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29 novembre 2024
Femmes
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MOI, MA FEMME ET LES POMMES
Du poste Thiaroye à Ngaye, on ne s’était pas parler - Mais je savais déjà que je venais de voir la femme de ma vie – Ousmane fait renaitre la flamme de sa première rencontre avec son épouse - VIDÉO EN WOLOF
Madeleine Diallo et Lamarana Diallo |
Publication 22/02/2019
C'est suite à des rencontres incroyables, parfois insolites, et le plus souvent inattendues que naissent le grand amour. Ousmane Fall revient sur les circonstances de sa rencontre improbable avec celle qui est devenue son épouse.
Voir vidéo.
"PRÉSIDENTIELLES" ACCORDÉ VRAIMENT AU FÉMININ PLURIEL ?
À la veille du 24 février, la Fondation Heinrich Böll et son partenaire EJICOM s’interrogent sur la situation politique des femmes au Sénégal et surtout sur leurs candidatures à la présidence - Pourquoi y-a-t-il aucune femme parmi les candidats ?
L’élection présidentielle sénégalaise du 24 Février 2019 sera la onzième depuis l’indépendance en 1960 et aucune des trois femmes candidates initialement en lice, n’a finalement été acceptée par le Conseil Constitutionnel suite au « parrainage » (1).
Au vu de cette situation, nous avons souhaité cerner la perception des populations sur les candidatures féminines au Sénégal. Un détour dans l’histoire et des entrevues avec des personnalités politiques d’aujourd’hui et un micro-trottoir nous permet d’en savoir un peu plus sur ce que l’opinion publique sénégalaise pense de la question.
Femmes et politique, histoire au Sénégal
« La politique constitue-t-elle le dernier rempart de la virilité ? La politique serait-elle une pratique masculine qui renvoie à un imaginaire masculin ? » Seynabou Ndiaye Sylla, 2001 (2)
Depuis les sociétés traditionnelles, la politique était un domaine presque exclusivement masculin et s’exprimait en termes d’autorité, de contrôle et de domination. Cependant, les femmes ont toujours été présentes dans l’espace politique, malgré sa domination de fait ou institutionnalisée par les hommes.
La période pré coloniale sénégalaise a été marquée par des femmes exceptionnelles devenues de grandes actrices politiques. C’est le cas de Yassine Boubou, huitième Damel (3) du Cayor, un royaume pré-colonial situé à l'ouest du Sénégal actuel, qui à travers ses exploits politiques répertoriés entre 1673 et 1677, incarne aujourd’hui le djom (courage) dans les légendes populaires. On peut aussi citer les reines Ndatte Yalla (1810-1860) et Djembeut Mbodj (1800-1846) du Waalo (4), etc.
Durant la période coloniale, les femmes jouèrent un rôle important dans les campagnes pour l’élection de leur Parent utérin (5). « Ce sont les femmes qui élisent »(6). Lamine Guèye (premier avocat noir de l’Afrique Occidentale Française et premier président de l’Assemblée nationale du Sénégal indépendant) a su très tôt profiter du poids électoral des femmes et de leur engagement politique, pour avoir été élu dès 1925 premier maire noir de Saint-Louis du Sénégal.
Le pouvoir « des hommes qui décident » se fonde sur le suffrage des femmes qui constituent les bases naturelles des partis politiques où elles reproduisent la configuration de leurs réseaux de regroupement traditionnel (7).
Lors de la Présidentielle de février-mars 2000, le Sénégal enregistrait avec Marième Wane Ly, Secrétaire générale du Parti pour la Renaissance Africaine (PARENA), la première candidature féminine de son histoire qui se retirera finalement de la course.
En 2012, la styliste Diouma Diakhaté et le Professeur Amsatou Sow Sidibé étaient les seules femmes candidates à l’élection présidentielle. Cette rentrée politique fut également marquée par l’instauration de la loi de la parité en 2010 garantissant aux femmes 50% des postes dans les instances de prise de décision électives et semi-électives (le parlement actuel comprend 43% de députés féminins).
En 2019, les trois femmes candidates à l’élection présidentielle sont toutes recalées. Ainsi, les femmes qui pourtant sont majoritaires sur le fichier électoral n’ont pu avoir aucune de leurs consœurs sur la ligne de départ pour ces élections à venir.
