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23 novembre 2024
Opinions
par l'éditorialiste de seneplus, Arona Oumar Kane
MULTIPLE PHOTOS
LE PROJET EST MAL PARTI
EXCLUSIF SENEPLUS - 1 148 agents recrutés en deux mois. Hausse de deux milliards de la masse salariale mensuelle de la fonction publique depuis avril. C’est la continuité, voire l’aggravation, de l'orientation budgétaire du régime précédent
Arona Oumar Kane de SenePlus |
Publication 13/09/2024
Le Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuel du Sénégal, pour la période 2025-2027 (DPBEP 2025-2027), a été adopté en Conseil des ministres le 12 Juin 2024, soit deux mois après l’installation du nouveau gouvernement. Ce document, produit et actualisé tous les ans par la Direction Générale du Budget, fixe les orientations budgétaires pour les trois prochaines années et sert de base à l’élaboration des lois de finances, conformément à l’article 51 de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF). Il y est précisé le contexte macroéconomique ainsi que les projections de recettes budgétaires et surtout les dépenses envisagées pour la période triennale concernée. Le tableau ci-dessous en donne un aperçu (voir l'image d’illustration).
Ce qui est frappant sur ces chiffres c’est la continuité, voire l’aggravation, de l'orientation budgétaire du régime de l’ancien président Macky Sall. Cette orientation est caractérisée essentiellement par l’explosion d’une dette qui ne sert, littéralement, pas à grand-chose, comme nous le verrons, et par un déséquilibre persistant entre les dépenses de fonctionnement et les dépenses d’investissement.
Notre conviction, à la lecture de ce document de programmation budgétaire, est que le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko n’ont pas connaissance des projections de dépenses qui y sont données, ou n'en ont pas pris toute la mesure. Et pour cause, cette programmation apparaît en total déphasage avec les principes qu’ils ont théorisés et les promesses faites de donner la priorité à la satisfaction des besoins des populations. Sinon, comment comprendre qu’ils aient validé la proposition d’augmenter de plus de 650 milliards de FCFA les dépenses de fonctionnement et transferts courants en 2025 et de baisser de 35 milliards les dépenses d’investissement ? Ils se sont engagés à réduire le train de vie de l’Etat de manière substantielle et promis des investissements massifs pour développer le pays. Le moins qu’on puisse dire, c’est que cette ambition ne colle pas avec l’orientation budgétaire annoncée par les services du ministère des Finances et du Budget.
En 1962, l’agronome français René Dumont publiait l’un des ouvrages les plus aboutis sur l’évolution économique de l'Afrique subsaharienne au lendemain des indépendances. Dans ce chef-d'œuvre prémonitoire, il prédisait le destin compromis de nos pays nouvellement indépendants, en raison notamment des mauvais choix de politique agricole de leurs dirigeants. Soixante-deux ans plus tard, force est de constater qu’il avait raison sur toute la ligne. Le titre de cet article paraphrase volontiers celui de ce célèbre ouvrage, l’Afrique noire est mal partie, tant les premiers actes posés par le nouveau régime sénéglais nous semblent porter les germes d’un échec plus que probable. Nous nous employons, dans cette étude, à exposer les facteurs qui, de notre point de vue, pourraient rendre la promesse de redressement et de développement du pays impossible à tenir.
Ce travail s’appuie sur une méthodologie et des outils d’analyse et de détection d'irrégularités statistiques dans les données économiques et financières publiées par les services de l’Etat. Nous espérons que les problèmes soulevés ici seront adressés sérieusement, dans l’intérêt du peuple sénégalais, et cette initiative citoyenne perçue pour ce qu’elle est : une alerte constructive et factuelle à l’attention des autorités du pays, et un effort de vulgarisation pour sensibiliser l’opinion nationale sur les risques encourus.
La navigation à vue d’une équipe dirigeante qui semble improviser
Le Premier ministre Ousmane Sonko annonçait, en Conseil des ministres, que son gouvernement comptait sur l’expertise locale pour définir concrètement le nouveau référentiel des politiques publiques de la République du Sénégal, communément appelé Le Projet. L’absence, au départ, d’un référentiel documentaire structuré de mise en œuvre de la vision portée par les nouvelles autorités a eu pour conséquence immédiate une série d’incohérences dans les actes posés et les annonces sur les intentions. L’impression qui se dégage des décisions prises depuis quatre mois est celle de dirigeants qui ont une vision bien comprise de tous, mais qui n’ont pas de feuille de route et de démarche claire pour la mettre en pratique, semblant improviser en permanence.
Le chef du gouvernement vient d’annoncer, lors d’un conseil interministériel, un investissement de 2 578 milliards de FCFA pour développer les infrastructures maritimes et portuaires - d'ici 2025, selon l’expression de l’Agence de Presse Sénégalaise (APS) qui a relayé l’information. L’idée est à saluer. Notre pays possède des avantages compétitifs non négligeables dans ce domaine, mais nous sommes sous la menace constante d’une concurrence qui pourrait bien profiter de la baisse de performance de nos ports, en raison notamment de la faiblesse des infrastructures. Seulement voilà, le montant annoncé est en porte-à-faux avec les orientations budgétaires définies par ce même gouvernement.
Dans le DPBEP 2025-2027, les projections de dépenses d’investissement pour 2025 sont fixées à 1 811,5 milliards de FCFA, et pour l’ensemble de la période triennale à 6 700,4 milliards. Tous programmes confondus. Cela comprend les investissements prévus dans l'éducation, la santé, l’agriculture et la souveraineté alimentaire, la relance de l’industrie, la construction de logements sociaux, l’appui à la création d’emploi, etc. On peut alors se demander comment il serait possible d’injecter 2 578 milliards dans les seules infrastructures maritimes et portuaires sur la période indiquée.
Une semaine plus tard, un autre conseil interministériel annonçait 1 627 milliards pour l’accès à l’eau potable. Tout cela sans préciser clairement d’où viendraient ces milliards car, comme on le verra, les recettes et l’emprunt projetés ne pourront pas couvrir ces programmes improvisés. A moins d’étaler leurs développements sur 10, 15 ou 20 ans et de revoir complètement les projections budgétaires actuelles, il est matériellement impossible d’exécuter ce niveau d’investissements, considérant l’ensemble des autres besoins.
Les juges des tribunaux de commerce internationaux ne sont pas sensibles à la rhétorique populiste des peuples spoliés par des contrats léonins. Quand ils sont saisis, ils se contentent de dire le droit. Et quand on casse un contrat sans raisons objectives mais juste parce qu’on a fait des promesses électorales, cela a des conséquences. Le gouvernement du Nigéria, qui a vu ses avions présidentiels immobilisés, sur décision d’un juge français, et ses avoirs détenus dans des banques occidentales gelés, en a fait l’amère expérience tout récemment. Nous parlons d'un pays de plus de 210 millions d’habitants avec une économie qui pèse 12 fois celle du Sénégal, et des réserves de pétrole et de gaz qui font de notre pays un nain dans le domaine. Il serait illusoire de penser que nous pourrions réussir face à des multinationales pétrolières et minières là où un pays aussi puissant et influent que le Nigéria a échoué face à une modeste entreprise chinoise.
