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29 novembre 2024
International
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LES RUSSES INSTALLENT LEUR PREMIÈRE BASE MILITAIRE AU BURKINA FASO
Fruit des visites répétées de délégations russes auprès de la junte burkinabè, cette implantation répond à une double ambition : mener des opérations d'envergure et récupérer la main sur les activités de Wagner en Afrique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 08/03/2024
C'est à Loumbila, à une vingtaine de kilomètres au nord-est de Ouagadougou, que les Russes ont établi leur première base militaire officielle sur le continent africain, selon une enquête du journal Le Monde. Baptisée "Africa Corps", cette installation serait le fruit d'une coopération militaire renforcée ces derniers mois entre Moscou et la junte au pouvoir au Burkina Faso depuis le coup d'Etat d'octobre 2022.
D'après des images satellites, cette base n'a cessé de s'agrandir depuis décembre dernier. Le chef de la junte, le lieutenant-colonel Ibrahim Traoré, s'est rendu à trois reprises à Moscou où il a reçu des délégations du ministère russe de la Défense, dont la dernière conduite par le vice-ministre Iounous-bek Yevkourov accompagné de deux membres du renseignement militaire (GRU), le 31 août.
Officiellement, "Africa Corps" a pour objectif affiché de mener des "opérations militaires à grande échelle" en Afrique selon Igor Korotchenko, ancien colonel et éditorialiste proche du pouvoir. Cela permettrait aux pays africains de "se débarrasser de la dépendance néocoloniale" et d'"acquérir la pleine souveraineté", explique-t-il dans un billet en ligne.
Autre ambition, celle de récupérer la main sur les activités du groupe militaire privé Wagner en Afrique après le décès récent de son chef, Evgueni Prigojine. Proche du Kremlin, Wagner s'est taillé un vaste "empire" de la République centrafricaine à la Libye ces dernières années. Avec sa base burkinabè, Moscou semble vouloir gagner en influence sur l'échiquier sahélien.
LES CANDIDATS DITS SPOLIÉS PROMETTENT DE DURCIR LA CONTESTATION
Le Front démocratique pour une élection inclusive tape du poing sur la table. Rejetant le cours imposé par le Conseil constitutionnel, l'organisation dénonce le mépris envers les candidats écartés et menace d'attaquer en justice la convocation du scrutin
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration des candidats à la présidentielle dits spoliés de leurs droits datée de ce vendredi 7 mars 2024. Ils décrient "la mascarade électorale" en cours et promettent d'amplifier la contestation, notamment par le biais d'un recours contre la convocation du scrutin programmé pour le 24 mars, devant la Cour suprême.
"LA CAUSE EST LOIN D’ÊTRE ENTENDUE
La conférence des leaders du FDPEI s’est tenue hier jeudi 6 mars 2024 à l’effet d'examiner la situation politique résultant du rejet par le Conseil constitutionnel des conclusions du dialogue national que lepPrésident de la République initiateur lui avait envoyées pour avis.
Le président de la République de son côté a cru devoir prendre un décret de convocation du corps électoral pour le 24 mars 2024 ainsi que le décret no 2024-704 du 7 mars 2024 fixant la période de la campagne électorale pour l’élection présidentielle prévue le 24 mars 2024.
Ces deux événements, loin de résorber la crise en rajoutent. Plutôt que d’aller dans un sens d’écoute et de prise en compte des demandes raisonnables et faisables des spoliés et de Karim Meïssa Wade, le Conseil constitutionnel décide d’imposer une marche forcée à tout le peuple sénégalais pour une élection le 24 mars qui n’en sera pas une. Nous tenons dès lors à réaffirmer nos positions ci-dessous :
Premièrement : le maintien de cette attitude de mépris affiché par le Conseil constitutionnel pour des candidats qui ont été parrainés et soutenus par au moins 40% du collège électoral du pays n’est pas une posture d’inclusion créatrice de facteurs de stabilité. Nous la dénonçons et la condamnons.
Deuxièmement : Nous attaquerons dès lundi le décret de convocation du collège électoral et de tout autre décret concernant cette élection du 24 mars pour excès de pouvoir devant la cour suprême avec demande de sursis à exécution. Au demeurant, au moment où nous parlons, le fameux décret portant convocation du collège électoral ne semble pas encore officiellement publié. En tout cas, nous ne l’avons vu sur aucun support de presse.
