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23 novembre 2024
International
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SIX MOIS DE POUVOIR ET TOUJOURS PAS DE CAP
Où est passée la promesse de « transformation systémique » ? Mamadou Ndoye critique vivement la méthode employée pour préparer les législatives, et déplore le manque de concertation avec les forces vives pour un véritable projet de société
Ce dimanche 22 septembre 2024, Mamadou Ndoye, ancien ministre et membre du mouvement « Sursaut Citoyen », a livré une analyse sans concession de la situation politique et sociale du Sénégal dans l'émission « Objection » sur Sud FM.
Selon M. Ndoye, six mois après l'arrivée au pouvoir des nouvelles autorités, le pays manque toujours d'une direction claire. "Le cap n'est pas encore dessiné pour le moment", a-t-il déclaré, pointant du doigt l'absence d'une véritable stratégie de transformation systémique, pourtant promise durant la campagne électorale.
L'ancien ministre a vivement évoqué les méthodes employées par le nouveau gouvernement, notamment dans la préparation des élections législatives du 17 novembre. Il a qualifié de "pièce de théâtre" et de "jeu de dupes" les manœuvres politiques ayant précédé la dissolution de l'Assemblée nationale, estimant que ce temps aurait pu être mieux utilisé pour élaborer un projet de transformation en concertation avec les partis impliqués.
L'invité de Baye Omar Gueye a également exprimé ses inquiétudes concernant la mise en place du pôle judiciaire financier, craignant une possible instrumentalisation politique de cette institution, à l'instar de précédents dans les expériences de l'histoire du pays.
Sur le plan social, l'ancien ministre souligne l'urgence de repenser l'approche face à l'émigration irrégulière, qu'il attribue à une « fascination historique » pour l'Occident, révélatrice de problèmes profonds dans le système éducatif et culturel du pays.
À l'approche des élections législatives, Mamadou Ndoye appelle à une clarification des enjeux et à une véritable implication des forces sociales dans l'élaboration d'un projet de société, seul moyen selon lui de saisir "l'opportunité historique" qui se présente au Sénégal.
UN TRAFIC MACABRE DE CLITORIS EXCISÉS SÉVIT EN CÔTE D'IVOIRE
100 000 francs CFA : c'est le prix que peut atteindre un clitoris excisé sur le marché noir en Côte d'Ivoire. Plus qu'un simple organe, il devient un ingrédient prisé pour des "philtres d'amour" et des onguents censés apporter richesse et pouvoir
(SenePlus) - Selon une enquête récente de DW Afrique, un commerce sinistre de clitoris excisés persiste dans certaines régions de Côte d'Ivoire, malgré l'interdiction officielle de l'excision depuis 1998. Ce trafic, alimenté par des croyances occultes, met en lumière les défis persistants dans la lutte contre les mutilations génitales féminines dans le pays.
Dans la région de Touba, au nord-ouest de la Côte d'Ivoire, le clitoris excisé est devenu une marchandise prisée pour ses supposées vertus magiques. Labe Gneble, directeur de l'Organisation nationale pour l'enfant, la femme et la famille (Onef), explique : "Après l'ablation, ces organes sont utilisés pour des pratiques fétichistes ou spirituelles ou mystiques. Pour avoir du pouvoir, être fort politiquement, être fort socialement, être fort spirituellement, on les utilisera également pour faire des philtres d'amour."
Le prix d'un clitoris excisé peut atteindre 100 000 francs CFA, dépassant le salaire minimum en Côte d'Ivoire. Cette partie du corps féminin est généralement réduite en poudre et mélangée à des plantes pour créer un objet supposé conférer richesse et pouvoir.
Malgré l'interdiction légale, l'excision reste une pratique courante dans certaines régions du nord et de l'ouest du pays. Labe Gneble révèle des statistiques alarmantes : "Malheureusement, selon les dernières données statistiques en notre possession, qui datent de 2021, il ressort que la prévalence est encore à 36,7 %. On avance, on régresse."
L'excision, généralement pratiquée entre l'enfance et l'adolescence, est encore considérée comme un rite de passage à l'âge adulte dans certaines communautés. Cependant, ses conséquences sanitaires peuvent être mortelles, notamment en raison des conditions d'hygiène souvent précaires lors de l'ablation.
