaise (Lonase), chargée de la régulation des jeux de hasard, qui déclare en 2022 un chiffre d'affaires record de 266 milliards de francs CFA, l'année même où elle lançait sa propre plateforme de pari en ligne, Lonase Bet. Mais ce succès à un prix, comme le souligne Oumar Mamadou Samba, psychiatre au Centre de prise en charge intégré des addictions de Dakar (Cepiad), dans les colonnes du Monde : "Il faut étudier les pratiques et cibler la jeunesse avec des messages clairs. Je reçois des jeunes persuadés de pouvoir générer des revenus réguliers grâce aux paris. Il faut des campagnes sur ce sujet par exemple."
Car si les autorités ne restent pas insensibles, à l'image de la Lonase qui a conclu des conventions avec le Cepiad pour rediriger les joueurs "accros", beaucoup estiment que le contrôle du secteur doit être renforcé. Un constat en partagé interne, comme le confie anonymement un employé de Lonase au Monde : "Entre les sujets de la publicité en direction de la jeunesse et celui des revenus des entreprises étrangères, qui sont énormes, nous nous attendons à des changements légaux dans les temps à venir. Tous les pays du monde régulent toujours plus les paris."
D'autant que le secteur est aussi rattrapé par les affaires judiciaires, à l'image de l'arrestation début août du directeur général de Premier Bet Sénégal, alors que l'entreprise, qui doit 12 milliards de francs CFA aux impôts, annonce une cessation d'activité à ses employés. Un dossier qui illustre l'ampleur des enjeux, économiques et sociaux, liés à l'essor des paris sportifs en ligne au Sénégal.
Face à ce phénomène qui touche de plein fouet la jeunesse, le défi est de taille pour les autorités : réguler un secteur en plein boom, tout en protégeant une population vulnérable des risques d'addiction et de dérive. Un équilibre difficile à trouver, mais nécessaire pour éviter que le rêve d'argent facile ne se transforme en cauchemar pour toute une génération.
UNE JOURNÉE DE SILENCE POUR SE FAIRE ENTENDRE
Journaux non parus, radios diffusant de la musique, télévisions affichant des slogans de protestation : le mutisme des médias ce mardi résonne comme un cri d'alarme face à ce qu'ils perçoivent comme une tentative de mise au pas
(SenePlus) - Le paysage médiatique national à pris des allures inhabituelles ce mardi 13 août. Hormis quelques médias proches du pouvoir, la quasi-totalité des journaux, radios et télévisions ont arrêté leur diffusion, répondant ainsi à l'appel du Conseil des diffuseurs et éditeurs de presse du Sénégal (CDEPS) pour une "journée sans presse", rapporte l'AFP.
Selon les constatations de l'agence de presse, les kiosques sont restés vides de la plupart des quotidiens. Sur les ondes, les radios privées RFM et iRadio, figurant parmi les plus écoutées du pays, ont remplacé leurs journaux matinaux par de la musique. Les écrans des télévisions privées comme TFM, ITV et 7TV affichent, en signe de solidarité, les visuels et slogans des éditeurs de presse : trois poings brandis enserrant un crayon, accompagnés de la mention "Journée sans presse".
Quelques voix discordantes se sont toutefois faites entendre. Le quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, ainsi que Walf Quotidien et Yoor-Yoor, un journal réputé favorable au pouvoir, ont choisi de ne pas suivre le mouvement. De même, les chaînes de télévision RTS et Walf TV ont maintenu leurs émissions, précise l'AFP.
Dans un éditorial commun publié lundi par la presse locale et relayé par Le Monde, le CDEPS, qui regroupe des éditeurs privés et publics, a déclaré que la liberté d'informer "est menacée au Sénégal". Le patronat de la presse met en cause les autorités au pouvoir depuis avril, leur reprochant notamment le "blocage des comptes bancaires" des entreprises de presse pour non-paiement d'impôt, la "saisie de [leur] matériel de production, la rupture unilatérale et illégale des contrats publicitaires, le gel des paiements" du aux médias. "L'objectif visé n'est autre que le contrôle de l'information et la domestication des acteurs des médias", estime le CDEPS.
