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27 février 2025
Femmes
COURS SACRÉ-COEUR
Le frère Marcelin Coly, directeur des Cours Sacré-Cœur de Dakar a invité, le corps professoral et les élèves à davantage resserrer les liens de solidarité et de collaboration, pour améliorer les résultats scolaires de cet établissement fondé en 1967.
Le frère Marcelin Coly, directeur des Cours Sacré-Cœur de Dakar a invité, samedi, le corps professoral et les élèves à davantage resserrer les liens de solidarité et de collaboration, pour améliorer les résultats scolaires de cet établissement fondé en juin 1967.
"Oui, que 2019 resserre davantage les liens de solidarité entre nous, de collaboration et nous conduise vers toujours plus d’écoute, de compréhension, de respect et de générosité les uns envers les autres", a souhaité le frère Marcelin Coly lors de la cérémonie de présentation des vœux au personnel du Collège Sacré-Cœur.
"Pareille occasion m’est également agréable pour saluer la précieuse collaboration dans la mission éducative et dans les actions en faveur du meilleur devenir des Cours Sacré-Cœur", a dit Marcelin Coly, saluant les "les résultats obtenus en fin d’année, la réfection de l’établissement".
"Si des succès importants ont été enregistrés en 2018, il n’en demeure pas moins que des défis énormes se dressent encore dans notre quête perpétuelle d’une école toujours plus performante et respectée sur la scène nationale", a-t-il prévenu.
Le directeur de cet établissement qui revendique pas moins de 4000 élèves des cycles primaire et secondaire, a fait de l’équipement du laboratoire scientifique, de la résolution de l’assainissement, du problème d’approvisionnement en eau potable et des clivages ethniques des défis à surmonter en 2019.
C’est la raison pour laquelle Marcelin Coly a invité son personnel à "jeter un regard lucide sur les activités de l’année écoulée de nature à en tirer les enseignements nécessaires".
"Il nous appartient dorénavant de travailler chacun dans le domaine qui le concerne pour des Cours Sacré-Cœur plus émergents où il fait bon vivre", a-t-il dit, ajoutant que "pour être en phase avec cette émergence, des actions d’amélioration des conditions de vie et de travail, d’amélioration et d’embellissement du cadre de vie sont en train d’être menées".
"LES CAS DE CANCER ONT CHUTÉ DE 1300 À 300"
Le nombre de malades atteints du cancer est passé de plus de 1300 ces dernières années, à 300 en 2017, a révélé samedi à Dakar, le docteur Fatma Guénoune, présidente réélue du conseil d’administration de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer.
Le nombre de malades atteints du cancer est passé de plus de 1300 ces dernières années, à 300 en 2017, a révélé samedi à Dakar, le docteur Fatma Guénoune, présidente réélue du conseil d’administration de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (LISCA).
Fatma Guénoune s’exprimait en marge de l’assemblée générale ordinaire de la LISCA, à l’issue de laquelle elle a été réélue présidente du conseil d’administration pour un mandat de trois ans.
Remerciant les membres de la ligue pour la confiance qu’ils lui ont renouvelée, elle a dévoilé les priorités pour son nouveau challenge, placé sous le renforcement de la sensibilisation et la collecte de fonds pour mieux éradiquer ce fléau au Sénégal.
"Nous allons incessamment lancer une campagne de collecte de fonds, mais surtout insister sur la sensibilisation des populations sur les nouveaux types de cancer qui prennent de l’ampleur chez des sujets jeunes’’, a indiqué le docteur Guénoune.
A cet effet, elle a invité les populations à éviter "les facteurs favorisants’’, notamment "le tabac et l’alcool’’.
Le docteur Fatma Guénoune a rappelé que le budget d’un milliard de francs CFA destiné à la lutte contre le cancer, ne concerne que la chimiothérapie.
Elle a aussi souhaité la construction de "centres oncologiques’’ dans toutes les régions du Sénégal, pour ainsi éviter aux malades de faire le déplacement jusqu’à Dakar.
"Le traitement du cancer s’avère coûteux’’, a-t-elle souligné, ajoutant tout de même qu’avec un accompagnement et une meilleure sensibilisation, "on peut assister à un taux de patients très faible d’ici 2025 pour ne pas dire éliminer le cancer.’’
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UNE JUSTICE PARTISANE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - L’affaire des faux billets, les meurtres de Médinatoul Salam, les procès politiques, la question des longues détentions - Des sénégalais parlent d’une justice partisane
#Enjeux2019 - La grève des magistrats est un indicateur de l’état actuel de la justice au Sénégal, selon des Sénégalais. Abdoulaye Kane, Soumaiya Dia Khalifa Diop et Maodo Dieng relèvent au micro de SenePlus, les indices d'une justice à deux vitesses, à travers certaines décisions judiciaires à polémique ces dernières années.
Voir la vidéo en wolof.
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NOUS SOMMES DANS UNE HYPOCRISIE INCROYABLE
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Situation des talibés, absence de lois efficaces, autonomisation des femmes, l’approche idéologique de la question du FCFA - Mame Adama Guèye pose le débat sur le plateau de Sans Détour - BANDE ANNONCE
Boubacar Badji et Madeleine Diallo |
Publication 12/01/2019
#Enjeux2019 -‘’On est dans une hypocrisie incroyable’’, lâche Mame Adama Guèye dans la bande annonce de l’émission Sans Détour, parlant de la situation des enfants talibés. L'avocat et ancien activiste de la société civile rejette la responsabilité sur toute la société. ‘’Ne parler pas seulement de l’Etat et des candidats. Cette question nous concerne tous. Nous portons la responsabilité de cette situation sur les talibés’’, a t-il déclaré.
