SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 novembre 2024
Politique
par Jean Pierre Corréa
IMPERTINENCE…SANS PERTINENCE
EXCLUSIF SENEPLUS - Premier ministre, en tant qu’homme public, si vous parlez souvent, vous vous confondez avec le bruit médiatique. La fréquence rapide de vos interventions diminue l’intensité du désir de vous entendre
« Une ambition dont on n’a pas le talent est un crime ».
L’homme que j’ai la chance d’être, fruit joyeux d’une mère Saint-Louisienne et d’un père Ziguinchorois, villes qui ont la particularité de n’avoir qu’un seul cimetière où reposent dans une même et éternelle quiétude, musulmans et chrétiens, et qui a grandi à l’époque où Mgr Hyacinthe Thiandoum pouvait offrir à son ami Seydou Nourou Tall un terrain de l’Évêché pour qu’il y fasse construire la Grande Mosquée de sa tarikha, sans qu’il fût le moins du monde question de convoquer l’alors inutile à préciser « Dialogue Islamo-Chrétien », ne va surtout pas rajouter son humble avis à cette dangereuse mais pas si innocente querelle, allumée par notre Premier ministre au sujet d’un voile que 5 ou 6 Libanaises sur des milliers d’élèves avaient naguère tenté d’imposer au Cours Supérieur Sainte Jeanne D’Arc, alors qu’elles avaient toutes latitudes à s’en orner le front au Cours supérieur Mariama Niasse, par exemple bien sûr. Evidence…Biblique…ou Coranique… Ou Vice-versa… Il est utile de m’en arrêter là…
Tout a été dit et écrit sur le sujet lors de cette folle semaine, envahie par une actualité gazeuse et inflammable qui, dans un pays sérieux aurait dû tourner autour des inondations fétides, des jeunes qui sont engloutis dans « le ventre de l’Atlantique », d’une économie à l’arrêt, paralysée par manque de visibilité stratégique, d’emplois et d’employabilité des jeunes, et d’agriculture enfin tournée vers l’auto-suffisance alimentaire, sans oublier de nous informer sur la manière dont toutes ces urgences allaient être prises en compte par une gestion patriotique de notre pétrole et de notre gaz, en leur garantissant des solutions idoines et porteuses d’avenir. Mais bon, puisque « Le Projet » en est toujours au stade des « ressources humaines à caser », pourquoi ne pas distraire Ndoumbélane avec « l’Agenda » ? Le problème est dans l’émetteur, qui semble-t-il serait en train de perturber les récepteurs, la fréquence désordonnée des signaux envoyés, ôtant de plus en plus de pertinence à la force que lui conférait naguère sa turbulente… impertinence, et ne diffusant bientôt, s’il n’y prend garde un tintamarre aussi gênant que les « concerts de casseroles » qui avaient assourdi la fin de règne de Macky Sall.
Le signal et le bruit
Monsieur le Premier ministre, vos propos surprennent comme un coup de tonnerre dans un ciel serein, et la séduisante impertinence qui vous caractérisait, est à présent vidée de la pertinence de vos messages, déguisés d’oukases délivrés les sourcils évoquant d’antipathiques portes de prisons. Il vous faudra plus qu’une DPG devant nos députés pour emporter l’enthousiasme des Sénégalais pour votre « Projet »… Il vous sera nécessaire de travailler vos adresses à vos concitoyens, pas seulement à vos partisans, du fait que votre écriture médiatique, la syntaxe que vous choisissez, qui composent la partie analogique de votre message, ne sont pas sans influence sur la construction de votre image.
Quel est le rapport entre le « Signal » et « le Bruit » ? Ce que l’on perçoit d’un signal, c’est la différence de son intensité avec celle d’un bruit ambiant. Les citoyens sénégalais, bombardés de messages sortis d’embardées sémantiques, vivent dans le bruit permanent de vos messages. Or, Monsieur le Premier Ministre, en tant qu’homme public, si vous parlez souvent, vous vous confondez avec le bruit médiatique, et la fréquence rapide de vos interventions, diminue considérablement l’intensité du désir de vous entendre, ainsi que l’attention avec laquelle un homme chargé de vos hautes fonctions devrait être écouté. Et si, par extraordinaire, vous vous taisez pendant un moment, le désir de vous entendre, compte tenu que vous êtes Premier ministre d’un gouvernement qui de surcroît a un excellent porte-parole, va dès lors s’aiguiser et l’attention que les Sénégalais vont prêter à vos paroles expurgées de la fougue des tréteaux, va être considérable. Bénéfice immédiat, la différence entre le signal que vous émettrez et le bruit ambiant, sera très importante et dispersera plus d’impacts et de sens dans l’opinion. C’est ce qui vous donnera, en toute puissance, le statut de leader, par rapport aux acteurs politiques souvent agités, et trop présents dans les médias, dont les messages font partie intégrante du bruit public, et de ce qu’on appelle « La Rue Publique ».