Cette crise intervient dans un contexte déjà difficile pour le secteur des médias au Sénégal, confronté depuis longtemps à des difficultés économiques. Les acteurs dénoncent des conditions de travail précaires, comme en témoigne la récente suspension, fin juillet, de la parution de deux sportifs quotidiens parmi les plus lus du pays, Stades et Sunu Lamb, après plus de vingt ans de présence dans l'espace médiatique sénégalais.
Selon l'ONG Reporters sans frontières, citée par Le Monde, la "journée sans presse" a lieu "dans un contexte où 26 % des reporters du pays sont dépourvus de contrats de travail" alors que "des entreprises de presse traînent de lourdes dettes fiscales", sur fond d'une "crise de confiance entre les médias et le public".
LES CHIFFRES DES FINANCES SOUS DIOMAYE
Les nombreux redressements fiscaux et Avis à tiers détenteur (Atd), semblent être passés par là. Les ressources recouvrées par les services de l'Etat du Sénégal, durant le premier semestre de l'année 2024, sont estimées à plus de 1855 milliards de francs
iGFM- (Dakar) Les nombreux redressements fiscaux et Avis à tiers détenteur (Atd), semblent être passés par là. Les ressources recouvrées par les services de l'Etat du Sénégal, durant le premier semestre de l'année 2024, sont estimées à plus de 1855 milliards de francs Cfa, avec une croissance de plus de 7% des recettes fiscales.
À fin juin 2024, la gestion budgétaire, au Sénégal, a été marquée par une augmentation de la mobilisation des recettes budgétaires. Les ressources globales sont annoncées à 1855,6 milliards de francs Cfa, par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee). Il s’agit là, d’une hausse de 4.5% par rapport à fin juin 2023.
Les recettes fiscales, durant la même période, se sont chiffrées à 1775.7 milliards, là où les recettes non fiscales ne sont que de 80 milliards. D’ailleurs, selon la Dpee, la progression des ressources est attribuable à la hausse des recettes fiscales (+7.2%), atténuée par le repli des recettes non fiscales (-22.3%). Aucun don n’a été enregistré.
S’agissant des recettes fiscales, elles ont augmenté de 119.3 milliards. Hausse portée par le recouvrements de l’impôt sur les sociétés qui a haussé de 54.2 milliards, de l’impôt sur le revenu qui a cru de 9.7 milliards et de la Tva intérieure (hors pétrole) qui a progressé de 19.8 milliards en juin.
Cette embellie est renforcée par les recettes recouvrées sur le cordon douanier. Les droits de porte et la Tva à l’import ont progressé, respectivement, de 7.7 milliards et 16.7 milliards pour ressortir à 177.0 milliards et 304.0 milliards durant la période.
En revanche, des contreperformances ont été enregistrés au niveau du recouvrement de la Tva intérieure sur le pétrole, de la taxe sur les activités financières et du prélèvement sur le secteur de l’énergie. Ils se sont repliés, respectivement, de 52.9%, 12.1% et 35.6% pour se situer à 8.6 milliards, 38.4 milliards et 5.9 milliards.
Dans la même période, l’Etat du Sénégal a dépensé 2232,5 milliards à fin juin 2024 (hors ressources extérieures), contre 2165,5 milliards un an auparavant. Selon la Dpee, cette progression de 3.1% est liée au gonflement de la masse salariale de 12.6% et des intérêts sur la dette publique (40.9%), pour ressortir respectivement à 709.9 milliards et 395.6 milliards.
LES CHIFFRES DES FINANCES SOUS DIOMAYE
Les ressources globales sont annoncées à 1855,6 milliards de francs Cfa, par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee). Il s’agit là, d’une hausse de 4.5% par rapport à fin juin 2023.
iGFM- (Dakar) Les nombreux redressements fiscaux et Avis à tiers détenteur (Atd), semblent être passés par là. Les ressources recouvrées par les services de l'Etat du Sénégal, durant le premier semestre de l'année 2024, sont estimées à plus de 1855 milliards de francs Cfa, avec une croissance de plus de 7% des recettes fiscales.
