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23 novembre 2024
Politique
Par Fadel DIA
TRUMP: LE TRIOMPHE DE LA BOUFFONNERIE !
Comment expliquer que dans le pays où on est le mieux informé du monde, plus de 70 millions de citoyens aient, aussi inconsidérément, accordé leurs votes à un homme au discours décousu et au ras des pâquerettes, truffé d’âneries et de non-sens ?
C’était l’évènement médiatique - et pas seulement- du moment, scruté par des centaines de millions de personnes dans le monde, dont certaines avaient la boule au ventre, et voilà qu’il s’achève par la victoire de Donald Trump ! Il a donc gagné, plus vite et plus largement que prévu par les instituts de sondage, et son retour ne nous rassure guère, ne serait-ce que parce que le premier à s’en réjouir est Benyamin Netanyahou qui est comme lui, sous le coup de poursuites judiciaires, si enthousiaste qu’il affirme que c’est « le plus grand retour de l’histoire ».
La victoire de Trump nous surprend et nous laisse sur notre faim, et avec des questions dont nous n’avons pas les réponses. Comment expliquer que dans le pays où on est le mieux informé du monde, plus de 70 millions de citoyens aient, aussi inconsidérément, accordé leurs votes à un homme qui n’est pas seulement le plus vieux président élu à la tête de leur pays, mais un homme au discours décousu et au ras des pâquerettes, truffé d’âneries et de non-sens ? Même si Trump a fait ses meilleurs scores chez ses concitoyens les moins instruits, tous ceux qui ont voté pour lui ont fait ce choix en connaissance de cause. Ils l’avaient vu à l’œuvre pendant quatre ans s’amuser à ébranler les fondements de leur démocratie et à saper leur cohésion, à renier tous les engagements souscrits par leur pays et à donner des cauchemars au climat et à la science.
Comment comprendre que Trump ait été porté au pouvoir par un vote populaire et recueilli l’adhésion des jeunes et celle, comme jamais avant lui, des minorités afro-américaine et hispanique ? Pourtant ce milliardaire, né avec une cuillère en argent dans la bouche, ne s’intéresse qu’à lui-même et est incapable d’appréhender la détresse des plus démunis et il a martelé des diatribes contre les immigrés traités « d’animaux qui souillent le sang des Américains » et les a menacés d’expulsions massives, quitte à enfreindre la loi et les règles humanitaires !
Comment comprendre que le jeu électoral se soit autant dégradé aux Etats-Unis, au point de se transformer en foire d’empoigne et en bataille de chiffonniers ? Tout au long de la campagne électorale, longue et ennuyeuse, rien pratiquement n’a été dit sur la nécessité de préserver la paix dans le monde et de mettre fin aux injustices quand on est la première puissance du monde, sur la jeunesse ou sur la culture, sur les menaces qui pèsent sur notre environnement, alors que nous vivons les plus grandes catastrophes naturelles de ces dernières années. Elle n’a pas été l’occasion d’un débat d’idées, d’une confrontation de projets comme il sied à une démocratie mais, du moins de la part de Trump, celle de déverser des injures, des insanités ou des arguments phalliques, par la parole et les gestes, des mensonges grossiers et des accusations sans fondement. Le plus étonnant c’est que Trump n’a pas pâti de ses excès de langages, sans doute parce qu’il est, avec Netanyahu, le seul homme politique dont les outrances passent comme lettres à la poste. Il a en tout cas fait la preuve qu’en politique, du moins avec lui aux Etats-Unis, les c......., ça marche ! A ce jeu-là, Kamala Harris ne pouvait que perdre, elle, partie si tard avec le triple handicap d’être femme, noire et fille d’immigrés !
Comment comprendre ce dévoiement de la démocratie qui fait que de plus en plus aux Etats-Unis, ce n’est pas celui qui a le meilleur programme, le plus honnête ou le plus compétent, qui a des chances d’être élu, mais qu’il faut d’abord être riche à millions ? Plus de 17 milliards de dollars (soit plus d’une fois et demi le budget du Sénégal ) ont été dilapidés pendant la campagne électorale, dont un tiers dans la publicité, 1 milliard pour la bataille électorale dans le « swing state » le plus disputé, la Pennsylvanie ! La victoire de Trump c’est le résultat de la coalition de deux milliardaires : l’homme le plus riche du monde, l’ancien immigré irrégulier Elon Musk, n’est pas seulement l’homme qui murmure à l’oreille de Trump, il a mis à son service son réseau X et ses 200.000 followers, il a injecté à lui seul 200 millions de dollars dans sa campagne qu’il a tenté de transformer en jeu de course hippique.
Comment comprendre, enfin, qu’au moins depuis l’intrusion de Donald Trump sur la scène politique, que ce soit la démocratie américaine tout entière qui se décrédibilise au point que ses citoyens ont l’impression de vivre dans une vulgaire république bananière ? La campagne électorale comme le vote, se sont déroulés dans la violence et le déni dans un pays qui compte autant d’armes que de citoyens, marqués de tentatives d’assassinat, de paranoïa de la fraude électorale, de querelles d’avocats, d’infox et de fake news, avec caméras de surveillance, snipers sur les toits et déploiement du FBI... Il y a quatre ans les Etats-Unis n’ont pas pu faire ce que le Cap-Vert ou Maurice font depuis leur indépendance, ce que le Botswana a fait il y a quelques jours : une transition courtoise, un passage de pouvoirs respectueux des règles de la démocratie.