Monsieur le Premier ministre, parlez peu et maîtrisez vos interventions… Ne vous démonétisez pas. Et vous verrez qu’après avoir tendu le désir qu’a l’opinion de vous écouter plus que de vous entendre sur les questions urgentes qui assaillent notre pays, le rendant aussi attractif que fragile, vous saurez délivrer vos diverses interventions sur une courte période, renforçant leurs impacts et rendant plus évident et attrayant le statut de leader qu’une importante partie du peuple Sénégalais a déposé en votre personnage.
Monsieur le Premier ministre, extirpez-vous du bruit et de la fureur… Même s’il est drôle, que, sauf votre respect, qu’en pulaar, le mot « Brouhaha » se dit « Son’kö » … ça ne s’invente pas… Découvrez le fait qu’entre émetteur et récepteur, il n’est pas bon qu’existent des parasites. Votre « Projet » mérite mieux que des larsens… Non ?
LA FACTURE SALÉE DE L'AFFAIRE ACWA POWER
Le Sénégal dans l'embarras après l'annulation du contrat de dessalement de l’eau de mer. Les autorités saoudiennes crient au camouflet. Mary Teuw Niane dépêché en urgence à Ryad pour tenter d'apaiser les tensions
Les Saoudiens n’ont pas avalé l’annulation du contrat de dessalement de l’eau de mer avec Acwa Power. Le directeur de Cabinet de Diomaye Faye a jusque-là tenté en vain de les amadouer. Quitte à annuler l’annulation du contrat ? Wait and see.
Lors de l’annonce de la rupture du contrat pour la construction de l’usine de dessalement de l’eau de mer, prévue aux environs du Lac Rose, le ministre de l’Hydraulique, Cheikh Tidiane Dièye, se désolant du coût exorbitant de l’eau qui devrait être tirée de l’usine, avait indiqué que «ce projet ne rentre pas dans les options stratégiques du gouvernement. Nous avons décidé de ne pas le poursuivre». Construite sur le mode Partenariat public-privé (Ppp), l’usine, financée par l’entreprise saoudienne Acwa Power, était estimée à 800 millions d’euros et devait produire environ 400 mille mètres cubes d’eau par jour. La société Acwa Power devait financer l’usine et la faire fonctionner, en contrepartie de l’achat par les Sénégalais de l’eau ainsi produite.
Après une autre usine de dessalement d’eau financée par la Coopération japonaise dans les environs de Dakar (zone des Mamelles), celle d’Acwa Power allait être la seconde du Sénégal. Pour le moment, tout est à l’eau, si l’on peut s’exprimer ainsi.
Si Cheikh Tidiane Dièye semble avoir convaincu les Sénégalais et les partenaires internationaux du pays de la pertinence de leur décision, il ne semble pas que ce soit le cas avec les Saoudiens. On peut en croire le mauvais moment que passe le ministre-directeur de Cabinet du Président Bassirou Diomaye Faye à Ryad.
Envoyé en urgence en Arabie Saoudite avec un message du Président Bassirou Diomaye Faye, M. Mary Teuw Niane devait convaincre les autorités saoudiennes que cette affaire «ne pouvait avoir que des incidences économiques mineures», comme cela avait été présentée à l’ambassadeur saoudien à Dakar. Ce dernier n’ayant manifestement pas été convaincu, les autorités sénégalaises ont voulu aller plus haut.
Malheureusement, ni le Roi Salmane Al Saoud ni le Prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) n’ont voulu s’abaisser à recevoir l’Envoyé spécial du Président Faye. De guerre lasse, ce dernier a voulu se rabattre au ministre des Affaires étrangères du Royaume, Son Altesse le Prince Faisal bin Farhan bin Abdullah. Ce dernier l’a renvoyé à son vice-ministre, M. Waleed El-Khuraiji, qui a finalement reçu la correspondance du Président du Sénégal.
En bon diplomates, les Saoudiens se sont contentés de déclarer que les deux personnages ont examiné «les relations bilatérales, les moyens de les renforcer et de les développer dans tous les domaines, en plus d’autres sujets d’intérêts communs». La réalité est que Mary Teuw Niane devait tout faire pour éteindre le feu de la colère saoudienne.