Bien que l'ampleur réelle du trafic de clitoris soit difficile à évaluer, son existence souligne les obstacles persistants à l'éradication de l'excision en Côte d'Ivoire. Une habitante de Katiola, dans le nord du pays, affirme dans les colonnes de DW Afrique que traditionnellement, le clitoris excisé devrait être enterré ou remis aux parents, suggérant que le trafic reste une pratique marginale.
La loi ivoirienne considère ce trafic comme un crime passible de plusieurs années de prison, au même titre que l'excision elle-même. Cependant, l'application de ces lois reste un défi sur l'ensemble du territoire ivoirien.
IBRAHIMA THIOUB RAVIVE L'HÉRITAGE PACIFISTE DE CHEIKH BAMBA
L’ancien recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, Professeur Ibrahima Thioub, a appelé le monde à s’inspirer du modèle de la Muridya basé sur l’éducation afin de penser les problèmes du 21ème siècle
L’ancien recteur de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, Professeur Ibrahima Thioub, a appelé le monde à s’inspirer du modèle de la Muridya basé sur l’éducation afin de penser les problèmes du 21ème siècle.
‘’Si on forme un type nouveau d’homme, on est capable de reconstruire de nouvelles sociétés, comme l’on fait les lettrés du 19ème siècle en Sénégambie’’, a déclaré, samedi, l’universitaire sénégalais.
Il s’exprimait à Genève (Suisse), lors d’une conférence consacrée à l’apport de la Muridiyya dans la construction d’une alternative au jihad armé et organisée dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la paix.
Cette rencontre, retransmise par visioconférence, est initiée par le ‘’Gingembre littéraire’’ du magazine panafricain ‘’ContinentPremier”, du journaliste sénégalais El Hadji Gorgui Wade Ndoye. M. Ndoye est accrédité auprès des Nations unies à Genève (Suisse), et de l’institut ‘’Africalab’’ de l’Université de Genève.
Le thème de la conférence est : “La construction d’une alternative au jihad armé. L’exemple de la Muridiyya de Cheikh Ahmadou Bamba : XIXe-XXIe siècle”.
L’ancien recteur de l’UCAD considère que la Muridya est ”un modèle qui doit nous inspirer à la réflexion, non pas à recopier les solutions du 19ème siècle, mais à penser les problèmes du 21ème siècle’’.
Il estime que la victoire de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur de la Muridya, l’une des plus grandes confréries musulmanes au Sénégal, a été obtenue non pas par les armes, mais ‘’par l’école, par l’instruction, l’éducation, la formation d’un type nouveau d’homme’’.
Le Professeur
Selon lui, le fondateur de Touba avait aussi dit : ‘’Si le seigneur m’avait intimé l’ordre de me venger de mes ennemis par la violence, je lui aurais demandé de m’accorder cette faculté qui pousse un être à se venger, car il n’existe pas en moi.’’
Selon l’universitaire, ‘’la paix se construit contre ses ennemis ou avec ses ennemis’’.
Il rappelle que le 21 septembre 1895, Il y a 129 ans jour pour jour, Serigne Touba embarquait à Dakar dans le bateau qui l’amena en exil au Gabon.
Venu participer à la rencontre, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation Abdourahmane Diouf, a plaidé pour une mise en évidence de la ‘’soft power sénégalaise, à travers la doctrine de non-violence’’ et son impact possible sur le fonctionnement de nos institutions et sur nos relations avec le reste du monde”.
Plusieurs autres personnalités ont pris part à cette conférence, parmi lesquels le sous-directeur général de l’OMS, Socé Fall, le chargé d’affaires de l’ambassade du Sénégal en Suisse, Edouard Manga, et les ambassadeurs de la Francophonie et de la Gambie auprès des Nations unies, respectivement, Henri Monceau et Muhammad Kah.
Thioub est largement revenu sur le contexte de l’époque où Cheikh Ahmadou Bamba a puisé tout son expérience de jeunesse. Il a souligné que jusqu’à son exil, le fondateur du mouridisme a résolument opté pour une distanciation vis-à-vis des pouvoirs politiques de son époque, consacrant son temps à l’éducation de ses disciples et à la quête de Dieu.
