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30 novembre 2024
Politique
SONKO DÉFEND LA SOUVERAINETÉ MONÉTAIRE, UN ENJEU CRUCIAL POUR L'AFRIQUE
Lors d'une intervention remarquée ce jeudi 16 mai 2024 à l'Ucad, le leader du Pastef a développé sa vision économique plaçant la conquête d'une souveraineté monétaire au cœur de la relance industrielle du Sénégal
Lors d'une conférence publique conjointe à l'Ucad ce jeudi 16 mai 2024, Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon, figures de proue respectives du Pastef au Sénégal et de la France Insoumise, ont plaidé avec force pour la souveraineté monétaire des nations africaines. Un sujet brûlant qui fait souvent figure de tabou sur le continent.
Sonko a rappelé avec verve les mots visionnaires du Général de Gaulle qui, à la veille du débarquement allié en Normandie, s'opposa farouchement au projet américain d'imposer un "billet drapeau" à la France libérée. "Allez, faites la guerre avec votre fausse monnaie", lança alors le célèbre homme d'État français, bien décidé à préserver la souveraineté monétaire de son pays.
Pour le leader du Pastef, cette anecdote historique illustre l'importance vitale pour tout État de maîtriser pleinement sa monnaie, "puissant levier économique et instrument de souveraineté". Il a dénoncé le fait que les pays africains soient contraints de s'endetter en devises étrangères, les exposant aux aléas des marchés financiers mondiaux.
Sonko a ensuite développé la vision économique de son parti, plaidant pour une "sortie prudente" du Franc CFA au profit d'une monnaie nationale flexible, adossée à plusieurs devises de référence. Objectif : stimuler la compétitivité, relancer l'activité industrielle et reconquérir des marges de manœuvre monétaires actuellement bridées par les réserves obligatoires.
Reprenant la parole, Jean-Luc Mélenchon a salué ces analyses "éclairantes" et rappelé les débats houleux ayant entouré la création de l'Euro en France, preuve que la question monétaire soulève les passions au sein même des démocraties les plus solides.
"Nous n'avons pas le droit de parler de notre propre monnaie, on refuse d'en débattre (...) Et pourtant en France, on peut débattre de l'Euro à l'Assemblée nationale", a martelé Sonko, regrettant les entraves au débat monétaire qui perdurent en Afrique.
SONKO APPELLE À UN NOUVEAU MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT MADE IN AFRICA
Lors d'une conférence à l'Ucad aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, le Premier ministre a lancé un vibrant plaidoyer pour une rupture radicale avec les schémas traditionnels basés sur la dette et la dépendance aux investissements étrangers
Ousmane Sonko a lancé un vibrant plaidoyer pour un modèle de développement entièrement repensé pour l'Afrique, lors de sa conférence publique à l'UCAD aux côtés de Jean-Luc Mélenchon ce jeudi 16 mai 2024. Résolument tourné vers la mobilisation des ressources endogènes, ce projet vise à briser les schémas paternalistes hérités du passé.
"Je n'implique pas tous ces maux qui nous gangrènent à des responsabilités extérieures", a tonné le leader de Pastef. Selon lui, l'ensemble des problèmes qui rongent le continent - détournements de fonds publics, mauvaises politiques - ne peuvent plus être imputés aux partenaires étrangers mais incombent à "l'irresponsabilité des élites" africaines.
Sonko rejette avec force le modèle actuel imposé par "le libéralisme ambiant" qui a relégué les Africains au rang de "marginaux sur leur propre continent". Une croissance extravertie, dépendante des investissements étrangers et d'une dette libellée en devises, qui n'a fait qu'accroître pauvreté et chômage selon ses termes.
Face à ce constat amer, le leader de Pastef prône une rupture radicale : "L'Afrique peut et doit être sa propre locomotive de croissance mondiale". Un développement endogène, tiré par le secteur privé national et les PME dans un cadre juridique stabilisé, avec le soutien d'investissements et de transferts de technologies ciblés des partenaires internationaux.
"Nous avons été élus sur un programme, un projet, une vision", a insisté Sonko, martelant que son équipe appliquera ce "modèle opposé" au système actuel qui n'a fait que perpétuer la marginalisation du continent.