Des personnes bien informées ont rappelé que la rupture du contrat Ppp avec Acwa Power a été perçue comme un camouflet par la partie saoudienne. Les «amis arabes» ont d’autant plus mal vécu cette affaire que c’est le Prince héritier Ben Salmane en personne qui avait démarché le gouvernement du Président Macky Sall pour le convaincre d’accorder ce marché à Acwa Power. A l’époque, les Saoudiens avaient mis en avant l’expertise de leur entreprise et son expérience dans le domaine de la gestion de l’eau. Les mêmes personnes indiquent que les autorités sénégalaises n’auraient pas pris la peine de prendre l’attache de leurs homologues saoudiens avant de résilier de manière unilatérale ce contrat.
Pour les sujets du Roi Salmane, la chose est d’autant plus choquante que les entreprises saoudiennes n’ont pas vraiment l’opportunité de s’ouvrir des marchés en Afrique au Sud du Sahara. «Et c’est pour cela que le Prince héritier a voulu donner sa chance à Acwa Power. Cette dernière est tout de même la seconde ou la troisième entreprise saoudienne par la taille, après Saudi Aramco. Cela n’était pas malin de vouloir l’éconduire de toute manière, sans prendre la peine d’en informer des partenaires aussi importants que les Saoudiens.»
Les personnes informées rappellent l’importance de l’Arabie Saoudite dans le financement de l’économie sénégalaise : «On ne peut oublier les apports des institutions financières saoudiennes comme la Bid, la Badea, dans des projets de développement au Sénégal.» Et il n’y aurait pas que ces institutions. D’autant plus qu’une brouille avec un partenaire diplomatique aussi important risquerait de coûter encore plus cher au Sénégal dans bien des domaines, et les dirigeants actuels le savent. Est-ce sans doute à la suite de cela que, du côté du Palais de Senghor et de la Primature, on tente de faire croire qu’il n’y aurait aucune brouille entre les deux pays ? Même des diplomates sénégalais veulent faire accréditer la thèse que le contrat d’Acwa n’aurait pas été rompu, qu’il
s’agirait juste d’ajustements avant de signer encore un nouveau format. Cela irait-il jusqu’à faire avaler de l’eau saumâtre et salée à Cheikh Tidiane Dièye ?
IBRAHIMA NDOYE, UN PARCOURS 100 HISTOIRES
Nommé à la tête du Parquet de Dakar, le magistrat connaît les rouages de l'institution pour y avoir servi sous les ordres du Garde des Sceaux. Ses réquisitions controversées dans des dossiers politico-financiers lui avaient valu une certaine notoriété
Ibrahima Ndoye est le nouveau procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, en remplacement du magistrat Abdou Karim Diop envoyé à la Cour d’appel de Tamba comme Avocat général. Il était le premier substitut du procureur quand Ousmane Diagne, Garde des sceaux, ministre de la Justice, était le chef du Parquet de Dakar. Lors du dossier des chantiers de Thiès, il avait requis la relaxe de Bara Tall. A l’époque, cette affaire avait fait beaucoup de bruit après que les juges et le substitut lui-même ont regretté les approximations du rapport de l’Inspection générale d’Etat mené par Mme Nafi Ngom Keïta.
Ousmane Diagne avait pris son contrepied pour demander la condamnation de l’ancien Pdg de Jean Lefebvre Sénégal dont le destin avait été lié à celui de Idrissa Seck dans un dossier à tiroirs qui avait fini par un non-lieu. C’était le fameux dossier, «une affaire, deux réquisitoires», qui avait poussé en son temps l’actuel ministre de la Justice à organiser exceptionnellement une conférence de presse pour apporter des précisions après que ces contradictions internes avaient été rendues publiques par les médias. Lors du procès de M. Tall, Ibrahima Ndoye avait conclu ses réquisitions par une phrase culte : «Quand la politique entre au Tribunal, la Justice sort par la fenêtre.» Evidemment, l’homme d’affaires avait été relaxé.
Sous les ordres d'Ousmane Diagne
Après Dakar, Ibrahima Ndoye avait rejoint Thiès comme procureur de la République. L’arrestation de Cheikh Béthio dans le cadre du double meurtre de Médinatoul Salam l’avait remis en lumière. Ensuite, il a servi à Saint-Louis, puis à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) à la Cour d’appel de Dakar, avant de revenir au Parquet du Tgi hors classe régional de Dakar. Il sera secondé par Moussa Thiam, qui est le nouveau procureur de la République adjoint. Et les deux s’étaient croisés dans ce Parquet sous les ordres de l’actuel ministre de la Justice. Ainsi que Baye Thiam et Saliou Dicko, qui deviennent procureurs de la République près les tribunaux de grande instance respectivement de Saint-Louis et de Pikine-Guédiawaye. Et Cheikh Diakhoumpa rallie le Parquet de Rufisque.
