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30 novembre 2024
Femmes
LÉGALISATION DE L'AVORTEMENT MÉDICALISÉ, UNE PILULE QUI PASSE MAL
Plusieurs organisations de la société civile s’activent pour que l’avortement soit autorisé au Sénégal en cas de viol, d’inceste ou d’atteinte à la vie de la mère. Une initiative contre laquelle d'aucuns s'érigent en boucliers
Julien Mbesse Sène et Aliou Diouf |
Publication 12/10/2021
La légalisation de l’avortement médicalisé continue de susciter des controverses au Sénégal où le débat a été posé depuis les années 70. Les religieux et une partie des Sénégalais soutiennent que l’interruption thérapeutique de la grossesse est contraire à nos réalités socioculturelles. Alors que pour la taskforce qui rappelle le Protocole de Maputo signé par notre pays, il y a mille et une raisons de légaliser l’avortement médicalisé au Sénégal.
Une vieille controverse
La controverse sur l’avortement médicalisé ne laisse pas insensibles les populations. Catégoriques, certains estiment qu’il doit être interdit sous toutes ses formes. D’autres pensent qu’il doit être autorisé dans des cas bien précis.
Le débat sur l’avortement médicalisé refait rage au Sénégal. Plusieurs organisations de la société civile, notamment celles défendant les femmes, s’activent pour que l’avortement soit autorisé au Sénégal en cas de viol, d’inceste ou d’atteinte à la vie de la mère. Face à ces associations, d’autres organisations comme le Comité de défense des valeurs morales, le Syndicat des travailleurs de la santé, l’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal… s’érigent en bouclier afin qu’une loi légalisant l’avortement médicalisé ne soit jamais appliquée au Sénégal. On retrouve chez la population les mêmes confrontations d’idées notées sur les plateaux de télé, les radios, les réseaux sociaux. À Keur Massar, la question intéresse au plus haut point les habitants qui suivent l’actualité. Au quartier Serigne Mansour, Babacar Diop, la soixantaine mais toujours très actif, s’oppose totalement à l’avortement. « On est à la fin des temps. Il est plus difficile d’être dans la vérité que de tenir des braises entre ses mains. On ne peut pas cautionner l’avortement médicalisé dans un pays religieux comme le Sénégal. C’est même impensable. Je ne suis pas du tout d’accord avec ceux qui veulent légaliser l’avortement au Sénégal », lâche-t-il d’emblée. Si une loi autorisant l’avortement médicalisé était appliquée, ce serait la porte ouverte à toute sorte de dérive, estime M. Diop. Dans ce cas, « une fille peut aller faire tout ce qu’elle veut. En cas de grossesse, elle peut accuser faussement quelqu’un de l’avoir violée pour avoir le droit d’avorter. Un innocent peut même être accusé de viol et cela mènerait vers d’autres problèmes. Si jamais l’avortement médicalisé était autorisé, ce serait une porte ouverte pour ceux qui envisagent de dépénaliser l’homosexualité », assène-t-il. D’après lui, l’avortement médicalisé ne doit être autorisé qu’en cas de force majeure. « Cet avortement ne doit être autorisé que si la santé et la vie de la mère sont en danger. Ce sont des forces venues de l’extérieur qui veulent nous imposer des lois qui ne sont pas en accord avec nos réalités sociales et culturelles », ajoute Babacar Diop.
Barka Niang convoque aussi la religion pour rejeter toute légalisation. « Il faut seulement appliquer ce que Dieu nous a ordonné de faire. On peut tout changer sur cette terre sauf les lois de Dieu », dit-il. Il encourage le retour aux enseignements religieux pour éviter les mauvaises influences « venues de l’extérieur ». « Je suis foncièrement contre l’avortement médicalisé. C’est mauvais. Si c’est autorisé au Sénégal, on se rendra très vite compte des conséquences néfastes que cela provoquerait », avertit-il.
Même son de cloche auprès d’Amadou Diop. « Nous sommes dans un pays de croyants. Nous ne pouvons donc pas être d’accord avec l’avortement. Il n’est pas normal pour une femme de traîner dans les rues jusqu’à contracter une grossesse et décider de mettre un terme à celle-ci en avortant. Musulmans et Chrétiens ne sont pas d’accord. Si les catastrophes ont augmenté dans ce pays, c’est aussi à cause de la dégradation des mœurs », soutient-il. Aliou Lô fustige également les influences extérieures et crie à l’infamie. « Ce sont des pays occidentaux qui veulent nous l’imposer mais ce n’est pas en accord avec nos valeurs. L’avortement est un crime. L’Islam a parlé des différentes étapes de la grossesse et du moment où l’âme est insufflée au fœtus. Oser s’attaquer à ce fœtus est une infamie », répond-il, tout en alertant les familles religieuses « à réagir et condamner avec la dernière énergie l’envie de certaines personnes de légaliser l’avortement au Sénégal ».