On peut toutefois se réjouir que, jusque-là, aucun des contrats en question n’est remis en cause unilatéralement par l’Etat du Sénégal. Nous en sommes uniquement à des déclarations d’intention et à une volonté de renégocier. Il est cependant peu probable que nos partenaires sur les gros contrats acceptent une cession substantielle des avantages qu’ils en tirent. Si l'ASER vient de réussir la renégociation du contrat d'électrification rurale avec l’Espagnole AEE Power EPC, il ne s'agit que d'un marché de 92 milliards de FCFA, rien à voir avec les milliers de milliards des contrats sur les hydrocarbures et les mines. Que fera le gouvernement en cas de refus sur les gros dossiers ? La prudence et le bon sens devront guider son action sur ce sujet très sensible et potentiellement coûteux pour le pays.
L’autre risque que ce discours musclé fait peser sur le pays est le découragement des investisseurs étrangers qui pourraient désormais s’orienter vers des pays plus attractifs sur le continent. L’opérateur pétrolier Woodside, qui exploite avec Petrosen le champ de Sangomar, est d’ailleurs en train de réorienter sa stratégie africaine vers la Namibie et la Côte d’Ivoire. Le redressement fiscal lancé contre cette entreprise a de quoi inquiéter en la matière. D’un point de vue symbolique, il est difficile de comprendre l’empressement à lancer un redressement fiscal contre une entreprise qui a investi des milliards de dollars dans notre pays et qui n’a pas encore encaissé le moindre bénéfice sur cet investissement.
Le major australien pourrait bien abandonner la phase 2 de ce projet qui prévoit l’extraction de gaz domestique sur ce gisement. Le développement du projet gazier Yaakaar-Teranga, au large de Cayar, sur lequel on n’a pas encore de FID (Décision Finale d'Investissement) pourrait également être compromis. Nous avons besoin des investisseurs étrangers pour exploiter notre potentiel ; les indisposer avec des discours menaçants ou la promesse de tracasseries fiscales n’est sûrement pas la meilleure approche. Il faut au contraire leur donner envie d’investir dans notre pays.
La Transformation systémique, une ambition tuée dans l’œuf des choix budgétaires
Nous ne le dirons jamais assez, les budgets votés et exécutés par le précédent régime n’avaient pas été conçus dans l’intérêt du peuple sénégalais. Le Budget 2024, dont le nouveau gouvernement poursuit l’exécution, sans loi de finances rectificative, en est un exemple patent avec plus de 3 697 milliards de FCFA consacrés aux dépenses de fonctionnement et transferts courants, contre 1 836 milliards de FCFA pour les charges d’investissement. Le montant faramineux de 1 826,8 milliards de FCFA y est consacré au service de la dette, constitué de l'amortissement de l’encours (1 248,2 milliards) et des intérêts et commissions (578,3 milliards).
Ces intérêts et commissions de la dette sont de plus en plus importants, et le DPBEP 2025-2027 prévoit de les porter à 808,4 milliards en 2025, soit 230 milliards de plus qu’en 2024 ! Ce poste de dépense, tiré par l’endettement effréné auquel nous assistons depuis 2012, est surtout constitué de commissions exorbitantes. Les taux d'intérêt appliqués à la signature souveraine du Sénégal étant généralement inférieurs à 10%, quand les charges de la dette s’approchent du principal ou le dépassent, comme c’est souvent le cas, alors on peut être sûr qu’il s’agit surtout de commissions.
De ces commissions, le grand public ne connaît ni les montants exacts - parce que noyés dans les appellations “Charges de la dette”, “Intérêts de la dette” ou “Intérêts et Commissions” - ni qui les perçoit, ni pour quels services rendus au Sénégal. Tout ce qu’on sait, c’est que ces centaines de milliards de FCFA sont distribués à divers acteurs impliqués dans le montage des dossiers d’emprunt et la levée des fonds. Le profit que ces acteurs inconnus du contribuable lambda tirent de cette manne des commissions pourrait, à lui seul, expliquer le recours abusif à l’emprunt.
Cet endettement qui nous étouffe n’a curieusement plus pour objectif principal de combler le déficit. La part la plus importante de ces fonds, levés majoritairement sur les marchés internationaux hors zone CFA - ce qui a son importance, compte tenu des risques de change - est consacrée au remboursement d’autres dettes, une toute petite portion allant au financement du déficit du budget général. A titre d’exemple, sur l’année 2026, pour un déficit projeté à 765,2 milliards de FCFA, le gouvernement prévoit d’emprunter 3 502,2 milliards ! Le reste servira à financer une obscure rubrique intitulée “Déficit OPEX” qui capte 50 milliards tous les ans et, pire, à rembourser 2 687 milliards pour amortir l’encours de la dette. Pourtant, l’échéancier publié par la Direction de la Dette Publique n’indique que 1 568 milliards à rembourser pour 2026 au titre du principal. Et c’est le même scénario tous les ans : on emprunte des montants faramineux pour les redonner à des créanciers avant échéance, alors qu’ils peuvent être investis immédiatement dans l’économie du pays pour stimuler la croissance.
La seule raison objective qui pourrait justifier un remboursement anticipé est de pouvoir profiter de taux d’intérêts plus bas pour allonger l’échéance et réduire les charges de la dette sur les dépenses courantes du budget. Au vu de la croissance exponentielle de ces charges et du niveau de plus en plus élevé des amortissements, on peut douter que ce genre de restructuration de la dette soit le principal objectif de ces remboursements prématurés, réalisés avec de nouveaux emprunts. La répétition est pédagogique, nous insistons sur le fait que ces emprunts génèrent des commissions colossales à la charge du contribuable sénégalais.
Globalement, selon la programmation budgétaire 2025-2027, le gouvernement envisage d'emprunter 8 798,1 milliards de FCFA. Sur ce montant, 6 365,7 milliards seront utilisés pour rembourser d’autres dettes. Les 2 432,4 milliards restants seront répartis entre les dépenses courantes et les dépenses d’investissements. Or, sur les dépenses courantes, 2 297,6 milliards serviront à payer des intérêts et verser des commissions. Autrement dit, l'équivalent de 98,5% des fonds que l’Etat envisage d'emprunter sur les trois prochaines années sera versé à des acteurs privés, étrangers pour la plupart. Il ne restera donc que 1,5% de ces fonds à injecter ailleurs dans le Budget Général. Pour faire court, considérant le ratio dépenses courantes / dépenses d’investissement, on peut affirmer que moins de 1%, seulement, de cet emprunt pharaonique servira à financer l’investissement. La preuve irréfutable que cet endettement endémique n’est pas destiné à développer le pays, au contraire, il le maintient dans une pauvreté sans fin. Les chiffres ne mentent pas.
Quand les agents du FMI viennent à Dakar déclarer que le Sénégal est en surfinancement, puisqu’ayant levé sur les marchés des fonds au-delà du besoin de financement du déficit, et d’ajouter qu’il faut utiliser l’excédent “pour des opérations de gestion du passif, dans le but d'améliorer la viabilité de la dette du pays”… ils ne nous apprennent rien. Ce surfinancement était inscrit dans la loi de finances 2024. Avec un déficit à 840,2 milliards, le gouvernement est en effet autorisé, par cette LFI 2024, à emprunter 2 138,4 milliards. Le FMI était juste venu s’assurer que ces crédits supplémentaires seraient utilisés par les nouvelles autorités comme planifié par leurs prédécesseurs et inscrit dans le budget, c’est-à-dire pour être reversés aux créanciers. Ces derniers sont en réalité les véritables bénéficiaires de l’encadrement du FMI qui leur assure des placements à très hauts rendements et la sécurisation de leurs capitaux.