Pôle financier en état de marche
Pour le Pôle financier dont Macky Sall avait placé des hommes avant que Diomaye ne révoque le décret, El Hadji Alioune Badara Sylla en est le nouveau procureur de la République. En outre, Idrissa Diarra est le président du Collège des juges d’instruction financière et Pape Mohamed Diop est choisi comme président de la Chambre de jugement financier.
VIDEO
ENTRE RIGUEUR REPUBLICAINE ET TACTIQUE POLITICIENNE
LE GOUVERNEMENT SEMBLE PRIVILÉGIER LA CHASSE AUX SORCIÈRES, ALERTE L'APR
Le Secrétariat Exécutif National de l’alliance pour la république APR a exprimé, vendredi, son inquiétude quant à l’utilisation des audits comme outils de règlement de comptes, remettant en question l’objectivité et l’équité des enquêtes.
Le Secrétariat Exécutif National de l’alliance pour la république APR a exprimé, vendredi, son inquiétude quant à l’utilisation des audits comme outils de règlement de comptes, remettant en question l’objectivité et l’équité des enquêtes.
« L’Alliance Pour la République dénonce également les menaces qui pèsent sur la justice, avec des tentatives de manipulation des nominations et de l’administration judiciaire, sous couvert de reddition des comptes. Le Secrétariat Exécutif National exprime une inquiétude particulière concernant l’utilisation des audits comme outils de règlement de comptes, remettant en question l’objectivité et l’équité des enquêtes », a-t-elle déclaré dans le document parcouru par Walfnet.
Respect des procédures établies, plutôt qu’à une instrumentalisation politique
Abdou Mbow et compagnie mettent également en garde le régime de Bassirou Diomaye Faye « contre une justice vindicative et la mise en place d’une politique de répression des opposants, en lieu et place de solutions concrètes pour les jeunes Sénégalais en détresse, le gouvernement semble privilégier la chasse aux sorcières comme stratégie électorale ».
L’APR appelle à cet effet à une reddition des comptes conforme à la « loi et au respect des procédures établies, plutôt qu’à une instrumentalisation politique ».
Précipiter le Sénégal vers une régression démocratique et des tensions sociales
Par ailleurs l’APR qualifie les récentes nominations, de « populistes et opportunistes, récompensent des pratiques douteuses et des relations malsaines », non sans souligner « l’incohérence et la méconnaissance manifeste dans les discours de l’actuelle administration, notamment la critique constante d’Ousmane SONKO, et la gestion préoccupante des questions religieuses et sociales ».
L’Alliance pour la République appelle en outre « tous les militants, démocrates et républicains à rester vigilants face à ce mode de gouvernance, qui pourrait précipiter le Sénégal vers une régression démocratique et des tensions sociales accrues ».
L'APR REDOUTE UNE PURGE POLITIQUE
Dans une déclaration au vitriol, le parti d'opposition pointe une instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes. Ils accusent les gouvernants d'avoir choisi la chasse aux sorcières pour espérer gagner les prochaines législatives
L'heure est grave pour la démocratie sénégalaise, à en croire la déclaration de l'Alliance Pour la République (APR) publiée ci-dessous. Le parti d'opposition y dresse un réquisitoire implacable contre les premières actions du nouveau pouvoir, accusé de préparer "la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire du Sénégal" sous couvert de reddition des comptes. Entre "nominations populistes de bas étage", atteintes au "vivre-ensemble", et surtout tentative "d'instrumentalisation de la justice", le parti de l'ex-président Macky Sall voit se profiler le spectre d'une "justice vengeresse des vainqueurs", dont l'unique objectif serait "la neutralisation des adversaires".
"Les indices graves et concordants de la prochaine chasse aux sorcières
Oui à la reddition des comptes. Non au règlement de comptes.
Certains de nos compatriotes attendent de bonne foi le « Projet » et ne réalisent pas qu'il est déjà en exécution avancée, sans besoin d'être déclamé, ni devant l'Assemblée nationale, ni ailleurs. Pour l'Alliance Pour la République, il se résument en trois axes principaux déjà fortement engagés :
- Les nominations populistes de bas étage dont le niveau fait frémir chaque mercredi et qui récompensent les liaisons dangereuses et basses, les turpitudes de naguère,
• La fragilisation de l'unité des Sénégalais, ou l'insouciance et l'irresponsabilité prévalent devant la juste prise en compte de ce patrimoine qui sous-tend notre vivre-ensemble.