Troisièmement : Nous engageons l’ensemble de nos militants et sympathisants à se tenir prêts pour répondre à tout mot d'ordre de nature à montrer à la face du monde que ce ne sont pas des plaisantins qui ont été éliminés mais des acteurs politiques qui portent l’espoir de millions de Sénégalais qu’on veut rejeter comme des malpropres au nom de la paix et de la stabilité."
LE DÉBUT DE CAMPAGNE ASSOMBRI PAR DES INCONNUES
Le démarrage du ramadan vient compliquer l'organisation des meetings, tandis que Bassirou Diiomaye Faye reste en prison. Sa libération sera-t-elle effective à temps ? Par ailleurs, la campagne ne durera que 12 jours au lieu des trois semaines prévues
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 08/03/2024
Alors que les 19 candidats à l'élection présidentielle du 24 mars prochain s'activent depuis jeudi 7 mars pour peaufiner leur campagne électorale, de nombreuses zones d'ombre demeurent à quelques heures seulement du top départ officiel, prévu ce samedi 9 mars à 23h59.
En cause notamment, le démarrage du jeûne du ramadan ce lundi 11 mars, qui complique l'organisation de grands meetings comme le veut la tradition électorale au Sénégal. "Les rassemblements vont donc plutôt avoir lieu en fin de journée, à partir de la rupture du jeûne", a expliqué un candidat à RFI. Autre fait sans précédent, la campagne ne durera que 12 jours au lieu des 21 jours prévus par la loi, après le report surprises du scrutin annoncé par le président Macky Sall.
Par ailleurs, l'incertitude demeure sur le sort d'un des prétendants à la magistrature suprême. Bassirou Diomaye Faye, candidat du Parti des Patriotes du Sénégal pour le Travail, l'Ethique et la Fraternité (PASTEF) désormais dissous, se trouve toujours en détention provisoire pour "outrage à magistrat". Or ce "candidat de substitution" d'Ousmane Sonko, figure de proue de l'opposition également détenue, pourrait bénéficier de la récente loi d'amnistie votée à l'Assemblée nationale.
Contacté par la radio française, un membre de la coalition de l'opposition Yewwi Askan Wi a indiqué ne pas savoir si M. Faye pourrait être libéré à temps pour enregistrer sa vidéo de campagne de 3 minutes comme les autres prétendants, devant être diffusée à partir de dimanche 10 mars sur la RTS, la chaîne publique sénégalaise qui a convié les 19 candidats vendredi 8 mars. Le flou demeure donc sur les conditions dans lesquelles cet opposant incarcéré pourra mener sa campagne.
Autant d'interrogations qui viennent alourdir le climat d'incertitude ayant précédé ce scrutin présidentiel, dans un pays secoué depuis plusieurs mois par une crise politique majeure.
RSF SOUMET SES 10 COMMANDEMENTS AUX CANDIDATS
Alors que le paysage médiatique sénégalais traverse une passe trouble depuis plusieurs années, l'ONG appelle les prétendants à la présidentielle à agir. Premier chantier: faire adopter la longue-attendue loi sur l'accès à l'information
Le Bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières (RSF) propose aux candidats en lice pour la prochaine élection présidentielle au Sénégal dix points dont la mise en œuvre dans leur offre programmatique devrait aider à lutter contre ”l’insécurité grandissante des journalistes, les stratégies de désinformation et de propagande”, en insistant sur la nécessité pour le futur président de la République de faire voter et promulguer la loi sur l’accès à l’information d’intérêt public.
”La presse sénégalaise vit ses années les plus sombres depuis 2021 avec des arrestations de journalistes, des suspensions de médias, des blocages d’accès au réseau Internet, etc.”, a d’emblée déploré un communiqué de RSF, reçu, vendredi, à l’APS.
Il invite le futur président de la République du Sénégal à ”procéder, sans délai, à des réformes majeures pour que le Sénégal redevienne un exemple et un promoteur de la liberté de la presse dans la région”.
RSF déclare qu”’en l’état actuel du droit”, il faut assurer ”qu’aucun journaliste ne soit privé de sa liberté pour l’exercice de son métier”.
Outre la nécessité de garantir l’indépendance du service public de l’information, Reporters sans frontières évoque aussi une ”meilleure gouvernance de la publicité dans l’espace médiatique”, à travers un organe de régulation ”doté de vrais pouvoirs de contrôle”.
