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23 novembre 2024
International
LE CRI SILENCIEUX DES FEMMES VIOLÉES
Vingt ans après la ratification du protocole de Maputo, l'avortement reste un crime au Sénégal, même en cas de viol. Un rapport de la FIDH révèle l'ampleur du drame, dans un pays où les violences sexuelles sont taboues et non documentées
(SenePlus) - Dans un article poignant publié le 26 septembre, le quotidien L'Humanité met en lumière la situation alarmante des droits des femmes au Sénégal, particulièrement en ce qui concerne l'avortement. Le journal s'appuie sur un récent rapport de la Fédération internationale des droits humains (Fidh) qui dresse un constat accablant de l'inaction des autorités face à cette problématique.
Au cœur de cette enquête, des témoignages glaçants de jeunes filles, certaines à peine adolescentes, victimes de viols et contraintes de mener leur grossesse à terme. Comme le souligne Fatou Sow, sociologue féministe sénégalaise citée dans l'article : "Si on lit la presse sénégalaise, les viols, IVG clandestines ou infanticides, c'est tous les jours…"
Le rapport de la Fidh, réalisé en collaboration avec quatre associations sénégalaises, pointe du doigt le non-respect par le Sénégal du protocole de Maputo, ratifié il y a vingt ans. Alice Bordaçarre, responsable du bureau Droits des femmes et égalité de genre à la Fidh, affirme sans détour : "En dix ans, la situation s'est aggravée".
L'article met en exergue l'absence criante de statistiques officielles sur les violences sexuelles, illustrant le tabou qui entoure ces questions dans la société sénégalaise. Plus alarmant encore, l'avortement reste puni de deux ans de prison, même en cas de viol. "Vingt pour cent des femmes incarcérées au Sénégal le sont pour ce motif", révèle Alice Bordaçarre.
Face à cette situation, les autorités semblent faire la sourde oreille. L'Humanité rapporte les propos du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants en décembre 2023 : "On ne va pas avancer sur le protocole de Maputo. Ce n'est pas le moment." Une position qui semble s'être durcie depuis l'arrivée du nouveau gouvernement en mars, comme le note Fatou Sow : "Les droits des femmes sont loin d'être sa priorité".
Malgré ce tableau sombre, l'article souligne la résistance et la détermination des féministes sénégalaises. "De nombreuses associations et des collectifs féministes se sont constitués récemment", affirme Fatou Sow, qui reste optimiste : "J'ai confiance, car les gens poussent et le débat existe, y compris au sein de la communauté musulmane."
L'enquête de L'Humanité met ainsi en lumière un combat crucial pour les droits des femmes au Sénégal, où les militantes font face non seulement à l'inertie de l'État, mais aussi à une offensive réactionnaire mêlant "fondamentalismes, nationalismes et extrême droite", selon les termes du rapport de la Fidh. Un combat difficile mais nécessaire, qui résonne bien au-delà des frontières sénégalaises.
LE SÉNÉGAL FAIT TREMBLER LES INVESTISSEURS
L'annonce d'un audit des comptes de l'ancien régime a provoqué un séisme sur les marchés, faisant bondir les taux d'intérêt des obligations souveraines. Certains analystes entrevoient toutefois des perspectives positives pour l'économie nationale
(SenePlus) - Dans un article publié ce vendredi 27 septembre 2024, l'agence Bloomberg révèle que le Sénégal a créé une onde de choc sur les marchés financiers. L'annonce d'une enquête sur les comptes fiscaux du gouvernement précédent a suscité l'inquiétude des investisseurs, tout en laissant entrevoir des perspectives économiques à long terme potentiellement positives.
Selon Bloomberg, "le rendement des obligations souveraines sénégalaises à échéance 2048 a grimpé jusqu'à 34 points de base en début de séance vendredi", avant de se stabiliser à 9,68% vers midi à Londres. Cette volatilité témoigne de la nervosité des marchés face aux révélations du nouveau gouvernement.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré jeudi à Dakar que "la dette publique - en moyenne à 76,3% du produit intérieur brut - était plus élevée que les 65,9% précédemment annoncés pour le dernier mandat de cinq ans du président Macky Sall". Ces chiffres, bien supérieurs aux estimations initiales, ont pris de court les analystes.