- La tentation d'instrumentalisation de la justice, la diabolisation du pouvoir sortant, de l'opposition et de la presse en perspective des élections législatives.
Manifestement, dans ce scénario morbide, Ousmane Sonko qui se prévaut d'une érudition sur tout, fait tout : le président de la République Bassirou Diomaye Faye, fait le reste.
Pour l'Alliance Pour la République, il n'est pas des lors étonnant, que l'inflation verbale serve d'alibi à l'inaction. On pourrait leur rappeler l'urgence pour ces jeunes gens qui ont « cru » au Projet et qui meurent noyés tous les jours dans l'Atlantique. Ousmane Sonko qui leur avait fait miroiter un réglement prioritaire de leur situation se contente de répéter après chaque drame, qu'ils doivent rester au pays, sans dire qu'elle est la politique envisagée pour les intégrer dans la société du travail.
En vérité, l'analyse du discours des tenants actuels du pouvoir, notamment ceux d’Ousmane Sonko montre que celui-ci s'en prend régulièrement et de manière provocante à tel ou tel aspect de la vie des Sénégalais. Récemment, c'est le port du voile sur lequel il se pose en défenseur rigoureux d'un certain Islam, ce qui est à l'opposé de sa position mitigée, molle et légère, il y a quelques mois devant Mélenchon.
L'Alliance Pour la République tient à rappeler avec solennité que le vivre-ensemble et le dialogue inter religieux font la fierté des Sénégalais et constituent leur identité distinctive. Ils sont en parfaite harmonie avec la démocratie qui rencontre l'adhésion totale de nos compatriotes. Les Sénégalais, qui ont choisi la démocratie s'opposeront de toutes leurs forces à toute dérive dictatoriale ou totalitaire et mettront toute leur énergie pour préserver notre République et son tissu social.
Sur la reddition des comptes promise, des indices graves et concordants annoncent la préparation de la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire du Sénégal.
En effet, il y a quelques mois sur le parvis du Grand Théâtre, le Premier ministre Ousmane Sonko a, après avoir ouvertement accusé certains magistrats dont Monsieur Badio Camara, président du Conseil constitutionnel de corrompus, déclaré qu'il va balayer la magistrature et mettre des magistrats qui vont faire le travail pour la reddition des comptes, comme si ceux qui sont en fonction étaient incapables de le faire.
Quelques jours plus tard, au cours de son interview marquant ses 100 jours de pouvoir, le président s'est laissé aller à des confidences heurtant la tradition républicaine sur la préparation du prochain Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) devant aboutir à un chamboulement de la magistrature. Il dit avoir fait faire des enquêtes sur les magistrats devant être nommés et qu'il planche avec son Premier ministre, qui n'est pas membre du CSM et qui ne contresigne pas les décrets de nomination des magistrats en CSM sur les propositions faites par le ministre de la Justice.
Depuis l'indépendance, on n'a jamais vu ou entendu une telle hérésie et des propos aussi épouvantables qui pourraient conduire à un processus brutal de mise en péril d'un socle majeur de notre République, la Justice. Ces propos préoccupants et la démarche qui l'accompagne ne manqueront pas d'inquiéter les démocrates et républicains du pays qui avaient pensé que ces pratiques d'un autre âge étaient définitivement jetées par-dessus bord.
Il est tout de même surprenant de voir procéder à des enquêtes pour nommer aux fonctions dans un corps dont les dossiers des membres sont tenus à la Direction des Services judiciaires (DSJ). Au surplus, un rapport circonstancié est produit sur chaque proposition faite lors de la réunion solennelle par un membre du CSM.
Donc, sur quoi enquêter si ce n'est pour choisir des magistrats dévoués et installer une justice politique au Sénégal ?
Il est alors aisé de comprendre que, quand le président de la République s'occupe avec autant d'attention jusqu'au détail de la nomination des magistrats, on ne peut envisager, un seul instant, qu'il quitte la tête du Conseil Supérieur de la Magistrature.
En vérité, pour déclencher le règlement de comptes, des audits sont lancés tous azimuts. Comme les rapports de la Cour des comptes se concluant par l'ouverture d'informations judiciaires sont rares (rapport sur le Covid), les tenants du pouvoir ont décidé de commanditer des rapports express de l'Inspection générale d'Etat (IGE) et des rapports d'inspection intere de certaines administrations pour incriminer des ministres et DG sortants.