Il est indispensable de faire la lumière sur ce scandale silencieux de la gouvernance de la dette et d’y mettre un terme. Il faut se pencher sérieusement sur ce problème, pour comprendre comment nous en sommes arrivés à cette situation et comment en sortir. Quand on s’endette prioritairement pour rembourser d’autres dettes et verser des commissions, et non pour investir et générer la croissance qui permet d’éteindre cette dette à terme, on se condamne à un endettement indéfini, de plus en plus important, qui stérilise l'économie et compromet nos chances de sortir du sous-développement. Il est urgent d’interrompre ce cycle infernal.
Répétons-le, l’orientation budgétaire validée par ce gouvernement suit, en tous points, la même logique d’endettement exponentiel et de répartition déséquilibrée des ressources en défaveur des populations. Paradoxalement, elle va même largement au-delà de ce que faisaient ses prédécesseurs. Suivre cette orientation est politiquement problématique car contraire aux attentes des 54% d’électeurs qui ont adhéré au Projet. D’un point de vue économique, c’est aussi la garantie qu’il sera impossible de réaliser les objectifs de développement sur lesquels le président de la République et le Premier ministre se sont engagés. Les milliers de milliards qu’on s'apprête à injecter dans le fonctionnement de l’Etat, dans les transferts courants - dont une partie non négligeable est captée par la clientèle politique - et dans les commissions sur les emprunts, manqueront mécaniquement aux investissements nécessaires pour atteindre cet objectif. Il faut absolument inverser cette logique suicidaire.
Le Jub, Jubal, Jubbanti, un slogan mis à mal par les faits
Le principal cheval de bataille de l’opposant Ousmane Sonko fut la lutte contre la corruption et l’accaparement des ressources par une élite corrompue. Cette corruption a une matérialisation concrète dans la gestion des finances publiques, pas uniquement dans l'utilisation des moyens excessifs affectés au fonctionnement de l’Etat, mais aussi dans la réalisation des projets exécutés par ce dernier. Nombre de ces projets sont compromis par des détournements d’objectifs, la non-exécution totale ou partielle de certains d’entre eux et par les pratiques de fausses factures et autres moyens de gruger le contribuable sénégalais. Le ministre de l'Hydraulique et de l’Assainissement a d’ailleurs récemment révélé des surfacturations glaçantes sur l’exécution des marchés de l’ONAS. La preuve, si les faits sont avérés, que ces pratiques persistent encore malgré l’alternance.
La croissance continue des effectifs et le coûteux maintien d’une administration pléthorique et inefficace est l’un des problèmes majeurs sur lesquels le nouveau régime est attendu. Le projet de révision constitutionnelle visant la suppression du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) et du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) avait été présenté comme un élément majeur du programme de rationalisation des dépenses de l’Etat. Le président de la République avait même affirmé, lors de son premier entretien avec la presse nationale, que l’absence de majorité qualifiée à l’Assemblée nationale était la raison pour laquelle la rationalisation des dépenses ne pouvait être réalisée. Ces deux institutions réunies - les seules concernées par la révision constitutionnelle - ne captent pourtant que 32 milliards de FCFA sur les 1 283 milliards de transferts courants en 2024 et ne représentent que 0,86% de l’ensemble des dépenses courantes. Il faut certes les supprimer car, objectivement, elles n’ont aucune valeur ajoutée. Mais c’est loin d’être suffisant pour véritablement rationaliser les dépenses à l’échelle du budget global. Il faut regarder ailleurs.
L’un des supports du système de corruption massive, mis en place par les régimes précédents, est la création d’agences et de fonctions sans valeur ajoutée au sein des départements ministériels et des organismes publics et parapublics, voire même jusque dans la présidence de la République. La promesse était faite de supprimer certaines de ces structures, et c’est là où il est possible de réaliser de véritables économies sur le train de vie de l’Etat. Ces agences inutiles et coûteuses ne nécessitent qu’un décret présidentiel pour s’en départir.
On peut citer parmi ces structures, entre autres, l’AEME (Agence pour l’Économie et la Maîtrise de l'Énergie) créée par Wade à six mois de l’élection présidentielle de 2012. L’Agence Nationale pour les Énergies Renouvelables coexiste avec une Direction du même nom au sein de son ministère de tutelle. Nous avons une Direction des Mines et de la Géologie et une Direction Générale de la Société des Mines du Sénégal, toutes deux sous la tutelle du même ministre. Il y a même au sein de ce super ministère de l’Energie, du Pétrole et des Mines, une Direction de l’Électricité !
Les dispositifs d’appui à la création d’emploi sont gérés par une multitude d’agences (ANPEJ, DER/FJ, 3FPT, ONFP) qui auraient pu être rassemblées en une seule structure. Le FONSIS, le FONGIP et la CDC, des fonds souverains qui n'ont aucune raison d’exister de manière indépendante, pourraient être fusionnés, de même que l’ANIDA et le PRODAC. Le découpage de Petrosen en 3 filiales n’a aucun sens.
On pourrait multiplier les exemples de structures inutiles ou redondantes qui captent une bonne partie du budget de la nation en dépenses de fonctionnement, nous privant ainsi des investissements nécessaires pour stimuler l’économie et résoudre des problèmes cruciaux. Avec les centaines de milliards ainsi gaspillés dans le fonctionnement de ces structures, les économies annoncées en Conseil des ministres sur “l’usage des consommables informatiques et des appareils électroniques dans les bâtiments administratifs”, paraissent bien symboliques.
Ces agences et directions n’ont pas été supprimées ou fusionnées, comme promis. On s’est juste contenté de congédier les politiciens de l’ancien régime qui les dirigeaient pour les remplacer par des politiciens du régime actuel, au gré des nominations hebdomadaires en Conseil des ministres. Des responsables du parti Pastef et de la coalition Diomaye Président ont ainsi remplacé leurs homologues de l’APR et de Benno Bokk Yaakaar à la tête des directions et conseils d'administration ou de surveillance des entités publiques et parapubliques.
Rien n’a changé dans les pratiques de gabegie de l'administration publique. Pire, avec l’installation des nouvelles équipes, une augmentation considérable des recrutements est constatée dans la fonction publique sur les mois de mai et juin 2024. En effet, un recrutement de 1 148 nouveaux agents a été opéré par les nouvelles autorités en deux mois. La masse salariale mensuelle de la fonction publique a ainsi bondi de 2 milliards de FCFA depuis le mois d’avril 2024, passant de 114,89 milliards de FCFA à 116,82 milliards de FCFA. Clairement, nous ne sommes pas dans la rationalisation. Au contraire, les dépenses non productives sont en train d’exploser et tout ce qu’on nous avait promis sur la lutte contre le gaspillage s’est avéré inexact dans la réalité.
