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30 novembre 2024
Economie
ACHAT D'ÉLECTRICITÉ À LA SENELEC, PRÈS DE 17 MILLIARDS DÉBLOQUÉS PAR LA GUINÉE
En avril dernier, alors qu’elle était frappée par une grave crise énergétique, Conakry a dû recourir à son voisin pour juguler une partie de son déficit.
La Société nationale de l’électricité du Sénégal (Senelec) exporte sa production. Le site guinéen Africaguineen a donné les détails d’un contrat de cession d’énergie de 120 mégawatts liant Conakry à Dakar. Les autorités guinéennes ont perfusé les caisses de la Senelec à près de 17 milliards de francs Cfa.
En avril dernier, alors qu’elle était frappée par une grave crise énergétique, renseigne le site guinéen, la Guinée a dû recourir à son voisin du Sénégal pour juguler une partie de son déficit.
Les autorités n’avaient pas donné des explications sur les implications financières du transfert des 120 mégawatts. Toutefois, la loi des finances rectificative 2024 en cours d’examen au Conseil national de transition (Cnt) montre qu’il s’agit d’un montant de 28 millions de dollars soit 16 milliards 800 millions de francs Cfa.
«C’est la garantie que la Guinée a dû constituer dans le cadre du contrat de cession d’énergie entre la Senelec et l’Electricité de Guinée, prévoyant le transfert de 120 mégawatts depuis le Sénégal», renseigne la même source. Cette loi de finances rectificative qui a été adoptée est faite pour les opérations d’importation des produits pétroliers par la société nationale des pétroles (Sonap), le fonds de garantie s’évalue à 20 millions de dollars.
WOODSIDE ATTAQUE L'ÉTAT SÉNÉGALAIS
L'opérateur du champ pétrolier de Sangomar, vient d'assigner le fisc national en justice pour contester une lourde taxation. Un bras d'envergure qui pourrait compliquer les relations avec les investisseurs étrangers dans ce secteur naissant au Sénégal
(SenePlus) - Le géant australien de l'énergie Woodside Energy, qui exploite le champ pétrolier et gazier offshore de Sangomar au Sénégal, a annoncé mercredi avoir intenté une action en justice à Dakar pour contester une évaluation fiscale, selon Reuters.
Woodside, qui détient 82% des participations dans ce premier projet offshore du Sénégal, a fait de ce pays d'Afrique de l'Ouest le plus récent producteur de pétrole mondial. Cependant, un différend fiscal majeur vient ternir cette réussite.
Les médias sénégalais ont rapporté plus tôt cette semaine que les autorités fiscales réclament environ 41 milliards de francs CFA (68,68 millions de dollars) à la compagnie. Un porte-parole de Woodside n'a pas confirmé le montant exact, mais a indiqué que l'entreprise conteste cette évaluation fiscale devant la Haute Cour de Dakar.
"Nous pouvons confirmer que Woodside a déposé une action devant la juridiction compétente concernant une question fiscale relative au projet Sangomar", a déclaré le porte-parole, cité par Reuters.
Les autorités fiscales sénégalaises n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires.
Woodside a annoncé en juin que le champ de Sangomar, découvert il y a une décennie, avait produit son premier pétrole. Situé à environ 100 km au large de Dakar, ce gisement devrait produire quelque 100 000 barils par jour.
Cette dispute survient dans un contexte tendu, le nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, ayant affirmé en juillet que son pays renégocierait les contrats pétroliers afin de mieux profiter de ses ressources naturelles.
"Le Sénégal réexaminera les termes des contrats pétroliers et gaziers existants afin d'en tirer un meilleur parti pour le peuple sénégalais", avait alors déclaré le chef de l'Etat, cité par Reuters.
UN JALON IMPORTANT DANS LA TERRITORIALISATION DES INVESTISSEMENTS
L’APIX et la Caisse de Dépôt et Consignation (CDC) ont signé hier, mercredi 7 août 2024 une convention de partenariat.
L’APIX et la Caisse de Dépôt et Consignation (CDC) ont signé hier, mercredi 7 août 2024 une convention de partenariat.
Ce nouveau jalon important dans le cadre de la territorialisation des investissements est posé dans un contexte marqué par la nécessité de renforcer la résilience économique du pays face aux défis mondiaux, tout en redynamisant au plan interne les pôles économiques, informe un communiqué.