Or, une reddition des comptes objective et équitable doit se fonder exclusivement sur des rapports des corps de contrôle, mais non sur des audits orientés pour traquer des opposants.
L'exercice de reddition des comptes consiste simplement à rendre compte selon des modalités définies par la loi. Celles-ci ont été améliorées sous la présidence de Macky Sall qui a fait adopter le Code de transparence budgétaire, instituer l'OFNAC, le pool judiciaire et financier et renforcer les moyens juridiques et logistiques de la Cour des comptes.
Pour l'Alliance Pour la République et conformément aux dispositions légales, dans le cadre d'une reddition des comptes sans préméditation de nuire, il convient de distinguer entre les manquements qui sont de simples fautes de gestion et ceux susceptibles d'être qualifiés d'infractions. Ainsi, pour les premiers, des explications peuvent être demandées aux gestionnaires, des pièces justificatives exigées, de même que des sanctions non pénales peuvent être infligées par la Cour des comptes.
Les concernés ou « épinglés », même attraits devant la justice, divers modes de règlement, peuvent être mis en œuvre y compris l'emprisonnement. Eux. ils proclament avoir choisi la judiciarisation, la pénalisation, la prison, ainsi que l'annoncent les médias avec la réfection de cellules à la prison de Rebeuss.
Une justice vengeresse des vainqueurs et la neutralisation des adversaires
Comme on le voit déjà avec les incarcérations de nos camarades sur la base d'infractions passéistes (Bah Diakhate, Amath Suzanne Camara), avec les nominations à l'issue de la réunion du Conseil Supérieur de la Magistrature, la justice sous Sonko et Diomaye, est en train de devenir une justice vengeresse des vainqueurs avec le déclenchement, dans les jours et semaines à venir, d'une vaste entreprise de règlement de comptes sur fond de soi-disant reddition des comptes et d'auto-blanchiment par l'effacement de condamnations prononcées par les juridictions.
Au total, faute de répondre à la demande sociale des Sénégalais et de donner satisfaction à des millions de jeunes désespérés qui risquent leur vie en prenant la mer, les gouvernants ont choisi la chasse aux sorcières pour espérer gagner les prochaines élections législatives et continuer leur gouvernance calamiteuse pour le pays.
L'Alliance Pour la République prend à témoin l'opinion publique nationale et internationale que la justice sera une arme de distraction et de destruction massive contre l'opposition pour l'intimider, la museler, et la neutraliser. Ce qui va entrainer inéluctablement des tensions sociales.
L'Alliance Pour la République appelle les militants et responsables aux côtés de ceux de BBY et de tous les démocrates et républicains à rester vigilants et à faire face à ce mode de gouvernance disruptif, qui bégaie dangereusement entre régression démocratique, totalitarisme et tatonnement économique.
Faire face pour éviter au Sénégal de jouer son destin au bord du gouffre, c'est barrer la route aux fossoyeurs des libertés, de la démocratie et de l'État de droit."
GRAND MÉNAGE DANS LA MAGISTRATURE
De nouveaux visages font leur apparition à la tête de la Cour suprême, du pool financier, des Cours d'appel et des tribunaux d'instance et de grande instance. Une recomposition d'ampleur qui redessine le paysage judiciaire du pays
Un nouveau président de la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays, un nouveau Doyen des juges d’instruction, un nouveau Procureur de la République, de nouveaux juges au sein du pool financier et à la tête des tribunaux d’instance et de grande instance ainsi que de l’administration centrale : le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), réuni ce vendredi, au Palais de la République, a débouché sur un vaste mouvement.
Mahamadou Mansour Mbaye, précédemment Procureur général près la Cour suprême, est nommé Premier président de ladite Cour.
Jean Louis Paul Toupane, jusque-là, président de Chambre à la Cour suprême, en devient le Procureur général. Le juge Djibril Ba, précédemment Procureur général près la Cour d’appel de Tambacounda est nommé Premier avocat général de la plus haute juridiction du pays, d’après un document officiel publié à l’issue de la réunion du CSM.
Abdou Aziz Diallo, précédemment président de Chambre à la Cour d’appel de Dakar est nommé Doyen des juges d’instruction du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar en remplacement de Oumar Maham Diallo devenu président de Chambre à la Cour d’appel de Tambacounda.
Mamadou Diouf, précédemment Conseiller à la Cour suprême est nommé président du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar.