Pour Amy Sow, célibataire de près d’une trentaine d’années, autoriser l’avortement médicalisé peut-être un « précédent dangereux ». « Nous avons nos propres réalités sociales et religieuses. Il est bien de s’ouvrir au monde mais il est tout aussi dangereux de prendre toutes les influences étrangères. À mon humble avis, l’avortement ne devrait être autorisé que si la grossesse est susceptible de mettre en danger la vie de la mère. D’ailleurs, c’est à cette seule condition que l’Islam l’autorise », dit-elle.
Rencontrée au Point E, Aïda Sall, tout en évitant de cautionner l’avortement, demande aux autorités étatiques d’aider davantage les jeunes mères victimes de viol ou d’inceste. Elle plaide pour la prise en charge des victimes et des enfants incestueux. Qu’il soit médicalisé ou clandestin, l’avortement est un meurtre aux yeux d’Abdoulaye Sène, informaticien. « Ce sont les féministes qui nous tympanisent avec la légalisation de l’avortement. Cela ne se fera jamais dans ce pays. Nous ne sommes pas des Blancs, nous sommes des musulmans. Si on avait respecté les préceptes de l’Islam, on n’aurait pas connu tous ces maux qui gangrènent la société », sermonne l’homme au physique athlétique.
L’étudiante Seynabou Dieng rame à contre-courant, indiquant qu’elle est favorable à l’autorisation de l’avortement dans certains cas. Selon elle, si la grossesse est issue d’un inceste ou d’un viol, l’avortement doit être autorisé au cas où la victime le solliciterait. « Le viol est quelque chose de très cruel. On vole à la femme ce qu’elle a de plus chère dans sa vie ; donc si elle en tombe enceinte, c’est sûr qu’elle ne va jamais aimer l’enfant, qui va toujours lui rappeler ces moments atroces. Donc, dans de pareils cas, l’avortement doit être autorisé », a-t-elle soutenu. Avant de faire savoir que ce sont ces victimes qui, très souvent, commettent l’infanticide. Parce que, regrette-t-elle, « il n’y a pas de structures de référence pour prendre en charge les victimes d’abus sexuels qui sont livrées à elles-mêmes ». Abou Faye, croisé non loin de la piscine olympique, abonde dans le même sens. À son avis, on peut permettre l’avortement si la grossesse est le fruit d’un viol avéré.
MARGINALISATION POLITIQUE DES FEMMES ET DES JEUNES
Gorée Institute veut repenser l’inclusion et la participation des couches défavorisées
L’analyse de l’économie politique menée en 2021 par le Gorée Institute au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Sénégal révèle un manque d’engagement et de volonté politique des décideurs politiques pour interpréter et mettre en œuvre efficacement les politiques publiques et réglementations en faveur des femmes et des jeunes.
En effet, de cette étude, découle une réalité qui montre que malgré les progrès notables dans le domaine de la liberté de participer aux processus démocratiques en général, les pays connaissent encore une pléthore de déficits démocratiques tels que l’intolérance et la marginalisation politique envers les femmes et les jeunes, ce qui est souvent source de violence intermittente à motivation politique. Or, force est d’admettre que la création de systèmes de gouvernance plus efficaces est fortement tributaire des voix des femmes et des jeunes qui influencent les décisions concernant les politiques, les cadres du niveau communautaire aux niveaux national et régional, notamment au Sahel. Ainsi, pour mettre à exécution les principales recommandations émanant de l’analyse de l’économie politique, le Gorée Institute organise du 13 au 15 octobre 2021 un Forum multipartite régional sur le thème : ” Repenser l’inclusion et la participation des femmes et des jeunes dans la gouvernance démocratique au Sahel “.
Un Forum qui s’inscrit dans la trajectoire de mise en œuvre du programme Power of Dialogue, conçu pour promouvoir un espace démocratique pacifique et un processus de prise de décision politique inclusif, réactif et représentatif à tous les niveaux. Ce Forum multipartite régional qui réunira pendant trois (3) jours des représentants d’États membres d’institutions nationales, de partis politiques, des experts de la société civile de jeunes et de femmes, des universitaires, ainsi que des partenaires au développement y inclus la CEDEAO, va servir de cadre pour étudier les nouvelles perspectives offertes aux jeunes et aux femmes afin que leur participation influe sur les processus de prise de décision. Les différents acteurs vont aborder collectivement les facteurs, les barrières et les défis qui empêchent la participation active des femmes et des jeunes aux processus de bonne gouvernance démocratique dans les pays cibles du Sahel. Ils tenteront également d’apporter des recommandations pratiques applicables à la CEDEAO, aux Etats membres et aux parties prenantes travaillant sur le sujet et sur des domaines connexes.
Avec la participation d’une trentaine de jeunes et de femmes issus des pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso, Sénégal), l’Institut panafricain va évaluer la mise en œuvre des politiques et des règlements concernant l’inclusion et la participation active des femmes et des jeunes au processus de bonne gouvernance démocratique. De manière spécifique, il s’agira d’identifier et de discuter collectivement des facteurs de risque associés au rétrécissement de l’espace civique et à l’affaiblissement des voix civiques des femmes et des jeunes leaders politiques. Il sera également question de discuter des approches pour influencer les acteurs politiques dans la mise en œuvre des politiques et des réglementations internes visant à renforcer les voix civiques des femmes et des jeunes leaders politiques en herbe dans les processus de bonne gouvernance démocratique.