Autre fait inquiétant, les dépenses d’hospitalisation des agents de l’Etat qui, sous le précédent régime, plafonnaient en moyenne autour d’un milliard de FCFA par mois, sont brusquement passées à 1,5 milliard de FCFA. Soit +50% d’augmentation des frais d’hospitalisation des fonctionnaires depuis mai 2024, sans que le contexte sanitaire ne le justifie. Il faudra d’ailleurs vérifier si nous ne sommes pas en présence d’un cas de détournement de deniers publics, maquillé dans la prise en charge médicale des fonctionnaires. La lumière doit être faite sur ce dérapage des dépenses de santé de la fonction publique et sur d'éventuels autres postes de dépenses sur lesquels une telle augmentation inopinée pourrait être relevée.
En dépit des bonnes intentions, de la vision et des discours volontaristes, l’examen des faits et des chiffres montre que le Projet est parti pour être un échec, si rien n’est fait pour modifier rapidement la trajectoire enclenchée. Non seulement, les tares des anciens régimes, qu’il est censé éradiquer, sont toujours là et encore plus résilientes mais, surtout, ce nouveau gouvernement, par son orientation budgétaire, ne se donne pas les moyens de réussir la transformation de l’économie et des institutions qu’il s’est fixé comme objectif. Le réveil pourrait être brutal à l’heure des comptes et le risque politique non négligeable.
Document de Programmation Budgétaire et Économique Pluriannuel, DPBEP 2025-2027, par la Direction générale du Budget du Sénégal
Loi 2023-18 du 15 Décembre 2023 portant loi de finances pour l’année 2024
Communiqué du Conseil des Ministres du 12 Juin 2024
Communiqué du Conseil des Ministres du 28 Août 2024
Tableaux de Bord de l'Économie Sénégalaise, par la DPEE
Bulletin Statistique de la Dette Publique, par la Direction de la Dette Publique
Communiqué de Presse 24/226 du Fonds Monétaire International
L’Afrique noire est mal partie, par René Dumont, Ed. Seuil.
Calculs et Analyses avec SIADE, Système Intégré d’Analyse de Données Économiques, par Bangath Systems
par Thierno Alassane Sall
SUICIDES DE JEUNES CONTRE SUICIDE MORAL
À l'heure de sa mise en œuvre, le "Projet" reste des vœux pieux que le Premier ministre refuse de présenter au peuple. Notre pays, ressemble à un navire à la dérive, sans cap
L’équation "émigration clandestine par pirogue = suicide" a été souvent opposée aux aventuriers du désespoir. Qu'elle soit adoptée par le président Diomaye en dit long sur le renouveau attendu du régime qui devait changer la face du Sénégal. Cette condamnation morale n'aura, hélas, que peu d'effets sur ceux qui ont survécu à de terribles épreuves en mer et vu périr leurs compagnons, tout en se disant prêts à repartir.
Le véritable drame, c’est que Sunugaal, notre pays, ressemble à un navire à la dérive, sans cap. À l'heure de sa mise en œuvre, le "Projet" reste des vœux pieux que le Premier ministre refuse de présenter au peuple à travers l'Assemblée nationale, démocratiquement élue.
Ce reniement n'est pas le dernier, au contraire. En trahissant sa parole donnée à l’Assemblée nationale de tenir la DPG le 13, le président de la République ouvre une ère où l'engagement écrit de la plus haute autorité ne vaut rien. Ce suicide moral explique, pour beaucoup, le "suicide" des jeunes en mer.
2024 s’annonce comme une année économiquement perdue, dominée par des affrontements avec des ennemis réels ou imaginaires (presse, opposition, religieux, puissances étrangères). Tandis que les nominations qui récompensent les copains supplantent les fameux appels à candidatures promis. Comme le confirme un certain ministre, il faut être du système pour avoir sa place à la fête.
par Mohamed Gueye
BESOIN URGENT DU NERF DE LA GUERRE
Avec des élections prévues le 17 novembre, le Sénégal s'engage dans une période d'incertitude budgétaire qui pourrait nuire à ses relations avec ses partenaires internationaux
Le président Bassirou Diomaye Faye, contre tout engagement présidentiel et malgré tous les risques, a décidé d’exécuter la commande de son Premier ministre. C’est, en effet, le chef du gouvernement qui, en réplique aux exigences des députés qui l’avaient contraint à une date pour faire sa Déclaration de politique générale (Dpg), avait annoncé que cela n’allait pas se faire. Ousmane Sonko avait même affirmé que «le 12 septembre, ces gens auront bien d’autres préoccupations que d’attendre une Dpg».
Les députés qui auraient eu des doutes sur la question, ont pu se rendre compte hier que le duo au sommet de l’Etat fonctionnait encore en parfaite harmonie. Pour le moment, la volonté du Premier ministre prime sur toute autre volonté, ou même sur les logiques économiques. Or, cela semble mener le pays vers une terrible impasse financière et économique. Le Président, en dissolvant l’Assemblée, a décidé de convoquer le corps électoral le 17 novembre pour l’élection d’une nouvelle chambre.
Il ne nous dit pas d’où il va tirer les moyens pour organiser les prochaines élections. La dernière chronique de Madiambal Diagne mettait déjà en garde : «Le Sénégal a raté ses échéances du mois de juillet dernier avec le Fmi, induisant un non-décaissement de la somme de 230 milliards de francs Cfa. Un autre décaissement en faveur du Sénégal, de 169 milliards, est prévu pour le mois de décembre 2024. Ces sommes sont indispensables pour le budget de l’Etat…» Or, cet argent du Fmi ne pourrait être débloqué, on l’a dit plusieurs fois ici, que sous certaines conditions. Madiambal Diagne l’a expliqué : «Le gouvernement n’a même pas encore adopté en Conseil des ministres, un projet de Loi de finances rectificative. C’est dire que si l’Assemblée nationale se trouve dissoute avant d’avoir fini de voter une Lfr, cette question, pomme de discorde majeure avec nos partenaires, ne sera pas réglée d’ici la fin de l’exercice budgétaire au 31 décembre 2024. En conséquence, la gestion budgétaire souffrira de lacunes, d’anachronismes et de carences qui vont rattraper l’exercice 2025.»
L’ancien directeur de la Solde, M. Charles-Emile Ciss, en a rajouté dans un texte publié en début de semaine, pour rappeler «l’urgence d’élaborer une Loi de finances rectificative permettant au gouvernement, conformément aux dispositions de la nouvelle Loi organique relative aux lois de Finances, de disposer d’une autorisation budgétaire couvrant les actes de dépenses initiés par ses membres (ministres, directeurs généraux, etc.).
Le second risque, non moins majeur en cas de dissolution, c’est que toutes ces opérations budgétaires présentes ou à venir (Budget 2024, Budget 2025) ne seraient pas légalement couvertes et le Sénégal plongerait dans une obscurité budgétaire inédite puisque l’Exécutif, en vertu du principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs, ne peut s’autoriser à percevoir des impôts et à dépenser.
En effet, la Constitution réserve cette compétence exclusivement au Parlement…»
Le Peuple sénégalais doit donc s’attendre à connaître une longue crise qui, si on n’y prend garde, va se prolonger durant l’année à venir. Et il faudra s’attendre à ce que ce hiatus dans la gestion du budget de l’Etat, et surtout la légèreté avec laquelle cette situation politique aura été conduite, ébranle les relations du Sénégal avec nos partenaires internationaux.
