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23 novembre 2024
International
MON PROPOS
L'empressement collectif face aux provocations et à l'arrogance éprouvante de potentiels mis en cause de délits financiers ou fonciers ne devraient pas pousser à une justice expéditive qui ne serait qu'une répétition des erreurs d'un passé récent
Le Sénégal a connu entre 2021 et 2024, des moments très douloureux qui remémorent des traumatismes de son histoire, de l'esclavagisme du début du 15e siècle par les Français, Portugais et Britanniques (couvrant environ deux (2) siècles de souffrances et de peur), en passant au colonialisme portugais et principalement français du 17E siècle jusqu'en 1890 (environ deux autres siècles de pillages des ressources du pays et de tortures physiques et morales), pour ensuite vivre une lutte multiforme pour l’indépendance qui s’est très vite révélée illusoire, parce que sous le joug de visages travestis de compradores.
Avec des formes de luttes démocratiques multiples et variées, menées par les patriotes Sénégalais sous l’impulsion de divers courants idéologiques dans le contexte des mouvements de lutte contre l'impérialisme et le néocolonialisme inspirés par des penseurs et hommes politiques, le Sénégal avait réussi la prouesse de construire un État, une Nation par la prise en compte de la diversité de son peuplement et l'harmonie trouvée entre toutes les cultures et croyances, une démocratie, un Etat de droit qui garantissait jusqu’en 2012 le pluralisme politique ainsi que le respect de la constitution et des lois.
Ainsi, en marge de coups d’État instrumentalisés par l'extérieur et ayant promu la soldatesque au pouvoir comme des roues de secours pour perpétuer la domination coloniale, ou bien menés par des officiers qui revendiquent par la force armée une légitimité populaire, le Sénégal a connu des transitions démocratiques plus ou moins paisibles avant 2024.
Malheureusement, la machine d’État a commencé à se manifester avec violence et arrogance, lorsqu'elle a considéré qu'un jeune fonctionnaire avait commis un péché en critiquant la mauvaise gouvernance et le mauvais fonctionnement des institutions, dénonçant la rupture de l'égalité des citoyens face aux charges publiques et par conséquent un favoritisme d’Etat qui violait la constitution.
L'actuel premier ministre Ousmane Sonko avait simplement fait comprendre que derrière l'apparence d'un gouvernement responsable qui s'affairait pour l'émergence économique, il s'était mis en place sous le régime politique déchu, tout un système organisé de prédation des deniers publics, de spoliation foncière, de fraude fiscale, de corruption qui impose un changement radical.
La force pantagruélique de la machine d’Etat dont les rouages rivalisaient d'ardeur pour le prolongement du système, le courage, la détermination, la résilience, l'endurance dont a fait preuve le jeune fonctionnaire, ont fini par sublimer un être qui finalement sera adoubé par un peuple dorénavant prêt au sacrifice ultime pour prendre en main son propre et entier devenir.
Ainsi, les actes attentatoires à l'exercice des droits civiques, à la liberté consécutifs entre autres de séquestration et d'arrestations arbitraires, les violences policières, les qualifications abusive du parquet, les emprisonnements massifs et systématiques par certains procureurs et juges, les mauvais traitements et tortures, les meurtres pour ne citer que des exemples de surenchère de la répression d'Etat, ne faisaient que renforcer la détermination du peuple à en finir.
Et le 24 mars 2024, le peuple sénégalais concrétisa cette aspiration légitime à la liberté et à la souveraineté. C’est l’expression d’une rupture et d’un nouvel espoir. Pour cela, tous les Sénégalais sont astreints à une seconde obligation majeure qui est celle d'assurer sa protection et la garantie de sa sécurité contre toute intrusion ou attaque illégitime exécutée ou commanditée de l'intérieur comme de l'extérieur. Sous chapitre, tous les potentiels chevaux de Troie doivent être débusqués au plus vite et neutralisés, dans le respect des règles de procédures et du droit à un procès équitable.
L'espoir enfanté dans la solidarité, les privations, les violences subies, est confié à chaque Sénégalais qui ne le laissera se faire noyer. Il est né, il est devenu ce patrimoine commun qui n'a qu'une seule obligation, celle de la réussite du Projet. Le passage obligé est l'établissement de l'état des lieux, la lutte contre les rétrocommissions, trafiquants d'influence et toute chose constituant un terreau fertile pour la corruption ; la reddition des comptes, la refonte intégrale de toutes les institutions, le bon choix des hommes dans le respect du droit et l'égalité de chaque citoyen à compétir pour l'exercice d'une charge publique ou d'une fonction élective,
L'empressement collectif face aux provocations et à l'arrogance éprouvante de potentiels mis en cause de délits financiers ou fonciers ne devraient pas pousser à une justice expéditive qui ne serait qu'une répétition des erreurs d'un passé récent. Les audits et les enquêtes doivent être profonds et exécutés avec expertise, prendre le temps nécessaire pour apporter les résultats attendus. Ils doivent nous permettre de rendre nos institutions crédibles et intangibles.