‘’Paradoxalement, son refus des honneurs du pouvoir et la critique qu’il développe contre les leaders religieux de son temps, trop soumis au pouvoir temporel au point de dévier des recommandations divines, constituent autant de ruptures qui, finalement, conduisent à l’émergence et l’essor de la Muridya’’, explique l’ancien recteur à la retraite.
De militant de la paix, on ne peut pas trouver mieux que Cheikh Ahmadou Bamba, affirme Ibrahima Thioub.
Il en veut pour preuve ses deux affirmations suivantes : ‘’J’ai signé un pacte avec Allah. Même si le Mahdi descendait sur terre appelant au Jiyad par les armes, je ne l’aiderais point. Je ne tuerai ni serpent, ni scorpion, ni aucun vivant, car la voie que j’ai choisie m’interdit d’utiliser les armes dans mon combat.’’
MBOUR MARCHE CONTRE LA MIGRATION IRRÉGULIÈRE
Initiée par le collectif ‘’Daffa Doy’’ (ça suffit en wolof), cette mobilisation citoyenne a démarré à la place Mamadou Diop, avant de se terminer à la préfecture avec la remise d’un mémorandum au préfet dudit département, Amadou Diop
Plusieurs acteurs politiques et de la migration, ainsi que des membres des familles des victimes du naufrage d’une embarcation de migrants survenu récemment au large de Mbour ont pris part, samedi, à une marche silencieuse de sensibilisation contre la migration irrégulière organisée à la mémoire des victimes de ce chavirement qui a fait une trentaine de morts, a constaté l’APS.
Initiée par le collectif ‘’Daffa Doy’’ (ça suffit en wolof), cette mobilisation citoyenne a démarré à la place Mamadou Diop, avant de se terminer à la préfecture de Mbour avec la remise d’un mémorandum au préfet dudit département, Amadou Diop.
‘’Nous sommes tous mobilisés ce matin dans le cadre de cette marche silencieuse initiée par les forces vives de la population de Mbour. A travers cette marche silencieuse, nous voulons alerter les autorités sur la gravité de la situation actuelle’’, a dit Mansour Diallo, un des initiateurs de la procession.
Une forte foule de jeunes hommes et de femmes a sillonné les artères de la ville, munis des pancartes portant des messages appelant à mettre fin à la migration irrégulière. ‘’ Nous voulons voir comment faire ensemble pour stopper ce fléau’’, a poursuivi M. Diallo, en lisant le mémorandum devant le préfet de Mbour.
‘’C’est un document qui met en lumière l’insuffisance des mesures étatiques pour endiguer ce phénomène et appelle à des actions immédiates et concrètes. Il vise également à rappeler la responsabilité collective, en particulier celle de l’Etat, des parents et des jeunes eux-mêmes, face à cette tragédie’’, a expliqué Mansour Diallo.
Le préfet de Mbour, Amadou Diop, a assuré que ‘’le document sera exploité, étudié et transmis à qui de droit au niveau central’’.
Pour les solutions relevant de ses compétences, l’autorité préfectorale a promis de prendre ‘’toutes les dispositions pour leur mise en œuvre’’.
‘’Nous encourageons à poursuivre la sensibilisation, et l’Etat de son côté continuera à prendre toutes les dispositions pour lutter contre ce phénomène’’, a-t-il assuré.
A Thiocé, une journée de prières et de sensibilisation a été organisé par les populations du quartier, une manière pour elles de conscientiser sur les dangers liés à la migration irrégulière.
UN PLAIDOYER POUR LA PAIX PANAFRICAINE
Le Commissaire Bankole Adeoye met en lumière l'urgence de cultiver une culture de paix dans un contexte marqué par le terrorisme et les conflits armés, à l'occasion de la Journée internationale de la paix 2024
(SenePlus) - À l'occasion de la Journée internationale de la paix 2024, l'Union africaine (UA) réaffirme son engagement pour la paix et la stabilité sur le continent, selon une déclaration du Commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l'UA, Bankole Adeoye.
Dans un contexte marqué par des défis persistants tels que le terrorisme, les conflits armés et les menaces de génocide, l'UA appelle à une approche holistique de la consolidation de la paix. Le thème de cette année, "Cultiver une culture de la paix", souligne l'importance d'efforts collectifs impliquant les communautés économiques régionales, la société civile et le secteur privé.