Ainsi, l’APIX-SA a-t-elle placé au cœur de sa stratégie l’impératif de territorialisation de l’investissement, de mobilisation de la diaspora sénégalaise et des investissements intra-africains afin de réaliser la vision des Autorités sénégalaises, en favorisant le développement d’infrastructures stratégiques, ainsi que l’aménagement et la promotion de Zones Aménagées pour l’Investissement(ZAI), précise la source. Et de relever que l’ambition ainsi affichée devrait notamment permettre l’essor de villes industrielles afin de créer de la valeur et de la richesse pour les populations. Pour répondre efficacement à ces défis, APIX-SA s’est résolument engagée à la création d’un environnement des affaires favorable à l’investissement, créateur d’emplois de masse et de valeurs pour notre économie. Selon le document, les principaux axes de collaboration avec la CDC portent sur : le montage, la structuration et le financement des infrastructures ; la structuration, le financement et le développement territorial des zones d’activités ; le développement d’un programme de financement du secteur privé local ; le développement de programme pour renforcer l’attractivité du Sénégal en termes d’investissements. Sans oublier la structuration, le financement et le développement de Projets Green ; la structuration, le financement et le développement de programmes souverains, et tout autre axe de collaboration qui fera l’objet d’un accord spécifique entre les parties.
Et le document de rappeler que depuis 24 ans, APIX-SA joue un rôle central dans la promotion de l’Investissement au Sénégal, en créant un environnement des affaires favorable, en offrant des mesures incitatives, une sécurité juridique, et en facilitant les partenariats stratégiques ainsi que la mise en œuvre des Grands Travaux de l’Etat du Sénégal.
D’ailleurs, ajoute le texte, investie d’une mission d’intérêt général en appui aux politiques publiques conduites par l’Etat et les collectivités territoriales, notamment en matière de développement économique et social, avec ses filiales spécialisées dans le développement, l’investissement, le financement et les nouvelles technologies, la CDC constitue pour l’Etat et ses entités un levier stratégique pour mobiliser les ressources propres en vue de la mise en œuvre de la stratégie de développement économique et sociale.
Mieux, dans le but d’impacter positivement la politique générale de développement économique du Sénégal, la CDC intègre également, dans ses missions fondamentales, le financement du logement social et de standing, des travaux d’équipements des collectivités territoriales, de la politique de la ville, des Petites et Moyennes Entreprises (PME) mais aussi de projets stratégiques et structurants définis par l’Etat. Ainsi par la signature de la convention avec l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire et aujourd’hui avec la CDC, APIX.SA poursuit la structuration de l’écosystème qui va favoriser la génération d’investissements privés dans les terroirs au grand bonheur des populations, conclut la même source.
PREVISIONS DE BONNES RECOLTES DU RIZ EN PERSPECTIVE
L’impact des pluies dans les cultures et plus particulièrement sur le riz est très positif cette année ; les assurances sont des techniciens de l’agriculture et des agriculteurs qui dressent des prévisions favorables pour de très bonnes récoltes cette année dans la région.
S’il y a des paysans qui affichent le sourire, ce sont les riziculteurs qui se réjouissent des fortes quantités d’eau. Les rizières sont inondées un peu partout. L’activité des femmes dans les rizières dans le Kassa, le Blouf et le Fogny est assez révélatrice de l’espoir suscité par cette bonne pluviométrie.
Pour le Président Régional du Cadre Régional des Ruraux CRCR Abdoul Aziz Badji, « En riziculture pluviale, on aurait pu être dans les repiquages et les rizières sont déjà inondées. Ceux qui avaient l’habitude de faire les semis directs n’ont plus cette possibilité, cette année. La seule issue à l’heure, c’est le repiquage encore que les plants sont très petits. Mais dans une semaine ou deux, les gens vont commencer à cultiver pour repiquer. Et c’est très favorable pour la riziculture», lance fièrement l’agriculteur qui rassure sur de possibles rendements records. Le bel impact des pluies sur les cultures reste aujourd’hui sur toutes les lèvres du côté des paysans de la région. Les quantités d’eau sont tellement importantes qu’il faut remonter très loin pour assister à une situation pluviométrique aussi favorable dans la région. « Nous allons nous habituer aux conditions normales des pluies chez nous … », martèle M. Badji qui parle d’un retour à la normalité. «Nous sommes rattrapés par cet hivernage. On n’avait pas l’habitude d’assister à une telle pluviométrie à cette période de l’année», précise M. Badji.
