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23 novembre 2024
Opinions
CHARLES ÉMILE ABDOU CISS
AIDA M’A TUÉ
Qui a bien pu demander à Mme Aida Mbodj de retirer la parole à 262 personnes du groupe Diomaye Président : qui en sont les commanditaires? On n’aura jamais peut être la réponse.
Qui a bien pu demander à Mme Aida Mbodj de retirer la parole à 262 personnes du groupe Diomaye Président : qui en sont les commanditaires? On n’aura jamais peut être la réponse. Personnellement, je ne pensais pas Mme Aida Mbodj capable d’exécuter, au vu et au su, de tous ces responsables, ses menaces dans un contexte pareil.
Nous avons été bien naïfs.
Que nos compatriotes se rappellent ce 17 septembre 2024, Mme Aida Mbodj s’est emparé d’un « pilon digital » pour neutraliser la coalition Diomaye Président : plus de débats, plus de propositions.
Cet acte décrète vraisemblablement la fin de la coalition Diomaye Président qui agonisait depuis le lendemain de l’élection présidentielle victorieuse.
Toutes les propositions et documents visant à créer une synergie avec la population n’ont pas connu de retour favorables, la proposition de créer un organe de fonctionnement permettant d’améliorer son dynamisme n’a pas été validé.
Grâce aux échanges digitaux, la coalition Diomaye continuait à survivre jusqu’à ce fatal 17 septembre 2024 :
Que restera-t-il de cette coalition victorieuse ? juste rappeler qu’un samedi 27 janvier 2024 répondant à l’appel du Président de la République puis des responsables du PASTEF, nous nous étions réunis à l’hôtel Azalai et engagés à faire renaitre le Sénégal suivi de la signature le 1er février 2024 de la Charte officielle énonçant les règles de fonctionnement de la coalition et le respect mutuel des engagements pour les différentes élections à venir (présidentielle, législative, locale) : depuis lors que d’eaux a coulé sous les ponts.
Ci-gît la coalition Diomaye Président!!!
par Abdou Latif Coulibaly
LA FALSIFICATION POLITICIENNE DU RAPPORT DU FMI
Certains se sont lourdement trompés en prétendant que les remarques faites par le Fmi sur notre économie sont le fruit de « la gouvernance désastreuse » de Macky Sall
Sous nos latitudes, les politiques en charge de la conduite du destin des populations préfèrent se boucher les oreilles pour ne pas entendre les critiques intelligentes dont les auteurs n’ont aucun autre souci que d’aider les pouvoirs publics à trouver les meilleures solutions pour mieux faire face aux aspirations des peuples et à prendre en charge leurs besoins.
A la suite de la dernière visite de responsables du Fonds monétaire international (Fmi), venus évaluer la situation économique du pays, après trois mois d’exercice ouvert depuis le 2 avril 2024, certains responsables politiques n’ayant peut-être pas ou mal lu le rapport de la délégation du Fmi, ont immédiatement réagi, pour conclure, avec une terrifiante légèreté, que les constats d’échec notés par le Fmi résultent des avatars de la «gestion catastrophique» du régime sortant.
Certains parmi eux, manquant notablement de sincérité dans «l’analyse» ou bien faisant preuve d’une ignorance surprenante des règles opérationnelles sur la pratique des finances publiques, c’est selon les cas, se sont lancés dans une appréciation hasardeuse sur les conclusions de la mission du Fmi.
On rappelle que les rapports du Fmi produits sur la situation économique d’un pays se lisent et se comprennent à la fois dans une perspective diachronique et synchronique. Certains se sont lourdement trompés en prétendant que les remarques faites par le Fmi sur notre économie sont le fruit de «la gouvernance désastreuse» de Macky Sall.
Faux et archi faux ! Les plus zélés d’entre ces défenseurs de l’actuelle équipe au pouvoir en sont arrivés à des conclusions sentencieuses, en oubliant d’opérer une articulation entre les deux démarches dont nous avons parlé tantôt : diachronique et synchronique. Cela aurait permis d’aboutir à un meilleur éclairage sur le sujet qu’ils ont imprudemment abordé.
Pourquoi s’être abstenus de prendre en compte l’avant-dernier rapport produit et publié sur l’état de l’économie nationale au mois de juin dernier, qui a été l’œuvre de la même délégation du Fmi ? Cet exercice intellectuel simple aurait aisément permis de savoir que la posture affichée, en appréciant le rapport du mois de septembre, est inappropriée. Comme sont fausses également les conclusions émises.
Sous ce rapport, il me plaît de citer le chroniqueur Mamadou Sy Tounkara qui relève, avec pertinence, dans une tribune libre publiée sur le site d’actualités Seneweb : «Réagissant sur la récession économique du Sénégal constatée par le Fonds monétaire international lors de sa mission du 5 au 12 septembre 2024, madame Aminata Touré, Haut-Représentant du président de la République, écrit ceci sur ses réseaux sociaux : «Le dernier rapport de la mission du Fmi au Sénégal fait le bilan économique catastrophique des derniers mois de Macky Sall.».»
L’auteur ne manque pas d’ajouter que l’ancienne Première ministre de Macky Sall, Aminata Touré est allée très fort dans ses appréciations sentencieuses, sans apporter la moindre preuve de ce qu’elle avance, encore moins de chiffres crédibles pour soutenir ce qu’elle affirme. Nous pensons, comme lui, que le Fmi dit l’exact contraire de ses affirmations.
Nous revenons volontiers sur les résultats du rapport de la mission du Fonds menée dans notre pays deux mois plus tôt, c’est-à-dire du 6 au 19 juin 2024. Le Fmi avait conclu : «A la suite de la tenue pacifique de l’élection présidentielle de mars, les perspectives économiques se sont améliorées. La croissance économique devrait atteindre 7, 1% en 2024 et 10, 1% en 2025, avec une inflation qui devrait diminuer et rester dans la fourchette cible de la Bceao d’ici la fin de l’année 2025.»
En vérité, les résultats obtenus dans le cadre des programmes soutenus par le Fmi ont été globalement satisfaisants, malgré les tensions politiques qui ont précédé l’élection présidentielle et un environnement extérieur difficile, avait fait remarquer la délégation du Fmi dans son précédent rapport.
Rapport dans lequel il faisait valoir que «tous les critères de performance pour la fin décembre 2023 ont été respectés. Tous les objectifs indicatifs ont été atteints à l’exception d’un. En outre, des progrès ont été accomplis en matière de réformes structurelles. Trois des six repères structurels pour la deuxième revue du programme Mec/Fec ayant déjà été remplis».
Je me demande : quelles sources une intervenante dans le débat comme Aminata Touré a pu consulter pour faire les accusations aussi fausses que celles qu’elle a pu en sortir à la suite de la visite de la délégation du Fmi ? Je suis tenté de dire qu’elle n’en a consulté aucune. Elle s’est, sans aucun doute, appuyée sur sa seule volonté légitime de défendre et de justifier son appartenance nouvelle à la mouvance présidentielle.
Il faut bien justifier, je crois, son retour au pouvoir à travers sa nouvelle fonction d’Envoyée spéciale du Président Bassirou Diomaye Faye, qu’elle avait aussi assumée sous Macky Sall. Comment ne pas admettre cette vérité de Lapalisse pourtant longtemps révélée par le Fmi ?
En juin, l’institution financière internationale indiquait bien que tous les voyants économiques étaient au vert au mois de juin. Comme l’écrit Mamadou Sy Tounkara dans sa tribune : «(…) On peut ainsi souligner avec emphase que «si tout s’est détérioré en seulement deux mois», il faut regarder du côté de la gestion des actuels dirigeants.»
