Les responsables du Programme Elargi de vaccination (Pev) ont tenu hier un point de presse pour parler de l’épidémie de poliomyélite qui a refait surface, mais aussi de la campagne nationale de vaccination initiée pour contrer le virus. Elle va se dérouler du 17 au 19 décembre 2021 sur toute l’étendue du territoire pour les enfants âgés de 0 à 5 ans. Ainsi, 2.803.175 d’enfants sont ciblés.
Alors qu’elle avait été déclarée vaincue, la poliomyélite a refait surface. Causée par un entérovirus humain, cette maladie est très contagieuse et grave, d’autant que le virus peut envahir le système nerveux et provoquer une paralysie. Il n'existe pas un traitement. Le seul moyen est la prévention, notamment la vaccination. Raison pour laquelle, le Programme Elargi de Vaccination (Pev) a initié une campagne de vaccination à l’intention des enfants âgés de 0 à 5 ans.
Ainsi, plus de 2,5 millions enfants ont été ciblés pour être vaccinés en trois jours. Selon Dr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Pev, «les prélèvements montrent que le virus est présent dans l’environnement et que tant qu’il est là-bas, tous les enfants sont menacés. C’est pourquoi, nous organisons ces journées de vaccination pour interrompre la circulation de ce virus».
Par ailleurs, des cas humains ont été recensés dans 06 régions. «A Dakar, nous avons le virus dans l’environnement, mais il n’y a pas eu de cas humains. Les régions touchées sont Diourbel (qui a enregistré la moitié des cas), Thiès, Louga, Fatick, Matam et Kaolack. Cette campagne permet de vacciner ceux qui n’ont pas été vaccinés mais aussi de renforcer l’immunité de ceux qui ont été déjà vaccinés», explique Dr Badiane qui table sur la stratégie du porte à porte. «Cela n’empêche pas d’aller dans les zones où il y a une forte concentration d’enfants pour les vacciner. Ce sera le cas au niveau des préscolaires, des crèches, mais aussi des lieux de rassemblement comme les gares routières, les marchés ou les quais de pêche. L’objectif est de vacciner plus de 2,5 millions enfants en trois jours», affirme-t-il.
Interrogé sur les raisons de la ré- apparition de la polio alors qu’elle avait été éradiquée, Dr Ousseynou Badiane évoque deux raisons. «En 2019, nous avions célébré l’éradication du virus sauvage qui est le plus agressif. Quand il y a beaucoup de virus en compétition, et qu’on parvient à en éliminer un, l’autre qui reste émerge. Les enfants qui étaient vaccinés seront vaccinés de nouveau. La deuxième chose, c’est qu’il n’y a pas un vaccin efficace à 100%. Donc, le fait de donner encore une dose permet de renforcer l’immunité des enfants qui étaient déjà vaccinés», explique le coordonnateur du Pev qui ajoute que ce virus est un dérivé. «Au Sénégal, nous n’avons jamais connu le virus dérivé, mais comme cela circulait dans la sous-région avec les mouvements des populations, il y a eu des contaminations».
Par ailleurs, Dr Badiane renseigne que la maladie peut toucher les adultes, mais ce n’est pas la cible réelle. «Au Sénégal, nous n’avons pas encore vu un cas de polio chez les adultes, mais cela peut arriver », précise-t-il. Et d’ajouter : «Dans l’environnement, nous avons recensé 12 cas et il y a eu 17 cas humains qui ont été détectés entre janvier et décembre. Les premiers cas humains ont été détectés à Touba».
A l’en croire, la transmission humaine a été rompue, mais le virus est toujours là. «Les vaccinateurs se rendront dans chaque maison pour administrer deux gouttes du vaccin à chaque enfant de 0 à 5 ans. Après la vaccination, chaque enfant vacciné doit être marqué au doigt. Cela permet de vérifier si tous les enfants sont vaccinés. Chaque maison doit également être marquée pour vérifier si toutes les maisons ont été visitées», indiqueDr Ousseynou Badiane, coordonnateur du Programme Elargi de Vaccination (Pev).