Nulle immunité, nul privilège, nul ordre hiérarchique ne devrait faire obstacle au châtiment. L’amnistie ne couvre ni les actes de tortures encore moins les crimes allégués que ne peuvent justifier le seul maintien de l'ordre. Les enquêtes doivent être menées à terme, toutes les responsabilités situées sur la chaine de commandement, pour que chaque mis en cause soit jugé selon les règles de procédures adéquates. Toute personne convaincue de crime de sang ou de Haute trahison soit traduite devant la juridiction (d’enquête et de jugement) compétente et habitée à cet effet. Chaque centime détourné ou escroqué doit être restitué spontanément ou recouvré. Les condamnations prononcées devront être assorties de la peine complémentaire de la dégradation civique qui sera pédagogique et dissuasive pour la postérité.
La justice est la moelle épinière de toute société dont l’affaissement entraine la perte de tous les droits, empêche tout progrès socio-économique facteur épanouisse.
La prochaine Assemblée nationale pour laquelle les Sénégalais sont appelés à voter le 17 novembre pour confirmer leurs encrages sur la rupture et leurs déterminations au triomphe du projet, doit garantir aux autorités une majorité qualifiée très confortable sans laquelle Diomaye et Ousmane ne pourront pas impulser les lois qui remettront en cause les accords et traités qui ont plongé le Sénégal dans l’abîme. La poursuite de la réédition des comptes ainsi que l’aspiration à la justice pour tous les morts, tous ce qui ont subis des injustices et brimades, risquent d’être entravées par une assemblée sans la majorité qualifiée favorable à la rupture et au changement radical.
Pour finir, quelques suggestions qui paraissent être appropriées et peuvent être mises en œuvre sans attendre les réformes, pour améliorer la justice pénale et le sort des détenus :
1.Pour les peines définitivement prononcées :
a) Accorder la grâce pour toutes les personnes condamnées à des peines définitives inférieures ou égales à deux années de prison ;
b) La commutation de peine pour tous ceux qui ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité ;
c) Permettre la capitalisation pour chaque condamné définitif de la durée légale totale, pour la réduction de la peine ;
d) Accorder la libération conditionnelle de tous ceux qui ont déjà purgés la moitié de leur peine, la réduction légale de la peine capitalisée dont ils bénéficieraient devant être prise en compte ;
e) Accélérer de la construction de nouvelles prisons modernes sur de très grandes surfaces pour permettre la formation et / ou le perfectionnement à des métiers, en vue d'une réinsertion des détenus libérés,
2. Pour les lieux de privations de liberté :
a) L’aménagement de surfaces agricoles, de vergers, d'ateliers, de centres d’élevages pour la constitution de pécules pour les détenus, mais aussi pour l'apport et la participation du milieu carcérale au développement de l’économie nationale ;
b) La désinfection, régulière de toutes les prisons et des lieux de garde à vue pour permettre une prise en charge qui respect la dignité humaine ;
c) Le respect du ratio de prisonniers par cellules comme par exemple deux lits superposés au maximum avec un détenu par lit, un coin de toilette et de douche, une aération suffisante et plus généralement, toutes les conditions respectant « l’ensemble des réglés minima des Nations unies pour le traitement des détenues (règles Nelson Mandela) » adopté par l'assemblée générale de L’ONU le 17 décembre 2015 ;
d) La mise en pratique de la déclaration de Kampala des 19-21 septembre 1996 sur les conditions de détention en Afrique en ayant à l'esprit les recommandations des peines de substitution de l’emprisonnement, par la mise en œuvre effectives de toutes les dispositions du titre 4 du code de procédure pénal et notamment de la loi 2000-29 du 29 décembre 2000 ;
3. l’encouragement d'une politique pénale du parquet par :
a) l'utilisation maximale de la citation directe ou convocation à l'audience, pour tout ce qui est enquête préliminaire et n'épouse pas les contours du flagrant délit tel que défini par l'article 45 du code de procédure pénale ;
b) Favoriser un décret d'application de l'article 45 du code de procédure pénal pour le crime flagrant ;
c) Mettre fin aux abus de qualification et qualifications abusives pour ne poursuivre les personnes mises en cause que pour les crimes ou délits présumés avoir été commis par ces derniers ;
d) Pour la morale publique, poursuivre systématiquement lorsque la loi le permet, les dérives et provocations de personnes agissant sous le couvert d’entités ou de personnes politiques ou de la société civile ou encore d’organisations de droits de l’homme, portent le discrédit et atteinte aux institutions, incitent à la provocation de crimes ou de délits et de trouble à l’ordre public, ou portent atteinte à la vie privée et à l’intimité des personnes, le droit international des droits de l’homme toujours invoqué comme bouclier de protection étant soumis au respect des droits ou à la réputation d’autrui, à la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre public, de la santé ou de la moralité publique ;
4- l’impulsion d'une politique pénale des juridictions d'instructions et de jugements en attendant la réforme judiciaire par :
a) la limitation des mandats de dépôt à deux (2) mois renouvelables une seule fois pour les délits et pour les crimes, à six (6) mois renouvelable deux (2) fois seulement pour des durées de trois (3) mois chacune.