Le « kandiadou » est en ce moment le seul moyen de culture dans les rizières, témoignent les riziculteurs qui excluent toute possibilité de cultiver avec les moto-tracteurs vu l’importante de la lame d’eau dans les rizières en ce moment. « Les tracteurs ne peuvent plus évoluer dans les « faros » comprenez rizière en wolof … Celui qui s’hasarderaient à cultiver avec un tracteur exposent la machine à s’embourber dans ces rizières », prévient le responsable des agriculteurs de la région.
En attendant le rapport sur l’évolution des cultures que promet de publier le Directeur Régional du Développement Rural (DRDR) de Ziguinchor la semaine prochaine, certains techniciens affichent optimisme quant à une bonne campagne. « Le facteur eau est bien réuni et il y a un bon comportement des cultures consécutif à une bonne répartition des pluies dans le temps et l’espace », confie un technicien de l’agriculture qui a préféré parler sous le couvert de l’anonymat. Lui qui évoque le développement phrénologique des cultures en ces termes : « le mais est déjà sur le marché, les semis tardifs sont en phase de formation, le niébé et le riz de plateau en début de montaison, l’arachide en phase de formation des gousses… », martèle-t-il avant d’envisager une bonne production.
Partout dans la région, les nappes sont bien chargées grâce à ces fortes pluies. Aujourd’hui, tous les postes pluviométriques sont excédentaires, la situation pluviométrique est excédentaire dans la quasi-totalité de la région. Des quantités de pluies conséquentes sont tombées sur Ziguinchor et sa région ces dernières 72 heures. Dans le département de Ziguinchor, Niassya a enregistré le plus fort cumul avec 234 mm d’eau de pluie ; Ziguinchor a recueilli 139 mm, Niaguis 129,7 mm. Les plus fortes quantités de pluies ont été recueillies dans le département de Bignona avec 279 mm enregistrés à Kafountine, 232 à Tiobon. Des pluies considérables notées ces derniers jours qui ont même renforcé le cumul saisonnier avec un max de 1113 mm à Kabrousse dans le département d’Oussouye. Cette tendance pluviométrique très favorable couvre les besoins hydriques des cultures et fait afficher le sourire chez les paysans et producteurs de la région qui dégagent déjà les prévisions d’une bonne récolte cette année.
ARRÊTÉ À L’AEROPORT, JORIS DUNKEL LÂCHE UNE AVANCE DE 21 MILLIONS CFA
Alors que son directeur tente d'échapper à la justice sénégalaise, l'entreprise de jeux laisse derrière elle un sillage de soupçons d'escroquerie, avec des agences pillées et les dernières recettes volatilisées
Propriétaire de « Parifoot », la société Premier Bet dirigée par Joris Dunkel est poursuivie pour fraude fiscale et détournement de deniers publics portant sur près de 120 millions CFA et 12 milliards CFA au préjudice du fisc. Dès son arrestation à l’aéroport de Diass, le Dg Joris Dunkel a lâché une somme de…21 millions CFA. Pendant ce temps, des agents de « Parifoot » ont disparu avec les dernières recettes avant d’emporter les ordinateurs et consoles de jeux.
Agé de 34 ans, M. Joris Dunkel, directeur général de la société Premier Bet « 1Xbet » et leader des paris sportifs dans notre pays (Parifoot) a été arrêté à l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) par les éléments de la Division des investigations criminelles (Dic). C’était le lundi 5 août dernier au moment où il s’apprêtait à quitter le territoire national en compagnie de sa famille pour la France. Ce alors qu’il avait jusqu’au 12 août prochain pour transiger, contester ou négocier.
Conduit dans les locaux de la Dic, le Français Joris Dunkel, a immédiatement lâché une somme de 21millions CFA en guise d’avance sur les 120 millions CFA de deniers publics détournés au préjudice du Trésor public. Plus précisément, il s’agissait d’une échéance sur un moratoire qui lui avait été accordé suite à un premier redressement fiscal de 120millions de francs au titre de l’année 2021. Un redressement sur lequel il reste devoir à l’État du Sénégal un montant de 99 millions CFA.