Je signale qu’«il n’y aurait ni tableau de bord, ni investissement, ni stratégies, ni animation, ni incitation, ni stimulation économique dans notre pays depuis six mois». On peut ajouter, pour mettre davantage à nu les allégations de certains citoyens et responsables politiques qui, à l’image de l’ancienne Première ministre, retiennent la faute de Macky Sall, comme justification, se trompent. Comme l’indique le chroniqueur qui relève : «(…) au contraire, des circulaires du chef du gouvernement ont suspendu les marchés publics, les constructions, les opérations domaniales, les conventions, les recrutements, les Cdd, les séminaires, les formations, les missions, les paiements. En plus d’une atmosphère d’incertitudes et de menaces qui sape la confiance des investisseurs et des consommateurs. C’est ce qui étouffe notre économie et que nous payons amèrement. Notre économie ne peut faire face à cette thérapie de chocs. Elle fait naufrage en ce moment.»
Voici un autre intellectuel qui, au regard de ses écrits, ne peut, en aucune façon, être suspecté de sympathie pour l’ancien régime, encore moins de connivence avec lui qui, comme pour faire écho à la critique juste d’un ancien conseiller de Macky Sall, embraye, en se montrant encore davantage plus critique, voire féroce.
Se montrant encore plus acerbe, l’auteur poursuit en indiquant : «La masse salariale mensuelle de la Fonction publique a ainsi bondi de 2 milliards de F Cfa depuis le mois d’avril 2024, passant de 114, 89 milliards de F Cfa à 116, 82 milliards de F Cfa. Clairement, nous ne sommes pas dans la rationalisation. Au contraire, les dépenses non productives sont en train d’exploser et tout ce qu’on nous avait promis sur la lutte contre le gaspillage s’est avéré inexact dans la réalité.»
Autre fait inquiétant, les dépenses d’hospitalisation des agents de l’Etat qui, sous le précédent régime, plafonnaient en moyenne autour d’un milliard de F Cfa par mois, sont brusquement passées à 1, 5 milliard de F Cfa. Soit +50% d’augmentation des frais d’hospitalisation des fonctionnaires depuis mai 2024, sans que le contexte sanitaire ne le justifie. Parlant de ces frais médicaux, j’indiquerais qu’avec une assurance annuelle de moins de cinq cents millions de primes, tous les membres du gouvernement et d’autres personnalités ont été pris en charge sous Macky Sall.
L’auteur ajoute : «Il faudra d’ailleurs vérifier si nous ne sommes pas en présence d’un cas de détournement de deniers publics maquillé dans la prise en charge médicale des fonctionnaires. La lumière doit être faite sur ce dérapage des dépenses de santé de la Fonction publique et sur d’éventuels postes de dépenses sur lesquels une telle augmentation inopinée pourrait être relevée.» Pour finir, M. Kane dit, comme pour enfoncer le clou dans le cercueil de la nouvelle gouvernance et sur celui de la rupture «(…) qu’en dépit des bonnes intentions, de la vision et des discours volontaristes, l’examen des faits et des chiffres montre que le Projet est parti pour être un échec si rien n’est fait pour modifier rapidement la trajectoire enclenchée.
Non seulement les tares des anciens régimes qu’il est censé éradiquer sont toujours là et encore plus résilientes, mais surtout, ce nouveau gouvernement, par son orientation budgétaire, ne se donne pas les moyens de réussir la transformation de l’économie et des institutions qu’il s’est fixée comme objectif. Le réveil pourrait être brutal à l’heure des comptes et le risque politique non négligeable».
Cette conclusion, à elle seule, démolit la thèse principale de tous ceux qui seraient tentés de jeter la faute sur Macky Sall, en analysant l’état de l’économie nationale au premier trimestre de l’année en cours. Ceux-là devraient tous se montrer justes avec lui et avec ce Peuple, en laissant tranquille le régime sortant. La recherche effrénée dont font montre certains, en essayant de trouver des coupables, désignés autres que le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, n’est ni juste ni réaliste. Et encore moins recevable.
Par Mamadou Mbakhé Ndiaye
DÉBAT PUBLIC, LA RENGAINE
Les vieilles habitudes politiques persistent, avec leur lot d'invectives et de querelles stériles. L'approche des élections législatives ravive les tensions, tandis que les polémiques politico-religieuses continuent de parasiter le dialogue national
Décidément, au Sénégal, les hommes passent à la tête de l'État mais le débat public reste le même. En effet, malgré l'accession à la magistrature suprême du Président Bassirou Diomaye Faye et de son équipe, les débats politiciens et les querelles politico-religieuses sont toujours en vogue, d'autant qu'une élection législative se profile encore à l'horizon.
Le Sénégal a traversé des moments de troubles marqués par des adversités voire des animosités politiques qui ont failli amener le pays au bord du gouffre. Heureusement qu'avec l'élection présidentielle de 2024, tout le monde était revenu à de meilleurs sentiments, espérant un souffle nouveau avec le nouveau régime incarné par le tandem Diomaye-Sonko et le Pastef.
Toutefois, la première mesure à prendre dans une stratégie de croissance et dans une dynamique de changement, c'est de savoir à quoi il faut renoncer, sinon les mêmes causes donneront les mêmes effets. Indubitablement. Et s'il est vrai que l'espace public est un espace de confrontation, force est de dire qu'il est aussi, pour reprendre Dominique Wolton, un espace de négociation. «Même si on n’est d'accord sur rien, il faut qu'on apprenne à ne pas se tuer et à apprendre à respecter un minimum de codes», ajoute le sociologue français, spécialiste patenté de la communication. Mais au Sénégal, les acteurs du débat public refusent de se débarrasser de «l'obsolète» et de «l'improductif». C'est la même antienne, encore et toujours. Les acteurs refusent d'élever le discours en élevant le langage. Certains tenants du pouvoir actuel et leurs acolytes, au lieu d'engager et d'orienter le débat sur les grandes réformes du «Projet», continuent leurs passes d'armes avec ceux qu'ils appellent de manière sarcastique la nouvelle opposition, survivance indépassable visiblement de leur passé d'opposants radicaux. Au grand dam ainsi de la sérénité politique qui sied à une nouvelle dynamique de changement.
Les partisans de Diomaye Faye ont besoin d'inventer un nouveau récit au sein de l'espace public où on débat de manière contradictoire mais constructive des grandes orientations de la nation, surtout dans un contexte où le FMI fait un diagnostic tout sauf reluisant de l'économie sénégalaise et que l'immigration irrégulière a repris de manière inquiétante, ces dernières semaines. Il y a vraiment matière à débattre dans l'espace public. Même son de cloche pour l'actuelle opposition qui, pour la plupart, refuse d'être objective dans ses analyses et saisit la moindre occasion pour crier «l'incompétence» d'un régime qui n'a pas encore fait une année. Il faut croire que certains opposants ont décidé d'appliquer de manière délibérée et irréfléchie la loi du talion aux actuels tenants du pouvoir. Et avec les élections législatives qui se profitent à l'horizon, les sénégalais auront droit aux mêmes querelles politiques faites d'invectives et de règlements de comptes. À cela viennent se greffer toutes les polémiques politico-religieuses qui s'incrustent dans le débat public ces derniers jours comme l'affaire Cheikhou Omar Diagne. Et certaines sorties, lors du Gamou qui est censé être un moment d'introspection et de ferveur spirituelle, maintiennent toujours l'espace public dans le statu quo. Et comme à l'accoutumée, les propos pour le moins incongrus de l'iconoclaste marabout Ahmed Khalifa Niasse occupent les médias. L'habitude est une seconde nature...
lettres d'amérique, Par Rama YADE
LE CONSEIL DE SÉCURITÉ À BESOIN DE L’AFRIQUE
En annonçant leur soutien à deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations unies pour l’Afrique, les Etats-Unis frappent fort. Ni la Russie ni la Chine, désormais prises au mot, n’avaient été aussi loin
L’ambassadrice américaine aux Nations unies, la puissante Linda Thomas-Greenfield, a annoncé, jeudi dernier à New York, que les Etats-Unis apportent leur soutien à la création pour l’Afrique de deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations unies.
