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30 novembre 2024
Opinions
plume citoyenne, par Marem Kanté
LE MENSONGE DE COMPLAISANCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce qui se passe actuellement à l’Assemblée est le résultat de nos calculs de complaisance fondés sur des choix politiques claniques, intéressés et partisans au détriment d’une vision commune
« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. »
Chers concitoyens sénégalais. Pour une fois, osons dire la vérité ! Car une vérité qui fait mal est plus salvatrice qu’un débat de faux-fuyants. En cherchant à tourner autour du pot, le mal n’en sera que plus profond et incurable pour la société.
Essayons de nous départir de tout sentiment clanique, intéressé, partisan, et centrons le débat sur « le vrai mal » qui sape les fondamentaux de la politique sénégalaise et qui est en train de gangrener petit à petit nos rapports sociaux.
Il s’agit du « mensonge de complaisance ». C’est ce comportement de jeu d’intérêt calculé. Le plus souvent, c’est fait sciemment dans un but déterminé. C’est-à-dire chercher coûte que coûte à réconforter l’autre dans sa position pour obtenir ses faveurs. Ce dernier flatté dans son ego, se sent obligé de retourner l’ascenseur et faire grâce de ses bienfaits et de sa position sociale.
Oui ! C’est inadmissible et intolérable que l’on gifle une femme ! Oui ! C’est inadmissible que l’on passe tout son temps à manquer de respect au chef de l’Etat ! C’est inconcevable que l’on manque de considération à nos guides religieux ! Mais la grande question que tout le monde doit se poser est : est-ce que ce qui est arrivé à la député madame Amy Ndiaye était prévisible ?
Pour ma part, je pense que oui ! Tout ceci était prévisible dans une société de complaisance où le désir de satisfaire les désirs de l’autre a pris le dessus sur le code des valeurs c’est-à-dire l’honneur et l’intégrité morale, principalement le « téguin » (la pudeur et la discipline)» - le « kersa » (le respect de soi et de l’autre) et enfin le « horma » (la conduite de soi envers l’autre dans l’humilité et la modestie ».
C’est à ce niveau que le vrai débat doit être situé. Car si on laisse le mensonge de complaisance ternir ces trois valeurs cardinales de la société sénégalaise, on ira tous droit dans un mur de chaos. Et, il est grand temps que les conservateurs de ce legs séculaire qui a façonné notre nation et créé un brassage social, culturel et religieux extraordinaire soit remis sur le tapis comportemental de la société. Surtout dans l’arène politique où les intérêts partisans et individuels ont pris le dessus sur l’intérêt général de la nation sénégalaise.
Chers concitoyens sénégalais. À vrai dire, rien de cette 14e législature n’est vrai et sincère. Car tout est calcul et complaisance.
Qui aurait pu imaginer qu’après tant de promesses de rupture faites au peuple, que la 14e législature sénégalaise allait servir au peuple une scène chaotique et honteuse ? Ne croyez en rien à ces promesses ! Que des paroles de complaisance !
Qui aurait pu imaginer que le jour de l’installation de cette 14e législature, après avoir vu des députés fracasser des chaises, monter sur des tables, arracher des urnes, s’empoigner des vestes et caftans, s’arracher des perruques et se jeter des chaussures, on allait, quelques semaines plus tard, assister de nouveau à des scènes de gifle et de coups de pieds dans le ventre d’une femme ?
Et parlons de ces femmes députées dont l’une d’entre elles, est aujourd’hui victime de ce jeu de complaisance. Qui aurait pu imaginer que cette 14e législature serait le lieu de concours de diatribes entre ces femmes députées dont certaines prennent un malin plaisir à se vanter d’être celles-là qui savent le mieux proférer des propos sarcastiques à l’endroit de leurs collègues d'une manière insolente, déplaisante et ridicule ? Détrompez-vous ! Nous les avons choisies par complaisance pour jouer le jeu de complaisance.
Chers concitoyens sénégalais, c’est tout à fait normal ce qui se passe actuellement dans cet hémicycle ! Car ce que l’on donne en bien ou en mal, nous sera retourné forcément un jour.
Nous avons commis l’erreur fatale de délivrer le titre d’« honorable député » à des concitoyens qui n’avaient ni la carrure ni la posture et à plus forte raison les épaules assez lourdes et le mental intellectuel fort et posé pour porter haut les enjeux et défis du peuple.
Où la prestance et le code des valeurs tant promu par le président Senghor ?
Oui ! osons le dire chers concitoyens ! Ce qui se passe actuellement à l’Assemblée nationale est le résultat de nos calculs de complaisance basés sur des choix politiques claniques, intéressés et partisans qui se sont opérés au vu et au su de tout le peuple sénégalais au détriment d’une vision objective, commune et collective.
Quand on délivre des titres « soit disant honorifiques », voici le résultat de nos choix arbitraires. Mais nous oublions que même chez Dieu, la sélection des prophètes et des messagers est rigoureusement réfléchie. Car pour être élu comme messager, il faut d’abord atteindre un certain degré de conduite de soi et niveau d’élévation spirituelle pour pouvoir comprendre le code divin et être apte à délivrer la parole divine sans complaisance.
Au Sénégal, ce nouveau jeu politique est en train de ternir le code des valeurs de la société. Le désir de faire plaisir au chef, au leader, au clan, de rendre service à autrui dans un calcul intéressé a pris le dessus sur la conviction du service désintéressé et dévoué à la cause commune.
Hier, ceux qui chantaient les louanges de l’ancien président Abdou Diouf, ont changé de fusil d’épaules et de couleur de leur caftan et veste quand ce dernier a quitté le pouvoir. Ensuite, ils ont orienté leurs belles paroles complaisantes à l’endroit de son successeur, le président Abdoulaye Wade. Aujourd’hui ce dernier n’étant plus au pouvoir, c’est au tour de l’actuel président de la République, Son Excellence Macky Sall de recevoir les éloges de la terre. Demain à coup sûr et indéniablement, ils l’oublieront comme la plupart des transhumants et profiteurs qui ont changé de gouvernail quand le vent a tourné en leur défaveur. Idem pour l’opposition, beaucoup de leurs militants sont dans le jeu de complaisance. Ils ne croient ni au leader ni à son programme. Mais tous les moyens sont bons pour lui faire plaisir afin de gagner une position sociale.
Dans une société où beaucoup se comportent de manière calculée, la vérité devient orpheline dans un débat de faux-fuyants.
Osons creuser l’abcès ! Ces scènes d’indignation qui ont fusé de partout suite à cet autre incident gravissime qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale sénégalaise ne doivent surprendre personne. Ce qui se passe dans l’hémicycle est prémédité et calculé ! C’est un jeu politique de complaisance.
Combien de fois avons-nous vu le président de l’Assemblée nationale sans cesse rappeler les députés à l’ordre sans que ces derniers aient la décence d’accorder de l’attention et du respect à son autorité ? Alors à quoi lui sert son titre si tous les citoyens sont d’accord que le président de l’Assemblée nationale est la deuxième personnalité et autorité de la nation sénégalaise après le président de la République ? Par ignorance et incivisme, ils piétinent nos institutions souveraines, n’ont aucun respect et considération des titres honorifiques et de notre drapeau national en bandoulière sur leurs épaules.
« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Il est temps que les hautes autorités en charge de la stabilité des institutions et de l’équilibre du tissu social, rappellent tous les députés à l’ordre y compris le pouvoir et l’opposition.
Il ne serait plus tolérable de tenir un comportement verbal irrespectueux et irresponsable dans l’hémicycle. La règle d’or du règlement intérieur serait d’ôter l’écharpe tricolore nationale sur les frêles épaules du député incapable de la porter et d’honorer l’image de la nation sénégalaise par son comportement irrévérencieux à l’égard de nos institutions et de ses collègues députés. Sinon, la vraie solution pour éviter la pire comme cette situation de honte (un coup de pied dans le ventre d’une femme), serait qu’un référendum soit rapidement voté pour dissoudre cette 14e législature, afin d’en installer une nouvelle rigoureusement sélectionnée, responsable et consciente des vrais enjeux des dossiers à traiter pour le bien du peuple.
Une législature assise sur des valeurs cardinales que sont le « téguin » - le « kersa » et le « horma », auxquelles tous les députés sans exception doivent s’y conformer.
Oui ! Le peuple a assez trinqué. C’en est trop du jeu de complaisance.
par Mamadou Abdoulaye Sow
UN CONTRAT AUX NOMBREUX IMPAIRS
EXCLUSIF SENEPLUS - Le marché de 45,3 milliards de FCFA entre le ministère de l’Environnement et Lavie Commercial Brokers concernant la fourniture d'équipments sécuritaires viole le droit de la comptabilité publique et le droit de la commande publique
Contrat de 45,3 milliards de FCFA du ministère de l’Environnement publié sur les réseaux sociaux: un marché conclu sans crédits budgétaires et financé à 100% par le fournisseur en violation du droit de la comptabilité publique et du droit de la commande publique
Une partie des médias sociaux a rendu public un contrat de 45,3 milliards de francs CFA qu’aurait conclu le ministre de l’Environnement et du Développement durable avec la société dénommée Lavie Commercial Brokers et ayant pour objet « la fourniture d’équipement de sécurité, de véhicules d’intervention, de matériel technique, logistique, de transmission et de communication ». L’examen dudit contrat appelle des commentaires.
Le contrat ne peut être qualifié de marché de défense
Les marchés de défense sont engagés par les Forces armées, la Police nationale et la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers
La disposition dérogatoire de l’article 3 alinéa 3 c) du Code des Marchés Publics (CMP) est d’interprétation stricte. Les autres services de l’État ne devraient pas être autorisés à conclure des marchés de défense ou de sécurité. Dans le cas d’espèce qui concerne le ministère chargé de l’Environnement, il y a donc un défaut de qualité du signataire du marché qui exclut le contrat en question des marchés de défense.
L’objet du marché ne rentre pas dans le champ d’application de l’article 76.2 du CMP
L’achat d’armes et de matériels d’équipement pour des besoins non militaires ne suffit pas pour emporter la qualification de marché de défense nationale
À notre avis, un marché public portant sur des moyens matériels destinés à l’exercice de missions de contrôle et de surveillance non militaires ne peut être considéré comme un marché de défense au sens de l’article 76 du CMP. En France, le Conseil d’État a exclu de la qualité de marché de défense ou de sécurité « les missions de police en mer, visant à contrôler certaines pêches règlementées et à lutter contre le braconnage, ne poursuivant pas une finalité militaire » (décision du 4 février 2021, société Osiris Sécurité Run, req. n° 445396).
Les marchés passés pour assurer les besoins de la défense nationale ont pour objet :
« la conception, l'essai, l'expérimentation, la réalisation, l'acquisition, le maintien opérationnel, l'utilisation ou la destruction des armes, munitions et matériels de guerre »;
« la réalisation de démonstrateurs ou de prototypes d'armes, munitions ou matériels de guerre ;
« les composants, les outillages, les consommables et les moyens d'évaluation et d'essais spécifiquement conçus pour la fabrication, l'emploi ou le maintien en condition opérationnelle des armes, munitions et matériels de guerre ou l'emploi des armes, munitions et matérielsde guerre ou concourant à leur efficacité militaire »;
(…) »;
des « travaux directement liés à la réalisation, l'emploi, le maintien en condition opérationnelle et l'évaluation des armes. munitions et matériels de guerre ».
En résumant de manière globale, on peut dire que le régime dérogatoire applicable aux marchés de défense nationale porte sur des armes, munitions et matériels de guerre.
La mention règlementaire Secret défense n’est pas apposée sur le contrat publié sur les réseaux sociaux
À supposer que le marché en question soit qualifiable de marché de secret de la défense, ce qui n’est pas établi, a-t-il fait l’objet d’une procédure formelle de classification matérialisée par l’apposition d’un cachet sur la couverture et la première page du document relié ? À titre d’illustration, ce cachet devrait en principe se présenter ainsi :
SECRET DÉFENSE
Toute personne qui détient ce document sans avoir qualité pour le connaître tombe sous le coup des lois sur les crimes et délits contre la sûreté de l’État et sur les atteintes à la défense nationale.
En l’absence de cette mention prévue par la règlementation sur le secret, rien ne permet d'établir le caractère de secret défense du contrat.
Les agents assermentés des Eaux et Forêts ont droit au port d’armes classées dans les deuxième et troisième catégories
La loi n° 80-43 du 25 août 1980 autorise l’usage des armes par les agents des Eaux, Forêts et Chasses et des Parcs nationaux. De son côté, l’article 40 du Code forestier précise que « les agents des Eaux et Forêts assermentés ont, dans l’exercice de leurs fonctions, le droit au port d’armes ». Toutefois, la détention, le port et l’usage des armes et munitions par ces agents sont limités aux armes de la deuxième et troisième catégorie
(Voir la loi n° 66-03 du 18 janvier 1966 avec son décret d’application n° 66-889 du 17 novembre 1966 ainsi que le décret n° 77-577 du 13 juillet 1977).
La catégorie 2 « Armes à feu dites de défense et leurs munitions » comprend les :
« pistolets automatiques et revolvers non classés dans la première catégorie ;
« munitions de tous revolvers et pistolets automatiques classés dans cette catégorie ainsi que leurs canons, carcasses et autres pièces détachées ».
La catégorie 3 « Armes à feu dites de chasse et leurs munitions » comprend les « armes à feu de tous calibres non comprises dans les 1ères, 2ème, 4ème et 7ème catégories ».
Question : les fusils d’assaut sont-ils des armes de la 2ème catégorie ?
Précisons que les agents des Eaux et Forêts ne peuvent faire usage de leur arme « qu’en cas de légitime défense et lorsqu’ils ne peuvent immobiliser autrement les véhicules, embarcations et autres moyens de transport dont les conducteurs n’obtempèrent pas à l’ordre d’arrêt. Le tir dans ce cas ne doit être dirigé que sur les engins » (article 40 du Code forestier).