b) La limitation des mandats de dépôt à un (1) an renouvelable deux (2) fois pour les crimes contre l'humanité commis sur le territoire national et les crimes transnationaux ;
5- Sur les poursuites :
a) La loi d'amnistie votée le 6 mars 2024 ne couvre pas les crimes de sang, les actes de tortures, les souffrances et atteintes graves à la santé physique ou mentale de personnes, la disparition de personnes entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024.
b) Toutes les prétendues victimes devraient d'ores et déjà bénéficier d'une assistance judiciaire et d'une protection spéciale gratuite ;
c)Tous les prétendus témoins devraient d'ores et déjà bénéficier d'un programme de protection pris en charge par l’état ;
d)Tous les éléments de preuves doivent être renforcés, vérifiés et authentifiés ;
e) Il est souhaitable de procéder à la saisie conservatoire des biens appartenant sans aucun doute à des personnes mises en cause dans le cadre d'une enquêtes et visées par des procédures judiciaires, pour espérer une indemnisation des présumées victimes , ou pour avoir les moyens en fin de procédure, de mettre en œuvre un programme de réinsertion financé avec les avoirs recouvrés sur les personnes dont la responsabilité pénale aura été définitivement établie, à la suite d'un procès équitable au cours duquel tous les droits auraient été respectés,
6- Sur les gardes à vue :
a) En relation avec le barreau, promouvoir la mise en place d'équipes d'avocats commis d'office pour assister les personnes mises en cause dès leurs interpellations ;
b) Filmer et enregistrer, toutes les auditions et confrontations des personnes gardées à vue ainsi que tous les actes de police judiciaire dès l'entame des actes tendant à une interpellation ;
c) Instaurer une permanence tournante et journalière du parquet dans tous les commissariats de polices, les brigades de gendarmeries, postes de polices et set tous lieux utiliser pour une garde à vue, pour le contrôle et la vérification des lieux et des conditions de privation de liberté de personnes interpellées.
7- Sur la protection de la présomption d’innocence et l'efficacité de la poursuite des enquêtes :
a) Poursuivre systématiquement et sanctionner la violation du secret de l'enquête de police ou de l’enquête judiciaire publication, des documents administratifs internes non destinés au public ou non encore officiellement rendus public, en attendant la réforme judiciaire et une réécriture de l'article 363 du code pénal qui doit être rendu plus compréhensive ;
b) Favoriser une politique du parquet pour que soit poursuivi toute violation du secret de l'enquête de police ou judiciaire qui porte atteinte à la présomption d'innocence et prématurément à l'honorabilité et la dignité humaine, est de nature à détruire moralement et économiquement la personne, et à être facteur de dislocation de familles et de pertes d'emploi.
8- Sur la récidive correctionnelle et criminelle :
Mettre à jour, moderniser, informatiser et interconnecter les casiers judiciaires tenus dans tous les tribunaux des règles avec, le ministère de la justice, le ministère de l'intérieur et le ministère des forces armées, pour assurer une application sans faille par les tribunaux les règles relatives à la récidive correctionnelle et à la récidive criminelle. La mise en œuvre nécessite des moyens financiers et il existe des personnes physiques et morales prêtes à subventionner les ministères pour la réussite de ce type de programme.
Pour finir, la justice au Sénégal doit être une justice de développement et l’un des moyens d’y parvenir pourrait être une réflexion sur des réformes portant « sur la transaction sur l'action publique et la peine », la possibilité d’ « une transaction sur la réparation »,le renforcement de maison de justice pénal pour les infractions mineurs ou de faibles intérêts financiers.
par Ousseynou Nar Gueye
INVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS : OUSMANE SONKO A TORT SUR TOUTE LA LIGNE
Le Sénégal a bel et bien besoin des financements internationaux pour se développe. Ce ne sont pas de la charité de la part de l'Occident. N'en ayons pas honte : c'est win-win
Ousmane Sonko, Premier des ministres du GOS (Gouvernement Ousmane Sonko = Gouvernement Ouvriers Spécialisés) a tort sur toute la ligne : le Sénégal a bel et bien besoin des financements internationaux pour se développer. Il ne faut pas que Sonko cherche des échappatoires pour faire diversion après avoir dégradé la signature financière de l'État du Sénégal.
Les investissements directs étrangers ne sont pas de la charité de la part de l'Occident et des pays émergents et des BRICS : eux aussi ont intérêt à ce que tous les pays du Sud global se développent économiquement : pour la stabilité socio-politique mondiale, pour la paix universelle, pour l'annihilation de la crise migratoire créée par les pays du Sud, pour leur créer de nouveaux marchés, pour ne pas faire peser le Sud sur leurs systèmes de sécurité sociale et leur modèle social par la pression migratoire venue du Sud.
Et nous, Sud et Sénégal y gagnons : investissements financiers bienvenus + indispensables transferts de technologie qui viennent avec cet argent, + et enfin accès aux marchés du Nord avec des produits transformés à valeur ajoutée décuplée.
N'en ayons pas honte : c'est win-win.
