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1 décembre 2024
Opinions
LETTRE A L’AMI IZ POUR UNE LECTURE
Le journaliste Cheikh Yerim Seck a écrit Macky Sall face à l’Histoire. Le titre est alléchant. Le livre a suscité des réactions mitigées plus nourries par une approche superficielle.
Cher ami, Iz. Je t’appelle ainsi, non pour brouiller les pistes, mais ce truc me permet aisément de jeter le pont entre le juriste que tu es et le philosophe que je souhaite devenir, toujours plus. Tu m’as donné, avec grâce, ce livre dont je me faisais déjà une idée moins solide. Le journaliste Cheikh Yerim Seck a écrit Macky Sall face à l’Histoire. Le titre est alléchant.
Ça peut faire fortune. D’emblée, je te le dis, cher Iz, je ne considère jamais un livre comme mauvais. Tout livre enseigne quelque chose. En bien ou en mal. Le premier édifie. Le second nous aide à ne pas chuter dans son invite. Je dois dire que ce livre de Monsieur Seck est fade, dans son contenu, malhonnête, dans son orientation. En lisant l’Introduction, je m’attendais à des informations sur la trajectoire socio-historique de notre cher pays, depuis 2012 avec des logiques mafieuses cachées au grand public. Que nenni !
Je te reviens pour répondre à l’invitation qui accompagna l’envoi du livre. En vérité, j’ai lu un texte qui distribue les bons points pour les uns et les mauvais, pour les autres. L’auteur a voulu berner son lecteur, seulement, il a fait usage d’une approche manichéenne qui ne révèle que ses propres intentions qui ne sont pas des plus saines. Aucune révélation, alors qu’il avait promis ça. Quelle insulte pour notre intelligence. J’ai lu un livre laudatif à l’endroit du Prince du moment. Je ne suis point surpris si je me réfère au remarquable texte que le Professeur Djibril Samb, notre ami commun, a consacré à la pensée de Lucien de Samosate sur la figure de l’intellectuel à gage. Sur ce point-là, au moins, le monde n’a pas beaucoup bougé.
Voici quelques points qui ont attiré mon attention. Le chapitre consacré à la Première Dame est l’un des mieux servi en bonnes et odorantes fleurs pour la concernée et son aimé de frère. L’auteur tente de mitiger son propos. Mais voici la nature de celui qui ne s’assume pas ; il tente toujours de donner des coups bas pour se faire aimer par l’autre. C’est de la lâcheté et de la fourberie. Le récit -ou la description- est plat, sans profondeur, beaucoup de juxtapositions incommodes. En vingt-deux chapitres avec une Introduction et une Conclusion, notre auteur n’a fait qu’évoquer des lieux communs.
Je risque cette question : Que vaut un intellectuel ? Sans conviction, un intellectuel qui se trouve à faire le sale boulot pour le compte du Prince dumoment en disant qu’il œuvre pour l’intérêt de la nation est du lot de ceux qui élaborent « des prétextes et justifications destinés à couvrir leur turpitude du manteau de la nécessité », pour reprendre Djibril Samb dans ses Etudes de philosophie ancienne et médiévale. L’intellectuel doit être du côté de la Vérité et non de celui de l’intérêt qui n’est tel que cherchant à assouvir un dessein particulier, voire crypto-personnel. Cette seconde attitude, qui n’honore nullement, est conditionnée, le plus souvent, par un souci de ne pas perdre un certain nombre de privilèges qui consolident un train de vie assez élevé. Finalement, dans ce cas de figure, celui qui est appelé à donner un avis juste et éclairé devient un laudateur pour ne pas sombrer. Pire : un bouffon. Le constat du philosophe sénégalais estsans appel lorsqu’il soutient : « Le sort des intellectuels aux gages des princes n’est pas […] enviable. Il s’apparente à un naufrage ».
Tous les scandales que ce livre semble révéler étaient déjà surla place publique, depuis belle lurette. Les journaux en avaient parlé. Tout le monde sait que le Président Macky Sall a un réel problème avec la morale dans sa manière de faire de la politique. Le voilà qui ditse rendre à Sédhiou pour une tournée économique alors qu’en réalité il est en campagne déguisée. Des inaugurations qui rappellent la mentalité coloniale. D’autres promesses
Cher Iz, je soupçonne M. Seck d’être en service commandé pour des desseins obscurs. L’Histoire arbitrera après le dévoilement que le temps opère sur les actions des hommes ! Dans tout le livre, la seule regrettable révélation que j’ai lue c’est que notre Président fumait de la cigarette à l’insu de sa femme. Il décrit un comportement propre à un enfant qui traverse la puberté avec les choses peu recommandables pour son âge. Un fin stratège de la plume, M. Seck sait utiliser les mots qui font mal -des expressions assassines- sans révolter le lecteur, mais l’amener à approuver son jugement désobligeant sur de nobles citoyens. C’est de la manipulation pure et simple.
J’ai lu un homme qui nourrit une haine viscérale envers quelques-uns de ses compatriotes, ainsi que M. D comme pour le prisonnier Claude Gueux. Seulement, Victor Hugo a été plus qu’un humaniste lorsqu’il indique, de manière réaliste : « Il y a des hommes qui sont fer et des hommes qui sont aimant. Claude était aimant ». La force d’attraction qu’un humain exerce sur ses semblables est un fait qui témoigne de la grandeur de son âme. Le reconnaitre nous libère d’un fardeau qui s’incruste au cœur et trouble la conscience : la haine. La mauvaise foi et la malhonnêteté poussent les pseudo-intellectuels à exceller dans des vociférations qui tentent de suppléer à l’argumentation ; de la surenchère pour intimider en vue d’avoir gain de cause. Et ses pairs -des journalistes- ont dressé un tableau qui renseigne sur l’auteur.
Le livre a suscité des réactions mitigées plus nourries par une approche superficielle. Des extraits visant des personnes identifiées ont plus attiré l’attention du grand public. Certains, se sentant diffamés, avaient annoncé leur volonté de porter les passages jugés fallacieux les concernant devant les juridictions du pays. C’est malsain pour un intellectuel, de surcroit un journaliste devant informer juste et vrai, d’arborer le manteau d’un sycophante.
Cher Iz, nous aurons surement l’occasion de prolonger l’échanger autour des idées comme il en a toujours été. Je te renouvelle mes amitiés les plus sincères.
LA LANGUE FRANÇAISE POUR L'ESPRIT OU POUR LE POUVOIR ?
Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. belle phrase qui invite la foi, étale un tapis rouge à la dignité de celui qui s’en inspire, l’intègre dans ses actes et en fait une application louable
KHADY KANE DIALLO / DIÉNE |
Publication 01/03/2023
Nous nous efforçons de plus, en suivant une polémique inappropriée aux apprenants de la langue française, à aller puiser dans les *rudiments*, dont certains ne nous sont pas inconnus, pour mieux nous approcher de cette phrase qui tympanise ,fait cogiter tout un peuple, coiffant la langue française d'un chapeau en fer forgé, doublé de béton, inconfortable, d'une lourdeur d'au moins une tonne, qui nous inflige la pire des punitions, et verbalement
Elle nous a rendu prolixes, bavards, douteux, sceptiques jusqu’à vouloir retourner au tableau noir, en petits débutants, pour nous acclimater, avec intelligence, aux vingt six lettres de l’alphabet. Ce poids porté sur nos têtes, inadapté à nos forces manuelles, mal entraînées pour l’enlever de nos crânes endommagés de pensées noires, nous prive de tranquillité spirituelle, et constamment. Nos mémoires loin de frôler l’amnésie, et bien fonctionnelles, risquent le pire avec cette surcharge suicidaire, imposée par des langues qui se délient, à longueur de journée, et des mal inspirés qui s’invitent à un tintamarre dégradant, dérageant, orchestré par des troubadours malaisés, attirés par le POUVOIR comme un lion dans une bergerie et qui n’en a jamais assez de massacrer.
*NUL NE PEUT EXERCER PLUS DE DEUX MANDATS CONSÉCUTIFS*
Cette phrase adossée sur la clarté, est-elle devenue un slogan, un leitmotiv, une arme mal maniée, ou à la limite, une chanson de berceuse qui éloigne le sommeil dans une atmosphère sociale, bien polluée de contradictions ? Qu’on nous dise ce que ça signifie pour mettre autant d’énergie et de temps sur de longues discussions infructueuses et inutiles ! Lapidaire et figée sur nos langues, elle s’affiche au mauvais lecteur dérouté comme un prétexte de débats et de discussions mettant à genoux ceux qui lisent à l’envers et presque toute une nation asservie à ses causes et à ses effets.
Nous portons finalement des haillons d’esclaves attelés au labeur, du matin au soir, pour lire, relire, décoder, substituer, faire des associations syllabiques, sans rien changer de ce qu’ elle signifie dans la forme comme dans le fond. Sa teneur est une, dans n’importe quelle posture adoptée pour lire sur la ligne, au-dessus ou en dessous de la ligne et même les yeux bandés ou fermés. N’en faisons-nous pas une *équation* à *dix sept millions d’ inconnus* qui nous cloue dans une pénitence recherchée, voulue, face à un exercice de *mathématiques* où chacun emprunte un théorème sortant de ses inventions ou de ses trouvailles pour avoir une solution qu’il croit lui apporter des faveurs, le servir ?
Est- il aussi pernicieux de la trouver, cette équation, en cernant, cette phrase, dans *son unité lexicale* bien à notre portée et gratuite pour se perdre dans la ligne droite de la pensée ?
*1+ 1= 2* est-ce faux?
Dans le contexte précis, *la logique* et *la raison* d’ honnêtes citoyens ne semblent pas convoquées devant ce calcul que les inscrits à la maternelle trouvent dans leurs jeux, sans se tromper de repère. Ceux dont la clarté l’intelligence est encore intacte, admettent sans lâcher prise que :*1 bâtonnet + 1 bâtonnet = 2 bâtonnets*.*Donc 1mandat + 1 mandat =2 mandats* et rien d’autre !
Les éléments de la langue qui sont distribués dans cette phrase, la plus convoquée dans les débats de la politique politicienne, ne peuvent avoir une meilleure limpidité adaptée à tout autre sens qu’ à ce qu’elle signifie réellement et sémantiquement parlant. Aucun contresens, non-sens, redondance ou emprunt qui la rend intenable à notre réflexion ou *agrammaticale*, ne peut convoquer une objection à cause d’une ponctuation oubliée ou mal placée.
Ce qui est plus grave, est encore tout ce temps perdu qui donnerait au vaillant penseur de brillants résultats sur des projets novateurs qui impacteraient sur notre économie et qu”on déploie sur la piste à danser pour valser pivoter, tournoyer vers l’inapplicable et l’impossible. Assez alors d’embrouiller nos mémoires encore fertiles et utiles appuyées au socle de la RAISON pour distinguer ce qui peut être de ce qui ne peut être. Nos têtes érodées de réflexions et nos cervelles, bien grillées de fausses manœuvres, nous transforment en prisonniers soumis aux travaux forcés sans limites, ni fin. Et faut- il accepter cette maltraitance morale, inappropriée à notre statut de réfléchis ? Et pourquoi le ferait- on?
Nous risquons à nous y exercer, cette phrase, de trouver une solution qui renforce plus *l’évidence*, qu’ elle ne la rejette, de fatiguer nos méninges et de nous fixer dans l’inutile qui ne trouve aucun terrain de chute pour contrecarrer *la LUMIÈRE FORTE * déjà installée. Nous risquons de supporter des douleurs partout, à force de nous y pencher pour franchir un long parcours de pensées refroidies, d’ aligner de fausses traductions ou d’être pris au collet par un chapelet d’interprétations, sans triomphe. Nous avons assurément mal à l’esprit qui tourbillonne sans répit, mal au corps en station assise prolongée qui cherche le plus compliqué face au plus simple et finalement souffrons à l’âme plus que brisée face à certains paranoïaques qui nous forcent à croire que le soleil se lève à minuit et la lune à sept heures. Ne sont- ils pas prêts à donner d’autres couleurs à notre drapeau national et à distinguer d’autres harmonies à la place du vert, du jaune et du rouge? Ils en sont bien capables !
Assez, c’est Assez!