Ibrahima Ndoye, jusque-là avocat général près la Cour d’appel de Dakar devient Procureur de la République près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar en remplacement de Abdou Karim Diop nommé avocat général près la Cour d’appel de Tambacounda (Est).
Moussa Thiam, précédemment en détachement, est nommé Procureur de la République adjoint près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar
Un nouveau substitut du Procureur de la République, en la personne de Saliou Ngom, est nommé près le Tribunal de grande instance hors classe de Dakar. Il était délégué du Procureur de la République près le Tribunal d’instance de Pikine,
La réunion du Conseil supérieur de la magistrature a également été marquée par la nomination de juges au sein du Pool judiciaire financier.
El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla, précédemment avocat général près la Cour suprême en devient le Procureur de la République financier.
Il a été ainsi noté la désignation d’un collège des juges d’instruction financier au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, à la Chambre de jugement financier, à la Chambre d’accusation financière de la Cour d’appel de Dakar.
C’est également le cas au niveau de la Chambre des appels financiers de la Cour d’appel de Dakar.
Les changements concernent également les Cours d’appel de Thiès, Saint-Louis, Kaolack, Tambacounda, Ziguinchor et les tribunaux de grande instance et les tribunaux d’instance.
VIDEO
THIABA EXPOSE LES GRANDS AXES DU PACTE
Avec son association Demain Sénégal, Thiaba Camara Sy fait partie des initiateurs du Pacte national de Bonne gouvernance démocratique, un outil de gouvernance destiné à refonder les institutions et construire un meilleur Sénégal, juste et équitable
Rationalisation et gestion efficiente des ressources, suppression des privilèges pour certains. Quiconque a, à cœur l’intérêt du Sénégal, ne devrait nullement avoir peur du Pacte national de bonne gouvernance démocratique. La societé civile attend du président Diomaye Faye tienne sa promesse en rapport à la mise en application du Pacte.
Le Pacte de bonne gouvernance est un précieux outil de gouvernance qui prend en compte l’intérêt général à tous les niveaux. C’est eu regard à cela que la société civile se bat pour sa mise en œuvre.
Dans cette entrevue accordée à Seneplus et AfricaGlobe Tv, Thiaba Camara Sy de l’association Demain Sénégal, l’une des trois associations qui ont mobilisé une large coalition de la société civile pour produire cet outil qu'est le Pacte, revient sur le contenu de ce document signé par 13 candidats pendant la période électorale de mars 2024 y compris le président élu Diomaye Faye.
LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE EST L’AVENIR DE L’AFRIQUE
Le Directeur Général de l'Agence de Développement Local du Sénégal, Diame Signaté, prône une meilleure assimilation des politiques de développement par les populations qui en seront bénéficiaires au premier rang.
iGFM - (Dakar) La capitale économique du Bénin Cotonou a acceuilli ce jeudi 8 août 2024 , le lancement des travaux du 5ème Forum International de la Démocratie Participative en Afrique .
Une initiative de l'Observatoire International de la Démocratie Participative (OIDP). Présent à ce forum, le Directeur Général de l'Agence de Développement Local du Sénégal, Diame Signaté a exprimé sa fierté de participer à cette grande rencontre qui porte sur la Démocratie Participative en Afrique.
Pour lui, c'est une question cruciale qui mérite des réflexions. A ce titre, le Patron de l'Agence de Développement local au Sénégal trouve que « la Démocratie participative est l'avenir du continent noir .C'est donc une condition sine qua non pour le développement de l'Afrique».
« Au Sénégal, les autorités sont orientées dans cette dynamique » rencherit-il.
L’ambition du DG de l’ADL est donc « d'aller vers le développement territorial à la base». Dans cette optique, il prône une meilleure assimilation des politiques de développement par les populations qui en seront bénéficiaires au premier rang.
Pour rappel, ce 5ème Forum a été officiellement lancé par le maire de la ville de Cotonou, Luc Setondji Atrokpo et le Garde des Sceaux, ministre de la Justice de la Législation et des Droits de l'homme, Yvon Detchenou.
LE NŒUD GORDIEN DES ASSISES DE LA JUSTICE
Présence de l'Exécutif et ouverture aux non-magistrats : voilà les points de discorde des "Assisards" sur la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature. Deux camps s'affrontent, entre partisans d'une rupture et défenseurs du statu quo
Les vraies raisons du désaccord des 400 « Assisards » de la Justice sur la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) ont été révélées, hier, avec la publication du rapport par la présidence de la République. Les 400 participants aux « Assises de la Justice » qui se sont réunis au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamnadio, du 28 mai au 04 juin derniers, ne sont pas parvenus à un accord sur la question de la présence ou non du président de la République et du ministre de la Justice mais aussi sur l’ouverture du CSM à des personnalités extérieures. La patate chaude, refilée depuis lors au président Diomaye Faye, attend toujours une solution définitive.
