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13 avril 2025
International
L’ARMÉE MALIENNE NEUTRALISE PLUSIEURS JIHADISTES
Les récentes opérations menées par l’armée malienne contre les groupes terroristes témoignent de l’engagement continu des Forces Armées Maliennes (FAMa) dans la lutte contre le terrorisme et pour la sécurité des populations.
Les récentes opérations menées par l’armée malienne contre les groupes terroristes témoignent de l’engagement continu des Forces Armées Maliennes (FAMa) dans la lutte contre le terrorisme et pour la sécurité des populations.
La première opération, menée le 19 avril 2024, avait pour objectif de neutraliser Alkalifa Sawri, un chef terroriste responsable de nombreuses attaques dans la région de Tombouctou-Goundam. Grâce à des renseignements précieux, Sawri a été identifié et neutralisé lors d’une mission spéciale de précision entre Douetiré et Acharane.
La deuxième opération, datant du 12 avril 2024, a conduit à la neutralisation d’Ali Sekou Alias Diouraydi, un autre chef terroriste opérant dans le secteur de Dogo, zone de Youwarou. Cette opération s’est déroulée aux environs de Laounia, dans la région de Mopti.
Enfin, le 15 avril 2024, les FAMa ont lancé une offensive majeure dans le secteur de Bana et Kabio (Sofara), cercle de Djenné, toujours dans la région de Mopti. Cette opération combinait des tirs d’artillerie, le déploiement des forces terrestres et aériennes, et a permis de neutraliser un important groupe terroriste tout en récupérant du matériel abandonné par les assaillants en fuite.
Ces opérations montrent que malgré les efforts des FAMa, les groupes terroristes continuent à représenter une menace sérieuse pour la sécurité et la stabilité du Mali. Cependant, l’armée malienne reste déterminée à poursuivre ses actions contre le terrorisme afin de protéger les populations et de gar
LA DÉLICATE ÉQUATION DE LA RENÉGOCIATION DES CONTRATS PÉTROLIERS
La remise en cause annoncée des contrats pétroliers par Diomaye Faye fait grincer des dents les compagnies étrangères. Ces dernières braquent les projecteurs sur les risques d'un possible bras de fer pour l'investissement futur dans le pays
(SenePlus) - Le nouveau président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars dernier, entend bien marquer son mandat dès le départ. Parmi ses premières annonces, il a promis "un audit du secteur minier, gazier et pétrolier" ainsi que la renégociation des contrats d'hydrocarbures jugés "très défavorables" au pays par son mentor Ousmane Sonko, nommé Premier ministre. Une option qualifiée de "risquée" par de nombreux experts cités par Le Monde.
Le Sénégal, classé parmi les 25 pays les moins développés au monde, mise gros sur ses récentes découvertes gazières et pétrolières pour opérer un décollage économique. Selon Petrosen, la société pétrolière publique sénégalaise, les revenus combinés des deux principaux gisements devraient atteindre en moyenne 700 milliards de francs CFA (1,06 milliard d'euros) par an sur 30 ans.
Mais pour le nouveau pouvoir, les contrats signés par l'ex-président Macky Sall avec les compagnies pétrolières sont loin d'être avantageux pour le pays. "Certains intellectuels complexés font croire qu'il est impossible de les renégocier", dénonçait Ousmane Sonko pendant la campagne, cité par l'AFP.
Du côté des compagnies, on prône la "sacralité des contrats". "Les meilleurs résultats sont avec les Etats qui travaillent en partenariat avec l'industrie, respectent la sacralité des contrats et créent une certitude en matière d'investissement", plaide Christine Forster, porte-parole du groupe australien Woodside Energy exploitant le champ pétrolier de Sangomar.
L'ex-président Macky Sall met lui aussi en garde contre une renégociation. "Franchement penser qu'on peut changer les contrats déjà signés avec les compagnies n'est pas possible. Ce serait désastreux pour le Sénégal", assurait-il mi-mars à Bloomberg. Selon l'ancien pouvoir, l'Etat percevrait jusqu'à 60% des revenus de l'exploitation à venir.
Pour Ibrahima Bachir Dramé, ancien responsable de Petrosen, "il n'existe pas de manière explicite des clauses qui prévoient des renégociations dans les contrats pétroliers". Quant au gisement gazier Grand Tortue Ahmeyim, développé avec la Mauritanie, "il faut inéluctablement prendre en compte la partie mauritanienne", rappelle-t-il à l'AFP.