‘’J’avais proposé à madame Aminata Touré quand elle était ministre de la Justice de tenir des assises de la justice. Le projet avait même été enclenché autour du thème : Quelle vision pour une justice performante et crédible ?’’, révèle Me Mame Adama Guèye. A la tête de la plateforme opérationnelle pour la sécurisation des élections, il pose encore une fois le débat sur le fonctionnement de la justice, plaidant pour une concertation de tous les acteurs. ‘’Il est indispensable de mettre autour d’une table l’ensemble des parties prenantes. Souvent, on a l’habitude de croire que les affaires de la justice se règlent entre l’Etat et les magistrats. C’est plus que cela. Car les parties prenantes, ce sont les justiciables’’.
Sur la question du genre, Adama Guèye note des avancées avec notamment, le vote de la loi sur la parité, entre autres. Mais il souligne toutefois des progrès à faire. Parce que dit-il, ‘’il faut beaucoup de mesures d’accompagnement en terme d'autonomisation. Il ne suffit pas de donner des opportunités aux femmes parce qu’elles sont des femmes. Il faut leur donner des capacités d’assumer des responsabilités’’.
L’urgence selon l'invité de SenePlus, c’est l'éradication des discriminations entre un homme et une femme à égalité de compétences et de responsabilités.
Voir la vidéo.
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FAUT-IL DES ASSISES DE LA JUSTICE?
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - Le traitement des dossiers de Khalifa Sall et Karim Wade, la nomination des juges par le chef de l'Etat, accroissent les soupçons d'une justice soumise - VIDÉO EN DIOLA
#Enjeux2019 - La justice sénégalaise est de plus en plus mise au banc des accusés.
Seydou Badian et Bassirou Diatta considèrent que les décisions rendues, surtout celles concernant des personnalités politiques font penser à une politique de deux poids, deux mesures.
Dans leur langue maternelle, le diola, ils évoquent les différents défis d'un pouvoir judiciaire qui n'est pas exempt de tout soupçon.
‘’Je pense que la justice est très dépendante de l’exécutif. C’est pourquoi il faut faire des assises de la justice pour couper définitivement ce cordon ombilical entre les juges et le président qui les nomme’’, plaide Seydou Badian.
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CE REGARD QUI VOIT LA PRÉSIDENTIELLE S'ÉLOIGNER DE PLUS EN PLUS
Le Conseil constitutionnel va publier la liste définitive des candidats au plus tard le 20 janvier, tandis que la Cour suprême a, au moins, jusqu'au 3 février pour procéder à la notification de sa décision.
Alors qu'ils fondaient leur ultime espoir sur l'introduction d'un rabat d'arrêt, les partisans de Khalifa Sall risquent de voir leurs chances s'envoler. En effet, le Conseil constitutionnel va publier la liste définitive des candidats au plus tard le 20 janvier, tandis que la Cour suprême a, au moins, jusqu'au 3 février pour procéder à la notification de sa décision.
Des préalables sans lesquels, selon Enquête, l'ex-maire de Dakar et candidat déclaré à l'élection présidentielle ne peut introduire le fameux rabat d'arrêt. Une situation qui pourrait, du coup, faire tomber à l'eau le désir du candidat de «Taxawu Senegaal» d'affronter Macky Sall à l'élection présidentielle du 24 février 2019.
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DU TRAVAIL, DE LA FORMATION ET DU SOUTIEN À L'ENTREPRENARIAT
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 - La question de l’emploi des jeunes, le cout élevé de la scolarité, la difficulté de l’accès aux financements – A Ziguinchor, des mères de famille discutent les principaux enjeux de la prochaine élection - VIDÉO MANDINGUE
#Enjeux2019 - La question du chômage des jeunes diplômés dans la région de Ziguinchor inquiète les parents plus particulièrement les femmes. Trois d’entre elles, Gnamby Mané, Fanta Dianté et Fatoumata Sané considèrent que cette question est l'un des enjeux majeurs qui se posent au Sénégal à la veille de l'élection du 24 février prochain.
Au-delà du chômage des jeunes, ces mères de famille qui s'expriment en mandingue pour SenePlus considèrent qu'il y a lieu de réfléchir également au coût élevé de la scolarité et aux difficultés d'accès aux crédits bancaires pour les actifs du secteur informel.
Regardez cette vidéo produite dans le cadre de notre série #Enjeux2019.
CAF Awards 2019
Macky, Salah, Mané, Lions de 2002…, ce que vous avez peut-être raté.
Le Centre international de conférence Abdou Diouf (CICAD) accueillait ce mardi 8 janvier 2018, la cérémonie des CAF Awards.
Mohamed Salah est entré un peu plus dans l’histoire en signant un doublé au palmarès de meilleur joueur africain de l’année, devançant comme l’année passée son compère d’attaque à Liverpool, Sadio Mané.
Pierre Emerik Aubaméyang, le troisième finaliste, a brillé par son absence tout comme la majeure parti du 11 FIFPro.
Les légendes Georges Weah, Samuel Eto’o et Didier Drogba, ont défié El Hadji Diouf à l’applaudimètre.
Le Président Macky Sall a reçu le prix Platine des mains de Ahmad Ahmad, président de la CAF.