Donald Trump avait promis que s’il était réélu, il se ferait « dictateur » pendant un jour, et force est de lui reconnaitre qu’il fait souvent ce qu’il avait dit qu’il ferait. Mais ça, c’était avant. C’était avant qu’il ne se retrouve à la Maison Blanche avec une majorité populaire alors qu’il se préparait à contester les résultats, et qu’il a l’assurance d’avoir à sa botte le Sénat, la Chambre des Représentants et la Cour Suprême, cela peut donner des idées quand on a un ego comme le sien. Alors si Wall Street jubile, après avoir retenu son souffle, nous n’avons pour notre part, nous le reste du monde, mais aussi les femmes américaines et les étrangers installés aux Etats-Unis, et de manière générale tous ceux qui sont épris de paix, de liberté et de justice, aucune raison de sauter de joie…
A moins qu’un grand miracle ne se produise : Donald Trump est fondamentalement un homme imprévisible, il est capable du pire et il l’a prouvé, et s’il faisait son Thomas Beckett et devenait capable du meilleur ?
LA CAMPAGNE FANTÔME DE MACKY SALL
Par téléphone et messages WhatsApp, l'ex-président tente de garder la main sur son parti à 3000 kilomètres de distance. Une stratégie qui déstabilise ses troupes. "En politique, le contact et la chaleur humaine comptent", confie un membre de l'APR
(SenePlus) - L'ancien président Macky Sall, qui avait pourtant promis de se retirer de la vie politique en quittant ses fonctions en mars dernier, mène aujourd'hui une campagne électorale inédite depuis le Maroc. Désigné tête de liste de la coalition d'opposition Takku Wallu pour les législatives du 17 novembre, il tente de maintenir son influence à distance.
Le Monde rapporte une scène révélatrice survenue le 26 octobre à Thiès, près de Dakar : des militants de l'Alliance pour la République (APR) sont regroupés autour d'un téléphone, écoutant leur leader s'exprimer via le député sortant Abdou Mbow qui fait office de relais. Cette situation a suscité des commentaires ironiques dans les médias sénégalais qui ont baptisé l'initiative "campagne WhatsApp", relate le quotidien français.
Le journal précise que le 30 septembre, la coalition Takku Wallu, rassemblant notamment l'APR et le Parti démocratique sénégalais (PDS), avait officialisé la candidature de Macky Sall comme tête de liste nationale, démontrant ainsi son influence persistante malgré son exil marocain.
Le Monde cite la "Lettre à mes compatriotes" diffusée le 6 novembre, dans laquelle Macky Sall justifie son retour politique : "Nous constatons que l'économie est en berne", écrit-il, critiquant "le populisme" et les "contre-vérités [qui] tiennent lieu de mode de gouvernance." Il y explique son retrait initial par "courtoisie républicaine", s'étant "imposé un temps de recul et de réserve."
Toutefois, rapporte le quotidien français, l'ancien président reste évasif sur les raisons de sa campagne à distance. Un cadre de l'APR confie au Monde, sous couvert d'anonymat : "Nous étudions les possibilités, mais l'hypothèse de sa présence sur le territoire pour la campagne des législatives est peu probable."
Selon les témoignages recueillis par Le Monde, Macky Sall maintient fermement le contrôle des opérations malgré son éloignement. "Il suit tout de très près", affirme Omar Youm, proche et cadre de l'APR, cité par le journal. Sa stratégie se concentre sur la défense de son bilan présidentiel (2012-2024) et l'attaque frontale des premiers mois de gouvernance du Pastef.
Face à cette situation sans précédent, Le Monde rapporte que l'APR a dû repenser sa stratégie. "On parie sur le porte-à-porte plus que sur les meetings. On pousse les militants de base à aller à la rencontre des citoyens", confie un député sortant au quotidien français. Le journal cite également Mamadou Lamine Sarr, chercheur en sciences politiques, qui rappelle : "L'APR a longtemps été une machine électorale d'une grande efficacité. Il leur reste un savoir-faire en la matière. Leur présence dans le Sénégal profond est forte."
Le Monde fait état d'un malaise croissant au sein du parti. "En politique, le contact et la chaleur humaine comptent. Là, cette dimension est absente", avoue un militant dans les colonnes du journal. Un autre membre du parti confie : "Malheureusement, on ne trouve personne qui remplace vraiment Macky dans ce rôle de leader. Il a fondé l'APR et dirigé le pays pendant douze ans."
Pendant ce temps, son adversaire Ousmane Sonko, Premier ministre et cofondateur du Pastef, profite de cette absence pour multiplier les apparitions publiques, allant jusqu'à organiser le 29 octobre une démonstration de force à Fatick, fief historique de Macky Sall.
LES PRÉCISIONS D’AYIB DAFFÉ SUR LA VAGUE DE SOUTIEN À PASTEF
Le secrétaire général du parti a souligné que Pastef participera aux élections sous sa propre bannière, dissociant ainsi son mouvement de toute notion de coalition
Le secrétaire général du parti Pastef, Ayib Daffé, a clarifié la situation concernant les vagues de soutien observées en faveur de son parti à l’approche des élections législatives prévues pour le 17 novembre prochain.
Dans une déclaration, Ayib Daffé a souligné que Pastef participera aux élections sous sa propre bannière, dissociant ainsi son mouvement de toute notion de coalition.
« Il n’existe donc pas, à proprement parler, de coalition Pastef comme on l’entend souvent », a-t-il affirmé, précisant que les listes départementales de Pastef sont composées exclusivement de membres du parti, à 100 %.
Il a également mentionné que certains alliés de Diomaye Président figurent sur la liste nationale, mais uniquement suite à des investitures réalisées à la base.
La tête de liste départementale de Sédhiou a également évoqué le processus d’adhésion au parti, qui se concrétise par l’acquisition d’une carte de membre.
Il a ajouté, avec un sourire, que « Pastef a suspendu la vente des cartes de membre depuis mai 2024 pour finaliser son règlement intérieur ».