Le futur président de la République est aussi invité à mettre en place une ”régulation des plateformes numériques conformes aux propositions du Partenariat pour l’information et la démocratie” dont le Sénégal est signataire.
RSF veut également un ”dispositif national de sécurité des journalistes et de formation des forces de sécurité à la protection des reporters qui couvrent les manifestations”.
L’ONG en charge de la défense des journalistes et la promotion de la liberté de la presse encourage toutefois les médias à s’engager pour ”la qualité” en se faisant certifier par Journalism trust initiative (JTI), quitte à ce que cette certification soit intégrée dans ”les critères d’attribution des aides publiques aux médias”.
BASSIROU DIOMAYE FAYE S'APPRÊTE À PRENDRE LA LUMIÈRE
Incarcéré depuis près d'un an, le Secrétaire général du Pastef espère pouvoir enfin s'extraire de l'ombre du populaire Sonko. Sa capacité à séduire l'électorat et à porter avec brio le projet politique tant décrié du pouvoir sera mise à l'épreuve
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 08/03/2024
Alors que la présidentielle approche à grands pas, prévue le 24 mars prochain, le candidat de l'opposition antisystème Bassirou Diomaye Faye attend sa libération imminente de prison pour sortir de l'ombre du populaire Ousmane Sonko.
Âgé de 43 ans, M. Faye est le secrétaire général et membre fondateur du parti Pastef, désormais dissous. Il est incarcéré depuis près d'un an pour "outrage à magistrat" suite à une publication sur Facebook. "Je confirme que Bassirou Diomaye Faye est un bénéficiaire de la loi d’amnistie" promulguée cette semaine et qui devrait concerner tous les délits ou crimes commis depuis 2021 à caractère politique, a indiqué son avocat, Maître Moussa Sarr, à l'AFP. Sa libération semble donc imminente.
Perçu comme l'un des favoris du scrutin, M. Faye pourrait alors pleinement s'impliquer dans la campagne présidentielle. Car pour l'heure, il évolue encore dans l'ombre du très populaire Ousmane Sonko, 49 ans, également détenu depuis fin juillet dernier pour des chefs d'inculpation que ses partisans jugent politiques. "Ousmane mooy Diomaye, Diomaye mooy Ousmane", scandent-ils, signifiant leur soutien indéfectible aux deux hommes.
Figure incontournable depuis sa troisième place à la présidentielle de 2019, M. Sonko est le leader naturel de Pastef. Charismatique, il a su séduire les jeunes par son discours souverainiste et anti-élites. En 2021-2023, son bras de fer avec le pouvoir a provoqué d'importantes manifestations, faisant des dizaines de morts. Bien que sa candidature ait été invalidée, M. Sonko a appelé à soutenir M. Faye, qualifié de "candidat de substitution".
Reste que certains observateurs, comme le politologue Maurice Soudieck Dione de l'Université de Saint-Louis, estiment qu'une fois libéré, M. Faye devra faire ses preuves et pourrait révéler des "insuffisances par rapport au profil du poste". Sidy Diop, directeur adjoint du quotidien gouvernemental Le Soleil, juge quant à lui que le candidat "n'a ni le charisme, ni l'éloquence" de son mentor. Seule une implication directe de M. Sonko dans la campagne pourrait, selon les analystes, faire réellement basculer le scrutin en faveur de l'opposition.
Quoi qu'il en soit, la libération imminente de Bassirou Diomaye Faye devrait lui permettre de sortir définitivement de l'ombre d'Ousmane Sonko pour mener sa propre campagne, alors que la course à la présidence sénégalaise s'annonce très ouverte.
SIDIKI KABA POUR TENIR LE CALENDRIER ÉLECTORAL
Nommé à la tête du gouvernement dans un contexte de crise politique, le nouveau Premier ministre de Macky Sall pourra s'appuyer sur son riche CV. Sa mission capitale : organiser une présidentielle apaisée
Nommé Premier ministre, mercredi soir, dans la foulée de la dissolution du gouvernement dans lequel il occupait le poste de ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba, avocat de son état, n’aura pas besoin d’esquive pour exécuter l’ultime mission de l’institution gouvernementale : la tenue, le 24 mars, d’une élection présidentielle réussie.
L’avocat de 74 ans, nommé en remplacement d’Amadou Ba, aura sans doute en charge de former le gouvernement le plus éphémère dans l’histoire politique du Sénégal et dont la mission va vraisemblablement consister à organiser une élection présidentielle et assurer au président Macky Sall, appelé à quitter ses fonctions, le 2 avril prochain, une sortie honorable.