Les récompenses complètes des CAF Awards 2018 à DAKAR
Joueur africain de l’année : Mohamed Salah (Egypte & Liverpool)
Joueuse africaine de l’année : Chrestinah Thembi Kgatlana (Afrique du Sud & Houston Dash)
Meilleur jeune : Achraf Hakimi (Maroc & Borussia Dortmund)
Entraîneur de l’année : Hervé Renard (Maroc)
Entraîneur de l’année en foot féminin : Desiree Ellis (Afrique du Sud)
Équipe nationale de l’année : Mauritanie
Équipe nationale féminine de l’année : Nigeria
But de l’année : Chrestinah Thembi Kgatlana (Afrique du Sud & Houston Dash)
Président de fédération de l’année : Fouzi Lekjaa (Maroc)
Prix de Platine : Macky Sall, président du Sénégal
LA CHRONIQUE HEBDO D'ELGAS
CHEIKH YÉRIM SECK, HUBRIS & ORBI
EXCLUSIF SENEPLUS - Il a un peu ce côté du mâle saint-louisien, qui se mordille les lèvres et qui s’aime à déraison - Ses fautes sont donc pardonnées, effacées - Il a un charisme, une aura, un peu de chien et du culot - INVENTAIRE DES IDOLES
Les sorties de prisons sont de coutume plus discrètes que les entrées. Pour Cheikh Yérim Seck, les deux ont été d’un égal fracas. Journaliste vedette de la place dakaroise, ayant fourbi ses armes chez l’insubmersible Jeune Afrique, il s’en est revenu au pays pour dispenser son savoir et jouir au terroir de son matelas financier. Devenu patron de presse aux affaires médiatiques poussives mais aux activités économiques – apparemment et curieusement - florissantes, il a apposé, comme une marque, son nom dans la sphère des médias.
Le YérimPost.com, dernier avatar de la famille Seck, singe le concept d’Arianna Huffington ; s’il n’en a pas les lecteurs, il en a l’estampille : il est un journaliste individuel, à la rédaction monogamique, au réseau solidement tissé, au carnet d’adresse insoupçonné, qui a ses entrées dans le Dakar bourge et dans un gotha qui va de l’afro-diasporia au continent. Assez en tout de lignes sur le CV pour être élu digne d’interroger le président de la République et son challenger du Pastef, entre autres honneurs et privilèges.
Admirateurs et détracteurs du bonhomme peuvent au moins tomber d’accord sur un fait : c’est un journaliste qui compte. Il a un charisme, une aura, un peu de chien et du culot. Il présente bien comme on dit : un quadra, à la barbe poivre-sel maniaquement taillée et aux gourmettes saillantes. Il fait oublier un temps, dans cette rédemption subite, ce qu’il fut et ce qu’il fit.
S’il a bien survécu à la morsure d’honneur qu’était son incarcération pour viol, il le doit à un certain talent tout autant qu’au poids de certains de ses soutiens[i]. Sans doute devait-il à tout ce beau monde quelques dettes d’affection et de gratitude, quand il rédigea cette lettre de remerciements aux destinataires éloquents, à sa sortie de prison en 2014. Détenu modèle, même si des bruits de couloirs annonçaient sa sortie, il a bénéficié d’une clémence inexplicable. Deux années pour viol, c’est un tarif pas cher. Une forme de grâce judiciaire maquillée et négociée, possiblement en haut lieu. On ne le saura jamais. Cette liste de ses amis, où l’on retrouve le tout-Dakar, n’est pas sans causer un certain malaise à sa lecture : s’y trouvent hommes politiques de premier plan, marabouts de tout premier plan, artistes du même ordre....
Dans un exercice de gratitude, sentiment religieux que chérit la culture, le convaincu de viol donne à voir les coulisses de son emprisonnement et remercie cette famille pour la fin de son calvaire. Si l’amitié doit survivre à l’épreuve, elle ne doit pas le faire au détriment de la vérité. Sinon elle n’est plus amitié mais caution, voire complicité. Et cette liste est bien accablante pour ceux qui y sont cités.
Au Sénégal, on n’a ni une oligarchie, ni une plutocratie, mais les formes vaporeuses d’un oligopole. Il existe une caste au sommet qui se connaît, se fréquente, détient des pouvoirs décisifs ; on y débat, on y est parfois opposés, on s’y combat même quelques fois, mais en dernier ressort, comme dans un pacte de caste et un secret maçonnique, on y finit toujours dans l’union. Les politiques, les religieux, les fortunés, les leaders d’opinions et les artistes composent ce cercle fermé, qui s’enracine davantage dans le mythe de l’unité que nombre de proverbes nationaux viennent pieusement célébrer.
Cheikh Yérim Seck, au-delà de cette lettre qui a maladroitement et inconsciemment ébruité le secret, est l’un des baromètres de ce monde où la parole et l’honneur, la fidélité à des idées, à des principes, à des engagements, sont des phénomènes météorologiques changeants. Seul n’a de sens que l’harmonie du groupe que l’on met de temps en temps à rude épreuve, pour crédibiliser le scénario. L’hypocrisie prend toujours ainsi pour prétexte la courtoisie et la diplomatie. Elle s’aveugle de deux illusions : celle d’aimer tout le monde et celle d’être aimé par tous. Curieusement, dans la haute sphère à Dakar, tout le monde se fréquente avec des agents de liaisons comme Yérim.
A l’image d’un Golden boy comme l’est dans le monde économique un certain Kabirou Mbodj, il y a aussi cette impunité, ce culte de la séduction, cette mise soignée, raffinée, voire carrément tape-à-l’œil, qui signe la réussite et dont la jouissance est vue, selon le dire religieux, comme l’élection divine. Le charme opère. Les standards capitalistes mondiaux rencontrent la bénédiction locale, les filles en raffolent, les collègues mal dotés, jalousent, et dans le Dakar huppé des nuits interminables et des substances euphorisantes, les vices sont noyés dans les versets de l’aube pour reprendre la formulation de la journaliste Maïté Darnault. Yérim a un peu ce côté du mâle saint-louisien, qui se mordille les lèvres et qui s’aime à déraison. Ses fautes sont donc pardonnées, effacées. C’est hubris & orbi. L’orgueil démesuré béni par les Seigneurs de la caste.