Les participants à ce forum vont par ailleurs discuter des approches stratégiques pour une meilleure inclusion des jeunes et des femmes dans les processus de gouvernance démocratique, de prévention des conflits et de consolidation de la paix dans l’espace Sahel. Enfin, ils tenteront d’identifier le rôle critique des Organisations de la Société Civile (OSC) sur les politiques publiques et réglementations en faveur des femmes et des jeunes.
A LA RENCONTRE DES OUVRIÈRES AGRICOLES DU SITE MARAÎCHER DE LENDENG
Les ouvrières agricoles, une main-d’œuvre bon marché, font la particularité du secteur maraicher des Niayes dont elles sont devenues indispensables au bon fonctionnement, à l’image des femmes de l’arrêt ‘’Goorgorlou Arrêt Chérif’’ de Rufisque-Est.
Lendeng (Rufisque), 11 oct (APS) - Les ouvrières agricoles, une main-d’œuvre bon marché, font la particularité du secteur maraicher des Niayes dont elles sont devenues indispensables au bon fonctionnement, à l’image des femmes de l’arrêt ‘’Goorgorlou Arrêt Chérif’’ de Rufisque-Est.
Les ouvrières se font appeler ainsi en référence au point de ralliement d’où elles partent pour le périmètre maraîcher de Lendeng, une bande de terre coincée entre l’autoroute à péage et la cimenterie séparant Bargny Kippeu de la commune de Rufisque-Est.
Pour la plupart veuves ou divorcées, mais toutes chefs de famille, ces femmes dont l’âge varie entre 30 et 60 ans travaillent dans ces périmètres depuis 1996 ou le début des années 2000 pour certaines d’elles.
Tous les matins, en petites équipes, elles quittent Colobane, Gouye Mouride, Shérif et Arafat, quartiers populaires de Rufisque, pour monnayer leur force chez les exploitants de ce périmètre contre des rémunérations quotidiennes comprises entre 1.500 et 2.750 francs CFA.
Des revenus modiques certes, mais qui permettent à ces femmes éprouvées par la vie, de joindre tant bien que mal les deux bouts, pour ne surtout pas tendre la main.
Leur travail, rendu particulièrement difficile par les journées ensoleillées de septembre, consiste à désherber les parcelles essentiellement de salade.
Un couteau usagé à la main, comme seul outil de travail, elles s’appliquent à accomplir leur tâche avec minutie, une précaution requise pour ne pas endommager les plants.
Le site de Lendeng est réputé être un périmètre privilégié de production de produits horticoles et de légumes, de la salade, des choux, de la carotte, du persil chinois, du navet et de l’aubergine principalement, sur près de 56 hectares.
Avec la fin de la saison des pluies, la salade et le persil chinois sont les légumes les plus disponibles sur ce site employant une centaine d’ouvrières, explique l’une d’entre elles, Khady Diallo, assise sur un seau, au bord de la route qui longe le périmètre.
Elles se retrouvent tôt le matin, à ‘’Arrêt Shérif’’, près de l’hôpital Youssou Mbargane Diop, pour de là se rendre dans les champs de Lendeng.
En fonction des besoins des producteurs, elles sont réparties en équipes de 5 à 8 sur les parcelles. La journée de travail démarre à 9 heures et finit à 14 heures.
Rétribuées 1.500 francs CFA pour chaque journée de travail, certaines plus jeunes que les autres, reprennent le travail l’après-midi entre 16 heures et 18 heures, pour des heures supplémentaires leur permettant d’engranger 1.250 francs de plus, pour arrondir à 2.750 francs CFA leur gain quotidien.
Celles d’entre elles qui peuvent se permettre le luxe d’engager des heures supplémentaires ne sont la plupart du temps soumises à certaines contraintes comme aller s’occuper du déjeuner ou d’autres tâches ménagères.
Des revenus peu significatifs dans le contexte de cherté de la vie, mais contre mauvaise fortune bon gré, ces ouvrières ne peuvent se passer de ce minimum de ressources garanti par jour, qui ‘’garantit au moins un repas pour la journée’’, confie Khady Diallo, une jeune maman d’une trentaine d’années.
‘’Ce que nous gagnons ici ne représente pas grand-chose, mais c’est mieux que rien’’, explique une ouvrière vêtue d’une marinière en tissu wax, sur un polo longues manches, pour se protéger des piqûres d’insectes.
Avec l’argent gagné, elles parviennent à entretenir leur famille, prenant en charge les frais de scolarisation de leurs enfants.
Pour mieux s’en sortir, les ouvrières mettent sur pied des tontines journalières appelées ‘’calebasses’’, afin d’épargner pour les fêtes religieuses, les baptêmes, la rentrée des classes, etc.
Une trouvaille permettant à chacune d’entre elles d’épargner de l’argent au quotidien, à sa convenance et selon sa bourse.