Un contrat avec des dispositions non conformes au droit de la comptabilité publique et au droit de la commande publique
Un marché public financé sur des deniers privés en violation du droit de la comptabilité publique
Le budget de l’État doit normalement prévoir les ressources nécessaires au règlement des marchés à lancer au cours d’une année budgétaire. Or, sur la page de garde du contrat, il est écrit : « Financement Lavie Commercial Brokers » ce que confirme l’article 4 du marché qui stipule que le montant du marché est financé à 100% par le fournisseur.
À notre connaissance, il n’existe aucune disposition légale ou règlementaire qui autorise le paiement d’une dépense publique sur des fonds privés.
En passant, a-t-on procédé à des enquêtes sur l’origine de ce financement de 45, 300 milliards de francs CFA que la société Lavie Commercial Brokers se propose de décaisser pour l’exécution du marché ?
Un marché conclu en l’absence decrédits budgétaires suffisants
Aucune inscription budgétaire n’existait au moment de la conclusion du contrat. Ce que confirment les articles 4 et 5 du contrat. L’article 5 dit : « Le montant du marché sera imputé sur le budget de l’État du Sénégal » sans donner des précisions sur l’imputation budgétaire alors que l’article 13 du CMP exige l’indication de l’imputation budgétaire sur les marchés passés en application des dispositions de l’article 76.2 du même Code.
Le marché ne respecte pas l’article 67 de la directive n° 04/2005/CM/UEMOA[1]
Cet article prévoit qu’ « avant signature de tout marché, les services compétents des autorités contractantes doivent fournir à leurs co-contractants la preuve que le crédit est disponible et a été réservé ».
Il ne respecte pas les articles 17 et 24 du Code des Obligations de l’Administration (COA)
L’article 24 du COA dispose : « En vue d’assurer l’efficacité de la commande publique et la bonne utilisation des deniers publics, la conclusion des contrats d’achats passés à titre onéreux par les acheteurs publics (.. ) suppose l’existence de crédits suffisants selon le principe stipulé à l’article 17 du …Code ». L’article 17 précise : « La conclusion d’un contrat susceptible d’engager les finances de la personne administrative contractante est soumise à l’existence de crédits budgétaires suffisants et au respect des règles d’engagement des dépenses publiques.
Il ne respecte pas l’article 9 du décret portant Code des Marchés Publics
Cet article précise : « Au cours de la phase de préparation des marchés, l'Autorité contractante doit évaluer le montant estimé des fournitures, services ou travaux objet du marché et s'assurer de l'existence de crédits budgétaires suffisants ».
Questions portant sur le dispositif du contrat
Le contrat a-t-il été soumis à l’avis de la Direction chargée du contrôle des marchés publics ?
Conformément à l’article 76 du CMP, les marchés secrets à passer par entente directe sont soumis à l’avis de la Direction chargée du contrôle des marchés publics. Cette prescription a-t-elle été respectée ?
Le contrat étant classé « Secret Défense », le titulaire du marché a-t-il obtenu une habilitation avant l’attribution du marché ?
Avant toute habilitation, le service compétent de l’État chargé de délivrer l’habilitation est tenu de procéder à des enquêtes de sécurité et de moralité sur les personnes composant la société conformément aux dispositions règlementaires en la matière.
L’arrêté du ministre chargé des Forces armées prévu à l’article 77.1 du CMP a-t-il été pris ?
La disposition précitée prévoit qu’ « un arrêté du ministre chargé des Forces armées fixe les conditions dans lesquelles est assurée la protection du secret des informations concernant la défense nationale et la sûreté de l’Etat durant la procédure de passation et d’exécution du marché ».
Pourquoi n’existe-t-il pas une clause type dite « de protection du secret de la défense nationale » ainsi qu’une annexe de sécurité ?
En bonne règle, un marché public qui implique l’accès à des informations classifiées « Secret Défense » devrait inclure une clause type dite « de protection du secret de la défense nationale ». En outre, il devrait comprendre une annexe de sécurité qui détaille les instructions de sécurité relatives au marché de défense ou de sécurité.
Mamadou Abdoulaye Sow est Inspecteur principal du Trésor à la retraite.
[1] La directive porte procédures de passation, d’exécution et de règlement des marchés publics et des délégations de service public dans l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine.
Par Assane Guèye
LA NOBLESSE BLESSÉE
Malaise et sidération face au spectacle affligeant engendré par Sweet Beauty. Le salon est un des centaines de ce type opérant anarchiquement à Dakar sans aucun contrôle des services compétents.
Malaise et sidération face au spectacle affligeant engendré par Sweet Beauty. Le salon est un des centaines de ce type opérant anarchiquement à Dakar sans aucun contrôle des services compétents. Les deux protagonistes sont les seuls à savoir ce qui s’est passé entre ces quatre murs. En y mettant les pieds, Ousmane Sonko a terni sa réputation. Il n’est pas un saint. Mais quel autre homme oserait lui jeter la pierre en premier ? Les tartuffes et faux dévots sont de plus en plus nombreux.
Adji Sarr n’est pas non plus une sainte-nitouche. Elle est en grande souffrance intérieure qu’elle cache avec un masque. Personne ne souhaite voir sa propre sœur à sa place. Sa famille a l’obligation de la retirer de sa prison dorée en la récupérant. Elle doit se reconstruire. Se réinsérer dans la société. Trouver un emploi décent et un mari. Comme toutes les femmes de son âge, elle a droit à une vie normale.
Leur confrontation a tourné au vinaigre. On y a parlé que du sexe des anges. Les Sénégalais sont lassés et fatigués de cette histoire glauque qui heurte la morale. Il est plus urgent de s’occuper de la jeunesse qui ne peut être enivrée par l’opium du Mondial. Il est plus judicieux de s’attaquer à la pauvreté endémique qui creuse les estomacs. Il faut sortir de ce tunnel.
Le pays se délabre
Premier député noir africain, Blaise Diagne faisait à l’époque à lui seul le travail de tous les députés africains réunis actuellement. De fil en aiguille, la quantité a remplacé la qualité. L’inculture à la place de la noblesse. L’argument de la force vaut mieux que la force de l’argument dans une assemblée pléthorique. Où tout le monde parle et personne ne s’écoute. Sans courtoisie républicaine ni un pas vers l’autre, il y a pire qu’une confrontation. C’est l’affrontement permanent. Difficile d’être maître de ses nerfs dans cette ambiance.
En place depuis le 17 septembre, le Premier ministre Amadou Ba affronte les députés lundi. Il doit montrer qu’il a vraiment l’étoffe après quatre mois passés à se cacher.
Pape Alé Niang, journaliste de l’année 2022
Les journalistes sont déjà traumatisés par le capharnaüm des réseaux sociaux qui fait que chacun est devenu historien du présent. Le métier est aussi menacé par la répression et le stratagème du sparadrap. Embastillé, Pape Alé Niang paie sa témérité. Le lanceur d’alerte a ses qualités et ses défauts. On ne lui fera pas le reproche d’avoir confondu secret défense et secret de polichinelle. Mieux, la Coordination des associations de presse peut lui préparer le prix du meilleur journaliste de l’année 2022. L’accueil d’une telle distinction sera unanime dans la profession.