Du côté d’Auteuil, à Paris, la rédaction de Jeune Afrique a changé depuis le départ de Yérim. Elle a rajeuni. Le journal qui a longtemps été souillé par une image affairiste - associé à tort ou à raison à la voirie de Jacques Foccart, le pilier de la France-Afrique - tente une mue. Au fait des enjeux nouveaux, du boom démographique qui renouvelle un lectorat vigilant et offensif, du vœu des populations, le journal garde son prestige d’hebdomadaire des bureaux de l’élite intellectuelle africaine et évolue. Il s’adapte, innove, même si sa ligne reste étrangement passive, d’autre diraient à dessein ou pire.
Yérim Seck y a laissé un souvenir plus ou moins quelconque. Il a été dans la maison, au plus fort des soupçons contre le journal, vilipendé pour être à la solde de quelques satrapes nourriciers. Dans la grande critique contre ce journal, Yérim Seck était déjà une des cibles, à cause de ses accointances et de ses amitiés extra-professionnelles. Chez le programmateur de l’émission Afrique Presse à TV5, on garde un excellent souvenir. Christian Eboulé le dit encore avec des étoiles plein les yeux, il a aimé inviter ce garçon plein d’allant et d’éclats.
La décennie paraît bien lointaine, car peu se souviennent de cet âge d’or de Yérim à part son hôte camerounais. Ni un talent de plume, ni une enquête majeure, pas une science de l’analyse autre que la discussion sur des hommes, ni la perpétuation à l’échelle nationale d’un type de journalisme précurseur, ne semblent venir sa rescousse. Dakaractu.com, son premier site d’information, est venu, comme beaucoup d’autres sites en ligne, congestionner un espace saturé en décrédibilisant déjà une presse agonisante.
Dès lors, les nombreuses critiques disponibles sur le Net, parfois haineuses sur le bonhomme et son journalisme « putassier de jadis » qui lui aurait assuré une vie décente et un permis de polygamie, sont à considérer avec la distance qu’il faut. Si on ne peut ni les confirmer, ni les infirmer, on peut convenir que ni à Jeune Afrique, ni à Dakarcatu, il n’a laissé les empreintes d’un journalisme modèle. Et on a du mal à imaginer des étudiants du Cesti actuellement l’avoir en modèle.
La conséquence assez logique pour lui est donc de se centrer sur lui-même, en devenant une marque dont les mérites tiennent moins dans la production que dans des amitiés bien ciblées qui lui donnent une existence et des infos de couloirs. Et puis le pays manque assez de journalistes de qualité pour que les moins médiocres ne soient pas sanctifiés. C’est dans la foulée de ce repositionnement personnel, comme une marque, qu’il écrit un livre[ii], en gestation en prison.
Desservi par un titre et une couverture, le propos ambitionne de lister les freins au développement. Le style sans l’âpreté de Stephen Smith est gonflé de données et de chiffres, mais redevient vite un catalogue des problèmes récurrents que les sénégalais confient à chaque séance de thé. Tous les sujets brûlants sont esquivés, et sur la Casamance le manque d’enquête fragilise les hypothèses du livre. Livre scolaire, on aurait souhaité que les dix ans d’expérience à JA relevassent la saveur de l’ouvrage, mais l’on se contente d’une rédaction appliquée qui remet sur la table les éléments du café du commerce.
Tout perfectible qu’il soit cependant, le livre est une bonne mesure de l’homme et peut être considéré comme une contribution au débat national. Le journalisme sénégalais produit peu pour que l’on se félicite des livres, même de ceux sans épaisseur. La prison est une accoucheuse peu douée.
Chez les rappeurs, les terroristes et curieusement les hommes politiques sénégalais, la case prison est perçue comme un passage qui accélère la virilité et le destin. Idrissa Seck y a cru en se croyant l’héritier de Wade. Fortunes diverses. La pénitence forge l’endurance mais peut accroître la bêtise. Yérim Seck le dira dans sa lettre, avoir appris. Dans un acte de contrition habituel chez les libérés, le propos larmoyant côtoie les grandes résolutions.
Des mois plus tôt, dans ce tribunal de Dakar où il était accusé de viol sur une jeune fille, il plaidait la relation consentie. L’auberge où avait lieu le drame était devenue le lieu secret où l’on partait en pèlerinage par savoir ce qui s’y était véritablement passé. Je m’étais adonné un à exercice pour imaginer le scénario, des années plus tard, et je dois confesser que je ne sais toujours rien de ce qui s’est passé dans cette chambre.
Dans le procès-verbal, des phrases hilarantes et tragiques de l’accusé peuplent le fascicule judiciaire. Sans doute était-il au fait de ce que le viol n’a jamais été défini, et presque jamais été puni au Sénégal, ce qui lui donnait une chance. La justice est faible face aux croyances populaires ancrées. Même si le journaliste a théoriquement purgé sa peine, il reste un goût d’inachevé. Sa victime, jeune fleur à jamais sabrée, a disparu des radars, condamnée à la solitude comme nombre de femmes. C’est à elle qu’on pense quand on lit la lettre de remerciements de son bourreau. Toute l’indécence de l’hubris presque béni par le ciel.