À fin juin 2024, la gestion budgétaire, au Sénégal, a été marquée par une augmentation de la mobilisation des recettes budgétaires. Les ressources globales sont annoncées à 1855,6 milliards de francs Cfa, par la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee). Il s’agit là, d’une hausse de 4.5% par rapport à fin juin 2023.
Les recettes fiscales, durant la même période, se sont chiffrées à 1775.7 milliards, là où les recettes non fiscales ne sont que de 80 milliards. D’ailleurs, selon la Dpee, la progression des ressources est attribuable à la hausse des recettes fiscales (+7.2%), atténuée par le repli des recettes non fiscales (-22.3%). Aucun don n’a été enregistré.
S’agissant des recettes fiscales, elles ont augmenté de 119.3 milliards. Hausse portée par le recouvrements de l’impôt sur les sociétés qui a haussé de 54.2 milliards, de l’impôt sur le revenu qui a cru de 9.7 milliards et de la Tva intérieure (hors pétrole) qui a progressé de 19.8 milliards en juin.
Cette embellie est renforcée par les recettes recouvrées sur le cordon douanier. Les droits de porte et la Tva à l’import ont progressé, respectivement, de 7.7 milliards et 16.7 milliards pour ressortir à 177.0 milliards et 304.0 milliards durant la période.
En revanche, des contreperformances ont été enregistrés au niveau du recouvrement de la Tva intérieure sur le pétrole, de la taxe sur les activités financières et du prélèvement sur le secteur de l’énergie. Ils se sont repliés, respectivement, de 52.9%, 12.1% et 35.6% pour se situer à 8.6 milliards, 38.4 milliards et 5.9 milliards.
Dans la même période, l’Etat du Sénégal a dépensé 2232,5 milliards à fin juin 2024 (hors ressources extérieures), contre 2165,5 milliards un an auparavant. Selon la Dpee, cette progression de 3.1% est liée au gonflement de la masse salariale de 12.6% et des intérêts sur la dette publique (40.9%), pour ressortir respectivement à 709.9 milliards et 395.6 milliards.
PAR Youssoupha Mbargane Guissé
BASCULEMENT ET DÉVOILEMENT DANS LA GÉOPOLITIQUE MONDIALE
EXCLUSIF SENEPLUS - L'entreprise critique de retour de soi à soi illustré par la reprise en main du dossier Thiaroye 44, est un acte majeur de repositionnement de nos sociétés et de nos cultures dans le champ de la mondialisation
Le monde se trouve aujourd’hui à un nouveau tournant de son histoire. Un grand basculement est en train de s’opérer et un nouvel ordre pointe pour remplacer l’ancien. Ce mouvement inédit est une remise en cause des rapports économiques, politiques, culturels, institutionnels déséquilibrés qui jusqu’ici gouvernaient le monde. Les tensions cumulatives dans la hiérarchie inégalitaire entre les Etats et nations aboutissent à de potentielles ruptures entre les forces en présence. Les enjeux cruciaux au carrefour de ce basculement en cours sont liés à la perspective fort probable de la fin de la domination du système capitaliste occidental après des siècles de violences et de spoliation des ressources des peuples et nations du monde. Tout semble indiquer à présent que l’Humanité est engagée dans une grande Transition historique dont l’aboutissement serait la fin de l’actuel ordre du monde inique pour les peuples, désastreux pour la planète et menace sur le vivant.
Le dévoilement
Le basculement d’une telle envergure s’accompagne d’un dévoilement, celui du mensonge civilisateur et universaliste qui jusqu’ici servait à masquer les fondements de la domination politique de l’Occident impérialiste sur les peuples et nations du monde. En effet le déclassement des archives de la colonisation, les résultats des travaux documentés des chercheurs sur les périodes sombres de la connexion capitaliste, les productions littéraires et artistiques sur les résistances farouches des Africains du continent et de la Diaspora, ont permis de lever le voile sur les crimes, massacres et falsifications du passé esclavagiste et colonial. L’Internet et ses outils ont surtout permis aux jeunes générations de s’informer sur leur passé et de renforcer ainsi leur éveil de conscience sur l’histoire et la nature du système actuel qui les domine. Ce dévoilement sur les faits réels scientifiquement documentés et largement partages fait dire Chas Freeman dit que le monde ne croit plus au récit absurde de l’Occident et que ce dernier a perdu la guerre de la communication.