Les principales difficultés rencontrées par les femmes dans la sphère politique
La principale difficulté reste la masculinisation de l’espace politique sénégalais, et la répartition sexée des espaces (public et privé) rend l’implication politique des femmes encore plus difficile. « La politique, telle que je la vis, est déjà difficile et quand c’est une femme c’est encore plus difficile. Parce qu’habituellement, c’est la sphère privée qui nous est affectée (…). A la maison, on fait des enfants, on s’occupe des enfants, on s’occupe de la maison, on s’occupe de tout le monde, etc. Quand nous allons dans la sphère publique affectée aux hommes, ça devient une bousculade car les hommes sont déjà là, et ont déjà campé, ont déjà leur pouvoir ». Professeure Amsatou Sow Sidibé, Candidate recalée à l’élection présidentielle 2019 (8)
Cet état de fait, perdure en raison des représentations que la communauté elle-même a de la place des femmes. Chacun des deux sexes s’y inscrit dans un ordre préétabli qui détermine toute l’organisation sociale, sans réelle possibilité de remise en question.
Le système patriarcal sur lequel repose la structure familiale, donc sociale, est un frein à la responsabilité citoyenne des femmes qui n’arrivent pas à participer de manière égalitaire à la construction et au développement socioéconomique de leurs pays (9). Ainsi, certaines femmes perpétuent les inégalités. « Ce sont les femmes elles-mêmes qui refusent la promotion de la femme, du leadership féminin. » selon Amsatou Sow Sidibé.
Comment sont perçues les femmes en politique au Sénégal ?
Selon une citoyenne sénégalaise interrogée, en politique les femmes brillent un peu par leur absence par rapport aux hommes qui sont majoritaires.
La femme sénégalaise continue de subir l’autorité et la domination mâles dans la sphère privée ou politique. Ce constat est partagé par Ndèye Gueye Cissé (10), actuellement vice-présidente du conseil départemental de Kébémer au Nord du Sénégal :
« (…) nous sommes dans un pays où l’autorité de la femme, bien qu’on ait eu des femmes qui ont eu beaucoup d’autorités, n’est pas encore vraiment acceptée. (…) Rares sont les partis politiques dans lesquels elles occupent des postes ou bien ont des responsabilités leur permettant de se faire reconnaître et de pouvoir rendre la main à d’autres femmes de valeur. »
En dépit de leur motivation et de leur engagement, elles sont contraintes par l’organisation même de leur parti politique. Elles priorisent toujours leur leader politique et leur parti, freinant parfois l’évolution même du combat des femmes.
Construire une dynamique qui transcende les organisations politiques, devient dès lors primordial pour y rehausser le statut de la femme et régler la problématique de leur leadership. Malgré un contexte qui a beaucoup évolué, avec « (…) une égalité au niveau des formations, des diplômes et même du cursus politique (...) » elles attendent toujours d’être coachées par un homme. Ce qui démontre que les femmes, pour la plupart, n’ont pas conscience de leurs valeurs et n’ont pas confiance en elles.
Les raisons de l’élimination des femmes candidates via le parrainage lors des élections présidentielles de 2019
D’emblée, il est important de préciser que la loi sur le parrainage est une loi qui limite ceux ou celles qui n’ont pas assez de moyens financiers pour sillonner tout le territoire national. Comme en atteste Rokhiatou Gassama, Présidente Nationale du Conseil Sénégalais des Femmes (COSEF) et observatrice au Conseil Constitutionnel : «Le parrainage (…) élimine tout candidat n’ayant pas respecté les critères de validation des candidatures. (…) si vous n’avez pas les moyens d’aller récolter des voix sur le terrain et payer les collecteurs, parce qu’il faut penser les payer et s’assurer de la validité des signatures et ce, sans doublons. C’est ce qui a été la cause de beaucoup de rejets. »
Selon elle, il est important que les femmes discutent des modalités d’accompagnement de leurs consœurs en campagne. Sur le parrainage, elle ajoute : « (…) Les femmes doivent se préparer davantage pour les élections. Et je pense qu’à ce niveau-là, le premier problème est que les femmes n’ont pas su s’approprier la loi et essayer de coaliser avec les organisations de femmes autour d’elles».
Le Sénégal est-il prêt à avoir une femme comme Président?
La population sénégalaise est sociologiquement habituée à voir les hommes au-devant des instances dirigeantes comme l’exprime ce citoyen interviewé par EJICOM - école de journalisme et partenaire de la Fondation Heinrich Böll: « Dans la culture sénégalaise, les femmes n’ont pas cette place de leader, de dirigeante, que ce soit dans la famille ou dans les milieux professionnels ».