A propos des 12 milliards CFA que lui réclame la direction générale des Impôts et Domaines (Dgid) pour non reversement de Tva sur trois ans (lire l’article de Moustapha Boye), le patron de l’ex-Parifoot n’a manifesté aucune volonté de payer. Du moins lors de son premier interrogatoire devant les enquêteurs de la DIC. En poussant ses investigations, « Le Témoin » a appris que la société Premier Bet spécialiste des paris sportifs en ligne n’a jamais fait de déclaration de Tva et n’a jamais reversé cet impôt depuis octobre 2021.Un état de fait qui porte à croire que trois ans durant, le nommé Joris Dunkel s’adonnait impunément à une vaste fraude fiscale facilitée par une chaine de complicité interne et externe. Une impunité fiscale que lui garantissaient ses proches associés et collaborateurs dont des Marocains.
Des agences et kiosques pillés
Pour la petite histoire, il convient de savoir que la Loterie nationale sénégalaise (Lonase ) ayant le monopole des jeux sportifs s’était associée à la société Premier Bet en lui cédant son pari phare : Parifoot ! Et chaque année, Parifoot, par le biais de Premier Bet, versait des redevances équivalant à 3%de son chiffre d’affaires à la Lonase.
Courant juin 2024, la Lonase a décidé de rompre son contrat de partenariat avec « 1Xbet » afin de pouvoir reprendre à 100% son produit phare qu’est Parifoot. Ce retrait de la tétine financière, synonyme de sevrage, a poussé le directeur général de Premier Bet, M. Joris Dunkel, à s’autoproclamer en faillite ! Une situation qui a provoqué la panique au niveau des agences et kiosques « Parifoot » où s’activent plus 800 agents et prestataires. Lesquels ont tenu de nombreux sit-in devant le siège de Premier Bet pour réclamer le paiement de leurs indemnités suite l’arrêt des activités des jeux en ligne. Pendant ce temps, certains chefs d’agence et superviseurs-caissiers n’ont trouvé rien de mieux à faire que de détourner les dernières recettes journalières pour des montants variant entre 2 millions CFA, 4 millions CFA et même 12 millions CFA dans certaines localités et zones à forte clientèle. Le Témoin a même appris que certains kiosques ont été carrément pillés par des travailleurs désespérés. Gain des paris: des ordinateurs, des mobiliers, des consoles de jeux, des écrans plats, des téléviseurs, des groupes électrogènes et autres matériels arrachés et emportés. La perte aux Sénégalais, la fortune aux…étrangers ! Quant au Dg de Premier Bet, le Français Joris Dunkel, on peut dire qu’il a fait un pari…perdu en tentant de filer…à l’anglaise !
LA CHAMBRE DE COMMERCE, D’INDUSTRIE ET D’AGRICULTURE DE DAKAR DANS L'IMPASSE
Un administrateur dénonce l’illégalité du bureau actuel et saisit le gouvernement, réclamant l’exécution de décisions de justice en sa faveur
La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar serait dirigée dans l’illégalité. C’est du moins ce qu’affirme Birane Yaya Wane. L’administrateur de sociétés a saisi le Premier ministre et le ministre pour «corriger ce manquement» qu le régime de Macky Sall n’a pu gérer, selon lui.
La Chambre de commerce, d’industrie et d'agriculture de Dakar (Cciad) est secouée par un différend qui perdure. Après avoir interpellé en vain l’ancien président de la République, Macky Sall, Birane Yaya Wane a adressé depuis le 28 mai dernier une correspondance à l’actuel Premier ministre pour un règlement définitif de ce qu’il qualifie une «situation délétère indescriptible» à la Cciad. Dans cette correspondance lue par Bés Bi, cet administrateur des sociétés, membre de la coalition And Deffarat Chambre de commerce, met en cause Abdoulaye Sow. «Après 14 longues années de mauvais et déloyaux services rendus au secteur privé sénégalais institutionnel comme organisationnel patronal, l’actuelle équipe dirigeante sous la houlette de M. Abdoulaye Sow, veut se maintenir à la tête de la Cciad», a-t-il écrit à Ousmane Sonko.