La réappropriation culturelle reconstruit les appartenances fondatrices, affirme les identités et fixe la tache politique de s’émanciper. C’est pourquoi les questions de mémoire, de conscience historique sont devenues si cruciales pour la jeunesse et les élites du continent. Elles commandent l’urgence de la déconstruction des narratifs occidentaux qui de manière insidieuse, ont entretenu le complexe d’infériorité parmi les populations des pays dominés et forgé en particulier la servilité d’une élite politique dirigeante compradore.
Aujourd’hui sont mis à nu les dispositions vicieuses et criminelles du Pacte colonial ainsi que les traités secrets et les lois ayant servi de cadres règlementaires à l’asservissement, aux violences, spoliations et pillages durant de longs siècles. Ces documents ont codifié les principes de l’idéologie du racisme envers les peuples non occidentaux et servi à justifier les pratiques d’exclusion et de répression et les pires exactions sur la plus grande partie de l’humanité, dont les Noirs, considérés comme les Damnés de la terre.
Sur le massacre de Thiaroye 44
C’est pourquoi la reprise en main par le gouvernement sénégalais du dossier des Tirailleurs sénégalais massacrés à Thiaroye par la France dont ils se sont battus pour la libération, nous parait important. Ce drame pour notre peuple et ceux de la région dépasse en effet la simple commémoration d’un évènement douloureux. Il revêt une dimension de vérité historique et comme telle, constitue un capital d’inspiration essentielle dans notre projet de reconstruction panafricaine. Le Massacre de Thiaroye tout comme la résistance héroïque d’Aliin Sitoe Jatta déportée par le colonialisme français et morte en prison, entre d’autres faits similaires, doit faire l’objet de réappropriation mémorielle collective pour renforcer l’esprit de responsabilité et de combat panafricain au sein des générations actuelles et successives. En effet, cette entreprise critique de retour de soi à soi à un niveau supérieur, est un acte majeur de repositionnement avantageux de nos sociétés et de nos cultures dans le champ politique de la mondialisation. Les artistes talentueux, hommes et femmes, conteurs et musiciens, cinéastes, muséographes, éducateurs et travailleurs culturels parmi d’autres, doivent apporter leur créativité esthétique dans cette réécriture de notre histoire inscrite dans l’œil rouge du lion de la savane et non dans le récit escamoté du chasseur blanc.
Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
Le dévoilement auquel nous assistons est celui du mensonge qui gouverne le monde, celui d’une prétendue suprématie raciale et de civilisation, encore tenace dans les esprits et manifeste dans la maltraitance quotidienne faite aux noirs migrants en Europe et ailleurs dans le monde. Ce mépris racial transparait dans l’arrogance souvent affichée par certains dirigeants européens lorsqu’ils traitent avec les Africains. Le constat est que le racisme blanc, sous toutes ses formes, reste une gangrène qui empêche l’humanisation et la démocratisation du monde. Les valeurs prônées de la liberté et de la démocratie dissimulent le Diktat de l’Amérique et de l’Europe dans les affaires du monde. Tout ceci explique la tendance récente observée des Etats non occidentaux de ne pas s’aligner dans les instances internationales aux positions des puissances hégémonistes, celles des Etats –unis, de l’Europe, et de leurs alliés de l’OTAN. En effet, s’affirme de plus en plus la souveraineté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, des Etats à nouer des alliances multilatérales et des relations commerciales gagnant-gagnant avec de nouveaux partenaires.