Il a tenu à rappeler que soutenir la liste de Pastef Les Patriotes lors des élections législatives ne signifie pas nécessairement adhérer au parti.
«Il s’agit de procédures différentes qui n’ont pas la même portée et le même sens », a-t-il conclu, insistant sur la distinction entre soutien électoral et adhésion au mouvement.
AMADOU BA, L'ÉMANCIPATION D'UN EX-PREMIER MINISTRE
Les législatives du 17 novembre sont devenues son terrain de reconquête politique, loin de l'ombre de son ancien mentor Macky Sall. Face aux escarmouches d'Ousmane Sonko, l'ancien Premier ministre révèle une combativité insoupçonnée
(SenePlus) - L'ancien chef du gouvernement tente de s'imposer comme le véritable leader de l'opposition. Les élections législatives anticipées du 17 novembre pourraient marquer sa rupture définitive avec l'ombre tutélaire de Macky Sall.
Le ton est donné dès le 21 octobre, quand Ousmane Sonko lance un défi inattendu à son prédécesseur à la primature : un débat public contradictoire. Contre toute attente, Amadou Ba accepte, non sans ironie : "Manifestement, j'ai vu juste en affirmant que M. Ousmane Sonko éprouve une nostalgie sans doute légitime de ma modeste personne."
Bien que le débat n'ait finalement pas eu lieu - le CNRA y ayant mis son veto - cette séquence révèle, comme le rapprorte Jeune Afrique (JA), une nouvelle facette d'Amadou Ba. L'homme réputé discret et mesuré montre désormais les crocs. Quand Sonko le traite de "voleur", il réplique en le qualifiant "d'éternel opposant lent et incompétent, ne faisant que du bavardage."
"Nous sommes en train de découvrir un autre Amadou Ba, qui est plus libre et se met de plus en plus dans la peau du leader de l'opposition", se réjouit Oumar Sow, ancien conseiller présidentiel devenu cadre de la coalition Jamm Ak Njariñ, cité par JA.
Cette métamorphose s'explique par une rupture majeure : Amadou Ba a quitté l'Alliance pour la République (APR) et la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), emmenant avec lui le Parti socialiste et l'Alliance des forces de progrès. Mi-septembre, il lance son propre mouvement, "Nouvelle responsabilité", destiné à devenir un parti politique.
"C'est quelqu'un qui n'a plus de contraintes. Il n'a plus les mains liées et peut maintenant tracer sa voie", confie À Jeune Afrique, un ancien collaborateur à la primature. Un autre allié renchérit : "C'est un mal pour un bien qu'il ait échoué à la présidentielle. Cela lui a donné l'occasion de prendre davantage son destin en main."
Toutefois, cette émancipation n'est pas sans obstacles. Selon le magazine panafricain, les investitures pour les législatives ont créé des frustrations, notamment chez Oumar Sow, relégué à la 27e place sur la liste nationale : "Je fais partie des rares personnes qui ont soutenu Amadou Ba et je me sens trahi", confite-t-il à JA.
À en croire Jeune Afrique, l'enjeu de ces législatives dépasse la simple confrontation avec Sonko. "Ce que veulent Amadou Ba et ses nouveaux alliés, ce n'est pas de battre Ousmane Sonko. C'est arriver devant Macky Sall", analyse un observateur. Une affirmation que réfute Oumar Sow, toujours dans les colonnes de JA : "Nous n'avons que faire des leaders qui sont hors du pays et s'adressent aux Sénégalais depuis WhatsApp. Nous, nous sommes sur le terrain et notre objectif, c'est d'être les premiers."
Pour l'ancien Premier ministre, qui avait obtenu 35% des suffrages à la présidentielle, ces législatives représentent une opportunité de renaissance politique. Reste à voir si cette stratégie d'émancipation portera ses fruits dans les urnes.
par Dié Maty Fall
ÊTRE DEPUTÉ POUR MOI
Après 37 ans dévoués aux belles pages de la presse de noblesse, je souhaiterais à présent ouvrir le prochain chapitre de mon parcours en me faisant la voix consciencieuse et véridique des préoccupations des Sénégalais et Sénégalaises au sein du parlement
En tant que citoyenne majeure et indépendante, chef de famille monoparentale, j’emploie des jeunes filles et femmes comme aides pour le ménage uniquement. Tout n’est pas toujours rose dans ce partenariat de travail, mais j’essaie cependant de me placer comme aînée, sœur, tante ou mère d’adoption pour mes employées de maison. À ce titre, j’ai, en fonction des cas, payé la poursuite d’études, ou participé à la création de micro-entreprises ou été médiatrice pour un appui plus conséquent. Être journaliste, intellectuelle ou avoir des fonctions de responsabilité ne vous épargne pas d’avoir à gérer les vicissitudes du ménage. Combien de fois ai-je dû me résoudre à arriver en retard ou à reporter un rendez-vous parce que les tâches ménagères se sont imposées à moi. Beaucoup de Sénégalaises, de mères, d’épouses, de sœurs, de femmes, de filles me comprendront.