Manar Sall
ABUS D'AUTORITÉ, LES OTAGES DE SONKO
A ma grande surprise, je me suis rendu compte que je suis sur la liste des otages de Sonko, puisque je me suis vu interdit de sortir du territoire ce mercredi 10 septembre sans avoir reçu une quelconque notification d'une enquête en cours.
Je suis un sénégalais qui a servi son pays pendant un peu plus de 5 ans comme conseiller technique du ministre du Pétrole et des Énergies d'abord puis comme Directeur général-fondateur de PETROSEN Trading & Services.
J'ai créé cette société de toutes pièces avec un capital de 100 millions de francs CFA.
J'ai trouvé un siège, récupéré des meubles faute de moyens, recruté des dizaines de sénégalais, et ensemble nous avons:
1. mis mon carnet d'adresses au service du pays afin de pouvoir démarrer les activités de Trading,
2. évité au pays une pénurie avec un Approvisionnement régulier malgré le conflit russo-ukrainien,
3. mis en place un réseau de stations-services avec la création de plus de 150 emplois,
4. fait une entrée dans la distribution de gaz butane afin de viser l'équité territoriale,
5. développé une application pour servir les clients dans plusieurs stations,
6. développé un projet de valorisation de nos ressources naturelles en mettant en place un projet d'une usine d'urée,
7. fait passer le chiffres d'affaires de la société de 0 à 500 milliards sur 3 ans.
J'ai ainsi gagné sur la même année le Cauri d'or du meilleur manager homme et la calebasse de l'excellence.
Toutes les actions prises ont été soutenues et approuvées par le conseil d'administration de la société et le Directeur de cabinet du Président de la République est bien placé pour en parler. Pour votre information, PETROSEN Trading et Services n'a pas de ligne dans le budget de l'Etat donc ne bénéficie pas des deniers du pays. Avec mes collaborateurs, nous avons créé de la valeur et même fait des résultats positifs. La cour des comptes qui nous a audité en 2023, à demandé à l'autorité de nous soutenir plus.
Suite à ma passation de service (le 26 juin), j'ai créé une société et demandé une licence auprès du Ministère de l'Energie, du Pétrole et des Mines puisque j'avais oublié de le mentionner, je ne connais que le pétrole et j'ai été dans 2 grands groupes pétroliers (ExxonMobil alors numéro 1 mondial et OLA). J'ai été expatrié pendant 20 ans et basé en France, Belgique, États-Unis, DR Congo, Cote d'Ivoire, Monaco, Maroc, Dubai.
A ma grande surprise, je me suis rendu compte que je suis sur la liste des Otages de Sonko, puisque je me suis vu interdit de sortir du territoire ce mercredi 10 septembre sans avoir reçu une quelconque notification d'une enquête en cours ou d'un quelconque audit concernant ma gestion de la société nationale.
Dois-je comprendre que le fait d'avoir accepté de servir mon pays sous l'ancien régime est un crime ou que la présomption d'innocence n'existe plus au Sénégal.
Je pense que c'est une erreur que de croire que tous les sénégalais sont des peureux, pour être moins vulgaires que certains, et quelqu'un qui a quelque chose à se reprocher ne va pas créer une société.
Je pus assurer le TPOS que je suis prêt à répondre à toutes ses questions et à aller en prison si j'ai commis des indélicatesses. Tous les sénégalais ne sont pas des criminels et bien avant lui, il y a eu des patriotes.
Je demande à être convoqué et entendu dans les meilleurs délais afin de reprendre une vie normale et aller à la rencontre de mes partenaires.
Pour votre information, je n'ai pas 1 m² ni sur le littoral, ni sur Mbour 4, ni sur la bande des filaos.
Je demande le soutien de tous les patriotes sénégalais épris de justice d'exiger la publication de la liste des Otages de Sonko.
Mon nom est Manar Sall et j'ai servi mon pays sans frigo bar, ni machine à café et en arrivant tous les jours le premier à mon bureau.
Non à l'autoritarisme.
Que Dieu protège le Sénégal !
Par Pape NDIAYE
AVEC ALLÉGRESSE, ICI REPOSE LA QUATORZIÈME LÉGISLATURE
La dissolution de l’Assemblée nationale n’était pas le coup d’éclat de la soirée d’hier. Car la décision n’a pas pris de court les observateurs de la vie politique nationale
La dissolution de l’Assemblée nationale n’était pas le coup d’éclat de la soirée d’hier. Car la décision n’a pas pris de court les observateurs de la vie politique nationale. En effet, au lendemain de l’élection du président Bassirou Diomaye Faye dès le premier tour du scrutin du 24 mars dernier avec 54 % des voix, tout le monde savait que l’Assemblée nationale vivait ses derniers jours. D’ailleurs, les députés de cette piètre 14e législature doivent s’estimer heureux d’avoir été maintenus en coma artificiel sept mois durant en bénéficiant de leurs avantages et indemnités parlementaires.
Alors que le président de la République nouvellement élu avait toutes les armes constitutionnelles pour dissoudre l’Assemblée nationale dès le lendemain de sa prestation de serment. Donc selon la Constitution, le président de la République pouvait dissoudre l’Assemblée nationale immédiatement. Et il l’a fait tardivement ! Cependant pour deux réserves, politiquement parlant.
La première : pour prononcer la dissolution, il faut une raison politique et faire la preuve que l’Assemblée, telle qu’elle est, n’est pas en état de soutenir la politique du nouveau gouvernement. La deuxième considération, circonstancielle, est qu’il était juridiquement difficile de dissoudre avant le 12 septembre 2024 à minuit. Ce en vertu du délai constitutionnel des deux ans exigé dans l’article 87 de la Constitution. Hier, toutes ces conditions étaient réunies pour que le président Bassirou Diomaye Faye annonce la dissolution de l’Assemblée nationale ayant pris effet ce vendredi 13 septembre 2024 dès 00H 01.
Toujours est-il que cette dissolution a été accueillie avec allégresse par les Sénégalais. Une chambre basse qui ramait à contrecourant de la volonté populaire en rejetant tous les projets de loi visant à assainir les finances publiques comme la suppression des deux institutions budgétivores que sont le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) et le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Donc plusieurs raisons expliquent qu’au Sénégal, la dissolution de l’Assemblée nationale soit considérée comme prioritairement réservée au règlement de crises majeures dans l’hémicycle.
Dans ces conditions, tout ce qui est susceptible d’opérer comme un moyen de résoudre pacifiquement les tensions dans les votes de projet de loi est le bienvenu et la dissolution en fait partie ! Face à cette situation de veto « bloquant » que comptait toujours imposer la majorité sous manœuvre de l’ancien président Macky Sall, le chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye est appelé à se donner une majorité écrasante à la prochaine législature.
Politiquement, le contexte était tellement épineux pour lui, avec un gouvernement minoritaire à l’Assemblée nationale où une motion de censure se faisait si pressante qu’il fallait prendre les devants pour décréter la mort de cette 14e législature. Ce qui a été fait hier assorti de la fixation de l’élection de la 15e législature pour le 17 novembre prochain. Tout cela pour renvoyer dos à dos le déni de démocratie auquel se livrent le pouvoir de Pastef et l’opposition Apr/Benno en l’absence de majorité absolue et devant l’incapacité de l’Assemblée nationale à trouver un large consensus.