A l’élection présidentielle du 26 février 2012 - qui a vu, pour la première dans l’histoire du Sénégal indépendant, des candidatures féminines - les seules deux femmes sur les 14 candidats, n’ont récolté que 0,31% des suffrages valablement exprimés (11). A ce niveau, l’obstacle majeur reste culturel.
Suggestions pour plus de femmes candidates dans l’espace politique sénégalais
Les mentalités et les instances de socialisation (la famille, l’école et les médias) qui ont un rôle capital à jouer, doivent être préparées. Pour inverser la donne, nous avons besoin de plus d’images favorisant l’implication des femmes à des postes dirigeants ou de responsabilité, dans les manuels scolaires, les programmes télévisés, etc.
Aujourd’hui, les résistances socioculturelles font que sur 552 maires au Sénégal, seules 13 sont des femmes (12). Les femmes doivent donc s’organiser en un groupe de pression sur l’autorité et les décideurs pour aboutir à davantage de représentation dans les instances décisionnelles au sein des partis politiques. A ce jour, le fonctionnement des partis politiques ne favorise pas une représentation de qualité des femmes et un changement à ce niveau est primordial.
Il faut promouvoir le leadership féminin au sein des organisations politiques par la formation et conscientiser les femmes en leur capacité de mobilisation. Cela contribuera à davantage développer leur confiance en elles et à une meilleure cohésion entre elles pour une meilleure représentativité au sein des instances politiques.
Et enfin, il est urgent de trouver des mesures pour accompagner les femmes dans l’accès au financement. Cela les encouragera à mettre en place des listes afin de dérouler leur vision et programme.
Conclusion
La participation politique des femmes reste encore le maillon faible de la gouvernance démocratique au Sénégal. Il existe toujours un décalage entre la position officielle, qui se dit en faveur de l'égalité des sexes, et le traitement qui est accordé à cette question dans les faits (13).
Le processus de déconstruction des mentalités est en cours. Avec la loi sur la parité, les femmes sont maintenant plus motivées et aspirent à plus de responsabilités. Elles se renforcent de plus en plus au niveau de leur localité, et dirigent aujourd’hui à l’Assemblée nationale, des réseaux parlementaires qui prennent en charge des questions qui intéressent les populations (éducation, santé, accès à l’eau, etc.).
Elles se sont aussi engagées pour obtenir la réforme du Code de la Nationalité (2013), une loi autorisant la femme sénégalaise a donné sa nationalité à son époux et à ses enfants.
Toutefois, malgré l’existence d’un terrain parsemé d’embûches, quelques citoyens restent optimistes sur l’existence d’une femme à la tête de la magistrature suprême. Comme la jeune femme interviewée par EJICOM qui répond à la question s’il y aura une femme à la tête du Sénégal, « Oui, pourquoi pas moi ?! »
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L'élection présidentielle de février 2019 au Sénégal marquera l’introduction, dans la loi électorale, d’un nouveau critère de validation des candidatures. Concrètement, pour être candidat/e, il faut être en mesure de réunir le parrainage de 0,8% du corps électoral, c'est à dire de 52 000 personnes, réparties dans au moins sept régions différentes du pays.
Seynabou Ndiaye Sylla, 2001, Femmes et Politiques au Sénégal : contribution à la réflexion sur la participation des femmes sénégalaises à la vie politique de 1945 à 2001, Mémoire de DEA, Année universitaire 1999-2001, Paris 1, Sorbonne.
C’est un mot wolof (langue nationale) donné aux souverains du Cayor – un royaume historique situé à l'ouest de l'actuel Sénégal.
Le Waalo est une région historique du Sénégal, centrée sur le delta du fleuve Sénégal, dans le nord-ouest du pays, autour de la ville de Saint-Louis.
Les consanguins ne sont parents que du côté du père, les utérins, que du côté de la mère
Universitaire et une femme politique sénégalaise, Amsatou Sow Sidibé est la première femme sénégalaise agrégée en sciences juridiques et politiques. Membre actif de la société civile pendant plusieurs années, c'est en 2010 qu'elle fait véritablement son entrée en politique en créant son propre parti Mouvement Citoyen Convergence des acteurs pour la Défense des Valeurs Républicaines (Mouvement Citoyen CAR LENEEN - Rupture). Elle fut la première femme candidate à l’élection présidentielle de l’histoire du Sénégal en 2012.