La renégociation semble plus aisée pour des projets en phase de développement comme le gisement gazier de Yakaar-Teranga, sans "gros investissements" déjà engagés selon M. Dramé.
A l'inverse, l'économiste Papa Demba Thiam assure que "la plupart des contrats miniers ou d'hydrocarbures sont renégociés" à travers le monde, citant 40 à 92% des contrats renégociés en 1 à 8 ans en Amérique latine et Caraïbes. "On brandit l'épouvantail des risques...C'est une forme de chantage politique et moral sur les pays sous-développés", dénonce-t-il auprès de l'AFP.
Au Sénégal, la Constitution affirme que "les ressources naturelles appartiennent au peuple". Avec le Covid et la guerre en Ukraine, "toutes les conditions sont réunies pour justifier une renégociation", plaide M. Thiam. Mais une source du FMI rassure : les autorités "veulent s'assurer que les contrats sont conformes aux codes. On ne prend pas ça comme une chasse aux sorcières".
Si renégociation il y a, M. Dramé insiste sur la nécessité de la "bien préparer" pour éviter les lourdes amendes, les compagnies pouvant saisir "les tribunaux internationaux" en cas de litige.
DÉMISSION DU GÉNÉRAL AHARON ALIVA, CHEF DU RENSEIGNEMENT MILITAIRE ISRAËLIEN
La démission aujourd’hui du chef des renseignements militaires (HaMan) rapproche un peu plus du moment vertigineux où Israël devra se pencher sur les raisons de ce fiasco sécuritaire et sur les responsabilités
En Israël, le chef des renseignements militaires annonce sa démission, la première à ce niveau depuis les attaques du 7 octobre dernier. Le général Aharon Aliva reconnaît sa responsabilité dans les défaillances qui ont permis l’attaque massive lancée par le Hamas et qui coûté la vie à 1 200 Israéliens et a mené à une vaste prise d’otages qui se poursuit pour une centaine de personnes toujours retenues dans l’enclave palestinienne de Gaza. L’officier supérieur reconnait un échec.
Très vite après le 7 octobre en Israël, le général Aharon Aliva avait admis sa part de responsabilité, celle de ne pas avoir su identifier les préparatifs de l’attaque du Hamas. « Je porte avec moi ce jour noir (…) je porterai pour toujours cette terrible douleur », écrit-il dans sa lettre de démission.
Plus de six mois après les faits, il n’y a toujours pas de commission d’enquête en Israël, car le pays est en guerre. Mais depuis octobre, des informations et des témoignages accablants ont filtré, montrant à quel point des renseignements préoccupants avaient été négligés par les différents échelons hiérarchiques.
Quid de la responsabilité des dirigeants politiques israéliens ?
La démission aujourd’hui du chef des renseignements militaires (HaMan) rapproche un peu plus du moment vertigineux où Israël devra se pencher sur les raisons de ce fiasco sécuritaire et sur les responsabilités. Le chef d’état-major de l’armée, le chef de la sécurité intérieure (le Shabak) ont déjà fait savoir qu’ils quitteraient, eux aussi, leurs fonctions le moment venu.
Et bien sûr, se pose aussi la question de la responsabilité des dirigeants politiques israéliens. Dans l’opposition déjà, des voix s’élèvent pour demander au Premier ministre Netanyahu de prendre exemple sur le chef des renseignements militaires et de démissionner lui aussi.
AU SÉNAT, LE RAPPEL À LA LUCIDITE D'ELGAS SUR LES RELATIONS AFRIQUE-FRANCE
Le chercheur sénégalais relève les faux-semblants des deux côtés, de l'"inconscient colonial" français aux gouvernants africains "accablant l'Occident" pour masquer leurs propres turpitudes. Son message ? Affronter l'histoire commune dans sa complexité
(SenePlus) - Dans une intervention riche et nuancée lors du deuxième rendez-vous de la diplomatie des territoires au Sénat français, El Hadj Souleymane Gassama, dit Elgas, chercheur associé à l'IRIS, a dressé le 25 mars 2024, un tableau éclairant des tensions et malentendus qui minent les relations entre l'Afrique et la France.