Un monde multipolaire en gestation
La reconfiguration des alliances politiques stratégiques à l’échelle mondiale se manifeste par plusieurs facteurs dont : - La montée en puissance du groupe des BRICS dans l’économie mondiale au détriment de la suprématie des pays occidentaux dans ce domaine. En effet, le PIB du groupe des BRICS est supérieur en évolution à celui du G7. Créé depuis 2014, le groupe qui ne cesse de s’élargir à d’autres grands pays des différents continents, dispose de sa propre Banque de développement pour l’investissement et le soutien aux pays membres. Ce groupe a mis récemment en place un Parlement pour légiférer sur sa politique et sa stratégie. Il offre ainsi à ses membres des conditions infiniment plus avantageuses que celles des institutions du FMI et la Banque mondiale. La fin de l’hégémonie du dollar américain et de la suprématie commerciale des Etats-Unis semble prévisible selon la plupart des experts reconnus de l’économie et des finances au plan international.
En effet les multiples sanctions contre la Russie dans le conflit avec l’Ukraine prises par les Etats-Unis et l’Europe ont pour effet contraire d’accélérer la fin de l’hégémonie du dollar américain remplacé dans les échanges par l’or, d’autres ressources ou les monnaies locales. - L’affaiblissement progressif des Institutions de gouvernance mondiale de Breton Woods. Créées après la deuxième guerre mondiale, elles ont servi de structures d’autorité, de décisions et de contrôle pour pérenniser l’influence et la domination des pays occidentaux, en tête les Etats-Unis sur le reste de la planète. L’exemple du Conseil de Sécurité de l’ONU avec le droit de veto des grandes puissances est à cet égard édifiant. La fin en cours de la suprématie militaire américaine avec le développement en face du potentiel militaire sophistiqué de la Russie, de la Chine, la Corée du Nord, la Turquie et de l’Iran et ses alliés de la région, le Hezbollah, les Houtis du Yémen, la Syrie et l’Irak. - La remise en cause de l’hégémonie de l’Occident sur la direction culturelle du monde qui se heurte désormais aux affirmations identitaires des communautés et peuples du monde face à toute uniformisation occidentale permissive.
Un monde multipolaire est donc en gestation auquel cherche à s’opposer par le sabotage, le désordre créé et les conflits régionaux attisés, l’actuel monde unipolaire dirigé par les puissances d’argent, les industriels des armes de guerre, les grands monopoles de la communication, les cartels de la drogue et du crime organisé, les néo-nazis et les milieux décadents LGBT. Cette nouvelle reconfiguration des rapports de forces et des alliances politiques stratégiques, se joue en prémisse ouverte dans la guerre en Ukraine, entre la Russie et les Etats-Unis et leurs alliés européens au sein de l’OTAN. Elle se manifeste également dans les tensions autour de Taiwan entre la Chine et les Etats-Unis et ses alliés dans le sud-est asiatique.
Le génocide du peuple palestinien et le risque d’embrasement
Les développements récents sont cependant la tragédie du génocide du peuple palestinien par l’armée israélienne soutenue par les Etats-Unis et l’Otan contre le droit international et au mépris d’une opinion internationale elle-même… au bord de la révolte. Le risque d’une escalade dangereuse dans la guerre et son extension fulgurante dans la région n’est plus à écarter, dans les conditions du surarmement technologique et de la puissance militaire de feu dont dispose les protagonistes du conflit. Tout laisse penser à une telle possibilité, suite aux récentes attaques israéliennes sur L’Iran et le Liban, tuant des dirigeants historiques du Hamas. L’Etat sioniste a déjà franchi toutes les lignes rouges et une riposte d’envergure des pays de l’axe de la résistance pourrait entrainer un embrasement de la région, non sans conséquences dans l’équilibre global déjà précaire du monde.
L’ENTRÉE EN VIGUEUR DE LA ZLECAF POURRAIT ENTRAINER UNE HAUSSE DE 1, 3 % DU PIB
Sa mise en œuvre va en moyenne entrainer une augmentation de 27, 3 % de la production dans le secteur des raffineries, de 3, 2 % de celles des activités extractives et de 1, 5 % des activités dans le secteur de construction au Sénégal, fait savoir la DPEE
Dakar, 12 août (APS) – L’entrée effective en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) pourrait entrainer une augmentation de 1, 3 % du produit intérieur brut du Sénégal sur les dix premières années, a indiqué la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE).