Le ministre de l'Économie, Abdourahmane Sarr, a ajouté que "le déficit budgétaire au cours de la période qui s'est terminée en 2023 représentait en moyenne 10,1% du PIB, soit près du double du déficit enregistré de 5,5%". Ces révélations mettent en lumière l'ampleur du défi économique auquel fait face le nouveau gouvernement.
Malgré ces turbulences, certains experts restent optimistes. Mark Bohlund, analyste senior de recherche crédit chez REDD Intelligence, estime que "le potentiel de hausse des eurobonds sénégalais est étroitement lié à des signes d'adhésion à une politique économique et fiscale plus orthodoxe". Il souligne également l'importance d'un éventuel accord au niveau du personnel et de l'approbation par le conseil d'administration des deuxième et troisième examens d'un programme du Fonds monétaire international pour stimuler les obligations.
Cependant, Bohlund note que le gouvernement actuel "semble frustré par les contraintes budgétaires imposées par la charge élevée de la dette et son accès limité au financement". Cette situation est aggravée, selon lui, par "la performance étonnamment faible des recettes gouvernementales au premier semestre 2024".
L'analyse de Bloomberg met en lumière le délicat équilibre que doit maintenir le Sénégal entre transparence financière et confiance des investisseurs. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer si le pays parvient à rassurer les marchés tout en mettant en œuvre les réformes économiques promises.
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LES AVEUX EXPLOSIFS DE BOURGI SUR LA FRANÇAFRIQUE
Dans son livre "Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique", cet ancien conseiller politique balance sans retenue sur les pratiques occultes qui ont longtemps régi les rapports entre l'Hexagone et ses anciennes colonies
Dans une interview explosive accordée à France 24, Robert Bourgi, figure emblématique des relations franco-africaines, lève le voile sur les dessous troublants de la Françafrique. À l'occasion de la sortie de son livre "Ils savent que je sais tout – Ma vie en Françafrique" (éditions Max Milo), cet ancien conseiller politique balance sans retenue sur les pratiques occultes qui ont longtemps régi les rapports entre l'Hexagone et ses anciennes colonies.
Bourgi dépeint un système bien rodé de financement politique, où les valises de billets transitaient des palais africains vers les coffres des partis français. Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, mais aussi Laurent Gbagbo : aucune figure politique n'échappe à ses révélations incendiaires. L'ancien homme de l'ombre raconte comment des millions de dollars ont irrigué les campagnes présidentielles françaises, avec la complicité des chefs d'État africains.
Mais au-delà du scandale financier, c'est le cynisme diplomatique qui frappe. Bourgi rapporte les mots glaçants de Sarkozy menaçant de « vitrifier » Gbagbo lors de la crise ivoirienne, illustrant la brutalité des rapports de force.
SONINKÉ, UNE LANGUE SANS FRONTIÈRES À L'UNESCO
L'ancien ministre malien Tiébilé Dramé retrace l'histoire de cette langue millénaire, des racines à sa dispersion mondiale, à l'occasion de sa première célébration internationale. Il invite à en faire une langue de l'écrit et du savoir à l'ère numérique
Dans son allocution à l'UNESCO le 25 septembre à Paris, Tiébilé Dramé célèbre l'avènement de la première journée internationale de la langue soninké. Il évoque avec émotion les figures marquantes qui ont œuvré pour la reconnaissance de cette langue, des pionniers disparus aux militants actuels. L'ancien ministre dresse un panorama saisissant de la diaspora soninké, illustrant la vitalité de cette langue parlée sur cinq continents.
"Monsieur le président Dioncounda Traoré, présent sur les fronts depuis Ménaka ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Cher frère Abdoulaye Bathily, présent dans l'arène depuis l'adolescence comme en témoigne son oeuvre, " Passion de liberté " ;
Monsieur le président du groupe des Ambassadeurs africains à l'UNESCO, Amahoro!