Afin de mieux cerner les racines du "discours anti-français" en Afrique subsaharienne, Elgas a d'abord rappelé l'héritage douloureux du passé colonial. "Toute colonisation crée les conditions d'une animosité, d'une humiliation, d'un rejet" qui ne peuvent être effacés en quelques décennies, a-t-il souligné, citant au passage la fameuse phrase du président Sarkozy en 2007 selon laquelle "l'Afrique n'est pas assez entrée dans l'histoire" comme révélatrice d'un "inconscient colonial très fort".
Au-delà de ces blessures historiques, le rejet de la France puise aussi dans une tradition intellectuelle et militante africaine marquée par une "dynamique de rupture avec l'Occident", à l'image des écrits du panafricaniste Cheikh Anta Diop ou du "Discours sur le colonialisme" d'Aimé Césaire qui qualifiait l'Europe d'"indéfendable moralement et spirituellement".
Cependant, Elgas met en garde contre la tentation de réduire ce phénomène à un simple "sentiment anti-français" irrationnel. Les interventions militaires françaises récentes, de l'échec du Rwanda à l'enlisement au Sahel, ont selon lui largement nourri ce rejet. "Ni les Russes en Afghanistan, ni les Américains en Irak, ni les Français dans un territoire aussi grand ne pouvaient vaincre le terrorisme", assène-t-il.
L'essayiste déplore aussi que les États africains, minés par la corruption et l'incapacité à satisfaire leurs jeunesses, aient trop souvent utilisé "l'accablement systématique de l'Occident" comme une "bouée de sauvetage" leur permettant de s'exonérer de toute responsabilité.
Au-delà du ressentiment post-colonial, Elgas souligne la nécessité de prendre en compte des facteurs conjoncturels comme l'importance croissante des transferts de fonds des diasporas africaines, désormais premier flux financier vers le continent, soulignant ainsi la "contradictions assassine" d'un discours de souveraineté face à une dépendance économique réelle.
Il pointe aussi l'émergence d'"officines de désinformation très sophistiquées" relayant des intérêts géopolitiques étrangers et nourrissant un "discours anti-français" devenu une "rhétorique anti-française" plus élaborée.
Face à ces défis complexes, Elgas plaide pour une approche lucide qui ose "creuser l'abcès" et reconnaître les erreurs des deux côtés, mais aussi les contradictions inhérentes aux sociétés africaines, loin des "paniques diplomatiques" actuelles.
Seul un dialogue de longue haleine, acceptant la complexité au-delà des postures et des termes creux comme "le sentiment anti-français", permettra selon lui de reconstruire une relation apaisée entre l'Afrique et son ancienne puissance coloniale.
"Il faut avoir le courage de creuser l'abcès pour montrer qu'il y a une relation beaucoup plus saine à construire", a conclu Elgas, appelant à s'extraire des "tabous" pour affronter avec honnêteté les malentendus et ressentiments accumulés de part et d'autre.
par Mimi Touré
DES POLITICIENS HONNÊTES, IL EN EXISTE
Aminata Touré à la tête du CESE a t-elle détourné 1 franc des deniers publics ? Macky Sall est le premier responsable de ce carnage financier sans précédent dans l’histoire du Sénégal
J’ai appris de l’extérieur du pays que suite à la publication des rapports de l’IGE, une certaine presse politiquement motivée tenterait de porter atteinte à ma réputation en jouant avec le mot « épinglé» savamment mis entre guillemets, avec une intention manifeste de nuire.
Je rappelle que sur instruction de Macky Sall, pendant 3 ans, j’ai fait l’objet de la première vérification de l’IGE d’une institution nationale publique depuis…1960.
A la publication du rapport de vérification de l’IGE, la seule question qui vaille est la suivante : Aminata Touré à la tête du CESE a t-elle détourné 1 franc des deniers publics ? La réponse est non, mille fois non !
Mes anciens collaborateurs, fonctionnaires de l’Etat du Sénégal, en charge de la gestion financière du CESE sous ma présidence vaquent tranquillement à leurs occupations depuis 2020 car aucun détournement ne leur est reproché non plus.
C’est ce qui m’a donné l’entière liberté de m’opposer véhément au troisième mandat de Macky Sall et à ses dérives dictatoriales qui se sont soldées par la mort d’une cinquantaine de personnes pour qui Justice doit absolument être rendue.