LE SECTEUR DE LA SANTE DANS TOUS SES ETATS
Ag, préavis de grève le 2 janvier, marche nationale le 07, grève générale à partir du 04 février…
Réunis autour de la fédération des syndicats de la santé (F2s) Boolo Laaj Sunu yelleef), les organisations syndicales évoluant dans le domaine de la santé ont fait face à la presse hier pour mettre à nu tous les maux qui gangrènent leur secteur. Dénonçant une mauvaise politique sanitaire malgré un budget de plus de 200 milliards, ces syndicalistes annoncent des assemblées générales dans toutes les structures sanitaires du pays, suivies d’un dépôt de préavis de grève le 2 janvier 2022, d’une marche nationale le vendredi 07 janvier 2022, ainsi que d’une grève générale à partir du 04 février, si les négociations ne sont pas ouvertes dans les jours à venir.
Au moment où le pays vit sous la hantise d’une quatrième vague avec l’apparition du nouveau variant Omicron plus virulent que Delta, et l’abandon par la quasi-totalité des Sénégalais des mesures barrières, le secteur de la santé semble être dans une zone de turbulence sans commune mesure. En effet, au lendemain de la sortie des agents qui travaillent au niveau des centres de traitement des épidémies (CTE) pour réclamer leurs indemnités, c’est au tour de l’Intersyndicale Syntras, Sat/cl Santé, SycoasSanté, Sutracol-Santé, Sat-Santé, Sdt-3S, de tirer la sonnette d’alarme sur la situation chaotique du secteur de la santé. Formant un bloc autour de la Fédération des Syndicats de la Santé (F2s) Boolo Laaj Sunu Yelleef, ces acteurs comptent mettre mutualiser leurs forces pour poser les véritables problèmes du secteur de la santé et de l’action sociale. Mais aussi corriger, selon eux, les inégalités et la discrimination notées dans le traitement des agents de la santé, tout comme les autres agents de l’administration et autres démembrements de l’Etat.
De l’avis des camarades de Cheikh Seck, le secteur souffre d’un mal profond. « Chaque jour, nous déplorons des plaintes et complaintes des usagers pour le manque de qualité des services offerts dans nos structures sanitaires », fulmine la Conférence des secrétaires généraux. Au moment où, poursuivent-ils, chaque année, le budget de la santé connaît des hausses extraordinaires. Selon eux, ce sont des dizaines voire des centaines de milliards qui sont injectés dans le secteur de la santé. A cela s’ajoutent plus de 100 milliards mobilisés dans le cadre de la lutte contre la covid19. En plus du budget de fonctionnement approuvé et voté à l’Assemblée nationale dans la loi des finances 2021, qui faisait presque 200 milliards. Sans compter le budget de programme qui tourne autour de 800 milliards. Poussant Cheikh Seck et Cie à cogiter sur l’efficience de toute cette manne financière avec plus 1 000 milliards mobilisées en une seule année et pour un seul secteur. Sur la mauvaise politique sanitaire, l’intersyndicale dé- nonce la mauvaise utilisation des ressources qui, d’après elle, a fini de mettre à rude épreuve le fonctionnement de nos services socio-sanitaires. Citant l’exemple de l’hôpital Le Dantec, ces blouses blanches renseignent que le montant de la subvention de l’Etat pour l’ensemble des hôpitaux tourne autour de 20 milliards. La plus grande subvention allouée à un hôpital ne dépassant pas 2 milliards FCFA, au moment où certains ont des budgets qui atteignent les 8 milliards FCFA par an.