L’impératif de démocratisation du Conseil de sécurité
Créé par la Charte de l’Organisation des Nations unies (Onu) en 1945, cet organe estle principal responsable du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Sa présidence est assumée par chaque membre selon un ordre alphabétique. Actuellement, la Slovénie assure cette présidence. Il peut se réunir à tout moment en cas de menace contre la paix. Initialement composé de 11 membres (5 permanents et 6 non permanents élus par l’Assemblée générale pour un mandat de 2 ans), il n’a connu qu’une réforme d’ampleur lorsqu’en 1963, il est passé de 6 membres non permanents à 10.
En cas de succès de l’initiative américaine, 2 Etats africains viendraient cette fois s’ajouter aux 5 membres permanents actuels du Conseil, à savoir les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie et la Chine. Si les quatre premiers y ont accédé dès 1945 en raison de leur statut de vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, la République populaire de Chine, elle, a succédé à Taïwan grâce au soutien africain lors de la 26e Assemblée générale des Nations unies le 25 octobre 1971.Le Chinois Mao Zedong parlera d’une «dette de gratitude» vis-à-vis de l’Afrique. Il est vrai que le monde ne ressemblant plus à celui de 1945, la supériorité démographique des Etats du Sud dont beaucoup ont pris leur indépendance, portant le nombre d’Etats membres de 51 à 193 aujourd’hui, a renforcé les revendications quant à une plus grande démocratisation de l’institution..
L’héritage de Biden
Cette annonce, qui intervient à quelques jours de la 79e Assemblée générale des Nations unies, est une nouvelle importante. Jamais les Etats-Unis n’avaient pris un tel engagement auparavant
Linda Thomas-Greenfield l’a présentée comme une part importante de l’héritage du Président Joe Biden qui a annoncé, dans la foulée, sa venue prochaine en Angola, son premier voyage en Afrique, confirmant une vieille promesse, supposée le distinguer de son prédécesseur qui, lui, n’avait jamais mis les pieds sur le continent.
Cependant, beaucoup d’observateurs ont vu dans ces engagements, la volonté des Etats-Unis de répondre à la perte de vitesse des Occidentaux en Afrique. Face à l’offensive de la Chine et de la Russie, il devenait en effet urgent pour les Américains de réagir. Un sondage de l’institut américain Gallup d’avril 2024 avait confirmé que la Russie enregistre une popularité en hausse (+8% en un an sur le continent). Quant à celle de la Chine, elle dépasse désormais (58%) les Etats-Unis (56%).
L’Afrique, terrain de rivalité avec la Chine
Il faut dire que la Chine est, depuis 2009, le premier partenaire commercial des pays africains : en 2023, le montant de leurs échanges s’est élevé à 282 milliards de dollars, soit une multiplication par trente en vingt ans, selon le Fonds monétaire international (Fmi). Sur cette période, les entreprises chinoises ont construit le tiers des infrastructures sur le continent. On se souvient des déclarations du ministère chinois des Affaires étrangères détaillant en janvier 2020 ces accomplissements : «6000 kilomètres de voies ferrées, 6000 kilomètres de routes, vingt ports, 80 centrales électriques, 130 hôpitaux et cliniques, 45 stades», des terminaux d’aéroport, des palais présidentiels, des parlements et le bien connu siège de l’Union africaine à Addis-Abeba dont on apprendra en janvier 2017 que les Chinois l’avaient… mis sur écoute. Bien que ces réalisations aient pu se faire au prix d’un endettement élevé de plusieurs pays africains, parmi lesquels la Zambie, le Kenya et l’Ethiopie, elles ont permis aux pays africains de combler une partie de leur retard en matière d’équipements. A cela, il faut ajouter la montée en puissance des Brics dont l’acronyme désigne le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, auxquels il faut ajouter l’Egypte, l’Ethiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis qui les ont rejoints dans la foulée du Sommet de Johannesburg d’août 2023. Les Brics+6 constituent désormais 46% de la population mondiale et 30% du Produit intérieur brut mondial.
Pour les Etats-Unis, il semble que, depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche, les déclarations d’amour ne suffisaient plus : il fallait en montrer les preuves. Malgré la reprise des sommets Usa-Afrique comme celui, remarqué, de décembre 2022 à Washington, les diverses annonces comme la mobilisation de 55milliards sur trois ans, le lancement de nouveaux projets comme le corridor Lobito, le plan de transformation digitale ou la création d’un siège permanent au G20 pour l’Union africaine, les forums Chine-Afrique continuaient d’attirer du monde, y compris le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, présent lors du 9e Forum sur la coopération sino-africaine (Focac) à Pékin début septembre 2024.
La Russie et la Chine mises au défi
En annonçant leur soutien à deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations unies pour l’Afrique, les Etats-Unis frappent fort. Ni la Russie ni la Chine, désormais prises au mot, n’avaient été aussi loin. Des années durant, ces deux pays, eux-mêmes membres permanents du Conseil de sécurité, s’étaient fait les champions du mal nommé «Sud Global», sans rien mettre de concret sur la table, ni céder leurs propres prérogatives au sein de l’instance la plus puissante du système onusien.
Quant à l’Afrique, cela faisait en effet des années qu’elle réclamait ces deux sièges. On se souvient en effet qu’en 2005, l’Union africaine avait formalisé les exigences de l’Afrique à travers le Consensus d’Ezulwini, du nom de cette vallée d’Eswatini, réclamant 2 nouveaux sièges permanents avec droit de véto et 2 sièges non permanents. S’il fallait avoir participé à défaire les Nazis en 1945 pour être au Conseil, les Africains ne mériteraient-ils pas tout autant que les autres d’y figurer ? Après tout, les Français n’ont-ils pas lancé la résistance gaullienne depuis Brazzaville, entraînant des bataillons de tirailleurs sur le front européen de la guerre ?
L’Afrique, 28% des voix à l’Onu
Cette demande est légitime. Un être humain sur quatre sera Africain d’ici 2050. A la fin du siècle, on prédit que l’Afrique sera le continent le plus peuplé de la planète. Elle héberge la jeunesse du monde (42%). Au sein même de l’Assemblée générale des Nations unies, les Africains représentent le groupe le plus important, avec 28% des voix, devant l’Asie (27%), et bien au-dessus des Amériques (17%), et de l’Europe occidentale (15%). Enfin, le nombre important de conflits sur le continent, du Soudan à l’Est de la Republique démocratique du Congo, n’appelle-t-il pas une participation plus importante des Africains à leur résolution ?
L’annonce américaine a été cependant assortie d’une limite importante : pas de droit de veto !Il faut dire qu’avec le droit de veto, il suffit, selon l’article 27 de la Charte des Nations unies, «que l’un des cinq membres permanents parmi les 15 membres du Conseil de sécurité émette un vote négatif pour qu’une résolution ou une décision ne puisse être adoptée», et ce quelle que soit la majorité du Conseil.
Elle ne vaut pas non plus décision puisque, pour entrer en vigueur, elle requérait une révision de la Charte des Nations unies qui, elle-même, ne peut être obtenue qu’avec l’accord des deux tiers de l’Assemblée générale dont les cinq Etats du Conseil munis du droit de veto.
Par ailleurs, on ignore comment cet engagement de Washington est compatible avec sa volonté exprimée antérieurement de soutenir également l’entrée de l’Inde, de l’Allemagne et du Japon dans la même instance.
Qui pour siéger au Conseil de sécurité ?