Le premier Africain à avoir accédé à la tête de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) hérite du poste de Premier ministre dans le contexte d’une crise politico-institutionnelle dans laquelle le Sénégal est plongé depuis la suspension du processus électoral qui devait déboucher sur le choix d’un nouveau président de la République, le 25 février dernier, en remplacement de Macky Sall, au pouvoir depuis 2012.
Le président sortant avait notamment à la veille de l’ouverture de la campagne électorale, acté de facto la suspension du processus électoral après avoir pris un décret pour abroger celui par lequel il avait convoqué le corps électoral, le 25 février.
Il s’en est suivi des développements en lien avec des procédures et des scenari faisant penser à un jeu d’échec qui s’est soldé jeudi par la confirmation par le Conseil constitutionnel de la date du 24 mars pour la tenue d’une élection présidentielle. La juridiction, se rangeant, après avoir fixé la date du 31 mars, à la décision prise la veille par le chef de l’Etat.
Sidiki Kaba, juriste de formation ayant fait ses humanités dans les universités d’Abidjan et de Dakar, va mettre son expérience, dans les différents gouvernements qui ont été formés ces dernières années, et son parcours pour exécuter ses missions.
Né le 21 août 1950, à Tambacounda (sud-est), l’ancien ministre des Forces armées a obtenu son Baccalauréat en 1972 au lycée Van Vollenhoven de Dakar, actuel lycée Lamine Guèye, puis trois Licences (en Droit, Philosophie et Lettres modernes), et une Maîtrise en Droit des Affaires.
Dans la capitale ivoirienne, Sidiki Kaba a mené une carrière de professeur de français de 1975 à 1978, au collège abidjanais d’Aké Loba.
Deux ans plus tard, il intègre le barreau de Dakar et prête serment comme avocat. Commence ainsi pour lui, une longue et riche carrière de juriste, mais surtout de militant actif des droits humains.
Membre d’Amnesty international en 1981, il rejoint l’Organisation nationale de défense des droits de l’Homme (ONDH) qu’il préside de 1995 à 2000, après en avoir été vice-président de 1987 à 1995.
Son engagement envers les droits de l’homme l’a ainsi amené à fonder et diriger nombre d’organisations : l’Union des avocats, l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH), le Centre africain pour les études des droits de l’Homme et la démocratie (ACDHRS), le Centre africain pour la prévention des conflits (CAPREC), etc.
Avocat d’opposants politiques
Au Sénégal, comme dans d’autres parties de l’Afrique, l’avocat Sidiki Kaba a défendu de nombreuses personnalités politiques : l’actuel président ivoirien, à l’époque, Premier ministre, Alassane Ouattara, l’ancien Premier ministre sénégalais Idrissa Seck, des victimes du régime de l’ancien président tchadien, Hissène Habré, etc.
Figurent également dans ce lot, le président guinéen déchu, Alpha Condé, à l’époque opposant, l’ancien opposant et ancien président de la Côte d’Ivoire entre 2000 et 2010, Laurent Gbagbo, Karim Wade, ancien ministre et fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade. La liste n’est pas exhaustive.
Autant dire que Sidiki Kaba a porté sa robe d’avocat un peu partout devant les cours et tribunaux d’Afrique et au niveau des instances régionales de internationales de défense des droits humains.
Ces hauts faits d’armes ont valu à l’ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice, d’être décoré dans plusieurs pays, notamment au Mali, au Portugal, au Sénégal, bien entendu, ou d’être fait citoyen d’honneur de la ville de Quito, en Équateur, par exemple.
Le tout nouveau Premier ministre sénégalais est également auteur de publications et d’ouvrages sur les droits de l’homme.
Responsable politique de l’Alliance pour la République (APR), le parti fondé par le président Macky Sall, Sidiki Kaba, aura besoin de l’expérience acquise à la tête de ministères régaliens (Justice, Affaires étrangères, Forces armées, Intérieur) pour s’acquitter d’une tâche que les Sénégalais scruteront attentivement.
Les regards seront sans doute portés sur le choix du ministre de l’Intérieur, en charge de l’organisation des élections au Sénégal, poste que Sidiki Kaba a eu à occuper.
par Youssouf Mbargane Guissé
SÉNÉGAL, LES SIGNES ANNONCIATEURS DE LA FIN DE RÈGNE
EXCLUSIF SENEPLUS - La cause est perdue pour le pouvoir. Un climat de confusion pourrait être installé dans une atmosphère délétère dans le seul but de retarder et même de rendre impossible le cours inéluctable de la défaite qui s’annonce
Retoquage du report de la présidentielle et de la reprise du processus électoral par le Conseil constitutionnel ; fiasco total du dialogue dit « national » ; adoption controversée d’une proposition de loi impopulaire sur l’amnistie ; insuccès du projet nommé par la presse « protocole du Cap Manuel », etc. l'observation des récents évènements de la scène politique de notre pays semble indiquer que nous soyons à présent entrés dans la dernière scène de la tragédie, celle du jeu de la mort. Cette séquence politique se distingue de tous les épisodes successifs enflammés des luttes et confrontations violentes vécus jusqu’ici, par diverses réalités objectives.
Tout d’abord, le pouvoir dirigeant s'est révélé aux yeux de tous, non pas comme une « classe politique » dans le sens habituel du terme, mais comme un régime politique mafieux et criminel. Ce point élève désormais les rapports politiques de classe et leur vécu dans la conscience du peuple comme un conflit irréconciliable. La sonkorisation et le rejet psychologique de tout dialogue en sont l'illustration, de même que la disqualification de tous ceux qui tentent une médiation entre les deux camps opposés.
Ces éléments et d'autres qui se révèlent dans les médias et réseaux sociaux, montrent que le conflit est ouvert. A travers, l’antagonisme sur le vote de la loi d'amnistie et les contradictions sur la date de l'élection présidentielle, l’on peut d’ailleurs voir à quel point le conflit est consommé.
Ensuite, il appert que les rapports de force qui sont la trame de ce conflit de pouvoir ont fini d’évoluer en faveur du peuple et du Pastef. Ce parti qui remporte la palme de la popularité depuis 2019, est à présent aguerri. Malgré la répression sanglante et barbare dont les témoignages des prisonniers politiques libérés rendent compte, malgré sa dissolution et l’arrestation de son leader, ainsi que toutes les tracasseries qu’il a subies (interdiction de son congrès d’investiture par deux fois, fermeture de son siège, entraves sur ses procédures de financement), le peuple dont la jeunesse révoltée et toutes les catégories sociales, est resté debout, solidaire et résolu aux côtés de Pastef.
Aussi, le report de l’élection présidentielle a justifié, a posteriori, sa radicalité qui avait été jusqu’ici critiquée par une partie de l’élite, de la société civile et des seniors. D’ailleurs, les importantes victoires du Pastef sur le plan judiciaire, diplomatique et communicationnel, ont également renforcé la pression sur Macky Sall et son clan qui avaient été déjà amenés à renoncer à une troisième candidature scélérate.
À ce stade, il n'y a aucun doute que la cause est perdue pour le pouvoir dont un des revers majeurs reste le retoquage de ses initiatives juridiques et politiques par le Conseil Constitutionnel qui ne joue plus le jeu de la soumission, de même que manifestement une frange importante de la magistrature. Voilà donc que des points d'appui essentiels du régime s'affaissent au moment même où le pouvoir est gagné par des fissures de plus en plus béantes en son sein et que des membres influents du système se démarquent ou abandonnent le navire qui sombre. Il ne reste à présent que la séquence de la fin, celle du jeu de la mort. L’on risque, en effet, de voir monter au créneau et mener des manœuvres désespérées les éléments les plus radicaux, les compradores les plus conservateurs, impliqués à divers degrés dans la spoliation des ressources et des finances du pays.
Ces éléments - politiciens, journalistes, membres des forces de défense et de sécurité, éléments du clan présidentiel ethno-affairiste, courtiers de tout bord - en désarroi de ce qui les attend, pourraient être à l'origine de lâches combats de dernière heure. Il faut s’attendre à ce qu’ils se mettent à diffuser des mensonges, à procéder à des manipulations politiques, à faire des provocations, à simuler des agressions à mettre sur le dos de Pastef et de ses dirigeants.
Nous risquons de vivre ainsi, du fait des crapules du système, l'épisode difficile d'une fin de règne où sent l'odeur de la mort du système et de son modèle hideux. En réalité, s'appliquent ici et maintenant deux lois de la dialectique de la Nature et de l'Histoire.