INSUFFISANCES DE LA CMU, ARRIERES DES AGENTS DES CTE, MALAISE SOCIAL : LES STRUCTURES SANITAIRES AU BORD DE L’IMPLOSION
Relevant les insuffisances des politiques de santé publique mis en place par le gouvernement, les syndicalistes restent persuadés que ce sont les politiques de gratuité des soins telle que la couverture maladie universelle (CMU) qui prend en charge les enfants de 0 à 5 ans, les césariennes, les imputations budgétaires etc. qui ont fini de mettre à genoux les structures sanitaires, à cause de créances non remboursées par l’Etat. Ils dénoncent par ailleurs l’achat de véhicules, le paiement des frais de mission et voyages, l’organisation de séminaires ou ateliers dont les synthèses en lieu et place du remboursement de ces dettes. Dénonçant le mauvais traitement salarial, ils révèlent que le personnel socio-sanitaire travaillant pour la grande majorité, les centres ou postes de santé, a connu une discrimination notoire dans la motivation COVID. « Certains de ces travailleurs ont des contrats qui ne respectent pas les dispositions de lois et règlement de ce pays. Il est donc impératif de payer intégralement l’argent lié aux fonds COVID-19 pour ces travailleurs, de même que ceux qui travaillent dans les CTE dont certains sont restés 6 voire 10 mois sans rémunération », tonnent les agents sanitaires. Ils précisent que dans le secteur de la sante, le favoritisme et la discrimination dans le traitement des agents a fini de créer un malaise et un sentiment de suspicion et de méfiance entre les mêmes acteurs du secteur ; ce même sentiment est ressenti dans le traitement vis-à-vis des autre agents de la fonction publique. Compte non tenu de la non-indexation de l’indemnité de risque, de l’inexistence d’indemnités de fonction, de responsabilité et surtout de l’indemnité de logement entre autres. Face à tous ces maux, la fédération des syndicats de la santé (F2s boolo laaj sunu yelleef) exige l’ouverture rapide et sérieuse des négociations autour des différents points contenus dans la plateforme revendicative. Lesquels points tournent autour du régime indemnitaire des systèmes de motivations, la situation des agents de santé communautaire, des prestataires et des contractuels au niveau des hôpitaux, le plan de carrière et le reclassement de certains agents au niveau de la fonction publique à la hiérarchie, le respect des accords et les conclusions des différentes négociations, les manquements résultant des conséquences du redéploiement du personnel lié à l’acte 3 de la décentralisation.
COVID-19, L'IMPLICATION DES COMMUNAUTAIRES SOUHAITEE
Le coordonnateur du projet de redevabilité active de la gouvernance sanitaire, économique et sociale de la Covid-19 au Sénégal, Elimane Haby Kane, a plaidé mardi, en faveur de l’intervention communautaire
Dakar, 14 déc (APS) - Le coordonnateur du projet de redevabilité active de la gouvernance sanitaire, économique et sociale de la Covid-19 au Sénégal, Elimane Haby Kane, a plaidé mardi, en faveur de l’intervention communautaire pour mieux accompagner les messages officiels véhiculés à travers les médias.
"Il faut de l’intervention communautaire pour mieux accompagner les messages qui sont donnés à travers les grands médias de façon officielle", a notamment déclaré M. Kane qui intervenait lors du forum de redevabilité de la Gouvernance de la Covid-19 au Sénégal.
Ce forum vise à partager les leçons tirées du travail de redevabilité active de la gouvernance de la pandémie à Covid-19 au Sénégal de même que les perspectives du projet.
Toutes les parties prenantes qui ont travaillé dans ce projet, y compris les différents ministères concernés, des universitaires et la société civile, ont pris part à la rencontre.
Le travail doit se faire "de façon directe sur le terrain avec les communautés" pour leur expliquer les dangers auxquels elles sont confrontées en refusant les seuls moyens de prévention disponibles, à savoir le vaccin, a estimé Elimane Haby Kane.
Selon lui, il y a un besoin de suivi communautaire qui permet aux populations de dialoguer en permanence avec les décideurs. Mais aussi, d’avoir leurs propres formulations de recommandations, avec "un cadre suivi" pour voir comment leur voix est entendue par ceux qui prennent les décisions, a-t-il ajouté.
"Nous attendons le feedback sur le travail qui a été fait, qui va nous permettre de mieux circonscrire les axes prioritaires sur lesquels notre contribution devrait être orientée", a dit M. Kane.
Il a signalé que des discussions sont en cours avec l’ONG OSIWA pour voir comment aller vers "un indice" qui permet la redevabilité, au-delà de la Covid-19, du service de santé de façon générale.
Des discussions sont également ouvertes pour recueillir les différents points de vue de toutes les parties prenantes dans le but de disposer d’un outil efficace qui est au service du citoyen, a-t-il ajouté.
Rappelant la motivation de la fondation OSIWA/Sénégal qui accompagne l’initiative de Legs-Africa, Frédérique Ndéki s’est dit satisfait du travail fait par le projet.
Pour M. Ndéki, le rapport qui a été soumis présente un certain nombre de recommandations "qu’il faut revoir et étudier dans quelle mesure nous pouvons aussi contribuer à l’implémentation de ces recommandations".