Les décisions de la Cour suprême
Citant des décisions de la Cour suprême annulant le 1er tour de la sous-section Etablissements financiers, des élections de la Chambre de commerce, ou annulant le 2ème tour du scrutin des élections de la Chambre de Commerce, Birane Yaya Wane souligne qu’ «il appartient alors au ministre du Commerce et au Gouverneur de la Région de Dakar auxquels toutes les décisions ont été notifiées en tant qu’autorités de tutelle, de faire produire à ce dispositif son plein effet en tirant toutes les conséquences logiques qu’il comporte». Pour lui, il s’agit de «constater l’illégalité de l’actuel bureau de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar, de mettre en place de façon concertée une structure provisoire pour diriger l’institution». Il souligne que «le refus par l’autorité compétente ou même la simple abstention de donner effet à ce dispositif de l’arrêt de la Cour d’appel pourra faire l’objet de toutes les voies de recours prévues par la loi, notamment un recours pour excès de pouvoir». Au Premier ministre, M. Wane informe du «blocage des chambres de commerce depuis 15 longues années pour les 13 régions du Sénégal et depuis 14 ans à la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar». Des années «d’illégitimité et d’illégalité» qui devraient, selon lui, «trouver une issue heureuse avec l’installation de délégations spéciales pour nous mettre autant que nous sommes au même pied d’égalité».
Saisine du ministre des Finances et du budget
Après le Premier ministre, Birane Yaye Wane a saisi aussi le ministre des Finances et du budget sur la même question. Il dit avoir informé Cheikh Diba «des lenteurs notées dans l’exécution des décisions de justice émanant de la Cour suprême et des Chambres réunies de la Cour d’appel de Dakar sur le contentieux électoral de la Cciad». Il se trouve que, soulignet-il, dans les circuits de l’administration centrale, ce genre de dossier à enjeux peut accuser des retards injustifiés, alors qu’il concerne plusieurs départements qui doivent apporter leurs concours pour arriver à exécuter ces décisions de justice transmises par l’Agence judiciaire de l’Etat au ministère de l’Industrie et du commerce depuis bientôt deux ans. A Cheikh Diba, il ajoute : «C’est dans ce cadre que je vous ressaisis à nouveau pour solliciter de votre ministère qui se trouve être la tutelle financière de la Cciad, l’interprétation des arrêts de justice transmis, qui devront faire l’objet d’une transmission au Premier ministre et au ministre de l’Intérieur, afin de ne plus donner l’occasion à des juristes de seconde zone de pouvoir faire une interprétation quelconque et erronée de ces décisions de justice.» Répondant à une correspondance de Birane Yaya Wane, le ministre de la Justice Ousmane Diagne lui assure que ses services compétents «en tireront toutes les conséquences, conformément à la loi». Bés Bi a essayé d’entrer en contact, en vain, avec le ministère du Commerce et de l’industrie. Aucune réponse aux différentes sollicitations.
Reaction d’Abdoulaye Sow, président de la CCIAD : « Birane Wane a porté plainte deux fois et a été débouté deux fois »
«Ma légitimité, ce n’est pas Birane Wane qui doit en parler parce qu’il ne m’a pas élu. Et, dès lors, qu’il ne m’a pas élu, il ne peut pas me déchoir de mon poste de président. J’ai été élu en novembre 2019. Ce qu’il dit ne me concerne pas parce que je n’étais pas membre de la Chambre de commerce de Dakar à cette époque. J’ai été élu démocratiquement avec un bureau. On travaille. Je dois dire que j’ai été installé par le ministre du Commerce de l’époque et le gouverneur de la région de Dakar a supervisé les renouvellements des instances. D’ailleurs, on va vers la réforme des chambres de commerce. Le moment venu, celui qui sera élu va présider aux destinées de la Chambre. Il a amené le dossier tout récemment au ministère du Commerce et il a été rejeté. D’ailleurs, il y a la prescription parce que ce dossier date de plus de 10 ans. C’était en 2010. Cela fait maintenant 14 années. Il a porté plainte à deux reprises et il a été débouté à deux reprises.»
Par Yoro DIA
DE L’AUTRE COTÉ DE L’ATLANTIQUE
La rancœur, le ressentiment, l’excitation des instincts de la foule n’ont jamais rien construit. Au contraire, ils détruisent comme Pastef a su le faire en 2021 et 2023. Pour l’instant, le duo Diomaye-Sonko est dans le populisme
Le grand avantage des douceurs de l’opposition est le fait de prendre le recul pour réfléchir sur les alternatives mais surtout de prendre des vacances. Pour ces premières vacances post-gouvernement, rien de tel qu’un tour à New York. New York si aristocratique et si démocratique, à l’image de Alexis de Tocqueville qui était «aristocratique par instinct, par classe sociale et démocrate par raison». Tocqueville était attaché à la démocratie mais supportait péniblement la médiocrité de ceux qui l’incarnaient par moments. J’ai le même sentiment quand je vois ce qui se passe dans mon pays. Tocqueville est resté plusieurs mois aux Etats Unis pour une étude comparative des systèmes carcéraux français et américain, mais ce sera son chef d’œuvre De la démocratie en Amérique qui en sortira.