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs des départements de l'UNESCO ; et cher Firmin
Edouard Matoko, Malien de coeur, Malien tout court !
Mesdames et Messieurs, les leaders de la communauté
Chers frères ;
Chères soeurs ;
La première célébration de la journée internationale de la langue Soninké dans cette prestigieuse maison survient au lendemain de la disparition du Professeur Amadou Mahtar M'Bow, fils de Farah N'Diaye M'Bow et de N'Goné Kassé et qui fut 13 ans durant Directeur Général de la prestigieuse institution qu'est l'UNESCO.
Permettez-moi de saluer l'action dans la continuité de Madame la Directrice Générale, Audray Azoulay.
A.M. M'Bow a été un des baobabs les plus robustes de notre temps qui a traversé, la tête haute, tout un siècle au service du continent africain.
Avec cette disparition, l’Afrique a perdu l'un de ses dignes fils, un éminent intellectuel qui forçait l’admiration par son courage, ses combats en faveur de l’émancipation de l’Afrique, de la promotion de ses cultures, de toutes ses cultures, de ses batailles pour la paix et la compréhension mutuelle entre les peuples.
Le Professeur Amadou Mahtar M'Bow a marqué le monde par son parcours exceptionnel et son dévouement à la cause de l'éducation, de la culture et la de paix.
En 1974, il devient le premier Africain à diriger une agence des Nations Unies, à savoir l'UNESCO.
En ces temps, l'Afrique faisait bloc, parlait et agissait comme une seule entité pour défendre ses causes et défendre ses filles et ses fils.
Son action a laissé une empreinte durable sur l'UNESCO dont les programmes et les ambitions portent aujourd'hui encore la marque de son engagement : le Nouvel ordre mondial de l'information, la monumentale Histoire générale de l'Afrique, la préservation minutieuse du patrimoine immatériel de l'humanité, la valorisation du plurilinguisme et la célébration des langues et cultures des peuples du Sud.
La proclamation du 25 septembre de chaque année comme "journée internationale de la langue soninké" en vue d'assurer le rayonnement international de cette langue et de la culture de ses locuteurs est à mettre au crédit de nos États, des diplomates de nos pays que nous saluons pour leur dévouement et leur engagement.
Nous le devons à la détermination des pionniers comme Diadié Soumaré, Yacouba Diagana, ou comme l'immense intellectuel, le Pr Dimbo Diagana, le frère de Bouh, l'époux du Docteur Mansita Tandia.
Ces trois devanciers ont été prématurément arrachés à notre affection.
Après leur rappel à Dieu, d'autres combattants de la langue et de la culture soninké se sont dressés pour continuer la lutte. C'est l'occasion de saluer le président Ousmane Diagana, Harouna Mangasi, Thierno Tandia et tant d'autres intrépides militants pour leur contribution de qualité à la promotion de cette belle et grande langue transfrontière, transnationale parlée aujourd'hui sur tous les continents grâce au dynamisme de la communauté originelle.
Au delà du berceau originel qui recouvre partiellement la Gambie , les deux Guinées, le Mali, la Mauritanie, le Sénégal, allez dans les pays où sont installés nos compatriotes en Afrique occidentale, centrale et australe, allez à Poto-Poto, à Talangaye, allez à Montreuil ou à Saint-Denis, allez à Harlem, à Bangkok, à Guanghzou, à Djakarta et j'en passe, vous réaliserez la vitalité de la langue Soninké grâce aux migrants qui sont devenus, au fil des décennies, de véritables ambassadeurs de la culture et de la civilisation des pays d'origine.
L'histoire du soninké et des Soninkés est une histoire de voyage, de dispersion et de migrations. Depuis la nuit des temps, depuis l'ancêtre Maama Dinga, parti de la région d'Assouan (Égypte) pour s'installer dans le Sahel, suivi par divers chefs de clans.