Par Abdoul Aly KANE
PASSER DE L’AUTOGLORIFICATION AU CULTE DU REALISME ET DE L’EFFICACITE
D’où vient ce sentiment qu’impossible n’est pas sénégalais au point qu’on jette un voile sur nos échecs ? Il faut remonter à la période coloniale voire précoloniale pour retrouver les origines de ce sentiment de supériorité qui nous habite.
D’où vient ce sentiment qu’impossible n’est pas sénégalais au point qu’on jette un voile sur nos échecs ? Il faut remonter à la période coloniale voire précoloniale pour retrouver les origines de ce sentiment de supériorité qui nous habite.
Le cahier de doléances des habitants de Saint-Louis à l’Assemblée nationale française en 1789 est sans doute un des éléments constitutifs de la mémoire coloniale des habitants du Sénégal et des 4 communes dans la lutte pour le maintien de leur citoyenneté.
Dès lors, il coulait de source que le Sénégal, pointe la plus avancée à l’ouest du continent africain, était la tête de pont pour la pénétration de la France en Afrique.
Durant la colonisation, Saint Louis du Sénégal fût la capitale de l’Afrique Occidentale Française, et les écoles du pays furent fréquentées par les futurs cadres et intellectuels africains, tandis que l’Assemblée nationale française accueillit des personnalités comme Lamine Guèye et Senghor.
En Afrique francophone, Il y avait donc le Sénégal avec Saint Louis « le centre du bon goût et de l’élégance africaine » et les autres pays en « manque de civilisation ». Aux indépendances, le Bénin fût caractérisé de « quartier latin » de l’Afrique, et la Côte d’Ivoire, de pays le plus prospère. Ces clichés coloniaux ont quasi disparu, mais il reste encore de leur résonance en nous-mêmes.
L’épisode du dessert colonial dont l’Afrique s’est gaussée à nos dépens procède toujours de cette autoglorification teintée cette fois d’une certaine acculturation qui nous fait négliger notre histoire et notre patrimoine culturel. Cette propension à l’autoglorification prend des formes diverses et investit tous les champs possibles.
Nous venons d’en vivre un moment palpitant et significatif avec notre participation à la Coupe du monde actuelle.
Nous savions tous que c’était quasi impossible de gagner le trophée mais quelque part nous en entretenions secrètement l’espoir. Après notre élimination, lorsque le coach nous dit que nous devons encore travailler pour atteindre le top 5, il omet de dire que ces mêmes garçons qu’il entraîne côtoient, en clubs, les joueurs dont une des équipes va ravir la Coupe du monde.
Le domaine économique n’échappe pas à ce travers. En regardant les « infos », j’ai appris qu’une délégation burundaise était dans nos murs pour s’informer sur la gestion du PSE. Le commentateur n’a pas manqué de faire comprendre que la délégation venait, par cette visite, s’abreuver à la source de l’émergence économique en Afrique comme s’il était établi que cette émergence était déjà acquise. Quoi de plus normal qu’une visite de benchmarking entre pays du continent ! Mais non, il faut enfoncer dans la tête des Sénégalais qu’ils sont les meilleurs partout !
Ce travers, qui est une véritable faiblesse, est connu de nos partenaires qui en usent. Le Sénégal « Meilleur élève du FMI », « meilleure signature sur le marché obligataire » avec des souscriptions de titres émis par le Trésor pour des montants allant au-delà des attentes !
Le Sénégal est l’un des 10 pays africains les mieux cotés sur le plan industriel, selon les résultats du dernier rapport sur l’Indice de l’industrialisation en Afrique (AII) pour l’année 2022, devançant le Nigéria et le Kenya. A nous auto-congratuler, on en oublie notre positionnement réel dans l’économie du continent.
Or, au plan macroéconomique, la situation du Sénégal est fragile. Du fait des chocs exogènes subis, la croissance économique de cette année a ainsi été révisée à la baisse à 4,7 %. Les taux croissance économique de 6 % voire 7 % usuels dont nous sommes toujours « autoglorifiés » ne doivent pas induire en erreur. Le Sénégal a un PIB de l’ordre de 27,63 milliards de dollars en 2021, et son économie pointe au 165ème rang mondial.
Sur l’hypothèse d’un taux d’accroissement de ce PIB de 6 % en 2022, l’augmentation de la valeur de la richesse qui en résulterait entre 2021 et 2022 serait de 29, 2878 milliards de dollars, soit un différentiel positif de 1,66 milliard de dollars US.
Pour un cours du dollar à 624,15 FCFA, l’augmentation de la richesse nationale entre les années 2021 et 2022 serait alors de 1036 milliards de FCFA
Si l’on compare ce montant au coût officiel du TER (650 milliards de FCFA), on comprend dès lors l’insuffisance de ce taux de croissance à dégager un surplus financier annuel apte à financer des infrastructures autrement que par l’emprunt.
Pour donner un ordre de grandeur, la richesse créée par Google en 2021 est de 257,6 milliards de dollars US, soit près de 10 fois le PIB de notre pays (27,63 milliards de dollars US en 2021)
Le Nigéria affiche un PIB de 440,8 milliards de dollars US, soit 16 fois notre PIB en 2021, pour un taux de croissance économique de 3,6 % la même année. L’accroissement du PIB nigérian prévu en 2022 est de 504 milliards de dollars US, soit un accroissement en valeur du PIB sur les deux années de 64 milliards de dollars US, près de 60 fois plus que l’accroissement du PIB du Sénégal, malgré un taux de croissance inférieur de 2,5 point par rapport au nôtre.
Cette comparaison établit le peu d’importance d’un taux de croissance élevé lorsque la base de départ est faible.
Les pays européens ont connu des taux de croissance négatifs du fait de la crise sanitaire, par exemple -7,8 % pour la France en 2020, et, partant de cette base négative, ce taux est remonté à 6,8 % en 2021.
« Meilleur taux de croissance en Afrique » parlons-en donc !
Au vu de ce qui précède, il est évident que le taux de croissance en tant qu’élément de comparaison entre deux économies n’est pertinent qu’en tenant compte du niveau de grandeur de celles-ci.
Par conséquent, les couplets d’autoglorification du style « croissance robuste », « meilleur taux de croissance en Afrique » « émergence » etc.. perdent de leur sens.
Au plan de la réalisation d’infrastructures, la glorification de la réalisation d’infrastructures réalisées sur mode de financement PPP retient l’attention. Les réalisations d’infrastructures sont les plus prisées par nos gouvernants, en particulier dans le secteur du transport.
Elles allient l’aspect visuel, le confort d’infrastructures modernes, la rapidité dans leur réalisation du fait de la propension des bailleurs à financer ce secteur (autoroutes routes, voies ferrée, ponts etc.).