Moi, je n’ai que deux semaines à New York pour partager avec vous mon sentiment sur le «fonctionnement de l’Amérique» que Tocqueville voyait comme l’avenir du monde. Tocqueville a surtout comparé l’Amérique à son pays la France. Moi je vais comparer l’Amérique et mon pays, qui sont les deux plus vieilles démocraties d’Amérique et d’Afrique. Il n’est pas étonnant que l’Amérique soit la plus grande puissance du monde, parce qu’il est le premier pays à avoir «constitutionnalisé» la poursuite du bonheur comme un droit inaliénable. C’est dans cette poursuite du bonheur que se trouve l’optimisme américain incarné par la fête du Thanksgiving. Cet optimisme qui a permis à Franklin Delano Roosevelt de sortir l’Amérique la crise de 1929 dans les 100 premiers jours de son mandat. Si l’Amérique a constitutionnalisé la poursuite du bonheur, le duo Diomaye-Sonko veut «constitutionnaliser» le ressentiment contre les élites, les riches, contre les entrepreneurs et créateurs de richesses, qu’ils jettent à la vindicte populaire afin de détourner le regard sur l’échec des 100 jours. Le plus NewYorkais des présidents américains est sans doute Franklin Roosevelt, qui était aussi la fois si aristocrate et si démocrate, comme New York et comme Tocqueville. Par un discours (la seule chose dont nous devons avoir peur est la peur elle-même qui nous paralyse) et une causerie au coin du feu, diffusée à la radio, il a redonné confiance aux Américains en proie au doute profond et les a réconciliés avec l’optimisme. Le lendemain de sa première causerie au coin de feu, les Américains se sont rués sur les banques, non plus pour retirer mais pour y ramener leur argent qu’ils gardaient chez eux, parce qu’ils ne faisaient plus confiance au système bancaire. On est loin de la médiocrité du duo Diomaye-Sonko qui est en train de casser notre dynamique d’émergence comme le dit bien cette Une de Walf du 31 juillet sur les «germes de la désindustrialisation» et «le privé se perd dans la stratégie de l’Etat». Ce n’est pas seulement le secteur privé mais c’est tout le monde qui s’y perd parce qu’il n’y a point de stratégie.
Tout le monde est d’accord avec la reddition des comptes, l’audit qui est un mode normal de gestion, mais il est urgent de fixer un cap pour le pays et de substituer la confiance, l’optimisme à la culture du ressentiment qui est le moteur de Pastef. Cette vague de ressentiment sur laquelle surfe Pastef et qui nous fait détester nos milliardaires, le voisin qui réussit, le frère qui excelle alors que les Américains sont si fiers de leurs milliardaires et célèbrent leurs entrepreneurs. Une autre leçon que nous pouvons tirer de la comparaison avec l’Amérique : la politique extérieure est le prolongement de la politique intérieure, comme le pense Kissinger. L’Amérique, grâce à son soft power, exporte ses valeurs grâce entre autres à Hollywood, à sa littérature, à ses Gafam. Le Sénégal aussi avait un soft power qui lui permettait d’exporter sa littérature, ses créateurs, ses soldats de la paix, son modèle démocratique. Dommage, aujourd’hui notre cher pays exporte de la vulgarité et de la brutalité, à l’image de Guy Marius Sagna se comportant comme un gladiateur brandissant des muscles au Parlement de la Cedeao. Cette politique intérieure qui use de la terreur contre les médias et les activistes de l’opposition pour imposer l’autocensure, comptant sur une surdité sélective de la Justice afin de masquer un échec si flagrant. Cet échec qu’on cherche à masquer avec de la diversion politicienne comme l’annonce de la création d’un ministère du Culte par notre Premier ministre. Un ministère à la fois inutile et dangereux. Les Etats-Unis sont probablement avec le Sénégal les deux pays où il y a le plus de vitalité religieuse grâce à des formes de laïcité locales et originales. Il y a trois formes de laïcité. La laïcité américaine : freedom of religion, liberté totale de religion, la laïcité française : freedom from religion, se libérer de la religion et la laïcité positive sénégalaise qui est un juste milieu entre ces deux extrêmes et qui se fonde sur la nécessité d’éviter la «querelle des allégeances» entre l’Etat et les confréries. Cette querelle des allégeances qui a été à l’origine des longues guerres de religion en Europe. Notre modèle fonctionne très bien. Donc Monsieur le Premier ministre, ne nous créez pas des problèmes dans le domaine où nous n’avons aucun problème. Un ministère du Culte n’a aucun sens parce que l’Etat n’a aucune compétence en matière religieuse. La compétence de l’Etat est de garantir la paix civile et la sécurité pour une pratique libre et normale de la vie religieuse.