MBAYE (Bineta Ndiaye), 2011, L’intégration des Technologies de l’Information et de la Communication dans les programmes d’alphabétisation des femmes au Sénégal : Mythe ou réalité, Université Genève,http://tecfa.unige.ch/tecfa/maltt/memoire/ndiaye_2011.pdf, consulté le 27/01/2019.
Ndèye Gueye Cissé est responsable politique du PDS (parti libéral) et ancienne députée de la 11ième législature (2007-2012), Rokhiatou Gassama, membre de la société civile, présidente nationale du Conseil Sénégalais des Femmes (COSEF) et observatrice au Conseil Constitutionnel d’une observatrice.
Rapport sur la mise en œuvre de la loi sur la parité au Sénégal, 2016, Observatoire National de la Parité (ONP).
El BEBLAWI (Dina), 2015, Révolution et luttes des femmes : la dépolitisation du genre dans le discours de la gauche radicale égyptienne, université de Montréal, https://archipel.uqam.ca/8117/1/M14080.pdf, consulté le 26/01/2019.
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PLACER LA FAMILLE AU COEUR DES POLITIQUES DE DÉVELOPPEMENT
Quel président pour la famille sénégalaise ? Cette question a été l’objet d’une rencontre d’échange entre les membres de la société civile et des représentants des cinq candidats à la présidentielle
Quel président pour la famille sénégalaise ? Cette question a été l’objet d’une rencontre d’échange entre les membres de la société civile et des représentants des cinq candidats à la présidentielle. Initiée par le Caucus Femmes Leaders, la rencontre a permis de disséquer des enjeux liés à la famille dans le programme de chaque candidat. La présidente Fatou Sow Sarr fait le résumé des points discutés.
Voir la vidéo.
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ATTAQUE ET VANDALISME CHEZ NOGAYE BABEL SOW
La jeune activiste panafricaniste Nogaye Babel Sow, engagée dans la lutte contre l'impérialisme occidental et franc CFA , militante pour la souveraineté de l'Afrique, a été victime d'une attaque à son domicile en s'abstenant juste pour 5 minutes
La jeune activiste panafricaniste Nogaye Babel Sow, engagée dans la lutte contre l'impérialisme occidental et franc CFA , militante pour la souveraineté de l'Afrique, a été victime d'une attaque à son domicile alors qu'elle ne s'était absentée de sa maison que juste 5 minutes.
Sortie déposer la poubelle, c'est à son retour qu'elle note que qu'un intrus a visité sa maison et a trouvé que des verres à boire ont été cassés chez elle et son teléphone de service emporté. Le malfaiateur n'avait pas vraissemblablement besoin d'objets de valeur en tant que tel. Ce n'était pas un voleur car la personne semblait plutôt beuacoup plus intétessé par les données contenues dans le téléphone de la jeune étudiante.
La police contactée ne semblait pas avoir du temps pour régler ce genre d'affaire. Ce qui choque Nogaye Babel Sow. Après cet acte de vandalisme et de vol, suivi de l'attitude de la police, elle a contacté l'équipe de SeneNews qui est allé constater la situation à son domicile et recueillir sa réaction. Regardez !
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POSER LE DÉBAT DE L'ÉDUCATION SEXUELLE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Sadikh Niasse préconise l'introduction dans la sphère familiale et scolaire, de l'éducation sexuelle à l'endroit des enfants dès le bas âge
#Enjeux2019 - Selon Sadikh Niasse, la société a changé, les moyens de communication ont changé et il ne sert à rien de faire la politique de l'autruche face aux questions sur la sexualité des enfants. "Il faut poser le problème de manière frontale dans la famille et à l'école", insiste-t-il, mettant en avant la necessité pour les enfants de prendre cnscience dès le bas âge de leur corps.
A en croire le secrétaire de la Raddho, les violences subies par les enfants sont autant importants que celles concernant les femmes.
L’AJS S’ENGAGE POUR L’EFFECTIVITÉ DES DISPOSITIONS DE LA LOI ANTI-TABAC
Comme sur les questions liées aux violences faites aux femmes et aux enfants, l’ASJ a compris que le tabagisme, un problème de santé publique, les touche aussi, a dit la juriste, mardi lors d’une séance de travail avec l’adjoint au préfet de Rufisque
Rufisque, 19 fév (APS) – L’Association des juristes sénégalaises (AJS) a décidé de s’engager dans la lutte contre le tabac par des actions d’information et de sensibilisation pour l’effectivité des dispositions de la loi anti-tabac votée en mars 2014 par l’Assemblée nationale, a appris l’APS de la présidente de sa commission des droits de l’enfant.