Il s’agit là du résultat d’une étude d’évaluation de l’impact de la ZLECAF effectuée par la DPEE, entité placée sous l’autorité de la Direction générale de la planification et des politiques économiques, une des structures techniques du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
La ZLECAF, une des initiatives phares du l’Union africaine, est un projet d’intégration à terme de l’ensemble des 55 Etats africains dans une zone de libre-échange.
Sa mise en œuvre effective va en moyenne entrainer une augmentation de 27, 3 % de la production dans le secteur des raffineries, de 3, 2 % de celles des activités extractives et de 1, 5 % des activités dans le secteur de construction au Sénégal, fait savoir la DPEE dans son étude d’impact.
Les experts de la DPEE lient cette hausse de production attendue dans ces secteurs à celle de 8, 1 des exportations sénégalaises vers les pays de la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, et de 1,4 % vers les autres Etats du continent.
Ils prévoient toutefois une baisse de l’ordre de 1, 3 % de la production dans la branche des autres produits manufacturiers, de même qu’un repli en moyenne de 3, 3 % des exportations sur le long terme.
Tablant sur une possible réorientation du commerce en défaveur des partenaires issus d’autres continents, l’étude d’impact menée par la DPEE prévoit une augmentation en moyenne de 4, 2 % des importations sénégalaises sur le long terme.
Les experts de la DPEE estiment dans le document parvenu à l’APS que cette situation pourrait être la conséquence de la hausse de 11, 8 % des importations en provenance des pays d’Afrique respectivement et de 11,8% de celles émanant des autres pays africains.
Ils recommandent en même temps aux autorités sénégalaises d’accélérer les réformes déjà identifiées dans la Stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAf (SN ZLECAf) et celles du Plan national de développement afin de tirer pleinement profit des opportunités de ce projet de libre-échange et permettre au Sénégal d’atteindre son objectif de croissance de 46 % de ses exportations vers les pays africains.
S’agissant des ménages, la DPEE signale que la nouvelle zone de libre-échange devrait engendrer une hausse de 0, 7 % du niveau général des prix à la consommation, de 1, 3 % des salaires, et de 1, 1 % de la consommation privée. En fin de compte, une légère amélioration du bien-être des ménages, selon la DPEE.
TOUS LES CRITERES DE PERFORMANCE POUR LA FIN DECEMBRE 2023 ONT ETE RESPECTES
Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission à Dakar du 06 au 19 juin.
iGFM- (Dakar) Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Edward Gemayel, a effectué une mission à Dakar du 06 au 19 juin.
Cette mission consistait à examiner les progrès réalisés dans le cadre du programme économique des autorités soutenu par les Accords du FMI au titre du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) et de la Facilité Elargie de Crédit (FEC) d'un montant de 1 132,6 millions de DTS (environ 1,5 milliard de dollars EU), ainsi que de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD) d'un montant de 242,70 millions de DTS (environ 320 millions de dollars EU). Le Conseil d'administration du FMI avait approuvé ces Accords le 26 juin 2023.
À l'issue de la mission, M. Gemayel a fait la déclaration suivante :
« L'équipe du FMI salue l'engagement des nouvelles autorités en faveur des programmes existants soutenus par le FMI, lesquelles restent déterminées à mettre en œuvre des politiques visant à réduire les vulnérabilités de la dette en s'engageant dans un assainissement budgétaire favorable à la croissance, en renforçant la gouvernance, en produisant une croissance plus inclusive et riche en emplois, et en renforçant la résilience au changement climatique.
À la suite de la tenue pacifique de l'élection présidentielle de mars, les perspectives économiques se sont améliorées. La croissance économique devrait atteindre 7,1 % en 2024 et 10,1 % en 2025, avec une inflation qui devrait diminuer et rester dans la fourchette cible de la BCEAO d'ici la fin de l'année 2025. Le déficit élevé du compte courant devrait se réduire en 2024-2025, reflétant l'impact du démarrage de la production d'hydrocarbures et les efforts d'assainissement budgétaire.