Avec le président de la République, réorientez votre énergie sur une politique de défense que nous attendons impatiemment car le feu djihadiste s’approche dangereusement de nos frontières et une politique économique qui est l’essentiel et dont le fondement ne peut être que le retour de la confiance comme l’a montré Roosevelt. L’économie se fonde sur la consommation, découlant de la confiance que vous avez remplacée par un ressentiment généralisé devenu un cancer qui ronge le pays. Depuis 1789, entre deux élections, une aristocratie bâtit l’Amérique en tirant la classe moyenne par le haut. Dans le Sénégal de Diomaye-Sonko, on attise le ressentiment de la classe moyenne et des plus pauvres contre l’aristocratie, comme l’arrêt arbitraire et unilatéral des travaux sur la corniche. Dans un pays qui veut émerger, on doit se réjouir que Yerim Sow ait pu sortir le Radisson des grottes de la corniche où il n’y avait que des marginaux fumeurs de yamba quand nous étions étudiants à l’Ucad.
La rancœur, le ressentiment, l’excitation des instincts de la foule n’ont jamais rien construit
Au contraire, ils détruisent comme Pastef a su le faire en 2021 et 2023. Les pères fondateurs des Etats-Unis l’ont tellement bien compris qu’immédiatement après la révolution et l’indépendance, ils ont canalisé les foules avec une Constitution où il n’est pas mentionné une seule fois le mot démocratie, parce qu’avant tout l’Amérique est une République qui s’inspire plus de l’aristocratique Rome que de la très démocratique Athènes.
Pour l’instant, le duo Diomaye-Sonko est dans le populisme en attendant le despotisme s’ils gagnent leur guerre contre les médias, que les pères fondateurs des Etats-Unis ont protégés dès le 1er amendement car ils avaient compris que la liberté de presse conditionnait toutes les autres libertés. Donc pour la démocratie, mieux vaut les excès de Fox news que l’autocensure institutionnelle de la Pravda soviétique. Donc Monsieur le Premier ministre votre guerre déclarée contre la presse et les réseaux sociaux est perdue d’avance parce que la liberté de presse n’est pas un don ou une libéralité du gouvernement, mais lui est consubstantielle. C’est pourquoi aux EtatsUnis, le journaliste Bob Woodward a fait tomber Nixon avec le Watergate. Au Sénégal, Latif Coulibaly a fait tomber le gouvernement du Premier ministre Idrissa Seck par un livre. Dans un tel pays, vouloir terroriser la presse est un rêve et il n’y rien de plus démocratique que le rêve. On aurait préféré que le président et le Premier ministre aient de grands rêves comme Kennedy avec sa nouvelle frontière sur la lune, mais pas de si petits rêves de mettre la presse au pas. Nixon a essayé et a lamentablement échoué. Vous aussi, vous échouerez.
Le temps ne chôme pas. Comme Jack Kerouac, il est temps de se remettre «sur la route» et reprendre la marche vers l’émergence au lieu de nous créer un évènement, une distraction quotidienne comme aux Galeries Lafayette.
La grande question que pose la passionnante campagne électorale qui se déroule actuellement aux USA, avec ses divisions et ses dérives, trouve sa réponse dans le grand livre de John Sperling The great divide : Retro versus Metro America. Ce livre qui relate le grand schisme entre Metro America (l’Amérique moderne et ouverte sur le monde) et le Retro America (l’Amérique fermée des conservatismes). Le retro America constitue la base de l’électorat de Trump alors que le Metro America qui a élu Obama, un noir dont le père n’est même pas Américain, veut, cette fois encore, aller beaucoup plus loin en donnant les clés de la Maison Blanche à une femme noire et indienne. Toute chose étant égale par ailleurs, chez nous, c’est le retro-Sénégal qui a triomphé le 24 mars 2024, avec un souverainisme désuet et anachronique parce que l’émergence est consubstantielle à l’ouverture au monde.