Allons à la *sémantique* pour une interprétation de ce que la *syntaxe* nous offre et qui est bien distribuée dans ses différentes composantes.
*Nul* signifie dans le contexte d’emploi *aucun*, *personne* et dans la digression mathématique *zéro* en insistant, bien sûr, sur le *nombre, le chiffre nul ou un ensemble sans un seul élément, donc vide.* Ce qui le rend plus concret c’est l’expression *nul et non avenu* qui traduit ce qui est *ineffectif*, *invalide*, voire même *inapproprié*, *rejeté*
Quant à la négation *Ne*, il se dresse catégoriquement comme un soldat exhibant sa mitraillette pour chasser l’ ennemi. Ce soldat aux aguets qui dresse une forteresse pour éloigner l’ imposteur et *le nul à chier* qui perturbe le sommeil des citoyens, est bien outillé pour dire: *halte, n’avancez plus!*Voici la limite bien tracée !
Le verbe *POUVOIR* précédé de la négation *NE*, annule toute projection, rêve, dessein ou intention et rend tout projet inapplicable et bien enterré. Il est permis de lire pour rendre l’idée prenable :*N’OSE, N’A LE DROIT De..., N’A LA PERMISSION De... ou NE SE FAIT L’ AUDACE DE...* ces substituts pris en groupes verbaux, peuvent ajouter de la lumière à l’esprit.
Que faut- il y voir de plus, cette phrase étalée sur des normes primaires lisibles, recevables et prises en compte par celui même qui balbutie avec la langue ou un astigmate à la vision affaiblie ?
*Faire et exercer* parfois *synonymes* déroulent dans cette traversée de la compréhension, des actes annulés, sans effet ni continuité à cause toujours de la *négation NE* qui brandit un *interdit formel*, puisant dans la logique des règles pour rendre solennel cet *apophtegme*, cet assemblage de neufs mots, mémorables, qui ne heurtent ni ne blessent celui en phase *d’acceptation* et non celui en posture de *combattant silencieux*.
Nous sommes face à un sens interdit qui n’accepte aucune dérogation ou infraction. Ce que le *lexique* distribue à l’esprit n’exige aucunement de passer par des tournures déviées, fallacieuses, décevantes qui affichent bien un *refus* voilé ou dégradé, le temps passant. Le tableau de bord affiché, pour un conducteur mal initié, traduit les symboles en lettres et en paroles, bien claires, pour éviter tout accident qui exigerait une contravention.
Celui qui veut se lancer dans une dissertation tout autre et plus longuement, avec les mêmes mots, la même distribution, ne peut que convoquer un *hors sujet*.qui lui fera récolter la plus minable des notes, jamais attribuées.
Répondre par cette belle langue d’élégance et d’ autorité qui, pour une seule virgule mal placée, met à nu des mentalités, des caractères, des clichés psychologiques d’une personne donnée, revient à jouer, avec tact et philosophie, dans son pouvoir qui met en lumière des actes voilés. Elle sait flairer cette langue, par des attitudes et par des faits, sans péter les plombs pour afficher un regret amer face à un contrat finissant.
*Deux* chiffre ou nombre s’identifie aux deux corps célestes qui illuminent l’humanité, dans sa globalité. *Le Soleil* et *La Lune*, *deux astres* uniques, pour éclairer la planète terre, au bénéfice de tout l’univers. *Deux* vient après *Un* et ne se confond guère avec *Trois* pour réfuter tout subterfuge ou mauvaise inscription qui atteindrait l’intelligence dans le *décompte*ou le *dénombrement*, sans complication. Rien ne s’y ajoute après, une fois le nombre affiché, paraphé et bien approuvé.
Venons - en à la *sentence* *MANDATS* qui résume le contrat de *L’ÉLU*, du mandataire, de l’envoyé, du missionnaire, du délégué, du porte parole... dans leurs actions qui ont une fin, une limite, un temps d’application et d’arrêt. Leur intervention qui expire ne peut être prolongée que sur un autre accord qui changerait impérativement le premier avec des jonctions ou des rajouts, élaborés, et bien clairs, qui peuvent ne pas être considérés, discutés ou encore bien refusés. La souveraineté revient toujours aux décideurs, ne l’oublions pas! Et, ce n’est point le cas dans cette phrase martelée avec concision et netteté. Donc *2 fois* qui veut dire *1fois + 1fois* quel qu’ en soit le prolongement, répond *mathématiquement* parlant à une durée et non à un temps illimité.
Une fois, deux fois, résument une mission terminée. Qu’ elle soit bien ou mal accomplie, écourtée par des ennuis quelconques ou des calculs personnels, peu importe! Elle est finie!!!
Terminons par *consécutifs* qui, d’abord est le résultat d’une cause désignant ce qui est successif :l’un après l’autre et non l’un et tous les autres dans le même temps. Pourquoi donc l’ajuster ou l’ étoffer de contre-vérités, de surcharge voulue, à rendre cet *adjectif qualificatif* glissant, insaisissable et finalement incompris? Ne fait- on pas du dilatoire alors que *la signification* fait référence à une succession qui ne dépasse pas un nombre déjà arrêté et accepté solennellement?
Où allons- nous mener cette langue adoptée et adaptée à nos institutions pour dire, éclairer, guider, expliquer sans embarrasser? En inventer une parallèle qui dédirait l’héritage reçu du colonisateur est un retard avalé, absorbé, consommé mais mal digéré qui ne changerait en RIEN ni grammaticalement ni sémantiquement notre acceptation première et ultime de cette phrase, devenue historique, qui répond lexicalement à des normes imposées par la langue des vrais penseurs. Ceux-là qui s’ajustent bien, en cogitation positive, pour mieux guider l’esprit et la lettre, l’idée et son support calibré de mots justes et bien sélectionnés.
La sémiologie qui n’est pas en reste, l’a certainement examinée, cliniquement, pour ne détecter en elle aucun signe de maladie ou une tumeur maligne qui gênerait son aptitude à la gestion spirituelle et morale de tout citoyen. Elle vit sainement, cette phrase, respire le bienêtre sans aucune maladie diagnostiquée ni dommage constaté qui rend floue la lecture. Elle s’offre aux apprentis de la langue française à première approche et à qui veut comprendre et appliquer sans état d’âme, par le parfait agencement tous les mots qui répondent d’ une syntaxe bien distribuée.
*Nul ne peut exercer plus de deux MANDATS consécutifs*, *grammaticalement* prenable, est alignée sur:
-un pronom indéfini *NUL* sujet du verbe Pouvoir,
-*NE* une élimination impériale, qui rend la phrase *négative* et sélective à la fois.
- *PEUT* un verbe du 3eme groupe conjugué à la 3ème personne du singulier du présent de l’indicatif, ouvre la porte à une *vérité générale* renouvelée dans le temps et quel que soit son espace d’application. C’est une adresse à tout citoyen sénégalais sans distinction de sexe, de race ou d’appartenance religieuse qui en fait une leçon sue puis une interdiction par la présence de la négation.
- *EXERCER* un verbe à l’infinitif complément d’objet direct du verbe POUVOIR,
*PLUS* vient en renfort à la négation *NE* pour en faire une négation totale, absolue, *NE...PLUS* La limite est alors bien indiquée et sans prolongation avec cet adverbe de négation qui aurait pu être mieux entendu avec ses variantes plus formelles *NE...JAMAIS* ou *NE...POINT*
La préposition *DE* bien accostée au nombre *deux* dit de quoi il s’agit dans la phrase, et qui n’est rien de plus ou de moins que de DEUX MANDATS, essentiellement.
- *DEUX* un *adjectif numéral cardinal* qui détermine le nom mandats, qui est ici au masculin pluriel, précise un nombre qui met en bonne visibilité le décompte dans le temps. C’est un nombre avec des bornes lumineuses électrifiées, à droite et à gauche, qu’ aucun ignorant ne prendra le risque de franchir.
- *MANDATS, est un *substantif* ou un *nom* toujours COD du verbe *EXERCER*.Nous restons ainsi dans la cible qui demeure inchangée c’est à dire ce dont on parle: l’objet.
Et enfin *CONSECUTIFS*, un *adjectif qualificatif*: qui se rapporte toujours au substantif ou nom *mandats* et encore au pluriel, est *épithète* du nom *MANDATS* auquel il attribue une durée irrévocable.
Quelle suite de *morphèmes*, clairement alignés, serons- nous obligés de dire alors ! Sans nuances, sans nuages et grammaticalement analysée, cette phrase vit et respire la bonne santé.
Que faut- il apporter et qui scintille pour une meilleure approche ou clarté? Rien d’autre si ce n’est de préciser que cette *proposition indépendante*: “ *Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs* peut se lire autrement : Aucune personne élue ne peut dépasser deux mandats, dans notre constitution et doit l’appliquer pour l’intérêt des principes judiciaires et moraux.
D’autres usagers, de cette belle langue de Molière, nous en diront plus, certainement de même que des érudits du droit pour arrêter net ces manipulateurs déguisés, affichés et sans gêne, les empêcher de falsifier, d’oblitérer, d’interpréter ou de jouer volontairement avec les amarres inamovibles de la *CONSTITUTION*.Ces amoureux de l’errance, bien solitaires dans leur balade d’opinions, vont se créer à vie des blessures tenaces et incurables qui seront mal rapportées dans les pages sombres, de notre histoire politique. Une lecture malheureuse que les générations futures feront pour condamner, inévitablement, avec le moindre égard ceux qui devaient parler, interdire et qui ont opté pour le silence d’intérêt.
“ *NUL NE PEUT EXERCER PLUS DE DEUX MANDATS CONSÉCUTIFS*” Belle phrase qui invite la FOI, étale un tapis rouge à la dignité de celui qui s’en inspire, l’intègre dans ses actes et en fait une application louable sans aller chercher midi à quatorze heures
PAR SAXEWAR DIAGNE
HYPOTHÈSES POUR UNE PRESIDENTIELLE INCERTAINE
EXCLUSIF SENEPLUS - La tension est palpable. En fait, le chaos est déjà là, il est juste à bas bruit. Que va-t-il se passer d’ici février 2024 ? La stratégie du "Tout sauf Sonko" va-t-elle prospérer ?
Saxewar Diagne de SenePlus.com |
Publication 28/02/2023
Les Sénégalais sont fâchés ! L’irritation voire la colère entretiennent le climat délétère qui prévaut dans le pays. Pour les uns, Macky Sall prend en otage les Sénégalais en entretenant un flou politicien autour du troisième mandat ou du deuxième quinquennat. Ce faisant il sape au quotidien les bases institutionnelles de la démocratie et du coup menace les fondements de la paix sociale. Pour les autres, l’opposition, en particulier Ousmane Sonko, se comporte en pyromane qui cherche par tous les moyens à plonger le Sénégal dans un chaos qui pourrait être préjudiciable à cette altérité qui participe au vivre-ensemble, au fait de vivre les uns avec les autres en bonne intelligence.
Il y a comme une odeur de chaos annoncé. On baigne dans l'odeur du laxisme, dans l’odeur de la manipulation à grande échelle, dans l'odeur de la violence, dans l’odeur de l'inacceptable. Le pays semble sortir du cercle de raison. La tension est palpable du fait de l’incertitude par rapport à l’avenir immédiat. Que va-t-il se passer d’ici février 2024 ? Macky sera-t-il candidat ? Et Sonko ? Khalifa ? Idy ? Quid de Karim ? La candeur de l’utilisation des prénoms ou du nom de famille des potentiels adversaires politiques ne cache pas l’éréthisme derrière chacune de ces interrogations.
Macky Sall en chef d’orchestre met-il l’intelligence politique sénégalaise à l’épreuve puisqu’elle doit être aujourd’hui mesurée à la quantité d’incertitudes qu’elle est capable de supporter ?
A un an de l’élection, à quelques semaines de la pré-campagne électorale, aucune de ces questions n’a pour l’heure de réponse précise. Certains diront même que la campagne électorale a déjà commencé avec les tournées présidentielles de Macky Sall dans les régions et les meetings organisés notamment par Ousmane Sonko et Khalifa Sall à travers le pays.