Le TER a fait près de 96 milliards de recettes en 2022, nous dit-on, sans pour autant informer sur les charges d’exploitation et les marges dégagées. Il aurait été utile d’en savoir plus sur le partage de ces recettes entre la société d’exploitation (SETER) et la société nationale de patrimoine. Il est notoire en effet que dans les contrats de partenariat public privé au Sénégal, les risques financiers sont pris par l’Etat au sens large qui finance la réalisation d’infrastructures.
Il est notoire aussi que l’exploitation du service et la gestion financière sont du ressort de l’exploitant privé, qui répartit les revenus encaissés entre le bailleur ayant financé l’opération, l’exploitant lui-même qui couvre ses charges et dégage sa propre marge, et le reliquat versé à la société de patrimoine pour la réhabilitation et l’érection d’infrastructures.
C’est le cas dans le domaine de l’hydraulique urbaine (SONES/SEN’EAU) mais aussi dans le domaine des transports, à savoir le TER et ce sera la même chose avec le BRT. Les infrastructures seront une fois de plus célébrées comme les meilleures en Afrique, mais leur mode de gestion et de financement ne nous apportera pas l’autonomie financière espérée, ni la maîtrise technologique souhaitée.
Au plan industriel, le passage triomphal à l’Assemblée nationale du ministre chargé de l’Industrie aura retenu l’attention. Il intervient dans un contexte où le Groupe de la Banque africaine de développement, sur la base de l’indice de l’industrialisation en Afrique, a classé le Sénégal au 7ème rang continental devant le Nigéria et le Kenya réputés pour leur solidité. Rappelons qu’en termes de PIB, le Nigéria est le 1er pays africain devant l’Afrique du Sud et l’Egypte.
Même avec ce classement, le modèle économique sénégalais a montré ses limites. Il s’agit d’une industrialisation sans valeur ajoutée, dans laquelle les achats matières sont externalisés, faute d’endogénéité, en particulier dans le domaine agro industriel, et les emplois peu nombreux.
L’emploi dans le secteur moderne est quasiment figé en volume et se répartit ainsi qu’il suit : environ 150 000 agents de la fonction publique, 250 000 du secteur privé et près de 700 000 du secteur informel.
En 10 ans, le PSE n’a pas réussi à briser cette structure rigide de l’emploi dans notre pays malgré des annonces de taux de croissance annuels de l’ordre de 4 à 6 %.
L’autoglorification alliée à l’autosuggestion pèsent de peu de poids face à l’action éclairée permettant de galvaniser les populations, en particulier les jeunes.
L’autoglorification alliée à l’autosuggestion pèsent de peu de poids face à l’action éclairée permettant de galvaniser les populations, en particulier les jeunes.
Il est temps de mettre de côté les indicateurs sans signification pour le commun des Sénégalais, comme le taux de croissance économique, pour se concentrer sur la mobilisation de la jeunesse en vue de la réalisation d’objectifs bien identifiés dans le temps et dans l’espace, sous la direction de structures nationales engagées dans le développement économique, comme on a pu en constater l’efficacité en Asie.
Par Moussa KAMARA
1, 2 et... 3
L’argent coule à flot au Sénégal. Depuis l’avènement de l’Alternance on ne parle plus que de milliards. Nos Libéraux qui ne le sont qu’en matière d’argent savent dénicher les poches où sont nichés les sous.
L’argent coule à flot au Sénégal. Depuis l’avènement de l’Alternance on ne parle plus que de milliards. Nos Libéraux qui ne le sont qu’en matière d’argent savent dénicher les poches où sont nichés les sous. Et pour le partage avec le peuple ce n’est pas demain la veille que nous verrons cet argent revenir à ceux qui en ont le plus besoin.
Sous Wade les fans et les militants étaient au moins à la fête. L’argent circulait tant bien que mal. La générosité de Wade est simplement légendaire. Il aidait la corporation autant que faire se pouvait. Un seul hic l’a stoppé !Il a visé un troisième mandat que ses ministres, ses experts nationaux et internationaux et last not least son Conseil constitutionnel lui avaient généreusement accordé. Le peuple l’a toujours aimé mais n’était pas d’accord avec lui pour un troisième mandat. Qui aime bien châtie bien !
Et après cet épisode il continue toujours de lui manifester toute son affection dès que les occasions se présentent. Il n’y a là aucune raison pour que le peuple change entretemps. Tous nos chefs d’Etat libéraux ont fait deux mandats de sept et cinq années.
Après de belles réalisations sous son magistère, l’actuel Président en a ajouté d’autres qui n’avaient aucune raison d’être. Comme la dernière qui était de récompenser nos Lions du foot. Pour la Coupe d’Afrique, ils ont été bien honorés. Pour cette Coupe du monde, l’objectif n’a pas été atteint. Qu’à cela ne tienne, ils toucheront les primes prévues sans avoir atteint l’objectif qui leur avait été fixé pour Mondial. Simple générosité sélective !
C’est à se demander à quoi bon de fixer des objectifs à atteindre et les ignorer superbement tout en payant malgré tout les primes corrélées à ces objectifs! Bien vrai que nos Lions participent à rehausser partout le drapeau national et ils ne sont pas payés mensuellement par l’Etat. Mais ce sont des Lions qui évoluent dans de grands championnats européens et qui sont très loin d’être misérables.
Contrairement à ceux du Beach soccer qui sont plusieurs champions d’Afrique sans bénéficier de primes conséquentes. Le budget disponible pour payer ces primes indues à nos « Lions » du football pouvait bien servir à bien d’autres choses très utiles. Le football local en a bien besoin. Nos clubs n’existent plus sur le plan africain. Le transport et les hôtels sont des barrières souvent infranchissables pour ces clubs locaux sans compter les primes de nos pauvres joueurs.
A quoi sert-il de construire un stade où ne joue que le l’Equipe nationale et qui manque notablement de maintenance ? Il semble bien que beaucoup d’actes posés contribuent à valider un troisième mandat. L’élève qui a battu son Maitre méditera bien ce que le peuple lui réserve.
Par Baba DIOP
POSSEE OR
Le dépit amoureux s’était emparé de Tata depuis la sortie des Lions de la Coupe du monde. Elle avait du mal à avaler la pilule d’autant que la défaite des Lions avait plombé ses espoirs de devenir la Madame Crésus.
Le dépit amoureux s’était emparé de Tata depuis la sortie des Lions de la Coupe du monde. Elle avait du mal à avaler la pilule d’autant que la défaite des Lions avait plombé ses espoirs de devenir la Madame Crésus. Celle qui porterait dentier en or, bracelets en or, bagues en or et boucles d’oreilles en or. Celle qui surlignerait ses cils et sourcils avec du khol poussière d’or. Tata était sûre et certaine que 2022 était l’année vert jaune rouge frappée de l’étoile verte qui se terminerait avec le sacre mondial des Lions. La CAN n’était qu’un avant-goût. Son charlatan de Guinassé kate, en lançant les cauris, l’avait assurée de la victoire des Lions par 3 buts à zéro. Forte de cette prédiction, Tata partit convaincre son banquier de lui accorder un découvert de quelques millions pour son grand magasin « ku sop gaindé » (1) qu’elle entendait bien ouvrir. C’est ce qu’elle fit. Sur les rayons de son magasin tout était aux couleurs des Lions : chaussures Népé, Seru rabal, cure dents, boucles d’oreilles Dibé, tout ce qu’on pourrait s’imaginer comme objets utilitaires.