Ousmane Sonko, vous avez le tort d'avoir souvent tort, avec votre GOS adepte de polémiques stériles et de "#clivantéisme".
Ousseynou Nar Gueye est premier suppléant- liste nationale, coalition Pôle Alternatif Kiraay ak Naatangué 3ème Voie, Directeur Général d'Axes et Cibles Com, de Global Com International, de Tract.sn et de Tract Hebdo
L'ARCHÉOLOGIE SÉNÉGALAISE À LA RECONQUÊTE DE SON HISTOIRE
À Gorée, symbole du commerce triangulaire, des chercheurs locaux déconstruisent les récits dominants. Ils explorent les terres et les mers, à la recherche de preuves tangibles d'une histoire tue
(SenePlus) - Une équipe de chercheurs sénégalais s'attelle à réécrire l'histoire de la traite négrière, défiant les récits hérités de la colonisation. Leur terrain d'exploration : l'île de Gorée, symbole du commerce triangulaire des esclaves. Cette démarche s'inscrit dans une approche décoloniale, visant à rompre avec les pratiques et les grilles d'analyse héritées de l'époque coloniale.
Au cœur de ce mouvement, le professeur Ibrahima Thiaw, l'un des premiers archéologues sénégalais à s'être intéressé à la traite transatlantique des Noirs. Il dirige l'unité de recherche en ingénierie culturelle et en anthropologie (Urica) à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. "Certaines équipes continuant d'agir comme si nous étions toujours à l'époque coloniale", déplore-t-il, selon Le Monde.
L'Urica abrite des collections archéologiques uniques, mais aussi les défis de leur conservation. "Des collègues européens ont déterré des objets pour les étudier. Cela leur a permis de publier de prestigieux articles scientifiques. Et après, ils nous ont laissé des malles d'objets difficiles à conserver", explique le professeur Thiaw.
La démarche de ces chercheurs va au-delà de la simple étude des objets. Lamine Badji, docteur en archéologie, travaille sur des crânes de griots récupérés dans des baobabs. "L'objectif est de 'décoloniser' cette collection en reprenant son dans étude un prisme sénégalais, c'est-à-dire en veillant à respecter nos croyances et nos traditions", précise-t-il.
Le respect des êtres humains et les relations avec les communautés sont au cœur de cette approche. "Le corps n'est pas un objet mais une âme, et son histoire est liée à des vivants", souligne le professeur Thiaw. Il ajoute : "La dimension réparatrice de l'archéologie, qui permet de retisser le fil d'histoires familiales rompues par la séparation et l'exil, est trop négligée."
Les recherches menées sur l'île de Gorée ont déjà permis de remettre en question certains récits établis. "Nous avons principalement trouvé des objets européens de la vie quotidienne comme des encriers, des bouteilles d'alcool, ou des poids pour peser des objets précieux, qui datent du XVIIIe siècle", note M. Thiaw, contrastant avec les textes qui documentent une présence européenne dès le XVe siècle.
L'équipe du professeur Thiaw ne se limite pas aux fouilles terrestres. Depuis dix ans, ils explorent également les fonds marins au large de Gorée. Madicke Gueye, docteur en archéologie sous-marine, explique : "Le travail d'inventaire entrepris depuis dix ans nous a permis d'identifier 24 sites archéologiques sous-marins au large de Gorée. Il nous faut désormais pouvoir les dater".
Cependant, la conservation des objets remontés des profondeurs reste un défi majeur. "Nous avons perdu une bonne partie de cette collection, notamment tous les objets en bois", regrette Madicke Gueye. Les chercheurs militent pour l'ouverture d'un laboratoire de conservation adapté.
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LE FANTÔME DE SÉKOU TOURÉ HANTE LA GUINÉE
Quarante ans après sa mort, le premier président guinéen divise toujours son pays. Héros de l'indépendance pour certains, dictateur sanguinaire pour d'autres, son héritage fait l'objet d'une âpre bataille mémorielle
Quarante ans après sa mort, Ahmed Sékou Touré divise toujours la Guinée. Le premier président du pays, artisan de l'indépendance en 1958, connaît une résurrection controversée dans l'imaginaire collectif.
D'un côté, une jeunesse en quête de héros panafricains s'empare de son image. De l'autre, les familles des victimes de son régime luttent pour que ses crimes ne sombrent pas dans l'oubli. Entre les deux, le pouvoir actuel orchestre une réhabilitation officielle du "père de la nation".
À Conakry, la bataille fait rage. Tandis que l'aéroport arbore désormais le nom de Sékou Touré, les charniers de son époque disparaissent peu à peu du paysage urbain. Le camp Boiro, symbole de la répression, reste fermé au public.
Cette guerre des mémoires dépasse les frontières guinéennes. Elle résonne dans toute l'Afrique de l'Ouest, où les régimes militaires se multiplient et où le sentiment anti-occidental grandit.
Ainsi, 40 ans après sa disparition, Sékou Touré continue de façonner l'avenir de son pays, pour le meilleur et pour le pire.