‘’Parfois, on fait tout pour au moins mettre dans la calebasse 500 francs par jour, pour avoir, au bout de quelques mois, une somme assez consistante’’, explique Collé Guèye, une veuve habituée des champs de Lendeng depuis le décès de son mari.
La cotisation versée est marquée sur une page de cahier dédiée à chaque ouvrière agricole, le montant et le jour précisés.
‘’Ce n’est pas une tontine où on gagne à tour de rôle, mais une épargne confiée au secrétaire général des maraichers. De ce fait, on peut à tout moment récupérer ce qu’on a gardé’’, explique Collé, heureuse de pouvoir délier cette petite bourse en cas de besoin.
A 14 heures sonne la fin de la journée de travail pour certaines d’entre elles, comme Fary, divorcée après quelques années de mariage et obligée de rentrer à pied à quelques deux kilomètres de là pour s’occuper du repas de ses deux enfants en bas âge.
‘’Quelquefois, je reviens vers 17 heures pour prendre à crédit salades, tomates, poivrons et ensuite les proposer aux automobilistes qui s’arrêtent à la sortie 10 de l’autoroute à péage pour s’approvisionner en légumes frais’’, dit-elle.
‘’C’est normalement la fin de la journée, mais là c’est une pause observée par ces femmes généreuses dans l’effort’’, explique un producteur qui exploite près de deux hectares.
A l’ombre d’un grand manguier, au milieu du champ, en compagnie d’autres propriétaires de champs, elles profitent de ce moment pour se désaltérer et manger un bout en attendant de reprendre le travail à 16 heures.
Des heures supplémentaires leurs sont proposées, quelquefois.
Mais pour toutes, ‘’surtout celles habituées des champs’’, le rêve ultime est de pouvoir accéder à la terre et aux financements, afin de travailler à leur propre compte.
‘’Ce sont des femmes braves à souhait, qui ne se plaignent pas trop de leurs conditions de travail, mais qui veulent améliorer leur existence. Et pour cela, elles souhaiteraient pouvoir compter sur l’aide des autorités’’, relève Ndèye Dieng, venue du quartier Champ des courses, à Rufisque.
‘’Si on pouvait nous aider à avoir des fermes communautaires et travailler à notre propre compte, on s’en sortirait à coup sûr, puisque à force de travailler sur ces terres depuis des années, on sait comment produire de bons rendements’’, explique-t-elle.
Ouvrières agricoles la journée, plusieurs d’entre elles se retrouvent vendeuses de légumes en fin d’après-midi, le long de cette route ou dans les quartiers, où elles tiennent des étals, à défaut de ne pouvoir aller au marché.
A Lendeng, l’écoulement de la production maraichère est assuré par les commerçantes qui, tous les soirs, viennent s’approvisionner en légumes qu’elles vont ensuite revendre dans les marchés de la région de Dakar.
Elles partagent leur quotidien entre le marché, le matin, et les bordures du périmètre de Lendeng, l’après-midi.
Avares quand il s’agit de leurs chiffres, les commerçantes gagnent leur vie mieux que les ouvrières agricoles, du fait de leurs capacités à s’approvisionner en gros directement auprès des producteurs.
Leurs revenus quotidiens peuvent varier entre 10.000 et 15.000 francs CFA en haute saison. Un gain qui peut baisser pour se situer entre 5.000 et 10.000 francs pendant la saison morte.
Certaines commerçantes arrivent à acheter la totalité de la production d’un champ pour l’écouler à Thiaroye où d’autres revendeurs viennent s’approvisionner en détail.
A Lendeng et tout autour de ce périmètre, les femmes ‘’tiennent un rôle essentiel dans la distribution, mais aussi en tant qu’ouvrières agricoles’’, explique un des producteurs, Mamadou Kâ, qui en emploie une dizaine d’entre elles.
‘’Sans elles, une grande partie de notre production serait perdue’’, ajoute ce producteur, selon qui les femmes sont au début et à la fin de la chaîne, du champ à la cuisine.
Les producteurs de Lendeng se sont constitués en groupement d’intérêt économique de 125 membres, dont une trentaine de femmes travaillant dans les champs et participant à la distribution des produits maraichers. Elles font également travailler d’autres personnes dont des jeunes.
Mais en cette période marquée par l’hivernage et la fin de la saison des pluies, les ouvrières agricoles tiennent les premiers rôles dans la surveillance des jeunes pousses de salades.
‘’Avant, renseigne le producteur Mamadou Kâ, il était rare de voir les femmes venir monnayer leur force de travail, si ce n’était les périodes de récolte. Aujourd’hui, elles participent au désherbage et au repiquage avant d’acheter des légumes pour aller les revendre au marché ou dans les quartiers.’’
Elles assurent ainsi la distribution des produits dans les marchés de Dakar, Rufisque, Thiaroye, Touba, Castors ou Mbour. Une partie de la production de légumes est destinée à l’export, vers les pays de la sous-région comme la Gambie, la Mauritanie ou la Guinée-Bissau.