L’AJS s’est engagée dans cette lutte pour "accompagner la mise en œuvre de la loi anti-tabac, notamment les avertissements sanitaires et l’interdiction de l’usage du tabac dans les lieux publics et les lieux ouverts au public", a expliqué Aissatou Kanté.
Comme sur les questions liées aux violences faites aux femmes et aux enfants, l’Association a compris que le tabagisme, un problème de santé publique, les touche aussi, a dit la juriste, mardi lors d’une séance de travail avec l’adjoint au préfet de Rufisque, dans les locaux de la mairie de la ville.
Elle a souligné qu’il est "important de descendre sur le terrain pour sensibiliser les acteurs administratifs et judiciaires sur les dispositions de la loi méconnue par la majorité des Sénégalais".
L’AJS a initié cette rencontre à Rufisque pour identifier avec le comité départemental de lutte contre le tabac, les actions à mener afin que les dispositions de la loi soient connues et deviennent effectives sur le terrain.
L’idée est d’informer et sensibiliser davantage les acteurs directement impliqués dans l’adoption du décret du 26 juillet 2016 portant application de la loi relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac.
Le renforcement de l’arsenal juridique avec l’interdiction formel de fumer dans les lieux publics et de travail, les institutions, les hôpitaux, les établissements scolaires, les bars, restaurants et hôtels, n’a pas produit les effets escomptés.
Il s’agit, avec la préfecture, de faire l’état des lieux sur l’effectivité de la loi dans le département de Rufisque, mais également de fixer un calendrier de descente sur le terrain pour faire le suivi sur l’usage du tabac dans les lieux publics, a expliqué Aissatou Kanté.
Ce travail se fera en partenariat avec la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac, dont les membres bénéficieront également de sessions de renforcement de capacités sur les questions juridiques liées à la lutte contre le tabac.
Dans son intervention, l’adjoint au préfet Sémou Diouf qui présidait la séance de travail, a fait part de mesures prises avec des descentes sur le terrain pour vérifier l’application des dispositions de la loi.
"Un certain nombre d’actes ont été posés au niveau du département, mais il y a encore beaucoup à faire", a-t-il fait observer.
Des représentants de l’inspection d’académie, du commissariat de police et des communes d’arrondissement de Rufisque ont pris part à la rencontre.
LE COSEF ET CIE INTERPELLENT LES 5 CANDIDATS
Quoiqu’elles représentent 75% de l’électorat sénégalais, les femmes ne sont pas suffisamment prises en compte dans les programmes des 5 candidats à la présidentielle du 24 février prochain.
C’est du moins le constat du Conseil sénégalaise des femmes (Cosef) qui, en collaboration avec les organisations des femmes, planifie une rencontre avec chacun de ces candidats, sous le thème: «Un nouveau contrat social plus juste, plus équitable», pour une meilleure prise en charge des besoins des femmes.
L e Conseil sénégalais des femmes (Cosef), en collaboration l’Association des juristes sénégalaises (Ajs), le Réseau Siggil Jigéen, etc. en conférence de presse hier, lundi 18 février, a annoncé planifier une rencontre avec chacun des 5 candidats autour du thème: «Un nouveau contrat social plus juste, plus équitable». Il s’agit d’interpeller les candidats sur leurs programmes mais surtout la prise en charge des besoins spécifiques des femmes. «Notre objectif, c’est d’identifier et examiner les programmes des différents candidats. Nous nous sommes rendues compte que, même si certains candidats ont effleuré la prise en compte des femmes sur certains axes, tous les besoins spécifiques des femmes ne sont pas pris en compte. Nous avons formé un consortium d’organisations de la société civile pour interpeller les candidats en leur écrivant une lettre, mais aussi en leur envoyant également des questions sur lesquelles ils doivent répondre», explique la présidente du Cosef, Rokhiatou Gassama.
Les organisations féminines sont préoccupées par des questions liées spécifiquement à «la participation citoyenne, l’accès des femmes aux instances de décision, la santé de la reproduction, l’éducation, l’énergie, les violences faites aux femmes». Consciente que les femmes constituent un poids électoral important, environ 75% de l’électorat sénégalais, et un poids économique considérable car elles sont dans toutes les activités génératrices de revenus, Mme Gassama déclare qu’elles ont pris «le contre-pied de ce que font les autres, en leur envoyant des questions. Mais nous attendons également qu’ils nous disent: «nous avons reçu. Maintenant, nous vous invitons à venir échanger avec nous.» Chaque candidat doit apporter des réponses aux questions posées par les organisations, relativement aux domaines de d’intervention. Leurs engagements seront matérialisés par une signature et serviront de tableau de bord pour le suivi et l’évolution».