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LES GBAGBOS, UN DIVORCE QUI ÉBRANLE LA CÔTE D'IVOIRE
Laurent et Simone Gbagbo, autrefois unis dans la lutte, se déchirent aujourd'hui sous les yeux de toute une nation. À un an de la présidentielle, leur séparation tumultueuse pourrait bien redessiner le paysage politique ivoirien
À l'approche de la présidentielle ivoirienne de 2025, un drame familial aux allures de feuilleton politique tient le pays en haleine. Laurent et Simone Gbagbo, figures emblématiques de la scène politique ivoirienne, voient leur divorce se muer en bataille rangée sur la place publique.
Tandis que Nandia Bamba, nouvelle épouse de Laurent, s'apprête à lancer une offensive juridique pour déposséder Simone du nom Gbagbo, les ambitions politiques des ex-conjoints s'entrechoquent. Cette guerre des roses, loin d'être anodine, révèle les fissures d'une opposition en quête de renouveau.
Dans les rues d'Abidjan, on murmure que ce divorce à l'ivoirienne pourrait bien sonner le verre d'une ère politique. À 79 et 75 ans respectivement, Laurent et Simone Gbagbo font figure de dinosaures dans un pays où la jeunesse bouillonne. Leur lutte intestine, aussi passionnante soit-elle pour les amateurs de drames politiques, pourrait bien être le dernier acte d'une pièce dont le rideau tarde à tomber.
Alors que leurs partis respectifs peinent à s'imposer face aux mastodontes du paysage politique ivoirien, une question demeure : cette saga familiale sera-t-elle l'épilogue ou le prélude d'un nouveau chapitre de l'histoire politique de la Côte d'Ivoire ?
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EN AFRIQUE, LE DESTIN PEU ENVIABLE DES EX-PRÉSIDENTS
Ils ont régné sur des pays, maintenant ils errent ou croupissent. L'après-pouvoir en Afrique n'a rien d'un long fleuve tranquille. De la prison à l'exil, en passant par la résidence surveillée, les chemins sont multiples
Dans le théâtre politique africain, le rideau ne tombe jamais vraiment pour les anciens chefs d'État. Une enquête révèle le destin tumultueux de ces hommes qui ont tenu les rênes du pouvoir.
De la cellule au salon doré, en passant par l'exil forcé, le parcours post-présidentiel emprunte des chemins sinueux. Charles Taylor, ancien dirigeant libérien, compte les jours dans une prison anglaise, tandis qu'Omar el-Béchir du Soudan reste sous haute surveillance à Khartoum.
Pour d'autres, comme Mohamed Bazoum du Niger ou Ali Bongo du Gabon, le palais présidentiel s'est mué en cage dorée. Résidence surveillée : une retraite politique sous contrainte.
L'exil, ultime échappatoire pour certains, devient une seconde nature. De Yahya Jammeh en Guinée équatoriale à Alpha Condé en Turquie, la géographie de la disgrâce s'étend sur plusieurs continents.
Cette valse des destins présidentiels illustre la précarité du pouvoir en Afrique. Entre coups d'État, poursuites judiciaires et transitions houlières, le fauteuil présidentiel ressemble de plus en plus à un siège éjectable.
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BIYA MALADE, LA FRANCE PANIQUE
L'absence prolongée du président camerounais alimente toutes les spéculations. Pendant ce temps, Paris s'agite en coulisses. L’ère post-Biya se prépare dans l’ombre, entre ambitions locales et intérêts internationaux
Paul Biya, le patriarche nonagénaire à la tête du Cameroun depuis 1982, semble vaciller. Son absence prolongée de la scène publique alimente les rumeurs les plus folles, tandis que le pouvoir tente de museler les médias.
À Paris, c'est la panique. Le Quai d'Orsay voit en Biya le dernier rempart de la Françafrique dans la région. La crainte d'une succession chaotique hante les couloirs de l'Élysée, où l'on redoute de voir le Cameroun glisser dans l'orbite russe.
En coulisses, une course contre la montre s'engage. La France déploie ses réseaux, multipliant les rencontres avec les successeurs potentiels. Franck Biya, fils du président, semble tenir la corde, mais d'autres prétendants s'activent dans l'ombre.
Pendant ce temps, le peuple camerounais retient son souffle. Après quatre décennies de règne sans partage, l'heure du changement approche. Mais quelle forme prendra-t-il ? Entre les ambitions des clans rivaux et les manœuvres des puissances étrangères, l’avenir du Cameroun reste incertain.
L'AFRIQUE, NOUVEAU TERRAIN DE JEU DE L'INFLUENCE RUSSE
Des "sociologues" aux faux airs d'espions aux campagnes de désinformation massives, Moscou déploie un arsenal impressionnant pour séduire le continent. Il se présente comme le défenseur des peuples africains face au néocolonialisme
(SenePlus) - Dans un grand format publié du 19 au 25 septembre 2024, l'Obs lève le voile sur la stratégie d'influence russe en Afrique. Une enquête approfondie qui révèle l'ampleur et la sophistication des méthodes employées par Moscou pour étendre son emprise sur le continent.