L’impossibilité de répondre à des questions que tout le monde se pose au quotidien ne favorise pas la tranquillité si importante pour assurer une certaine sérénité collective. Faute de réponse précise, dans ce climat anxiogène, l’analyste est réduit à élaborer des hypothèses qui paraissent les plus probables, en fonction non seulement des rapports de force mais aussi d’une anticipation des actions des différents acteurs.
Les différentes hypothèses présentées dans cette analyse, sont basées sur le postulat de l’inéligibilité d’Ousmane Sonko que nous considérons comme acquise ainsi que nous l’avons indiqué dans notre précédente contribution sur SenePlus intitulée "Sonko est out".
Le mésuage de la Justice par l’actuel président de la République y compris avec sa récente réorganisation par le Conseil Supérieur de la Magistrature apporte de l’eau au moulin de ceux qui dénoncent la constante instrumentalisation de cette institution par l’exécutif. Malgré le caractère protéiforme et polymorphe de la stratégie politique de Macky Sall, il apparait que le moment électoral peut se résumer à trois mots : "Tout sauf Sonko". Que ce soit par le biais d’une condamnation pour diffamation ou encore pour viol, il ne reste que peu de doutes qu’Ousmane Sonko ne sera pas sur la ligne de départ pour 2024 à moins que la rue n’en décide autrement et cela à coût humain qui pourrait être fort élevé. Qui au XVIIIè siècle rappelait qu’il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la Justice ?
Sonko out de la course à la présidentielle, que se passerait-il ? Comment les différents leaders s’aligneraient ils ? Quels jeux d’alliances éventuelles ? Nous examinons ici quatre hypothèses.
Première hypothèse : Macky inéligible, Khalifa et Karim éligibles
Dans l’article "Sonko est out", contrairement aux doxas de la classe politique, est clairement mis en avant l’idée selon laquelle Macky Sall ne sera pas candidat à la présidentielle de 2024. Une telle décision serait rendue publique au moment approprié pour servir de contre-feux à l’annonce de l’inéligibilité d’Ousmane Sonko de manière à calmer la rue et à faire accepter l’idée de la non-participation du leader de Pastef à l’élection.
En admettant que Macky Sall passe à l’acte dans sa promesse d’amnistier Khalifa Sall et Karim Wade, il n’est pas exclu de se retrouver alors dans une situation où un accord politique basé sur un programme commun de souveraineté minimum soit signé entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko : sortie du franc CFA et suppression dans un délai court des bases militaires françaises et des accords de défense avec ce pays. A ce programme s’ajoutera la mise en œuvre d’une bonne partie des conclusions des Assises nationales. Toutes ces conditions justifieraient tout à fait qu’Ousmane Sonko puisse soutenir la candidature de Khalifa Sall qui, une fois élu, pourrait organiser des législatives anticipées qui feraient du leader de Pastef le président d’une Assemblée nationale digne de ce nom, véritable institution indépendante de l’exécutif.
Le Sénégal retrouverait sa saveur d’antan, celle de l’époque du couple Senghor-Dia. Une grande différence cependant : ici, la base du partenariat sera claire parce que programmatique spécifiant même que Khalifa Sall ne sera pas éligible en 2029 du fait de son âge. Cela laissera ouvert un boulevard au tout compte fait jeune Ousmane Sonko qui n’aura que 55 ans à l’échéance de 2029.
Cette hypothèse est-elle probable ? La difficulté première est de pouvoir anticiper le niveau de sophistication et de maturité des principaux protagonistes en particulier Macky Sall et Ousmane Sonko. La seconde difficulté pourrait être liée aux pressions que la France pourrait exercer sur le socialiste senghorien Khalifa Sall pour saborder un accord qui comprend un programme minimum de souveraineté.
Cependant, si l’optimisme légendaire des Sénégalais qui préfèrent être dans l’affirmation, devait prévaloir, cette hypothèse permettrait au Sénégal d’avoir une transition tranquille et pacifique et au bout du compte tout le monde y trouverait une partie de son bonheur, y compris l’actuel président qui sait ne pas risquer de représailles de la part d’un Khalifa Sall à la tête de l’État.
Il est également tout à fait possible que Pastef se considérant à la porte du pouvoir décide d’avoir son propre candidat. Bassirou Diomaye Faye ou moins probablement Biram Souleye Diop ? Dans un tel cas, pourrait-on assister à un remake de l’exploit des dernières législatives où la liste des suppléants inconnus de Yewwi Askan Wi a remplacé au pied levé une liste de titulaires porteuse de figures de premier plan dans le jeu politique sénégalais ? En faiseur de roi, Sonko pourrait tout simplement être tenté de mettre un de ses lieutenants sur le trône. Le risque d’une telle option serait de faire sortir du bois un troisième larron qui pourrait créer la surprise. Amadou Ba ? Idrissa Seck ? Mimi Touré ? Qui sait !
Deuxième hypothèse : Macky inéligible, Khalifa et Karim également inéligibles
Cette hypothèse ainsi que la quatrième sont peut-être celles qui produisent le plus d’incertitudes et qui peuvent plonger le Sénégal dans une instabilité politique indescriptible. Dans cette hypothèse, Khalifa Sall et Karim Wade ne sont pas amnistiés. Depuis quelques semaines, la claustration des pensées politiques de Macky Sall pourrait laisser croire qu’il n’a pas, ou n’a plus, l’intention d’amnistier ces deux potentiels rivaux à la présidentielle de 2024.
Dans un tel schéma, on pourrait se retrouver avec un trio de tête comprenant Amadou Ba, Idrissa Seck et Mimi Touré. Ne pas exclure non plus qu’un candidat soutenu activement par Sonko et Pastef puisse sortir du bois et créer la surprise.
Une telle option offrirait à l’ancienne Première ministre Mimi Touré une bonne carte à jouer si elle arrivait à obtenir le soutien de Khalifa Sall, de Barthelemy Dias, de Guy Marius Sagna et pourquoi pas d’Ousmane Sonko et de Pastef. Il faudrait une bonne dose de réalisme politique pour en arriver là parce Mimi Touré, selon ses critiques, a été plutôt véhémente à l’endroit de Sonko et de Pastef ces dernières années. Cette probabilité semble donc difficile à imaginer mais elle n’est pas à exclure en fonction de l’évolution des rapports de force dans les prochains mois d’autant plus que ces derniers jours Mimi Touré s’est beaucoup rapprochée de Guy Marius Sagna et même de la ligne Sonko.
Troisième hypothèse : Macky éligible, Khalifa et Karim éligibles
Dans ce cas de figure comme dans le premier Khalifa Sall sera certainement le favori en particulier s’il est ouvertement soutenu par Sonko et Pastef, ce qui serait peu probable si l’on considère que le leader des Patriotes préfèrera avoir un candidat sorti des rangs de son parti. L’assomption ici est que Macky Sall, même s’il arrivait au deuxième tour n’aura que peu de chance d’obtenir un score comparable à celui d’Abdoulaye Wade en 2012.
Quatrième hypothèse : Macky éligible, Khalifa et Karim inéligibles
Cette perspective est annonciatrice d’un possible chaos politique au Sénégal. Mais si l’Etat arrive par extraordinaire à contrôler la rue, ce schéma offre une ouverture à Mimi Touré en particulier si elle obtenait le soutien des inéligibles Khalifa Sall et peut-être Ousmane Sonko.
Dans toutes les quatre hypothèses envisagées, Macky Sall sera soit inéligible soit battu de manière décisive par son challenger quel qu’il soit. Toutes les hypothèses mettent en avant l’idée selon laquelle, au résultat, la question d’une nouvelle candidature de l’actuel président de la République apparait relativement futile politiquement bien qu’elle soit, pour certains, une question de principe et de Droit. Dans tous les cas de figure, il apparait que Macky Sall ne sera pas le président du Sénégal à l’issue de l’élection de février 2024.
Y a-t-il une cinquième hypothèse qui aujourd’hui ne semble pas évidente mais que la réalité pourrait voir germer dans les semaines ou les mois à venir ? Peut-être, mais dans un tel cas, cette hypothèse créerait un moment historique surprenant de la vie politique du Sénégal et deviendra à n’en pas douter un cas d’école dans les annales de l’histoire politique africaine qui sera enseignée dans les décennies à venir.
Des voix, dont certaines surprenantes, agitent depuis quelques jours l’idée d’une suspension des procédures judiciaires contre Sonko jusqu’après la présidentielle. C’est un peu cela la pratique, ou plus exactement la tradition, aux États-Unis où même les enquêtes judiciaires concernant les candidats à la présidence sont suspendues à quelques mois des échéances électorales.
Il ne fait aucun doute que la meilleure des options possibles et souhaitables pour le Sénégal serait une élection à laquelle tout le monde, avec ou sans la participation du président sortant, puissent participer. Dans un tel schéma, Sonko serait peut-être le favori pour l’emporter. Et c’est bien là que se trouve l’épine du problème.
La stratégie de Macky Sall du "Tout sauf Sonko" qui apparaissait être également la perspective de Paris, le grand régent des lieux, peut-elle en fin de compte se satisfaire d’une telle option qui à leurs yeux est bien trop risquée pour la survie du système qui prévaut depuis plus de six décennies ? Depuis quelques mois, il se susurre que Paris préférait s’accommoder de Sonko plutôt que de courir le risque de voir le pays tomber dans les abysses de l’instabilité.
La force multiplicatrice de l’inaction pousse à entretenir la véhémence colérique des Sénégalais qui se sentent manipulés par juste quelques ambitions individuelles. Cela est insupportable à la communauté. Le blocage de l’horizon politique crée une structure de permission de tous les excès. Ce champ fertile fortifie les échos des discours populistes au point de mettre le pays sous une étouffante tension que la moindre étincelle peut embraser. Les pleins pouvoirs donnés à la force, c’est la pire des violences qui s’exerce sur tous.
La mackysation de l'espace public prend aujourd'hui la forme d'un choix entre la violence institutionnelle et politique imposée au plus haut niveau de l'État et une violence populaire plus ou moins manipulée par des acteurs politiques qui opèrent sur un grand écart entre une gauche souverainiste et une droite religieuse et féodale. L'éventail de choix devient binaire du fait de la mackysation du jeu politique.
C'est cela qui donne cette impression d'étouffement et qui bouche l'horizon. Le cercle de raison est bien celui de la gauche souverainiste mais son alliance avec des forces caractérisées par un anti-intellectualisme notoire et parfois par le rejet de toute forme d'universalisme progressiste obstrue les perspectives d'un avenir générateur de réformes autour de la feuille de route des Assises nationales.
Une chose semble certaine, les Sénégalais sont fâchés. En fait, ils sont déjà en colère. La guerre d’attrition qui se poursuit sous leurs yeux devient insupportable. Leur urgence de clarification ne semble pas être celle du président de la République. Qui disait que quand c’est urgent, c’est déjà trop tard ? Le chaos est déjà là, il est juste à bas bruit.
par Amadou Tidiane Wone
LE TEMPS DE CHANGER
Les pays arabes ont eu pour la plupart, une histoire complexe qui se conjugue au présent (!) avec l’asservissement de l’homme noir. L’Afrique doit se relever, affirmer sa différence et exiger le respect, par tous de son identité et de ses choix
Les propos insultants du président tunisien éclairent davantage, et de manière plus crue, une série de malentendus historiques qu'il convient de revisiter pour restaurer, définitivement, la réalité de plusieurs impostures intellectuelles qui servent de soubassement au mépris dont fait l'objet l'homme noir depuis des siècles. La marginalisation du continent africain et l’exploitation éhontée de ses populations reposent en effet, sur des ressorts violents et injustes qu'il convient de démonter pour rétablir nos droits, revendiquer et conquérir notre place dans l’histoire du monde.
Mépris culturel, viol et pillage du continent noir, massacres récurrents de ses peuplades sans émoi, accaparement des ressources, la liste des calamités non naturelles qui accablent l'Afrique et les africains est infinie… Au fil du temps, et abusivement, même un éboueur blanc se considère supérieur à un Prince noir ! Et il semble acquis que cette équation soit juste, licite et définitive ! Les manuels scolaires, écrits dans des langues jusqu’ici étrangères distillent, savamment, le venin pour entretenir un complexe d’infériorité définitif à l’homme noir. En dépit de tous les apports consentis à l’essor de l’espèce humaine par l’Afrique, berceau de l’Humanité. Bien des fois sous la contrainte et les humiliations, les meurtres en série, le travail forcé et j’en passe, les Africains ont subi et subissent encore les contrecoups de l’Histoire.