Du côté africain, alors que le continent est déjà confronté à la redoutable question des modalités d’engagement de l’Union africaine avec le G20 dont il est devenu membre permanent depuis septembre 2023, cette nouvelle réforme a immédiatement déclenché une cascade de questions : quels seraient les deux Etats africains concernés ? Comment les choisir ?
Faut-il privilégier les pays africains à forte croissance ? Dans ce cas, l’Afrique du Sud (avec 373 milliards de dollars) et l’Egypte, les deux premières économies du continent selon le dernier rapport du Fonds monétaire international sur les perspectives économiques mondiales d’avril 2024, devraient accéder au Conseil de sécurité. Mais pour combien de temps ? L’année dernière encore, le Nigeria était la première économie du continent.
Le Nigeria justement. Avec 223 millions d’habitants selon la Division de la population des Nations unies, il est la première puissance démographique du continent. Et si la démographie faisait la différence ? La prime reviendrait aussi à l’Ethiopie (126 millions).
Le pays de Nelson Mandela
Et puis, il y a l’Afrique du Sud, autre prétendant au siège permanent qui a l’atout d’avoir donné à l’Afrique le plus illustre de ses fils récents, Nelson Mandela. Malgré les récentes inquiétudes concernant la violence xénophobe à l’encontre de certains migrants africains, l’Afrique du Sud a une audience universelle due à l’histoire de sa libération nationale à laquelle la plupart des pays africains ont pris part. Après ses premières élections démocratiques en 1994, l’un des pays les plus multiraciaux d’Afrique a adopté l’une des constitutions les plus démocratiques du monde. Depuis, l’Afrique du Sud était le seul pays africain à être membre des Brics jusqu’en 2024 et le seul Africain du G20dontil assurera la présidence le 1er décembre prochain. En 2010, elle a été aussi le premier pays africain à accueillir la Coupe du monde de la Fifa, jouant de sa diplomatie sportive pour vanter son soft power. Mais l’Afrique du Sud post-Mandela consentira-t-elle à enfin regarder du côté de l’Afrique au lieu de l’Océan indien ? A quand une stratégie panafricaine de la Nation arc-en-ciel ?
«Oho ! Congo»
Enfin, il y a la République démocratique du Congo (Rdc). Qui songerait à elle, sinon Leopold Sédar Senghor, président inaugural de la République du Sénégal ?
«Oho ! Congo couchée dans ton lit de forêt, reine sur l’Afrique domptée,
Que les phallus des monts portent haut ton pavillon...»
Il est assez contre-intuitif de placer la Rdc parmi les prétendants africains au Conseil de sécurité. D’ailleurs, elle n’a pas osé y songer pour elle-même. Frontalier de neuf pays, ce pays est pourtant riche par son solde cobalt, cuivre, zinc, or, platine, indispensables à la transition énergétique mondiale, et aussi de sa culture avec ses deux cents langues. Kinshasa, avec ses dix-sept millions d’habitants, est également la plus grande ville francophone, avant Paris. Au Conseil, le Congo saura s’adresser aux trois cents millions de francophones dans le monde et… aux trente millions de locuteurs lingala d’Afrique. Fascinée, Linda Thomas-Greenfield que je recevais à Atlantic Council il y a trois ans lors de son premier entretien après sa prise de fonctions, me disait ceci : «Chaque fois que je vois le film Black Panther, je pense que c’est le Congo. Et je sais que c’était une histoire imaginaire, mais imaginez une Rdc où les ressources disponibles là-bas seraient utilisées pour construire le pays, seraient utilisées pour éduquer les gens, seraient utilisées pour fournir des soins et des services de santé au Peuple de la Rdc, et nous aurions un Wakanda en devenir.»
Mais la raison la plus importante pour laquelle la Rdc devrait être un membre permanent du Conseil de sécurité réside moins dans ses forces que dans ses faiblesses : trente ans de guerres civiles, de coups d’Etat politiques, l’impuissance de la plus vieille mission de l’Onu, la détresse de 4, 5 millions de personnes déplacées. Le Congo est une longue tragédie qui ne semble même pas déranger la Communauté internationale.
Et c’est bien pour cela que le pays a besoin d’un levier puissant, ce siège au Conseil, pourque l’attention demeure sur ses malheurs et qu’une action résolue soit enfin engagée. La Rdc consacrerait ce que Bertrand Badie appelle la «puissance des faibles». Une condition, néanmoins : que ses dirigeants politiques soient à la hauteur d’une telle prétention.
Par Hussein BA
ETRE JUSTE AVEC ABDOU DIOUF
Le successeur de Senghor est d’une courtoisie exquise, d’une urbanité rare. Qu’en est-il de l’homme d’État et de son legs à la postérité ?
La journaliste Dié Maty Fall (Dmf) a récemment consacré à l’ancien président de la République Abdou Diouf un excellent papier en guise d’hommage à l’occasion de son quatre-vingt neuvième anniversaire, le 7 septembre. Visiteuse privilégiée de la famille de l’illustre retraité, elle nous a fait découvrir des pans cachés et séduisants de la vie éclectique de l’ancien chef de l’Etat. Un portrait en finesse d’un profil pétri d’élégance, représentatif d’un temps révolu dont nous sommes désormais nostalgiques. Le successeur de Senghor est d’une courtoisie exquise, d’une urbanité rare. Qu’en est-il de l’homme d’État et de son legs à la postérité ?
L’exercice du pouvoir suprême est très souvent une succession d’épreuves ingrates. Les succès, pour paraphraser Léon Blum, sont rarement reconnus tandis que les échecs deviennent généralement des référentiels de jugements postérieurs.
Le président Senghor, qui a transmis le pouvoir à Abdou Diouf, était passionné par les fondamentaux : bâtir un État, consolider une nation. En cela, sa fameuse formule, « le commun vouloir de vivre en commun «, constitua une trouvaille particulièrement sensée.
Senghor a donc bâti un État solide, légué à son pays une architecture institutionnelle résistante avec un état d’esprit fondé sur une conscience d’appartenance commune ; un héritage qui tire sa légitimité historique de sa durabilité temporelle. Toutefois, le poète-président était un piètre économiste.
Son successeur avait, dès le départ, dans les bras, une économie plombée par l’endettement. Le malaise paysan était persistant à cause des cycles de sécheresses et des pesanteurs de l’appareil d’encadrement rural. Un legs macro-économique dont Abdou Diouf était en partie responsable, en tant qu’exécutant d’une option systémique, même supérieure.
La crise de l’endettement, qui avait des ramifications internationales, a servi d’alibi conjoncturel au déploiement à l’échelle planétaire d’un puissant agenda néolibéral porté par le tandem implacable formé par le président américain Ronald Reagan et la Première ministre britannique Margaret Thatcher. L’avènement d’Abou Diouf coïncide, précisément, avec ce moment singulier de bouleversement de l’ordre économique mondial. Ainsi, le Sénégal a été, à son corps défendant, l’un des premiers pays africains utilisés comme cobaye pour tester l’efficacité proclamée d’un nouveau remède économique intitulé» Programme d’ajustement structurel».
L’ajustement structurel imposé par le néolibéralisme conquérant issu du fameux «consensus de Washington « visait en réalité des objectifs stratégiques basiques : prendre les pays au collet pour se faire rembourser des dettes contractées en leur faisant abandonner les dépenses dites non productives; privatiser les entreprises nationales pour faire place nette aux multinationales ; faire adopter de «nouvelles politiques « agricoles dont la finalité était d’ouvrir les marchés aux surplus céréaliers des pays occidentaux ; imposer la «libération» totale de l’économie afin de mettre la main sur les matières premières dans un contexte de Guerre froide.
Même si la structuration rentière des économies postindépendance nécessitait des ajustements orientés vers la production, la brutalité des recettes néolibérales a provoqué des tragédies sociales durables. Héritier d’un contexte géopolitique ayant des conséquences dures et directes sur son pouvoir naissant, Abdou Diouf disposait d’une marge de manœuvre étroite : choix limités, arbitrages délicats, options étriquées.