A part certains cas de mères de famille matures qui subviennent volontairement aux besoins de leur foyer (mari absent, chômeur ou en incapacité) par l’emploi salarié de ménagère, la majorité des employées de maison sont des jeunes filles ou femmes sans formation et sans qualification. La plupart viennent du prolétariat rural et urbain, vivier de main-d’œuvre pour les classes moyennes et supérieures de notre société. En dehors de se caser avec un époux ou d’un miracle, il n’existe, à court ou moyen terme, aucune sorte de revalorisation professionnelle ni d’amélioration de leur condition humaine et socio-économique. Se marier et avoir des enfants est souhaitable et bénéfique pour notre société, mais cela n’assure pas toujours un épanouissement entier à la femme ni ne garantit son autonomie financière. Une épouse et mère autonome assure au foyer et à la progéniture un accès à la nourriture, aux soins et à l’école. Une mère respire par ses enfants, il n’y a pas de bonheur pour son instinct maternel en dehors de la protection de ses enfants. Sauf dans les cas pathologiques de femmes handicapées de l’instinct maternel…
Ce qui est le plus révoltant dans ce prolétariat féminin dans les villes est que la plupart de ces jeunes filles ont abandonné leur scolarité, même en cours d’année, à la demande de leur famille. Pour l’une, la mort de la mère l’a obligée à arrêter de fréquenter son collège de Mbafaye (Sine) parce que quelqu’un devait subvenir aux besoins de ses petites sœurs de jeune âge, laissées à la tutelle de la grand-mère maternelle.
Pour l’autre, c’est tout bonnement l’absence du frère pourvoyeur de bien-être et momentanément indisponible…Alors sa mère a décidé que la petite sœur devait quitter sa classe de Terminale au lycée de Niakhar (Sine) pour travailler et combler l’absence de revenus. Dans le Baol aussi, les jeunes filles sont données en petites employées à des patronnes, tellement jeunes qu’elles ne sont presque jamais allées à l’école. Ainsi, alors que nos filles, nos sœurs, nos mères, constituent la condition d’un développement national durable, leur épanouissement et leur citoyenneté se heurtent aux structures économiques, politiques, culturelles et religieuses.
La domination des croyances sexistes et patriarcales, la violence et la misogynie font que beaucoup de nos filles et nos sœurs ont intériorisé ces tares, succombent aux critères infériorisants (t’es qu’une femme !) ou valorisants (sois belle et claire-xessal) et s’opposent même à l’amélioration de leur condition. Jusques et y compris dans les associations féminines, supposées soutenir résolument les victimes de toute forme de discrimination et de violence fondée sur le genre. Hélas, trois fois hélas, dans mon cas personnel, j’ai plutôt bénéficié de la pleine et entière solidarité et du soutien constant et habituel du défenseur des droits de l’homme Alioune Tine de Afrikajom Center, de ses successeurs à la RADDHO Sadikh Niasse et Alassane Seck, du fondateur d’Africtivistes Cheikh Fall, et de tout ce que le Sénégal compte de défenseurs masculins des droits humains. Mais d’associations féminines, pourtant bien sollicitées et informées, nenni, point de soutien ni de solidarité. Peut-être une timidité due à l’intériorisation des critères de dévalorisation ou au syndrome de Stockholm. Une dirigeante féminine d’association de presse, supposée protéger la démocratie, les droits humains et les journalistes, m’a même conseillé « d’arrêter de faire du bruit car cela me dévaloriserait ». Quel sort imaginer pour les autres victimes féminines de menaces psychologiques et physiques, et qui n’ont pas la même chance que moi de pouvoir se défendre toute seule ? Le changement drastique ne doit pas seulement s’effectuer dans les mentalités masculines, mais aussi surtout féminines. Si les associations féminines disposaient du droit de se porter partie civile dans tout cas de discrimination, elles seraient sans doute plus efficaces et moins timorées.
Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ du professeur Aziz Salmone Fall, que les hommes et les femmes sont certes différents, mais égaux en droits et devoirs. Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, que l'éducation et la mise en place d'institutions donnant un égal accès démocratique aux savoirs, savoir-faire, savoir-être, savoir critique et au travail, permettra d’atteindre et de garantir l’égalité des droits et devoirs des hommes et des femmes. Au demeurant, des savoirs et savoir-être endogènes peuvent être historiquement convoqués pour légitimer cette égalité des droits et devoirs. Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, qu’il n’y aura pas de changement structurel dans le développement du Sénégal ni celui de l’Afrique sans le changement positif de la condition féminine, car la dimension féministe est transversale. Waaw Goor, waaw Kumba, disaient nos parents.
Je suis, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, clairement pour l’égalité des droits, des opportunités et des chances pour nos filles, nos sœurs et nos mères. Le progrès et la justice sociale dépendent de leur épanouissement et leur capacité de sortir de leur sujétion, et de participer pleinement aux décisions et à la direction du pays. Un changement du modèle démocratique et des mentalités permettra aux femmes de participer pleinement aux mécanismes de décision et d'exécution, et surtout d’obtenir la même place que les hommes dans les instances de décision, de délibération et d’exécution des politiques. En cas de violence basée sur le genre, la sanction prévue par la loi doit être exemplaire et dissuasive. Aucune impunité contre les violations des droits de nos filles, sœurs, et mères n’est acceptable. Cela commence par combattre le vocabulaire et les comportements sexistes dans la sphère domestique, à l’école et au travail, comme dans tout le reste de la société. L’image de la femme dans les médias et les ouvrages scolaires doit être digne et à la hauteur des changements préconisés.
Avec internet, les jeunes sont plus exposés à la pornographie. Il est nécessaire de mieux les éduquer, pour leur permettre d’appréhender positivement la sexualité et de respecter les femmes. Pour cela, un plaidoyer progressiste et un débat social inclusif autour des sujets encore tabous - l’avortement, le mariage forcé, la polygamie, l’excision, l’éducation sexuelle, les critères dégradants de beauté, etc - touchant à la féminité et à leurs droits permettrait d’informer les jeunes filles et garçons, et de les affranchir de l’ignorance. Cela implique de même l’information des femmes les plus vulnérables sur leurs droits et la formation des filles à l’éducation professionnelle et technique. L’information sur le droit de la famille doit être mieux vulgarisée, la loi appliquée strictement et l’accessibilité des femmes aux ressources légales facilitée. C’est le sens de la proposition de loi de Renforcement et de Protection des Droits des Femmes en matière de Code de la Famille et de parité faite par la coalition Jàmm Ak Njariñ. Les femmes divorcées et leurs enfants, ainsi que les mères monoparentales doivent être davantage protégées au niveau du partage du patrimoine. Elles ne doivent pas assumer seules les désavantages économiques de s’occuper d’enfants communs.
Lors de la crise du Covid, l’autonomisation révolutionnaire des femmes leur a permis de dépasser les disparités qui les confinent dans la sphère subalterne.
Le caractère indispensable du travail des femmes nécessite cependant des transformations radicales aux niveaux culturel, économique, démographique, politique et social.
En augmentant les chances économiques des femmes, les travailleuses et travailleurs partageraient les bénéfices de leur travail, à travers des emplois décents qui régénèrent l’environnement naturel au lieu de le dégrader. Dans notre pays, les femmes assurent 80% du travail agricole. L’accent doit être mis sur l’accès à la propriété foncière et au crédit, l’encadrement pour la productivité et contre la pénibilité des tâches, et l’agro-écologie en faveur des femmes. Pour faire accéder les PME féminines aux réseaux, financements et compétences, il faut également ici réduire les obstacles réglementaires et socio-culturels.
À cet effet, Jàmm Ak Njariñ propose la Loi pour l'Accès des Femmes au Foncier Rural, aux Logements Sociaux et pour une Stratégie d'Inclusion Territoriale.
La priorité doit être donnée au relèvement de la condition de la femme rurale et celle des milieux informels précaires. Le salaire moyen de 7000 F CFA dans le secteur informel est intenable, face à une hausse des prix à la consommation de plus 11% et de ceux des denrées de base de l’ordre de 8%. L’enquête de l’ER-Esi (Enquête régionale sur l’emploi et le secteur informel, réalisée par Afristat) estimait en 2017 que le secteur informel non-agricole comptait 1.689.506 chefs de production informelle, employant 809. 606 personnes, soit 2. 499.219 emplois. Plus globalement, c’est plus de 60% de l’emploi au Sénégal qui se situe dans le secteur informel. On voit bien comment l’organisation efficiente de ce secteur, la réduction des pénibilités, la santé et sécurité du travail et l’amélioration des conditions globales permettront d’en maximiser la productivité et aussi la contribution au secteur fiscal.
Au préalable, la protection sociale du secteur informel, sa régularisation, en ciblant les femmes au bas de l’échelle du marché du travail, permettra de relever le niveau de vie.
C’est aussi une proposition de loi pour le statut du travailleur du secteur informel de Jàmm Ak Njariñ. Les conjoint-es des personnes travaillant dans le secteur informel et dans les zones rurales devront être considéré-es comme des travailleurs et travailleuses et non comme sans-profession. L’égalité de rémunération entre hommes et femmes doit être garantie. Le travail domestique doit être reconnu comme un vrai travail et en soulager la pénibilité et le temps gaspillé. Les travailleuses exploitées dans les manufactures et dans la sphère domestique doivent être protégées et la justice sévir sévèrement contre la violation de leurs droits. À cet effet, la syndicalisation des emplois occupés majoritairement par des femmes doit être encouragée.
Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ que le protocole de Maputo du 11 juillet 2003, doit être appliqué et qu’il faut même aller au-delà. Ce protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine est relatif aux droits des femmes en Afrique. Le Sénégal a ratifié, le 27 décembre 2004, ce protocole international. Ce protocole dit que États prennent toutes les mesures appropriées pour « protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l'avortement médicalisé, en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ». Où sont les mesures appropriées prises par l’Etat du Sénégal lorsque, de façon répétitive, angoissante et lancinante, des jeunes filles sont dans cet état et qu’elles commettent l’irréparable en assassinant leur fœtus ou bébé ?
Rien, sinon l’emprisonnement de la fille enceinte, sa marginalisation de l’école et de la société tandis que le père du fœtus ou bébé suit impunément le cours de sa vie…
Je ne saurais terminer sans lancer un appel à l’unité et à la paix, face aux défis que nous devons relever ensemble, dans notre diversité, pour la croissance et la prospérité de notre Nation.
Je vous appelle à rejoindre notre dynamique de changement pour un Sénégal de paix, géré dans la transparence, la compétence, la démocratie et la bonne gouvernance, au sein d’une Assemblée nationale représentative du meilleur de nous-mêmes.
Après 37 ans dévoués aux belles pages de la presse de noblesse, je souhaiterais à présent ouvrir le prochain chapitre de mon parcours en me faisant la voix consciencieuse et véridique des préoccupations des Sénégalais et Sénégalaises au sein de l’hémicycle.
Je vous invite toutes et tous à voter massivement pour les candidats de la liste départementale de Dakar de notre coalition Jàmm Ak Njariñ, le 17 novembre 2024.
Dié Maty Fall est candidate socialiste, liste départementale de Dakar, Coalition Jàmm Ak Njariñ.
DIOMAYE ANNONCE UN PROJET DE LOI SUR LA DÉFENSE ET LA SÉCURITÉ NATIONALE
Ce projet de loi sera examiné dès l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, afin de fixer les grandes orientations de l’architecture de défense du pays, adaptées au contexte actuel
Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé, vendredi, qu’un projet de loi sur la défense et la sécurité nationale sera examiné dès l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, afin de fixer les grandes orientations de l’architecture de défense du pays, adaptées au contexte actuel.
‘’Dès l’installation de la nouvelle Assemblée nationale, un projet de loi sur la défense et la sécurité nationale fixant les grandes orientations de notre architecture de défense adaptée au contexte actuel sera examiné”, a déclaré le président Faye lors de la célébration de la Journée des Armées.