Par Moussa KAMARA
ÈRE NOUVELLE
Voilà c’est décidé, l’Assemblée nationale est dissoute. Par la clé de voute des institutions de la République, le président Bassirou Diomaye Faye. Les plus avisés des observateurs s’y attendaient
Voilà c’est décidé, l’Assemblée nationale est dissoute. Par la clé de voute des institutions de la République, le président Bassirou Diomaye Faye. Les plus avisés des observateurs s’y attendaient. Le présidentialisme est si exacerbé que le contraire aurait surpris. Parce que nous sommes tous habitués à voir tous les nouveaux régimes déconstruire pour installer de nouvelles institutions.
Le Sénat de Me Wade a été supprimé par Macky Sall qui créa à la place le HCCT. Le besoin de caser le personnel politique d’un nouveau régime étant une nécessité quasi absolue, que personne ne soit surpris de voir les nouveaux hommes forts du pays déshabiller Ardo pour fournir Djégane.
Les nouvelles autorités ont vraiment trainé avant de dissoudre toutes ces institutions. Une dissolution qui entre dans l’ordre normal des choses car une cohabitation que rien n’imposait n’était point souhaitable Si tant était le souhait du président. Les batailles entre les deux camps — celui de Pastef et celui du président Sall — étaient si féroces que, malgré la loi d’amnistie, l’oubli et le pardon ne sont pas à l’ordre du jour. Tout ce que nous observons aujourd’hui est dans l’ordre normal des choses. Après des élections, il y a forcément des vainqueurs. Qui ont tout le loisir de jubiler. Quant à ceux qui ont ramassé la gamelle, il ne leur reste qu’à s’opposer. C’est ainsi que fonctionne une démocratie estampillée normale.
Bannir la transhumance politique est le désir de tous les démocrates de ce pays. Comment comprendre des batailles politiques et médiatiques entre partis porteurs qui de Projet et qui de Plan Sénégal émergent pour finalement se retrouver ensemble après les élections ? Aujourd’hui que les vainqueurs des dernières élections ont décidé de remettre les choses de la République à l’endroit, toutes les personnes de bonne foi ne peuvent que dire bravo.
Pendant douze ans, l’ancien régime a géré ce pays à sa manière. J’ai toujours pensé que deux mandats étaient suffisants pour laisser un impact sur le pays. Et nos Libéraux ont toujours voulu en rajouter avec des arguties telles que dévolution monarchique ou renvoi ipso facto de la date d’élection. Prions pour que ces folies incompréhensibles ne s’emparent pas de nos dirigeants actuels. Ils n’ont pas encore fait ce pourquoi ils ont été élus qu’ils font face à une opposition vindicative et revancharde.
Cette Assemblée ne reflétait plus la volonté populaire. Partir à temps était mieux que de se faire limoger. Pastef commence ainsi son règne. Espérons tous qu’il soit différent et meilleur que ce qu’on a connu jusqu’ici. Amen.
Par KACCOOR BI - LE TEMOIN
DANSE SUR DES CADAVRES
Dans mon si beau pays, la vie y est tout sauf morose.
Dans mon si beau pays, la vie y est tout sauf morose. On s’y « enjaille » et s’y encanaille joyeusement. Il est l’un des rares au monde où l’on peut s’éclater en boite la nuit jusqu’à l’aube, reluquant d’admirables popotins de dames au rythme d’un savoureux et ensorceleur «Lembël », et se diriger gaillardement le lendemain à la grande prière en bonne place près de l’imam et tirant un chapelet kilométrique que l’on échangera le soir avec de phosphorescentes perles qui vous feront perdre le peu qu’il vous reste de respectabilité. Vous voulez un dessin ?
Nos rues sont un kaléidoscope de couleurs sensuelles avec de gracieuses dames marchant avec poésie. Et gare aux yeux qui pourraient sortir de leurs orbites. Passons ! Tout cela pour résumer le caractère contorsionniste et reptilien d’une société en putréfaction morale et intellectuelle et où tout fout le camp.
La dignité, la discrétion, la loyauté, le respect de la parole donnée et où personne ne se suffit de ce qu’il possède, tout le monde se livrant à une course effrénée aux jouissances. Plus on s’enrichit, plus on en veut encore et encore. Conséquence :tout s’est désagrégé. On regarde par-dessus l’épaule ou le mur du voisin, convoitant ce qu’il a ou ce qu’il bouffe et que l’on ne possède pas. On se met dans une folle concurrence avec lui. Nous avons une société exhibitionniste et du m’as-tu vu à outrance et où chacun veut être à la place de l’autre. Sauf si cet autre est en prison où à l’hôpital, bien sûr ! C’est symptomatique qu’après tout ce que ce pays a vécu, des néo-opposants nombrilistes viennent danser sur des cadavres encore chauds de victimes de l’émigration irrégulière pour se positionner.
Le problème de l’émigration irrégulière, plus qu’une question politique ou économique, est plutôt le reflet d’une de nos vilaines tares. Beaucoup de ces personnes qui meurent au fond de l’océan ou qui tentent leur vie sur les routes du Nicaragua sont loin d’être des crève la-faim. Ce sont pour la plupart des gens dévorés par la cupidité et ne se suffisant pas de ce qu’ils possèdent. Des victimes d’une société de réjouissances excessives avec ce fameux « Pukare » qui tue et brise des vies.
Post Scriptum.
A tous ces messieurs et dames qui vocifèrent parlant de choses qu’ils ignorent comme ce parjure prêté à Serigne Bass et qui n’a fait aucun serment, on leur dit d’aller se rhabiller en citoyens ordinaires. A ces parlementaires d’une opposition aigrie, bête et méchante, bon débarras ! Pour le reste, nous conseillons à Diomaye et Sonko de desserrer l’étau et faire respirer l’économie nationale très mal en point avec des entreprises à l’agonie et des prix qui montent de façon vertigineuse ! Ils doivent redonner confiance pour ne pas briser l’espoir. Le 17 novembre, c’est déjà maintenant !
Par THECONVERSATION.COM
COMMENT LE CONTROLE DES ELITES LOCALES PEUT FAÇONNER L’INDUSTRIE MONDIALE DES BATTERIES
La République démocratique du Congo (RDC), un pays riche en minerais, est souvent présentée comme une victime de l’exploitation par la Chine, les États-Unis et l’Europe dans leur compétition pour ses minerais essentiels pour la transition énergétique
La République démocratique du Congo (RDC), un pays riche en minerais, est souvent présentée comme une victime de l’exploitation par la Chine, les États-Unis et l’Europe dans leur compétition pour ses minerais, qui sont essentiels pour la transition énergétique.
Mais nos recherches ont révélé que la RDC peut influencer le marché du cobalt, dont elle est le plus grand producteur. Le cobalt est un métal très important. Il réduit la surchauffe des batteries et est essentiel à la fabrication des véhicules électriques.
Nos recherches, menées à la fois en Chine et en RDC, révèlent comment des gouvernements des gouvernements souvent perçus comme marginaux tels que la RD peuvent influencer voire façonner les industries mondiales.