Un diplomate sénégalais à Paris a dit un jour à Adrian Adams : "ceux qui viennent chercher du travail en France appartiennent à une race qui aime voyager" (in "le long voyage des gens du fleuve", François Maspéro, 1977). (Adrian Adams-Sow est la fille de diplomates américains qui après ses études en Écosse, en France et au Sénégal, s'est installée à Kounghany ( Bakel) après avoir épousé Diabé Sow, un dirigeant paysan de la région du fleuve, Est du Sénégal. A. Adams est malheureusement morte dans un accident de la route entre Bakel et Tambacounda en août 2000).
Venus de la vallée du Nil, les Soninkés s'étaient d'abord installés au Sahel autour de Kombi, capitale de l'empire.
Selon les généalogistes du terroir, la première dispersion des soninkés est partie de la punition infligée aux habitants du Wagadu suite à la mort du Wagadu-Biida, frère jumeau de Maghan Jaabé Cissé (Diara Sylla-G. Dieterlen-Y. Tata. Cissé, Karthala, 1992).
Des facteurs climatiques et économiques objectifs ont sans doute pesé dans la dispersion des Soninkés, dans leur propension à migrer, à voyager Ces réalités n'ont pas de lien avec "les gens qui appartiennent à une race qui aime voyager" comme l'a dit le diplomate sénégalais à Adrian Adams-Sow au milieu des années 1970.
Comme la langue, la culture et la musique sont entretenues depuis la nuit des temps par des communautés qui sont de véritables artisans de notre histoire narrée par les généalogistes qui enseignent l'histoire du terroir, comme Mahamadou Fatou Sacko.
C'est ici l'occasion de rendre un hommage appuyé aux cantatrices, aux musiciennes et aux musiciens, véritables vecteurs du Soninké depuis toujours, de la culture et de la civilisation soninké.
Par leurs chansons, par les récits qu'ils content, nos généalogistes et nos cantatrices font aimer la langue, donnent à des générations entières la fierté d'aimer leur culture, leur histoire.
Il me plaît, ici, d'évoquer la mémoire de "La Grand", Boo Khonté, la fille de Séga et de Nohin Tounkara de Gassambaro dans le Bakhounou.
Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les ministres et les ambassadeurs,
Chers frères et soeurs,
Chers amis de la langue et de la culture Soninké,
le soninké est aujourd'hui une langue internationale parlée sur les cinq continents grâce au dynamisme des communautés soninké émigrées.
Il reste d'en faire, à l'ère du numérique, une langue de l'écrit, une langue de transmission de la science, de la technique et de nouvelles technologies.
Tel est l'immense défi auquel les générations actuelles font face !"
DIOMAYE ET GUTERRES UNISSENT LEURS FORCES POUR LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT MONDIAL
La rencontre entre les deux hommes, marquant un nouveau chapitre dans les relations entre le Sénégal et l’ONU, met en lumière le rôle déterminant du Sénégal dans la promotion de solutions concertées à travers la coopération multilatérale.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a rencontré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour discuter des enjeux mondiaux actuels. Cette rencontre marque une étape significative dans les relations entre le Sénégal et l’Organisation des Nations Unies, et souligne le rôle stratégique du Sénégal dans la promotion de la paix, de la sécurité et du développement durable.
Les discussions entre le chef de l’état et António Guterres ont porté sur les crises globales, notamment en matière de sécurité, de développement durable et de paix internationale. Les deux dirigeants ont exprimé une vision commune sur la nécessité de solutions concertées pour surmonter ces défis pressants, avec une volonté partagée de renforcer les efforts collectifs à travers la coopération multilatérale.
António Guterres a salué le leadership du Président Bassirou Diomaye Faye dans le cadre des valeurs fondamentales défendues par les Nations Unies. En reconnaissance de son engagement, il a proposé au président sénégalais de devenir l’un des champions du Pacte pour le Futur. Cette initiative de l’ONU vise à promouvoir la paix et la sécurité à l’échelle mondiale tout en favorisant un développement durable et inclusif pour toutes les nations.
« Le Sénégal a démontré à maintes reprises son engagement pour la stabilité et le développement durable, et je suis ravi de pouvoir compter sur le Président Faye pour renforcer ces valeurs à l’échelle mondiale », a déclaré António Guterres.
Cette rencontre entre les deux dirigeants témoigne de la volonté commune d’intensifier la coopération bilatérale et multilatérale entre le Sénégal et le système onusien. Le Président de la République et António Guterres ont convenu d’explorer des solutions innovantes pour relever les défis contemporains, en misant sur la coopération dans des domaines clés comme la lutte contre le changement climatique, la promotion de la paix et la mise en œuvre des
Le Sénégal, membre actif des Nations Unies, continue de se positionner comme un partenaire stratégique dans la résolution des crises mondiales. Cette rencontre illustre la détermination du pays à jouer un rôle de premier plan sur la scène internationale, en contribuant activement aux discussions sur des sujets cruciaux qui affectent le monde entier.
Le dialogue entre le Président et António Guterres représente une avancée majeure dans la diplomatie sénégalaise. Il ouvre la voie à une collaboration prometteuse pour garantir un avenir meilleur pour tous, basé sur des engagements communs en faveur de la paix, de la sécurité et du développement durable.
Cette rencontre s’inscrit dans la continuité des efforts du Sénégal pour devenir un acteur clédes discussions internationales, en apportant des contributions concrètes aux solutions globales. Le leadership du président Bassirou Diomaye Faye, salué par les Nations Unies, renforce le rôle du Sénégal en tant que pays moteur dans la construction d’un avenir plus équitable et plus prospère pour toutes les nations.
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LE GRAND DÉVOILEMENT DES COMPTES PUBLICS
Six mois après son arrivée, le nouveau pouvoir livre un rapport accablant sur la gestion financière du pays. Déficits record, endettement massif, détournements : le bilan est sans appel. Le Sénégal s'engage dans un périlleux exercice d'équilibriste
Six mois après l'arrivée au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, le gouvernement a organisé une conférence de presse ce jeudi 26 septembre pour présenter un état des lieux des finances publiques. Les révélations faites par le ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération sont alarmantes.
"Le rapport sur la situation des finances publiques a révélé que la dette publique du Sénégal et les déficits budgétaires ont été plus élevés que publiés par les autorités sortantes et communiqués à nos partenaires durant la période 2019-2023", a-t-il déclaré.
Des chiffres bien loin de la réalité
Le déficit budgétaire, annoncé à une moyenne de 5,5% du PIB sur la période 2019-2023, s'est en réalité élevé à 10,4% en moyenne. Quant à la dette publique, elle a atteint 76,3% du PIB en moyenne, contre les 65,9% annoncés.
"À la fin 2023 par exemple, la dette de l'État central hors certain secteur para-public est à 15 664 milliards soit 83,7% du PIB alors qu'elle était annoncée à 13 772 milliards ou 73,6% du PIB", a précisé le ministre.
L'audit a également révélé que le surfinancement du Trésor public d'environ 605 milliards de francs CFA à fin 2023, initialement prévu pour l'année 2024, "a été utilisé pour payer des dépenses non budgétisées et des dettes connues de l'État contrairement à ce qui avait été communiqué aux partenaires".
Vers une restructuration des finances publiques
Face à cette situation, le gouvernement s'engage à redresser la barre. "Le gouvernement prend l'engagement de ramener la dette de l'État central de 83,7% du PIB en 2023 à moins de 70% dans des délais raisonnables", a annoncé le ministre. Pour y parvenir, plusieurs mesures sont envisagées :
Une revue systématique des projets et programmes sur financement extérieur
La rationalisation des dépenses de fonctionnement
La réduction des subventions à l'énergie
L'amélioration du ciblage des bourses familiales
La réduction des exonérations fiscales
L'élargissement de l'assiette fiscale
Un appel à la responsabilité et à la transparence
Le ministre de la Justice a souligné la gravité des faits révélés par l'audit. Il a assuré que "toutes les conséquences juridiques et judiciaires seront rigoureusement tirées" et que "les responsabilités situées et les personnes susceptibles d'avoir eu à commettre des faits contraires ou en effraction avec la loi pénale en subiront toutes les conséquences de façon rigoureuse."