Cette cérémonie est placée sous le thème ”Vers la souveraineté technologique et industrielle des Forces armées”.
Elle s’est déroulée en présence de plusieurs généraux, d’officiers supérieurs, de sous-officiers, de militaires du rang, du ministre des Forces armées, de membres du corps diplomatique, entres autres invités.
Le chef de l’État a salué l’initiative des Forces armées sénégalaises, qui ont soumis un plan pluriannuel de dépenses pour garantir un financement durable de leurs besoins.
Il a toutefois relevé que même si le Sénégal dispose de capacités militaires satisfaisantes, celles-ci restent limitées par une forte dépendance vis-à-vis des équipements étrangers et la diversité des moyens disponibles.
Le chef de l’Etat a souligné l’importance de renforcer l’autonomie du Sénégal en matière de défense face à un monde de plus en plus imprévisible, marqué par une militarisation croissante des chaînes d’approvisionnement.
Il a plaidé pour une ‘’autonomisation progressive ‘’des Forces armées, afin de mieux répondre aux exigences d’un soutien logistique de plus en plus décentralisé.
En mettant en avant la nécessité de créer une véritable industrie de défense et de sécurité nationale, le président Faye a déclaré qu’il s’agit d’un ”impératif pour garantir l’indépendance et la résilience du pays”.
Bassirou Diomaye Faye a exprimé sa conviction que ‘’la combinaison de l’expertise des chercheurs sénégalais et des compétences locales des ingénieurs, inventeurs et artisans pourrait conduire à une nouvelle ère de montée en puissance pour les Forces armées”.
Le chef de l’État a également affirmé avoir donné des instructions au Premier ministre et au gouvernement pour mobiliser tous les acteurs nationaux, publics et privés, ainsi que les partenaires internationaux, en vue de réaliser cet objectif stratégique.
Cette démarche, a-t-il souligné, s’inscrit dans une vision de long terme visant à renforcer la souveraineté du Sénégal, tout en restant ouvert aux opportunités internationales.
La cérémonie a été marquée par une prise d’armes, un dépôt de gerbe au Mémorial du souvenir, le baptême de la 56e promotion de l’École militaire de santé (EMS) et de la 43e promotion de l’École nationale des officiers d’active (ENOA). Il y avait également une exposition d’équipements militaires.
La Journée des Forces armées est un événement qui commémore la remise, le 10 novembre 1960, du drapeau du premier Régiment des tirailleurs sénégalais au premier Bataillon d’Infanterie, marquant ainsi une étape historique dans l’accession à la souveraineté internationale, le 20 août 1960.
MOUSSA SARR EXPOSE LES CONDITIONS D'UNE POSSIBLE POURSUITE CONTRE MACKY SALL
En réponse aux déclarations d'Ismaila Madior Fall, qui invoque le principe d’irresponsabilité présidentielle pour exonérer Macky Sall, l'avocat souligne une exception cruciale : la haute trahison.
Lors de l’émission Champ contre Champ diffusée sur la RTS 1, l’avocat Me Moussa Sarr est revenu en détail sur la question de possibles poursuites contre l’ancien président Macky Sall. En échange avec Migui Marame Ndiaye, il a abordé le débat juridique initié par l’ancien ministre de la Justice, Pr. Ismaila Madior Fall, qui a invoqué le principe de l’irresponsabilité présidentielle. Selon Ismaila Madior Fall Fall, ce principe empêcherait toute poursuite contre Macky Sall pour des faits survenus entre mars 2021 et février 2024.
Ismaila Madior Fall a en effet rappelé ce principe de l’article 101 de la Constitution, précisant que l’ancien chef de l’État ne pourrait être poursuivi pour des actes commis durant l’exercice de ses fonctions. « Sur le principe de l’irresponsabilité, l’article 101 de la Constitution prévoit que le président de la République ne peut être poursuivi pour des actes commis durant son mandat, sauf en cas de haute trahison. Ce principe est assorti d’une exception importante », a précisé Me Sarr.
Me Sarr a ainsi souligné que cette exception pourrait permettre de poursuivre Macky Sall, si la prochaine Assemblée nationale juge qu’il a commis des actes relevant de la haute trahison : « Si on pense qu’il a commis un acte de haute trahison durant ses douze années au pouvoir, il pourrait être poursuivi. L’ancien ministre Ismaila Madior Fall Fall connaît bien cette disposition. Bien que la Constitution ne définisse pas la haute trahison, il reviendra à la prochaine Assemblée, avec une majorité des 3/5, de la définir et d’inclure des actes qui pourraient être reprochés à l’ancien chef de l’État dans un éventuel acte d’accusation. »
Migui Marame Ndiaye a alors soulevé la question de l’applicabilité de cette exception aux faits antérieurs. Me Moussa Sarr a été catégorique : « Il ne peut pas échapper à cela. Il n’y a pas de prescription dans ce cas, contrairement à ce que pourrait laisser croire l’idée d’irresponsabilité. Pr. Ismaila Madior Fall a indiqué que, par principe, on ne peut le poursuivre, mais il a omis de rappeler l’exception de la haute trahison. Dans ce cas, c’est la Haute Cour de justice qui pourrait trancher et déterminer la culpabilité ou non de Macky Sall. »
50 OBSERVATEURS DES DROITS DE HOMME DEPLOYÉS AU SÉNÉGAL
Dans le cadre des élections législatives prévues au Sénégal le 17 novembre, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme (HCDH) intensifie ses efforts pour assurer un processus électoral respectueux des droits humains.