L’esclavage industriel, plus connu sous le nom de « traite atlantique » et dont il va bien falloir mesurer l’impact sur le sort fait à l’Afrique dans le désordre mondial actuel, aura durablement plombé l’essor du continent noir. Avant cela et l’heure semble venue d’aborder, « de manière haute, lucide et conséquente » le sujet, les pays arabes ont eu pour la plupart, une histoire complexe qui se conjugue au présent (!) avec l’asservissement de l’homme noir. Et ce, sous les formes les plus dégradantes, les plus avilissantes. A l’ère des harems de triste mémoire, les eunuques, dont il va bien falloir un jour conter l’Histoire tragique, étaient castrés pour, d’une part être inoffensif dans les cours où ils servaient mais, pire encore, pour ne laisser aucune descendance qui pourrait se reproduire et perpétuer…la race (!?) La minorité numérique des populations noires, et leur faible représentation dans les hiérarchies du pouvoir au Maghreb, pourraient trouver là un début d’explication.
Par un subtil amalgame entre l’Islam, comme religion universelle, et la langue arabe par laquelle le Coran été révélé, un terrorisme intellectuel sévit qui empêche de purger les relations entre l’Afrique et le monde arabe. Remettons les choses à l’endroit. Sans complexes.
Oui, le temps est venu de crever les abcès, de drainer les mensonges qui ont pris droit de cité et de construire un monde nouveau sur des bases de respect mutuel.
Le temps est venu de travailler à décoloniser nos esprits mais aussi et surtout, à montrer notre capacité d´indignation, d´engagement et de mobilisation partout à travers le monde. Pour sortir de l’anesthésie mentale des élites formatées aux normes « occidentales » ou « orientales », afin de guider notre jeunesse hors du labyrinthe des modèles en vigueur. Pour que la dignité de l´homme noir soit restaurée, pour qu´émerge, enfin (!) une grande opinion publique africaine décomplexée et exigeante. Afin que cette question fondamentale soit le ciment fédérateur de toutes nos énergies, le fondement de la véritable renaissance africaine.
La banalisation de l’horreur que constitue les noyades récurrentes de milliers de jeunes africains dans les eaux de la méditerranée, est suffisamment éloquente de la barbarie du monde et de ses élites dirigeantes. L’opinion publique internationale se contente d’une comptabilité macabre du nombre de morts dans les journaux télévisés, sans se préoccuper de comment renverser cette tendance morbide. Il se dit même que des organisations criminelles de trafic d’organes des jeunes africains ainsi suicidés, fournissent à des cliniques huppées à travers le monde, cœurs et reins à la demande, pour prolonger la vie de malades fortunés. Quelle infamie !
La refondation de nos États et la modélisation d’un nouveau destin pour l’Afrique ne se feront pas à longueur de discours convenus dans les forts internationaux. L’Afrique doit se relever, affirmer sa différence et exiger le respect, par tous de son identité et de ses choix.
Je lance un appel à tous ceux qui sont interpellés par l’urgence de ce vaste chantier à prendre part à de larges concertations pour lancer une initiative internationale sur ces enjeux capitaux !
À cette fin, les voies et les moyens vont faire l’objet d’une conférence de presse pour annoncer un plan d’action à la mesure des enjeux et des défis de l’heure.
Et j’ouvre par là la liste des signataires de cet appel, dont le titre est :
Initiative de Gorée / Gorée Initiative
Amadou Tidiane Wone est ancien ministre, ancien Ambassadeur du Sénégal.
EXCLUSIF SENEPLUS - La Tunisie a su bien profiter de l’Afrique lorsque cela l’arrangeait. Sans le soutien résolu des Africains, les luttes nationalistes du Maghreb et de la Tunisie alors occidentalisée à l’extrême, auraient sans doute été ralenties
Les propos racistes du président tunisien à l’égard des Africains du Sud du Sahara et des Négro-Maghrébins ne l’honorent pas. Voici un président décrié chez lui par les forces du changement, incapable de se faire respecter, qui décide de divertir son peuple et masquer sa médiocrité en insultant les Noirs. Cette attitude est des plus viles parce qu’il n’aurait jamais osé le dire devant certaines personnalités africaines ou du monde noir. Elle dénote cependant un comportement raciste très souvent décrié par les Africains au Sud du Sahara.
Nous sommes déçus de voir que l’Union africaine n’a réagi que bien timidement à cet acte d’une rare brutalité verbale à l’égard de tout un peuple. Nous nous attendions à plus de courage et à de vigoureuses condamnations pour rendre ce président responsable de tous les sévices que subissent aujourd’hui les Africains du Sud du Sahara sur le territoire tunisien
Durant toute la période de la lutte pour les indépendances, l’unité arabo-africaine a été chantée et défendue partout dans le monde. Sans le soutien résolu et constant des Africains, les luttes nationalistes du Maghreb et de la Tunisie alors occidentalisée à l’extrême, auraient sans doute été ralenties.
La Tunisie a su bien profiter de l’Afrique lorsque cela l’arrangeait pour mériter le siège temporaire de la Banque Africaine de Développement dans son pays. On se rappelle cependant des innombrables sévices perpétrés par les Tunisiens contre les Africains travaillant pour la BAD, y compris les pires formes de violence à l’égard des femmes employées de la BAD. La justice tunisienne prenait presque toujours fait et cause pour les Tunisiens quel que soit le niveau de cruauté subie par les plaignants.
C’est pourquoi, comme par un passé récent, les Africains doivent continuer, malgré les vicissitudes de la mondialisation et des crises multiformes, à lutter ensemble contre les effets pervers de ces dernières et non pointer du doigt les innocentes victimes martyres de la vicieuse émigration qui leur est imposée par des dirigeants médiocres et corrompus ou par des politiques néocoloniales et néolibérales.
Il appartient aux Africains de résister partout où besoin sera et de dénoncer la tête haute les injustices sociales perpétrées aussi bien par les laquais de l’ordre hégémonique mondial qui les dirigent, que par des forces obscurantistes et racistes.
Yassine Fall est vice-présidente de Pastef Les Patriotes.
Par Amadou Lamine SALL
NON, LES SENEGALAIS NE SERONT PAS DANS LES TRANCHEES !
C’est bien Macky Sall, qu’il le veuille ou non, le plus approprié chef d’orchestre de tout apaisement. L’opposition, partout, joue au feu, à ses risques, car telle est souvent la nature de la redoutable marche vers le pouvoir qui lui est imposée !
Peut-il être permis et… pardonnable d’avoir de l’affection et de l’espoir pour son Président élu au suffrage universel, d’aimer son pays, son peuple, de respecter et de rendre un invincible hommage à la haute lutte et au courage des forces de l’opposition ? Peut-il être possible de décider de ne pas se laisser vaincre par la dictature de l’intimidation quand les réponses tournent les questions à l’envers, des injures aveugles fusant des réseaux sociaux certes contestés mais qui résolument célèbrent la liberté ? Méfions-nous de mettre la « clef dans la serrure et que la porte reste muette » ! Peut-il être permis de dire que ce qui compte le plus, c’est d’abord l’unité de notre pays, un Sénégal dans la paix et la fraternité ? Si oui, lisez-nous. Si non, quittez cette page, jetez l’ancre ailleurs et que Dieu vous couve !
Ce pays n’aurait-il plus de portes mais rien que des fenêtres ? Et si elles se fermaient elles aussi ?Il semblerait, dit-on, ne plus exister un seul enfant dans ce pays. Tous ont vite et mal grandi : Un seul meurtrier en serait la cause : la politique ! Ce pays, conte-t-on, est devenu tel, que nous sommes désormais condamnés à être élégants même avec les rats ! Refusons qu’il fasse froid dans nos cœurs. Dans nos corps faisons flamber les bûches de la foi et du respect de notre pays. Lapidons toutes nos peurs. Ceux qui veulent installer le mal et la mort ne voient pas qu’ils portent des dates de péremption et qu’ils sont déjà morts. Ils ne savent pas qu’ils ont choisi d’être le « génie de leur propre ruine » et non de leur « propre grandeur ».
Chaque aveugle tient un miroir ! Chaque homme politique est même candidat à Miss Sénégal. L’essentiel est de paraitre ! Je sais que notre pays restera contre vents épineux et marées salées, plus qu’un pays : « un continent de l’esprit », une grande voix du cœur ! Ce pays est une promesse ! Il est temps de reposer Dieu, de reposer notre tensiomètre et de travailler davantage ! Il est temps d’arrêter les divisions et de bannir la haine et le rejet de l’autre. Si chacun se bat avec ce qu’il considère comme sa vérité, c’est vérité contre vérité, c’est-à-dire l’impasse. C’est pourquoi Serigne Cheikh dit alors : préférez la paix à la vérité. La paix de part et d’autre aboutit à la paix et donne la paix. Que personne ne cherche demain à humilier Macky Sall. Le peuple sénégalais l’a déjà élevé et pour le respect de ce même peuple, il sera protégé conformément à nos valeurs les plus élevées : le « soutoura », la mesure, la grandeur d’âme, la clémence, le respect, le pardon, le recours à la Générosité divine. Que personne, par ailleurs, ne cherche aujourd’hui à vouloir humilier coûte que coûte un quelconque leader de l’opposition.
Chaque opposant est sacré ! Sinon, on aura humilié le Sénégal face au monde ! Il ne nous faut jamais imaginer ou programmer des vengeances d’État. Il ne nous faut pas des « Mozart assassiné ». Il ne nous faut pas une démocratie amputée de ses deux bras ! Savoir toujours raison garder ! Savoir que les hommes politiques meurent toujours deux fois : en rejoignant comme tout humain le fond d’une tombe. En disparaissant de la mémoire du peuple qu’ils ont mal servi. Macky Sall n’est pas Toutankhamon et ne sera pas Toutankhamon ! Ni dieu ni roi ! Non plus, il n’emportera pas avec lui tous ses trésors : son pays, sa jeunesse, son gaz, son pétrole, ses poètes et écrivains, ses artistes, ses maitres, professeurs, enseignants émérites, ses infrastructures ! Monsieur le Président, demandez à Dieu de vous placer plus haut encore que ce que vous propose votre camp et plus haut encore que là où vos adversaires vous attendent. Écoutez les amis qu’aucun de vos décrets n’a donné un bol de riz. Fuyez les complices.
Soyez celui qui sait s’asseoir sur un œuf sans le casser. Dieu en a élu quelques-uns ! Faites-en donc partie ! IL vous a déjà prouvé combien IL vous aimait en vous plaçant à la tête du Sénégal. Écoutez-LE, même à votre insu. Par ailleurs, le Seigneur accepte et tolère qu’on L’aime comme IL accepte et tolère qu’on LE haïsse. Sans sévir. Pourquoi alors Ses périssables et éphémères serviteurs seraient-ils le contraire de ce qu’IL est ? Ceux qui ont fait le pari de vous aimer sans jamais chercher ni vouloir vous rencontrer, selon leur éducation et principe de vie, ont droit de ne pas s’être trompé. Monsieur le Président, sachez que vous avez beaucoup, beaucoup travaillé ! Reste, dit-on, à desserrer l’étau autour de ceux qui cherchent la face du soleil. N’en faites pas des martyrs comme vous l’avez été vous-même ! Dieu vous a si choyé, si élevé, si grandi ! Soyez le meilleur pour l’histoire. Relevez les soldats blessés du camp ennemi ! Il est 1h du matin et je ferme les pages de « Oraisons funèbres et sermons » de Bossuet, chez les Classiques Larousse. Je cède un regard à la chaîne Africable où tourne un documentaire sur la vie de Nelson Mandela.
J’apprends et cela me touche, que cet homme avait transformé sa prison en bibliothèque. En effet, on y entend Mandela dire à ses compagnons qu’il faut faire venir des livres, apprendre, se cultiver, se former, lire, pour connaître et connaître son ennemi pour mieux le combattre. Il a plus de 70 ans quand il sort de prison le 11 février 1990. C’est beaucoup ! Il nous confie trois leçons de vie que sa très longue incarcération lui a enseignées : savoir beaucoup écouter. Ne jamais prendre de décisions hâtives. Se battre pour l’équité pour tous, la dignité humaine, la liberté. Mandela dit qu’il faut arriver à la paix, renoncer à la violence sans rien céder à son engagement pour la liberté et la démocratie. Je pense alors à mon cher pays le Sénégal, à ses interrogations d’aujourd’hui, ses camps raidis et opposés, ses impasses démocratiques, ses rancœurs tenaces. Je pense plus encore au face à face de deux camps particulièrement radicalisés : celui de mon Président et celui de Ousmane Sonko. Ne risquons surtout pas de désigner l’offenseur. Nous serions hélas des médiateurs partiaux, des réconciliateurs déboutés et vite lynchés.
La vérité, nous dira-t-on, a menti. C’est ainsi. L’espace politique sénégalais est devenue une impasse sans fin ! Quelque chose de sombre pourrait menacer notre pays et dont nous avons déjà vécu quelques tristes et sanglants soubresauts. Une autre forme d’Apartheid, en effet, s’est dessinée : le camp présidentiel ostracisé, celui de l’opposition ostracisé. Bien sûr, aucune forme de menace de la part de l’opposition sur la stabilité de notre pays ne saurait être acceptée. Par ailleurs, aucune répression aveugle de l’opposition par le pouvoir en place, ne saurait être tolérée. Les deux camps doivent sortir de la crèche et grandir. Deux camps arc-boutés, droits dans leur botte, ivres d’eux-mêmes et des ambitions de leur parti se font face. Et cela ne sent pas bon. A chacun son odorat, certes, mais l’odeur et la densité des braises inquiètent. Qui pense le contraire est un Dieu beaucoup trop miséricordieux ! Cette ultime, probable ou improbable confrontation, nous devons nous y opposer de toutes nos forces. Je crois au pouvoir des femmes. J’en appelle à elles. Sortez pour clamer la paix des braves ! Vous portez une charge symbolique plus puissante que celle des hommes ! Autant le Président Sall est jugé comme raide et rude avec ses opposants, autant ces derniers sont raides et rudes avec lui et son pouvoir. Aucun gagnant de part et d’autre. Rien que des perdants et le Sénégal avec ! De part et d’autre, personne ne crèvera seul.
D’ailleurs, des militants dopés par le Diable se le disent par camps opposés et invectives incendiaires. Comme des gosses ! Mais l’inimaginable est dépassé quand, dans la rue et devant les micros, une certaine jeunesse tient ce langage terrifiant : « Nous acceptons de périr pour notre leader. Nos mamans feront d’autres enfants » ! Aussi loin que nous jetterons notre regard dans le futur, le Sénégal restera et les acteurs politiques d’aujourd’hui auront disparu avec armes et bagages. Rien ne restera de leur nom que ce qu’ils auront laissé de beau et de grand à leur pays, l’Afrique, le monde. Certains et parmi les plus nombreux aujourd’hui, ont une renommée qui ne dépasse même pas Bargny Sendou ! Avouons-le avec respect : nos hommes politiques ne font pas une belle vitrine pour le Sénégal ! A l’étranger d’ailleurs, on a du mal à vous en citer deux noms ! Sachons, en un mot, que « la place est petite que nous occupons en ce monde ! La figure de ce monde passe et notre substance n’est rien devant Dieu. ». Nous devons apaiser les esprits, nous réconcilier sur l’essentiel : la paix, la tolérance, le respect du suffrage du peuple. Qu’on le veuille ou non, c’est à la loi que le peuple a confié le respect de son suffrage. Voudrait-il le lui retirer, il passerait encore par la loi à défaut de la remplacer directement par lui-même. Le peuple est la seule vraie loi mais il l’exerce en la déléguant à la justice comme haute institution de la République, impartiale et respectable. A la vérité, ce n’est pas la République qui corrompt la justice, c’est plutôt la justice qui trahit sa mission, son idéal, le peuple, si elle cédait son pouvoir à la politique, comme une dépravée céderait son corps pour un billet de banque. Puisse cette justice n’être pas la nôtre, celle que nous aimons et à laquelle nous croyons, malgré les teigneuses et noires suspicions qui pèsent sur elle et la démembrent.
Quand on évoque un État de droit, ce sont plus les juges qui sont interpellés que le président de la République. Inflexibles, intouchables, inattaquables, ils doivent aider sinon forcer les chefs politiques à tenir la route droite. C’est eux qui rendent la justice et non le Président, même si c’est lui qui les nomme ! C’est la bonne compréhension d’une République normale. Les juges doivent être la citadelle imprenable. Le politique est plus fragile, ce qui ne saurait le dédouaner. Il apparait que le pouvoir judiciaire, partout dans le monde, garantit mieux la démocratie que le pouvoir exécutif. Ce dernier veille toujours jalousement sur son pouvoir possessif, même à son insu. Seul alors le pouvoir judiciaire peut se dresser comme arbitre central et comme arbitre de touche. C’est particulièrement par les fautes de touche non sifflées que les centres partent et que les buts sont marqués alors qu’ils n’auraient pas dû être validés. Il n’est jamais souhaitable que le peuple se substitue à la loi et l’exerce. Voilà pourquoi les hommes politiques de tous bords doivent raison garder ! C’est bien à la justice, quel qu’en soit le prix, de réguler et de donner le juste verdict applicable à tous. Si elle doute d’elle ou si elle laisse douter d’elle, elle périt. Il n’y a aucune place dans ce pays où la foi est le sourire du cœur, pour la division, la haine. Il faut à tout prix aller à la paix. Abdoulaye Wade l’a fait face à Abdou Diouf. Macky Sall l’a fait face à Abdoulaye Wade. Mais ne rien lâcher. Être conquérant. Ne rien céder à l’injustice, mais toujours rester dans l’élégance, l’ouverture, la paix.
Macky Sall ne pourrait déroger à cette belle règle de grandeur malgré l’adversité, le moment venu, face à son successeur, qui qu’il soit ! Dans la perspective des élections présidentielles de 2024, chaque opposant, en pré-candidat libre non encore reconnu par la Cour constitutionnelle, combat pour accéder au pouvoir si le peuple sénégalais le veut. Cela doit se passer ainsi, hors de tout hold-up, tricherie, supercherie, ruse. Senghor a quitté librement et volontairement le pouvoir, en démissionnant. Il a confessé, très tôt, être resté trop longtemps au pouvoir mais en donnant les raisons. Diouf a fini par céder le pouvoir dans la paix, seulement après que le peuple a arbitré. Wade a cédé le pouvoir après avoir d’abord résisté et passé les barricades, mais stoppé net aux portes des urnes par l’arbitrage de son peuple. Sall cédera-t-il le pouvoir avant les barricades ou après les barricades, devant les urnes de 2024 ou celles de 2029 ? Le Sénégal est en perte d’haleine ! L’Afrique et le monde attendent de voir la posture du Lamtoro ! Il n’y a pas deux Présidents du Sénégal, mais un seul : Macky Sall. Ce qui fait de lui le premier garant de la paix. Tout le reste fait partie de la macaroni politique. Mais celle-ci compte et il en faut, car elle est le miroir de toute démocratie ! En revanche, la loi doit rester à la loi et pour cela elle doit être infaillible, insoupçonnable. « Ne pas obéir à la loi cesse d’être un devoir, si celle-ci a failli » a-t-on écrit. Hélas, Macky Sall n’a plus à convaincre son opposition. C’est trop tard, peine perdue, elle ne croit plus en lui. Convaincre l’adversaire déjà passé à l’eau bouillante, n’est pas aisé, rit-on dans les salons. Il lui reste à écouter et à convaincre le peuple qui l’a élu ! Et ce peuple ne se limite pas au nombre de partisans ou de majorité acquise. Il le dépasse. Et c’est justement ce qui dépasse, qui fait la différence.
C’est bien Macky Sall, qu’il le veuille ou non, le plus approprié chef d’orchestre de tout apaisement. L’opposition, partout, joue au feu, à ses risques, car telle est souvent la nature de la redoutable marche vers le pouvoir qui lui est imposée ! Ceux qui ont accédé au pouvoir le savent ! Épargnons les grands Oulémas, les grands guides religieux ! Laissons-les prier et indiquer la voie du Salut. Ceux qui veulent, suivront. Ne mettons pas les hommes de Dieu en péril, dans la souillure et les injures. Cependant, il est clair, qu’on l’approuve ou le désapprouve, que le Président a deux rendez-vous avec son peuple : devant la Cour constitutionnelle et devant les urnes. Deux rendez-vous qui pourraient être annulés si lui-même le décidait librement en mettant fin à sa candidature pour 2024 ! La perspective de ces deux rendez-vous suffit pour ne plus figer le pays dans un interminable piaillement. A quoi sert-il donc de vomir son cœur et ses poumons pour qu’un homme libre vous débarrasse de votre propre interrogation, alors qu’il a choisi de vaquer souverainement à ses devoirs d’État ? Par contre, veillons. Ne soyons pas congelés, partiaux, dégoûtés même, sourds, confortablement aveugles. Ce pays est le nôtre et il nous interpelle. Jusqu’à l’intérieur de nos familles.
Quant à tous les vaillants opposants, légitimement, ils aspirent au trône et c’est leur droit. Ce droit n’est pas négociable et il doit être solidement protégé ! Protégé par la loi, protégé par le peuple qui a confié ses lois à la République, protégé par le président de la République lui-même. La loi doit être sauve et pour tous les camps ! Jamais un président de la République n’a été autant porté par un destin qu’il lui incombe seul de transformer en légende. Sans rien sacrifier et sans rien céder de l’autorité de l’État, il devra décider du chemin à suivre et ne rien hypothéquer de son pays jusqu’ici glorieux. Ne tournons pas en rond et allons au but : sa candidature pour 2024 lui incombe personnellement et relève de sa propre responsabilité, avant que les juges constitutionnels ne se prononcent. Libre, il est face à lui-même, d’abord. Face à son peuple, ensuite. Face à l’histoire, enfin. C’est beaucoup pour un seul homme ! Avouons que cela demande une très longue retraite avec soi-même et en soi-même ! Que personne ne se presse ! Le temps qui reste d’ici février 2024 doit rassembler les cœurs ! A regarder si tard ce documentaire sur Mandela, à mesurer la sérénité, la grandeur, le courage, l’élévation de ce Président hors norme face à la cruauté du régime de l’Apartheid, j’ai tellement souhaité que mon Président puisse ne considérer que l’essentiel : la paix, l’unité de notre pays et quoi que cela puisse lui coûter ! Nous ne lui demandons pas de se sacrifier pour les autres. Nous lui demandons d’assumer et de forger sa légende. Ce qui se passe, se confesse, se dit, se trame dans ce pays n’est ni beau ni grand.
J’ai décidé, pour ma part, de ne retenir que ce qui peut rendre beau et grand mon Sénégal ! Avec tristesse, j’ai constaté déjà que le Sénégal est devenu plus grand, plus noble que certains de ses fils. Ceux-là ne seront pas les plus nombreux ! Les grands hommes d’État, dit-on, ont été grands en rencontrant l’Histoire. En voilà une bien grande et qui ne demande qu’à être prise. Ne la ratez pas Monsieur le Président. Elle vous couvrira d’or et de pourpre pour toujours. Ce ne sera pas votre majorité présidentielle qui fera votre histoire. Ce ne seront pas vos opposants qui feront votre histoire. Ils se battent pour prendre le trône comme vous vous êtes battu pour aller le chercher et vous y asseoir. C’est l’acte que vous aurez posé et qui ne sera pas facile, côté pile comme côté face, qui vous construira des maisons ombragées dans le cœur de votre peuple. Ceux qui vous demandent de rester pour cent ans sont émouvants. Ils confondent passé, présent et futur. Non, ils ne sont ni fous ni excessifs ! Ils ont seulement fermé tous les livres, même ceux qu’ils n’ont pas lu. Ils ont bu toute mémoire. Ils ont leur propre horloge hors de toute réalité historique.
Quant à ceux qui vous demandent de partir, ils ne vous haïssent pas, ne vous trahissent pas. Ils sont même dévastés et perdus, car eux aussi savent qu’une grande page va se fermer. Ils sont vos vrais compagnons de demain et pas une seule fois ils ne doutent du gigantisme de l’œuvre déjà accomplie et de la reconnaissance du peuple sénégalais pour le fils de Fatick à la si belle et si émouvante histoire humaine. En effet Dieu n’a confié à personne le destin de Macky Sall. IL s’en est occupé Lui-Même ! Gloire à Sa générosité ! Mais trouvez donc Monsieur le Président comment Lui rendre Sa Bonté et n’oubliez surtout pas vos opposants ! « La charité, dit-on, rapproche les créatures les unes des autres, pour que la pyramide de l’amour soit parfaite et complète ». Encore qu’il s’agisse de droit légitime plus que de charité ! les mots comptent ! A vous de jouer en sachant que vous n’êtes hélas qu’un homme ! Pour l’heure, continuez à émerveiller, à bâtir vos infrastructures, à chercher à soulager le bol des ménagères et la poche trouée des pères de famille.
C’est chaque jour au petit matin que se lève l’armée invincible des démunis ! Des puits d’or n’y suffiraient pas mais distribuez équitablement l’or. Continuez avec votre bel engagement à aider la jeunesse à chercher du front le ciel. Élever encore le chant des trompettes pour le Sénégal : la CAN, le CHAN, le BEACH SOCCER, l’UFOA/A ; la présidence de l’UA menée tambour battant et avec tant de succès et d’éclat ; l’effectivité du oïl and gaz sénégalais; le rayonnement sans répit de vos artistes par le monde avec un ministère de la Culture qui donne à l’international du relief au Sénégal, qui veille à une véritable renaissance artistique, littéraire et scientifique, mais qui a davantage besoin pour cela de votre oreille et de votre constante attention, puisque le Sénégal c’est d’abord et avant tout pour les érudits, les voyageurs, les visiteurs, les poètes, les écrivains, les historiens, les philosophes, les hommes d’État, le visage de la culture et des arts ; la parole engagée, forte, sans gant, des intellectuels libres de leurs pensées critiques sur la conduite de votre pouvoir d’État et face à eux, vos intellectuels d’État dont deux de vos conseillers particulièrement teigneux, sonores, brillants et conciliants : l’infatigable veilleur, savoureux érudit, Abdoul Aziz Diop et le fin poète-philosophe El Hadj Kassé. Regardez donc comme la bataille des idées apaise et grandit contrairement à celle de l’arène politique des gladiateurs ! On se demande pourquoi l’APR n’a pas ses vendredi ou samedi mensuels d’agora culturelle, politique, économique, qui rassemblerait les meilleurs des Sénégalais, sans coloration politique, pour des débats d’idées !
Donnez davantage de la vie à l’esprit ! Tenez Monsieur le Président, et si vous pensiez poursuivre la publication de la série de vos tomes « Conviction républicaine » dont le 1er paru en avril 2018 portait sur « Discours sur le développement » ? La pensée est plus durable que l’action politique ! Il arrive qu’elle ressuscite et donne de la vie et de l’écho à la dernière, si fragile et éphémère ! Partir est facile. Être poussé dehors est certes moins acceptable. Mais quand une vérité prétend combattre une autre vérité, même le droit y perd sa neutralité. Monsieur le Président, si la loi et votre peuple vous gardent, alors restez. Parachevez votre œuvre déjà si colossale ! Mais si la loi vous garde et que votre peuple tourne la clef de la porte, la nuit sera définitivement tombée. Le peuple reste la loi suprême ! Celle où celui qui viendra demain après vous, aura à cœur de rencontrer l’histoire et pour rencontrer l’histoire, il faut quelque part la complicité du divin. Vous avez déjà rencontré Dieu une première fois en devenant le 4ème président de la République du Sénégal parmi d’autres prétendants. Ne ratez pas la prochaine rencontre avec LUI. Écoutez-LE. IL vous aime. IL vous l’a déjà prouvé. A tous, sachez que ce pays n’est pas un champ de patates pourries. Ce pays n’est pas un hôpital, un tribunal à pendaison, une prison, un peloton d’exécution. Voudrait-il l’être, personne d’entre les Sénégalais ne laisserait faire ! Ce pays est un drapeau, haut. Laissez-le flotter. Tenez-le d’une main ferme. Saluez-le et serrez bien les fesses ! Saluez-le les yeux bien ouverts et le front droit. Gloire et honneur à notre armée nationale, notre plus belle parure avec la culture ! Ceux qui ont gouverné hier et ceux qui gouvernent aujourd’hui ne seront pas les meilleurs. Les meilleurs sont à venir.
C’est cette prière seule qui grandit et fortifie un pays, une nation, un peuple. Que le futur soit toujours meilleur que le passé qui le serve et le nourrit. Que l’excellence soit toujours à peine suffisante pour nous tirer encore plus vers le haut. Que nos enfants soient meilleurs que nous. Il est écrit avant nous que nous serons toujours des générations différentes, des temps d’histoire différente, des lampes différentes, cependant, toujours le même pays, la même nation écarlate. « Personne n’est en retard, personne n’est en avance. Chacun est dans son fuseau horaire ». Repensons souvent au mot de Moïse s’adressant au Dieu Unique : « Si je n’ai pas grâce à leurs yeux, efface-moi de l’histoire de mon peuple. »Si nous avions à choisir entre de grands hommes ou de grands Présidents, nous aurions choisi de grands hommes. Les grands hommes font forcément de grands Présidents.
Les grands Présidents ne font pas forcément de grands hommes. Les premiers sont périssables, quoique. Les seconds éternels. Ils habitent les dictionnaires, le temps, la mémoire éveillée des peuples. A qui confier le Sénégal après Macky Sall ? D’abord à Dieu comme avant lui et après lui ! Par toutes les lettres le composant, le Sénégal ne sera pas et ne sera jamais un pays de lion en paille ! Puisse Dieu nous donner à la tête de l’État des tableaux de maître plus que des enseignes de magasin !« Quand j’étais petit, Dieu habitait à côté de chez nous… » à Kaolack. IL n’a jamais quitté le Sénégal ! Puisse ce pays vivre et vivre dans la paix des cœurs, la concorde, la fraternité.
Au Sénégal, une chaine d’union nous a fait traverser le temps et l’espace et fait murir notre héritage de bravoure, de résistance, d’honneur : peuple, pouvoir et opposition, Musulmans et Chrétiens ensemble, main dans la main. Restons ouverts et unis au-delà de cette appartenance originelle à ce qu’il y a de meilleur en l’homme sénégalais, c’est-à-dire la recherche du savoir, du bien, du juste, du beau, de la vertu ! Puissions-nous trouver en chaque femme, chaque homme, chaque acteur politique Sénégalais, cet idéal, pour qu’il soit encore et encore histoire et ferment de l’universel à la rencontre du respect et de l’admiration que nous vouent tant de peuples par le monde. Payons ensemble un meurtrier pour qu’il aille assassiner sans tarder la haine et le malheur ! « Un mur peur rapprocher deux mondes mais il lui faut un courage d’alpiniste » !
Donnons-nous la main pour qu’il fasse moins froid ! Ce pays est un désir. Ce pays est du pur corossol ! N’y mettez pas du cyanure !
Par Ousmane SONKO
APPEL À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
Le 16 février 2023, le Sénégal et le monde entier découvraient, médusés, la scène surréaliste qui s’est déroulée sur la corniche Ouest de la capitale sénégalaise.
Le 16 février 2023, le Sénégal et le monde entier découvraient, médusés, la scène surréaliste qui s’est déroulée sur la corniche Ouest de la capitale sénégalaise. Les réseaux sociaux, les télévisions et la presse écrite du monde entier ont relayé l’agression dont je venais, une fois de plus, de faire l’objet de la part du président Macky Sall. Pour m’extraire de force et m’obliger à entrer dans un de leurs fourgons, les membres de l’unité d’élite de la Police nationale (B.I.P), assistés par le G.I.G.N, l’unité d’élite de la Gendarmerie nationale, ont brisé la vitre de ma voiture avec une violence inouïe. Cette forfaiture aurait pu me causer des dommages physiques plus importants que les égratignures aux pieds causées par les tessons de vitre.
Auparavant, ces mêmes forces de sécurité m’ont refusé un itinéraire dégagé pour obliger mon convoi à emprunter un tunnel piégé où se tenaient des miliciens du régime, armés de fusils lance-grenades et d’armes à feu. Ces milices n’ont pas hésité à inonder le tunnel de grenades lacrymogènes dès que ma voiture, sous contrainte policière, s’y est engagée.
Il s’agit là sans doute d’une tentative d’atteinte à mon intégrité physique qui ne restera pas sans suite.
En réalité, cette attaque préméditée n’est que la suite d’une très longue liste de violences et de violations délibérées de mes droits depuis mon entrée en politique en janvier 2014.
Au-delà de ma personne, les militants et sympathisants de notre parti, PASTEF/LES PATRIOTES, sont tout autant victimes du régime répressif et violent instauré par le président Macky Sall à des seules fins de conservation du pouvoir.
A cette persécution ciblée et systématique s’ajoute une campagne de diffamation, de dénigrement et de diabolisation aux relents discriminatoires et régionalistes. Nous subissons constamment des actes d’intimidation et de harcèlement moral de la part de la Police et de la Gendarmerie sans compter les menaces et les agressions physiques contre nos convois.
Je suis le seul homme politique dont les droits les plus élémentaires relevant du respect de ma vie privée et familiale, de mes libertés d’aller et de venir, sont systématiquement violés.
Je suis le seul justiciable dont le domicile fait l’objet d’un blocus total par les forces de l’ordre avant, pendant et après mes convocations par la justice.
Je suis un justiciable sous contrôle judiciaire depuis plus de 2 ans et empêché de sortie du territoire national.
Je suis un justiciable qui, depuis plus de 2 ans, n’a jamais bénéficié d’un avis favorable à mes demandes d’autorisation de sortie du territoire Sénégalais malgré mes statuts de député, avant, et de maire aujourd’hui.
Aux observateurs de la vie politique sénégalaise à qui j’adresse ce message, je dis que depuis 11 ans, Monsieur Macky Sall exerce la fonction présidentielle de façon violente parce qu’il n’a ni le talent, ni le génie, ni l’envergure d’une fonction qui requiert une haute idée de la tolérance et de l’acceptation de l’opinion dissidente.
Malgré le statut de l’opposition politique qui, en vertu de la Constitution, est un pilier fondamental et un rouage indispensable de notre démocratie, Macky Sall s’est engagé, depuis le 17 avril 2017, dans le cadre d’une déclaration publique inédite, à « réduire l’opposition à sa plus simple expression » !
Premier garant de la liberté politique d’après cette même Constitution, Macky Sall est devenu la plus grande menace contre la démocratie, la liberté politique et la paix civile au Sénégal.
Pourtant jadis terre de respiration démocratique nourrie par la liberté d’expression et le consensus politique, le Sénégal s’est transformé en une véritable autocratie.
Les institutions étatiques et leurs moyens sont utilisés pour persécuter toutes les voix discordantes: l’opposition politique, la société civile, les mouvements citoyens, les lanceurs d’alerte ou encore la presse libre, sont systématiquement persécutés.
A ce jour, le pays compte plus d’une centaine de détenus politiques en attente d’un jugement. Ils sont tous membres de Pastef. Cette répression s’est faite pendant longtemps sans aucune condamnation, même de principe.
Le peuple sénégalais a l’impression de subir cette violence historique sous la passivité de nombre de partenaires étrangers.
C’est pourquoi nous saluons les récentes productions sur le Sénégal, notamment :
- le rapport du département d’État américain intitulé ”Rapports nationaux 2021 sur les pratiques en matière de droits de l’homme : Sénégal”
- la Lettre de procédures spéciales des Mandats du Rapporteur spécial sur les droits de réunion pacifique et la liberté d’association ; du Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire et du Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ;
- le rapport de la Mission de Suivi Électoral de l’UE au Sénégal du 12 mars au 9 avril 2022.
Ces rapports ont relevé et dénoncé, à juste titre, les violations très graves des droits et libertés, de l’intégrité humaine et du processus électoral par le régime de Macky Sall. Nous encourageons cette posture qui est celle objectivement attendue de la communauté internationale, consacrant la primauté de valeurs et principes universels sur des intérêts individuels ou de groupes.
Nous savons que le régime du président Macky Sall entretient une propagande active auprès des représentations diplomatiques et des organisations internationales contre son opposition.
Cette campagne est même planifiée et entretenue par des médias et cabinets de lobbying internationaux rémunérés avec l’argent du contribuable.
L’objectif principal de cette propagande est non seulement d’isoler notre parti et son leader par la diabolisation et la stigmatisation, mais aussi de faire peur en surfant sur le contexte sous régional et international. A cette fin, ils déploient principalement deux arguments :
- assimiler, à tort, le parti PASTEF à un parti terroriste ;
- assimiler, à tort, le parti PASTEF à un parti anti-occidental.
Nous savons bien que tous les régimes autocratiques se drapent du manteau de lutte contre le terrorisme et/ou exploitent le contexte international tendu, notamment entre l’Occident et la Russie (sur le plan militaire) et la Chine (sur le plan économique), pour exercer un chantage sur leurs partenaires ou se présenter comme unique solution dans leur pays.
Ils en profitent pour réclamer à certains États leur soutien, des armes et de la formation des forces de répression pour réprimer, au besoin dans le sang, toute aspiration populaire à la démocratie, aux libertés, à une justice indépendante, au respect de la Constitution et du nombre de mandats (deux mandats au Sénégal) à la transparence dans la gestion des affaires publiques, à la bonne gestion des ressources naturelles, à la redevabilité…
Une partie de ces partenaires, certains de bonne foi et d’autres pour diverses considérations, succombe à cette duperie qui, pourtant, ne résiste à aucune analyse factuelle ou discursive de l’évolution de notre parti. Nous sommes un parti politique moderne intégrant les pratiques et standards internationaux de bonne gouvernance associative, rejetant les pratiques occultes.
PASTEF/LES PATRIOTES repose sur :
- un leadership moderne et agile ;
- une démocratie interne;
- des pratiques transparentes avec une communication bidirectionnelle avec la base;
- un discours limpide et responsable ;
- une vision claire de souveraineté économique et d’ouverture sur le monde ;
- un programme innovant conçu par les cadres du parti ;
- un financement innovant et participatif en toute transparence;
- une démarche inclusive qui prends en compte toutes les couches sociales de la société ;
- une intégration dynamique et évolutive ;
- une coopération équitable par un partenariat gagnant-gagnant.
C’est en cela que PASTEF/LES PATRIOTES séduit des millions de Sénégalais, toutes catégories confondues. L’ascension politique de notre parti, dans un pays comme le Sénégal où le peuple a une forte culture politique et démocratique, n’est pas le fait du hasard, mais un engagement rigoureux et sans complexe autour des enjeux de l’heure.
C’est la raison pour laquelle :
- Qualifier PASTEF de parti terroriste et antidémocratique relève de l’allégation d’un régime sociologiquement et politiquement minorisé et qui ne compte désormais que sur la désinformation, la manipulation, l’instrumentalisation de la Justice et la violence d’État pour réprimer des populations qui n’en veulent plus ;
- Qualifier PASTEF de parti violent, c’est s’attaquer à l’intelligence des millions de Sénégalais de toutes catégories socio-professionnelles, de toutes religions ou ethnies confondues ; c’est aussi manquer de respect à des millions d’hommes et de femmes d’ici et de la diaspora qui ont, librement et en toute connaissance, choisi ce projet politique comme la voie d’un changement structurel d’un pays pris en otage par la mal gouvernance depuis des années ;
- Qualifier PASTEF de parti anarchiste, c’est aussi insulter et manquer de respect à ces nombreux partenaires nationaux, étrangers et internationaux qui échangent, travaillent et partagent avec notre formation autour des enjeux pluriels du moment et de l’Afrique.
Aux observateurs de la vie politique sénégalaise, j’aimerais dire que :
- PASTEF est un parti de son époque, ouvert sur le monde, mais foncièrement attaché aux valeurs culturelles fondamentales qui constituent le ciment de l’unité nationale sénégalaise ;
- PASTEF est un parti dont le candidat à la fonction présidentielle s’engage à coopérer politiquement, économiquement et diplomatiquement avec tous les partenaires du Sénégal dans un schéma bénéfique à toutes les parties et dans le respect des principes fondamentaux du droit des relations internationales, notamment celui de l’égalité souveraine des Etats ;
- PASTEF est un parti dont le seul souci est le développement du Sénégal et la sauvegarde de notre dignité par des mesures endogènes axées sur une coopération durable, équitable, sincère et mutuellement gagnante.
À moins d’un an d’une élection présidentielle cruciale, le Sénégal est à la croisée des chemins, tant l’incertitude et le climat de tension font craindre le pire. Le responsable de cette situation n’est autre que le président Macky Sall qui, à l’évidence, veut plonger le pays dans le chaos :
- Il exerce une violence policière et judiciaire jamais égalée au Sénégal contre ses opposants ;
- Il entretient un système de corruption, d’impunité contre les actes de mal gouvernance, de détournements de deniers publics et d’exactions commis par ses plus proches collaborateurs ;
- Il fait entretenir un discours vicieux et dangereux pour la stabilité nationale sur la religion et les appartenances ethniques ;
- Il entretient des nervis et des milices privées qui officient aux côtés des forces de défense et de sécurité en toute impunité.
Les partenaires du Sénégal doivent s’abstenir de tout soutien au projet destructeur du président Macky Sall dont la motivation principale est la peur des lendemains de sa gestion calamiteuse, clanique et violente, émaillée de corruption, de détournements et de crimes impunis. Le peuple sénégalais, qui a beaucoup donné à l’humanité et qui a encore beaucoup à donner, a déjà tourné la page Macky Sall.
Par Abdoul Aziz DIOUF, El Hadji Samba NDIAYE, Sidy Alpha NDIAYE
VERS UNE MAGISTRATURE BANANIÈRE
L’hyperjudiciarisation de l’espace politique restera un des héritages les plus marquants de la présidence de Macky Sall. Les rapports de la magistrature à la chose politique défient actuellement les règles de la grammaire juridique
A. Diouf, S.Ndiaye, S.Ndiaye et B. Niang |
Publication 28/02/2023
Au nom du peuple, la justice est rendue ! Cette affirmation s’imposant comme une lapalissade dans un Etat démocratique, se trouve présentement très contestée au Sénégal. Une observation des actes d’autorité émanant de l’appareil judiciaire sénégalais (procureurs, juges d’instruction…) autorise à s’interroger sur la conscience des magistrats sénégalais d’être des auxiliaires de la Loi et, par voie de conséquence, du peuple seul souverain. Les rapports de la magistrature à la chose politique (droit constitutionnel, droit électoral, droit pénal…) défient actuellement les règles les plus banales de la grammaire juridique.
L’hyperjudiciarisation de l’espace politique restera un des héritages les plus marquants de la présidence de Macky Sall. Conseil constitutionnel, Cour suprême, procureurs… ont fortement contribué, cette dernière décennie, à dégrader l’image de la justice dans l’imaginaire des Sénégalais. L’existence d’un pouvoir judiciaire au Sénégal malgré son inscription constitutionnelle, déjà très contestable du point de vue de la théorie juridique, l’est aujourd’hui davantage sous l’angle de sa prégnance sociologique.
L’histoire de la magistrature sénégalaise révèle que cette dernière est plus un appareil au service du pouvoir politique qu’une institution dévouée à sa société. La banalisation du phénomène carcéral parle Parquet est suffisamment illustrative aujourd’hui du grossissement de l’Etat-policier. Lorsqu’un emoji ou une dérision (Ousmane Diagne), une sensibilisation des populations pour une inscription sur les listes électorales (militants Pastef de Diourbel), une mobilisation de fonds via une plateforme électronique (Hannibal Djim), l’expression d’une hypothèse de meurtre commis sur une personne appartenant aux forces de défense et de sécurité (Fadilou Keïta)… peuvent valoir à leurs auteurs un emprisonnement préventif requis par des procureurs, l’appareil judiciaire se mue en une technologie de contrôle des corps. L’ignorance des travaux de Foucault (Surveiller et punir. Naissance de la prison) par les « parquetiers » est une certitude au Sénégal.
Le recours routinier au carcéral contribue à sa démythification chez les personnes détenues. La prison remplace les supplices dans l’Europe féodale, et ce, pour perpétuer cette volonté du Souverain politique de tracer et de saisir les corps des sujets. Sa fonction dissuasive n’a jamais été attestée sans controverses par la science criminelle. L’usage abusif du carcéral à des fins politiciennes a fini même de faire de la prison, dans le nouvel imaginaire de la jeunesse sénégalaise, un symbole de civisme ou de patriotisme. La sur-mobilisation du phénomène répressif dans l’espace social conduit inéluctablement la magistrature dans une perspective d’instrumentalisation. Seuls les procureurs au Sénégal ignorent que la prison n’intimide plus les populations œuvrant dans des chantiers politiques.
Dans les représentations sociales, la prison n’est plus un lieu exclusivement occupé par les déviants ; elle se transforme progressivement en un espace aussi pour de dignes personnes ayant pour seul tort de se mobiliser pour la justice sociale dans notre pays. Les érudits en sciences juridiques savent pertinemment que l’Institution en Droit procède du mythe. Son discours est de l’ordre du symbolique. Une loi, quelle que puisse être son autorité en elle-même, ne génère pas une Institution juridique. La Justice, dans sa revendication d’une nature institutionnelle, n’est jamais une ontologie. La toge du magistrat, la balance, Thémis, le gavel, la surélévation des bâtiments abritant les lieux de justice… ne sont que des rites et symboles incapables à eux-seuls d’installer chez les citoyens la croyance de l’existence d’une Institution judiciaire.
La magistrature ne devient Institution que lorsque les justiciables sont convaincus que leur devenir, en tant que société humaine, ne saurait se réaliser sans l’entremise d’organes judiciaires. Il serait très difficile de convaincre les Sénégalais de l’existence de fonctions anthropologiques dans les dynamiques contemporaines de la magistrature. L’actuel « contentieux de diffamation » opposant M. Mame Mbaye Niang à M. Ousmane Sonko est topique des dérives de l’appareil judiciaire.
La diffamation se rangeant traditionnellement dans la catégorie des délits privés, il est quasi impossible de constater l’immixtion du parquet dans ce type de contentieux par un alourdissement des charges (injures publiques, faux et usage de faux). Parce qu’elle porte atteinte à l’honorabilité d’une personne, la diffamation intéresse très peu l’intérêt général qu’un procureur est censé défendre.
En validant le postulat selon lequel l’ancien Procureur de la République, en s’introduisant dans ce contentieux purement privé opposant ces deux acteurs politiques, n’a le souci que la défense de l’intérêt de la collectivité, en toute humilité, les auteurs de cette tribune invitent son successeur à s’imprégner des nouvelles tendances de la jurisprudence française en matière de diffamation (Cour de cassation française, 11 mai 2022 et Cour de cassation 24 janvier 2023). Aujourd’hui, les juges français soucieux de pérenniser l’Etat de droit et la justice sociale sont plus enclins à présumer la bonne foi du prévenu lorsque la diffamation repose sur une « base factuelle suffisante » et porte sur un « débat d’intérêt général ».
Ces deux critères s’observent aisément dans ledit contentieux. D’abord, les propos de M. Sonko reposent sur une base factuelle suffisante en ce que l’actuel Premier ministre M. Amadou Ba a évoqué sur un plateau de télévision l’existence supposée d’un tel rapport ou pré-rapport Prodac. En sus de l’évocation dudit document administratif par M. Amadou Ba, M. Birahim Seck du Forum Civil a été l’auteur d’un ouvrage édité chez l’Harmattan mettant en cause directement la gestion problématique de M. Mame Mbaye Niang.
Eu égard à ce premier critère relatif à l’existence d’une base factuelle suffisante, la deuxième exigence formulée par la jurisprudence française ayant trait à un débat d’intérêt général objet de la diffamation se constate aussi dans l’affaire opposant M. Mame Mbaye Niang à M. Ousmane Sonko. Ce prétendu contentieux portant sur un éventuel détournement de deniers publics a, par essence, une nature d’intérêt général. La tradition prédatrice des hommes politiques africains sur les deniers publics, dans un contexte où la bonne gouvernance économique est inscrite dans l’agenda républicain, incline tout magistrat sérieux à admettre la nature de débat d’intérêt général dudit contentieux.
Même un analphabète en économie publique sait pertinemment qu’un contentieux de détournement de deniers publics portant sur une somme de vingt-neuf (29) milliards de francs CFA dans un pays très pauvre comme le Sénégal constitue naturellement un débat d’intérêt général. Et dans une telle perspective, quelle que puisse être la protection prétendue de l’honorabilité d’un homme politique, elle n’a pas plus de dignité que l’exigence d’ouvrir une enquête sérieuse par le Procureur sur l’existence éventuelle d’un détournement portant sur une telle somme d’argent dont la seule évocation dans un pays très démuni économiquement défie tout immobilisme d’une magistrature soucieuse de justice sociale. En se fondant sur l’argumentaire développé ci-dessus, M. Ousmane Sonko devrait bénéficier d’une présomption de bonne foi dans cette affaire aux atours très politiques. L’obligation de réserve, souvent prétextée, n’exonère nullement les magistrats de réfléchir consciencieusement aux causes de la crise du pouvoir judiciaire et la défiance des justiciables à son encontre.
Dans son expression sénégalaise, l’obligation de réserve est devenue un instrument fécond de consolidation d’un corporatisme primaire insupportable dirigé contre le Peuple. La disgrâce de la magistrature frappera assurément de ses conséquences les hommes politiques et les magistrats à leur service mais certainement aussi les « braves et honnêtes » juges coupables de leur mutisme. Le silence des « braves et honnêtes juges » fait autant de mal à la magistrature que l’incurie des saltimbanques du corps. Et quand les dernières délibérations du Conseil supérieur de la magistrature aussi soupçonneuses que burlesques viennent accréditer au Sénégal l’idée de juges du gouvernement lorsque l’on s’inquiète ailleurs d’un gouvernement des juges, le silence des « braves et honnêtes juges » insonorise le vacarme des préteurs politiciens.
- Abdoul Aziz Diouf est Professeur titulaire, agrégé des facultés de droit (droit privé et sciences criminelles)
- El Hadji Samba Ndiaye est Professeur assimilé, agrégé des facultés de droit (droit privé et sciences criminelles)
- Sidy Alpha Ndiaye est Professeur assimilé, agrégé des facultés de droit (droit public)
- Babacar Niang est professeur assimilé, agrégé des facultés de droit (droit privé et sciences criminelles)
par l'éditorialiste de seneplus, ada pouye
LE PRÉSIDENT OU LA PATRIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le système de gouvernance du Sénégal, reproduit depuis les indépendances de manière empirique sur les ruines de la gouvernance coloniale ne marche pas. Le « ni, ni » du président est une offense à la République
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir continuent de diffuser avec obstination leur rhétorique outrageante. Pour eux, 1+1+1 n’est pas égal à 3 mais à 2. Ils réinventent l’arithmétique et l’exégèse. Ils ne se rendent toujours pas compte que ce laïus aura invariablement pour conséquence, une massification de la résistance. Résistance à ce qui n’est rien d’autre que les derniers soubresauts des avocats du diable d’un système rongeur.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir, après leur « la patrie avant le parti », poursuivent contre toute attente, leur magie noire. Ils distillent maintenant sans vergogne dans leurs centrifugeuses préhistoriques, le primat du président sur la patrie.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir veulent vaincre sans avoir raison (Cheikh Hamidou Kane, 1961) avec un argument affligeant : sans Macky Sall, c’est le déluge. Ils nous disent de les laisser continuer leurs rapines. Retourner les choses et les faits à leur avantage est leur seconde nature. Ils ont la science infuse. Ils ont le droit de parler à la place des morts, celle des vivants et celle du peuple.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir, érigent le travail normal d’un président normal dans un pays normal en exploit. Ils ont trouvé la pierre philosophale : ils peuvent changer les métaux vils en pierre précieuse. Un président qui inaugure des ponts, des routes et des trains au troisième millénaire, au-delà du narcissisme candide, rappelle étrangement les pacotilles et les leurres coloniales.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir, font face à leur impréparation à une gouvernance stratégique. Hormis leurs difficultés à penser la dialectique sociale en cours et le monde actuel, ils payent la rançon de leur obésité financière et de leur infirmité politique. Ils sont venus au pouvoir pour prendre leur « part » et leur revanche sur leur passé de gagne-petit.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir, en faisant l’impasse comme leurs prédécesseurs, sur l’inévitable nécessité de désagréger le concept de l’Etat post-colonial et de son système désuet, en subissent le même sort : l’échec et le mépris du peuple.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir se sont trompés de perspective. Ils ont perdu l’équilibre depuis le starting-block. Il en a résulté une décennie de gouvernance diffuse. Le système de gouvernance du Sénégal, reproduit depuis les indépendances de manière empirique sur les ruines de la gouvernance coloniale ne marche pas.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir n’ont pas compris qu’un mauvais système donne de mauvais résultats. Il faut en sortir au lieu de continuer à s’agripper à ses brides. Quand cesserons-nous de voir des présidents, ministres et directeurs, plus riches que leurs homologues à qui ils demandent l’aumône ? Le système et la conception de la politique à la base de ces prévarications humiliantes doivent prendre fin.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir sont maîtres dans l’art de retourner leurs vestes. Ils sont drapés dans un opportunisme archivé depuis longtemps au musée de l’histoire. Ils cherchent à s’ériger en barricade de la vertu et en apôtres de la paix sociale pour endiguer la lame de fond d’un mouvement de refus de plus en plus puissant. Mouvement qui transcende partis et acteurs politiques. Ils sont envoutés par leurs stratégies de Polichinelle pour « piquer » l’argent du contribuable.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir ignorent-ils que le « ni, ni » du président est une offense ? Une offense à eux-mêmes. Une offense à ses proches collaborateurs. Une offense à l’Etat de Droit. Dans un Etat de Droit aucun doute n’est permis sur le nombre et la fin des mandats. Aucun doute n’est permis sur le primat de la loi sur les personnes, fussent-elles des présidents. Le « ni, ni » du président est une offense à la République. Une offense au peuple qu’il infantilise.
Les « troisième-mandatistes » du pouvoir qui galvaudent les idées wébériennes sur le monopole de la violence, l’ont-ils lu ? Quid de l’éthique de conviction ? Quid de l’éthique de responsabilité ? Ceux qui indexent le populisme comme le diable, savent-ils ce que c’est ?
Il faut désagréger les concepts coloniaux, opérer une refonte du système de gestion des affaires régaliennes, reconceptualiser l’Etat post-colonial, refonder une République, pour que jamais au Sénégal un président ne prime sur la patrie.
« Les événements ne s’accomplissent pas par la force des choses mais parce qu’il existe des hommes qui agissent » (Cheikh Anta Diop).
Par Assane SAADA
LA PLACE
Un temps d’épouvante et de haine, de langues fourchues. Les voici rivés aux camps qu’ils se sont assignés. De manipulation, des calomnies, des insultes comme armes pour signer une victoire d’une meute convaincue qu’il n’y a pas un combat autre que le leur
Un temps d’épouvante et de haine, des langues fourchues. Les voici rivés aux camps qu’ils se sont assignés. Des manipulations, des calomnies, des insultes… comme armes pour signer une victoire d’une meute convaincue qu’il n’y a pas un combat autre que le leur, un horizon différent, une mobilisation plus urgente… La politique politicienne qui habille le pays les priverait de lumière que leurs yeux se sont adaptés au noir. Ne voyant plus que des ténèbres. Des volontés d’en découdre se mouvant dans une obscurité, renversant tout dans un mélange d’enthousiasme et de désespoir. S’engager dans une épreuve dont une mort serait la seule issue. Une prière d’adieu psalmodiée dans une incohérence. Leurs dernières volontés : une imploration à vivre encore un instant, encore un petit moment pour être de la fête, détruire l’avenir qu’ils ont promis, la réalisation de cet autre monde pour lequel ils se sont engagés. Inspirant une terreur tant qu’ils la redoutent. Trop et pas assez pour vendre l’espoir… le désespoir.
Ils avaient l’instant dont le moment semble devenir son contradicteur. Des silences assourdissants grondent. Un tonnerre de mots, un orage qui éclate. Des interpellations, des appels à une préservation d’une stabilité. Par tous temps, en toutes situations où s’est trouvé le pays, des populations, nanties de leur dévouement patriotique, instruites par l’histoire des luttes héroïques jusqu’ici menées, ont fait de la stabilité un impératif et ont œuvré à des solutions ayant permis au jeu politique ou politicien de traverser le feu, sortir des soubresauts. Des expériences et des acquis de luttes démocratiques raisonnablement menées. Elles ont généré des alternances et vont engendrer d’autres changements fruits de la raison, de l’expérience et de la patience.
Sortir des évidences et des spirales vindicatives
Dans Passion de liberté, Abdoulaye Bathily, évoquant une audience avec Nelson Mandela (p. 316), écrit : « S’adressant directement à moi, il me demanda : « How my friend, president Diouf ? » Je lui répondis que le président Diouf allait bien. Et je poursuivis, un tantinet provocateur « D’ailleurs je vais me présenter contre lui à la prochaine élection présidentielle, en février 1993, et je le battrai à coup sûr ; et je réaliserai le souhait d’alternance du peuple sénégalais. Quoiqu’il eût la gentillesse de me souhaiter bonne chance, pour autant, il ne manqua pas de me rappeler avec insistance, ce que le président Diouf avait fait pour soutenir leur cause. Et puis il ajouta ces paroles de sagesse, et de réalisme : « Voyons, camarades, dans nos jugements des phénomènes et des situations, il faut prendre en compte les perspectives où on se place. Vous, en tant qu’opposant de Diouf, vous insistez sur ce qui fait avancer votre cause. Il en est de même pour nous. »
« Prendre en compte les perspectives où on se place. » Certainement sortir du « brouhaha des évidences et des spirales vindicatives ». Cheminer courageusement vers l’équilibre. Méditons ces mots de Jean Birnbaum dans Le courage de la nuance : « (…) l’éthique intransigeante de la mesure, Camus l’a empruntée à Athènes, (…) dans la culture grecque qu’il chérit et dont il a retenu une méfiance à l’égard de la démesure, un souci de la limite : limite posée à la fatuité des esprits qui croient tout savoir, comme à la violence des militants qui se croient tout permis. Mais une telle éthique n’a rien d’abstrait, c’est l’expérience qui lui donne forme et force. À commencer par la pauvreté, que Camus a connue enfant : « Je n’ai pas appris la liberté dans Marx. Il est vrai : je l’ai apprise dans la misère. Mais la plupart d’entre vous ne savent pas ce que ce mot veut dire », lancera-t-il aux intellectuels bourgeois, et autres spécialistes du progrès, qui s’autorisent à parler au nom du prolétariat, mais dont l’éloge enflammé du peuple cache mal un glacial dédain. « De la flatterie la plus dégoûtante au mépris ingénu, il est difficile de savoir ce qui, dans ces homélies, est le plus insultant », tranche-t-il dans sa belle préface à La Maison du peuple, le célèbre roman de Louis Guilloux. »
Rêver ou réussir à gouverner « un peuple roi » comme celui du Sénégal, c’est être contraint à la lucidité, à la mesure… Et c’est là où des politiques et autres politiciens se fourvoient. Un vivre ensemble est un chantier de tous les jours. Trouver à chaque instant le « secret de l’obéissance volontaire ». Une équation presque insoluble pour des partis ou des coalitions sans âme. Un assemblage où se côtoient des gens dont les idées sont souvent opposées, un magma d’où vont monter des luttes de lignes et ou d’intérêts. Des problèmes particuliers ayant conduit les uns et les autres à être ensemble. Personne n’acceptant d’être exclu de la fête ou d’être lésé dans le partage. Comme des gamins qui ont cotisé pour une réjouissance collective.