Fallait-il engager un bras de fer avec les créanciers internationaux, revenir au socialisme pur et dur ? Ou envisager d’autres options plus radicales ?
En tout état de cause, il serait facile aujourd’hui de porter sur cette période particulière et difficile un jugement rétrospectif dédaigneux à l’aune des réalités ultérieures.
Le règne d’Abdou Diouf, c’est aussi pour le pays la multiplication des situations de crise : rébellion casamançaise, crise gambienne, guerre en Guinée-Bissau, conflit sénégalo-mauritanien, dévaluation du Franc CFA, guerre du Golfe, troubles politiques.
Ce furent pour l’homme d’État des épreuves personnelles, pour la République des tests de résilience, pour la Nation (bénéficiaire d’épilogues constructifs) des acquis qualitatifs balisant un avenir équilibré.
Ce qui importe le plus dans le bilan d’un règne aux prises avec la récurrence des épreuves, ce sont plutôt les dénouements créatifs.
Abdou Diouf a été un excellent capitaine en temps impétueux, empêchant le navire étatique sénégalais de sombrer dans les abysses. De son temps, beaucoup de pays de la sous-région avaient amorcé des trajectoires désastreuses : États faillis, guerres civiles, cessation de paiement.
La clairvoyance politique inspire aux leaders des options singulières qui assurent à leurs peuples des destins enviés. C’est dire que le marqueur essentiel du règne d’Abdou Diouf fut incontestablement son choix souverain de la démocratie intégrale. Un choix volontariste sur lequel il veillera dans toutes les phases tumultueuses. Jusqu’au bout avec l’épisode ultime de son départ du pouvoir à la suite d’une défaite électorale.
Oui ! Abdou Diouf a été plus qu’un gardien vigilant des acquis institutionnels senghoriens : il restera dans la mémoire collective comme l’architecte d’un modèle politique ouvert et performant, favorisant des alternances pacifiques et démocratiques. La paix et la stabilité, qui procèdent en grande partie de ses choix politiques fondateurs, nous procurent encore un espace national fécondant d’opportunités, faisant naître, sans cesse, des profils publics porteurs d’ambitions constamment renouvelées. Des ambitions toujours plus grandes les unes par rapport aux autres. Un héritage vertueux qu’il est impératif de préserver.
A tout prix ! À notre tour, avec un léger décalage, nous vous disons, Monsieur le Président, JOYEUX ANNIVERSAIRE !
Hussein BA
Par Amadou Tidiane Wone
AUX URNES, CITOYENS !
Notre pays est à l’image de l’un de ces « Grand-Place » qui font le charme de nos quartiers et où ne se retrouvent, généralement, que des hommes (Tiens, tiens…) pour jouer…aux dames (re-tiens tiens)…
Notre pays est à l’image de l’un de ces « Grand-Place » qui font le charme de nos quartiers et où ne se retrouvent, généralement, que des hommes (Tiens, tiens…) pour jouer…aux dames (re-tiens tiens)… On y joue aussi à la belote, mais on y va surtout pour débattre de tout et bien souvent de…rien ! De l’actualité politique et sportive aux commentaires, et médisances, sur tout ce qui traverse leur espace visuel, des « espécialistes » (écrit comme cela se prononce au Sénégal) disent et se contredisent systématiquement. Tous les jours, ces joutes oratoires se tiennent avec une rage telle que l’on croirait qu’ils en arriveraient aux mains. Que non ! Ce sont juste des poussées d’adrénaline qui drainent les colères rentrées et les frustrations contenues ! Des espaces de catharsis salutaires pour un pays où parler soulage.
Signe des temps ? L’occurrence des smartphones et la vulgarisation des réseaux sociaux est en train de tuer, à petit feu, ces espaces d’échanges qui avaient leur charme et une certaine forme d’humanité. Le paradoxe étant que l’esprit Grand-Place se reproduit sous la pire des formes pour nous hanter à travers les groupes WhatsApp et les live sur Facebook et autres plateformes. Avec l’inconvénient suivant : on peut parler pendant des années avec des personnes que l’on ne connaît pas. Que l’on n’a jamais vues. Et si, comme bien des fois, aucune photo de profil ne permet de se faire une idée de l’interlocuteur et si, en prime, celui-ci utilise un pseudo pour garder l’anonymat, le Grand-Place devient un cyberespace périlleux et, quant au fond, dangereux pour la cohésion sociale.
On voit ainsi se développer des méprises, on côtoie des usurpateurs d’identité. Des prétentions insensées cherchent à se légitimer, au travers de conflits verbaux qui rappellent les combats de Sancho Panca contre les moulins à vent. Des inconnus dans leur quartier se taillent un audimat à coup de propos indigents, fugaces et inutiles.
Je le disais dans un billet précédent : à défaut d’une modération technique et/ou juridique, les applications qui essaiment et qui brisent allègrement les équilibres socio-culturels doivent faire l’objet d’apprentissage. Pour le moins ! Une éducation à la culture des réseaux sociaux, ainsi qu’à l’utilisation intelligente des immenses opportunités qu’ils pourraient offrir à une jeunesse curieuse et volontaire s’impose. Malheureusement, le divertissement est passé pour être la principale attraction des jeunes, en plus des « shorts » ou la mégalomanie et la mise en scène de soi est la règle. Tout cela finira par créer une armée de malades mentaux qui vont, un jour ou l’autre, être complètement en déphasage avec le réel. Les éducateurs de notre pays ont du pain sur la planche !
A titre d’illustration, les débats récents sur la déclaration de politique générale du Premier Ministre , son opportunité et sa temporalité, sa place dans l’agenda républicain et sa justification, les pouvoirs attribuées aux différentes Institutions, leur portée et leurs limites, la dissolution de certaines institutions, qui figurait en bonne place dans les engagements du Président de la République élu, la résistance des députés de la majorité, toutes ces questions et bien d’autres, dans l’ordre mais surtout dans le désordre ont failli faire exploser le thermomètre social… dans les réseaux sociaux. On se croyait à la veille d’un conflit… nucléaire !
Et le Président de la République de siffler la fin de la récréation ! Dissolution et convocation du corps électoral pour le 17 novembre prochain Inch’Allah !
Pour changer le Sénégal, toutes les institutions doivent regarder dans la même direction. Le débat contradictoire constructif n’est pas une guerre des tranchées, ni un combat d’arrière-garde. La jeunesse sénégalaise a pris un pari sur l’avenir en tournant la page sur des dizaines d’années de mauvaises habitudes prises sur la gestion du bien commun ! Nous avons un besoin impérieux de nous rassembler autour de l’essentiel : l’avenir de nos enfants dans une Afrique libre, décomplexée et conquérante.
Tout le reste nous distrait. Aux urnes, citoyens !
par Ousseynou Nar Gueye
EN FAVEUR DE GRANDS ARCS DE COALITIONS POUR DIOMAYE
Si les attelages gouvernementaux à venir à partir des législatives échouent, "l'espérance sera tuée" pour au moins une génération dans ce pays, soit pour les 20 prochaines années. Il est plus que temps de "finir de commencer !"
En exorde, entrée en matière donc, je dis : pour un "Sénégal 2024-2029 : avec des réformes (r)évolutionnaires, à partir du 18 novembre 2024.
La bonne expression en wolof, pour traduire la situation actuelle, je le dis avec ce vieil adage, qui est : "Pënd Bi Wuri Na".
En clair, en français : "la poussière est définitivement retombée".
Dès lors, il est temps de se déterminer. De faire savoir que l'on (s') est déterminé. Si tant qu'on ne l'avait pas fait. Se déterminer, le faire savoir, et travailler à faire prévaloir, par sa contribution, la victoire définitive de son choix politique, de son choix de projet de société, à construire collectivement.