Dans le cadre des élections législatives prévues au Sénégal le 17 novembre, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme (HCDH) intensifie ses efforts pour assurer un processus électoral respectueux des droits humains. Avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), une équipe de 50 observateurs de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) sera mobilisée à travers le pays. Cette initiative vise à surveiller le déroulement du contrôle et à promouvoir l'intégration des droits de l'homme dans l'ensemble des étapes électorales, en insistant sur le dialogue et la paix comme éléments fondateurs.
"Nous allons appuyer, en collaboration avec l'OIF, le déployé de cette équipe d'observateurs de la CNDH, chargée de superviser le vote du 17 novembre dans toutes les régions du Sénégal. humains, vise également à renforcer le plaidoyer pour une meilleure intégration des droits de l'homme dans le processus électoral", a déclaré Ayeda Robert Kotchani, Représentant régional du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme (HCDH) pour l'Afrique de l'Ouest.
Selon M. Kotchani, cette initiative est "opportune" et s'inscrit dans les efforts actuels de collaboration avec la CNDH et d'autres partenaires pour promouvoir un processus électoral inclusif et transparent. "Je suis convaincu qu'ensemble, nous serons plus forts pour encourager les acteurs politiques, le gouvernement et les citoyens à s'engager davantage dans une culture de dialogue et de paix, conditions essentielles pour atteindre les objectifs de développement auxquels nous aspirons."
En conclusion, il a formulé ses encouragements à tous les partenaires présents et réitéré la disponibilité du HCDH à renforcer sa coopération en vue d'atteindre les résultats escomptés.
Ces propositions ont été tenues lors de la table ronde organisée ce vendredi 8 novembre 2024 par Afrikajom Centre au siège du Bureau régional du Haut-Commissariat aux Droits de l'Homme, situé aux Almadies à Dakar.
Cet événement a réuni des universitaires, des acteurs de la société civile, religieux, et des représentants de divers secteurs publics ainsi que d'organisations régionales et internationales.
CES MESURES SUSPENSIVES DE SONKO
Durant le mois d’aout, la Primature, à travers la Direction générale de la surveillance et du contrôle de l'occupation des sols (Dscos), avait décidé de la suspension des opérations foncières sur certains lotissements.
Durant le mois d’aout, la Primature, à travers la Direction générale de la surveillance et du contrôle de l'occupation des sols (Dscos), avait décidé de la suspension des opérations foncières sur certains lotissements. Parmi eux : celui du «Hangar des Pèlerins», qui avait été autorisé par l'ex ministre de l'Urbanisme, Abdou Karim Fofana. La Primature vient de proroger la mesure.
La Primature a décidé de proroger pour 45 jours la mesure suspensive des lotissements «Boa», «Hangars des Pèlerins», «Recasement 2», «Eogen1» et «Eogen2». La mesure concerne aussi les plans d'aménagement de Mbour4 et de la nouvelle ville de Thiès, ainsi que les Plans d'Urbanisme de Détails (Pud) de la bande nord des filaos de Guédiawaye, de Malika et de Tivaouane Peulh.
En effet, renseigne la primature dans un communiqué de presse, des travaux de vérification de la légalité et de la conformité de la situation foncière sont en cours de finalisation sur ces zones ciblées et les rapports y afférents ont été finalisés, assortis de recommandations.
«Les recommandations formulées à l'issue de ces travaux visent à assurer la stricte application des règles relatives au processus d'élaboration de plans (urbanisme, aménagement et lotissement) et d'attribution des parcelles, en identifiant les dérives relatives à des passe-droits et des pratiques discriminatoires, sans préjudice du respect des droits des tiers acquéreurs de bonne foi», renseigne le document.
Ainsi, la prorogation de la mesure suspensive permettra de finaliser l'étude des dossiers, au cas par cas, dans des conditions de transparence et d'équité. La primature assure dans son dossier, qu’il est envisagé de lever les mesures de suspension pour les zones et les parcelles qui ne présentent pas d'anomalies particulières, au plus tard à la fin du délai de prorogation.
«Pour les autres dossiers, des propositions de révision des Pud et des plans de lotissement ainsi que de restructuration seront soumises aux autorités compétentes. Des annulations d'aménagement et des multiples attributions à une seule personne physique ou morale seront également mises en œuvre», informe le secrétariat général du gouvernement.
SONKO, CHEF D’ACCUSATIONS
De meeting en meeting, la tête de liste de Pastef porte les habits d’un procureur devant un tribunal populaire. Une rhétorique savamment construite, entre promesses de changement et accusations de malversations
Moteur d’un nouveau rêve pour le pays, Ousmane Sonko traverse tout le territoire pour vendre son Projet, nouveau logiciel des politiques publiques. Depuis le début de sa campagne, il enchaîne surtout les révélations, multiplie les accusations et les menaces. Comme un procureur, la tête de liste de Pastef dont les meetings sont paradoxalement un cérémonial d’allégeance des transhumants, fait ses réquisitions devant un jury populaire qui savoure toujours une victoire électorale construite dans la violence, la répression et la résistance de ses militants et de son leader. En attendant le 17 novembre ? De Thiès à Ziguinchor, en passant par Matam et Agnam, Ousmane Sonko a mis le même carburant dans son moteur.
Dopée par les mobilisations populaires pendant son périple électoral, la tête de liste de Pastef porte les habits d’un procureur devant un tribunal populaire. Entre révélations, accusations et menaces, Ousmane Sonko enfièvre son public dont la plupart d’entre eux attendent que les dignitaires de l’ancien régime ou leurs proches soient jetés au bûcher comme au Moyen-âge. Les déclarations balancées lors des meetings sont ensuite relayées et boostées sur les réseaux sociaux et les médias pour donner un coup de grâce aux adversaires politiques. C’est une rhétorique totalement assumée pour pouvoir bénéficier d’un vote massif afin d’avoir un pouvoir législatif à sa botte. Donc, un contre-pouvoir institutionnel pour matérialiser plus tard les actes d’accusation ?