Il a aussi souligné l’importance de cette initiative de Legs-Africa qui intervient dans le cadre de la promotion de la transparence et de la redevabilité de l’action publique au Sénégal.
Ce projet initié par Legs-Africa pour un montant de 100.000 dollars, environ 58 millions de francs CFA, est mené avec l’appui technique et financier de l’ONG OSIWA.
Ce projet d’une durée d’un an a été déployé dans trois zones, notamment Dakar, Guédiawaye et Touba.
10 HECTARES DE TERRE CONSUMES PAR LES FEUX DE BROUSSES À MATAM
Avec 10 mille 376 ha dévastés, la région de Matam est la plus touchée par les feux de brousse, au Sénégal. Alors qu’en 2020, 170 feux de brousse ont été déclarés et 14 000 hectares ont brûlé
Avec 10 mille 376 ha dévastés, la région de Matam est la plus touchée par les feux de brousse, au Sénégal. Alors qu’en 2020, 170 feux de brousse ont été déclarés et 14 000 hectares ont brûlé.
«Cette année encore, malgré la prise de certaines dispositions pratiques par le service, les feux de brousse se sont manifestés dans la région de Matam.» C’est ce qui a été noté dans le rapport introductif du Crd spécial sur la campagne de lutte contre les feux de brousse. Le document montre que : «La région de Matam a enregistré durant la campagne 2020-2021, soixante-neuf (69) cas de feu avec une superficie totale brûlée de 10 376 ha contre 17 cas en 2019/2020, 16 cas en 2018/2019, 23 cas en 2017-2018 et 45 cas en 2016-2017.» Les services du ministère de l’Environnement, avec les autres acteurs, notent ainsi «une augmentation de 52 cas de feu et une différence de 5133 ha de superficies brûlées, par rapport à la saison précédente». Selon les données, «le mois d’octobre 2020 a enregistré les plus grandes superficies brûlées (7369 ha)».
De même, il est souligné que «pour la campagne précédente 2019-2020, c’est le mois de novembre qui a également enregistré les plus grandes superficies brulées (3 728 ha)». Analysant la situation, les auteurs de ce rapport font remarquer que : «Les mois d’intenses feux sont variables d’une campagne à l’autre, mais se situent généralement entre octobre et avril.» Donc, ajoutent-ils, «dans les régions, les efforts de lutte préventive doivent être consentis à partir du mois d’octobre, surtout l’aménagement du réseau pare feu».
Dans le rapport, il a été identifié des difficultés et contraintes de la campagne. Les auteurs ont identifié «l’absence d’équipement de la plupart des comités de lutte contre les feux de brousse, la faiblesse du niveau d’entretien du réseau de pare-feu, l’éloignement des points d’eau pour le ravitaillement des unités de lutte». Il est constaté également, le déficit du personnel saisonnier de lutte contre les feux de brousse (chauffeurs et porte-lance), l’insuffisance des unités de lutte fonctionnelles, de la dotation en carburant, la faible implication des collectivités territoriales dans l’équipement des comités de lutte et l’appui en carburant au service forestier, le déficit en personnel technique en matière de lutte contre les feux de brousse. Pour accentuer la lutte contre les feux de brousse, les auteurs du rapport préconisent la tenue de «séances de formation sur les techniques de lutte contre les feux de brousse, en collaboration avec les partenaires».
En outre, il est recommandé de «poursuivre la création, la redynamisation et la formation des comités, les ouvertures et réhabilitations de pare-feux, l’équipement des comités de lutte contre les feux de brousse en petits matériels». Dans la même veine, il est conseillé d’impliquer davantage les partenaires, réaliser des ceintures de sécurité autour des villages, poursuivre la latérisation du pare-feu (…).
VACCIN ANTI-COVID, 400.000 DOSES AU BORD DE L'EXPIRATION
Au moins 200 000 vaccins contre le COVID-19 sont arrivés à expiration au Sénégal sans avoir été utilisés au cours des deux derniers mois. Et 200 000 autres devraient expirer fin décembre car la demande est trop lente.
Au moins 200 000 vaccins contre le COVID-19 sont arrivés à expiration au Sénégal sans avoir été utilisés au cours des deux derniers mois. Et 200 000 autres devraient expirer fin décembre car la demande est trop lente.