Par ailleurs, j’encourage vivement les nouvelles autorités à aller jusqu’au bout de la reddition des compte en commençant par le scandale des 1000 milliards des fonds Covid pour lesquels Macky Sall a lui-même autorisé la suspension des procédures d’appel d’offre et de contrôle. Par conséquent, Macky Sall est le premier responsable de ce carnage financier sans précédent dans l’histoire du Sénégal, carnage auquel a activement participé son beau-frère Mansour Faye.
Comme j’ai eu à le faire sans m’offusquer ni rechigner, que tous ceux qui ont géré les fonds publics pendant les 12 ans du régime de Macky Sall, ministres, directeurs généraux et présidents d’Institution se mettent à la disposition des organes de contrôle et rendent compte de leur gestion !
Des politiciens honnêtes il en existe, j’ai la prétention de me compter parmi eux et désormais, je saisirai la Justice contre toute tentative de jeter le discrédit sur ma personne.
LE RÉCIT SURRÉALISTE DE THOMAS DIETRICH AU TOGO
Son enquête au Togo a viré au cauchemar. En moins de deux jours, il a été arrêté, détenu, jugé et expulsé manu militari. Le journaliste français raconte son périple pour alerter sur les entraves à la presse sous le régime de Faure Gnassingbé
(SenePlus) - Le journaliste français indépendant Thomas Dietrich garde un souvenir amer de son récent reportage au Togo. Dans un témoignage publié sur son compte Twitter, ce reporter expérimenté fait part d'une expérience des plus troublantes, vécue en l'espace de seulement 29 heures sur le territoire togolais.
D'après ses dires, Thomas Dietrich se serait vu refuser l'accès aux informations et pièces du dossier lors de son arrestation et détention, "digne d'un film" selon ses propres termes. Pire, l'ambassade de France aurait camouflé aux autres journalistes le fait qu'il se trouvait en cellule. Après un "procès expéditif" pour entrée illégale sur le territoire alors qu'il détenait un visa professionnel valide, il aurait finalement été expulsé de force hors du pays.
"Ce que j'ai vécu est mille fois moins grave que les persécutions que subissent au quotidien les journalistes locaux", a déclaré Thomas Dietrich. Selon lui, ses démêlés avec les autorités togolaises seraient directement dus à son travail de journaliste qui déplaisait au président Faure Gnassingbé, au pouvoir de manière quasi-ininterrompue depuis 2005.
Dans son témoignage publié sur Twitter, le reporter français affirme avoir jugé "nécessaire de rétablir la vérité" face aux "mensonges des autorités togolaises". Il dénonce par ailleurs le soutien "bec et ongles" que continuerait d'apporter le président français Emmanuel Macron à la "plus vieille dictature de la Françafrique".
Mon reportage au #Togo a tourné court. En 29 heures, j’ai connu une arrestation digne d’un film, des violences en cellule, l’ambassade de France qui cache ma détention aux autres journalistes, un procès expéditif pour entrée illégale sur le territoire (alors que j’avais un visa… pic.twitter.com/pISwHK0KeN
CRISE LIBYENNE : L'INFLUENCE DES PUISSANCES EXTÉRIEURES DANS LA DÉMISSION DE BATHILY
Abdoulaye Bathily jette l'éponge, exprimant son désarroi face aux agissements des dirigeants libyens. Mais pour Jalel Harchaoui, ce départ révèle surtout la mainmise de pays tiers sur le dossier libyen
(SenePlus) - La démission mardi 16 avril dernier d'Abdoulaye Bathily de la tête de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) marque la fin de mandat de l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye. C'est la huitième démission à ce poste depuis 2011, révélant une instabilité qui interroge, selon Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye au Royal United Service Institute de Londres, interrogé par RFI.
Pour le chercheur, le message de M. Bathily visant des dirigeants libyens plaçant "leurs intérêts personnels au-dessus des besoins du pays" ne fait pas sens car "si les acteurs étaient motivés de manière constructive vers le bien collectif des Libyens, on n'aurait pas besoin d’une mission de l’ONU". Selon lui, la vraie raison de cette démission est "l'installation en tant que députée, vice-envoyée spéciale, parachutée par les États-Unis, d’une diplomate américaine, Stéphanie Koury". Les États-Unis sont ainsi "parvenus à remplacer un personnage par un diplomate américain qui leur convient beaucoup mieux".