En premier lieu, la loi dialectique que tout naît, se développe et disparaît. En second lieu, la loi dialectique que tout système de domination fondé sur l'exercice de la violence fini par être détruit par la violence elle-même. Cette ultime fin de règne pourrait se traduire donc par une volonté de désorganiser par diverses manœuvres la configuration actuelle des rapports de force politiques favorables au Pastef et au peuple. C'est ainsi qu'un climat de confusion pourrait être installé dans une atmosphère délétère dans le seul but de retarder et même de rendre impossible le cours inéluctable de la défaite qui s’annonce. L'objectif serait de perturber et de désactiver le processus vers la victoire électorale.
Il appartient au peuple de faire preuve d’intelligence collective et à Pastef de gérer en toute lucidité les tentatives répétées de désespoir et de ne pas tomber dans le piège de l'accessoire en retrouvant l'ennemi sur le terrain glissant où il veut situer la bataille. Nous devons continuer à tenir ferme la victoire entre nos mains et les laisser se faire prendre dans les mailles des filets de leurs propres turpitudes. Pour ce faire, nous devons impérativement écarter de notre esprit le doute sur notre victoire, garder la confiance entière en notre leader Ousmane Sonko et nous appuyer en toutes circonstances sur le génie créateur et la force invincible de notre peuple qui nous en donne des leçons tous les jours.
Nous devons également gérer de manière intelligente les alliances de plus en plus larges avec ceux qui rejoignent nos rangs sans être de notre famille, puisque certains manifestement le font par opportunisme ou par infiltration. En effet, une loi est que lorsque la lutte des masses prend un tournant décisif, des éléments de l'élite au pouvoir, des neutres, des opportunistes de tout bord rejoignent la vague déferlante. Cette catégorie doit être traitée politiquement et de manière différenciée, l'objectif étant de dégarnir le maximum les rangs de l'ennemi.
DERRIERE LE MIRAGE DE LA PEAU CLAIRE, LES DANGERS CAMOUFLÉS
De l'idéal de beauté à la quête du teint clair, les injections dépigmentantes envahissent les marchés d'Afrique de l'Ouest. Enquête sur un business florissant mais peu réglementé
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 07/03/2024
De nombreuses femmes en Afrique de l'Ouest ont recours à des injections pour éclaircir leur teint de peau, malgré les risques sanitaires importants liés à ces pratiques, selon un reportage de l'Agence France-Presse (AFP).
En Côte d'Ivoire, une femme du nom d'Anita (prénom modifié) s'est faite injecter à trois reprises sur un marché d'Abidjan "sans savoir ce que le liquide contenait", dans l'espoir de voir sa peau devenir plus claire. Elle a dû attendre dix jours sans résultat, se sentant "clairement arnaquée".
Son histoire illustre un phénomène répandu dans la région, sous l'influence d'un idéal de beauté privilégiant les teints clairs. "Un problème de santé publique mondial demandant une attention urgente", selon les termes employés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en novembre dernier.
Si des crèmes dépigmentantes circulent depuis longtemps, de nouveaux produits "injectables" dans les veines se sont répandus ces dernières années sur les étals, notamment auprès des jeunes femmes attirées par leur prétendu effet "plus rapide" et "uniforme", explique Marcellin Doh, président d'un collectif luttant contre la dépigmentation en Côte d'Ivoire.
Or, ces injections présentent des risques sanitaires importants qui n'ont pas été suffisamment documentés jusqu'à présent, alertent quatre dermatologues interrogés par l'AFP en Côte d'Ivoire et au Cameroun. Leurs effets secondaires supposés, comme les corticoïdes qu'ils pourraient contenir, peuvent entraîner diabète, hypertension, et même des troubles rénaux selon Grace Nkoro, dermatologue à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yaoundé au Cameroun.
Dans son cabinet, elle a reçu plusieurs patientes ayant développé de tels problèmes après s'être injecté des produits achetés sur internet. Des consultations similaires ont également lieu à Abidjan selon Sarah Kourouma, dermatologue au CHU de Treichville, qui décrit des "femmes jeunes, instruites" présentant aujourd'hui "des pathologies de la peau comme l'acné, des affections laissant des cicatrices".
Au-delà des risques pour la santé, ces produits alimentent souvent des réseaux d'escroquerie. L'AFP a fait analyser en France un échantillon acheté en Côte d'Ivoire, étiqueté "Glutax 7000000 GM" et censé contenir du glutathion. Or le laboratoire parisien n'a détecté aucune trace de cette molécule.