Les gouvernements africains demandent davantage de vaccins contre le COVID-19 pour aider à rattraper les régions plus riches, où les déploiements de vaccins se succèdent depuis plus d'un an.
Pourtant, alors que le rythme de l'offre s'est accéléré ces dernières semaines, certains pays ont eu du mal à suivre le rythme. Des problèmes de logistique , la courte durée de conservation des vaccins provenant de donneurs et l'hésitation à vacciner ont tous empêché les doses d'atteindre les bras.
"Le principal problème est l'hésitation à vacciner", a déclaré Ousseynou Badiane, responsable du déploiement des vaccins au Sénégal. «Le nombre de cas diminue. Ils demandent pourquoi est-il important de se faire vacciner si la maladie n'est pas là maintenant.»
Le Sénégal a administré jusqu'à présent près de 2 millions de doses de vaccins, selon les données de Reuters, suffisamment pour vacciner complètement seulement environ 5,9% de la population.
Il vaccine actuellement entre 1 000 et 2 000 personnes par jour, a déclaré Badiane à Reuters, contre 15 000 au cours de l'été. A ce rythme, il ne peut pas utiliser tous les vaccins dont il dispose.
"Nous ne sommes pas optimistes" quant à l'utilisation des 200 000 autres doses avant leur expiration à la fin du mois, a-t-il déclaré. "Nous ne nous attendons pas à une augmentation de la demande avant cette date."
Une partie du problème est la courte durée de conservation des vaccins qui arrivent de donateurs qui incluent les États-Unis et la Chine. Le Sénégal refuse de prendre des vaccins dont la durée de conservation est inférieure à trois mois, mais même cela crée des difficultés.
Badiane espère que le gouvernement pourra introduire une sorte de restriction sur les non vaccinés pour augmenter les taux de vaccination, y compris l'utilisation d'un laissez-passer sanitaire comme l'ont fait de nombreux autres pays.
"Sans restriction, la population ne se fera pas vacciner", a-t-il déclaré.
VACCIN CONTRE LA COVID, LES ETATS-UNIS APPUI LE SENEGAL
Le département d’Etat américain a, à travers l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), offert, un lot additionnel de 337.500 doses de vaccins Johnson & Johnson au Sénégal.
Le département d’Etat américain a, à travers l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), offert, un lot additionnel de 337.500 doses de vaccins Johnson & Johnson au Sénégal. Ce don, à en croire un communiqué parvenu à Emedia, entre dans le cadre de la lutte contre la Covid-19.
Au cours de l’année écoulée, le gouvernement des États-Unis a offert 1.241.490 doses de vaccins au Sénégal, dans le cadre de l’initiative COVAX. Ces dons témoignent de l’engagement du gouvernement américain à travailler aux côtés du gouvernement du Sénégal pour sauver des vies, ralentir la propagation de la pandémie de Covid-19, avec l’apparition de nouvelles variantes dangereuses, souligne le texte.
Par ailleurs, l’USAID appuie le Sénégal dans sa campagne de distribution sûre et efficace de ces vaccins, dans la formation des agents de santé, et dans ses efforts visant à encourager les populations à se faire vacciner. L’agence américaine travaille également en étroite collaboration avec le Sénégal, depuis le début de la pandémie, pour garantir la sécurité des prestataires de soins de santé. Ceci grâce à des équipements de protection, notamment des masques et des gants, pour compléter les réserves d’oxygène du Sénégal, fournir des informations sur les vaccins, et promouvoir les cliniques de vaccination spontanées.
Selon le communiqué, l’USAID est la championne du développement au Sénégal depuis six décennies. Pour cause, explique le document, « elle est la plus grande pourvoyeuse de ressources pour la santé, avec une contribution annuelle de plus de 60 millions de dollars ».
TABAGISME, DES MEDECINS OUTILLES SUR LE SEVRAGE TABAGIQUE
Une formation au sevrage tabagique, destinée à dix médecins venus de cinq régions du pays, a démarré lundi à Thiès
Thiès, 13 déc (APS) - Une formation au sevrage tabagique, destinée à dix médecins venus de cinq régions du pays, a démarré lundi à Thiès, a constaté l’APS.