LES GRIEFS DE SONKO CONTRE L'OCCIDENT
"Pourquoi faudrait-il que des problèmes politiques en Afrique soient réglés par les Africains sur commande extérieure, en s'attaquant à des pays frères et à leur population ? Nous ne pouvons pas l'accepter!", a martelé le leader de Pastef
L'Occident et l'Europe, si prompts à donner des leçons de démocratie, semblent avoir un double standard flagrant lorsqu'il s'agit de traiter avec les pays africains. C'est le constat amer dressé par Ousmane Sonko et Jean-Luc Mélenchon lors de leur conférence publique à l'UCAD ce jeudi 16 mai 2024.
Sonko a dénoncé avec force les sanctions et embargos imposés aux pays du Sahel par ces mêmes nations occidentales qui ferment les yeux sur les dérives antidémocratiques quand leurs intérêts économiques sont en jeu. "Pourquoi faudrait-il que des problèmes politiques en Afrique soient réglés par les Africains sur commande extérieure, en s'attaquant à des pays frères et à leur population ? Nous ne pouvons pas l'accepter!", a martelé le leader de Pastef.
L'hôte du leader de la France Insoumise a pointé du doigt "cette ambivalence dans les prises de position" de l'Occident, qui a fini par discréditer celui-ci aux yeux des peuples africains "éveillés" et informés. Selon lui, il est inacceptable que l'Europe négocie du pétrole ou des marchés avec des "régimes non démocratiques" quand cela l'arrange, tout en condamnant sans nuance d'autres pays pour les mêmes travers.
Les deux hommes politiques ont appelé à "refonder" les relations entre l'Afrique et l'Europe, lassés des "tergiversations" et du "deux poids deux mesures" de l'Occident sur le continent. Ils dénoncent une ingérence sélective qui ne fait qu'attiser les rancœurs plutôt que de résoudre les crises.
SONKO DÉNONCE LA COMPLICITÉ COUPABLE DE LA FRANCE DANS LA RÉPRESSION AU SÉNÉGAL
"Mutisme approbateur", "incitation à la répression"... Dans un discours musclé, le président de Pastef a vertement tancé, en compagnie de Mélenchon, l'attitude complaisante de Paris face aux violences qui ont ébranlé la démocratie sous Macky Sall
Lors d'une conférence publique à l'Université Cheikh Anta Diop avec Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise, ce jeudi 16 mai 2024, Ousmane Sonko a vivement dénoncé l'attitude de la France face à la répression sanglante menée par l'ancien régime de Macky Sall contre son parti d'opposition, le Pastef.
Dans un discours cinglant, le dirigeant de Pastef a fustigé le "mutisme approbateur" et la "complicité coupable" du gouvernement français alors que des dizaines de manifestants ont été tués, des milliers blessés et plus d'un millier d'opposants emprisonnés sous le régime précédent.
"Vous n'avez jamais entendu le gouvernement français dénoncer ce qui se passait au Sénégal, vous n'avez jamais entendu l'Union européenne dénoncer ces violences", a martelé M. Sonko, dénonçant le soutien tacite accordé à Macky Sall malgré la répression brutale.
Pire encore, le président Macron a même "félicité" son homologue sénégalais "d'avoir fait ce qu'il fallait pour sauver son pays" au plus fort des violences contre l'opposition démocratique, a rappelé avec amertume le Premier ministre, qui dit se prononcer en qualité de chef de parti, le Pastef en l'occurence.
"C'est une incitation à la répression, une incitation à la persécution et à l'exécution de Sénégalais qui n'avaient comme seul crime que d'avoir un projet politique majoritaire", a cinglé Ousmane Sonko auprès de son hôte Jean-Luc Mélenchon.
Tout en dénonçant les "postures néocoloniales" et la volonté de "l'élite gouvernante française" d'entraver son "discours souverainiste", le président du Pastef a toutefois assuré vouloir "collaborer avec tous les États, y compris la France". Mais ses positions de fermeté face aux ingérences semblent promises à se poursuivre.
Cette prise de parole musclée marque un tournant dans les relations entre Dakar et Paris, au terme d'une période de violences meurtrières ayant profondément ébranlé la démocratie sénégalaise.