Nos conclusions sont basées sur des mois de travail sur le terrain dans les mines artisanales et industrielles de cobalt de la RDC et sur les développements d’infrastructures en Chine. Nous avons également examiné les médias locaux et les documents gouvernementaux afin de passer en revue les décisions juridiques et administratives.
Nous avons constaté que le gouvernement de la RDC exerce un contrôle important, tant au niveau national que régional. Les décisions de politique minière prises par les politiciens de la capitale de la RDC, Kinshasa, ou des régions minières comme Kolwesi se répercutent sur l’ensemble des chaînes d’approvisionnement mondiales en batteries. Par exemple, en tant que producteur de 70 % du cobalt mondial, la RDC a une influence sur la chaîne d’approvisionnement mondiale des batteries pour véhicules électriques.
Vivre dans la pauvreté. Certains revenus miniers sont reversés au gouvernement, mais les communautés vivant à proximité des mines ne voient guère d’amélioration dans leur vie quotidienne. Nombre d’entre elles restent confrontées à la pauvreté, à la pollution et à des conditions de travail dangereuses à l’intérieur et autour des mines.
LE TRAITEMENT DU COBALT EN CHINE
Le cobalt a été extrait pour la première fois en RDC en 1914 pendant la longue période de colonisation belge, de 1885 à 1960, lorsque de nombreuses ressources précieuses du pays ont été pillées par la Belgique.
Aujourd’hui, le cobalt de la RDC est expédié en Chine, qui représente 65 % de la transformation mondiale du cobalt en cathodes pour les batteries lithium-ion (batteries rechargeables). La Chine est également le plus grand producteur mondial de ces batteries et domine l’industrie des véhicules électriques. En 2023, une voiture sur cinq vendue dans le monde était un véhicule électrique.
En Chine, l’industrie du raffinage du cobalt et de la fabrication de batteries a connu une croissance rapide au cours des deux dernières décennies. Les entreprises chinoises ont investi massivement dans le développement de technologies de traitement avancées et d’installations de production à grande échelle.
Ces usines transforment le cobalt brut provenant de la RDC en composés de cobalt de haute pureté et les intègrent dans les cathodes des batteries. Des entreprises chinoises comme Huayou Cobalt, CATL et BYD sont devenues des leaders mondiaux dans le raffinage du cobalt et la production de batteries, approvisionnant le marché mondial des véhicules électriques.
L’INFLUENCE DE LA RDC SUR L’INDUSTRIE DU COBALT
Bien que les sociétés minières chinoises, privées et publiques, contrôlent de vastes gisements de cobalt en RDC, notre recherche a conclu que la RDC peut exercer une influence significative sur l’ensemble de l’industrie.
Par exemple, lorsque le gouvernement de la RDC a suspendu les exportations de la plus grande mine de cobalt appartenant à la Chine en 2022 en raison de différends financiers, il a temporairement interrompu environ 10 % de la production mondiale de cobalt.
Fifi Masuka Saini a été nommé dans la province de Lualaba, riche en cobalt, elle a saisi des camions qui transportaient du cobalt pour faire pression sur les entreprises chinoises qui bénéficiaient des largesses de l’ancien gouverneur et proche allié du président Kabila. Le résultat a été un réalignement des opérateurs chinois sur le nouveau gouvernement.
La politique locale peut également être à l’origine d’un arrêt de la production. Par exemple, l’industrie chinoise du cobalt s’approvisionne en cobalt auprès de mineurs artisanaux. Et en 2021, le gouvernement national de la RDC a annulé les contrats provenant des sites artisanaux bien qu’ils aient été approuvés par le gouvernement provincial. Alors que Kinshasa a poussé à la création d’une société d’achat centralisée pour le cobalt artisanal produit dans la province, les intérêts provinciaux se sont opposés à cette approche. Les opérateurs chinois se sont retrouvés au cœur de ce conflit. Il s’en est suivi de longues négociations entre Chinois et Congolais, qui ont placé l’entreprise dans une situation délicate, soumise aux desiderata des volontés politiques de Kinshasa et de Kolwezi.
Le gouvernement a également été en mesure d’exercer son influence sur les minerais en faisant pression pour obtenir de meilleures conditions dans les contrats d’exploitation minière et une plus grande transformation des minerais au niveau national. En 2018, par exemple, il a déclaré que le cobalt était une ressource « stratégique » et a triplé les taxes à l’exportation.
LES POPULATIONS LOCALES N’EN ONT PAS PROFITÉ
Cependant, malgré l’influence que la RDC peut exercer sur le secteur, ceux qui devraient bénéficier de l’industrie lucrative du cobalt, comme les mineurs, ne voient pas d’amélioration.
Aujourd’hui, il existe au moins 67 mines artisanales de cobalt dans le sud-est de la RDC. Environ 150 000 mineurs artisanaux travaillent dans ce secteur et sont confrontés à des conditions dangereuses.
Les mineurs sont exposés à de nombreux risques, notamment celui d’être ensevelis lors des éboulements de mines celui d’être exposés à des gaz radioactifs.
Les mineurs sont également exploités, jusqu’à 50 % de leurs revenus étant saisis par des coopératives, des associations de mineurs souvent contrôlées par des politiciens puissants. On estime que 40 000 enfants travaillent dans les mines artisanales de cobalt de la RDC dans des conditions dangereuses.
LES RÉALITÉS LOCALES COMPTENT
Nos recherches montrent que la transition vers des technologies énergétiques propres n’est pas simplement une question d’innovation scientifique ou de politique des grandes puissances. Les chaînes d’approvisionnement mondiales peuvent même être façonnées par les élections locales dans les villes minières africaines.
La transition vers les énergies renouvelables est mondiale. Des pays comme les ÉtatsUnis et la Chine doivent traiter les pays producteurs comme la RDC comme des partenaires dans la transition énergétique mondiale plutôt que comme de simples fournisseurs de matières premières dont les populations locales pourraient être affectées par cette transition. Cela pourrait se faire en soutenant la mise en place de chaînes d’approvisionnement localisées, une plus grande valeur ajoutée locale, y compris une transformation plus poussée du cobalt en RDC, des contrats plus équitables, etc.
Alors que la révolution des véhicules électriques s’accélère, les voix et les intérêts souvent négligés des régions productrices de minerais comme la RDC doivent être entendus. En révélant ces dynamiques de pouvoir moins visibles, cette recherche fournit des informations aux décideurs politiques, aux entreprises et aux citoyens concernés qui œuvrent pour un avenir énergétique plus propre.
Par Assane Guèye
NOUVELLES IRRESPONSABILITES
Il faut être un cinglé pour dire du mal de nos foyers religieux qui sont les prunelles de nos yeux, ce que nous avons de plus cher. Il y a certes de l’ignorance dans cette attitude outrancière.