Malgré ces révélations inquiétantes, le gouvernement se veut optimiste pour l'avenir. "Il n'y a donc pas lieu de s'alarmer outre mesure. Il faut regarder l'avenir", a déclaré le ministre de l'Économie. Le gouvernement promet de présenter un nouveau référentiel de politiques publiques le 7 octobre prochain, visant à "jeter les bases de finances publiques saines, gage d'une souveraineté budgétaire retrouvée pour mieux accompagner le secteur privé."
Cette conférence de presse marque un tournant dans la gestion des finances publiques au Sénégal. Entre promesses de transparence et engagements de redressement, le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye fait face à un défi de taille : restaurer la confiance des citoyens et des partenaires internationaux tout en relançant l'économie du pays.
BAPTEME DU FEU REUSSI POUR DIOMAYE
Le président a présenté hier, à la tribune des Nations Unies, des propositions pour un monde meilleur et plus juste
Pour son premier discours à la tribune de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU), le président Bassirou Diomaye Faye a livré plusieurs solutions pour un monde meilleur et plus juste.
‘’Premièrement, il est impératif de sauvegarder et de renforcer le multilatéralisme comme cadre unique d’action pour la paix et la sécurité internationales. Cela passe par une réforme urgente des institutions mondiales, notamment le Conseil de sécurité, le FMI et la Banque mondiale, afin qu’elles soient plus inclusives et qu’elles reflètent les réalités géopolitiques et économiques actuelles. Le continent africain, en particulier, doit avoir une place plus importante dans ces instances de décision’’, a-t-il demandé devant ses homologues chefs d’Etat.
Pour le président de la République, il est urgent de corriger les injustices économiques qui freinent le développement de nombreux pays du Sud. Il a cité des questions comme le commerce inégal, l’évasion fiscale, les flux financiers illicites et les congés fiscaux abusifs comme étant les facteurs qui ruinent les pays en développement, notamment l’Afrique. ‘’Ces injustices doivent être corrigées pour permettre à tous les pays de participer pleinement au commerce mondial et de bénéficier de la croissance économique’’, a-t-il soutenu. Dans son premier discours devant les Nations unies, le chef de l’Etat a jugé essentiel d’agir avec détermination contre le réchauffement climatique en respectant le principe de responsabilité commune mais différenciée.
Selon lui, en effet, les pays industrialisés, responsables historiques des émissions massives de gaz à effet de serre, doivent intensifier leurs efforts pour financer une transition énergétique juste et équitable qui ne pénalise pas les pays en développement. ‘’Nous devons impérativement protéger notre planète sans sacrifier les droits des nations les plus vulnérables à poursuivre leur développement. Aussi, le Président Diomaye Faye a jugé nécessaire de rompre avec toute tentative d’imposition de normes civilisationnelles unilatérales’’.
Et d’expliquer que, depuis son indépendance, le Sénégal a toujours défendu l’égale dignité des cultures et des civilisations, et cette diversité doit continuer à être la base de la coexistence pacifique entre les peuples. « Aucune nation ne devrait imposer aux autres ses pratiques ou ses valeurs comme des normes universelles. Le respect des différences est le fondement de la paix et de la stabilité dans le monde » a insisté le président de la République. ‘’Le Sénégal est fermement engagé dans cette voie. Nous avons choisi de bâtir un État résolument tourné vers le développement durable, avec des initiatives ambitieuses dans des domaines tels que les énergies propres, la souveraineté alimentaire et la gouvernance transparente. Mais nous savons que, pour réussir, nous avons besoin de l’action collective et de la solidarité internationale’’, a estimé Faye.