MÉLENCHON DÉFEND L'ÉMANCIPATION POPULAIRE
Pour l'homme politique français, la "révolution citoyenne" signifie le contrôle populaire sans instrumentalisation partisane. Elle garantirait souveraineté et indépendance en associant tous les niveaux d'action
Lors d'une conférence publique à l'Ucad ce jeudi aux côtés d'Ousmane Sonko, Jean-Luc Mélenchon a défendu son concept de "révolution citoyenne". Pour lui, cette révolution populaire n'est pas menée par des partis d'avant-garde mais par le peuple lui-même, via son auto-organisation. L'objectif est d'assurer la souveraineté du peuple et le contrôle populaire, deux éléments clés pour garantir l'indépendance et la liberté.
Mélenchon estime qu'un pouvoir issu d'une telle révolution citoyenne ne peut échapper au contrôle des masses. Il partage également avec Sonko l'idée d'une action politique inclusive qui repose sur la complémentarité et la symbiose entre les différents niveaux d'action.
La souveraineté du peuple est l’objectif de la révolution citoyenne.
Le PASTEF a raison : l'action politique n'est pas une injonction, elle doit être inclusive et auto-organisée.
Nous devons réaliser une révolution citoyenne, jusqu’à la victoire, comme celle des Sénégalais. pic.twitter.com/TK6lxlcr0L
MÉLENCHON DÉFEND À DAKAR LE BRASSAGE FÉCOND DES CULTURES
Pour le leader de la France Insoumise, ignorer le lien culturel entre l'Afrique et sa diaspora, c'est se priver de comprendre l'histoire. Les échanges entre les peuples ont permis l'enrichissement mutuel des cultures selon lui
À conférence publique à l'Ucad avec Ousmane Sonko, Jean-Luc Mélenchon est intervenu pour défendre le lien profond qui unit chaque être humain à l'Afrique. Selon lui, l'histoire ne peut être comprise si on rompt ce "cordon ombilical". Il a rappelé que les premières mondialisations sont dues aux migrations humaines, qui ont permis aux sociétés d'accueil "d'apprendre" et à l'humanité de s'enrichir de nouvelles expériences.
Pour Mélenchon, le processus qui a uni les grands royaumes de l'Antiquité doit être compris dans sa "réalité concrète" à travers les échanges entre les hommes qui se "créolisent", mélangent leurs cultures. Face aux courants "racistes et ethnicistes" qui méprisent ces mélanges, il défend la "fécondation de l'humanité par sa migration et sa créolisation".
Un cordon ombilical unit chaque être humain à l’Afrique. Quiconque cherche à le rompre s’interdit de comprendre l’Histoire.
L’Histoire a commencé, s’est déroulée et rebondit aujourd’hui en Afrique par votre révolution citoyenne. pic.twitter.com/QEG17yB3iI
Alors que le Sénégal veut rejoindre les BRICS, Mélenchon y voit une opportunité à saisir. Il a prôné ce jeudi, une alliance entre leurs formations respectives afin de faire émerger de nouvelles propositions pour un monde post-occidental
Lors de leur conférence commune à Dakar, Jean-Luc Mélenchon et Ousmane Sonko ont discuté de la prochine participation du Sénégal aux BRICS et de la nécessité de trouver des alternatives au "maître unique" représenté par l'Occident.
Mélenchon a salué cette décision tout en mettant en garde contre une "passion aveuglée". Il a ensuite proposé que la France Insoumise et le parti sénégalais Pastef s'unissent pour "mettre en place une sorte de forum" visant à "faire des propositions pour un nouvel intermondialisme".
Selon le leader de la gauche radicale française, seul un mouvement mobilisant peuples et opinions publiques pourra imposer de véritables changements sur des enjeux comme la responsabilité sociale et environnementale des multinationales.
Les BRICS émergent face aux anciens maîtres du monde.
Chaque pays compte dans la réinvention du monde.
Le Pastef et LFI peuvent mettre en place un forum pour un nouvel altermondialisme, pour une Humanité citoyenne et intervenante. pic.twitter.com/yy0EV9ML7Q
Le leader de la France Insoumise s'entretient avec le public à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar ce jeudi 16 mai 2024 en compagnie du Premier ministre et président du Pastef
Le leader de la France Insoumise s'entretient avec le public à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar ce jeudi 16 mai 2024 en compagnie du Premier ministre et président du Pastef.