God bless Senegal. God bless America
Dr Yoro Dia est politologue, ancien ministre.
SCANDALE DE FRAUDE FISCALE PRÉSUMÉE À PREMIER BET SÉNÉGAL
Joris Dunkel, le Directeur général de la société de paris sportifs, aurait été arrêté alors qu'il tentait de fuir le pays, selon l'Observateur. Il est soupçonné d'avoir délibérément éludé ses obligations fiscales
(SenePlus) - Joris Dunkel, le Directeur général de Premier Bet Sénégal, une société de paris sportifs, a été arrêté par la Division des investigations criminelles (DIC) pour une fraude fiscale présumée de 12 milliards de francs CFA, selon les informations rapportées par le quotidien L'Observateur.
La situation a pris une tournure dramatique alors que l'entreprise avait annoncé à ses employés la fermeture de ses portes le 31 juillet dernier, incapable de s'acquitter d'un redressement fiscal. Cependant, les autorités avaient déjà lancé des poursuites judiciaires à l'encontre de Joris Dunkel, visé par une plainte de la Direction générale des Impôts et des Domaines (DGID).
"C'est ainsi qu'il a été arrêté au moment où il passait la police des frontières avec sa famille", rapporte L'Observateur, citant des sources proches de l'enquête. Selon le journal, Dunkel avait déjà pris ses dispositions pour fuir le Sénégal, mais la DIC avait anticipé son mouvement en alertant la police des airs.
Interrogé par les enquêteurs, le Directeur général de Premier Bet Sénégal a déclaré, de manière surprenante, "qu'il ne savait pas qu'il devait verser des impôts à la DGID", surtout qu'il versait déjà "3% de son chiffre d'affaires à la Lonase", rapporte L'Observateur.
Le journal indique que Joris Dunkel sera déféré ce mardi devant les autorités compétentes, marquant ainsi une étape cruciale dans cette affaire de fraude fiscale présumée.
KOSMOS ENERGY ANNONCE DES AVANCÉES SIGNIFICATIVES VERS LA PRODUCTION
«l'achèvement mécanique pour le premier gaz est attendu ce mois-ci», renseigne l’opérateur du champ dans son rapport trimestriel.
iGFM - (Dakar) Le gazier sénégalo - mauritanien, Grand Tortue Ahmeyim, continue de bien progresser. La compagnie Kosmos Energy, opérateur du champ, a fait le point sur l’évolution des travaux.
Sur Grand Tortue Ahmeyim, le principal projet gazier sénégalo-mauritanien, on n’est pas loin de la phase de production. Selon Kosmos Energy, «le premier lot de quatre puits a été complété avec une capacité de production attendue nettement supérieure à celle requise pour le premier gaz.»
Aussi, renseigne la compagnie, le terminal hub a été mis en opération et les travaux sous-marins progressent conformément aux attentes. Les travaux de connexion finale aussi sont en cours. En somme, indique l’opérateur du projet, «l'achèvement mécanique pour le premier gaz est attendu ce mois-ci», renseigne l’opérateur du champ dans son rapport trimestriel.
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VISAS SCHENGEN, UNE ODYSSÉE KAFKAÏENNE
Sociétés privées, intermédiaires douteux, chancelleries... tous se partagent le gâteau Schengen, évalué à plus de 50 millions d'euros par an, rien que pour l'Afrique
Dans les coulisses de la forteresse Europe, se joue chaque jour un drame silencieux : la quête du précieux sésame Schengen. Pour des milliers d'Africains, ce visa est devenu le Saint Graal moderne, aussi insaisissable que convoité.
Imaginez un labyrinthe bureaucratique où chaque tournant cache un nouveau piège. D'abord, le casse-tête des rendez-vous. Tels des billets pour un concert de rock star, ils s'arrachent à prix d'or sur un marché noir florissant. Ensuite, le parcours d'obstacles financiers : frais de dossier, frais de service, frais de traitement...
Et que dire de cette loterie où même les gagnants peuvent se retrouver perdants ? Tel ce chef d'entreprise togolais, pourtant habitué des voyages d'affaires, soudain privé d'accès à l'Eldorado européen sur un simple refus administratif.