Il n’existe pas de statistiques connues de la production maraichère de Lendeng, mais ‘’on s’en sort très bien, la terre ne ment pas, elle restitue tout ce qu’on lui donne en le démultipliant’’, assure le président du regroupement des producteurs de ce site.
‘’Personne parmi ceux qui travaillent ici n’a jamais pensé à l’aventure ou à l’émigration’’, souligne Mamadou Kâ.
Selon une enquête réalisée par le Cicodev, une organisation de défense des consommateurs qui a travaillé sur l’approvisionnement en eau dans la zone de Lendeng, le chiffre d’affaires des producteurs peut atteindre 1 milliard de francs CFA.
Les résultats de l’étude du Cicodev sont confirmés par une autre, réalisée celle-là par l’Institut africain de gestion urbaine en 2018.
Sur cette aire de production qui s’étend sur près de 56 hectares, il ne manque pas de difficultés, on peut citer le difficile accès à la terre et à l’eau.
Les champs sont menacés par la forte urbanisation. Des maisons grignotent petit à petit la superficie destinée au maraîchage, au risque de voir cette activité disparaître, selon les maraichers.
Leur voix semble avoir été entendue, relayée par leurs partenaires de la société civile, dont le Groupe de réflexion pour le développement.
D’où le décret présidentiel de 2019 qui fait de cette bande de terre une zone non aedificandi, réservée à l’activité agricole.
Les difficultés d’approvisionnement du site en eau sont surtout causes par la discontinuité de la disponibilité du liquide précieux, la zone étant placée sous le régime du rationnement, pour éviter les pénuries d’eau destinée à la consommation domestique.
DIOURBEL, L'EDUCATION DES FILLES AU COEUR DES PREOCCUPATIONSIONS
Des acteurs de l’éducation ont dégagé lundi à Diourbel (centre) des pistes de réflexion visant à corriger les disparités entre garçons et filles en leur offrant de meilleures opportunités de réussite dans leurs études.
Diourbel, 11 oct (APS) - Des acteurs de l’éducation ont dégagé lundi à Diourbel (centre) des pistes de réflexion visant à corriger les disparités entre garçons et filles en leur offrant de meilleures opportunités de réussite dans leurs études.
Ils participaient à la célébration de la Journée internationale de la fille, fêtée le 11 octobre de chaque année depuis 2012, pour une meilleure prise en charge de leurs préoccupations.
Le but de cette initiative est d’‘’impulser une certaine conscience’’, pour que ‘’les jeunes filles puissent accéder de la même manière que les garçons’’ aux services sociaux de base, a indiqué le directeur exécutif de l’ONG Ndéyi Jirim, Omar Sy.
‘’C’est pour corriger une disparité qui existe entre les filles et les garçons qu’on a invité l’ensemble de ces acteurs et nous espérons qu’à l’issue de cette journée, il y aura une hausse sensible sur la sensibilisation’’, a-t-il dit.
Au cours du débat, les participants ont proposé l’affectation d’assistants sociaux dans les écoles, dans le but de comprendre les problèmes auxquels les jeunes filles sont confrontées.
Les participants ont également préconisé que ‘’les enseignants soient formés’’ à ‘’la gestion de ces filles’’.
A Diourbel, les acteurs de l’école veulent aussi, au-delà de la sensibilisation, créer des ‘’maisons de jeunes filles’’ à l’image de la ‘’maison des droits’’, pour un meilleur partage de l’information, selon Omar Sy.
Il a souligné la nécessité pour les parents d’élèves et les autres acteurs concernés de recenser les problèmes et d’essayer de leur apporter des solutions.
‘’Au début de l’élémentaire, la fille n’a pratiquement pas de problèmes, mais un blocage surgit à la fin du cycle élémentaire et progresse jusqu’au secondaire’’, a souligné Penda Cissé, la responsable de l’éducation des filles à l’inspection de l’éducation et de la formation (IEF) de Diourbel.
La chargée des questions de genre à l’IEF, les filles ont besoin d’être ‘’boostées’’ pour rester à l’école et faire de bons résultats.
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SO CUTE, À LA CONQUÊTE DU MONDE AVEC LE TISSU AFRICAN
Attirée par la mode depuis toute petite, Sophie Zanklan a donné corps à son ambition avec la marque «So Cute». Une marque qui a pour objectif de contribuer à affirmer l’identité africaine dans l’univers de la mode dans un contexte de mondialisation.
Diplômée en tourisme en langues étrangères, Sophie Zanklan s’est lancée dans le mode depuis quelques années afin de vivre une vieille passion qui sommeillait en elle. Attirée par la mode depuis toute petite, elle a donné corps à son ambition avec la marque «So Cute». Une marque qui a pour objectif de contribuer à affirmer l’identité africaine dans l’univers de la mode dans un contexte de mondialisation.
A cette fin, Sophie veut mettre en avant le vrai textile africain et pour se démarquer de la concurrence. Avec son équipe très réduite, elle entend rester créative, originale et accessible avec des tenues pratiques. De grands rêves, la madame So Cute n’en manque pas. Sophie Zanklan espère pouvoir mettre en place un grand magasin comme font les grandes marques afin de capter, elle aussi, une part du marché mondial. Rencontrée à son lieu travail, la jeune créatrice de mode explique davantage son projet. Regardez la vidéo.
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AU SOMMET DE MONTPELLIER, LES AFRICAINS NE MÉNAGENT PAS LA FRANCE
Sans complaisance derrière de grands sourires, ils ont fustigé le "colonialisme", "l'arrogance" ou le "paternalisme français": de jeunes Africains venus de tout le continent ont bousculé le président Emmanuel Macron lors du sommet Afrique-France
Sans complaisance derrière de grands sourires, ils ont fustigé le "colonialisme", "l'arrogance" ou le "paternalisme français": de jeunes Africains venus de tout le continent ont bousculé le président Emmanuel Macron lors d'un sommet Afrique-France vendredi à Montpellier (sud).
Lors d'une séance plénière électrique et sous des salves d'applaudissements, onze jeunes Malien, Kényan, Burkinabé, Kényan, Camerounais....ont bousculé les usages et interpellé le président français, hôte de cette rencontre sans chefs d'Etat africains, une première dans l'histoire des sommets entre la France et le continent.
Ce format inédit privilégiant la société civile a été voulu par la présidence française, mais pris à bras le corps par les jeunes participants.
"La rupture a été voulue par les Africains, il ne faut pas croire qu'elle se décide à Montpellier", dans le sud de la France, s'est exclamée une jeune Malienne, Adam Dicko."L'Afrique n'est pas un continent de misère ou de chômage, mais un continent jeune, optimiste, enthousiaste", a-t-elle poursuivi.
Sur scène, au milieu des participants, le président français écoutait attentivement, prenant des notes, avant une séance de réponses.
- Pas de "pardon" -
Le blogueur sénégalais Cheikh Fall a demandé à la France de "demander pardon au continent africain" pour les crimes de la colonisation."Et cessez de coopérer et collaborer avec ces présidents dictateurs.Et programmez un retrait progressif et définitif de vos bases militaires en Afrique!", a-t-il lancé à M. Macron.
Une jeune ressortissante du Kenya, pays anglophone, a sommé le président de s'engager à mettre "fin à la Françafrique" et ses pratiques opaques, et pointé les contradictions de la France.
"Elle est elle-même enlisée dans des questions de racisme, et elle vient nous donner des leçons de démocratie ? Nous trouvons ça un peu arrogant", a lancé Adèle Onyango.
Prenant la parole, le président Macron a reconnu "la responsabilité immense de la France car elle a organisé le commerce triangulaire et la colonisation", mais s'est refusé à demander pardon, privilégiant "un travail de vérité" et non de "honte de soi et de repentance".
Dans son discours liminaire, le président avait loué "la part d'africanité de la France".
"Nous avons une dette envers l'Afrique", "un continent qui fascine le monde entier, qui parfois en effraie d'autres", a-t-il ajouté, allusion aux débats sur l'immigration qui marquent les débuts de la campagne présidentielle française, et qui ont été pointés à plusieurs reprises par les participants au sommet.
Le panel de jeunes Africains qui ont interpellé le chef de l'Etat français a été sélectionné à l'issue des dialogues menés pendant des mois à travers le continent par l'intellectuel camerounais Achille Mbembe, chargé de piloter le sommet.
- Restitutions -
Dès le début de la matinée, les centaines de jeunes participants avaient déjà exprimé leurs attentes, leurs doutes et leurs frustrations lors de tables rondes consacrées à la démocratie, la culture, le sport ou l'entreprenariat.
Arrivé en fin de matinée, Emmanuel Macron a déambulé dans les stands et annoncé que la France redonnerait fin octobre au Bénin 26 œuvres d'art provenant du "Trésor de Béhanzin", pillé au palais d'Abomey en 1892 pendant les guerres coloniales.
Il met ainsi en oeuvre un engagement pris en novembre 2018, dans le cadre de cette "nouvelle relation" que la France entend nouer avec le continent et dont les restitutions constituent un des points saillants.
À l'issue du sommet, le président français, probable candidat à sa réélection dans sept mois, pourrait faire d'autres annonces, s'appuyant sur les propositions d'Achille Mbembe.Parmi elles, la création d'un Fonds destiné à soutenir les initiatives de promotion de la démocratie, des programmes permettant une plus grande mobilité étudiante, ou la mise en place d'un "forum euro-africain sur les migrations".
Le tout dans un contexte particulièrement délicat.L'influence de la France dans son ancien pré-carré est de plus en plus disputée, particulièrement par la Russie.Et Paris est en crise ouverte avec deux de ses anciennes colonies, le Mali et l'Algérie.
L'ONG CERFLA DECERNE UN SATISFECIT AU PROJET USAID/WÉLLITAARE,
Le projet USAID/Wéllitaare affiche un bilan positif après 36 mois d’intervention dans les régions de Louga (nord) et Matam (nord-est), en partenariat avec l’ONG CERFLA, Centre d’études, de recherches et de formation en langues africaines.
Ranérou-Ferlo (APS) - Le projet USAID/Wéllitaare affiche un bilan positif après 36 mois d’intervention dans les régions de Louga (nord) et Matam (nord-est), en partenariat avec l’ONG CERFLA, Centre d’études, de recherches et de formation en langues africaines.
"Les résultats de ce projet de 312 millions (…) sont largement positifs parce que les objectifs ont été atteints", a souligné la secrétaire exécutive de l’ONG CERFLA, Nafissatou Baldé Loum, à l’occasion de la clôture du projet à Ranérou-Ferlo.
Elle a rappelé qu’"il s’agissait de renforcer les capacités institutionnelles des organisations de base dont l’organisation communautaire mixte Kawral du secteur de Younouféré".
Mme Loum a signalé que cette organisation dispose désormais d’un "siège fonctionnel" et sert de relais pour l’ONG CERFLA, avec les organisations des éleveurs, dans plusieurs zones de Ranérou.
Elle a aussi fait état de la validation de plan de gestion de l’unité pastorale (UP) de Woyndou Makam, validation qui implique ensuite de "travailler avec les différentes parties prenantes" sur des conventions locales de gestion de cet espace pastoral".
La secrétaire exécutive de l’ONG CERFLA a promis que malgré la fin du projet, son organisation va encore rester dans la zone de Ranérou, pour travailler avec d’autres partenaires, en particulier les collectivités territoriales.
"(…) nous allons continuer de travailler et ce que nous souhaitons maintenant, c’est de travailler avec les collectivités territoriales, parce que des compétences ont été transférées, notamment la gestion des ressources naturelles".
"Et il faut d’abord que l’Etat accompagne sur le plan financier les collectivités territoriales pour qu’elles puissent prendre le relais", a-t-elle poursuivi.
Samba Barry, directeur adjoint du bureau gouvernance et démocratie des droits humains à l’USAID, déclare avoir constaté qu’en matière d’élevage, "il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour accompagner les éleveurs [du département de Ranérou] dans leur organisation mais également dans la gestion des ressources naturelles et tout ce qui est activité d’élevage".
Il a promis de "mieux plaider en faveur de ce département très vaste où il y a beaucoup de potentialités ignorées et beaucoup de défis à relever", avant de s’engager à faire le plaidoyer pour "plus d’accompagnements" et d’"investissements pour Ranérou Ferlo".
Le préfet Khadim Hann a lui plaidé pour que l’USAID, Wellitarré et l’ONG CERFLA puissent mettre en œuvre d’autres projets structurants.
"Les populations ont besoin d’un accompagnement des partenaires pour pouvoir relever les défis du développement économique de ce terroir", a fait valoir le chef de l’exécutif départemental de Ranérou-Ferlo.
La cérémonie officielle de clôture de la mise en œuvre du
projet USAID/Wellitaaré a eu lieu dans les locaux du conseil départemental, en présence notamment de son président, Aliou Dembourou Sow, et des bénéficiaires.
PENDA SY REPRÉSENTERA LE SÉNÉGAL
L’élection Miss Monde 2021 sera la 70ᵉ cérémonie de Miss Monde. Elle aura lieu au Coliseo José Miguel Agrelot, à San Juan, à Porto Rico, le 16 décembre prochaine. La gagnante succédera à la jamaïcaine Toni-Ann Singh.
L’élection Miss Monde 2021 sera la 70ᵉ cérémonie de Miss Monde. Elle aura lieu au Coliseo José Miguel Agrelot, à San Juan, à Porto Rico, le 16 décembre prochaine. La gagnante succédera à la jamaïcaine Toni-Ann Singh.
Penda SY représentera le Sénégal, au concours. Originaire de la région de Tambacounda, elle est étudiante en Licence 3. "1,72 m au minimum, célibataire sans enfant, moins de 24 ans, bilingue français anglais, teint naturel, disposant d’excellentes qualités et conditions physiques, casier judiciaire vierge, copie passeport valide pendant la période de sélection", détaille sa fiche de présentation.
Selon un communiqué du comité miss Sénégal nouvelle vision, un casting digital a permis de sélectionner la candidate nationale, sur 100 participantes issues du Sénégal et de la Diaspora.
DP WORLD CONTRIBUE A L'AUTONOMISATION DE LA FEMMES RURALES
DP World Dakar, spécialisé dans les solutions logistiques intelligentes, a signé avec l’ONG Breoot College International (BCI), une convention de subvention d’une valeur de 250 millions de francs Cfa pour favoriser l'autonomisation de la femmes rurales
Dakar, 5 oct (APS) – DP World Dakar, spécialisé dans les solutions logistiques intelligentes, a signé avec l’ONG Breoot College International (BCI), une convention de subvention d’une valeur de 250 millions de francs Cfa dans le cadre de la mise en œuvre d’actions contribuant à l’autonomisation des femmes rurales, a-t-on appris du groupe portuaire.
Cet accord de subvention signée lundi par la directrice général de DP World Dakar, Clarence Rodrigues et la présidente directrice générale de l’ONG Barefoot College International s’inscrit dans la stratégie mondiale de développement durable du groupe DP World, rapporte un communiqué parvenu mardi à l’APS.
Le document souligne que cette subvention allait permettre à l’ONG de former des femmes de milieux ruraux en Afrique de l’Ouest afin qu’elles deviennent des professionnelles en énergies solaires, des formatrices et des micro-entrepreneurs.
La subvention couvrira également l’achat des équipements dont elles auront besoin, ainsi que les coûts de fonctionnement et d’installation du nouveau centre de formation de BCI, actuellement en cours de développement à Toubab Dialaw, près du futur port de Ndayane, dans le centre-ouest du Sénégal, précise le communiqué.
MORTALITÉ MATERNELLE : TENDANCE BAISSIÈRE AVEC 791 DÉCÈS EN 2020
La mortalité maternelle est passée de 392 décès pour 100 000 naissances à 236 décès pour 100 000 naissances vivantes (NV) entre 2010 et 2017, a annoncé lundi le directeur de la santé de la mère et de l’enfant, Dr Amadou Doucouré
Dakar, 4 oct (APS) – La mortalité maternelle est passée de 392 décès pour 100 000 naissances à 236 décès pour 100 000 naissances vivantes (NV) entre 2010 et 2017, a annoncé lundi le directeur de la santé de la mère et de l’enfant, Dr Amadou Doucouré, faisant état de 791 décès maternels dans les structures de santé en 2020.
"En 2020, nous avons en termes de décès maternels 791 décès. Et uniquement dans la région de Tambacounda, nous sommes à 100 décès, la région de Dakar est à 99 décès. Globalement, il y a une tendance à la baisse de la mortalité maternelle, qui est passée de 392 à 236 décès pour 100 000 naissances vivantes (NV), entre 2010 et 2017, soit une réduction de 39,8% du nombre total de décès maternels", a indiqué Dr Doucouré.
Il présidait le forum de plaidoyer des parlementaires pour l’instauration d’une journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile au Sénégal, organisée à l’initiative du Réseau des parlementaires en population et développement.
Les régions de Kaffrine, Tambacounda, Kédougou, Sédhiou, Kolda, Ziguinchor sont celles où on note "le plus grand nombre de décès maternels", a fait savoir le directeur de la santé de la mère et de l’enfant, en présence des parlementaires et des représentants des ministères sectoriels.
Dr Doucouré a indiqué que le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte dérouler "un ambitieux projet qui va permettre de recruter 1008 agents", de même que "la réouverture de tous les blocs opératoires".
"Malgré tous ces efforts, il y a des défis qui interpellent et nous sommes engagés d’ici 2030 à atteindre l’objectif de développement durable, d’où l’intérêt d’intensifier les interventions", a-t-il poursuivi. "Aujourd’hui, a assuré Dr Doucouré, il y a de l’espoir qui est permis avec l’ouverture de certains hôpitaux, l’ouverture prochaine des blocs opératoires fermés depuis plus de 10 ans, le repositionnement de la planification familiale."
Il s’est aussi appesanti sur l’institutionnalisation de la journée nationale de lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto-juvénile. "C’est une journée qui sera consacrée à un moment de plaidoyer à l’endroit des autorités administratives et politiques mais aussi à faire des activités de sensibilisation auprès de la population et de la communauté, pour qu’il y ait des comportements favorables à l’endroit de la santé", a-t-il précisé.
Il a rappelé que "pour lutter contre la mortalité maternelle et néonatale", les soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) permettent "une prise en charge des complications responsables des décès maternels et des nouveau-nés". Il existe également "d’autres stratégies, comme la planification familiale et l’accouchement par un personnel qualifié", a-t-il ajouté.
"L’Etat en a fait une priorité et des engagements sont spécifiquement mis en œuvre à travers des plans stratégiques quinquennaux de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et de l’adolescent", a-t-il signalé.
Au nom des parlementaires, la vice-présidente et présidente de la commission santé de l’Assemblée nationale, Lucie Cissé, espère que l’institution d’une telle journée "permettra de fédérer l’ensemble des acteurs autour de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infanto juvénile". Il s’agit selon elle "d’obtenir du ministère de la Santé et de l’Action sociale l’acte réglementaire portant instauration de cette journée au Sénégal".
Le Directeur du développement du capital humain (DDCH), Assane Ndiaye souligne que la volonté est de "poser un acte fort" avec les députés, en vue de disposer d’un arrêté ou un décret pour "instituer à partir de cette année une journée de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale".
En plus des parlementaires, cette rencontre a enregistré la présence de plusieurs organisations de la société civile, des autres réseaux (journalistes, religieux et communicateurs traditionnels) mais aussi des partenaires comme le Fonds des Nations Unies pour la population et le développement (UNFPA).
A la Conférence Internationale sur la population et le développement (CIPD+25), le Sénégal avait notamment pris l’engagement d’atteindre zéro décès maternel évitable en intégrant un ensemble d’interventions de santé.