Interrogé sur la difficulté des Nations unies à peser sur les dirigeants libyens, M. Harchaoui pointe du doigt le rôle de certains États membres comme l'Égypte qui, de manière "presque unilatérale", a "mis des bâtons dans les roues d’Abdoulaye Bathily depuis qu’il est arrivé en septembre 2022". L'Égypte souhaitait selon lui "instrumentaliser cette notion d’élection pour essayer de renverser le gouvernement actuel d’Abdelhamid Dbeibah à Tripoli", sans élections crédibles.
Pour sortir de l'impasse, le chercheur estime qu'il faut décider "surtout dans le contexte de la crise de Gaza" si on "frustre l’Égypte" ou "considère que la crise libyenne n’est pas très importante". Une réflexion philosophique qui engage la responsabilité des grandes démocraties, conclut ce spécialiste de renom.
AHMED SYLLA ADMET S'ÊTRE TROMPÉ SUR LE RACISME EN FRANCE
L'humoriste avait déclaré dans une interview que "les Français au quotidien ne sont pas racistes" et qu'on n'était "pas confronté au racisme" en sortant dehors
(SenePlus) - Après une interview dans laquelle il avait nuancé les questions liées au racisme en France, l'humoriste Ahmed Sylla a publié un long message sur les réseaux sociaux samedi 20 avril pour reconnaître ses erreurs. "Je tournerai 7 fois ma langue dans ma bouche..." a-t-il écrit sur Twitter, admettant que son "prisme individuel est biaisé".
Dans les colonnes de Purebreak la semaine passée, Sylla avait déclaré que "les Français au quotidien ne sont pas racistes" et qu'on n'était "pas confronté au racisme" en sortant dehors. Des propos qui ont fait réagir, alors qu'une vidéo montrant une femme victime d'islamophobie dans une boulangerie devenait virale sur internet.
"Dans cette interview, mon propos était maladroit. Le karma m'a donné tort à travers cette triste vidéo", a concédé l'acteur, reconnaissant qu'il y a "bel et bien une montée du racisme en France". Citant son ancien statut de marginal, il admet que son "quotidien, je ne le vis plus comme mes semblables".
Mamadou Thiam, président de la Licra Paris, salue ce mea culpa. "C'est courageux de la part d'une personnalité publique de reconnaître ses erreurs. Cela permet d'avancer dans le débat sur ces sujets complexes", a-t-il confié à BFM TV.
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THIABA CAMARA SY BOUSCULE LES CODES
L'experte-comptable et présidente du Women's Investment Club Capital, partage sa vision pour un Sénégal plus inclusif et prospère. En ligne de mire : le soutien aux femmes entrepreneurs et une refonte en profondeur du cadre juridique
Dans l'émission dominicale Objection sur les ondes de Sud FM ce dimanche 21 avril 2024, Thiaba Camara Sy, experte-comptable et présidente du Women's Investment Club Capital (WIC), a partagé sa vision pour un Sénégal plus inclusif et prospère. Invitée par l'animateur Baye Omar Guèye, elle a souligné l'importance cruciale de soutenir l'entrepreneuriat féminin et d'entreprendre des réformes institutionnelles majeures.
Pionnière dans son secteur, Mme Camara Sy a fondé son propre cabinet d'audit avant de prendre la tête de Deloitte Sénégal. En 2016, convaincue que les femmes sont la clé du développement économique, elle a lancé le WIC, un fonds d'investissement visant à lever les obstacles financiers auxquels font face les entrepreneures.
"Nous investissons d'abord dans des personnes porteuses de projets louables, en prenant des risques à leurs côtés, sans exiger de garanties", at-elle expliqué. Une approche qui porte ses fruits, avec un portefeuille d'entreprises féminines florissantes au Sénégal et en Côte d'Ivoire.
Mais pour Mme Camara Sy, le combat ne s'arrête pas là. Elle plaide avec force pour une refonte du cadre institutionnel et juridique du pays, jugé inadapté à l'émancipation économique et sociale des Sénégalaises. "Il faut s'inspirer du modèle rwandais, où l'équité de genre est une priorité institutionnalisée dans toutes les politiques publiques", a-t-elle martelé.