Il faut être un cinglé pour dire du mal de nos foyers religieux qui sont les prunelles de nos yeux, ce que nous avons de plus cher. Il y a certes de l’ignorance dans cette attitude outrancière. Mais en franchissant un tel Rubicon, on fait surtout preuve d’ingratitude. Pour avoir fait face aux envahisseurs colonialistes munis de canons et de cravaches, le courage physique et moral des anciens qui n’avaient pour seule arme que le chapelet a fait que nous ne soyons pas aujourd’hui des brebis égarées. Sans leurs sacrifices, celui qui tente aujourd’hui en vain de les moquer serait peut-être un mécréant. Avec une barbarie sans nom, le colon avait une double sale besogne à savoir le pillage en règle de nos richesses et une prétendue mission civilisatrice. Un crime contre l’humanité bien avant l’heure. À défaut d’une éternelle reconnaissance aux familles religieuses, nous devons être bienveillants et les laisser tranquille. Cette posture doit être élevée au rang de précepte. Le fauteur de troubles qui perd son temps à vouloir saper le moral des fidèles n’aura jamais gain de cause. Il ne mérite sûrement pas qu’on descende à son niveau de provocation et d’insolence. Il ne sert à rien de demander une fatwa à l’encontre d’un irresponsable mais une sévère mise à pied devra être prononcée par qui de droit.
Les politiques passent leur temps à noyer le poisson
Tous responsables du naufrage collectif. L’actualité sur la bonne terre du Sénégal est ponctuée de mauvaises nouvelles. Elle est macabre quand la route et le transport en commun deviennent des fours crématoires. Elle est atroce lorsque la marée montante avale les damnés de la terre et de la mer assignés à résidence à perpétuité. Ils se noient dans le verre d’eau des politiques catastrophiques. Constat d’échec et d’impuissance. Absence de diagnostic encore moins de réponse. Les bonnes paroles suivies de larmes de crocodile après chaque tragédie se suivent et se ressemblent. C’est la mer à boire pour les responsables politiques qui étonnamment mettent plus d’énergie à s’opposer qu’à gérer. Ils passent leur temps à noyer le poisson. La réalité de la vague de mal-gouvernance nous rattrape. Le sauve-qui-peut est une de ses manifestations. L’horreur est précédée par le déshonneur. Sur un passage de la Constitution, on y lit que la personne humaine est sacrée. Dans la pratique, on est loin du compte. La vie n’a plus aucune valeur quand le strict minimum n’est pas à disposition. Les citoyens ont été pulvérisés de manière irréversible. Toute la faute incombe à des responsables politiques jamais à la hauteur de leurs immenses responsabilités qui pèsent sur leurs frêles épaules. Ils ont pillé ou laissé piller le Sénégal de l’indépendance à nos jours.
Il y a plusieurs manières de transhumer
A-t-il les épaules et l’étoffe pour prétendre à une nouvelle responsabilité ? Le candidat malheureux à la dernière élection qui s’est senti spolié par son propre camp étouffait à l’Apr. Le monde politique est un marécage à crocodiles. Il faut savoir donner les premiers coups. On est impatient de voir comment il va s’opposer. Cette prise de liberté est d’abord une bonne nouvelle pour le pouvoir qui profite de la division des adversaires. Mais comment qualifier le fait de quitter un parti qui n’a plus de décret ? C’est tout sauf un acte de courage. C’est de l’infidélité et un manque de convictions. Il y a plusieurs manières de transhumer. Que ce soit le nouveau chef de file de la Nouvelle responsabilité ou les responsables au pouvoir, ils développent tous les mêmes symptômes. Ils ont un déficit criant de virtuosité.
PAR Anta Babacar Ngom Diack
UN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE NE RUSE PAS
Remise en cause de la valeur de la « parole présidentielle » et de la « signature présidentielle ». Les arguments avancés pour la dissolution de l'Assemblée cachent une tentative de consolidation d'un pouvoir sans partage
Mobilisons-nous pour imposer la cohabitation le 17 novembre 2024
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, vient de dissoudre l'Assemblée nationale. Nous prenons acte de sa déclaration. Ce n'est pas une surprise. Mieux, c'est une décision qui était plus qu'attendue, compte tenu de la piètre qualité de cette législature depuis maintenant deux ans.
Si la légalité de l'acte posé par le président de la République ne souffre d'aucune contestation, la forme rompt de façon flagrante avec les principes d'éthique républicaine et d'élégance démocratique que nous sommes en droit d'attendre de la plus haute magistrature de notre pays.
Le précédent est dangereux et inquiétant. Il s'agit de la remise en cause de la valeur de la « parole présidentielle » et mieux de la « signature présidentielle ». Un président de la République ne ruse pas ! Les arguments avancés cachent maladroitement une tentative de consolidation d'un pouvoir sans partage, loin des aspirations de millions de Sénégalais qui avaient espéré un véritable renouveau démocratique. En votant à plus de 54%, nos compatriotes avaient choisi la rupture. Ce qu'ils récoltent aujourd'hui est une trahison de cette espérance, un retour aux calculs politiques que notre peuple a rejetés et combattus avec courage et détermination. On a envie de dire « Tout ça pour ça »!
Le vote d'une loi d'orientation budgétaire n'aurait de sens que s'il est adossé aux orientations d'une déclaration de politique générale. La suppression des fonds spéciaux de la présidence sonnerait plus fort comme signal de rationalisation du train de vie de l'État, en lieu et place de la dissolution du CESE et du HCCT, qui ne présente aucune urgence, surtout en l'absence d'une majorité parlementaire sécurisée. Les arguments évoqués pour la dissolution de l'Assemblée nationale voleraient beaucoup plus haut, si son Excellence Monsieur le président de la République s'était contenté de prendre ses responsabilités constitutionnelles sans verser dans le dilatoire et les calculs politiciens.
En choisissant la date du 17 novembre 2024, le chef de l'État a pris le minimum de ce que la loi lui conférait pour organiser des élections transparentes et apaisées. Mais malheureusement, là encore, la ruse politique a pris le dessus sur le compromis politique et le dialogue inclusif.
Ce qui s'est produit aujourd'hui est un signal d'alarme. Le moment est venu de dire "Non" à la dérive autoritaire en gestation. Les Sénégalais sont mis devant leurs responsabilités. La démocratie, pour être équilibrée et juste, doit être en mesure de s’autoréguler. C'est pourquoi l'Alternative pour la Relève Citoyenne appelle à la mobilisation sans précédent. Il nous incombe de barrer la route à ces manœuvres de force et de protéger nos institutions en imposant la cohabitation au régime actuel.
Le 17 novembre 2024, il ne s'agira pas simplement d'une élection. Il s'agira de l'avenir de notre démocratie. Il s'agira de dire que nous, citoyens sénégalais, refusons des pratiques qui mettent en péril nos acquis républicains. Mobilisons-nous pour un Sénégal où le pouvoir n'est plus un monopole, mais une responsabilité partagée, contrôlée et équilibrée !
Nous avons besoin de solutions concrètes, pas de manœuvres politiques. Le président évoque la souveraineté du peuple. Oui, la souveraineté appartient au peuple et elle ne doit pas être instrumentalisée pour justifier des calculs politiques.
Face à cette situation, nous, l'Alternative pour la Relève Citoyenne, tenons à réaffirmer notre détermination inébranlable à porter la voix du peuple à l'Assemblée nationale. L'État n'est pas un terrain de jeux, et il devient urgent de constituer une Alternative Responsable face à ce gouvernement, et ceci dans l'intérêt unique du peuple sénégalais.