Après le grabuge à Agnam, Ousmane Sonko a prononcé le verdict contre Farba Ngom, considéré comme le maître des lieux : «Je vous garantis que c’est la dernière élection à laquelle il prend part.» Dans le Nord où le leader de Pastef tente de récupérer le fief de Macky dont Farba Ngom est encore l’une des poutres, en dépit des ralliements de nombreux responsables locaux vers Pastef, il poursuit son réquisitoire : «J’ai entendu qu’une personne sillonne le département, mallette à la main, distribue entre 50 et 80 millions. Mais je vous garantis que c’est la dernière élection à laquelle il prend part en tant que candidat et a fortiori en tant que distributeur automatique d’argent.» En style imagé pour peindre la figure du maire des Agnam, il souligne que le personnage en question «a réussi, par la magie de la politique, à se retrouver au cœur de l’Etat grâce notamment aux largesses d’un président de la République». «Agnam mérite autre chose que cette image d’un homme qui n’a pas le niveau intellectuel requis, qui n’a pas fait les études pour et qui a trempé dans toutes les mafias foncières et financières ayant incliné ce pays. Agnam ne mérite pas cet homme, car c’est une localité habitée de personnes dignes et intègres.» «Je ne me fais aucun doute que vous vous faites ce défi de remporter les élections ici de manière spectaculaire. Ne touchez pas à l’argent que des gens vous apporteront. Agnam ne doit pas être à la traîne, car le 17 novembre sera le dernier épisode pour anéantir les voleurs, détourneurs de la République. (…)»
Disque rayé ?
Dans le Fouta, Ousmane Sonko a mis sur la platine le même disque : le déballage avec ses révélations sur le projet de construction de l’hôpital d’Ourossogui, placé sous le statut de «marché Secret défense». «Depuis quand la construction d’un hôpital relève-telle du Secret défense ?», s’interroge-t-il. Il répond lui-même à sa question : «A chaque fois qu’il y a une volonté de malversation, [ils] parlent de Secret défense pour éviter les appels d’offres et contourner les règles des marchés publics. Le comble est que le budget de construction de cet hôpital a été alloué au ministère de la Justice. Nous menons donc des audits pour y voir plus clair.» Pour lui, c’est le même procédé qui a été utilisé pour l’université de Matam, où «de graves irrégularités ont été enregistrées». «Dès mon arrivée, j’ai demandé un audit, et il s’avère que le budget aurait permis de construire deux à trois universités. Des logements de professeurs, construits sur moins de 150 m² en R+1, ont été facturés à 1, 6 milliard de francs Cfa chacun. En poussant plus loin les investigations, l’entrepreneur a luimême reconnu la surfacturation et a proposé de construire une digue pour protéger l’université des inondations. Je lui ai dit que nous le recontacterions après l’audit pour établir les responsabilités», promet la tête de liste nationale du parti Pastef.
A Ziguinchor, Ousmane Sonko, revigoré par une mobilisation exceptionnelle sur ses terres, a promis la prison aux leaders de l’opposition en évoquant l’affectation du Général Kandé à l’ambassade du Sénégal en Inde comme Attaché militaire. «On a pris toutes les dispositions, les questions qui relèvent de la sécurité nationale, on ne badine pas là-dessus. S’ils sont courageux, ils n’ont qu’à sortir et reparler de ça. On verra s’ils ne vont pas aller en prison. Personne n’a sanctionné un Général ou bien un militaire parce qu’il combattait la rébellion. La raison pour laquelle on a fait ce qu’on a fait, c’est un rapport que nous avons trouvé ici, qui vient de l’Armée, fustigenat ceux qui manœuvraient pour qu’on ne termine pas l’élection ou bien que le Président Diomaye Faye ne soit pas élu. C’est pourquoi nous avons pris les dispositions que nous avons prises. Mais cela n’a rien à voir avec le conflit casamançais. Il faut que les gens reviennent à la raison. Celui qui veut jeter de l’huile et espérer en faire de la politique, nous prendrons toutes nos responsabilités pour que ce dernier aille pourrir en prison à Rebeuss. Parce que cela ne fait pas partie de la politique.»
Il a ouvert sa campagne par des révélations matinées à des menaces de poursuites judiciaires. C’était à Thiès le 27 octobre : «Il y a des gens qui ont tellement volé. Ils ont également tout dilapidé. Je vais vous donner juste quelques exemples. Savez-vous qu’ils ont vendu la prison de Rebeuss, soit plus d’un hectare, à 8 milliards F Cfa ? Cela aurait pu coûter au minimum 40 milliards. C’est grâce à nous que la vente a été annulée. Ils ont également vendu la prison du Cap Manuel. On ne badine pas avec l’argent du contribuable. Les gens vont restituer ce qu’ils ont volé. Ce que je vous dis n’est rien par rapport à ce qui s’est passé. Il y a des gens chez qui, dans un seul compte, on a retrouvé plus de mille milliards. Pensez-vous que c’est normal dans un pays comme le nôtre ? Ce n’est pas de la méchanceté quand on parle de reddition des comptes, mais on ne peut laisser cela passer.» Cette sortie a suscité à la fois des moqueries et aussi des interrogations sur les pratiques malsaines de l’ancien régime.
Dans un autre contexte, Sonko, vêtu d’habits de Premier ministre, a annoncé la falsification des comptes publics par l’ancien régime dont le dessein était de flouer les partenaires techniques et financiers du Sénégal. C’est la préface d’un livre toujours en rédaction