À L'UCAD, MÉLENCHON SONNE L'ALARME EN FAVEUR DU SAVOIR
Devant un parterre d'étudiants, le leader de LFI a plaidé pour faire du savoir un "bien commun" à l'image de l'air ou de l'eau. Il a appelé à "libérer le savoir des chaînes de l'argent et de l'impérialisme"
Lors d'une conférence publique à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar ce jeudi, Jean-Luc Mélenchon, accompagné du Premier ministre Ousmane Sonko, a plaidé pour faire du savoir un "bien commun" accessible à tous, à l'image de l'air ou de l'eau.
Le leader de la France Insoumise a appelé à "libérer le savoir des chaînes de l'argent, de l'impérialisme et de la propriété exclusive", estimant qu'il fallait une "action politique" pour y parvenir. Il a souligné l'enjeu futur que représentait la scolarisation et la formation des "850 millions" de personnes qui devront être logées en Afrique d'ici 2050.
Pour Mélenchon, "sans savoir, il n'y a pas d'issue à la crise" que traverse l'humanité, qu'il analyse comme une "crise du contrôle des citoyens sur leur société". Face au changement climatique, devenu "irréversible", il a invité à "inventer tout de là jusqu'à z de la nouvelle condition humaine" d'ici la fin du siècle.
Par l'action politique, il faut libérer le savoir des chaines de l'argent, de l'impérialisme.
Par millions, il faut scolariser la jeunesse et l’amener jusqu'à l'enseignement supérieur, où vous vous trouvez aujourd'hui.
Le chef du gouvernement a annoncé ce jeudi 16 mai 2024, une gestion plus efficace et responsable du problème, notamment par des mesures contre les constructions illégales et un audit approfondi des fonds déjà engagés
Le Premier ministre Ousmane Sonko a affirmé, jeudi, que le gouvernement du Sénégal allait mobiliser les moyens et les ressources nécessaires pour résoudre définitivement le problème des inondations. « Des moyens et des ressources seront trouvés pour le règlement définitif des inondations même s’il faut l’admettre, il restera toujours des zones inondables. » Une déclaration faite lors du Conseil interministériel sur la prévention et la gestion des inondations durant la saison des pluies.
Le chef du gouvernement a reconnu que certaines zones resteront toujours inondables, notamment les quartiers construits dans des zones non aedificandi (zones où la construction est interdite). Cependant, il a assuré que l’État mettrait tout en œuvre pour lutter efficacement contre les inondations.
Il a rappelé que l’État avait déjà investi 717 milliards FCFA dans divers projets visant à prévenir les inondations, incluant la construction d’ouvrages de drainage, de stockage et de pompage des eaux pluviales, la restructuration de zones inondables et le relogement des sinistrés. Malgré ces investissements, les résultats escomptés n’ont pas été atteints, ce qui a conduit à la décision de mener un audit approfondi pour évaluer l’utilisation de ces fonds.
Le Premier ministre a souligné l’importance de mettre fin à l’anarchie dans la gestion des inondations et de veiller à la protection des populations. Il a promis de prendre des mesures contre les constructions illégales dans les zones non aedificandi et sur les voies d’évacuation des eaux pluviales.
Il a également appelé à une mobilisation citoyenne contre les inondations, tout en remerciant les forces armées pour leur soutien. Il a insisté sur le fait que les inondations sont souvent causées par les négligences de certains services publics et les mauvais comportements des citoyens.
Enfin, il a souligné que ce Conseil interministériel est crucial car il engage fortement la responsabilité de l’État, qui doit assumer une responsabilité technique, administrative et politique dans la gestion et la prévention des inondations au Sénégal. Le premier ministre a conclu en affirmant que l’État doit intensifier ses efforts pour résoudre définitivement ce problème.
Le Conseil interministériel a réuni plusieurs membres du gouvernement, y compris le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye, ainsi que des responsables de services publics, des autorités administratives des régions, des forces de défense et de sécurité, et des élus locaux.