Je me suis déterminé publiquement en février 2022, après avoir rompu ma collaboration professionnelle de 4 ans (dont deux ans comme consultant senior (ce que j'ai repris en juin 2024, avec la même entité) et deux ans comme salarié) avec une agence publique de l'État sénégalais : pour être à l'aise dans mon soutien pour la présidentielle du 24 mars 2024, à un candidat de l'opposition.
Et avant le scrutin du 24 mars 2024, j'ai publiquement appelé à élire et faire élire Bassirou Diomaye Faye, à qui également sont allés mon bulletin de vote, celui de toute ma famille proche et large, parents et alliés ; de tous les autres sympathisants ou indécis que j'ai pu convaincre. Dans une ambiance enthousiaste et optimiste, avec le soutien unanime de mes enfants, neveux et nièces, notre jeunesse, futurs responsables de notre pays : "Nous n'héritons pas de la terre - et du Sénégal - de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants." Prenons toujours notre jeunesse en compte, dans le choix de nos engagements et la décision sur nos options.
Depuis lors, j'ai pu, peut-être (mais à tort !), être perçu comme une voix trop critique des actions de ce que j'appelle le GOS (Gouvernement Ousmane Sonko) et j'ai pu même être perçu comme un néo-opposant au Projet présidentiel de Jub, Jubal, Jubbanti du président Diomaye. Que nenni ! C'est une erreur d'appréciation sur mes valeurs et sur ma cohérence idéologique : c'est tout simplement parce que, "qui aime bien châtie bien". Et "qui aime beaucoup, châtie beaucoup !". Et parce que je souhaite ardemment le succès de ce GOS du président Diomaye.
Car, si Diomaye, son gouvernement actuel dirigé par mon voisin à la cité Keur Gorgui, Ousmane Sonko, et les futurs attelages gouvernementaux à venir à partir des législatives, si ceux-ci échouent : "l'espérance sera tuée" pour au moins une génération dans ce pays, soit pour les 20 prochaines années. C'est en tout cas ma conviction et celle de bon nombre de mes interlocuteurs. GOS du président donc, qui n'a jamais eu les moyens législatifs (obligation institutionnelle et républicaine incontournable!) de "livraison" (delivery) du "Projet" présidentiel diomayesque de "Jub, Jubal, Jubanti". Parce que je souhaite que le GOS n'ait pas eu les pieds, constamment ou en tout cas souvent, empêtrés, comme ces six derniers mois, un peu trop m'a-t-il semblé, dans des "conversations politiciennes" nationales et internationales brouillant le cap tenu, soulevant beaucoup de poussière et qui auront donné un rhume de cerveau, peu ou prou, à beaucoup d'entre nous autres Sénégalaises et Sénégalais, adultes, jeunes et seniors, depuis un bon semestre.
La 14e législature congédiée jeudi 12 septembre 2024 a fait dans l'obstruction systématique. Nous avons été dans un tourbillon institutionnel avec beaucoup de poussière. Même l'administration (ayant l'obligation contractuelle, en tant que fonctionnaires au service de l'État, d'être neutre et coopérative avec le nouveau régime politique choisi par les Sénégalais dès un premier tour au résultat historique, car inédit), cette administration sénégalaise a traîné des pieds, dans la mise en œuvre et l'exécution des décrets du président Diomaye et les directives du GOS : par exemple, dans l'agence gouvernementale que j'ai quitté en février 2024 de mon plein gré alors que mon contrat courait encore jusqu'en octobre 2024, il a été mis fin aux fonction du Directeur général le 24 avril dernier. Toutefois, la personnalité qui a été nommée le 24 avril pour le remplacer à cette haute fonction, n'a pu faire la passation de service et prendre officiellement fonction que... mi-juin dernier ! Du fait de lenteurs (pas toujours innocentes) dans le circuit administratif.
Beaucoup de poussière, oui, qui nous aura pratiquement fait perdre huit mois (avril-novembre) fait perdre du temps à notre belle jeunesse en attente de solutions structurelles, fait perdre du temps à nos enfants si ardemment motivés par le duo formé par Diomaye et par PROS, Premier ministre Ousmane Sonko.
"Pënd Bi Wuri Na, nak", comme l'écrirait notre cher ami écrivain en wolof Bubakar Boris Joob.
Oui, la poussière qui nous a embrumé si longtemps est retombée définitivement, au soir du jeudi 12 septembre 2024, avec la fixation de la date du 17 novembre 2024, pour les élections législatives, devant mettre en cohérence, ce qui est tout naturel, la plus récente légitimité de l'incarnation républicaine et humaine de la présidence de la République (celle exprimée par nos compatriotes d'ici et de la diaspora, le 24 mars) ; mettre en cohérence donc, cette légitimité supérieure principielle, avec le corps parlementaire à venir et à advenir, qui doit refléter cette légitime présidentielle la plus proche de nous dans le temps, pour l'adoption des lois appliquant les projets et programmes réformateurs du président Diomaye, jusqu'en mars 2029.
La poussière est retombée. Remercions-en les mânes de nos ancêtres. "Car, il est plus que temps de "finir de commencer ! ".
Aussi, tel que je me suis déterminé depuis... août 2023 (...), dans le compagnonnage avec un candidat de l'opposition d'alors, devenu depuis décembre 2023, membre du futur camp présidentiel plébiscité par le peuple ; autant, depuis ce jeudi 12 septembre 2024 à 20h07 (heure de fin de l'adresse à la Nation du président Diomaye), j'indique, je renouvelle et reconfirme mon adhésion confiante, mon espérance et mon "adhérence" en faveur de la majorité parlementaire diomayesque qui doit être portée à l'Assemblée nationale, à la sortie des urnes, au soir du dimanche 17 novembre 2024, inch'Allah.
J'appelle, je plaide et je travaille, en faveur d'une nouvelle et large coalition de "grands arcs de coalitions parlementaires", se réunissant pour former la majorité présidentielle élargie, en un beau patchwork de "diversité dans l'union" - car, l'union est un combat -, soutenant l'action réformatrice de Diomaye, à travers des nouveaux députés à élire, dont l'action parlementaire se devra majoritairement de refléter le "Projet" plébiscité de Jub, Jubal, Jubanti.
Avec aussi ce credo, qui est mien et dont je travaille à ce qu'il soit le plus largement partagé et majoritairement nôtre, dans ce qui sera réglé au fond des urnes au soir des élections législatives du dimanche 17 novembre 2024 : "Sénégal 2024-2029 : pour des réformes (r)évolutionnaires !"
Ne me demandez pas la neutralité partisane : je suis éditorialiste-communicant et non journaliste, depuis au moins l'année 2018.
J'ai été journaliste, à temps plein ou à temps partiel, de 1997 à 2018 : radio Nostalgie, quotidien Le Matin, hebdo Le Témoin, magazine Notre Afrik (Bruxelles), quotidien Tract (première formule tabloïd, de 2000 à 2002), service de communication du ministère de la Communication (2010-2012).
Pour ce qui est, au jour d'aujourd'hui, de mon média numérique Tract.sn, dont je suis fondateur-éditeur depuis le 8 mars 2018, il est dirigé depuis 5 ans, de main de maître par mon cher ami et frère, l'excellent journaliste Cheikh Tidiane Coly, 25 ans de métier, Directeur des Publications, pour notre média numérique Tract.sn, comme pour notre journal périodique numérique "Tract hebdo" (disponible chaque jeudi sur "Youscribe proposé par Orange" (Youscribe.com), la librairie digitale au 1 millions de titres de presse, livres et podcasts.