Le pétrole et le gaz et autres ressources naturelles ne sont pas en reste. «Les ressources naturelles, c’est quelque chose qui est nouveau au Sénégal. Le prochain président va gouverner ce pays avec des ressources que nous avons pour la première fois. Elles constituent un enjeu de développement et de stabilité social. Et, cette stabilité sociale doit être liée à la participation et la position des femmes par rapport à leur prise en charge économique dans ces différents secteurs. C’est important que ces candidats, à ce niveau, nous disent ce qu’ils ont prévu pour les femmes. S’ils ne l’ont pas fait, nous nous ferons des recommandations qu’ils vont intégrer dans leurs programmes», conclut-elle.
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CONDÉ N’EST PAS UN BON MÉDIATEUR
EXCLUSIF SENEPLUS - Des citoyens sénégalais originaires de la Guinée donnent leurs points de vues sur la dernière rencontre entre Abdoulaye Wade et le chef de l'Etat guinéen – VIDÉO EN PUULAR
Youssouf Ba et Lamarana Diallo |
Publication 19/02/2019
La rencontre entre Wade et Condé en Guinée a surpris beaucoup de citoyens, plus particulièrement les sénégalais originaires de ce pays. Selon certains, Alpha Condé ne peut pas s’ériger en médiateur sur des questions d'ordre démocratique au Sénégal.
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PAR HADY BA
LE CHANT DU CYGNE DE LA JUSTICE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Les débats ne s’attardent malheureusement pas pour l’instant, sur les réformes concrètes à mettre en œuvre par les différents candidats qui affirment tous vouloir garantir l’indépendance de la justice
#Enjeux2019 - Le Sénégal se veut une démocratie depuis belle lurette. L’une des premières caractéristiques d’une démocratie est l’équilibre des pouvoirs. Structurellement, le législatif et l’exécutif vont souvent de pair au Sénégal au point qu’on a pu traiter notre parlement de chambre d’enregistrement. Le judiciaire quant à lui est, en principe, indépendant. L’on reproche souvent à la justice sénégalaise d’être sous la coupe de l’exécutif.
L’ex président Wade lui-même, avait implicitement validé cette accusation. Il attribuait cependant cette dépendance à la lâcheté des juges, soutenant que nul autre qu’eux-mêmes ne les empêchait d’être indépendants, les textes le leur permettant déjà. Force est de constater que sous le septennat de Macky Sall, on a assisté à des velléités de libération de la part des juges, l’Union Syndicale de la Magistrature (USM) s’étant régulièrement prononcée en faveur d’un Conseil Supérieur de la Magistrature libéré de la présence du président de la République et de son ministre de la Justice.
L’USM s’est également solennellement prononcée contre certaines décisions et projets de lois qu’elle jugeait attentatoire aux libertés publiques ou à l’indépendance de la magistrature. Où en sommes-nous des libertés publiques au Sénégal ? Le prochain quinquennat permettra-t-il un approfondissement de notre démocratie via une mise en place de protections effectives pour les citoyens ?
Quand on parle des libertés publiques au Sénégal, on adopte souvent soit le prisme politique, soit celui des élites. Les droits de l’élite sont-ils préservés ? Le système politique fonctionne-t-il d’une manière relativement conforme aux normes démocratiques ?
Aux deux questions, jusqu’en 2012, on peut globalement répondre par l’affirmative. Il existe au Sénégal une sécurité juridique inusitée en Afrique. Il n’en demeure pas moins qu’il y a toujours eu une justice à plusieurs vitesses. Le pays compte un peu plus de 500 magistrats pour plus de quinze millions d’habitants. Cela fait 2,8 magistrats pour cent mille habitants. À titre de comparaison, la moyenne européenne est dix fois plus élevée. Dans de telles conditions, un exercice normal de la justice est strictement impossible. Les détentions préventives sont donc extrêmement longues au Sénégal. Étant donné par ailleurs que l’on ne construit pas de prisons, il y a une surpopulation carcérale.