Au cœur de cette offensive silencieuse, des personnages comme Maksim Shugaley incarnent la complexité de l'approche russe. Présenté comme un simple « sociologue », cet agent d'influence parcourt l'Afrique, réalisant des « sondages » aux conclusions invariablement favorables à la Russie. "Ses 'sondages' à la méthodologie douteuse ont systématiquement retenu que les populations des pays 'étudiés' soutiennent les partenariats avec la Russie et sont hostiles à la présence des Occidentaux, à commencer par la France", rapporte l'Obs.
Mais Shugaley n'est que la partie émergée de l'iceberg. Depuis 2018, la Russie a multiplié ses interventions sur le continent. De la République centrafricaine au Niger, en passant par la Libye et le Mali, chaque crise est une opportunité pour Moscou d'avancer ses pions. Les gains sont considérables : "neutralité de nombreux pays africains sur la question ukrainienne, nouveaux débouchés économiques (armement, hydrocarbures, agriculture), remplacement de l'armée française évacuée du Sahel par les miliciens de Wagner", énumère le magazine.
L’arsenal déployé par la Russie est impressionnant. L'African Initiative, une agence de presse créée en septembre 2023, joue un rôle central dans cette stratégie. Selon l'Obs, cette structure "publie des contenus en russe, anglais, français et arabe, gère des chaînes Telegram, organise des voyages de presse en Russie, mais aussi dans les territoires ukrainiens occupés, avec des journalistes africains". En parallèle, les Maisons russes, inspirées des Alliances françaises, se multiplient sur le continent.
Sur les réseaux sociaux, les fermes à trolls russes excellent dans la diffusion de fake news et de théories du complot anti-occidentales. L'Obs cite notamment "la diffusion de théories du complot suggérant que les sociétés pharmaceutiques américaines mènent des expériences biologiques en Afrique sous prétexte de vaccination".
Le narratif russe est immuable : Moscou se présente comme le défenseur des peuples africains face au néocolonialisme. Ce discours trouve un écho favorable auprès d'une jeunesse en quête de nouveaux modèles. "La critique anti-occidentale rencontre une tendance politique de fond en Afrique souvent qualifiée de néo-souverainiste", explique au magazine Maxime Audinet, chercheur à l'Institut de Recherche stratégique de l'Ecole militaire (Irsem).
L'influence russe ne se limite pas au domaine informationnel. Après la mort d'Evgueni Prigojine, le Kremlin a repris en main ses partenariats militaires. L'Africa Corps, nouvelle entité contrôlée par le ministère de la Défense russe, a absorbé une partie de Wagner. "Présente dans cinq pays, la formation est placée sous le contrôle direct du vice-ministre de la Défense et du service de renseignement militaire russe, le GRU", détaille l 'Obs.
Les conséquences de cette stratégie sont potentiellement déstabilisatrices. Le magazine cite une note du Centre d'études stratégiques de l'Afrique selon laquelle la Russie aurait contribué à "saper la démocratie dans au moins dix-neuf pays". Si rien ne prouve un soutien direct aux récents coups d’État au Sahel, les experts présentés par l’Obs notent une intensification des narratifs pro-russes avant chaque putsch.
Face à cette offensive, l’Occident tente de réagir. La France, notamment, a créé un nouveau Commandement pour l'Afrique intégrant la lutte contre la désinformation. Mais le retard est considérable. "Moscou à pris beaucoup d'avance", constate l'Obs.
Plus inquiétant encore, l'Afrique ne serait qu'un laboratoire. Le « savoir-faire » acquis sur le continent serait en train d'être exporté vers d'autres régions, comme l'Asie centrale. L'Obs rapporte notamment les récents rapprochements entre Moscou et les talibans afghans, illustrant l'expansion de cette stratégie d'influence au-delà des frontières africaines.
En conclusion, ce grand format de l'Obs dresse un tableau alarmant de l'influence russe en Afrique. Dans ce nouveau « Grand Jeu » géopolitique, Moscou semble avoir pris une longueur d'avance, redessinant les équilibres de pouvoir sur le continent et au-delà. Une réalité qui pose de sérieux défis à l’Occident et qui pourrait bien redéfinir les contours de la géopolitique mondiale dans les années à venir.
CONFLUENCE MUSICALE À SAINT-LOUIS
Du 31 octobre au 2 novembre, le Festival "Au tour des cordes" revient pour sa 4ème édition, promettant un voyage musical sans frontières. Sous la direction d'Ablaye Cissoko, cet événement célèbre la richesse des instruments à cordes du monde entier
La 4ème édition du Festival "Au tour des cordes", orchestrée par Ablaye Cissoko, se tiendra du 31 octobre au 2 novembre 2024. Le communiqué suivant annonce cet événement exceptionnel qui célèbre non seulement la richesse des instruments à cordes, mais aussi l'histoire et le patrimoine de la ville de Saint-Louis.
"Ablaye Cissoko et l’équipe du Festival Au tour des cordes ont le plaisir de vous annoncer la 4ème édition du Festival “Au tour des cordes” qui se tiendra à Saint-Louis du 31 octobre au 2 novembre 2024.