Le Commissaire Adeoye met en avant plusieurs initiatives de l'UA, notamment le Panel des Sages, FemWise-Africa et Wise-Youth, qui contribuent à la prévention des conflits et à la médiation. Il souligne également l'importance de la Biennale de Luanda comme plateforme de dialogue panafricain pour la culture de la paix.
L'UA appelle ses États membres et partenaires internationaux à redoubler d'efforts pour atteindre la paix à travers le développement durable, la bonne gouvernance et la protection des droits humains. Une attention particulière est portée à l'engagement des femmes et des jeunes dans les initiatives de consolidation de la paix.
Bankole Adeoye conclut en appelant à un multilatéralisme renforcé, basé sur le respect mutuel et la solidarité, pour relever les défis communs et construire un avenir de paix partagée.
L'AFRIQUE EN QUÊTE D'ÉMANCIPATION
La relation entre Paris et ses anciennes colonies africaines cache une réalité bien plus sombre que l'image de coopération souvent présentée. Selon Kristian Laubjerg, le néocolonialisme français continue d'entraver le développement de ces nations
(SenePlus) - Selon une analyse de Kristian Laubjerg, la relation entre la France et ses anciennes colonies africaines demeure complexe et controversée, marquée par des décennies de néocolonialisme.
L'auteur affirme que "la France n'a jamais accordé une véritable indépendance à ses anciens territoires africains". Il souligne que le statut international de la France et les gains financiers de ses entreprises transnationales dépendent du contrôle continu de ces territoires.
Laubjerg met en lumière les méthodes utilisées par la France pour maintenir son influence, notamment à travers la figure de Jacques Foccart, conseiller du Général de Gaulle pour les affaires africaines. Selon lui, Foccart "n'a pas hésité à recourir au meurtre pour promouvoir les intérêts économiques et politiques de la France".
Un élément clé de cette domination serait le franc CFA, que Laubjerg qualifie "d'arme invisible". Il explique que "le CFA continue de maintenir ces pays dans une pauvreté servile et sans aucun moyen disponible pour le développement des industries locales".
L'auteur souligne également l'impact limité de cette relation sur le développement humain des anciennes colonies françaises. Il note que "malgré plus de 60 ans de tutelle française et de contrôle néocolonial continu, ces pays se classent parmi les plus pauvres du monde selon l'Indice de développement humain des Nations Unies".
Kristian Laubjerg conclut en évoquant les mouvements de résistance actuels, notamment dans les pays du Sahel et au Sénégal, qui demandent une rupture avec l'influence française. Il cite le slogan "France, dégage !" du mouvement FRAPP comme symbole de cette volonté d'émancipation.
Cette analyse offre une perspective critique sur l'héritage colonial de la France en Afrique et ses implications contemporaines, remettant en question le narratif officiel sur les relations franco-africaines.
SERIGNE MBAYE THIAM NOMMÉ ENVOYÉ ET CONSEILLER DE HAUT NIVEAU DU PARTENARIAT MONDIAL POUR L'ÉDUCATION
Cette nomination vient reconnaître l'engagement de l''ancien ministre de l'Éducation et de l'Eau et de l'Assainissement en faveur de l'éducation et son expérience sur la scène internationale.
L’ancien ministre de l’Education, Serigne Mbaye Thiam, a été nommé envoyé et conseiller de haut niveau du Partenariat mondial pour l’Education (GPE), ”un engagement commun à mettre fin à la crise mondiale de l’apprentissage, a appris l’APS, vendredi.
Ancien ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, qui a précédemment occupé les fonctions de vice-président du Conseil d’administration du GPE, a été nommé en même temps que Ruth Kagia, l’ancienne directrice adjointe de cabinet et conseillère principale auprès de l’ancien président kenyan Uhuru Kenyatta.
‘’Nous sommes ravis d’accueillir à nouveau Serigne Mbaye Thiam et Ruth Kagia dans la famille du GPE en tant que nos premiers envoyés et conseillers de haut niveau pour l’éducation”, a déclaré Laura Frigenti, directrice générale du Partenariat mondial pour l’éducation, sur le site officiel du GPE.
Selon elle, ”ils ont tous deux démontré un engagement sans pareil pour l’avancement de l’éducation dans leurs pays respectifs et sur la scène internationale, en plaidant en faveur de 12 années d’éducation de qualité pour tous les enfants”.
Leur nomination intervient à un moment critique marqué par une crise de l’apprentissage qui s’intensifie ainsi qu’une réduction des budgets consacrés à l’éducation’’, tandis qu’à l’’’échelle mondiale, sept enfants sur dix ne sont pas capables de lire et de comprendre un texte simple à l’âge de 10 ans, a expliqué ainsi Laura Frigenti.
Pour sa part, Serigne Mbaye Thiam se dit à la fois ”honoré d’accepter le rôle d’envoyé et conseiller de haut niveau du GPE’’ et ’’impatient de mettre à profit son expérience, notamment au sein du GPE et en tant que ministre de l’Éducation, pour faire progresser l’éducation dans le monde”.
Entre janvier 2013 et décembre 2014, M. Thiam a été membre du Conseil d’administration du GPE, représentant 18 pays francophones d’Afrique. En outre, de février 2014 à décembre 2015, il a présidé le Comité de gouvernance, d’éthique, du risque et du financement du Conseil d’administration.
Depuis 1996, il a occupé divers postes dans l’administration sénégalaise, notamment en tant que député et ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. M. Thiam a également représenté le Sénégal au Conseil exécutif de l’UNESCO. Il est aussi membre de la Commission Internationale de l’UNESCO sur les futurs de l’éducation.
Le Partenariat mondial pour l’Education (GPE) est ”un engagement commun à mettre fin à la crise mondiale de l’apprentissage”. Il mobilise des partenaires et des fonds pour ”aider 90 pays à faible revenu à transformer leurs systèmes éducatifs afin que chaque fille et chaque garçon puisse recevoir l’éducation de qualité dont il a besoin pour réaliser pleinement son potentiel et contribuer à la construction d’un monde meilleur”.
ALI BONGO RENONCE A LA POLITIQUE ET DEMANDE LA LIBERATION DE SA FAMILLE
Placé en résidence surveillée depuis son renversement il y a un peu plus d’un an, Ali Bongo Ondimba annonce son « retrait de la vie politique » et sollicite la libération de son épouse Sylvia et de son fils Noureddin.
Placé en résidence surveillée depuis son renversement il y a un peu plus d’un an, Ali Bongo Ondimba annonce son « retrait de la vie politique » et sollicite la libération de son épouse Sylvia et de son fils Noureddin.
L’ancien président gabonais est placé en détention depuis le coup d’Etat d’août 2023, en plus de son épouse et son fils poursuivis pour des faits de haute trahison et de détournement de fonds publics.
Placé en résidence surveillée, Ali Bongo Ondimba s’est adressé, dans une lettre diffusée mercredi, à ses compatriotes. L’ancien chef d’État a notamment réclamé aux nouveaux dirigeants militaires la libération de son épouse Sylvia et de son fils Noureddin, réaffirmant son « retrait de la vie politique » et son « renoncement définitif à toute ambition nationale » dans un pays qu’il a dirigé pendant treize ans.
« L’idée que je me fais de mon devoir est de dire avec sincérité et honneur que je ne souhaiterai jamais constituer, pour le Gabon, un risque de menace, de trouble et de déstabilisation dans ce moment de reconstruction », a déclaré l’ex-chef de l’Etat dans une requête authentifiée par ses avocats.
Ces derniers sont poursuivis par la justice gabonaise pour plusieurs chefs d’accusation graves, allant de la haute trahison contre les institutions de l’Etat aux détournements massifs de fonds publics, en passant par des malversations financières internationales en bande organisée. Leurs avocats réclament cependant de meilleures conditions de détention pour leurs deux clients, qu’Ali Bongo exonère entièrement de toute responsabilité dans la gestion du Gabon.
« Je suis pleinement conscient de ce qui a été accompli sous ma présidence, comme également des insuffisances dont j’assume seul la responsabilité, tant sur le plan social que s’agissant du fonctionnement de nos institutions », a déclaré l’ancien dirigeant de 65 ans, qui a succédé à son défunt père, Omar Bongo, à la tête du pays en 2009 alors que les dernières années de sa présidence ont été marquées par sa santé déclinante, notamment après un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2018.
Aujourd’hui, la transition au Gabon est dirigée par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, qui semble vouloir s’inscrire dans la durée. Son prédécesseur ne sera pas un obstacle à ses ambitions politiques, puisqu’Ali Bongo, qui demeure privé de sa liberté de mouvement et « soumis à une surveillance quotidienne », malgré son état de santé, affirme renoncer définitivement à toute ambition nationale, ce qui « vaut également pour Sylvia et Noureddin».
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LE MARABOUT ET L'ÉTAT, UNE DANSE SÉNÉGALAISE MILLÉNAIRE
Il y a l'exécutif, le législatif, le judiciaire... et puis il y a eux. Les marabouts, gardiens d'une spiritualité ancestrale, sont devenus les arbitres officieux de la politique nationale. Ils ont su tisser une toile d'influence aussi discrète qu'efficace
Dans la symphonie du pouvoir sénégalais, un instrument résonne plus fort que les autres : le chapelet du marabout. Loin d'être une simple relique du passé, le pouvoir maraboutique s'est imposé comme le quatrième pilier d'un État en perpétuelle négociation avec ses racines.
De l'ombre des mosquées aux salons feutrés du palais présidentiel, les marabouts ont su tisser une toile d'influence aussi discrète qu'efficace. Leur force ? Une patience millénaire et un pragmatisme à toute épreuve. Là où d'autres auraient brandi le sabre, ils ont choisi la plume et la parole, sculptant l'âme du peuple à petits coups de sermons et de bénédictions.
Aujourd'hui, alors que le vent du changement souffle sur le Sénégal, certains prédisaient la fin de cette alliance tacite entre turban et cravate. Erreur ! Le pouvoir réaffirme son attachement à cette force tranquille qui a traversé les siècles.
LA STRATÉGIE À DOUBLE TRANCHANT DE DIOMAYE
"On ne peut pas exclure la possibilité que le pays se retrouve à nouveau dans la configuration actuelle, avec la moitié de l'Assemblée nationale votant pour le gouvernement, et l'autre moitié soutenant l'opposition", analyse Elgas
(SenePlus) - Selon une récente analyse de Semafor, la décision du président Bassirou Diomaye Faye de dissoudre le Parlement et d'appeler à des élections législatives anticipées le 17 novembre prochain pourrait avoir des conséquences inattendues sur le paysage politique du pays.
Bien que cette décision vise à renforcer le pouvoir du président à l'Assemblée, l'émergence d'un nouveau mouvement d'opposition et l'incertitude quant à la solidité de ses alliances rendent l'issue de cette manœuvre incertaine.
Souleymane Gassama, essayiste politique connu sous le nom d'Elgas, met en garde contre un possible retour de flamme : "Le mécontentement n'est pas encore général, mais l'état de grâce s'essouffle", a-t-il déclaré à Semafor Africa.
La décision de Faye intervient après plusieurs affrontements avec le Parlement sur des projets de loi. Le président a critiqué "le refus" des législateurs de tenir le débat budgétaire obligatoire prévu le 29 juin, ainsi que le blocage par l'hémicycle le 29 août des tentatives de la coalition présidentielle de dissoudre le HCCT et le CESE jugés inutiles.
Cependant, la situation électorale reste complexe. Comme l'explique Elgas : "On ne peut pas exclure la possibilité que le pays se retrouve à nouveau dans la configuration actuelle, avec la moitié de l'Assemblée nationale votant pour le gouvernement, et l'autre moitié soutenant l'opposition."
Malgré ces incertitudes, Maurice Soudieck Dione, professeur de science politique à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis, souligne la nécessité de cette décision : "Il faut une certaine cohérence entre les majorités présidentielle et parlementaire pour que le chef de l'État puisse concrètement mettre en œuvre le programme pour lequel il a été élu", a-t-il déclaré à RFI.
Balla Dièye, un activiste politique basé à Dakar, voit dans cette dissolution le début d'une transition claire dans la manière dont le pays est dirigé : "Le pays passe d'une situation plutôt grotesque à un semblant de normalité", a-t-il confié à Semafor Africa.