Les résultats obtenus dans le cadre des programmes soutenus par le FMI ont été globalement satisfaisants malgré les tensions politiques qui ont précédé l'élection présidentielle et un environnement extérieur difficile. Tous les critères de performance pour la fin décembre 2023 ont été respectés. Tous les objectifs indicatifs ont été atteints à l’exception d’un. En outre, des progrès ont été accomplis en matière de réformes structurelles, trois des six repères structurels pour la deuxième revue du programme MEC/FEC ayant déjà été remplis. Une des deux mesures de réforme au titre de la FRD est en bonne voie d'achèvement avant la réunion du conseil d'administration prévue pour la deuxième quinzaine de juillet.
Les discussions sur les ajustements à apporter au budget 2024-25 ont bien progressé, sur fonds de la crise actuelle du coût de la vie. Pour faire face à l'augmentation des subventions à l’énergie et aux paiements d'intérêt sur la dette, le gouvernement soumettra à l’Assemblée nationale un projet de loi de finances rectificative qui portera le déficit budgétaire à 4,5 % du PIB. Cela représente une augmentation de 0,6 point de pourcentage par rapport à l'engagement pris lors de la précédente revue. En outre, les autorités se sont également engagées à poursuivre leur stratégie d'assainissement budgétaire en renforçant la mobilisation des recettes intérieures et en mettant résolument en œuvre la réforme des subventions à l'énergie, conformément à leur feuille de route visant à supprimer progressivement ces subventions.
Malgré un environnement financier mondial et régional difficile, le Sénégal a émis avec succès une nouvelle euro-obligation et a levé un montant substantiel de ressources sur le marché régional. Les autorités ont l'intention d'utiliser ce levier financier pour des opérations de gestion du passif, dans le but d'améliorer la viabilité de la dette du pays.
L'équipe du FMI se félicite des progrès réalisés en matière de réformes structurelles. Les principales mesures comprennent des engagements à (i) renforcer l'Office national de lutte contre la corruption (OFNAC) ; (ii) adopter une loi protégeant les lanceurs d’alerte ; et (iii) parachever les deux dernières mesures nécessaires pour sortir de la liste grise du Groupe d'action financière (GAFI). En outre, les autorités se sont engagées à (iv) améliorer la gouvernance dans le secteur des industries extractives en diffusant des informations sur les bénéficiaires effectifs des entreprises engagées dans ce secteur, conformément aux normes de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
L'équipe du FMI remercie les autorités et les autres partenaires pour leur excellente coopération et pour les discussions franches et constructives durant la mission. Les discussions se poursuivront dans les prochains jours afin de finaliser les détails de certaines politiques, avant de parvenir à un accord au niveau des services du FMI.
Au cours de la mission, l'équipe du FMI a rencontré le Ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba ; le Ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, ainsi que des hauts fonctionnaires de l’administration. Elle a également eu des discussions productives avec des représentants de la société civile et des partenaires du développement".
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GUY MARIUS SAGNA DÉNONCE UN PILLAGE SILENCIEUX À L’ASSEMBLEE NATIONALE
Le député, ex-vice-président de la commission de contrôle et comptabilité, dénonce une année d'inaction et d'opacité totale sur les finances du parlement. "Qu'est-ce qu'on cache", s'interroge-t-il, pointant un manque de reddition des comptes
Ce dimanche 11 août 2024, l'émission "Point de vue" de la RTS a été le théâtre d'une intervention explosive du député Guy Marius Sagna. Dans un réquisitoire implacable, l'élu a mis à nu ce qu'il qualifie de "pillage silencieux" au cœur même de l'Assemblée nationale.
Sagna, ex-premier vice-président de la commission de contrôle et comptabilité, a révélé une situation alarmante : pendant une année entière, cette commission cruciale est restée muette comme une carpe. Aucune réunion, aucun rapport trimestriel, aucun compte-rendu annuel. Un black-out total sur la gestion des milliards répartis par le peuple sénégalais.
"C'est un scandale monumental", a tonné le député, pointant l'ironie d'un pays qui tend la main à l'international tout en laissant ses propres fonds s'évaporer dans les couloirs de l'Assemblée. Sagna n'a pas mâché ses mots : "On détourne, on vole votre argent, carrément !".