Cet exemple illustre les arnaques répandues autour de ces produits dont la composition reste opaque, vendus à couvert sur les marchés ou sur des sites internet fournissant de fausses adresses en Italie ou aux Philippines. Même dans ce dernier pays, le produit "Glutax" a été épinglé par l'autorité sanitaire locale qui souligne son "danger potentiel".
Malgré les interdictions et les risques avérés, ces injections "blanchissantes" restent très demandées en Afrique comme en Asie du Sud-Est, répondant à des standards esthétiques "hérités de la période coloniale", explique la chercheuse Shingirai Mtero. L'OMS estime que le blanchiment de la peau touche encore jusqu'à trois-quarts de la population nigériane.
LE NIGER, LE MALI ET LE BURKINA CRÉENT UNE FORCE ANTI-DJIHADISTE
Les trois pays du Sahel dont les gouvernements ont été renversés par des coups d’État sont confrontés à des violences djihadistes depuis des années.
Les trois pays du Sahel dont les gouvernements ont été renversés par des coups d’État sont confrontés à des violences djihadistes depuis des années. Pour lutter contre ce phénomène, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont franchi mercredi une étape supplémentaire dans leur rapprochement. Ils ont annoncé la création d’une force militaire conjointe pour éradiquer les djihadistes qui les frappent depuis longtemps. Ainsi, nous dit la source que : « Cette annonce suit la création par ces pays dirigés par des régimes militaires issus de coups d’État d’une Alliance des États du Sahel (AES), suivie de leur sortie de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) qui avait menacé d’intervenir militairement après le putsch ayant renversé le 26 juillet au Niger le président élu Mohammed Bazoum. »
Réunis à Niamey, les chefs des armées des trois pays ont annoncé la mise en place d’une «Force conjointe» anti-djihadiste. Cette «Force conjointe des pays de l’AES sera opérationnelle dans les plus brefs délais pour prendre en compte les défis sécuritaires dans notre espace», indique le général Moussa Salaou Barmou, chef d’état-major nigérien des armées, dans un communiqué publié à l’issue de la réunion.
Dans un concept opérationnel, la source nous apprend encore que les contours et les effectifs de cette force n’ont pas été précisés :«Nous sommes convaincus qu’avec les efforts conjugués de nos trois pays, nous parviendrons à créer les conditions d’une sécurité partagée», a assuré le général Barmo qui a souligné que les trois armées étaient parvenues «à élaborer un concept opérationnel» qui «permettra d’atteindre les objectifs en matière de défense et de sécurité» dans l’immense territoire des trois pays. Au Niger, au Burkina et au Mali, confrontés à des violences djihadistes récurrentes et meurtrières, les gouvernements civils ont été renversés par des coups d’État militaires successifs depuis 2020.
Ces trois anciennes colonies françaises, ont tourné le dos à Paris et se sont rapprochées économiquement et militairement de nouveaux partenaires, dont la Russie, avant de se regrouper au sein de l’AES avec pour objectif final de créer une fédération. Fin janvier, ils ont également annoncé qu’ils quitteraient la Cedeao sans être tenus par un délai d’un an comme le prévoient les textes de l’organisation.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL OFFICIALISE LA DATE DU 24 MARS
Le juge constitutionnel qui s'aligne ainsi sur la décision du président Macky Sall relève que la fixation de la date de l'élection et la convocation du corps électoral relèvent des prérogatives présidentielles
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 07/03/2024
Le Conseil constitutionnel du Sénégal a convoqué les électeurs pour l'élection présidentielle du 24 mars 2024. Dans un communiqué publié le 7 mars, l'institution a confirmé les décrets pris la veille par le chef de l'État fixant la date du scrutin.
Ces décrets, numéro 2024-690 et 2024-691, notifiés au Conseil constitutionnel par le président Macky Sall, convoquent officiellement le corps électoral pour l'élection présidentielle du 24 mars prochain.
Selon le communiqué signé par son président Mamadou Badio Camara, "la fixation de la date de l'élection et la convocation du corps électoral relèvent des prérogatives légales du Président de la République".
Cependant, le Conseil a dû "exercer ces prérogatives [...] par substitution, en vertu de son pouvoir de régulation, afin de pallier l'inertie de l'Administration et de satisfaire à l'exigence constitutionnelle de la reprise du processus électoral interrompu".