Des mille et un échecs du féminisme au Sénégal, l’éloignement des femmes de pouvoir du champ féministe est le plus incroyable. On ne doit pas s’arrêter à l’affaire Yérim, ou bien plus récemment à l’affaire Songué, pour entendre que le viol serait « provoqué » par les tenues de la femme. Songué s’est hélas fait porte-parole d’un propos pas si souterrain que ça, où la culpabilité des femmes est d’office entérinée.
Le conditionnement moral, religieux, traditionnel, est si fort que victimes et coupables, elles sont. La majorité écrasante des cas de viol n’est pas instruite. Etouffées ou niées, prière aux femmes d’aller prier. Le procès de Yérim aurait pu être un déclencheur, le moment où le féminisme renaît. Toutes les zones grises du consentement doivent profiter à la violée. Et si la justice a abouti au viol, c’est qu’il y avait eu bien quelque chose. Comme l’amorce d’un rêve de justice.
Si la lettre de Yérim a été si indécente, c’est que Yérim avait joué contre sa caste, et se réconciliait avec elle. Il a violé une femme dont le père s’y connaissait en droit. Il était bien introduit aussi dans la bonne société. La querelle se jouait dans cette sphère lointaine que les gamines de Foundiougne abusées n’atteindront probablement jamais. C’était le drame national à huis-clos dans une auberge entre une intouchable et un intouchable. La prison, avec traitement de faveur, était donc le compromis, l’équilibre judiciaire à monter entre le sutureu & le masla.
Yérim arguera qu’il est un père de famille modèle, aux femmes sublimes. Et il aura raison. Mais le flux national, hormonal et séminal est précoce au pays. La séduction des hommes de pouvoir reste faite d’intimidation et de corruption. C’est bien pourquoi, la virilité y est souvent le masque de frustrations qui se venge par la domination et la violence.
Si l’affaire n’a pas engendré de jurisprudence pour les classes populaires, c’est qu’elle était un conflit entre intouchables. Intouchables dont l’identité nous a été livré par Yérim dans sa liste. Voilà la bizarrerie de la caste des intouchables : en Inde on subit la tradition et ses décrets ; au Sénégal on s’en affranchit en les célébrant.
EXCLUSIF SENEPLUS #Enjeux2019 – Est-il possible d’avoir une administration de proximité suffisamment ouverte, pouvant offrir des services de qualité, si les agents ne sont pas en mesure de communiquer par écrit dans nos langues nationales ?
#Enjeux2019 – Le processus électoral pour élire un président de la République est enclenché et la phase de collecte de parrains fermée. Le traitement des langues nationales par l’essentiel des potentiels candidats est source grande inquiétude, notamment pour les acteurs de l’éducation, de la formation et de la culture. C’est pour cela qu’il importe de les interpeler sur leurs pratiques et au-delà, sur la politique d’alphabétisation, d’éducation et d’apprentissage des jeunes et des adultes qu’ils comptent mettre en œuvre.
Nous espérons vivement qu’ils ou qu’elles réagiront à cette problématique qui concerne plus de cinq millions[1] de Sénégalais qui ne savent « ni lire, ni écrire dans une quelconque langue[2] ». Le (la) président(e) à élire va-t-il choisir de les laisser en rade ou opter résolument pour leur inclusion, pour l’ouverture à d’innombrables opportunités ?
- Les sources de grandes inquiétudes -
En parcourant une des premières listes des partis ou coalitions qui ont retiré les documents de parrainage, la transcription correcte des langues nationales ne semble pas être un souci. Un grand cafouillage est constaté avec plusieurs erreurs : Bokk guiss-guiss ; Gueum sa bopp ; Rewmi ; Pastef, Car Lenene etc. Les mêmes constats sont faits sur les slogans et programmes : PSE : Liguey nguir ëlëk. Cet état de fait n’est pas une découverte pour les Sénégalais mais c’est bien sa recrudescence qui pose problème, aussi bien au niveau de l’Etat que du secteur privé, ce qui du reste avait poussé l’Association Panafricaine pour l’Alphabétisation l’Education des adultes (PAALAE) à lancer une pétition contre le sabotage des langues nationales
Dans un précèdent article partagé dans des journaux de la place, intitulé « Quand l’analphabétisme s’invite au processus électoral[3]», il avait été constaté le grand paradoxe entre l’utilisation massive des langues nationales dans les stratégies de communication et le peu de rigueur dans les transcriptions. Pourtant, des décrets codifient les règles de transcription, comme celui relatif à l’orthographe et la séparation de mots en wolof (décret n°2005-992), signé par le président de la République Abdoulaye Wade et son Premier ministre d’alors M. Macky Sall. « La pratique la plus partagée des acteurs politiques reste la mauvaise transcription des langues nationales[4] ». On peut légitimement se demander si la plupart des responsables de partis ou de coalitions ne font pas partie des analphabètes en langues nationales ?
En effet, les résultats définitifs du dernier recensement général (2013) font état de 89,3% d’analphabètes en langues nationales. La région de Dakar où se trouve la capitale administrative, politique et culturelle du Sénégal en compte 88,2%. Les taux d’alphabétisation en langues nationales sont faibles, car ils oscillent entre 2,5% pour le wolof et 0,1%, pour le soninké et le mandingue. Le pulaar est à 0,5%, le sereer à 0,2% et le joolaa 0,2%. Si on considère les régions où une des langues est fortement présente, le score le plus élevé ne dépasse guère 3,4% ; c’est à Kaffrine pour le wolof. Les alphabétisés en pulaar à Matam et ceux en sereer à Fatick présentent les taux de 3,1% et 1,5%. Il faut aussi noter que pour l’utilisation de l’arabe, on peut enregistrer 9,6% d’alphabétisés.