Le festival met à l'honneur les instruments à cordes, ces instruments porteurs d’histoires séculaires des peuples du monde. Kora, setâr, ngoni, kanun, oud, guitare, depuis des siècles, racontent nos histoires, portent nos cultures et la voix de nos ancêtres. Autour de ces nobles instruments, de merveilleux musiciens, des passeurs de mémoires, des voix – de grandes voix -. Le fondateur du festival, le grand maître de Kora Ablaye Cissoko, a souhaité célébrer ce patrimoine traditionnel tout en créant un dialogue entre les peuples et les artistes issus de tous les horizons.
Le festival est donc également une histoire de rencontres humaines. “Au tour des cordes” nous a offert jusqu’ici 3 magnifiques éditions, de grands concerts et d'autres plus intimistes, des moments de communions et de partages exceptionnels, des instants suspendus où la beauté éclot dans tout ce qu’elle a de plus généreux. Fatoumata Diawara, Kiya Tabassian, Majid Bekkas, Rajerry Band, Awa Ly, Bassekou Kouyaté, Constantinople, Adar Halevy, Maria Siga, Ghalia Benali et tant d’autres encore, ont apporté leur part de magie aux 3 éditions, en communion avec un merveilleux public, très à l’écoute.
Le festival se déroule chaque année dans la ville historique de Saint-Louis. Au-delà de l’aspect musical, l’aspect historique et culturel ont une grande importance pour le fondateur résidant dans la ville depuis une trentaine d'années. Il rend aussi hommage à Ndar, et les sites historiques qui font la particularité de la ville.
L'événement se déploie dans ces différents sites, pour permettre de découvrir leur histoire. Il se déploiera aussi dans les écoles, à la rencontre des élèves, parce que la culture c’est aussi semer des graines, éduquer nos enfants sur notre patrimoine culturel. Il se déploiera dans les résidences artistiques créées pour permettre aux musiciens d’élaborer ensemble des projets qui seront présentés dans le cadre des concerts. Il se déploiera surtout dans les cœurs, comme il l’a fait pendant les 3 précédentes éditions. Vous serez envahie de belles émotions, de grâce, d’amour, de beauté.
Laissez-vous porter par l’appel du fleuve, du pont, des sublimes notes de Kora d’Ablaye Cissoko, ainsi que les mélodies de ses invités du bout du monde, Rendez-vous à Saint Louis du 31 octobre au 2 novembre 2024."
PAR Jean Pierre Corréa
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NDIAGA DIAW, LA PASSION DE L’ÉLÉGANCE
Au moment où des jeunes plongent dans l’enfer de l’Atlantique, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir écrire l’histoire
« Au cœur de chaque maison de couture, une âme se révèle. Ce sont des histoires tissées de passion et d’émotions, où chaque création évoque des rêves inaccessibles. Dans le tourbillon des tissus et des aiguilles, des destins s’entrelacent, illuminant le monde de la mode. Chaque pièce est une œuvre qui raconte une histoire unique, vibrante de vie, d’amour et de dévotion. La haute couture, c’est ainsi un voyage au cœur des émotions, où chaque détail a son importance et où chaque silence résonne. »
Au moment où des jeunes adultes plongent dans l’enfer de l’Atlantique en poussant un « ouf ! » de soulagement, il est réjouissant qu’un jeune créateur sénégalais, passionné de stylisme et de mode, qui a su s’imposer et chez lui et ensuite à l’étranger, fasse le choix de revenir dans son pays, précisément chez lui, là-même où il a grandi, pour encore écrire l’histoire de la vie qu’il mène, fortement inspirée par l’élégance et l’amour du beau, histoire qu’il dépose avec son talent sur des femmes et des hommes, qu’il aime à rendre singuliers et surtout audacieusement libres.
Ndiaga Diaw, qui a créé en 2005 son premier atelier appelé « FIIT », ça ne s’invente pas, est donc revenu au bercail après s’être imposé à Bruxelles dans le monde de la mode à travers son showroom situé, ça ne s’invente pas non plus, « Rue Lebeau ». Portrait d’un homme entre audace et beauté.
Cet homme de 46 ans est né à Dakar et y a grandi, fasciné par les vêtements, et la manière de les porter le plus élégamment possible. Il se découvre une passion, le stylisme, n’ayant pas de prime abord, l’idée d’en faire son métier. De curiosités en éblouissements liés aux fréquentations qu’il tisse dans ce milieu, sa vocation se précise et ses doutes sur son talent se muent en certitudes.
Fitt l’atelier de l’audace
L’homme prend à bras le corps sa passion du stylisme et inaugure en banlieue, à Golf, son premier atelier de couture et de création, et saisit l’opportunité de participer cette année-là au concours Siravision, sélectionné in extremis, lui donnant de créer 5 pièces dans l’urgence, et, la chance ne souriant qu’aux audacieux, Ndiaga Diaw remporte le concours et accède à la notoriété.