D’après le président de la République qui faisait ainsi son baptême du feu, aucun pays ne peut relever seul les défis qui menacent l’humanité. Il estime donc qu’il nous faut agir ensemble, unis dans la diversité, pour construire un avenir où la dignité humaine est respectée, où la justice prévaut, et où la prospérité est partagée. ‘’C’est par la coopération et le respect mutuel que nous surmonterons les crises qui secouent notre monde’’, a conclu le président Bassirou Diomaye Faye.
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TIKTOK ET LE MIRAGE DE LA MIGRATION
Chaque jour, des dizaines de jeunes sénégalais quittent tout, hypnotisés par les sirènes numériques d'une meilleure vie en Europe. Mais derrière les filtres et la musique entraînante se cache une traversée mortelle
Les réseaux sociaux ont changé la façon dont les gens migrent. Au Sénégal, de nombreux jeunes utilisent TikTok pour entrer en contact avec ceux qui sont arrivés avec succès en Espagne. Mais la route à travers l'Atlantique est souvent beaucoup plus difficile que ce qui est présenté en ligne.
Ce film suit deux amis essayant de réaliser leur rêve européen.
LA JUNTE DU BURKINA FASO DENONCE DES COMPLOTS DE COUP D'ETAT
La junte militaire du Burkina Faso a accusé des personnalités en exil d'orchestrer un complot visant à renverser la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige actuellement le pays.
La junte militaire du Burkina Faso a accusé des personnalités en exil d'orchestrer un complot visant à renverser la junte dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, qui dirige actuellement le pays. Le ministre de la sécurité, Mahamadou Sana, a fait cette allégation dans une déclaration lue sur les médias d'État à Ouagadougou.
Cela semble confirmer les suggestions d'un contre-coup d'État avec la crise récente dans le pays. Premier putschiste de 2022, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a été cité dans une liste comprenant plusieurs dirigeants civils et militaires, pour avoir orchestré l'attaque meurtrière du 24 août à Barsalogho dans le cadre d'un coup d'État planifié.
Le lieutenant-colonel Damiba avait pris le pouvoir lors d'un coup d'État en janvier 2022 contre le président élu Roch Marc Christian Kaboré, avant d'être renversé par Ibrahim Traoré, qui est actuellement au pouvoir.
M. Sana a affirmé qu'un groupe de 150 militants de la région du centre-est du Burkina Faso devait attaquer le palais présidentiel à Ouagadougou, tandis qu'un deuxième groupe aurait attaqué la base de drones et qu'un troisième groupe, provenant du territoire ivoirien, devait mener des attaques à la frontière pour disperser les forces de défense et de sécurité burkinabè.
L'OIF LEVE SES SANCTIONS CONTRE LA GUINEE
La Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Louise Mushikiwabo, a présidé, ce 24 septembre 2024, une session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) sur la situation en République de Guinée.
La Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Louise Mushikiwabo, a présidé, ce 24 septembre 2024, une session extraordinaire du Conseil permanent de la Francophonie (CPF) sur la situation en République de Guinée.
Bien qu’ayant relevé la nécessité pour la Guinée de poursuivre ses efforts sur le volet des droits et des libertés, le CPF a décidé d’exprimer sa solidarité avec ce pays membre, en levant totalement la suspension de la République de Guinée de la Francophonie prononcée en 2021.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un nouveau mécanisme de suivi et d’évaluation adopté en juin dernier par le conseil permanent de la Francophonie, visant à rétablir progressivement la participation des États suspendus en fonction des avancées constatées dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel et du respect des droits et libertés.
Pour rappel : depuis 2021, l’OIF a accompagné la Guinée dans son processus de transition à travers le déploiement d’une expertise multisectorielle, couvrant des domaines clés comme l’élaboration d’une nouvelle constitution, la réforme de l’organe électoral, la régulation des médias, et la gestion du fichier électoral. Cette approche d’accompagnement, qui allie rigueur et écoute, et qui a été renforcée par la visite de la Secrétaire générale à Conakry en janvier dernier, a permis de mesurer les défis restant à relever et d’encourager les progrès.
Cette levée de suspension permettra aux autorités guinéennes de participer pleinement au Sommet de la Francophonie, prévu en France les 4-5 octobre prochains.