Cette situation interpelle d’abord et avant tout les intellectuels qui ont toutes les armes pour s’approprier l’écriture et la lecture de nos langues nationales et en quelques heures. Les agents de l’Etat et des Collectivités territoriales font partie de cette masse d’analphabètes dans nos langues nationales. Les différent(e)s candidat(e)s devraient donc répondre à ces questions. Est-il possible d’avoir une administration de proximité suffisamment ouverte, pouvant offrir des services de qualité, si les agents ne sont pas en mesure de communiquer par écrit dans nos langues nationales ? Les populations peuvent-elles s’approprier les politiques publiques si elles ne les comprennent pas, si elles ne peuvent pas accéder directement à l’information écrite ?
Nous osons espérer que les cafouillages notés dans la transcription des langues nationales ne traduisent pas des rapports distanciés avec nos langues nationales, avec notre culture nationale et qu’ils ne seraient pas l’indice d’une conception extravertie des stratégies de développement à mettre en œuvre. Dans tous les cas, il est constaté une certaine exigence de rigueur dans l’utilisation correcte du français, mais la désinvolture avec laquelle nous traitons nos langues nationales est déconcertante. On peut se permettre de faire des fautes d’orthographe, de persister et de signer dans la légèreté, prétextant un certain pragmatisme sans état d’âme. Un premier pas pour les candidats serait de faire en sorte que les fautes d’orthographe dans nos langues nationales soient des exceptions et non la règle durant la période de campagne électorale.
- L’analphabétisme, un frein pour l’activation du potentiel sénégalais -
L’ampleur de l’analphabétisme est une caractéristique de l’état de l’éducation et de la formation. En effet, le taux d’analphabétisme de la population âgée d’au moins 10 ans est de 54,6% ; c’est à dire 5 089 313 personnes d’après l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD[5]). Il est inégalement réparti entre les zones rurales et les zones urbaines, entre les régions, entre les hommes et les femmes et au sein des groupes d’âges quinquennaux. Pour ce dernier aspect, les taux d’analphabétisme des tranches d’âge, 15-19 ans, 20-24 ans, 25-29, 30 -34 ans et 35-39 ans augmentent de 38, 95% à 60,6%. Cette situation touche beaucoup plus les femmes avec des scores qui évoluent de 54,6% à 85 ,5%.
Ce taux d’analphabétisme a probablement augmenté, si on tient compte de la faiblesse des résultats suite aux réponses apportées. C’est à travers le Programme d’Amélioration de la Qualité de l’éducation et de la qualité (2013 -2025) qu’il était envisagé de réduire de 50 % la masse d’analphabètes durant sa période de mise en œuvre. L’évaluation de la phase I[6] (2013-2015) fait ressortir la non atteinte des résultats en termes d’effectifs à enrôler ou de nombre de groupes pédagogiques pour les classes d’alphabétisation fonctionnelle (CAF). Il en est de même des écoles communautaires de base (ECB). A titre illustratif, l’écart entre la projection et la réalisation du nombre d’analphabètes à prendre en charge dans les CAF a été de -79,2%. D’ailleurs face à ces résultats un Programme d’Accélération de l’Alphabétisation au Sénégal a été élaboré, mais jamais mis en œuvre.
Non seulement les ambitions du PAQUET (2013-2025) sont limitées par rapport aux exigences du pays, mais elles n’ont même pas été réalisées. Par ailleurs, opter pour alphabétiser 50% des analphabètes d’ici 2025, c’est aussi assumer le fait de décider de laisser le reste, 50% dans l’analphabétisme en 2025. Dans cette même logique, il n’est pas acceptable de maintenir 30% d’analphabètes d’ici 2030, comme le préconise le PAQUET mis à jour.
- Ce que le Sénégal gagne en alphabétisant sa population -
L’importance de l’alphabétisme n’est plus à démontrer, mais il importe de rappeler les enjeux sociaux, économiques, culturels, politiques qui font qu’il n’est pas acceptable de laisser nos populations analphabètes. C’est une façon d’investir dans l’ignorance avec toutes les conséquences qui en découlent au plan individuel et collectif.
L’alphabétisation est d’abord un droit en soi, car permettant de jouir des autres droits. C’est aussi un droit qui fait partie intégrante du droit à l’éducation et il n’est pas sécable. La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay dans son message lors de la célébration de la journée internationale de l’alphabétisation de 2018, cite un ancien esclave devenu abolitionniste[7] « une fois que l’on a appris à lire, on est libre pour toujours. » et dans cette perspective, elle affirme que « l’alphabétisation est le premier pas vers la liberté, vers l’affranchissement des contraintes sociales et économiques. Elle est la condition indispensable d’un développement à la fois individuel et collectif. Elle fait reculer la pauvreté et les inégalités, crée de la richesse, contribue à éradiquer des problèmes de nutrition et de santé publique ».