Sa feuille de route ? Une nouvelle Constitution, des réformes du Code de la famille et du Code du travail, visant à promouvoir l'inclusion et à briser le "plafond de verre". Un message fort, porté par une voix influente du secteur privé, qui espère voir le nouveau gouvernement transformer ces idées en actions concrètes.
par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané
URGENCES POUR LE GOUVERNEMENT DE MON PAYS
EXCLUSIF SENEPLUS - L’évocation de « ruptures » fait resurgir les mêmes arguments que ceux déployés à l’époque contre l'indépendance. Il s’agit du réenchantement du pays pour l'avenir. Les Sénégalais attendent depuis 60 ans
Le 2 avril 2024, les téléspectateurs du monde entier (intéressés à l’Afrique) découvraient avec curiosité et sympathie le tout nouveau jeune président de la République du Sénégal. Prisonnier politique dix jours auparavant. Élu avec une marge impressionnante et incontestable de 54% dès le premier tour sur la promesse d’une ère de ruptures et de progrès et à travers une campagne électorale éclair ! Qui plus est le parti Pastef âgé de 10 ans à peine, issu d’une classe moyenne rétive à l’ordre colonial, nous gratifie d’une paire de leaders tout aussi légitimes l’un que l’autre pour le prix d’un. Deux compagnons de longue date. « Vous avez commencé l’écriture d’une belle page de l’histoire politique du continent. Maintenant vous devez aller jusqu’au bout», me félicita un ami.
Ces attentes chez beaucoup de mes connaissances rejoignent les attentes immenses des populations sénégalaises. Si le Pastef ne peut pas faire de promesses inébranlables concernant tous les résultats envisagés, il peut et doit s’engager solennellement à travailler avec détermination, avec passion, avec honnêteté, dans la transparence, la solidarité et l’humilité pour la réalisation de cette ambition et surtout à ne pas trahir une telle promesse.
Néanmoins, il serait dangereux de faire croire aux Sénégalais que Bassirou Diomaye Faye et son gouvernement dirigé par Ousmane Sonko seront en mesure de régler tous nos problèmes. Pour commencer, une société sans problèmes est une société morte et nul ne souhaite la mort du Sénégal (ou de l’Afrique). Il y aura donc toujours des problèmes à résoudre. D’autant plus que l’héritage est lourd et révélera au fur et à mesure des surprises fort désagréables et autres forfaitures.
Au Sénégal, les chantiers sont d’une telle envergure qu’il faudra du temps, des réflexions collectives approfondies, des évaluations, une planification rigoureuse et de la détermination à toute épreuve pour mettre l’ambition de transformation (le projet Pastef) sur les rails. En transcendant obstacles, sabotages, menaces, désinformations, trahisons et résistances passives.
La question est donc de décider de quels problèmes va se saisir le nouveau régime et de s’assurer d’être en capacité de les régler. Le « projet de Pastef » ne saurait les appréhender tous en même temps si ce n’est au niveau des politiques publiques et orientations générales.
Il s’agit comme le dit si bien Frantz Fanon, pour chaque génération d’identifier les défis clés de son époque et de les relever (pas seulement de les identifier). La réponse commence par des initiatives phares qui vont marquer les esprits et installer le pays dans une dynamique de changement ou l’imagination devient source d’inspiration.
Ensuite, on ne peut pas demander à tous les Sénégalais d’être patients. Certains sont plus impatients et avec raison. Cela fait 60 ans qu’ils attendent. Cela fait 60 ans que leurs gouvernants leur font des promesses non tenues. Beaucoup se sont résignés face à l’impéritie des régimes qui se sont succédé. Ils continuent de vivre dans la pauvreté et dans la précarité, dans l’insécurité et la peur. Ils vivent (?) privés d’espoir.
Ce sont des populations qui ne sont pas en capacité de participer à l’effort national de développement du pays et d’en jouir. Comment peut-on améliorer leurs conditions rapidement ?
Dès à présent, il serait judicieux de prendre des initiatives marquantes :
- d’abord de répondre à quelques unes des attentes immédiates des plus démunis, des plus vulnérables et pour la paix en Casamance ;
- ensuite de lancer le grand débat public inclusif sur les réformes dans les secteurs incontournables de la production, de l’éducation et de la justice dans une optique de souveraineté et de mieux-être des populations ;
- sans oublier notre engagement pour l’Afrique qui doit être réaffirmé à travers des initiatives concrètes fortes dès le début du quinquennat.