Aucune recommandation n’a été formulée par les 400 « Assisards » sur la réforme du Conseil supérieur de la magistrature. S’ils se sont entendus sur tous les autres points abordés jusqu’à dégager 30 recommandations pour le renouveau du service public de la Justice, s’agissant du Conseil supérieur de la Magistrature, ils ont donné leur langue au chat ! Selon le rapport remis au président de la République et dévoilé hier par la Présidence, le CSM a été le désaccord majeur entre les participants s’agissant des réformes à introduire et qui étaient essentiellement liées au statut de la magistrature. Il s’agissait principalement de la réorganisation du CSM, notamment la présence ou non du président de la République et du ministre de la Justice dans cette instance mais aussi, et surtout, son ouverture à des personnalités extérieures qualifiées. Ces questions ont fait l’objet d’âpres discussions et n’ont pas pu faire l’objet d’un consensus. De manière générale, deux tendances se sont dégagées entre les tenants de la sortie de l’Exécutif du CSM, d’une part, et les défenseurs du statu quo, de l’autre selon le document parcouru par « Le Témoin ». Pour ses partisans, la sortie devrait constituer le premier jalon vers l’édification d’un pouvoir judiciaire réellement indépendant et assumant sa fonction régulatrice de la société. Pour les tenants du maintien de la situation actuelle, en revanche, le plus important est de procéder à une restructuration de la composition du CSM avec une égalité arithmétique entre membres élus et membres de droit. Deux camps se sont également affrontés sur la question de l’ouverture ou non du CSM à des personnalités extérieures.
Pour les tenants de cette ouverture, elle serait de nature à éviter l’entre-soi, le corporatisme, la gérontocratie, le copinage et l’existence d’un éventuel « gouvernement des juges ». Le « devoir de justification » devant des membres extérieurs avec voix consultative serait une contrainte de nature à favoriser la transparence dans la gestion des carrières des magistrats. Cette ouverture permettrait, à leur avis, de renforcer la crédibilité et l’indépendance du pouvoir judiciaire auprès des citoyens. Les partisans du maintien, en revanche, militent pour un CSM formé exclusivement de magistrats exceptés le président de la République et le Garde des Sceaux. Ils se fondent sur la particularité de la carrière des magistrats, notamment, pour arguer de l’inopportunité d’y associer des personnes extérieures.
Les tergiversations du président Diomaye
Sur cette question, le président Bassirou Diomaye Faye n’a jamais eu le courage de trancher le débat. « Peut-être bien que oui, peut-être bien que non », résumait le Témoin du 11 juillet en parlant de « réponse de Normand du président de la République ». Tout semble montrer que, jusqu’à présent, le chef de l’Etat est véritablement indécis sur la question de sa présence ou non au sein du Conseil supérieur de la Magistrature.
En Conseil des ministres du 10 juillet dernier, il avait informé de sa disponibilité à recevoir encore toute contribution ou proposition pertinente relative à la réforme du Conseil supérieur de la Magistrature concernant notamment l’élargissement de ses membres aux acteurs n’appartenant pas au corps des magistrats et la problématique de sa présence, lui chef de l’Etat, dans l’instance ainsi que celle du ministre de la Justice. Cette nouvelle position du président de la République sur le Conseil supérieur de la Magistrature installe davantage le flou. Le jeudi 04 juillet dernier, recevant le rapport final des Assises de la Justice au palais de la République, Bassirou Diomaye Faye avait déclaré : « Je ne tiens ni à y rester ni à en sortir. Je suis totalement neutre par rapport au Conseil supérieur de la magistrature. » Selon lui, les raisons avancées par les magistrats pour justifier la présence du président de la République au CSM devaient être davantage étayées tout en soutenant que ces arguments méritaient d’être pris en compte. Le président a proposé d’approfondir la réflexion sur ce sujet, en insistant sur l’importance de la neutralité et de l’indépendance des magistrats. « Après tout, c’est à eux que l’on souhaite d’être indépendants, » avait-il précisé. Bassirou Diomaye Faye avait conclu en indiquant que toute décision concernant sa présence au CSM devait être basée sur des arguments convaincants. Depuis lors, rien de nouveau sous le soleil sinon un total rejet par les magistrats de toute présence de personnalités étrangères à leur corps au sein du CSM.