En 2018, le pays comptait plus de dix mille détenus pour quatre mille deux cent vingt-quatre places. Les conditions de détention au Sénégal sont clairement dégradantes et constituent une atteinte à la dignité humaine. Malheureusement, étant donné que cela touche rarement l’élite bien connectée, seules les associations de défense des droits de l’homme s’en émeuvent. Cette campagne électorale sera-t-elle l’occasion d’en parler ? Il faudrait que les journalistes s’en saisissent et en fassent un sujet pour que ce soit le cas.
- Une chape de plomb sur les libertés -
Une question qui n’est pas ignorée par certains journalistes, en revanche, est le besoin de refondation des libertés publiques préoccupant l’élite. Le droit de manifestation est garanti par la constitution sénégalaise. Malheureusement, le septennat qui vient de s’achever à vu une multiplication sans précédant des interdictions administratives de manifestation au prétexte de la préservation de l’ordre public. Cette question fait justement débat. Aussi, la question de l’instrumentalisation de la justice fait débat.
Le président de la République a, selon la Constitution sénégalaise, des prérogatives assez étendues, notamment dans le déclenchement d’enquêtes par l’Inspection Générale d’État. Il est le seul récipiendaire des rapports de certaines institutions d’enquête et peut choisir ou non de transmettre ces rapports à la Justice. L’actuel président a eu une expression malheureuse en affirmant qu’il gardait « sous le coude » certains de ces rapports. A contrario, d’autres rapports, impliquant ses opposants, ont été transmis à la justice. Le cas emblématique étant celui de Khalifa Sall empêché de se présenter à l’élection présidentielle suite à de telles manœuvres. Il y a clairement là quelque chose à changer dans l’architecture institutionnelle. Les débats ne s’attardent malheureusement pas, pour l’instant, sur les réformes concrètes à mettre en œuvre par les différents candidats qui affirment tous vouloir garantir l’indépendance de la justice.
L’Union Syndicale de la Magistrature, nous l’avons déjà dit, exige une véritable indépendance de la magistrature et la sortie de l’exécutif du Conseil Supérieur de la Magistrature. C’est là une demande légitime. Là encore cependant, ce qui est occulté, c’est la nécessité de l’équilibre. « Il faut qu’un pouvoir arrête un pouvoir », écrivait Montesquieu. Qui nous protégera des juges quand ils fonctionneront en autarcie et se considéreront toujours comme des justiciers mais jamais comme des justiciables. Là encore, une réflexion sur l’architecture institutionnelle à mettre en place est cruciale pour éviter une éventuelle dérive du pouvoir judiciaire.
Une presse forte et indépendante est indispensable à un État de droit. Malheureusement, la consensuelle loi sur la presse négociée du temps du président Wade n’a toujours pas été votée.
- Des propositions concrètes -
Il est indéniable qu’au cours du septennat qui s’achève, le Sénégal a connu un recul des libertés publiques avec une instrumentalisation sans précédent de la justice à des fins politiques et des interdictions arbitraires de manifestations. L’on en est au point où un ministre de la République et le recteur de l’Ucad ont osé s’opposer à des décisions de la Cour Suprême pourtant exécutoires et sans recours. Malheureusement les débats sur la justice en restent au niveau des généralités et ne vont pas sur les points importants :
le recrutement en nombre suffisant de magistrats pour traiter correctement les dossiers et empêcher le traitement inhumain et dégradant qui est le lot de tout sénégalais ayant le malheur de rentrer dans le système judiciaire, fut-il innocent ;
la refondation du délicat équilibre des pouvoirs qui permettrait une véritable indépendance de la justice sans nous plonger dans un remplacement de l’arbitraire de l’exécutif par un arbitraire drapé de la robe juridique ;
l’indépendance des corps de contrôle au service de l’État pour empêcher que le chef de l’État soit tenté de s’en servir afin de combattre ses adversaires ou protéger ses affidés.
La démocratie sénégalaise est actuellement une démocratie électorale vibrante. Elle concentre beaucoup de pouvoirs entre les mains du chef de l’État. Seul un ensemble de réformes audacieuses parviendront à en faire une démocratie mature où tous sont d’abord et avant tout soumis à la loi. Puisse cette campagne poser les bases d’une telle réforme.
Hady Ba est docteur en sciences cognitives de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Syndicaliste au Sudes, il est enseignant en philosophie à la faculté des Sciences et techniques de l’éducation et de la formation (Fastef).
PAR ALASSANE KITANE
QUELLE PREMIÈRE DAME SEREZ-VOUS ?