Voici donc une proposition de 10 mesures phares (identifiées à travers une lecture transversale du projet Pastef) qui pourraient être confiées à des commissions pluridisciplinaires et multisecteurs bénévoles avec un timing resserré. En soutien patriotique aux ministres en charge.
1. Eau, Électricité, Internet pour tous partout à des prix abordables ;
2 Évaluation de la stratégie nationale de lutte contre les violences faites aux femmes et mise en œuvre ;
3 Paix en Casamance et décentralisation pilote (pôle régional de développement) ;
4 Feuille de route pour une monnaie nationale ;
5 Feuille de route pour une modernisation du secteur économique populaire (dit « informel ») ;
6 Feuille de route pour la modernisation des daaras et pour la résorption de tous les abris provisoires ;
7 Commission vérité et justice et réforme de la justice et des prisons ;
8 Évaluation et poursuite de la réforme foncière ;
9 Refondation de la CEDEAO ;
10 Initiative africaine sur les migrations internationales ;
Quelques commentaires qui appuient ce choix :
Imaginez seulement le sourire d’un enfant dans un village éloigné qui pour la première fois de sa vie découvre l’éclairage public et dont les parents ont pu enfin s’offrir un frigidaire. Ça change la vie. Instantanément. Ou cette fillette qui peut grandir sereinement dans la grande banlieue dakaroise sans crainte de subir une mutilation sexuelle ou un mariage forcé. Ou encore cette famille de « réfugiés » qui peut enfin retourner dans son village en Casamance sans courir le risque de sauter sur une mine anti-personnelle ou de rencontrer des hommes en armes qu’ils soient porteurs d’uniformes ou non.
« Changer la vie. Ici et maintenant » était la promesse (non tenue) de la gauche française sous François Mitterrand. Nous ? On peut. Je dirai même qu’on doit. Il faut planifier sous forme de package à partir du territoire et faire travailler les prestataires en synergie. (1) (2) et (3)
Le mode de production, la monnaie et l’éducation nationale sont des héritages de la « colonie Sénégal » qui sont restés pratiquement intacts avec leurs pendants populaires.
L’évocation de « ruptures » fait resurgir les mêmes arguments que ceux déployés à l’époque contre (je dis bien contre !) l’indépendance :
⁃ « Attention à « l’aventure ».
⁃ Nous devons conserver notre « amitié » avec la France.
⁃ La « stabilité » doit être privilégiée sur toute autre considération » !… y compris la liberté ? et la transformation de l’héritage ?
Les porteurs de cet argumentaire sont en besoin pressant d’un décapage intellectuel. Ils nous retardent. Et bien sûr l’immobilisme colonial les arrange alors que ça pénalise la majorité laborieuse. Seule une stratégie de déconnexion résolue nous permettra de réorienter nos énergies nos ressources et notre travail vers la satisfaction des besoins existentiels de nos concitoyens, dans la garantie de leurs libertés publiques. La décolonisation inachevée constitue un obstacle paralysant à la construction d’un Sénégal souverain prospère et juste. Nous avons les solutions. Ces réformes sont nécessaires pour l’émergence, enfin, de citoyens souverains. (4) (5) et (6)
Quant à Macky Sall, il veut nous transmettre un livre d’histoire du Sénégal dont des pages clé auront été expurgées. Il n’en est pas question. Ce sont ces pages où il se révèle, avec ses complices, comme l’incarnation de la mal gouvernance, du pillage du bien public, des violences policières qui se sont traduites par des exécutions extrajudiciaires, des disparitions forcées, des actes de torture, de privation arbitraire de liberté. Et maintenant au moment de quitter la scène, il décrète par le biais d’une loi scélérate, le pardon et la réconciliation en lieu et place des victimes et acteurs sociaux. Il enracine l’impunité dans notre histoire judiciaire. NON ! Seule une Commission vérité et justice nous permettra de faire la pleine lumière sur ces épisodes douloureux (et d’épisodes précédentes ?) mais aussi de comprendre pourquoi nos institutions ont failli, comment cela s’est traduit sur l’ensemble du corps social et quelles conséquences cela risque d’entraîner. Les informations, analyses, conclusions et recommandations d’une telle Commission constitueront un apport indispensable à la réforme annoncée de la justice (et j’espère des prisons..) en écrivant la vraie histoire de cette période. En plus de rendre justice à toutes les victimes et leurs familles et de sanctionner les coupables. La réforme quant à elle doit s’atteler à décoloniser la justice et permettre au peuple de se reconnaître dans ses institutions. Donc une justice souveraine patriotique et intègre. Vérité et Justice ? Ce n’est pas une option politique. C’est une obligation pour tout régime qui s’inscrit dans la logique de l’État de droit et s’unit dans l’empathie avec son peuple. (7)
Par ailleurs, Macky Sall avait commissioné un rapport sur la réforme foncière mais (comme à son habitude) son manque de courage politique, son inconsistance l’ont amené à étouffer ledit rapport. Alors que nous l’avions élu pour anticiper et régler les contradictions de notre société, il s’est plutôt complu dans la chasse aux rétrocommissions (par le biais de contrats d’infrastructures surfacturés) de complots politiques tous aussi minables les uns que les autres et de choix économiques issus d’une incompétence désolante.