Les médecins choisis pour cette formation, qui va se poursuivre jusqu’à jeudi, viennent de Dakar, Kaolack, Saint-Louis, Thiès et Ziguinchor. Les participants, à raison de deux par région, revisiteront, entre autres les critères de tabagisme, de dépendance, ainsi que leurs conséquences multiples sur la santé.
Les participants seront initiés à l’entretien motivationnel avec le patient fumeur lors de ce séminaire, qui sera aussi un moment de plaidoyer en faveur de la disponibilité des moyens médicamenteux de sevrage tabagique, a relevé Professeure Nafissatou Oumar Touré Badiane, chef du service de pneumologie de l’Hôpital Fann.
Selon elle, les médicaments anti-tabac restent peu disponibles et très coûteux au Sénégal.
Financée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette formation sera assurée par une équipe du service de pneumologie de l’Hôpital Fann.
Malgré les ‘’progrès notables’’ qu’il a réalisés en matière de lutte contre le tabagisme, le Sénégal ‘’connaît des limites’’ liées à la prise en charge de la dépendance tabagique en milieu hospitalier, indiquent les organisateurs dans un document.
Le Sénégal compte cinq spécialistes de la prise en charge de la dépendance tabagique, pour trois à quatre structures, a noté Mame Mbayam Guèye Dione, adjoint au coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabac (PNLT).
La prise en charge de la dépendance au tabac se limite à trois hôpitaux de la capitale, à savoir l’Hôpital Fann, l’Hôpital Principal et l’Hôpital général de Grand Yoff (Hoggy), en plus du Cepiad qui s’occupe de toutes addictions confondues (drogue, alcool et tabac).
D’où la nécessité, selon elle, de ‘’décentraliser et démocratiser’’ ce service, et de mettre à contribution les infirmiers, sages-femmes et médecins.
Le Sénégal envisage de mettre en place un centre de sevrage tabagique et des unités de sevrage tabagique dans les hôpitaux, dans le cadre de son Programme national de lutte contre le tabac (PNLT), indique un document.
Cet atelier de formation de dix médecins formateurs, se tient en attendant la mise sur pied de ces structures de prise en charge. Une fois formés, ces soignants formeront à leur tour, les équipes cadres de région et de district.
A travers une formation en cascade, à terme au moins une centaine de prestataires de soins primaires, sages-femmes d’Etat et infirmiers chefs de poste (ICP), verront leurs capacités renforcées en matière de sevrage tabagique dans les régions ciblées.
Au Sénégal, 6% de la population sont des fumeurs, a indiqué Professeure Touré, évoquant les conséquences du tabagisme passif.
Une enquête réalisée en 2020 dans 10 régions du pays, avait montré que l’âge auquel les jeunes commencent à fumer était passé de 10 ans en 2013 à 7 ans.
Sur cette base, un référentiel de lutte contre le tabagisme en milieu scolaire a été validé la semaine dernière à Thiès, a dit Mame Mbayam Dione.
Une enquête sur le tabagisme au sein de la population adulte prévue en 2022 en collaboration avec l’ANSD, permettra de déterminer l’impact de toutes les actions en cours, a-t-elle dit, relevant que ‘’le tabagisme a tendance à baisser au Sénégal’’.
Une loi anti-tabac votée depuis 2014 attend encore son décret d’application, et d’autres sont dans le circuit, a rappelé Dr Adja Mariétou Diop, qui représente la Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB) à cet atelier.
AWA LY FALL, AMBASSADRICE DE LA MÉDECINE CHINOISE AU SÉNÉGAL
Formée à Nankin, la jeune médecin sénégalaise est une vitrine du « soft power » chinois sans pour autant bénéficier d’un réel soutien officiel
Le Monde |
Frédéric Bobin |
Publication 13/12/2021
Elle fait glisser ses doigts sur les sachets de plantes médicinales alignés sur des étagères de bois sombre. Foulard serré autour de la tête, Awa Ly Fall soigne sa pharmacopée chinoise dans la pénombre de son cabinet, situé dans une ruelle sablonneuse du village de Ngor, banlieue de Dakar où champignonnent les nouvelles constructions. Les étiquettes calligraphiées signalent le « Dang gui shao yao san », un cocktail de plantes utilisé dans des traitements gynécologiques, le « Yu ping feng san » apaisant les allergies respiratoires, le « Gui pi wan » tonifiant la rate, ou le « Ban xia hou po » prescrit contre les dépressions. « