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23 novembre 2024
Opinions
Par El Hadj Boubou SENGHOTE
REPONSE A MONSIEUR AMADOU BAKHAW DIAW, L’HOMME QUI VEUT REINVENTER L’HISTOIRE DU SENEGAL
Nul n’ignore que M. Amadou Bakhaw DIAW cherche encore à narguer les Diolas, les Malinkés, les Fulɓe, les Sérères, les Soninkés et toutes autres ethnies sénégalaises qui sont discriminées de la plus scandaleuse des manières au profit de l'Ethnie Wolof
Au cours d’une émission en wolof de la chaîne de télévision SEN/TV, Monsieur Amadou Bakhaw DIAW a déclaré, entre autres, que :
1)- « L’Association « MBOTAY LEPPY WOLOF » a été créée après qu’il a été constaté que l’Ethnie Wolof est l’objet de discrimination dans l’espace public…Elle a été créée dans le but de mieux faire comprendre aux Sénégalais, que l’Ethnie Wolof est bien une réalité vivante, même si les autorités sénégalaises compétentes veulent nier son existence…Dans le chapitre premier de L’Histoire du Sénégal, il est écrit que ce sont les Ethnies Sérères, Sarakollés et Toucouleurs qui font la Nation sénégalaise, qui constituent le Sénégal. L’Ethnie Wolof a donc été zappée dans ce cadre. Il y est écrit que les Wolofs ne constituent même pas une ethnie ; que le wolof n’est, tout au plus, qu’une langue et non une Ethnie ; que les Wolofs n’ont pas de patronymes. Nous ne comprenons pas pourquoi on déteste à ce point les Wolofs qui représentent pourtant 43% de la population sénégalaise avec 53% de locuteurs qui en ont fait leur première langue… »
Réponse :
Nul n’ignore que M. Amadou Bakhaw DIAW cherche encore à narguer les Diolas, les Malinkés, les Fulɓe, les Sérères, les Soninkés et toutes autres ethnies sénégalaises qui sont discriminées de la plus scandaleuse des manières au profit de la seule Ethnie Wolof. Même dans L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL : DES ORIGINES A NOS JOURS », dont la Commission nationale de rédaction était présidée par le Pr Iba Der THIAM, il n’y en avait que pour les Wolofs. Nous l’avions dénoncé à de nombreuses reprises.
C’est une manœuvre de diversion visant à faire croire que les Wolofs sont lésés. L’objectif recherché ici est de faire oublier ou taire les revendications légitimes des autres Ethnies, Fulɓe en tête, pour un traitement égal dans les médias, l’espace public et l’enseignement, entre les langues nationales sénégalaises codifiées, conformément aux dispositions réglementaires et constitutionnelles ce, au prorata du nombre de locuteurs natifs de chacune d’elles !
Même les sourds et aveugles de naissance, savent que tout a été mis en œuvre pour placer le wolof au-dessus de toutes les autres langues du Sénégal, pour lui conférer la préséance sur les autres, aux fins de « wolofiser » la population sénégalaise tout entière ! Nous pouvons illustrer notre propos à ce sujet par maints exemples : vingt-deux (22) émissions dans tous les domaines sur la RTS 1 sont consacrées à la langue wolof (contre une seule émission pour donner quelques informations à chacune des autres langues nationales, du lundi au vendredi); le wolof est choisi avec le français (langue officielle selon la Constitution) pour les discours officiels ; le wolof, le français et l’anglais sont choisis au niveau de l’aéroport international Blaise-DIAGNE, du TER, et à bord de la Compagnie nationale Air Sénégal ; le wolof et le français sont choisis au niveau du BRT appelé encore« SUÑU BRT », etc..
Dans tous les programmes gouvernementaux et dans tout l’espace public, la part belle est accordée au wolof (dans des projets comme Lecture Pour Tous, dans les Centres de santé, les Commissariats de Police, les Brigades de Gendarmerie, les Sociétés comme Orange Afrique/Moyen-Orient, SENELEC, au Théâtre national Daniel Sorano, etc.). Idem dans le choix de noms du genre « Cité Keur Gorgui », ou « Keur Xaleyii », ou « le Programme Xeyu Ndaw Yi », ou « Ndeyu Daara yii », ou « Bajjenu Gox », ou « Woyofal », ou « Suñu BRT », ou « Xèex fèebar, Dàan tilim » sur les véhicules de l’hygiène publique et de la salubrité, ou « Programme Gunngey Daara yii », etc..
La même situation prévaut sur certains documents électoraux sur lesquels mis à part le français, seule la langue wolof est encore écrite (non seulement en caractères latins mais aussi en caractères wolofal !) Même chose encore sur l’autoroute à péage où tout est écrit en wolof, après le français.
Le wolof est également la seule langue dans laquelle les émissions islamiques sont faites sur la RTS 1, avec notamment huit (08) émissions, à savoir : « Xayma-XamXam », « TontuBatàaxal », « Al Bayàan », « Al Miizàan », « Warefu », « Jeggel ak Yermannde », « Tandarma » (durant les 29 à 30 jours de chaque mois de Ramadan, et la dernière-née, Duɗal, un mot pulaar, peut-être pour provoquer plus les Fulɓe) !
Pareillement, excepté la 2STV et « La Radiotélévision Fulɓe», les autres chaînes de télévision sénégalaise font plus de 99% de leurs émissions dans la seule langue wolof ; violant ainsi les dispositions des articles 1er, 5, 7 et 8 de la Constitution sénégalaise auxquels réfèrent les cahiers des charges des radios privées et commerciales encourageant à la diversité ethnolinguistique !
Il en est ainsi également dans « L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL : DES ORIGINES A NOS JOURS », ainsi que notre Association KISAL DEEYIRDE PULAAGU avait déjà eu à le dire en 2020 à Monsieur le Président Macky SALL, ancien Chef de l’Etat sénégalais et à feu le Coordonnateur de la Commission nationale pour la rédaction de ladite HISTOIRE. Tout récemment aussi, dans une lettre ouverte adressée le 14 mai 2024 à Son Excellence Monsieur le Président Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, nos Associations « KISAL DEEYIRDE PULAAGU » et « POTAL ƊEMƊE NGENNDIIJE » présidées respectivement par MM. Sammba Jinndaa BAH et Aliw Gelaajo BAH, avaient attiré l’attention sur le fait que, dans les Tomes II et III de « L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL : DES ORIGINES A NOS JOURS »:
-a)-Les Fulɓe ne se retrouvaient presque pas dans cette Histoire qui les a banalisés en les présentant, à tort, comme de nouveaux venus au Sénégal, des étrangers sans territoires fixes !
-b)-de la période allant de 1817 à 1914, seuls quelques passages ont été consacrés à Cheikh Oumar Al Foutiyou TALL et, partant aux Fulɓe (Page 174), et de bien pâle manière, disons même : juste pour amuser la galerie !
-c)-dans ce Tome qui est, comme qui dirait, entièrement consacré aux familles religieuses du Sénégal, toutes obédiences confondues, on n’a même pas daigné parler des Almamy qui y auraient mérité au moins un chapitre ; ne serait-ce que pour avoir été les précurseurs de la généralisation de l’enseignement islamique au Sénégal et marqué d’une pierre blanche l’histoire de l’Islam dans ce pays !
-d)-Les Fulɓe ne comprennent pas comment les membres de la Commission nationale de rédaction de L’HISTOIRE GENRALE DU SENEGAL en sont-ils arrivés à « oublier » la dynastie Deeniyaŋke de Koli Teŋella BAH et le Califat almamal, deux périodes charnières dans l’Histoire du Fuuta, partant, du Sénégal voire de l’Afrique. Un Deeniyaŋke qui a sillonné tout le Sénégal de son époque, royalement ignoré ; cependant que d’autres hommes qui, pour la plupart, ne bougeaient que pour leurs propres intérêts sont présentés comme des Héros nationaux !
-e)-Les Fulɓe ne comprennent pas comment des Almamy qui ont mené victorieusement un soulèvement inédit non seulement au Sénégal mais aussi dans toute l’Afrique, ont-ils pu être ignorés dans de ce que l’on présente comme L’HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL ! Des ALMAMY et un MOUVEMENT pourtant plusieurs fois contés dans les ARCHIVES NATIONALES DU SENEGAL !
-f)-En somme, les Fulɓe ne s’expliquent pas la non évocation, dans cette soi-disant HISTOIRE GENERALE DU SENEGAL, du Fuuta - Tooro que des Historiens ont même présenté comme étant le berceau des populations de la Sénégambie, avant la migration de ses habitants.
Si en dépit de tout cela, on vient encore nous dire que les Wolofs sont lésés dans leurs droits au Sénégal, que les Wolofs y sont des laissés pour compte, ne sont pas considérés au Sénégal, y sont victimes de discrimination, etc., on se doit légitimement de rétorquer : Arrêtez d’injurier l’intelligence des Sénégalais et des hôtes étrangers qui vivent parmi eux ! Et surtout : ne poussez pas les nombreuses Ethnies véritablement discriminées à recourir à d’autres voies pour arracher leurs droits ! Sachez en tout cas que le Pulaar, notre langue, ne mourra jamais ! Nous serons debout pour la défendre! Nous sommes résolument déterminés à ne pas nous laisser enterrer avant l’heure !
Par ailleurs, M. Amadou Bakhaw DIAW a peut-être dû oublier qu’il avait fourni un autre justificatif à la création de l’Association « MBOTAY LEPPY WOLOF » dont il préside aux destinées et qui a été portée sur les fonts baptismaux le mardi 16 juillet 2024, à Dagana. En effet, dans sa déclaration rapportée par l’Agence de Presse sénégalaise (APS) le mercredi 17 juillet 2024, il disait que « MBOTAY LEPPY WOLOF visait « à montrer que le wolof est une ethnie à part entière, comme toutes les autres ethnies du Sénégal et que le vivre-ensemble a toujours été un principe fondamental pour le peuple wolof… » Il ajoutait que « MBOTAY LEPPY WOLOF s’inspire d’associations telles que NDEFLEŊ, qui promeut la langue sérère et TABITAL PULAAGU qui défend la langue pulaar. Comme ces Associations, elle vise à valoriser et diffuser la culture, les traditions et l’histoire du peuple wolof ».
Qui donc de ces deux (2) Amadou Bakhaw DIAW a-t-il raison ?
2)-«Les Egyptologues et les Ethnolinguistes sont unanimes à reconnaître que la langue wolof est unique, qu’elle n’a aucune syntaxe commune avec aucune autre langue sénégambienne ; d’où la fierté des Wolofs de clamer haut et fort que leur langue est unique, est originaire de l’Egypte pharaonique, de Missirah. Cheikh Anta aussi l’a écrit… Nous avons les mêmes verbes et la même grammaire que la langue de l’Egypte pharaonique. Nous pouvons même dire que nous sommes les plus indiqués pour clamer que notre langue est la plus ancienne d’entre toutes… »
Réponse :
Ceci est faux, totalement farfelu ! Aucun Egyptologue ni Ethnolinguiste connu n’a relaté ces choses ! N’attribuez pas la paternité de ces propos à Cheikh Anta DIOP. Respectez au moins la mémoire de l’homme qui repose à Thieytou depuis février 1986 et qui a plutôt écrit dans son livre « NATIONS NEGRES ET CULTURE », quatrième édition juin 2023, Présence africaine, entre autres, concernant la langue wolof, que :
-« La langue sérère a donné naissance à la langue wolof » (page 631) ;
-« …Ainsi le valaf (NDLR : C’est ainsi que le Pr Cheikh Anta DIOP écrit le mot « wolof ») résulterait d’une transformation d’un fond sérère, par un apport congolais essentiellement sara dont le sarakollé ne serait qu’une variante. Mais s’il en est ainsi, le lébu (NDLR : Lire lébou), qui est une variante du valaf, vient aussi du sérère. Tous les mots que nous considérons habituellement comme typiquement lébus, se retrouvent en sérère… » (page 774) ;
-« …Le lébu ne se distingue du valaf que par ce vocabulaire spécial, par un certain accent dit lébu et par l’usage de quelques éléments grammaticaux sérères qui ne sont plus usités en valaf… » (page 775) ;
-« Le wolof serait né de la déformation du sérère par tous ces éléments étrangers : Saras, Sarakollés, Congolais, Toucouleurs, Peuls, Laobés, etc… » (page 786).
Ajoutons que selon d’autres chercheurs, les 70% du vocabulaire wolof seraient empruntés au pulaar et les 20% au sérère.
3)-« La thèse de l’origine égyptienne des Wolofs n’est pas de Cheikh Anta DIOP, mais de la tradition orale des Wolofs, des griots…Nous savons que nous venons de Missirah d’où nous sommes partis pour le Sud-Soudan… »
Réponse :
Feu le Pr Cheikh Anta DIOP est formel en ce qui concerne l’origine du Peuple Valaf :
-« Un examen ethnologique nous permet de dire que le valaf viendrait du sérère. En effet, pour autant que l’on puisse parler d’une race, les Sérères en prennent davantage les caractères» (page 778) ;
-« …En plus de ces noms (NDLR : Les noms sérères et toucouleurs), il en est d’autres que portent les Valafs et qui sont d’origine sara et congolaise » (page 779) ;
-« Chez les Valafs, aucune des sept dynasties régnantes n’est originaire du pays. Les Sogon sont des Socés qui auraient été encore nombreux du temps de Ndiadiane Ndiaye avant d’être refoulés en Casamance. Les Gélvar sont des Sérères du Sine-Saloum. La mère de Déthié Fou Ndiougou, le prince qui a fondé la première dynastie de Damel, était originaire de Vagadou (ancien emplacement de Ghana). La dynastie des Guedj est d’origine populaire : elle naquit après le coup d’Etat que le Cayor ait connu, celui de Damelrat Soukabé, dont la mère était une femme du peuple et venait, disait-on, du côté de la mer, Guedj en Valaf. La dynastie des Bey est une famille ‘’porte-bonheur’’ (d’après l’opinion populaire), dans laquelle les princes aspirant au trône avaient l’habitude de choisir, momentanément, leurs femmes. Les Dorobé, à notre avis, proviennent de la caste, ou de l’ordre célèbre des Torobé qui étaient des Peuls » (page 791) ;
-« …Cette étude démontre que le sang qui coule dans nos veines est un mélange de sang sérère, toucouleur, peul, laobé, congolais, sarakollé et sara (peuple des négresses à plateaux). Dès lors, que reste-t-il du mythe d’une race pure, douée d’une supériorité qui l’incite à traiter les autres de LAKAKAT ? » (page 793).
En clair, les déclarations de M. Amadou Bakhaw DIAW ont été entièrement battues en brèche par les thèses de feu le Pr Cheikh Anta DIOP à qui il aime pourtant se référer ! La tradition qu’il s’empresse d’invoquer aussi, prend le contrepied de ses dires; car d’après certains chercheurs, le mot « walaf » est l’ancêtre du mot « wolof ». Djolof MBENGUE, le fondateur du premier village wolof, se serait établi, avec plusieurs groupes wolofs, « dans ce qu’on appelait alors le pays ‘’LAF’’. En wolof le mot ‘’wa’’ signifie ‘’ceux venant de’’, donc ‘’wa-laf’’ désignait ceux venant du pays ‘’Laf’’. Ce pays ‘’Laf’’ est, avec le royaume du Waalo, l’un des lieux de naissance de l’ethnie wolof. Plus tard le mot walaf devint wolof. »
Donc, aucune des affirmations rappelées supra de M. Amadou Bakhaw DIAW, n’est conforme ni à l’histoire, ni même à la tradition ! En revanche, feu le Pr Cheikh Anta DIOP a bien parlé de l’origine nilotique des Peuls, dans son ouvrage susmentionné:
-« Les Peuls, comme les autres populations de l’Afrique Occidentale, seraient venus d’Egypte » (page 612) ;
-« Comme les autres populations qui composent le peuple nègre, les Toucouleurs sont venus du Bassin du Nil, de la région dite ’’ Soudan anglo-sahélien’’ (page 616) ;
-« Parties du Bassin du Nil en essaims successifs, les populations ont irradié dans toutes les direction. Certains peuples tels que les Sérères et les Toucouleurs seraient allés directement jusqu’à l’Océan Atlantique, alors que d’autres se fixaient dans le Bassin du Congo et dans la région du Tchad ; tandis que les Zoulous allaient jusqu’au Cap et les Traoré jusqu’à Madagascar » (page 786).
Mieux, pour le Pr Cheikh Anta DIOP, des Fulɓe seraient du nombre des Pharaons d’Egypte : « …On pourraitsupposer que les Peuls font partie de ces nombreuses tribus d’où sont sortis des pharaons, au cours de l’histoire, comme c’est le cas aussi pour les tribus sérères des SAR, des SEN, etc. »).
4)-«Nous avons les mêmes patronymes (GAI, NYANG, DENG, DUOP) etc. et les mêmes prénoms (Latdior, etc.) que les Sud-Soudanais. »
Réponse :
Nous trouvons effectivement, au Soudan du Sud, ces patronymes qui s’apparentent aux GAYE, NIANG, DIENG et DIOP de chez nous. Mais ces noms de famille ne sont pas exclusivement d’origine wolof. Tous ces quatre (4) patronymes se retrouvent également chez les Fulɓe (Toucouleurs). Quant au prénom Latdior, nous ne l’avons pas retrouvé chez les Peuples du Soudans ! En revanche, on trouve bien des Hamadi au Soudan du Sud et des Sally au Soudan ; qui sont des prénoms 100% peuls, exclusivement fulɓe.
Encore que cela ne suffit pas à prouver qu’il y ait des Wolofs au Soudan du Sud. Car on ne trouve pas un seul Soudanais du Sud qui parle la langue wolof ; cependant que les Fulɓe parlant le pulaar, ayant les mêmes costumes traditionnels et les mêmes traditions que les Fulɓe du Sénégal et des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Est sont légions au Soudan !
Un autre exemple : On trouve dans les deux Corée une dizaine de patronymes qui sont identiques (aux plans de l’orthographe et de la prononciation) à ceux des Fulɓe du Sénégal en particulier, à savoir : WAN (WANE), WON (WONE), LEE (LY), JONG (DIONG), BAH (BA), SO (SOW), JAH (DIA), HAN (HANNE), etc.. Mais nous n’en déduirons pas pour autant que leurs titulaires soient des Fulɓe.
5)-«De l’Egypte, les Wolofs sont allés au Sud-Soudan, puis au Ghana, au Waalo. Après, le Waalo s’est disloqué. »
Réponse :
S’il en est ainsi, pourquoi ne trouve pas alors des traces de leur passage dans les pays traversés ? Pourquoi le wolof n’est-il parlé nulle part ailleurs qu’au Sénégal, en Gambie et au Sud de la Mauritanie, contrairement au pulaar qui est parlé dans une vingtaine de pays en Afrique, y compris en Ethiopie, en Egypte et au Soudan ? Pourquoi n’a-t-on- pas retracé l’itinéraire des Wolofs depuis le Nil jusqu’aux confins du Sénégal, alors que celui des Fulɓe est clair aux yeux des Historiens.
En effet, l’historien et sociologue malien Youba BATHILY a narré les péripéties du voyage jusqu’à l’arrivée des Fulanis (les Fulɓe) en Afrique de l’Ouest, en se fondant sur les traditions orales des Assouanikes et Harratines collectées en 2005 à Djidda (sud de Guiré dans le cercle de Nara) de Diffa et près de Maradi (Niger). Il renseigne ainsi sur le fait qu'à la recherche de pâturage, les Fulanis, qui parlaient une langue appelée Warama, auraient quitté la région de Woromiya éthiopien sous la conduite du patriarche Kaw BAH (Kaaw BAH certainement ou oncle BAH, en pulaar). La traversée du territoire éthiopien des Fulanis appelés autrement Pouls, s'est déroulée dans la difficulté et accompagnée de perte de vies et de bétail.
Il indique que les Fulɓe sont venus de l'Ethiopie, par le Soudan, le Tchad, le Nigeria, le Niger et entrés au Mali par la région de Ménaka. Les Fulɓe auraient quitté l'Ethiopie 1122 ans avant l'Hégire (donc, vers 500 avant Jésus) pour atteindre la région de Ménaka vers l'an 21 après Jésus. Ils sont rentrés dans le pays de Ménaka 521 ans après avoir quitté l'Ethiopie. Ils ont traversé la région de Tombouctou huit ans après leur départ de Ménaka (Tombouctou vers l'an 29 et la région de Mopti est atteinte vers l'an 5 ; donc 25 ans après Tombouctou).
Venant de l'ouest (Anderamboukane, Ménaka), les Fulɓe traversèrent le fleuve Niger, dans la commune de N'Tillit, puis le pays de Gossi, Inadiatafane, Bambara-Maoude, Diaptodji, Dangol Bore. Ils passèrent par Ouroube-Doude, Konna et Dialoube pour encore traverser le fleuve Niger au Sud du lac Debo par la commune de Bimbere-Tama. Certains s'installèrent entre San (Est de Ségou) et Goundaka (Est de Mopti), ces derniers pâturaient au bord des collines dogons du Gondo où vivaient le Bobo ou Bwa, c'est dans cette cohabitation qu'ils sont devenus des cousins à plaisanterie des Bobo.
Les Fulɓe prirent la direction Ouest pour passer par le Nampalari, Sokolo et Niono (Nord de Ségou). Ils vont encore traverser le fleuve Niger sur des berges situées entre Ségou et Markala (actuelle commune de Pelengana, Ségou) pour se diriger vers l'Ouest de l'actuel cercle de Dioila (sur de Kulikoro) au cours de neuf ans soit 63 après leur départ de la région de Mopti. Ils vont atteindre le Djitoumou en l'an 97 soit trente-quatre années après avoir quitté la région de Dioïla ; puis le Wassoulou (Ouest de Sikasso) huit ans plus tard soit en l'an 105 et le Mandé (Ouest de Bamako) vingt-neuf ans après la région du Wassoulou (en 134 après Jésus).
Les Fulɓe arrivèrent au Khasso en 148, soit quatorze ans après avoir quitté la région du Mandé et ils ont atteint le sud du Fleuve Sénégal qu'ils vont appeler Futa-Toro quarante-trois ans après avoir quitté la région du Khasso (Kayes au Mali). Ils baptisent en 177 une autre région montagneuse plus au Sud en Futa-Diallo (Guinée) vingt ans après avoir quitté la région du Futa-Toro, soit en l'an 197. Les Fulɓe vont s'installer sur les berges septentrionales du Fleuve Sénégal dix-sept ans plus tard (en 214). Ils arrivent sur le territoire de Nioro et de Koumbi (capitale de l'empire du Ghana) en 343, soit 965 ans après leur départ d’Ethiopie. Ils apportèrent une nouvelle langue en Afrique de l'Ouest.
Ainsi, à chaque halte, les Fulɓe qui, pour une raison ou une autre, ne pouvaient pas poursuivre le long périple, s’y établissaient. C’est sûrement ce qui explique leur présence dans une vingtaine de pays en Afrique.
Quid de l’immigration wolof à partir du Nil ? Amadou Bakhaw DIAW peut-il nous en retracer les étapes avec précision, comme c’est le cas ici avec les Fulɓe ?
6)-« Lorsqu’ils ont quitté le Ghana, les Wolofs sont allés au Tékrour, qui est l’ancien nom du Fouta. Ce qu’on appelle Fouta maintenant, c’est-à-dire la région de Matam et le Département de Podor, c’est cela le Tékrour. »
Réponse :
Que nenni, Monsieur DIAW ! Le Tekrour (actuel Fouta-Toro) ne se limite pas à ce que l’on appelle de nos jours la région de Matam et le département de Podor ! Dans l’ouvrage « HISTOIRE DE LA MAURITANIE : DES ORIGINES AU MILIEU DU XVIIe SIECLE », écrit par G.M. DESIRE-VUILLEMIN, agrégé de l'Université, Docteur ès-Lettres, avec la participation de MOHAMMED EL CHENNAFI, MOKHTAR OULD HAMIDOUN et ELIMANE KANE, on lit que :
-« Le Tekrour est le nom donné par les géographes arabes à la moyenne vallée du Sénégal et à sa ville principale » (page 53) ;
-« Les premiers peuples touchés par les nomades islamisés furent les habitants du Tekrour. Aux VIIIe-IXe siècles, le Tekrour s'étendait sur les deux rives du Sénégal : il correspondait à peu près au Sud de la Mauritanie et au Nord du Sénégal d'aujourd'hui » (page 51).
Le Tekrour est donc infiniment plus vaste que la région de Matam et le département de Podor réunis.
Dans les versions orales et écrites, le Fouta présente deux espaces : le (Djeri Fouta et le Fouta Toro). L’ancien espace du Djeri Fouta se trouve au nord de la Mauritanie, vers les frontières d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie, précisément dans la zone actuelle du Polisario (dénommé de nos jours République Arabe Sahraouie Démocratique-RASD), selon les écrits d’El Bakri et Ar’Rakik situant le Bilad Tekrour à la proximité des villages berbères, que Ugbata ben Nafi avait atteints à son époque. En effet, le second Fouta ancien qui est décrit par les écrits arabes, se situe dans la région d’Adrar (dans l’actuelle Mauritanie).
Le livre « Bilad Singitti Al Manaratou War-Ribat », qui a pour auteur Khalil An-Nahwi (1987), décrit ses frontières avec précision (page 19, Chapitre, Bilad Tekrour) :
« Le Bilad Singitti était connu sur le nom du Bilad Tekrour, dans l’ancienne époque, (…). Cette appellation se retrouve dans ses œuvres portant sur les notables de cette région, (« Fath Soukour fi Ma’arifati A’ayani Ouléma At-Tekrour »). Il y dit :
« Le Tekrour est une région vaste, s’étendant de l’est jusqu’à Adga’i, de l’ouest jusqu’au Bahr (mer) Bani Zanadikhatou, du Sud jusqu’au Beed et du Nord jusqu’à Adrar ».
Quant au Fouta Toro actuel, c’est-à-dire celui de l’époque des Almamy, il se présente ainsi qu’il suit : du Nord, il s’étend de Hayre Ngal (Colline d’Asaba) jusqu’au Njorol (Djorol). De l’ouest à l’Est de Dagana jusqu’à Bakel. Du Sud à Sud ’Est, depuis le Fleuve jusqu’aux frontières qui séparent le Fouta du Djolof, le Ferlo et le Boundou.
Nous l’avions également dit dans notre précédente réponse à Monsieur Amadou Bakhar DIAW : Selon certaines versions orales, le Fouta Toro actuel s’étendait, avant l’occupation coloniale, de Ndar (Saint-Louis du Sénégal) à Bakel, du Nord Hayré Ngal au Ferlo et les limites du Djolof.
Ainsi, à la veille des indépendances, toute la zone située jusqu’à 150 km au Nord du Fleuve, était considérée comme une partie intégrante du Sénégal. Rappelons que les Fulɓe ont habité en premier lieu le Fouta Nord du Fleuve, avant le Fouta Sud qui est le Sénégal d’aujourd’hui : « Rewo roŋkaa nde Worgo hoɗaa », a-t-on coutume de dire, en pulaar. Le Fouta-Toro, pays des Fulɓe (Toucouleurs), a toujours été majoritairement habité par ces derniers, même s’il incluait quelques villages Soninké et Wolof, dans sa grande agglomération de la rive droite à la rive gauche. Le Pr cheikh Anta DIOP ne dit pas le contraire :
« Au Fouta-Toro, on trouve des noyaux résiduels de Sérères et de Valafs avec les noms de Saar, Diop, N’Diaye…qui sont tous de la caste des Thioubalo, c’est-à-dire des pêcheurs » (page 619).
L’adhésion à l’Islam des Fulɓe (Toucouleurs) du Tekrour avant toute autre ethnie, tout comme leur domination, même si d’autres ethnies habitaient également au Tekrour, est évidente. C’est d’ailleurs la même situation qui prévaut jusqu’à ce jour pour toutes les ethnies de la Nation: domination des Fulɓe (Toucouleurs) au Fouta, des Soninkés au Gadiaga, des Wolofs au Saloum, des Sérères au Sine, etc..
7)- «Mais Asma (NDLR : la journaliste) : Savez-vous que nous les Wolofs, nous sommes les premiers habitants du Tékrour ? »
-Asma : Ah oui ?
-Nous sommes les premiers à y habiter, vers le VIème siècle. Ce que je vous dis là, c’est même le professeur Oumar KANE, ancien doyen de la Faculté de lettres, professeur d’Histoire, spécialiste du Fouta qui l’a dit. Ce que je vous ai dit là, émane du professeur Yaya WANE. »
Réponse :
Si, ainsi que le dit M. Amadou Bakhaw DIAW, les Wolofs sont les premiers à habiter au Tékrour, pourquoi n’en trouve-t-on pas alors les traces ? Pourquoi rien du Tékrour, du Fouta-Toro ne rappelle qu’ils sont effectivement les premiers à s’être établis dans cette localité ? Pourquoi n’ont-ils pas dénommé ce territoire du nom de l’un de leurs ancêtres, ou de leurs anciens lieux d’habitation en Ethiopie ou au Soudan, ou encore en Egypte ? Pourquoi n’y en a-t-il à ce sujet que pour les Fulɓe ? En effet, toujours dans son livre « NATIONS NEGRES ET CULTURE », le Pr Cheikh Anta DIOP rapporte que :
-« Comme les autres populations qui composent le peuple nègre, les Toucouleurs sont venus du Bassin du Nil, de la région dite ’’ Soudan anglo-sahélien’. Ceci est prouvé par le fait qu’on trouve actuellement, dans cette région, chez les Nouers, sans altération, les noms totémiques typiques des Toucouleurs qui vivent aujourd’hui sur les rives du Sénégal, à des milliers de kilomètres de distance. On trouve, dans cette même région, à l’endroit appelé Nuba Hills ou Collines de Nubie, la tribu des Nyoro et celle des Toro.» (page 616-617) ;
-« Il existe, à l’heure actuelle, en Abyssinie, une tribu appelée Tekrouri, ce qui donne à penser, au cas où les Toucouleurs du Sénégal seraient une fraction de cette tribu, que la région du Tekrour, loin d’avoir donné son nom aux Toucouleurs, aurait reçu le sien de ceux-ci lorsqu’ils s’y installèrent » (page 617) ;
-« Il existe également un Nyoro (Massina) au Soudan Français, où les Toucouleurs ont aussi séjourné avant d’arriver dans la région qui portera le nom de Tekrour au Sénégal, d’où ils descendront lentement vers ce fleuve, dont les rives ont porté aussitôt le nom de Fouta-Toro » (page 617-618).
Et le Pr Cheikh Anta DIOP de poursuivre, comme pour tenter de convaincre les incrédules: « Cependant, un lecteur sceptique pourrait, malgré tout, voir en ces rencontres des faits insuffisamment probants. En voici un autre: On sait d’une façon certaine que, dans la seconde moitié du XIXe siècle, les Toucouleurs, déjà islamisés, avaient quitté les rives du Sénégal pour pénétrer jusqu’au cœur du pays et s’installer au Sine Saloum pour convertir les populations sérères de cette région. Le grand marabout toucouleur qui tenta de réaliser cette entreprise et qui fut contemporain de Latdior, s’appelait Ma Ba Diakhou. La région nouvellement conquise à l’islamisme par les Toucouleurs fut baptisée Nyoro du Soudan par les ancêtres de Maba : Nyoro du Rip » (page 618).
Pour ce qui concerne les Professeurs Oumar KANE et Yaya WANE, que M. Amadou Bakhaw DIAW invoque comme étant ses principales sources, nous tenons à préciser que nous ne sommes pas nous-mêmes forcément d’accord avec certaines déclarations de ces vénérables sommités. Nous considérons toutefois que ce sont certainement leurs sources, pour la plupart arabes et européennes, qui sont à la base de certaines de leurs déclarations, assurément discutables. Au demeurant, le Pr Oumar KANE a lui-même remis en cause la fiabilité de certaines de ses sources:
« Arcin, Delafosse et Tauxier ont eu accès aux meilleures sources de la tradition orale. Delafosse a tout simplement repris les données des Tarikh soudaniens. Tauxier, en revanche, reprend et interprète de façon erronée les indications fournies par Joao de Barros… Ni Delafosse, ni Tauxier ne nous permettent d’appréhender la migration et les conquêtes de Koli. Sans citer ses sources, Tauxier parle de l’arrivée de Koli avec ses troupes en 1534 au Fuladu, venant du Fuuta Tooro, ce qui serait à l’origine des Fulakunda. Il semble que Tauxier a inversé l’ordre des évènements…Delafosse, comme Tauxier, sont en contradiction avec la tradition généralement admise, qui fait partir la conquête de Koli du Bajar » (Cf. La première hégémonie peule- de Koli Teŋella à Almaami Abdul, Page 137-138).
En préfaçant « La première hégémonie peule : Le Fuuta Tooro de Koli Teŋella à Almaami Abdul » du Pr Oumar KANE, le Pr Amadou Mahtar MBOW (Qu’Allah leur fasse miséricorde et leur accorde le Firdaw’s ainsi qu’à tous nos disparus), ancien Directeur général de l’UNESCO » dira, fort à propos que: « …Les Fulɓe constituent le seul groupement ethnique de l’Afrique de l’Ouest à avoir essaimé, de manière presque continue, de l’Atlantique à l’actuelle République du Soudan à l’Est, tout en gardant leur langue et les éléments essentiels à leur culture…» (Page 9).
Ne nous refusons pas à l’évidence en nous entêtant à nier ce qui est hors de doute, ce qui « n’a manifestement pas besoin d’être démontré parce que manifestement vrai ». Se refuser à l’évidence relèverait incontestablement de l’irresponsabilité.
Le Président de Kawtal Pelle Fulɓe
El Hadj Boubou SENGHOTE
par Diawdine Amadou Bakhaw Diaw
NOUS SOMMES TOUS DU TEKROUR, MATRICE DE LA NATION SÉNÉGALAISE
Monsieur Sanghotte, il n y a pas de nation fulbe mais une nation sénégalaise
En réponse à vos graves accusations et propos discourtois en mon endroit dans un article intitulé "Amadou Bakhaw Diaw ou le semeur de discorde", je voudrai utiliser mon droit de réponse pour réfuter vos contrevérités.
« Après ses déclarations assurément mensongères auxquelles nous avions réagi en son temps, Amadou Bakhaw Diaw se signale à nouveau, tristement, avec des idioties du genre « El Hadj Malick Sy est un Wolof d’origine, natif du Walo, éduqué au Djolof…», ou que s Cheikh Ahmadou Bamba est d’origine Wolof, etc.. »
Comme beaucoup périphérocentristes wolophobe, le sieur Boubou Sanghotte voudrait enlever leur identité ethnique wolof à d’illustres personnages publics sénégalais en particulier les quatre fondateurs de nos confréries qu’il voudrait identifier comme des fulbés. Ainsi, il espère déconnecter les Wolofs de l’histoire de l’islam en Sénégambie.
Même le Professeur Cheikh Anta Diop n’échappe pas à ces grossières falsifications usurpatrices.
À Dakar à la Place du Souvenir africain sur la corniche Ouest, il est indiqué dans une affiche publique au niveau de l’esplanade, que Cheikh Anta Diop est d’origine léboue ; une aberration si on sait que ses réelles origines sont Wolof baol baol.
Pour ce qui des origines de El Hadj Malick Sy et Cheikh Ahmadou Bamba Mbacke, nous allons exposer nos arguments pour montrer qu’ils sont tous les deux de l’ethnie Wolof.
Oui, Al Hadj Malik Sy est d’ethnie wolof avec de lointaines ascendances toucouleur. Ses origines, son éducation, son milieu d’activité en font un Wolof bon teint. Au sujet de ses origines le lieutenant-colonel français Paul Marty au début du XXe siècle disait ceci : « Al Hadj Malik Sy est né, vers 1855, au village de Dowfal, de l'agglomération de Gaïa, à l’est de Dagana.
Son père était Ousman Si fils de Modj Si, fils de Mamadou Si, et sa mère Faouad Welé Ouolofe.
Le clan des Si est d'origine toucouleure, mais comme les ancêtres à' Al Hadj Malik sont installés depuis plusieurs générations en pays ouolof et y ont épousé des femmes de ce peuple, le marabout et les siens se considèrent maintenant comme devenus Ouolofs…. »
Pour confirmer les thèses de Marty, remontons sa lignée paternelle pour observer que les cinq ascendants paternels d’El Hadj Malick Sy sont tous issus de mère Wolof et ont eu des épouses Wolofs .
Samba Sy avec son épouse Awa Diop du Diolof Ndeugagne Ba est père de :
Alé Samba Sy Awa Diop Deungagne ba avec son épouse Khary Ndiaye est père de :
Makhary Sy Khary Ndiaye avec son épouse Bouna Bassine Thiané de Mélakh, Diolof est père de :
Tafsir Demba Bouna Bassine Sy Dorobe Ba avec son épouse Maaty Mbacké de Mbacke Sagnianka (Diolof) est père de :
Demba Khouredia Sy dit Ousmane Sy Maaty Mbacké avec son épouse Fawade Wéllé de Gaya (Walo) est père de :
Ndiougou Fawade dit El Hadj Malick Sy.
De par sa mère, Fawade Welle El Hadj Malick descend de Ndiaye Lo Sénéba Gaye, d’Al Thiaka Thiam Diogomaye et de Maghana Birane Khouma, ainsi il est apparenté à toutes les grandes familles maraboutiques du Cayor et du Baol.
Sant dekul fenn waye am na fu mu coosano. Sy toucouleur de Souyema est devenu Sy Wolof apparenté à toute la classe maraboutique du Diolof (Mbacke, Niang Affe, Bousso, Sylla, Kamara, Kébé) par de multiples alliances matrimoniales.
Avec quelques exemples on peut démontrer que l’origine d’un patronyme qui ne correspond pas forcément à l’identité de celui qui le porte.
Tout le monde s’accorde à considérer le patronyme Ndiaye est d’origine Wolof, pourtant des individus d’ethnie toucouleur sarakholles balante et serere portent ce nom de famille sans être classés comme d’ethnie Wolof. Voici quelques exemples.
Après la mort de son père Boumy Jelen le Prince du Diolof Mbagne Ndanti Ndiaye Ndiaye s’était exilé au Tekrour plus précisément à Horéfondé.
Ses descendants avec le patronyme Ndiaye sont les chefs de Horefonde avec le titre de Bummudy Horefonde. Qui peut affirmer qu’ils ne sont pas toucouleur ?
Sous le règne du Bourba Biram Ndieme Coumba Ndiaye des princes du Diolof s’étaient exilés au Gadiaga épousé des femmes Bathily et ont fondé la ville de Bakel De patronyme Ndiaye ils n’en demeurent pas des sarakholles.
Huit Boursine dont (Birame Pathe Ndiay , Valdiodio Ndiaye, Mbacke Ndep Ndiaye etc.) étaient des descendants agnatiques du Bourba Birame Ndieme Eler .Ils se nomment Ndiaye et qui osent dire qu’ils sont Wolof. Ces Ndiaye du Sine sont serere.
Les descendants du chef de guerre Wolof Abdou Ndiaye en Guinée-Bissau malgré leur patronyme Ndiaye sont devenus des Balantes, des Mancagnes, des Manjacques ou des Manjaques.
Éducation
L’éducation et les études coraniques du jeune Malick se sont effectuées auprès de sa famille et auprès de professeurs Wolof. D’après Paul Marty
“….le jeune Malik fit sa première éducation à Gaïa, auprès de sa famille maternelle qui y est toujours installée. Tierno Malik SOW qui lui apprit à épeler les premières sourates du Coran.
Très jeune, vers l'âge de huit ans, il fut emmené par son oncle paternel Amadou Si dans le Diolof, à Sine, près de Sagata…..”
El Hadj Malick Sy suivit ses cours coraniques auprès de maître exclusivement Wolof comme : Ngagne KA du Diolof, Abdou Biteye de Longuè, Mour Sine Kane de Ndombo, San Mosse Ndiaye a Bokhol, Mour Kale Seye à Keur Taïba Sèye (Louga). El Hadj Amadou Ndiaye à Saint-Louis, Birahima Diakhate (Louga), Mamadou Wade à Nguig, à l'Est de Sakal. Ma Sylla Manè dans le Mbakol (Cayor).
Activités religieuses et sociales
C’est en pays Wolof ou El Hadj Malick Sy a eu à mener toutes ses activités sociales et religieuses tout d’abord à Gaya Saint-Louis au Cayor et à Dakar.
Toutes ses épouses sont d’ethnie Wolof comme la quasi-totalité de ses moqqadem et talibe.
En résumé en se fondant sur tous ces éléments nous pouvons dire que El Hadj Malick SY natif de Gaya au walo, éduqué au Diolof, enseigné par des professeurs Wolof , ayant vécu au Cayor est bel et bien d’ethnie Wolof.
Quant à son cousin Cheikh Amadou Bamba Mbacke, nous pouvons affirmer aussi qu’il est d’ethnie Wolof et s’est toujours considéré comme appartenant à cette ethnie.
Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké avait demandé à son poète favori Serigne Moussa Ka de lui adresser des poèmes en Wolof et non en arabe car Lui il était Wolof. D’après Paul Marty, le quatrième ascendant d'Amadou Bamba était Toucouleur et originaire de Fouta.
C'est lui qui le premier vient s'établir en pays ouolof, s'y maria avec une femme du pays et adopta les mœurs et usages de sa nouvelle patrie.
Depuis ce temps, fixés définitivement en terre ouolofe et s'unissant à des femmes de cette race, ses descendants se sont naturalisés ouolof …..fin de citation.
Le patronyme Mbacké contrairement à beaucoup de légende n’est pas une déformation du nom de famille Ba.
Dans un extrait de son ouvrage Irwaunnadi Min' Adhbi Hurb Al-Khadim le biographe officiel du Cheikh Serigne Ahmadou Lamine Diop Dagana indiquait :
« Un natif de cette province appartenant à la famille Ba, lui, affirme que les Mbacké étaient leurs cousins et le nom de Mbacké était une déformation par les wolofs du nom du Ba.
Cette opinion est à mon avis fort invraisemblable. Je crois, en revanche, que le nom Mbacké est aussi vieux que tous autres noms non-arabes »
Les Mbacké et les Bousso ont toujours vécu dans le Tekrour, le Diolof et le Namandirou avec les Ndao qui sont leurs cousins à plaisanterie ou ils constituent le vieux peuplement wolof.
Certains sont restés au Tekrour et ont été fullanises et sont devenus des toucouleur, d’autres comme ceux du Diolof et du Namandirou sont restés Wolofs.
Pour preuve la mère du roi du Namandirou Waly Mbérrou Mbacké Ndao qui fut vaincu et tué par le Bourba du Diolof Tchukly Dielen vers le début du xvie siècle, s’appelait Mbérrou Mbacké.
Ousmane épousera Arame Niang, la fille de son protecteur le Berguel Mafinty Niang et eut un fils qui portait le nom Ma-aram Mbacké (comme dans la tradition wolof l’ainé s’appelle Ma plus le nom de sa mère).
Ma-aram Mbacke est les pére de Balla Aissa Boury Mbacké père de Momar Anta Sally pére de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacke. On peut noter que Ma-aram Mbacke et ses descendants ont comme deuxieme prénom le prénom de leur mère comme dans la tradition wolof.
Du côté de sa lignée maternelle, tous les parents, grand-parents de Sokhna Mame Diarra Bousso sont tous des Wolof originaires du Diolof.
Le père de Sokhna Mame Diarra Bousso s’appelle Mabousso Bousso Awa Mbaye (Mbaye de Longhor).
Le grand-père paternel de Sokhna Mam Diarra Bousso s’appelle Matabara Bousso Khoudia Cisse.
La mère de Sokhna Mam Diarra Bousso s’appelle Sokhna Asta Walo Mbacké, fille de Ndoumbé Danou Niang (Niang Affé du Diolof)
Sokhna Mame Diarra Bousso a eu deux sœurs de même père et mère qui portent des prénoms bien Wolofs : Sokhna Maty et Khoudia Bousso et un frère se nommant Serigne Mouhamadou Bousso plus connu sous le nom de Serigne Mboussobé (et non Thierno Mboussobé).
Sokhna Mame Diarra Bousso appartient à la lignée maternelle) Gondiokh comme : Medoune Sakhewar Diop, le grand-père paternel de Damel Lat Dior Ngone Latyr, Gankal Amadou Makhouredia Diop, chef de guerre et demi- frère de Damel Lat Dior Ngone Latyr, Sidy Gagnessiry Ndiaye, fils du Bourba Diolof Alboury Ndiaye et Serigne Amadou Kabir Mbaye, père d’El Hadj Djily Mbaye.
Rappelons la place de la lignée matrilinéaire dans l’identité des Wolofs.
D’après Yoro Boly Dyao dans ses cahiers
« Il faut remarquer que les Ouoloffs suivent leur filiation par les femmes avec plus d'importance que la filiation par les mâles.
La femme doit alors en conséquence, être (est donc) la seule personne pouvant transmettre le sang noble et en même temps certains droits
La famille par la mère s'appelle mène ou khéte. Ces mots, quoique synonymes, donnent pourtant deux significations qu'il est utile de faire ressortir (dont il est très utile de faire ressortir la différence).
Le premier ne réunit en sa signification que ceux qui descendent d'une unique souche maternelle.
Le second rassemble dans la sienne les mènes de toutes les familles vassales de toutes conditions …c'est à dire les familles vassales libres les captifs de couronne ou de case, les gnègno, qui portent le nom de ses familles à titre de simple mais antique alliance. Et le général Général Faidherbe écrit dans Notices sur le Cayor* : pour comprendre l'histoire du Cayor il faut savoir comment la famille est constituée chez les wolof qu'on y trouve de particulier, c'est qu'ils font plus de cas de filiation par les femmes (khêt) que de la filiation par des hommes (Sant) la première étant indispensable pour transmettre des droits de la noblesse et au pouvoir
En un mot c'est *le ventre qui anoblit donne une identité à un individu. Serigne Abdou lahad Mbacke Ngainde Fatma dont vous dites qu’il réclamait son ascendance Foutanke est un Wolof de lignée maternelle Tedieck comme la Reine Ndate Yalla Mbodj.
Boubou Sanghotte m’attribue encore ces idées étonnantes :
« les Fulbes n’auraient jamais vécu au Tékrour ; le phénomène migratoire de l’Est vers le Sahara ne concernant, d’après eux, que les Sérères, les Wolofs et les Lébous ; »
Voici notre réponse : Faux nous avons toujours affirmé que toutes les populations sénégambiennes dont les peuls étaient originaires de la vallée du Nil comme l’indique Yoro Boly Diaw et par vagues migratoires successives elles sont venues s’installer dans la vallée du fleuve Sénégal dans le Tekrour.
Tous ces peuples ont eu à une période ou une autre exercer leur hégémonie sur les autres composantes comme l’indique cette chronologie des dynasties du Tekrour du professeur Toucouleur Omar Kane, ancien doyen de la faculté des lettres dans son ouvrage « la première Hégémonie Peule le FuutaTooro de Koli Tenguella à Almaami Abdul ».
Chronologie des dynasties du Tekrour/Fuuta
1. 508-720Dynastie Wolof des Jaaoogo
2. 720-826 Dynastie des sérere Tondion
3. 826-1082 Dynastie des Soninkés Maana
4. 1082-1122 Dynastie des bérbéres Laam Taaga
5. 1122-1456 Dynastie des peuls Diawbé Laam Termess
6. 1456-1506Domination du Diolof avec le Bourba Tchukly Djiglane Ndiaye avec ses farba
7. 1506-1526 Période d’anarchie due à la guerre civile entre Farba
8. 1520-1526Debut et fin de la conquête de Koli Tenguella du Tekrur devenu Fuuta.
Vous m’accusez aussi de dire « les peuls seraient, pour une partie d’entre eux (les Peuls) engendrés par des Berbères du Sahara; l’autre partie, à savoir les Toucouleurs, résultant d’un croisement entre les Sérères ; les Wolofs et les Peuls; »
Pour vous répondre, je ne ferai que reprendre les thèses d’éminents universitaires toucouleurs comme Abdourakhmane Ba Omar Kane et Yaya Wane des marabouts historiens traditionnistes toucouleurs comme Thierno Moussa Kamara et Siré Abass Sow qui tous indiquent que les toucouleurs sont une résultante d’un metissage entre des premiers occupants du Tekrour Wolof serere Sarakholle et les peuls.
Dans un extrait son livre : « le Takrur historique et l’héritage du Fuuta Tooro. l’histoire politique ancienne du fleuve Sénégal », le Professeur toucouleur mauritanien Abdourahmane BA indique « sous le terme générique, Takrur ou Takruri, il faut plutôt voir l'ensemble des composantes nationales du Takrur de l'époque : Sereer, Lebu, Wolof, Soninké et même Peul. C'est à partir de ce substrat, augmenté de l'apport bidân, que se constituent les Halpulaar'en. À quel moment ? On ne saurait le dire avec précision.
Dans tous les cas, toutes les composantes sont en place dès le début de notre ère, et rien ne s'oppose à ce que désormais Soninké, Sereer, Lebu-Wolof, Bidân, à travers un long processus de métissage culturel et biologique, donnent naissance à un peuple transethnique.
L'apport des différentes composantes est variable. Si, sur le plan ethnique [biologique et culturel], les Lebu-Sereer semblent plus influents, les Peul imposent leur langue alors que l'apport des Bidân et Soninké est relativement réduit. Ce peuple ne trouve son unité et sa personnalité que très tard, à partir du XVIe siècle, dans le cadre de la communauté halpulaar'en.
L’ethnie toucouleur est plutôt d'un peuple hétérogène, pluriethnique ou trans-ethnique, résidu (témoin) des différentes populations qui ont résidé et traversé la vallée, mais aussi résultat des échanges (biologiques et culturels) de ces peuples entre eux et avec leurs voisins Bidân…….fin de citation
Dans des extraits de son livre « la Première Hégémonie Peule le FuutaTooro de Koli Tenguella à Almaami Abdul » le Toorodo Modi Naala Professeur Omar Kane abonde dans le même sens.
En démontrant les origine diverses Serer Wolof Sarakhollé Maures et Peuls des 4 groupes statutaires que sont les Toorodo (marabouts) Sébbé (guerriers) Subalbés (pécheurs) et Gniégnbé (Castés).
Pour le groupe statutaire des Maabo dont vous faites partie, le Professeur Omar Kane parle de leur origine diverses sauf peul voilà ….Ces groupes spécialisés sont d'origine ethniques diverses, wolof, sérère, malinké, .Les patronymes des maboubes ( Guisse ,Koule ,Kasse, Keneme, Kiide ,Pume ,Sarre, Sangott Koundoul ,Sokolov,Dabo)…..
Pour le Groupe statutaire des Marabouts je cite encore le Professeur Omar Kane qui en fait partie :…….L'analyse des patronymes permet de déceler les origines des toorobbe. Des fulbes proviennent les Bah, Baal, Bari, Jah, Jallo, Soh, Njaac, Kah, Kane, Sal Niakh, ou Mbaye,Des wolofs ou sebbe viennent les toorobbes de patronyme Wane ,Dieng Niang, Taal, Gueye, Ndiaye, Mbannor, Diop. Des soninké ou sebbe Aalambe viennent des Sakho, Sylla, Camara, Douke, Kebe, Koreera, Siibi, Toure, Taala, Baro, Soumare etc. Ces familles d'origine soninké sont parmi les plus anciennes qui ont adhéré à l'islam et formé la base du groupe toorodo Des maures proviennent des toorobbes Kane Ly ou Sy ;
Pour ce qui est du groupe statutaire des Sébbé (guérriers) le Professeur indique dans son ouvrage que : « A l’origine, il y avait au Fuuta Tooro, vingt-quatre Farba, tous d’origine wolof détenant chacun un tam-tam de guerre. Bon nombre d’entre eux étaient des personnages très puissants : Farba Waalalde qui est un Dieng, Farba Ndioum, Farba Ndiowol, Farmbaal, Farba Awgal, etc. »
La plupart d’entre eux étaient d’anciens chefs wolofs qui avaient été mis en place par les Bourba au milieu du XVe siècle, à la suite de l’intégration du Fuuta à l’empire du Diolof par Thioukli Njiklaan Sarré Ndiaye.
IIs avaient pour rôle, d’administrer les circonscriptions administratives regroupant une ou plusieurs leyyi ou kinnde de Fulbe.. IIs devraient lever sur les Fulbe un tribut dont une partie était envoyée au Bourba. L’oppression exercée par certains d’entre eux a poussé nombre de Fulbe à émigrer soit vers le nord, soit vers sud et l’est. Les migrations de Tenguella et de Doulo Demmba datent de cette période.
Il ressort de l’analyse de ces patronymes que les majeures parties des sebbe sont d’origine wolof et sereer. Ce sont probablement les résidus de l’ancien peuplement du Fuuta antérieur aux poussées berbères du VIIIe siècle. Ces Sereer et wolof ont coexisté avec desFulbé et des Soosé, dans le royaume de Nammandiru, à l’époque des Diaoogo.
Quant aux Subalbé (les pécheurs), le Professeur Omar Kane dans son ouvrage la première Hégémonie peule..indique L’analyse anthroponymique révèle que les subalbé sont formés à partir d’anciennes communautés wolof, séreer et soninké.. ….. L’antériorité du fond sereer n’est pas contestable. On peut le voir en recensant les noms des pêcheurs. La majeure partie des subalbé ont des noms typiquement séreer : Saar, Thioub, Faye, Diouf, Dieye, Mboodj, Ndiaye, Mangaan. Les Saar sont les doyens de tous les subalbe. Ils ont préséance sur les autres pêcheurs.
A côté des subalbe d’origine sereer, les plus nombreux sont d’origine wolof et portent des patronymes Faal, Béye, Diéye, Gaye, Niang, Wade ou Waddu, Diaw,Diop,Boye. A ces groupes initiaux se sont agrégés les pêcheurs d’origine soninké ou mande, qui portent les noms de Diaako, Konté, Kebbe, Koné, Baccli de Pire.
Voila l’ethnogénése du peuple foutanké d’après un universitaire Toucouleur le Professeur Omar Kane.
-Les peuls n’auraient humé l’air de la liberté et du bonheur qu’à partir de 1776, année de triomphe de leur Révolution sous l’égide de Ceerno Sileymaani Baal et ses condisciples Fulɓe de l’Université de Pir Sañoxor, qui devraient leur apprentissage islamique et leur formation religieuse à des Wolofs ;
Nous n’avons jamais tenu des propos pareils par contre permettez-moi de citer encore le professeur Omar Kane qui démontrait la place primordiale de l’université de Pire dans l’avènement de la révolution Toorodo.
« Tous les condisciplines de Pire étaient d’accord sur la nécessité d’un changement de regime au Fouta Tooro. Pour eux le pouvoir Deeniyabkoobe ne correspond plus à la réalité sociale et religieuse du pays. Une réforme profonde s’impose en matière religieuse et en matière politique…. Ainsi s’est formé, à partir de Pire, un véritable parti toorodo qui se fixe pour objectif de faire de l’islam , devenu la religion de la quasi-totalité d’un peuple Fuutanké, le principe du pouvoir politique et du droit ».
Pour Cheikh Moussa Kamara Au xixe siècle, l’appartenance d’un ancêtre de son lignage au groupe des condisciples de Pire témoignera retrospectivement de l’ancienneté de la conversion à l’islam, qui conditionne l’entrée dans celui des tooroɓɓe. Il s’agit là d’un topos analogue à celui des copèlerins de la Mecque qu’on rencontre parmi d’autres.
- les Peuls auraient pactisé en 1820 avec les Maures pour attaquer des femmes à Ndeer, incitant ces « dignes résistantes » à s’immoler par le feu plutôt que de subir le joug de l’esclavage.
Encore une affirmation erronée, en 1819 l’Almamy du Fouta Birame Ibra Wane déclara que la construction d’un fort militaire au village de Dagana serait un casus belli. De cette place forte de Dagana, les Français avaient la possibilité d’attaquer le Fouta.
L’Almamy envoya une correspondance au Brack lui demandant de rompre le Traité avec les infidèles français sous peine de lui déclarer la guerre et lui rappelant que le village de Dagana était une possession du Fouta depuis le règne de l’Almamy Abdou Khadr Kane.
Devant le refus du Brack, l’Almamy Birame Ibra Wane s’allia avec l’Emir du Trarza Amar-Ould-Mokhtar et en juillet 1819, leurs armées réunies traversèrent le fleuve pour envahir le Walo.
Le Brack Amar Fatim Borso Mbodj mobilisa son armée à la tête de laquelle, il nomma le Prince héritier le Briok Yérim Mbagnick Tégue Rélla qui marcha à leur rencontre et infligea une lourde défaite aux coalisés à la bataille du village de Téméye situé entre Thiago et Ndombo.
Un an plus tard Yoro Boly Diaw dans ses célèbres cahiers relate cette tragédie en ces termes : « en l'absence du Brack toujours à Saint-Louis, les Trarzas détruisirent N'der, la capitale du Oualo, sous la conduite d'Ahmar- Ould-El-Mokhtar, avec l'aide de leurs alliés les Toucouleurs de l'Almamy. Beaucoup de guerriers furent tués par les vainqueurs. A la honte de tomber aux mains des Maures et des Toucouleurs, un grand nombre des femmes de la Linguère-Aouo Fahty-Yamar préférèrent se brûler vives dans une grande case, sur la proposition de l'une d'elles, M'Barka, favorite de la princesse ».
Amadou Bakhaw Diaw est devenu une véritable calamité nationale ! Chaque fois que cet homme aux idées sataniques ouvre la bouche, c’est pour débiter des sottises ; C’est pour tenter de ruer dans les brancards les Fulɓe et le Pulaagu.
Ces propos sont excessifs et insultants à mon égard, on est plus dans le domaine des idées mais de l’invective et des injures à l’égard de ma personne. Je vais vous répondre dans la même veine.
J’ai plus d’origine Fulɓe que vous. Parmi mes ascendants directs, il y a beaucoup d’ardo Mbantou, Ardo Kiraye et Ardo Décolé. Ma famille a contracté beaucoup d’alliances matrimoniales avec les familles foutanké suivantes :
La famille d’Almamy Abdou Khadr Kane à Kobillo et à Maghama avec son épouse Aram Bakar Mbodj Fara.
La famille d’Elimane Boubakar Kane avec son épouse Diao Diop Fatim Yamar, mère de Demba Elimane.
La famille de Lam Toro de Guédé avec les descendants de Oumouhané Aram Bakar Diaw dont l’actuel Lam Toro Mahmoudou Sall.
La famille Wane de Mboumba avec les descendants de Gagnsiry Diop, épouse de Alammy Ibra Almamy Wane
Quant à vous Sanghotte, avec tout votre Pulaaga, votre famille cohabite depuis des siècles avec cette classe dirigeante foutanké qui refuse toute alliance matrimoniale avec elle.
Les Wane Ly Kane Sall Ba préfèrent se marier avec nous les wolof Diaw Mbodj du Walo Ndiaye du Diolof, Fall et Diop du Cayor qu’avec vous avec qui ils partagent le pulaagu.
On peut comprendre cette discrimination si on fait connaissance avec la méchante légende que rapporte ici par le Séybobé Siré-Abbâs Sow dans son ouvrage Chroniques du Fouta Sénégalais intitulé …. Comment les Mâbo pluriel Mâboubé {tisserands) ont acquis leurs 09 yettôdé (Nom de famille) actuels :
Les Màbube : Koumé, Guissé, Kïde, Dionne, Kassé Sarré Kundur, Guissé, Kénémè, Sanghott avaient capturé une hyène pour le manger.
Quand l'hyène fut cuite, les neuf camarades enlevèrent le diaphragme (bîwol et le mirent de côté. Celui que l’on avait nommé Sangott déclara qu'il ne mangerait pas d’hyène, viande impure. La nuit venue, il se cacha et mangea, à lui seul, tout le diaphragme.
Les autres s'en aperçurent et lui dirent : « Si tu n'avais pas mangé d’hyène, nous aurions fait de toi notre chef ; mais, puisque tu en as mangé, rien ne te distingue plus de nous » ;
Diawdine Amadou Bakhaw Diaw
PAR THIERNO BOCOUM
ÉLIGIBILITÉ DE BARTHÉLEMY DIAS : DES ENCAGOULÉS HORS DÉLAIS
"Le requérant avait 24h pour déposer son recours. Or celui-ci n’a effectué son dépôt que le 8 octobre à 17h 30 conformément à la précision faite dans le récépissé de dépôt".
Le recours des encagoulés contre la tête de liste nationale de la coalition Sàmm Sa Kàddu, Barthélémy Dias est tout simplement frappé de déchéance. Il est irrecevable.
L’article LO 184 qui permet ce recours est très clair sur les délais à respecter : « En cas de contestation d’un acte du Ministre chargé des élections pris en application des articles LO 179, LO 180 et LO.183, les mandataires des listes de candidats peuvent, dans les vingt-quatre heures suivant la notification de la décision ou sa publication, se pourvoir devant le conseil constitutionnel qui statue dans les trois jours qui suivent celui de l’enregistrement de la requête ».
Le requérant avait donc 24h pour déposer son recours. Or celui-ci n’a effectué son dépôt que le 8 octobre à 17h 30 conformément à la précision faite dans le récépissé de dépôt « L'an deux mille vingt quatre
Et le huit octobre à dix sept heures et trente minutes. Par devant Nous Maitre Ousmane BA, Chef du Greffe du Conseil constitutionnel »
Les listes de candidats ayant été publiées le 7 octobre vers 12h, le requérant a dépassé le délai de 24h. Il a en effet déposé son recours environ 29 heures après la publication des listes.
Le dépôt du recours au-delà des délais entraîne évidemment la forclusion. Si le droit est dit, les encagoulés seront déçus d’avoir passé plus de temps à orner un fond bancal qu’à respecter les exigences de forme.
Par Ibou FALL
«DARLING KOR» ET GARDE DU CORPS, ÇA RIME…
Pour dire le vrai, notre célèbre «Darling Kôr» scellerait le sort de Aïssa Camara d’un coup de pied retourné si le personnel navigant et autres témoins ne s’étaient pas interposés au moment où la violence verbale préparait le ring.
«Marième Faye nî lèy séyé, tiàss !», proclame Aïda Samb dans l’un de ses derniers tubes, «Darling Kôr», qui glorifie l’épouse irréprochable. L’illustration, si besoin en est encore, nous est fournie ce week-end, alors que l’ancien président de la République, Macky Sall, qui s’apprête à quitter Casablanca à destination de Paris par la Royal Air Maroc, essuie les assauts d’une furie grisonnante, une dénommée Aïssa Camara…
Après l’accusation de «crimes contre nos enfants», la brave dame que le doute raisonnable n’habite pas, exige de Macky Sall, sur lequel elle tombe par hasard, des explications circonstanciées : avec qui, pourquoi, comment, quand et où Macky Sall perpètre-t-il l’assassinat de quatre-vingts Sénégalais innocents qui ne réclament que plus de démocratie ou, plus simplement, une meilleure vie ?
Ce ne serait que le hors-d’œuvre.
Si on lui en donnait le temps, comme plat de résistance, la fervente pastéfienne, qui fait figure d’héroïne dans les hautes sphères ces derniers jours, enchaînerait sans doute par des questions subsidiaires : les fausses données financières présentées aux bailleurs de fonds et au Peuple sénégalais, les fortunes inexplicables de Macky et son gang, les distributions de terres entre copains et coquins, les arrestations arbitraires de milliers de patriotes combattants des libertés démocratiques, le complot sordide contre le président Ousmane Sonko, via une masseuse de seconde zone, pour attenter à son honorabilité et l’écarter de la course au Palais…
Elle n’en aura pas le temps : notre «Darling Kôr» internationale, Marième Faye, jusque-là accrochée à son inséparable chapelet, devant la profanation de son dieu vivant, redescend de ses limbes en catastrophe pour punir les blasphèmes… C’est de notoriété publique, l’ex-Première Dame n’aime pas que les femmes approchent de trop près son «Aladji», quelles que soient leurs intentions, même celles trop gentilles pour être honnêtes.
A plus forte raison pour l’outrager…
Le petit peuple apprend par la même occasion que Macky Sall n’a pas de jet privé, et ne bénéficie pas encore du traitement qui lui est dû : ni pension de retraite ni prise en charge quelconque. Il n’a donc pas de cabinet, ni de garde du corps que l’Etat sénégalais devrait lui assurer..
Sauf que Macky Sall est né sous une bonne étoile : Marième Faye est une adepte du Taï Chi, un art martial qui permet de défendre et d’attaquer l’adversaire. Soit dit en passant, on comprend en même temps pourquoi Macky Sall est forcément un honnête homme : au cas contraire, il présiderait quelque association anonyme de maris battus…
Après ces considérations triviales, revenons à l’incident sordide du vol CasablancaParis de la Royal Air Maroc.
Pour dire le vrai, notre célèbre «Darling Kôr» scellerait le sort de Aïssa Camara d’un coup de pied retourné si le personnel navigant et autres témoins ne s’étaient pas interposés au moment où la violence verbale préparait le ring.
Le Royaume chérifien a sans conteste Macky Sall à la bonne. Ce que l’on ne peut pas dire des nouvelles autorités sénégalaises dont l’un des actuels gardiens des affaires du temple a proféré des bizarreries concernant feu le Roi Hassan II et son actuel successeur, Mohamed VI, lesquels, faut-il le rappeler, seraient, avec les souverains de Jordanie, les rares descendants du Prophète souverains d’un Etat…
Des Forces de l’ordre du royaume chérifien sont donc venues arrêter Aïssa Camara qui sera présentée aux juges dès le lundi 7 octobre 2024. C’est le ministère de l’Intégration africaine et des affaires étrangères qui fanfaronne : Madame la ministre, sans hésitation, saisit notre ambassade au Maroc pour qu’une assistance juridique sorte Aïssa Camara d’une impasse dans laquelle elle se fourre toute seule.
Ça peut faire joli dans le bilan de fin de mandat…
Pensez donc, une Sénégalaise très ordinaire aux prises avec la Justice d’un pays africain, pour avoir agressé un autre Sénégalais qui a le mauvais goût d’être un ancien chef d’Etat. Bien entendu, dans le communiqué officiel, il n’est nulle part question de regretter qu’un Sénégalais soit insulté, accusé de crimes gratuitement. Il faut même être surpris de ne pas voir en conclusion, un petit mot gentil de Madame la ministre à l’intention de Macky Sall, du genre : «Bien fait pour sa gueule ! Et il n’a encore rien vu…»
C’est vrai : quelle est cette folle idée d’amnistier tous les crimes perpétrés de 2021 à 2023 ? Ben si : El Malick Ndiaye, une des identités remarquables de Pastef, dans la foulée, annonce bien la création d’une Haute cour de justice, n’est-ce pas ? Suivez son regard… Dans la p’tite tête du citoyen ordinaire que je suis, ce n’est que la suite logique des profondes réformes que le petit Peuple attend depuis si longtemps.
Il faudra bien, après le référendum du 17 novembre 2024, que l’on dépoussière les dossiers en latence depuis 2021 : pourquoi quatre-vingts Sénégalais sont-ils morts pour avoir répondu à l’appel du leader de Pastef qui les conjure de défendre, au prix de leur vie, un projet qui en est aujourd’hui, encore et toujours, au stade de la rédaction, après dix interminables années de cogitations ?
De quel côté sera la majorité est la grave question à laquelle l’électeur sénégalais répondra dans deux mois… S’il confirme à la liste Pastef les 54% attribués par procuration à Bassirou Diomaye Faye et son balai, mais en réalité destinés au Pros, on sait qui finira sur le gibet de potence dans les mois qui suivent…
En revanche, si l’électorat accorde la majorité à l’actuelle opposition, Bassirou Diomaye Faye pourra se débarrasser de son encombrant Premier ministre sans qu’on ne l’accuse de trahison avec l’argument imparable : les 54% de mars 2024 lui sont bien destinés…
Retour sur terre : hier, mercredi 9 octobre 2024, Léopold Sédar Senghor aurait eu cent dix-huit ans. Que penserait-il de cette République dont la ministre des Affaires étrangères baragouine la langue officielle au point de peiner à prononcer le qualificatif «inaliénable» en parlant des droits palestiniens ?
Répétez après moi, Madame la ministre : ina-lié-na-ble. Ce n’est pourtant pas sorcier…
PARITE OBLIGATOIRE : ENTRE MERITOCRATIE ET RISQUE DE MEDIOCRITE EN DEMOCRATIE ?
Le taux d'analphabétisme au Sénégal, estimé à environ 47,7 % en 2023, demeure préoccupant, en raison des disparités de genre. Les femmes, en majorité parmi les personnes analphabètes, sont confrontées à des défis considérables, en termes d'inclusion socia
Le taux d'analphabétisme au Sénégal, estimé à environ 47,7 % en 2023, demeure préoccupant, en particulier, en raison des disparités de genre marquées. Les femmes, en majorité parmi les personnes analphabètes, sont confrontées à des défis considérables, en termes d'inclusion sociale et politique.
Selon le Comité National pour l'Éducation, la Promotion et la Transformation (CNEPT), cette situation complique d'autant plus la mise en œuvre de la parité obligatoire dans le domaine politique. Le débat sur la parité obligatoire, notamment l'instauration de quotas visant à garantir une représentation équilibrée des hommes et des femmes au sein des institutions comme le Parlement, fait l'objet de vives critiques. Certains estiment que cette mesure pourrait avoir des effets néfastes sur la démocratie, en risquant de privilégier des critères de genre, au détriment des compétences individuelles. La loi de 2010, introduisant la parité intégrale en politique et imposant un quota de 50 % de femmes et 50 % d'hommes sur les listes électorales, est souvent perçue comme une avancée majeure pour corriger les inégalités de genre. Cependant, l'application de cette loi a révélé certaines limites. Contrairement à d'autres pays qui ont opté pour des mesures plus souples, le Sénégal s'est montré particulièrement rigoureux dans la transposition de la loi relative à l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives. La France, par exemple, avec la loi n° 2000-493 du 6 juin 2000, a adopté une approche plus flexible. En effet, cette loi prévoit une parité facultative : les partis politiques qui ne respectent pas le quota de 50 % de candidats de chaque sexe, sont soumis à une amende. Pour aborder ce thème, il est important de mettre en avant les points suivants :
LA REMISE EN CAUSE DU PRINCIPE MERITOCRATIQUE
Je suis foncièrement contre la parité obligatoire, car elle introduit une forme de discrimination positive, qui pourrait saper les principes de mérite. Dans une démocratie où les compétences, le talent, l’expérience et la vision politique, devraient primer, la mise en place de quotas basés sur le genre risque de diminuer l’importance accordée à ces critères. En sélectionnant des candidats uniquement pour atteindre des objectifs chiffrés de parité, on pourrait créer une situation où des personnes moins qualifiées ou moins expérimentées, se retrouvent à des postes de pouvoir, simplement en raison de leur sexe.
FAVORISER LA MEDIOCRITE
J’affirme que la parité obligatoire peut mener à une baisse des standards de compétence, en raison du fait que le choix des candidats est restreint par la nécessité de respecter des quotas. Cela pourrait aboutir à l’élection de candidats qui n’auraient peut-être pas été choisis, dans un système où seules les compétences déterminent l’accès aux postes. Si des quotas sont imposés dans les institutions, cela peut créer un effet pervers, en encourageant la sélection de personnes qui ne sont pas les plus qualifiées ou les plus compétentes, ce qui peut mener à une baisse globale de la qualité des décisions politiques.
ATTEINTE A LA LEGITIMITE DEMOCRATIQUE
L’obligation de respecter des quotas de genre, pourrait aussi porter atteinte à la légitimité des institutions démocratiques. Dans un système démocratique, le pouvoir doit émaner de la volonté populaire, exprimée par le biais d’élections libres où les citoyens choisissent leurs représentants. En imposant des quotas, on limite en quelque sorte la liberté de choix des électeurs. Certains pourraient percevoir cela comme une ingérence dans le processus démocratique, remettant en cause la légitimité des élus, qui pourraient être perçus comme n’ayant pas été choisis uniquement pour leur compétence, mais pour répondre à une exigence légale.
REDUIRE LES CANDIDATS A LEUR SEXE
L’un des dangers majeurs de la parité obligatoire, est la réduction des individus à leur sexe. Le fait d’imposer des quotas, peut renforcer l’idée que les hommes et les femmes appartiennent à des catégories distinctes qui doivent être équilibrées, plutôt que de se concentrer sur leurs qualités personnelles et professionnelles. Cela peut avoir des effets contre-productifs en figeant les stéréotypes de genre, au lieu de les déconstruire. La parité pourrait alors renforcer l’idée que les hommes et les femmes ont des rôles bien distincts à jouer, au lieu de promouvoir l’égalité de tous devant les opportunités.
LE RISQUE D’INSTRUMENTALISATION POLITIQUE
Dans certains cas, la parité obligatoire peut également être instrumentalisée à des fins politiques. Des partis ou des mouvements politiques peuvent utiliser la parité, pour projeter une image de modernité ou de progressisme, tout en plaçant à des postes stratégiques des candidats qui leur sont acquis, sans égard pour la compétence réelle de ces derniers. Cela peut détourner le sens originel de la parité, qui est censée promouvoir l’égalité et aboutir à une instrumentalisation des quotas, pour servir des intérêts partisans.
ENCOURAGER LA PARITE SANS L’IMPOSER
À l’occasion de la prochaine législature, j'en appelle solennellement aux députés pour qu’ils revoient cette loi, voire l’abroger si nécessaire, ou du moins l'assouplissent afin de corriger ses lacunes. Plutôt que d'imposer une parité obligatoire, il serait plus pertinent et démocratique d’encourager la participation des femmes dans la sphère politique par d'autres moyens. Parmi ces approches figurent la sensibilisation, la formation, la promotion de l’égalité des chances dès le plus jeune âge, ainsi que la mise en place de politiques familiales, qui faciliteraient l'accès des femmes aux postes de responsabilité. Ces alternatives offriraient l'avantage de permettre aux hommes et aux femmes de concourir sur un pied d'égalité, tout en évitant l’imposition de quotas qui risquent de nuire au principe fondamental de la méritocratie. Il s'agirait ainsi d'assurer une plus grande participation des femmes à la vie politique, non pas par des mesures coercitives, mais en créant un environnement propice à leur épanouissement dans les instances décisionnelles, en fonction de leurs compétences et de leur mérite. En résumé, l’imposition de la parité obligatoire dans une démocratie, présente des risques pour l’intégrité du processus électoral, la qualité des élus et la méritocratie. Cela pourrait encourager la médiocrité, en détournant l’attention des compétences pour se focaliser sur des critères purement liés au genre. Dans une démocratie, il est essentiel de préserver l’importance des compétences, tout en encourageant l’égalité des chances de manière proactive, mais sans imposer des quotas qui risquent de nuire à la légitimité du système politique.
Le 17 novembre 2024 n’est pas une simple date à encercler sur le calendrier. C’est un moment crucial pour l’avenir du Sénégal. Alors que certains cherchent à détourner notre attention avec des débats d’inéligibilité ...
Le 17 novembre 2024 n’est pas une simple date à encercler sur le calendrier. C’est un moment crucial pour l’avenir du Sénégal. Alors que certains cherchent à détourner notre attention avec des débats d’inéligibilité concernant Ousmane Sonko et Barthélemy Dias, il est essentiel de recentrer la discussion sur les véritables enjeux qui affectent notre quotidien et qui conditionnent notre avenir.
Ce scrutin est en effet l’occasion pour le peuple de s’exprimer sur des questions fondamentales : l’économie, l’emploi des jeunes, la justice, la sécurité et l’éducation. Les nouveaux députés devront aussi se saisir d’un problème crucial et cruel, celui de l’exil d’une partie de la jeunesse qui tentent de rejoindre des rivages plus accueillants, souvent au péril de leur vie. La composition de la future Assemblée nationale déterminera la trajectoire du pays pour les années à venir. Il est donc vital que nous, en tant qu’électeurs, nous nous concentrions sur les programmes et les solutions concrètes plutôt que de nous perdre dans des controverses qui, bien qu’intéressantes, ne répondent pas aux attentes de la population et aux exigences de nos compatriotes.
En tant que membre de la coalition SENEGAAL KESE, je suis fier de participer à une démarche ambitieuse et murement réfléchie. Nous ne nous enlisons pas dans des querelles politiciennes, mais nous nous affirmons comme un contre-pouvoir constructif, capable de challenger le gouvernement tout en proposant des solutions viables en faveur du développement du Sénégal et des conditions de vie des sénégalais. Notre coalition se concentre sur un contrat de législature clair et mesurable, axé sur des engagements concrets. Ce pacte vise à réformer les institutions, à améliorer la gouvernance et à répondre aux préoccupations légitimes des citoyens en matière de développement et de justice sociale.
Sous la conduite de Thierno Alassane Sall, SENEGAAL KESE incarne une alternative crédible dans un paysage politique souvent polarisé. Notre engagement envers la transparence, l’intégrité et la responsabilité nous positionne comme une force de renouveau démocratique. Nous offrons aux Sénégalais une opportunité unique de construire une Assemblée nationale plus représentative et tournée vers l’efficacité.
Ces élections sont notre chance de tracer une nouvelle voie pour le Sénégal, celle d’une démocratie renforcée, d’un avenir inclusif et d’une politique axée sur des résultats concrets. SENEGAAL KESE et son contrat de législature proposent le cadre nécessaire pour relever ensemble les défis de demain.
Elire des députés SENEGAAL KESE, c’est aussi éviter que le couple Bassorou Diomaye Faye-Ousmane Sonko ne concentre entre leurs mains tous les pouvoirs, ce qui ne peut être une option pour un pays démocratique.
Le 17 novembre, faisons le choix de la raison, de la responsabilité et de l’engagement pour un Sénégal meilleur.
Par Saër NDIAYE
ÉMIGRATION CLANDESTINE
L’émigration clandestine, au vu du désarroi dans lequel elle plonge les familles, ne doit pas être le prétexte de déclarations à l’emporte-pièce de politiciens en mal d’arguments de campagne.
L’émigration clandestine, au vu du désarroi dans lequel elle plonge les familles, ne doit pas être le prétexte de déclarations à l’emporte-pièce de politiciens en mal d’arguments de campagne. En effet, même si la question du manque d’emploi peut être agitée pour expliquer les motivations des migrants, il faut croire que ce n’est pas la seule.
Ainsi, le colonel Alioune Ndiaye, alors chef du bureau des relations publiques de la police, nous faisait remarquer que des pêcheurs dont les embarcations et le carburant avaient été subventionnés prenaient la mer alors que la pêche nourrissait encore relativement son homme. Certains disent même que les meilleurs capitaines arrivaient à faire l’aller et le retour, mais qu’ils avaient fini par choisir de rester en Europe d’où la multiplication des accidents sur la route de l’émigration. C’est dire que même encourager l’entreprenariat ne saurait être la panacée.
D’ailleurs, les familles sont plus promptes à financer les prétendants au voyage que les jeunes qui veulent démarrer des entreprises sur place. C’est comme si le miracle de l’enrichissement ne peut se produire qu’en Occident. Cela expliquerait que certains partent alors qu’ils ne sont pas dans le lot des démunis, alors qu’ils amassent un capital non négligeable avant de migrer pour des raisons difficiles à cerner.
Il sied d’emblée de rappeler que le voyage est inhérent à la nature humaine. En effet, les hommes éprouvent le besoin de voir du pays et une diction wolof le magnifie du reste : « Ku dul tukki, doo xam fu dëkk neexee ». Le fait est que le voyage participe à la culture, au développement de l’individu. Du coup, il peut donc être motivé par le désir d’apprendre, ce qu’encourage le Prophète Muhammad (PSL) qui demande à ses ouailles d’aller chercher le savoir jusqu’en Chine si nécessaire. Nos guides religieux se sont inspirés de ces enseignements en parcourant le monde pour approfondir leurs connaissances.
Dans le contexte que nous vivons, cette motivation existe encore, mais est sous-tendue par la notion de « tekki » devenu le leitmotiv des aventuriers qui l’entendent comme le désir de se libérer (tekki prenant le sens de détacher une chose). Il s’agit donc de fuir la pesanteur économique voire sociale puisque les remontrances familiales, les attentes non satisfaites des parents et de la société jouent un grand rôle dans la décision d’aller au sacrifice. Pour certains, la distance permet d’échapper aux sollicitations et cérémonies familiales diverses qui grèvent les budgets des travailleurs. Toutes ces considérations restreignent le sens de « tekki » aux capacités financières et au statut social.
La polysémie du « Tekki »
Or, son autre acception colle mieux avec l’idée première de l’expression : « donner du sens à sa vie », « être utile à la communauté ». Rappelons que les figures qui marquent les esprits des Sénégalais et que l’on évoque quotidiennement ne brillent pas par leur aisance financière. Il s’agit d’Elhadj Malick Sy (RTA), de Serigne Touba (RTA), et même du prophète de l’islam (PSL) et Jésus fils de Marie.
À côté de cette quête de développement individuel, l’imaginaire de l’Africain ravale généralement son pays voire son continent à une terre stérile. Ainsi, certains cherchent ailleurs des diplômes qu’ils peuvent obtenir sur place parce qu’ils estiment que, comme tout ce qui vient des pays européens, c’est plus valorisant. Un mécanicien en aéronautique chargé de la réparation d’un aéronef avait ainsi été rejeté par un pays africain à cause de ses origines africaines alors que le technicien blanc appelé à la rescousse, à l’évocation de son nom, s’est écrié : « Mais c’est lui, l’aéronautique ! » Nous n’avons simplement pas foi en nous-mêmes.
Le mal est profond parce que, ayant perdu le respect de soi, l’Africain ne peut prétendre au respect par les autres. Les USA ont dominé le monde par leur culture. Pas seulement par une production prolifique, mais parce qu’ils ont toujours mis en avant le concept « America first ». La grandeur de l’Amérique était tellement mise en avant que les jeunes Américains ignoraient tout du reste du monde. Pourtant, chez nous, on nous avait appris l’aphorisme : « Kuy waliyaan sa kër moo tëggul. » Qu’en a-t-on fait ?
Pendant que s’exerce sur les jeunes une pression pour les voir migrer, les frontières en Europe et en Amérique se ferment devant eux de plus en plus drastiquement, et la délivrance des visas d’entrée dans ces pays se fait à dose homéopathique. Il ne leur reste dès lors d’autre choix que d’emprunter les voies aussi dangereuses les unes que les autres pour atteindre leur Eldorado. Au passage, ils paient un lourd tribut à l’Atlantique et à la Méditerranée qui, tels des ogres, en avalent des milliers par an ; au désert avec son cortège de disparus et d’otages retenus dans les pays du Maghreb ; à la route du Nicaragua avec ses incertitudes. Ils en sont du reste conscients, mais des charlatans consultés les auront rassurés en amont qu’avec des incantations, des amulettes et des aumônes, ils arriveront à destination sans encombre.
Le piège sans fin
En réalité, ces politiques migratoires font de ces contrées un véritable piège pour les migrants qui, sinon, auraient pu faire des va-et-vient et ne pas être obligés de s’établir en Occident. En effet, ils partent désormais avec un cahier de charges bien clair : faire fortune avant de rentrer parce que les portes se refermeront irrémédiablement derrière eux si jamais ils retournent chez eux.
Ils disaient donc autrefois : « Alal ju bari mbaa bammeel bu sori ! » (être riche ou mourir en exil !). C’était avant l’alternative radicale : « Barsa wala barsaq ! » (Barça ou l’Au-delà ! » Donc, ne pouvant pas assurer le retour sur investissement de la famille, ils préfèrent une vie de misère loin des regards que de d’étaler leur échec, leur condition de ratés aux yeux de la communauté. Il est dommage que les statistiques des échecs ne puissent pas être établies afin que les candidats au départ sachent que c’est là une éventualité.
L’aspect le plus ignoble de cette problématique, c’est le trafic d’êtres humains. Des individus sans scrupules et sans cœur exploitent en effet la détresse de leurs semblables pour s’enrichir. Ils n’ont rien à envier aux hyènes et aux charognards. Et il est honteux que des politiciens essaient pat des raccourcis de s’engouffrer dans cette brèche. Or, il est du devoir de chacun d’entre nous, dans le domaine qui est le sien, de trouver des solutions sans arrière-pensées par humanisme ou pour le bien de ceux dont ils convoitent le vote.
Ces solutions passent certes par la création d’emplois, mais surtout par la réflexion autour d’un « rêve sénégalais », une certitude donner aux concitoyens de pouvoir réaliser les idées et les ambitions qu’ils couvent. Il appartient de ce fait aux gouvernants de traduire en réalité, avec le temps, le slogan « lu ñépp bokk, ñépp jot ci ». Cela doit s’accompagner, pour freiner l’exode, de mécanismes éducatifs et culturels pour restaurer la fierté des Sénégalais envers eux-mêmes et envers leur pays. Les voyages ne s’arrêteront certes pas, mais ils devraient obéir à des raisons et des voies qui imposeront le respect à nos partenaires à qui la réciprocité devrait être appliquée. Quant aux passeurs et autres charlatans vendeurs de mort, ils méritent d’être traqués et sévèrement châtiés.
Saër NDIAYE
Magi Pastef HLM
Par Mbagnick DIOP
Y-A-T-IL LIEU DE FELICITER MAMADOU OUMAR NDIAYE ?
Le journaliste MON aujourd’hui investi de la confiance du président de la République, est de la race des professionnels de l’information qui ont véritablement de la retenue. Une grande et brillante plume au service de l’information
Nommé président du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel, Mamadou Oumar Ndiaye a sans doute eu du mal à répondre aux milliers d’appels qui ont envahi son téléphone. S’il en est ainsi, c’est parce l’homme est d’une grandeur d’esprit qui le lie quasiment à l’ensemble de ses compatriotes.
Abdou Karim Diarra, le rédacteur en chef, a donné le ton du recueil de témoignages qui attestent du respect que les Sénégalais vouent au Directeur de la publication du quotidien Le Témoin. Un vrai homme du monde !
Un autre fidèle collaborateur en l’occurrence Pape Ndiaye, le grand reporter, a eu l’intelligence de me libérer de l’émotion en ces termes : Doyen Mbagnick, Moussa Kamara et toi-même, vous êtes sans doute de ceux qui peuvent témoigner objectivement sur notre directeur de publication. Vous faites partie des membres fondateurs de l’hebdomadaire « Le Témoin » devenu aujourd’hui quotidien.
En réaction à sa demande, je viens un tantinet taquin demander s’il y a lieu de féliciter Mamadou Oumar Ndiaye. Ma question d’essence professionnelle traduit le long cheminement avec l’homme, depuis un après-midi du mois de juillet 1982. Jeunes reporters au quotidien national Le Soleil, sous la direction de l’inoubliable Bara Diouf, nous avons été invités par notre aîné, le talentueux Djib Diedhiou, à une confraternité sans aspérité. Notre relation professionnelle s’est muée en fraternité que nous avons su préserver des épreuves de la vie, en prenant de la hauteur pour respecter la ligne de conduite que nous ont tracée ses parents au quartier Diamaguène, en banlieue de Dakar.
Le journaliste MON aujourd’hui investi de la confiance du président de la République, est de la race des professionnels de l’information qui ont véritablement de la retenue. Comme l’a si bien dit notre aîné Ibrahima Gaye, Mamadou Oumar Ndiaye est un journaliste émérite. Une grande et brillante plume au service de l’information. Désormais, cette plume sera au service de la Nation !
Connaissant l’homme sous la dimension morale et professionnelle, j’affirme que le choix des autorités est judicieux. J’ose même soutenir que rien dans l’exercice de sa mission ne lui fera vendanger sa dignité.
A l’instar des autorités qui l’ont investi de cette mission, Mamadou Oumar Ndiaye est un homme d’honneur qui n’a nullement besoin de courir après les honneurs. Son patriotisme ne souffre d’aucune compromission.
Pour conclure ce témoignage, j’invite les professionnels et les acteurs politiques à entretenir un commerce agréable avec le nouveau président du Conseil national de Régulation de l’Audiovisuel.
Par Papa Demba Thiam
ET SI LA DEGRADATION DE LA NOTE SOUVERAINE DU SENEGAL ETAIT PLUTOT UNE OPPORTUNITE ?
Le FMI aussi, n’a ni endossé, ni rejeté les résultats de cet audit qui ne sont pas définitifs. La SND devrait être un document de base pour déclencher des concertations nationales pour donner une approche consensuelle de notre développement
Je dois d’abord dire que je suis pour la transparence absolue. Mais que l’exigence de transparence nous instruit aussi de ne publier que des rapports définitifs, donc officiels.
E t cela n’a pas malheureusement pas été le cas avec avec la divulgation des résultats provisoires de l’audit des finances publiques du Sénégal, même si je demeure convaincu que son premier ministre aura agi de bonne foi, en espérant rendre service à son pays, au nom de la doctrine de ses nouveaux dirigeants.
On nous apprend dans les grandes écoles de prise de décision, que le principe premier, quand on apprend une nouvelle, c’est de ne réagir à chaud, que si le fait de ne pas le faire provoque des dommages immédiats.
Ce n’était pas le cas. Il fallait économiser la réaction immédiate. Parce qu il faut quand même admettre que, pour l’instant, le seul résultat tangible de cette sortie publique hyper médiatisée en est la dégradation de notre note souveraine.
Et l’agence de notation qui l’a faite savait bien que les résultats de l’audit annoncés dans la conférence de presse par le premier ministre et son ministre de l’économie, du plan et la coopération étaient et sont toujours provisoires, en attendant le rapport définitif de la Cour des Comptes qui va aussi procéder avec le sacro-saint principe contradictoire en donnant la possibilité aux anciens responsables mis à l’index de s’expliquer, si nécessaire. C’est donc difficile d’être péremptoire à ce stade de la procédure. C’est pourquoi le Fonds Monétaire International (FMI) reste prudent, réservé et pudique, malgré les tentatives de détournements de l’objectif de sa communication au gré des intérêts politiques concurrents.
Par contre, l’agence Mody’s a dégradé la note souveraine du Sénégal parce qu’elle a anticipé des réactions négatives, l’argent n’aimant le bruit. C’est déjà une chance que les deux autres agences de notation ne l’aient pas encore suivi.
C’est pour justement faire des tirs de barrage pour éviter cette occurrence catastrophique, que des experts crédibles font entendre leurs voix en publiant des analyses qui incitent à la prudence.
C’est ce que je fais pour protéger les intérêts de mon pays. Ce n’est pas s’opposer à la politique de nos nouvelles autorités.
Il ne faut donc pas confondre vitesse dans la transparence et précipitation, sans prendre le temps de gérer les risques auxquels on s’expose avec cette précipitation. Le principe est que chaque fois qu’on annonce un risque, on en parle que si on a trouvé un instrument pour mitiger ce risque. Or, au lieu d’adopter cette démarche, le premier ministre et son ministre de l’économie, du plan et de la coopération ont plutôt laissé l’impression que la solution à nos problèmes de déficit budgétaire et d’endettement ne devait dépendre que du FMI.
Une catastrophe avec une balle tirée dans les pieds du Projet qui a prôné le développement économique et social inclusif, endogène et empreint de souveraineté. Me taire n’était pas protéger l’intégrité du Projet ! Par exemple, on aurait pu utiliser le temps entre la remise du rapport provisoire de l’audit des comptes publics et, la publication du rapport final par la Cour des Comptes, pour travailler sur des instruments financiers qui nous permettent d’annoncer les résultats en même temps qu’on démontre qu’on peut annihiler les risques que ces résultats présentent pour notre solvabilité.
Cela s’appelle gérer, ce n’est pas cacher ou mentir
Et le président de la République a d’ailleurs été très sobre, en postant qu’il “salue l’esprit collaboratif du FMI après la divulgation des résultats provisoires” [de cet audit]. Les deux mots que j’ai mis en lettres capitales sont lourds de signification.
Un ouf de soulagement pour moi ! Les autres agences de notation vont peut-être observer le statut quo en attendant.
Parce que le FMI aussi, n’a ni endossé, ni rejeté les résultats de cet audit qui ne sont pas définitifs. Et c’est normal. Il s’est simplement dit disposé à collaborer étroitement avec le gouvernement, dans les prochaines semaines.
Ma culture d’ancien fonctionnaire international, y compris près de 14 ans, dans une institution de financière multilatérale, me suggère que le FMI attendrait d’entrer d’abord en possession du rapport définitif de la Cour des Comptes pour l’étudier, avant d’entrer en matière avec le gouvernement.
Cela prendra donc temps, avant que le FMI ne formule ses éventuelles “recommandations” qui ne pourraient d’ailleurs, de mon point de vue, qu’être drastiques, si les allégations qui ont été faites lors de la conférence de presse du Premier ministre venaient a être étayées.
Parce que ce même FMI poussait déjà ses recommandations drastiques avant la divulgation des résultats provisoires de l’audit des finances publiques.
À mon humble avis, le gouvernement du Sénégal n’aurait alors évidemment pas les moyens politiques d’appliquer de telles recommandations, pour les raisons qui suivent.
Parce que les premières mesures du nouveau gouvernement ont été d’essayer de baisser le coût de la vie. Pourtant, depuis lors, le coût de la vie a pris l’ascenseur et rien ne permet de croire qu’il va baisser.
Or, les seules mesures auxquelles les institutions de Bretton Woods nous ont habituées, ont consisté à réduire les subventions publiques, à appliquer la vérité des prix et à augmenter les ressources fiscales pour rembourser la dette publique contractée auprès d’elles, en priorité
Non seulement de telles mesures vont impacter la compétitivité des entreprises et menacer leur viabilité, mais elles vont aussi accroître le chômage des jeunes, augmenter le coût général de la vie, créer plus de pauvreté, tout ne donnant aucune marge de manœuvre budgétaire au gouvernement, pour s’engager dans des investissements en infrastructures physiques et institutionnelles, autant que dans la recherche, l’éducation et la formation etc. qui sont tous indispensables à la transformation des systèmes et structures économiques qui est la clé de voûte du Projet.
S’il faut ajouter aux éventuels appuis budgétaires du FMI et la Banque, des emprunts encore plus chers sur les marchés financiers, du fait de la dégradation de la note souveraine du Sénégal, je ne crois pas que le gouvernement de rupture devrait perdre trop temps à aller essayer d’emprunter auprès de ces institutions, pour finir par s’entendre “conseillé” (contraint) de ne pas financer son programme de transformation des systèmes et structures avec de l’argent public.
C’est cela, le piège de la dette qui nous a toujours empêché de développer l’industrialisation, par la transformation systématique de nos ressources, pour continuer à exporter nos matières premières [et des emplois] dans les pays où elles sont transformées. Un élément capital de la fabrique de pauvreté ! En repensant à tout cela, la situation actuelle de nos finances publiques et leur divulgation (peut - être maladroite mais probablement de bonne foi, aux fins d’inspirer la confiance dans notre volonté de transparence), pourrait être une chance provoquée par la main de Dieu, un “Deus Ex Machina”. Parce que ces nouvelles contraintes nous mettent le dos au mur et nous obligent à développer notre économie de manière endogène, résiliente et plus souveraine, avec moins de dette publique.
Et c’est parfaitement possible, en congruence avec les objectifs globaux du Projet !
Alors pourquoi ne pas essayer, pour l’amour de notre pays, de ses populations et par la Grâce de Dieu ?
Osons donc nous donner rendez-vous, au lendemain de la présentation officielle de la Stratégie Nationale de Développement (SND), pour en discuter entre membres d’une même et seule nation et, voir ensemble, si on pourrait l’enrichir, y compris avec des modèles de financement qui cadrent avec les objectifs du Projet.
Dans une telle perspective, la SND devrait être un document de base pour déclencher des concertations nationales pour donner une approche consensuelle de notre développement économique et social à laquelle tous les partis politiques et la société civile va adhérer.
Une telle approche aiderait d’ailleurs à mieux organiser et rationaliser l’activité politique comme dans les pays où les partis politiques sont d’accord sur l’essentiel, tout en proposant des voies différentes d’y parvenir.
Pour y arriver, nos nouvelles autorités devraient se décomplexer des liens de leurs promesses de politiciens, alors dans l’opposition, pour ne pas souffrir par orgueil mal placé et, profiter de la diversité d’une nation qui compte beaucoup d’experts, dans beaucoup de domaines qui sont essentiels à la création de richesses partagées.
Il nous faut tous nous rappeler que nul ne naît expert dans tous les domaines et que les dirigeants des nations les plus avancées ont recours à l’expertise, y compris celle qui peut les coacher, en se disant que plus ils sont seniors dans leurs domaines professionnels, plus ils ont besoin de coaching, quand ils viennent à exercer leur leadership dans d’autres domaines qu’ils ne connaissent pas.
Vive la Nation Sénégalaise !
Papa Demba Thiam est entrepreneur-conseil, professeur, specialiste en ingénieurie financière et expert en développement industriel intégré par des chaînes de valeurs.
Par MAMADOU SALIF SANÉ
À PROPOS DE LA CANDIDATURE DE MONSIEUR BARTHELEMY TOYE DIAZ
Le Conseil constitutionnel fait face à sa propre jurisprudence. A la lecture de l’article 29 du Code électoral et de la jurisprudence du Conseil constitutionnel, cette condamnation le place sans équivoque dans une situation d’inéligibilité
Par arrêté n°24785 du 07 octobre 2024, le ministère de l’Intérieur a publié les listes des partis politiques, coalitions de partis politiques et candidats indépendants aux élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Contrairement aux précédentes élections législatives, la DGE n’est pas allée au-delà de ses pouvoirs pour céder à la fraction des listes pour des irrégularités constatées au moment de ce qu’il est convenu d’appeler la vérification juridique des candidatures.
Il est, toutefois, regrettable de remarquer la présence d’un citoyen récemment condamné à 6 mois de prison ferme sur la liste de la Coalition Samm Sa Kaadu, en l’occurrence monsieur Barthélémy Diaz.
Le député est un représentant du peuple chargé de voter les lois, contrôler l’action du gouvernement et évaluer les politiques publiques (Art. 59 de la Constitution). Cette haute fonction politique exige une certaine probité morale et une solide capacité intellectuelle. C’est pourquoi l’acquisition de la qualité de député est soumise à des conditions rigoureuses dont l’irrespect entraine l’irrecevabilité de la candidature et même la déchéance du mandat. Ainsi, déclaré coupable de “coups mortels”, c’est à dire “coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner” et est condamné à une peine de 2 ans dont 6 mois ferme et à payer des dommages et intérêts de 25 millions à la famille de la victime (NdiagaA Diouf), l’honorable député Barthélémy T. DIAZ peut-il être candidat aux élections législatives anticipées du 17 novembre 2024 ? Son inéligibilité entraine-t-elle l’irrecevabilité de la liste des titulaires de la coalition dont il est la tête de liste ?
A la lecture de l’article 29 du Code électoral et de la jurisprudence du Conseil constitutionnel, cette condamnation le place sans équivoque dans une situation d’inéligibilité. Cette situation juridique est consécutive à une incapacité électorale qui entraine de facto le rejet de la liste des titulaires de Sam Sa Kaadu.
1. La déchéance des droits civils et politiques de monsieur Barthélémy Dia
L’art.LO.160 du Code électoral prévoit que “Sont inéligibles les individus condamnés, lorsque leur condamnation empêche d’une manière définitive leur inscription sur une liste électorale. Les individus dont la condamnation empêche temporairement l’inscription sur une liste électorale sont inéligibles pendant une période double de celle durant laquelle ils ne peuvent être inscrits sur la liste électorale. Sont, en outre, inéligibles : les individus privés par décision judiciaire de leur droit d’éligibilité en application des lois qui autorisent cette privation ; les personnes placées sous protection de justice ou pourvues d’un tuteur ou d’un curateur”. Or, Monsieur Diz ne fait plus partie du corps électoral, c’est-à-dire des personnes qui bénéficient juridiquement du droit de vote même s’il n’est pas radié de la liste. Il est frappé d’une incapacité électorale qui lui prive du droit de vote et d’être éligible. La perte de sa qualité d’électeur découle de l’article 29 du Code électoral qui précise que “ne doivent pas être inscrits sur la liste électorale, ceux condamnés à plus de trois mois d’emprisonnement sans sursis ou à une peine d’emprisonnement d’une durée supérieure à six mois avec sursis”. Cette incapacité électorale est aujourd’hui établie par le Conseil constitutionnel sénégalais. En effet, dans sa décision n°8/C/ 2023 du 17 aout 2023, saisi par le député Ayib S. Daffé aux fins d’annuler la loi modifiant la loi n°2021- 35 du 23 juillet 2021, adoptée le 25 août 2023, le Conseil constitutionnel a précisé que “l’interdiction de s’inscrire sur les listes électorales ou d’y maintenir son inscription n’est pas une peine complémentaire, mais plutôt une peine accessoire, en ce sens que même non prononcée par le juge, elle frappe de plein droit la personne condamnée pour crime ou se trouvant dans une des situations prévues par l’article 29 de la loi”. Le juge écarte ici les principes de l’individualisation et de la nécessité des peines. C’est sur cette base que le juge constitutionnel a rejeté la candidature de Monsieur Ousmane SONKO à la présidentielle du 25 février 2024 en considérant “que par arrêt n°1 du 4 janvier 2024, transmis par la Cour suprême, celle-ci a rejeté le pourvoi d'Ousmane Sonko dirigé contre l'arrêt n°137 du g mai 2023 rendu par la première chambre correctionnelle de la Cour d'Appel de Dakar, dans la procédure de diffamation qui l'opposait à Mame Mbaye Kan Niang ; qu'il en résulte qu' Ousmane Sonko se trouve définitivement condamné à une peine d'emprisonnement de 6 mois avec sursis; que cette condamnation le rend inéligible pour une durée de 5 ans, en application de l'article L.30 du Code électoral” (considérant 18, décision n°2/E/ 2024 du 20 janvier 2024). Autrement dit, les individus condamnés pour des infractions graves sont considérés comme de “mauvais citoyens” et “indignes” à choisir ou à être choisis comme représentants du peuple. Un temps ou à vie. Cependant, l’amnistie, en effaçant la condamnation, relève de l’incapacité électorale. Il en est ainsi depuis aout 2023 de la grâce présidentielle. Or, monsieur Diaz ne bénéficie d’aucune de ces mesures.
Une décision préalable de radiation n’est pas nécessaire en l’espèce. La perte de sa qualité d’électeur et son inéligibilité doivent être constatées par le juge électoral, garant de l’intégrité du processus électoral et de la moralité de la fonction parlementaire. Inéligibilité est un moyen d’ordre public qui peut être invoqué à tout moment.
2. L’irrecevabilité de la liste des titulaires de la coalition Sam SA Kaadu
En principe, inéligibilité d’un candidat sur la liste des titulaires aux élections législatives ne concerne que le candidat en question. Seule la candidature concernée doit normalement faire l’objet de rejet. Mais tel n’a pas été la ligne jurisprudentielle du Conseil constitutionnel sénégalais. Le juge sénégalais en confirmant, en 2022, les rejets de la liste des titulaires de Yewi Askan Wi et celle des suppléants de Benno Bok Yaaakar, pose la règle selon laquelle une irrégularité constatée dans la liste des titulaires ou celle des suppléants entraine l’irrecevabilité de toute la liste concernée (titulaires ou suppléants). En effet, le Conseil après avoir affirmé qu’aucune disposition du Code électoral ne prévoit qu’un vice entachant l’une des listes puisse avoir des répercussions sur l’autre, a annulé la liste des suppléants de la Coalition Benno Bok Yaaakar (considérants 7 et 8 décisions n°9/E/2022 du 2 juin 2022) et celle des titulaires de Yewi Askan Wi (considérants 9 et 10 de la décision n°13/E/2022 du 2 juin 2022). Autrement dit, en l’absence d’une certitude normative irréfutable, le juge électoral a estimé que l’irrégularité, qui concerne la liste des suppléants ou titulaires, n’affecte pas la liste des titulaires ou suppléants au scrutin proportionnel en divisant la poire en deux.
Par ailleurs, il faut préciser que si monsieur Diaz parvenait à se faire élire, en l’absence de tout recours devant le Conseil constitutionnel, son élection serait invalidée par le juge. La ratification populaire ne couvre pas l’inéligibilité. C’est ce qui apparait à la lecture de l’article LO.162 du Code électoral. Ainsi, “Sera déchu de plein droit de son mandat de député celui dont l’inéligibilité se révélera après la proclamation des résultats et l’expiration du délai de recours, ou qui, pendant son mandat, se trouvera dans un cas d’inéligibilité prévu par le présent Code”.
Cette perte de la qualité de député est confortée par l’article 51 du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale et l’article 61 de la Constitution qui disposent que le député qui fait l’objet d’une condamnation pénale est radié de la liste des députés de l’Assemblée nationale. La déchéance est constatée par le CC à la requête du Ministère public.