Promettez-nous qu’au lieu de proposer des ministres à votre mari vous l’aiderez plutôt à être plus proche des citoyens sans distinction aucune - S’il vous plait, promettez-nous que vous ne ferez pas du palais un lieu de bombance
Dites-moi, chères probables futures premières dames,
Serez-vous une première dame discrète, dont les actions se feront dans la pudeur et au nom de l’État ou au contraire perpétuerez-vous cette ère de première dame folklorique et extravagante dans l’aide aux démunis ?
Promettez-nous, chère probables premières dames, que vous incarnerez la pudeur dans les actions caritatives et que vous ne politiserez jamais la fondation que vous mettrez en place. Promettez-nous que vous ne conditionnerez pas la prise en charge des malades démunis et des célébrités en difficulté à leur engagement politique et que vos actions seront enfin républicaines. Promettez-nous que vous utiliserez votre influence pour assister les écoles coraniques, les femmes rurales démunies, les femmes de la banlieue pour les sortir de la précarité et non pour les appâter vers le parti de votre époux.
Chère future première dame, promettez-nous qu’en tant que mère, vous comprendrez combien c’est important que l’aide qu’une maman reçoit pour nourrir ses enfants soit entourée de SOUTOURA et non exposée à l’objectif des caméras. Promettez-nous qu’avec vous il y aura moins de danse et ce, non pas parce que vous n’êtes pas par nature joyeuse, mais parce que le mal qui ronge vos sœurs vous tourmente et que, par compassion, vous resterez toujours digne et sereine. Jurez devant Dieu et devant la nation que votre action sera plus sociale que politique, que vous ne renforcerez pas le pouvoir de votre mari déjà trop écrasant. Promettez-nous qu’au lieu de proposer des ministres à votre mari vous l’aiderez plutôt à être plus proche des citoyens sans distinction aucune.
Chère future première dame, vous êtes aujourd’hui presque dans l’anonymat : promettez-nous que vous ne ferez pas abondamment irruption dans nos maisons par votre omniprésence à la télévision nationale au point de nous saturer de votre présence. Je vous en conjure, chère première future dame, restez à l’écart du pouvoir et ne nous imposez pas une nouvelle dynastie qui nous étouffera encore pendant cinq longues années !
S’il vous plait, promettez-nous que vous ne convierez pas les membres de votre famille à la gestion du pouvoir, parce que vous ne considérez pas celui-ci comme un gâteau que votre mari doit distribuer à des amis. Chère première dame, convainquez-nous que vous ne ferez pas de votre fondation un repaire de transhumants ni un centre de reconversion d’anciennes plumes acerbes en vulgaires dames de compagnie.
Madame, la future première dame, j’espère qu’avec votre magistère notre pays rompra avec cette indécente pratique consistant à faire des électeurs de pauvres nécessiteux dont le vote peut être influencé ou acheté par quelques sacs de riz. J’espère que vous travaillerez à affranchir vos sœurs de l’emprise des entrepreneurs politiques.
Chère future première dame, aurez-vous suffisamment foi en Allah au point de doter les mosquées et les églises sans en attendre un profit politique quelconque et sans que cela se sache ? S’il vous plait, promettez-nous que vous ne ferez pas du palais un lieu de bombance où se retrouveraient quelques femmes de la haute société pendant que leurs sœurs sont en train de croupir dans la misère en dépit des sacrifices qu’elles consentent dans la dignité et l’abnégation.
Promettez-nous que vous, accompagnée de quelques collaborateurs, sortirez du palais, dans l’aurore de la discrétion, pour aider sans être reconnue ces femmes anonymes qui se lèvent tôt le matin pour nourrir leur famille ! Êtes-vous vraiment prête à être la mère « invisible » des orphelins que la communauté n’a pas réussi à intégrer ou à adopter ? Êtes-vous celle qui paiera un avocat à toutes ces femmes battues, violées, ou victimes d’harcèlement dans leur lieu de travail ?
Êtes-vous la première dame d’une nation de croyants et qui, pour cela, préférera la télévision et la reconnaissance de Dieu à celles, trop artificielles et mensongères, des hommes ? Serez-vous une première dame plus sensible à l’amour de la lecture chez les jeunes filles qu’aux pas de danse d’un club de femmes d’en-haut ? Jurez-nous que, par reconnaissance à la communauté qui a fait confiance à votre époux, vous n’userez jamais de votre fondation pour servir vos amis et parents.
Serez-vous cette première dame déterminée à sacralisez davantage ce lieu qui vous hébergera et ce, non pour vous couper de la société, mais pour garder le mythe qui entoure les affaires de le république ?