La première victoire des Lions avait boosté le commerce de Tata. La deuxième défaite sonna la mort de « Ku sop Gaindé ». Depuis ce jour Tata décréta une grève de la faim. Les médiateurs accoururent, l’imam en tête. Quand on interrogea Tata sur les raisons de cette grève de la faim. Elle murmura « Diaro or, semaine nu or, possé or ak dibé or Moy tax ma diog » (2)
1. Qui aime les Lions
2. Boucle d’oreille en or, bracelet Semaine en or, boucles d’oreilles,, dentier en or. C’est qu’il me fut pour cesser (la grève de la faim)
Par Mamadou NDAO
LA CLAQUE !
Il est temps de siffler la fin de la récréation avant que le train ne siffle trois fois pour reprendre le titre du film de Gary Cooper « quand le train sifflera 3 fois.
Eh oui, nous en avons reçu une. Nous sommes restés grogy, les yeux hagards en nous demandant bien sûr comment cela a-t-il pu arriver, en ce lieu hautement symbolique qui a vu et accueilli des face à face épiques entre Abdourahim Agne, alors président du groupe parlementaire du PS et Me Ousmane Ngom du PDS, dans l’élégance du verbe, mais surtout dans la farouche adversité politique.
Comment en est -t-on arrivé là ? On a tendance à demander aux sociologues et anthropologues de nous aider à comprendre, mais les historiens principalement doivent contribuer à éclairer la lanterne des sénégalais, car ce phénomène de violence sous toutes ses formes n’est pas le fruit du hasard. Il est le résultat d’un construit qui n’est pas sorti de l’imaginaire de quelques énergumènes incultes voir de parvenus qui cherchent leur place dans l’espace publique. Fort justement l’opinion s’émeut, condamne et certains, avec un cynisme politicien teinté d’hypocrisie, se mêlent à la meute pour vociférer, alors qu’il ya eu d’autres occasions pour manifester leur répulsion, si tel est le cas, des pratiques que toute société civilisée abhorre.
Cette émotion sélective n’a pas droit de cité chez nous, elle affaiblit la quête de justice pour tous au nom de l’égale dignité due à tout le monde. Disons le tout net la députée Ami Ndiaye, a usé d’un registre du langage propre à nos pratiques communicationnelles, notamment chez les femmes ; c’est le « garouwalé », sauf que celui est visé n’était pas un acteur du débat, ni n’était présent soit. Il n’y avait pas de quoi fouetter un chat.
C’est vrai l’effet amplificateur des réseaux sociaux alimentés par les parlementaires eux-mêmes, parfois pour leur propre gloriole, ou pour faire plaisir au Prince, a fini de faire de l’Assemblée Nationale une sorte de grand’Place où les foires d’empoigne se substituent aux débats, et sont vécues en direct par une meute de supporters qui inondent les groupes whatsap et autres de commentaires, les unes les plus dithyrambiques que les autres, exaltant la violence verbale, et appelant à en découdre
Nul n’est épargné, au grand préjudice du débat parlementaire ou les parole dénuées de sens, les invectives et injures sont relayées à longueur de journée par les parlementaires eux-mêmes à la faveur de leur page Facebook ou de leur groupe Whatsap. C’est ça la nouvelle donne.
La Presse voit ainsi son agenda « cannibalisé » par la surenchère et la politique spectacle, qu’elle relaye malheureusement.
Il faut dire que tout le monde sait que ce n’est pas un épiphénomène. Le processus a commencé depuis le régime de Wade au cours duquel on se souvient que le Député Me Elhadj Diouf a été boxé par un autre de ses collègues Famara Senghor. Le « massla » s’était imposé il n’en est rien suivi. Ce qui se passe aujourd’hui est le reflet de notre société, ou bien du projet de société que l’on veut nous imposer. Ou la dispute supplante le dialogue, le tiraillement, l’échange et enfin la concurrence, l’adversité frontale, l’envie d’en découdre.
La logique de la banalisation dans laquelle s’engouffrent certains voudrait qu’on n’ait pas à avoir honte de la grosse balafre sur le visage de notre pays, car il ya pire ailleurs. Non !
C’est vrai ceux qui ont été envoyés au Parlement sénégalais l’ont été soit par défaut, soit dans le but d’installer une zone de non droit dans une haute institution. Ce qui à mon avis est une grosse hérésie.
En faisant en sorte que les figures emblématiques de l’opposition réunies soient exclues de l’Assemblée nationale du fait de procédures électorales qui, le moins qu’on puisse dire, étaient biaisées. On savait bien que le résultat ne serait pas un clean sheet ; et ce n’est pas fini.
Il faudra s’attendre dans les prochaines semaine à l’escalade, car chacun joue à se faire peur et les extrémistes de tous bords sont dans leur univers ou tous les ingrédients sont réunis pour la « casse ».
Il n’est nul besoin d’entrer dans le détail du cocktail explosif sur lequel est installé notre pays par le faute de gens qui n’ont aucune responsabilité. Hélas des personnalités comme Alioune TINE n’arrêtent pas d’ALERTER par les attaques dont il est injustement victime. Les ressorts sociaux de l’apaisement sont piétinés et malheureusement les voix audibles sont celles qui sont dans les secteurs qui d’ailleurs sont en ébullition, ou dans les réseaux sociaux
Il est temps de siffler la fin de la récréation avant que le train ne siffle trois fois pour reprendre le titre du film de Gary Cooper « quand le train sifflera 3 fois.
Mamadou NDAO
Liberté 6, Dakar
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
BAGARRE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE, LE VER EST DANS LE RÉGIME
EXCLUSIF SENEPLUS - Le spectacle désolant du 1er décembre à l’Assemblée nationale est révélateur d’une grave crise politique au Sénégal. Celle-ci a pour cause principale, la gouvernance du président Macky Sall
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 08/12/2022
Oui, ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale du Sénégal ce jeudi 1er décembre est proprement « ignoble » !
Oui il faut condamner sans réserve les députés de Yewwi Askan Wi Massata Samb et Mamadou Niang pour l’agression inadmissible de leur collègue Amy Ndiaye Gniby.
Mais ce qu’il convient de stigmatiser, c’est la cause première de cet acte.
Il faut ensuite envisager des recours éventuels pour prévenir des conséquences tragiques pour le pays.
Ça s’est passé ailleurs aussi
De pareilles altercations entre parlementaires ont eu lieu dans plusieurs autres pays à travers le monde ces dernières années. On trouve sur Internet et sur les réseaux sociaux des articles et des vidéos d’incidents similaires survenus à travers le monde, de la France à la Corée du Sud, en passant par la Macédoine, l’Ukraine et la Turquie.
Il apparait clairement à l’examen de ces différents incidents qu’ils sont partout l’expression d’une crise politique exacerbée qui abouti à …la confrontation armée. Deux exemples suffisent ici : celui de l’Ukraine et celui de la Turquie.