Dans 25 ans, nous serons 35 millions. Cette seule donnée devrait inciter et mobiliser tout gouvernement responsable à la réflexion, au dialogue informé, à l’établissement d’un calendrier de mise en œuvre d’une réforme foncière visant la souveraineté, la prospérité et la justice. (8)
Finalement, Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko et le Pastef ont rendez-vous avec l’Afrique. Les patriotes, les progressistes, les panafricanistes d’Afrique et de ses diasporas sont en attente de l’émergence d’un nouveau leadership africain émanant d’une génération montante et engagée.
Deux initiatives que pourraient prendre notre nouveau gouvernement :
- Pour une Refondation de la CEDEAO
La décision des États de l’AES de se retirer de la CEDEAO est une des conséquences de la crise multiple qui mine l’organisation communautaire depuis plus d’une décennie. Cette décision de retrait qui consacre l’échec de la CEDEAO a déclenché une réaction de panique au sein de l’organisation qui souhaite une “négociation”. Au Sénégal de prendre l’initiative pour la levée immédiate et sans conditions des sanctions et embargos illégaux et illégitimes et pour l’élaboration d’un plan d’arrêt des ingérences étrangères dans le fonctionnement et dans les mécanismes de décisions de l’organisation. A moyen terme, une refondation de la CEDEAO s’impose après 50 ans d’existence. Celle-ci devrait se faire sur la base de consultations inclusives dans tous les pays de la région : chercheurs et instituts de recherche, sociétés civiles et organisations populaires, partis politiques et états membres visant à rendre effectif l’engagement à transformer l’organisation en CEDEAO des peuples et à la rendre capable de répondre aux défis du 21e siècle. L’heure est venue pour les Ouest-africains de s’engager pour la transformation de notre organisation commune.
L’acteur le mieux à même et le plus légitime pour porter cette initiative sera le Sénégal.
- Pour une relecture africaine des accords avec l’Europe sur la circulation des capitaux des biens et des personnes.
Les circulations sont discutées et négociées séparément alors qu’elles sont inextricablement liées dans la construction de la globalisation néolibérale. Comment peut-on donner son blanc-seing à la liberté de circulation des capitaux et marchandises sans libérer celle de la force de travail.J usqu’à quand maintiendra-t-on cette dynamique de développement inégal. L’Afrique doit se saisir de cette problématique et presser l’Europe de s’y atteler. Il s’agit de préserver les milliers de vie englouties dans les océans et déserts du monde.
Au Sénégal nouveau de porter le débat dans les instances africaines. (9) et (10)
Au bout du compte, il s’agit du « réenchantement » du pays pour aller à l’assaut du futur. Nous avons en Afrique aujourd’hui la jeunesse qu’il faut. La communauté intellectuelle doit continuer à se mobiliser en force de propositions afin d’éviter que le nouveau gouvernement ne soit prisonnier d’une bureaucratie qui monopolise l’information l’analyse et le conseil. Les ministres doivent se convertir et devenir des militants, non pas des militants de Pastef, mais des militants de la cause d’un Sénégal souverain prospère et juste dans une Afrique de progrès. L’avenir nous appartient.