N'oubliant pas que « le Génie, c’est 10% de talent et 90% de transpiration », il travaille avec une grande créatrice, qui avait révolutionné le pagne tissé, Claire Kane en l’occurrence, conseille les clients, gère la boutique, investit l’atelier et y découvre avec humilité l’art et les exigences de la coupe, et intègre le processus de création, du dessin au vêtement.
« L’instant Claire Kane », c’est le déclic de l’ambition, c’est l’intime conviction du talent nécessaire à l’éclosion de ses rêves…empreints d’Universel. En 2012 Ndiaga a des envies d’ailleurs, non pas parce s’y trouverait un improbable « El-DO-RADEAU », mais parce qu’il a envie de nouvelles expériences, de se remettre en question autant qu’en perspectives, en se mettant loin, en surplomb de sa vie et de sa zone de confort endogène.
Il part alors à la recherche de lui-même, « lui-même » étant l’endroit « d’où il parle au Monde » et d’où il crée son désir du beau et son offre d’élégance à des femmes et à des hommes en quête de cette singularité que proposent ses créations.
Il était Bruxelles…une fois !!!
Destination Berlin, ville culturellement turbulente et accueillante, ouverte de tous les temps aux artistes du monde entier, mais c’est en Belgique, à Bruxelles notamment, creuset très vivant de créations audacieuses, que Ndiaga Diaw va poser la table de coupe, qui va lui inspirer l’idée même du challenge à emporter, dans un pays où la mode est plus développée que sous nos latitudes. Sans complexes, la foi et la confiance chevillées au cœur, il pénètre cet univers, s’armant au contraire de courage lorsque des Cassandre lui en avaient prédit l’impossibilité. Pouvait-il en être autrement pour l’homme qui n’aimant que la mode, ne sachant faire que ça, était donc condamné à en affronter les difficultés, lesquelles vont paradoxalement le booster et rendre ses certitudes et sa confiance plus affirmées, lui permettant de s’adapter à son nouveau pays, à sa clientèle avide d’étonnements, de goûts nouveaux surprenant leurs sensibilités. La Haute Couture est affaire d’Orfèvres, et les métiers qui concourent à l’attrait que le monde entier lui voue, sont tous d’une exigence professionnelle absolue. Cela vous forge un homme, et les vêtements qu’il invente sont prisés par les hommes et les femmes, ces dernières orientant de plus en plus les coups de son crayon sur la planche à dessins qui dansent entre prêt à porter et haute couture, révélant avec délicatesse et touches subtiles, « La Femme Ndiaga Diaw ».
Un habit ne peut pas être que beau…il doit être bien porté
La « Femme Ndiaga Diaw », c’est une identité qui relève de la force, de la singularité, de l’unique et du transgressif, dont aiment se parer des femmes fortes et indépendantes, exigeant que le vêtement créé par Ndiaga affirme avec grâce quelque chose en elles. Bruxelles lui fait alors toute sa place, lui offrant un bel écrin où il pourra faire briller la Marque Ndiaga Diaw, Rue Lebeau, comme par hasard.
Ses multiples collections et défilés de Haute Couture en attestent : Ndiaga Diaw a étonné Bruxelles. Pourtant un sentiment s’installe de plus en plus excitant dans son esprit, agite ses réflexions, lesquelles peu à peu lui murmurent un tranquille besoin de revenir vers la Source du Rêve, pour établir l’expérience à l’endroit où l’audace a guidé ses pas sur des chemins buissonniers, pour que « FITT » fasse place à la Marque Ndiaga Diaw, comme une boucle bouclée toute en poétique créatrice, puisque le lien ne fut jamais déconnecté entre Bruxelles et Golf. Au fur et à mesure, l’idée germe de revenir créer et dynamiser la Marque Ndiaga Diaw là où FITT était né.
Produire local ne veut pas dire traditionnel
Dans son atelier Dakarois, l’homme s’attèle à créer une nouvelle collection, avec le dessein de l’exporter, mais aussi destinée à plaire aux Sénégalais, tout en précisant que « Produire Local ne veut pas dire Produire Traditionnel », l’ethnique ne détrônant pas les goûts de se vêtir communs, étant persuadé que les Sénégalais et les Africains sont dorénavant « dans le Temps du Monde ».
Les 12 et 13 octobre, Ndiaga Diaw de retour chez lui, accueille le Sénégal dans ses murs et plonge les amoureux du beau et de l’élégance dans le lieu où va désormais vivre sa marque et d’où ses créations vont aller séduire les Sénégalais. Ces deux jours, seront des moments joyeux de « portes ouvertes », sur ses ateliers et son laboratoire, sa salle de coupe, posés au cœur du réacteur d’où surgissent des créations étonnantes et singulières, que porteront de divins et sublimes mannequins.
Ndiaga Diaw affirme et partage son rêve, rendu possible par son audace : « J’avais besoin d’établir ma Marque et de la partager avec les gens de chez moi, de leur dire bienvenue là où j’ai grandi, venez où je vous convie, c’est aussi chez vous. C’est là, tout le sens de mon retour au pays natal ».
Emotions garanties. Venir découvrir la dernière collection Homme et Femme "Dakar 2024" lors de journées portes ouvertes sera donc un bonheur.