En Ukraine, la bagarre qui a éclaté lors d’une séance du parlement en novembre 2016 lorsqu’un député a accusé son collègue d’être un agent de Moscou avait évidemment pour fondement la crise politique que traversait le pays, tiraillé entre partisans de l’adhésion à l’Union européenne et ceux de l’alliance avec la Russie. On connait la suite.
En Turquie, le 2 mai 2016, une violente bagarre a éclaté au sein du parlement entre partisans du Parti de la Justice et du Développement (AKP) du président Recep Tayyib Erdogan au pouvoir et partisans de l’opposition. La Turquie traversait alors une crise politique suscitée par le projet de M. Erdogan et l’AKP de procéder à une révision constitutionnelle pour adopter un régime présidentiel fort, en remplacement du régime parlementaire, dénoncer la laïcité de l’Etat et adopter une orientation islamiste.
Dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, à peine deux mois après la bagarre, une tentative de coup d’État militaire survint.
Comme en Ukraine et en Turquie, le spectacle désolant qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale ce jeudi 1er décembre est révélateur d’une grave crise politique au Sénégal. Celle-ci a pour cause principale la gouvernance du président Macky Sall.
Depuis son accession au pouvoir, abusant de la concentration excessive des pouvoirs que lui donne la Constitution, le président Macky Sall a renforcé davantage son contrôle sur le pouvoir judicaire et « mis sous le coude » les organes de contrôle que sont l’Office National de lutte contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), l’Inspection Générale d’Etat (IGE) et l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP).
Dans le même temps, tentant ouvertement de « réduire l’opposition à sa plus simple expression », il a emprisonné Karim Wade avant de l’obliger à s’exiler, fait condamner Khalifa Sall, alors député et maire de Dakar à une peine de cinq ans de prison ferme sous l’infamante accusation de détournement de deniers publics.
Il a procédé au démantèlement du PDS en embastillant l’un après l’autre, sous des motifs divers, des cadres historiques, comme El Hadj Amadou Sall et Oumar Sarr, avant de les « retourner ».
Il a fait déclencher une véritable chasse à l’homme, usant de boules puantes et de coups bas, contre M. Ousmane Sonko dès lors que celui-ci est apparu comme la personnalité politique la plus populaire au Sénégal.
L’ombre menaçante de la fameuse DIC (Direction des Investigations Criminelles) plane désormais en permanence au-dessus de la tête de tous les citoyens, on parle régulièrement de remous au sein des forces de défense et de sécurité, de disparitions inexpliquées et de morts de prisonniers politiques en l’détention.
Ne bénéficiant plus que d’une majorité étriquée d’une ou deux voix à l’issue des élections législatives de juillet dernier, au lieu de chercher des plages de convergences avec l’opposition, on a voulu reconduire les pratiques autoritaires d’antan.
On a ainsi imposé d’entrée, d’en haut, un président à l’Assemblée nationale sans même consulter l’opposition ni même les députés du propre groupe de la coalition au pouvoir (pas même madame Aminata Touré qui avait pourtant dirigé leur campagne électorale).
On a organisé ses troupes (surtout des femmes) à répondre par l’invective et l’insulte aux interpellations des députés de l’autre camp.
Et maintenant, quel recours ?
Dieu nous garde du sort de l’Ukraine et de la Turquie. Il faut sortir rapidement de cette crise délétère. Il suffirait pour cela que monsieur Macky Sall déclare ici et maintenant qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection.
Les chefs religieux, musulmans, chrétiens et animistes, régulateurs traditionnels de la société sénégalaise pourront-ils intercéder pour cela ?
En attendant des mesures conservatoires doivent être prises. On pourrait commencer par adopter de manière consensuelle un règlement intérieur de l’Assemblée nationale novateur, le précédent élaboré par et pour une Assemblée monocolore n’étant manifestement plus approprié.
Pour le reste, vivement février 2024 !
par Hamidou Anne
WINTER IS COMING
L’idée que notre pays, dans sa chute vers les abîmes, a enfanté des parlementaires fanatiques qui peuvent tuer au nom de leur croyance confrérique est terrifiante
Un chef religieux a le droit de s’engager en politique. Selon l’article 4 de la Constitution, un parti ne peut s’identifier à une religion, ethnie ou secte. Les propos de Mme Amy Ndiaye dans l’Hémicycle ne sont en rien injurieux. Au Parlement il n’y a pas de disciples mais des citoyens élus et soumis aux lois de la République. Ces rappels seraient inutiles dans un pays normal, ce que manifestement le Sénégal n’est plus.
Deux rustres fanatiques du Pur ont violemment agressé une députée de la majorité. Dans la forêt de réactions, deux choses m’interpellent. D’abord la légèreté au sein de Benno bokk yaakaar, où on n’a noté aucune prise de parole forte devant une circonstance historique qu’est l’agression d’une élue de la Nation au sein même du Parlement. Leurs prises de parole sont décevantes et montrent que ces gens n’ont ni substance républicaine ni sens de la hauteur devant l’histoire. Les propos du Garde des sceaux ont été désespérants, manquant de gravité et de solennité devant un fait qui sera consigné dans les annales de l’histoire politique sénégalaise. Ensuite, il y a le silence éloquent des leaders de Yewwi askan wi. Et au fond tout vient de leur empressement à grossir un banal fait : une femme politique qui critique avec véhémence un homme politique. L’injonction à elle faite de présenter des excuses et la convocation d’un point de presse ont constitué des appels publics au lynchage d’une parlementaire. Au mépris du principe sacré de la laïcité républicaine, des responsables publics, en meute, ont jeté l’opprobre sur une femme et ont mis sa tête à prix. Ces gens sont les commanditaires implicites de l’agression de Mme Amy Ndiaye.
Même devant l’honneur à leur fait d’être des élus, Massata Samb et Mamadou Niang ont choisi de rester des talibés foulant aux pieds les principes républicains, en premier la laïcité. Ils ignorent que l’Assemblée nationale n’est pas un lieu pour exhiber sa foi religieuse et son appartenance confrérique. Ils n’ont pas à imposer aux autres ce qui relève de l’intime. C’est un manquement grave à la dignité et la sacralité de l’élu dont la personne est inviolable.
Ces deux députés sont les symboles du danger du fanatisme et du populisme en démocratie. Fille de l’obscurantisme, le fanatisme, cette incapacité à faire preuve de mesure, de discernement et de jugeote, est la cause de milliers de morts partout dans le monde. Il faut imaginer le niveau de décadence morale et le danger qu’encourent les citoyens quand un parlementaire agresse sa collègue devant toutes les télévisions du monde car celle-ci aurait tenu des propos désobligeants sur son guide religieux. L’idée que notre pays, dans sa chute vers les abîmes, a enfanté des parlementaires fanatiques qui peuvent tuer au nom de leur croyance confrérique est terrifiante.
Mais je dois confesser que rien ne me surprend chez ces sauvageons qui sévissent au Parlement. Leur attitude lors de l’installation de la 14ème législature n’était que le premier acte d’une tragédie parlementaire en cours sous nos yeux. Je vois des intellectuels, journalistes, figures de la Société civile lancer des cris d’orfraie qui ne sont que vaste fumisterie. Quand ces députés aux attitudes primitives ont saccagé le Parlement et agressé leurs collègues le 12 septembre dernier, qui les avait défendus ? Qui les soutient quand ils accusent, menacent et insultent magistrats, intellectuels et officiers de l’Armée ? Qui leur trouve des justifications quand ils agressent des journalistes, saccagent des groupes de presse et incendient la maison d’un avocat ? Parce qu’ils ne sont ni démocrates ni républicains, ils ont permis la banalisation du mal, l’usage permanent de la haine, la violence, l’outrance et la systématisation du mensonge au service d’une ambition politique.
J’ai vu deux courtiers des droits de l’Homme réagir pour condamner les deux députés. Ils s’en prennent uniquement à Massata Samb et Mamadou Niang car ces derniers sont des seconds couteaux. Mais quand l’intermittent du spectacle de la compagnie Pastef, dans ses logorrhées sans fin, insulte et menace à tout va, les mêmes y vont de leur soutien ou de leur mutisme. Fourbes.
Par lâcheté et couardise ou bien parce qu’ils ont misé sur un homme et son clan en espérant demain une ristourne, beaucoup ont contribué à semer les graines de la violence qui devient quotidienne dans l’espace public.
Notre pays voit des gens de petite vertu, de vils personnages, qui symbolisent ce que le Sénégal a produit de pire en six décennies, nous propulser vers les abysses de la politique. Les combattre est une exigence républicaine, car leur projet est la guerre civile à force de diviser les Sénégalais et de les opposer pour ne pas répondre de leurs propres errances. Ils sont le symbole de la maturation de l’ignorance.
Je vois beaucoup de concitoyens se plaindre au motif que notre pays ne mérite pas ce spectacle. Au risque de les décevoir, notre pays est au cœur d’un cycle d’abaissement. Il mérite ce qu’il lui arrive car ces gens indignes du titre d’élus de la Nation ainsi que leurs amis et alliés ne sont d’aucune autre nation. Ils sont des nôtres, et poursuivent sans coup férir leur logique de guerre civile. Et pour ne rassurer personne, leur cible est l’édifice national qu’ils veulent voir s’effondrer pour mettre en œuvre leur tentation du chaos. Ils n’ont pas fini. Ce n’est que le début. Comme dans la série culte The Game of Thrones : winter is coming (l’hiver arrive). Le chaos frappe à nos portes. Le pire dans son sillage.
CES FEMMES QUI FONT BOUGER LES LIGNES
MARAM GUEYE, UNE FÉMINISTE CHERCHEUSE EN AMÉRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - La Professeure de littérature africaine et des diasporas africaines à l’Université East Carolina est une militante sans complsaisance, très clairement intersectionnelle, décoloniale et anti-suprématiste arabe
Khaira Thiam, Fatima Diallo et Fatou Sow |
Publication 08/12/2022
Comme chaque année, la campagne des 16 jours d’activisme bat son plein contre les violences faites aux femmes. Toutefois, il est des violences faites à certaines femmes qui passent (presque) inaperçues. Ce sont les violences des institutions nationales et internationales contre les féministes sénégalaises. L’entrisme dans les institutions qui refusent le progressisme, le copinage, les réflexions absurdes, les considérations et compliments non sollicités, les tentatives de corruption financières ou sexuelles, sans doute pour en délégitimer certaines, le flicage, la pratique du blacklistage, du male gaze qui veut que des anti-féministes demandent à des hommes de pouvoir de valider des féministe sénégalaise ou non ; voire de favoriser des personnes que les féministes ne reconnaissent pas comme tel pour des faits graves d’attaques contre des femmes réclamant leur liberté, des victimes de viol ou encore contre des féministes. Les féministes sénégalaises ne valident pas ce qu’il est commun d’appeler, chez nous, des « pick me women ». Celles qui tirent du regard masculin une valorisation de leur existence.
En cette fin des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, qui nous mènent à la journée des droits humains, le 10 décembre, il nous paraissait nécessaire de faire front commun contre ces pratiques patriarcales. Cela d’autant que le thème retenu cette année par ONU femmes est « Tous unis ! L’activisme pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles ». Notre unité féministe se restitue donc dans cette action collective de diffusion d’une partie de notre Hall of fame féministe. L’une des premières leçons à retenir du féminisme est que dans la culture féministe, la seule et unique reconnaissance qui nous importe est celle de nos consœurs toutes obédiences confondues. Nous n’avons besoin ni de la reconnaissance patriarcale, individuelle et masculine, ni de celle plus structurée des institutions. Ainsi, voici une série de portraits, dont le projet est validé par une féministe, Pr Fatou Sow, écrits par une féministe, Khaïra Thiam, corrigés par une autre féministe, Fatima Diallo, et autorisés par toutes celles qui y figurent. Elles ont la reconnaissance et la gratitude de chacune d’entre nous et elles œuvrent au quotidien pour la libération de chacune d’entre nous des fers du patriarcat sénégalais. Et cela bien malgré nos divergences d’opinions, de positionnement, de stratégies ou de modes de lutte.
Ainsi donc pour paraphraser un slogan féministe des années 70 : « Ne nous croquez pas, on s’en charge ! »
Maram Gueye, une féministe chercheuse en Amérique
La sémillante Professeure de littérature africaine et des diasporas africaines à l’Université East Carolina n’en est pas moins une féministe sénégalaise extraordinaire, régulièrement présente au Sénégal. D’un tempérament très affirmé, elle l’est aussi en féminisme. Elle est très clairement intersectionnelle, décoloniale et anti-suprématiste arabe.
Comme ses prédécesseuses, Pr Fatou Sow en tête, bell hooks, Maria Lugones, Wangari Mathai ou Audre Lorde, Professeure Maram Guèye participe autant à l’évolution de la pensée féministe par sa participation assidue à diverses manifestations scientifiques au Sénégal et dans le monde, qu’elle ne participe à la lutte sur le terrain. Autrice de divers articles universitaires comme dans la presse mainstream anglophone, elle n'hésite pas à faire connaitre l’état actuel de la lutte féministe sénégalaise et les problématiques auxquelles celle-ci est confrontée. Militante sans complaisance, elle n’est jamais la dernière à organiser, porter des pancartes ou à marcher pour renforcer la lutte féministe de terrain.
Comme en témoignent ses étudiantes, les femmes sénégalaises aux USA, ou les nouvelles feministes sénégalaises, Maram Gueye est une grande fédératrice de la solidarité féminine à travers des groupes réels ou virtuels qu’elle a créés et qu’elle administre.
Sur le plan personnel, elle Saloum Saloum, issue d’une famille griotte dont elle est extrêmement fière car ancrée dans sa culture. Maman solo fantastique, elle élève ses enfants sur les principes et les valeurs du féminisme. Elle investit sur cette jeunesse qui demain surement réalisera l’égalité entre les femmes et les hommes auxquelles nous aspirons toutes.