Cheikh Tidiane Coly, Directeur des publications donc, est très à cheval sur l'éthique et la déontologie, dans notre média numérique indépendant Tract (adresse e-mail pour joindre la rédaction de Tract.sn et de Tract Hebdo : contact@axes-et-cibles.com), ce qui est attesté, si besoin en est, par notre intégration depuis décembre 2023, au sein du processus de certification JTI initié par l'ONG "RSF" (Reporters Sans Frontières). Ce qui est également attesté par notre obtention de notre part de l'Aide à la presse annuelle de l'État sénégalais, depuis 4 années consécutives.
Pour en revenir au sujet principal : au titre de mon engagement résolu, et parce qu’il n'y aura pas assez de places sur la liste principale (nationale et départementales) des candidats à la députation du camp présidentiel Diomaye et ceci, pour plusieurs facteurs, dont ceux-ci :
- les suppléants, élus députés de Yewwi Askan Wi (YAW) en juin 2022 à la place des titulaires forclos, ces députés-là devant être légitimement reconduits comme candidats.
- la Coalition Diomaye Président, autour du Projet, ayant été composée de plus de 100 organisations politiques alliées en mars 2024. Alors qu'en juin 2022, YAW avait dans sa coalition pour les législatives, "seulement" une vingtaine d'alliés.
Aussi, j'en appelle à une large ouverture des listes de "Grands Arcs de Coalitions pour la Victoire Parlementaire Majoritaire Présidentielle", soutenant l'action réformatrice du président Diomaye, y compris donc, par la présence dans la compétition aux élections législatives d'organisations politiques alliés de Diomaye, sur d'autres listes ou coalitions, dans l'émulation, pour aller dans le sens de l'élargissement et du renforcement de la base sociologique du président de la République Bassirou Diomaye Faye dans nos villes et dans nos communautés rurales, partout au Sénégal; Listes coalitions jumelles, qui composeront - c'est, en tous les cas, mon vœu et l'objectif auquel j'apporterai ma contribution personnelle - la prochaine majorité parlementaire de Diomaye.
De ce point de vue, je pense notamment à des listes ou coalitions du camp présidentiel Diomaye Faye (dont le nom et l'image ne devront pas être utilisés pendant la campagne électorale, étant donné qu'il incarne l'Institution Républicaine présidentielle et est la clé de voûtes des institutions de notre République) qui pourraient venir de - ou être inspirées par-, ces leaders confirmés que sont, par exemple, celui du parti SET (Sénégal en Tête), de mon frère le ministre Moustapha Guirassy, parti dont j'ai été membre-fondateur en 2017, parti qui a fait gagner le président Diomaye dans la région de Kédougou, parti SET promoteur du "talibéship".
Ou encore, le parti UDP Kiraay de mon grand frère, le probe ministre (il a cornaqué le Budget de notre pays avec une exemplarité sans failles, pendant cinq ans) et Inspecteur Général d'État Birima Mangara, qui a fait gagner Diomaye dans la région de Diourbel. Parti UDP Kiraay, que j'accompagne.
Ou enfin, le parti Awalé du Dr Abdourahmane Diouf, ce dernier avec lequel j'ai partagé le pôle de Coalition du candidat Idrissa Seck en 2019, alors soutenu par le parti SET de Moustapha Guirassy, dont j'étais alors le secrétaire national en charge de la Communication, des Questions Éducatives et de la Coopération Africaine. Au titre de ce pôle de communication Idy 2019, j'ai encore le bon souvenir d'un duel télévisé de 60 mn et en direct live entre moi-même Ousseynou Nar Gueye (pour Idrissa Seck) et Idrissa Diabira, coordonnateur de l'élaboration du programme Yonnu Yokkuté (pour Macky Sall), sur la SEN-TV, un vendredi soir de fin janvier 2019, à trois semaines de l'élection présidentielle du 24 février 2019, duel politique modéré par l'excellent journaliste Ben Mactar Diop*
Je m'en arrête là, tant il est vrai que : "ku liim juum" (adage sénégalais qui signifie : "quand on cite des noms, on risque toujours d'en omettre").
Je m'engage résolument, je le répète, pour un "Sénégal 2024-2029 : avec des réformes (r)évolutionnaires dès novembre 2024 !".
Jub, Jubal, Jubbanti, nous en sommes d'accord et confiants. Mais, aucune œuvre ne sera parfaite, car, "Juumte du wees. Juumte du wéy. Mag di na juum, ndaw di na juum, Kilifa dina juum ak surgaam dina juum... ! Nit Ku dul juum, aamul!
Jub, Jubal, Jubbanti : y compris – c’est même souhaitable, opportun, sinon nécessaire ! - en apportant au président Diomaye Faye, dans sa future majorité parlementaire de novembre 2024, la force d'impact et la qualité de vision de porteurs d'une "troisième voie", appartenant toutefois au camp présidentiel Diomaye, et veillant à maintenir les équilibres pour préserver notre pays de la survenance, de la permanence ou de la récurrence d'affrontements socio-politiques clivants, qui déchirent possiblement notre tissu social.
Que les grâces divines abondent dans "Sunugaal", notre pirogue à tous, qu'on ne laissera personne faire chavirer.
Et pour reprendre la fin de cet adage sénégalais, tel que dans la fin de la chanson "Juum" de Youssou Ndour à lui consacré": "Ngeen baalma...,.man mii sax, da méy juum".
Vive la patrie.
Vive la République.
Vive le Sénégal.
Ousseynou Nar Gueye est fondateur-éditeur du média numérique Tract (depuis 6 ans, www.tract.sn), Directeur Général d'Axes & Cibles Com (depuis 5 ans, www.axes-cibles-com.sn).
PAR MOHAMADOU SOW
LA SITUATION ÉCONOMIQUE DU SÉNÉGAL ALARMANTE MAIS PAS INSURMONTABLE
Chaque pays de la Zone UEMOA a ses spécificités. Si des pays comme le Mali ou le Burkina Faso ont une économie qui dépendent davantage des matières premières, le Sénégal a une économie plus diversifiée.
L’équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par M.Edward Gemayel décrit une situation économique inquiétante pour 2024 pour le Sénégal. Il convient toutefois d’apporter quelques bémols sur les constats.
D’abord, chaque pays de la Zone UEMOA a ses spécificités. Si des pays comme le Mali ou le Burkina Faso ont une économie qui dépendent davantage des matières premières, le Sénégal a une économie plus diversifiée.Toutefois il convient de noter que la région fait face à des défis économiques tels que la pression sur les finances publiques et une gestion de la dette parfois très difficile. Mais attention, comparaison n’est pas raison.
Ensuite comme le dit si bien le communiqué de presse du FMI du 12 septembre 2024, l’exécution budgétaire à fin aout a relevé un manque à gagner significatif en termes de recettes, tandis que les dépenses sont restées globalement conformes aux prévisions. Ceci démontre une forme de maîtrise des finances qu’il convient de mettre aux crédit des nouvelles autorités. Le fameux « Jubaal ».
Cependant la question se pose sur la soutenabilité de ces dépenses, notamment avec des recettes qui ne suivent pas la même tendance. L’absence de reformes fiscales efficaces ou de dynamisation de l’économie formelle peut conduire à un déséquilibre persistant.
Concernant les recettes stagnantes , l’une des grandes faiblesses reste effectivement la difficulté à augmenter les recettes fiscales. Cela renvoie directement à la nécessité de revoir la structure fiscale et de mieux intégrer le secteur informel dans l’économie officielle. Sans cela le financement des dépenses publiques continuera de reposer sur l’endettement et les aides extérieures. D’autres pistes de financement seront également nécessaires.
L’équipe du FMI pointent également des subventions sur l’énergie mal ciblées. En effet les subventions sur l’énergie sont souvent critiquées pour leur coût élevé et leur efficacité. En réformant ces mécanismes pour mieux cibler les populations vulnérables, le gouvernement pourrait libérer des ressources pour d’autres investissements stratégiques. Encore faudrait il connaître véritablement la cible.
Si les nouvelles autorités ont dressé un bon diagnostic du système, l’enjeu est maintenant d’aller au-delà des constats pour proposer des réformes concrètes et durables. Il ne s’agit pas de colmater les brèches, mais de transformer le système en profondeur.
Il est donc nécessaire de mettre en place des réformes structurelles profondes. Le secteur informel qui représente une part considérable de l’économie sénégalaise, doit être mieux encadré. Cela permettrait non seulement de générer davantage de recettes fiscales, mais aussi de renforcer la protection sociale et de réduire les inégalités.
La situation économique du Sénégal n’est donc pas insurmontable, mais elle nécessite des réformes courageuses et une volonté politique forte. Il est crucial que les dirigeants actuels, prennent la responsabilité d’engager ces changements. C’est un devoir et une obligation au vu des résultats de la dernière élection présidentielle.
On vous pardonnera de s’être trompé parce que vous avez essayé. Le contraire NON.
PAR SEYDINA NDIAYE
LA GRIPPE QUI GUETTE L'ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE
Sans être Cassandre, je crains une croissance du PIB atone, voire molle cette année 2024, autour de 5% malgré l’entrée en production des hydrocarbures.
Sans prétendre incarner le Nouriel Roubini du Sénégal, j’avais accordé une interview le 26 juin dernier où j’alertais sur les risques budgétaires qui planaient sur le Sénégal. Fausse modestie ni vanité feinte mises à part, le rapport de la dernière mission du FMI au Sénégal a confirmé nos analyses.
Mieux, l’exploitation du dernier Rapport d’Exécution budgétaire du Trimestre T21 renforce avec gravité nos analyses par :
La baisse globale de recettes près de 800 Mds de FCFA (T2/2023 Vs T2/2024)
La baisse des recettes issues de l’impôt sur les salaires et la main d’œuvre de près de 50%, passant de 21 Mds FCFA à 11 Mds.
Une chute des recettes sur le commerce extérieur de près de 100 Mds FCFA.
En un mot, malgré l’Eurobond de 450 Mds FCFA de juin dernier – qui n’a pas permis de repousser le mur de la dette, au contraire l’aggrave, 8125 Mds2 à payer d’ici 2027, force est de reconnaitre que la machine économique est grippée. Cela reste tributaire, me semble-t-il, à la pression fiscale combinée à une certaine raideur macroéconomique – désinvestissements (cf. usine de dessalement d’eau), climat des affaires tendu (renégociation des contrats oil & gas), remous sociaux (drame de l’émigration clandestine), bourrasque politique (année électorale et haute tension politique).
A cela s’ajoute un besoin pressant d’une feuille de route claire, lisible et articulée. Sans être Cassandre, je crains une croissance du PIB atone, voire molle cette année 2024, autour de 5% malgré l’entrée en production des hydrocarbures. Et mon honnêteté intellectuelle m’oblige à exprimer mon sentiment que les nouvelles autorités semblent au mieux attentistes, voire déboussolées face à l’ampleur des défis ; au pis se réfugiant dans du ponce-pilatisme (pas de LFR, ni de DOB.) Il est bien possible de redresser la barre de la conduite macroéconomique du pays, en sortant de la spirale de la dette extérieure, du keynésianisme infrastructurel et du saupoudrage actuel.
J’ai suffisamment développé mes arguments sur ce changement épistémologique qu’il faut apporter au modèle économique du Sénégal, qui se trouve dans un piège structurel. Il urge de l’en sortir rapidement.
Par Elie Charles Moreau
DIOMAYE, PROS, PROSPECTIVE ET MAT !
Quand, après le Dimanche 17 de Novembre 2024, les sénégalais-électeurs, par souci de cohérence d’avec eux-mêmes, auront octroyé une majorité considérable, voire écrasante, au régime en exercice, il ne serait ni étonnant ni dilettante, que des choses ....
Quand, après le Dimanche 17 de Novembre 2024, les sénégalais-électeurs, par souci de cohérence d’avec eux-mêmes, auront octroyé une majorité considérable, voire écrasante, au régime en exercice, il ne serait ni étonnant ni dilettante, que des choses - positivement, s’entend - changent dans la marche de l’Etat. Ainsi, assistera t-on à une configuration, plus qu’impérieuse et attendue, de l’Assemblée nationale, pour une fois, parée de ses réels atours et redevenue le cadre logique d’une pleine, efficiente et efficace, représentation des populations. Car, cette fois, sans coloration politique partisane et sans cette crétinerie de clan qui consistait à clamer, haut et fort, et avec la fatuité qui sied, ses accointances avec le système en place. Et je n’invente rien. Combien sommes-nous à avoir eu la malchance qui a consisté à voir et à entendre hurler bien des mandants : « Moi, je suis un ou une député (e) de… ». Marque d’étroitesse et de ringardise d’esprit à jamais à bannir non seulement de l’Hémicycle mais de toutes les sphères de la République et de l’Etat. Dans ce chamboulement, en profondeur, la Primature ne devra surtout pas être en reste. Ne serait-ce que pour y dévisager et extraire tout ce qui est ou s’assemblerait à infiltration et/ou présence d’infiltrés et administrés apparentés ! Ce qui a décrédibilisé les régimes respectifs de Maître Abdoulaye Wade et Monsieur Macky Sall, ce furent aussi de lamentables et négatives et ruineuses erreurs de casting : ils se seront beaucoup trompé, ou ont été floués, sur le choix des femmes et des hommes à qui ils ont conférés des pans de pouvoir (s). Au nom de l’invite aux « ruptures », et contrairement à la période 2000 à 2012 et à celle allant de 2012 à la mi- Mars 2024, je ne voudrais passer le premier quinquennat de Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à clamer comme dans le désert : Trop de postures ne sont qu’autant d’impostures ! C’est dire que de la même manière les désordres sont à ôter, définitivement et sans la moindre complaisance, de l’Assemblée nationale et de la Primature, ils doivent l’être de la Présidence de la République; et en sur-priorité : parce que c’est de tel endroit que tout se discute, se décide et se décrète. C’est redire à quel point est fort « le balai » : comme symbole et levier pour convertir en destin tous les objets et objectifs à atteindre et devant aboutir à ces transformations « systémiques » que tous les sénégalais, de toutes confessions et professions de foi, légitimement, attendent. Et même avec l’impatience, trop souvent point raisonnable du tout, qu’on peut leur concéder.
Toutefois, quand l’Assemblée nationale aura recouvré son âme, qu’à la Primature auront été démasqués et boutés, hors champ, les jongleurs, les disciples de Janus et autres astucieux transhumants, il restera l’essentiel : la Culture quittant ses carcans, c’est à dire, non pas seulement reprenant possession des subdivisions qui lui sont propriétés ( le Tourisme, l’Artisanat, les Loisirs…) mais retrouvant ses qualités et son rang dans le champ, trop sélectif, des domaines dits réservés : parce que de pleines souverainetés !
En temps opportun, je reviendrais sur la Culture comme elle doit être en un régime et en un système résolument debout et en marche pour nous extraire de la servilité et de la main tendue à des États qui, jamais, ne nous prendront pour des amis : parce que seuls leurs intérêts les préoccupent, qui plus est en une époque et un monde, chaque jour, s’assemblant à une jungle et/ou un immense champ d’hégémonies en rutilance ! Je l’ai dit, je le réitère : D’abord, pour la gouverne du Triumvirat (le Président de la République, le Président de l’Assemblée et le Premier ministre), pour le Peuple sénégalais, en sa diversité la plus ample, je reviendrais sur la Culture : comme Alternative et comme Sur-priorité ! Parce que c’est en ce vocable, pris comme levier, qu’il est la stabilité du Sénégal et le temps de tous les possibles bienheureux ! (…..)