C’est en réalité une clé pour ouvrir d’innombrables opportunités pour les individus, les communautés et le Sénégal. C’est la base de l’apprentissage et de l’éducation tout le long de la vie. C’est aussi dire que l’alphabétisation des populations, notamment les jeunes, jette les bases de leur employabilité, d’autant plus que 9/10 personnes au Sénégal n’ont reçu aucune formation professionnelle ((RGPHAE 2013). L’accès au pouvoir d’écrire et de lire ouvre des possibilités d’apprendre un métier. La recommandation 2015 de L’UNESCO sur l’apprentissage et l’éducation des adultes (AEA) a renouvelé la définition de l’alphabétisme dans une perspective d’un continuum. L’AEA est considéré comme un outil essentiel pour réduire la pauvreté, améliorer la santé et le bien-être et contribuer à des sociétés d'apprentissage durables avec les objectifs ci- dessous :
doter les gens des capacités nécessaires pour exercer et réaliser leurs droits et prendre le contrôle de leurs destinées ;
encourager le développement personnel et professionnel, favorisant ainsi un engagement plus actif des adultes dans leurs sociétés, leurs communautés et leurs environnements ;
favoriser une croissance économique durable et inclusive et des perspectives de travail décent pour les individus
développer la capacité des individus à penser de manière critique et à agir avec autonomie et sens des responsabilités ;
renforcer la capacité de traiter et de façonner les évolutions de l'économie et du monde du travail.
Cette perspective peut être reliée à une de nos conclusions d’un article de plaidoyer. « L’alphabétisation[8]aboutie, c’est la sécurité, le progrès scientifique et technique, le développement économique et social, la démocratie politique, l’épanouissement culturel des individus et des communautés, et plus d’autonomie. Elle permet une bonne régulation entre la personne et son environnement, c’est le développement communautaire, c’est donc la solidarité, la culture de la paix durable, une société durable ». L’alphabétisation des populations contribue aussi à la réalisation de beaucoup d’économies et la production de richesses : la généralisation du bulletin unique lors des opérations électorales, la rationalisation des dépenses de santé, l’hygiène et la prévention améliorées au niveau des populations, l’acquisition de métiers par l’apprentissage ».
En tenant compte de tout le potentiel lié à l’alphabétisation comme porte d’entrée à des opportunités, de l’apprentissage et de l’éducation des jeunes et des adultes comme base d’éducation tout le long de la vie, on avance dans la matérialisation d’un droit, celui de l’éducation. Le Sénégal y gagne, il en est de même des Sénégalais pris individuellement et collectivement. Les énonciations politiques et économiques de base émises par les autorités publiques et privées ne peuvent se réaliser si on ne résout pas la question posée. Peut-on alors à une mobilisation massive des ressources humaines si les 54,6% de celles-ci sont analphabètes ? La réponse est évidente. Non ! Non ! Non !
L’approfondissement de la démocratie et de la décentralisation, le progrès social, la réduction de la pauvreté et la prise en compte des changements climatiques nécessitent un pouvoir d’agir qui passe par l’accès à l’information et aux savoirs. L’alphabétisme en est la clé principale.
La participation des populations dans l’élaboration des politiques publiques, leur mise en œuvre et leur évaluation, le contrôle citoyen et le portage des activités économiques réussies à partir des micro-interventions à la base en dépendent. L’amélioration de la santé, en particulier chez les enfants, par la promotion de la prévention, la mobilisation des communautés pour la qualité des services et la bonne gouvernance dans sa globalité, exigent de travailler avec des populations pouvant accéder directement à l’information. Il faut bien les alphabétiser ; il en est de même pour l’amélioration de l’employabilité des jeunes, l’exercice d’une citoyenneté et l’essaimage d’une culture de paix.
Ces indications ne sont que des illustrations sur les effets multiplicateurs, car il existe des gains considérables en alphabétisant les populations.
- Comment aller de l’avant -
Il faut développer, à notre avis, une initiative accélérée et soutenue de grande envergure, suffisamment innovante, afin d’arriver à un taux résiduel d’analphabétisme, au bout de cinq ans (durée du mandat présidentiel). L’ambition ne doit pas être de réduire de moitié ou de 3/4 le nombre d’analphabètes, mais de prendre en charge tous les analphabètes. Ce qui a été possible à Cuba, en Ethiopie, en Tanzanie, en Thaïlande, peut être fait au Sénégal. Les axes suivants pourraient permettre de jeter les bases de l’élaboration d’une stratégie conséquente :
l’affirmation d’une conscience politique multilingue, multimédia, multi script, reflet de notre trajectoire historique et nos valeurs démocratiques et républicaines, pour mettre un terme à l’analphabétisme ;
le portage de cette politique par les plus hautes autorités du pays, l’engagement de l’Etat et tous ses démembrements, notamment les collectivités territoriales ;
la mise en place d’un dispositif ouvert, participatif, inclusif, suffisamment souple et bien coordonné à tous les niveaux ;
la définition des politiques, dès l’entame du processus, avec toutes les familles d’acteurs et toutes les composantes de la société ;
des stratégies d’intervention différenciées et multiformes qui tiennent compte des différents besoins et contraintes des apprenants (à titre illustratif certaines populations expriment le besoin d’apprendre des langues étrangères et cette aspiration doit et peut être satisfaite) ;
la responsabilisation des collectivités locales avec la définition d’ambitions explicites d’alphabétiser tous les analphabètes dans chaque territoire. C’est en réalité une modalité de la territorialisation des politiques de développement, les prochaines phases de décentralisation devraient en tenir compte ;
la prise en compte des énormes potentialités des Tic et média (radio, télévision, téléphones mobiles, smartphones) pour les mettre au service de la campagne d’alphabétisation ;
le développement des stratégies à partir d’entrées multiples : territoires, actions et acteurs ;
des stratégies d’apprentissage diversifiées et adaptées ;
l’identification, la préparation et la mobilisation des différents acteurs notamment les diplômés (à partir du BFEM) sans pour autant créer des discontinuités dans leurs études (pour ceux qui sont dans le dispositif scolaire et universitaire), les retraités, les agents de l’Etat volontaires etc. La prise en compte des jeunes urbains, péri urbains et ruraux en situation d’oisiveté dans la stratégie de mobilisation des jeunes,
la mobilisation du secteur universitaire à travers ses différentes composantes ;
le secteur privé aussi est partie prenante intégrale de cette initiative. A titre indicatif des patrons de presse d’un pays de l’Amérique latine ont parfaitement contribué à l’alphabétisation des populations et cela a permis d’accroître la masse des lecteurs de leurs journaux ;
le travail préparatoire de conscientisation et d’engagement citoyen auprès des jeunes et des autres volontaires et son fondement sur l’éducation au développement durable ;
le respect des droits linguistiques des communautés en faisant les formations dans leurs langues et en leur permettant d’accéder aux instruments juridiques dans leurs langues comme stipulé dans la Déclaration de Barcelone sur les droits linguistiques des *Peuples ;
la valorisation du travail citoyen effectué par les participants et les participantes au cours de la campagne ;
l’amélioration du cadre d’évolution et de promotion des langues nationales pour créer les conditions d’attractivité de l’alphabétisation ;
la prise en compte de la nécessité de favoriser l’environnement lettré, notamment dans l’administration locale et dans les services étatiques ;
la mobilisation et la gestion des fonds issus de différentes sources de l’Etat, les Collectivités Locales (CL), les partenaires financiers et techniques (PTF), de la Société civile, des Syndicats, OSC, du secteur privés, les Fondations etc., par le biais d’une structure légère et souple, qui présente aussi toutes les conditions d’acceptabilité des parties prenantes ;
la reddition des comptes publics comme un exercice essentiel à la fin de chaque campagne annuelle.
La nécessité d’alphabétiser les populations pour les mobiliser dans les chantiers du progrès social économique et culturel n’est plus à démontrer. Il reste aussi évident que l’alphabétisation transforme la vie des hommes, des femmes et des jeunes en leur permettant d’activer leur potentiel, de faire des choix éclairés et en leur donnant les moyens de devenir des acteurs de changement.
La question essentielle concerne la conscience politique à avoir, le portage d’une ambition à la hauteur des exigences de la société sénégalaise et la volonté politique. Celle-ci n’est nullement attestée par des déclarations mais par un engagement concret et la prise de mesures politiques, institutionnelles, administratives, financières et techniques adéquates. La violation du droit à l’éducation, du droit à l’alphabétisation a assez duré, il faut assurer la rupture. La période actuelle est propice pour interpeller les candidats et les candidates à l’élection présidentielle sur la problématique de cette contribution.
En attendant les résultats de l’élection, l’expression de la mesure de la volonté des candidats à prendre en charge nos langues nationales et l’alphabétisation massive des populations va passer par une transcription correcte de celles-ci.
Charles Owens Ndiaye, expert en ingénierie de développement local, est diplômé du Centre International d’Etudes pour Développement Local (CIEDEL), Université catholique de Lyon. Il travaille principalement sur les questions d’éducation, de formation et de développement local. Présentement Chargé de programme de l’Association panafricaine pour l’Alphabétisation et l’Education des Adultes(PAALAE), il intervient dans plusieurs dispositifs des Organisations de la Société civile.
Sigles
ANDS : Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie
BFEM : Brevet de Fin d’Etudes de l’Enseignement Moyen
MEN : Ministère de l’Education Nationale
PAALAE : Pan African Association for Literacy and Adult Education
PAQUET : Programme d’Amélioration de la Qualité et de la Transparence
RÉSUMÉ EN WOLOF - Tënk ci wolof
Ci sunum réew , téemeer i (100) nit ñoo gis, lu ëpp juróom fukk mënu nu jàng mbind, moo xam ci arafu araab, mbaa latin.
Bind ci sunuy làkk, ñi ci jal bi faaydaal lu nu ko. Ni leen di jéem a wuutu wane wunu ni ñoo tane, ndax ni nuy binde seen tur baaxul, jagul.
Moonte réew du mën màgg jëm kanam su fekkee ni ,ña fa ëpp mënu nu jàng, jokkoo︢- jokkoo bu gaaw, xam seen jàngoro, moytu musiba, saytu seeni gox ak goxaat, seeni dëkk, di bindante, di jokkalante, féexal seen xol, neexal ko , nàmm seeni xel.
Jot xibaar yi, xam say àq ak yeleef, ci sa làkk, lu war la.
Kon boog, lawax yiy jéem a toog ci jal bi, war nan leeral ndax daanu jéem dakkal ci réew ci 5 at ñakk mën bind ak jàng ci sunuy làkk.
[1] Agence Nationale de la statistique et de la Démographie (ANSD) Rapport définitif RGPHAE 2013 : 5 089 319 analphabètes sur les 9327 688 personnes âgées de 10 ans et plus interrogées
[2] Définition minimaliste de l’analphabétisme utilisée par l’ANSD dans le cadre du RGPHAE 2013.
[3] Article paru dans Senplus le 26 /07/2017, à la veille du scrutin des dernières élections législatives
[4] Nom des listes ou coalitions : Bees dina nieuw ; Bokk guiss guiss ; Bes dina niak ; Rewmi ; Luy diot diotna ; Pastef ; Guem sa Bopp ; Car lenene.
[5] Rapport définitif Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage (RGPHAE) 2013
[6] Rapport annuel de performances (RAP) 2016, Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education (DPRE) Ministère Education Nationale
[7] Frederick Douglass, esclave noir américain affranchi, champion de la cause abolitionniste
[8] Contribution Charles Owens Ndiaye et de Babacar Diop Buuba « Non à l’analphabétisme »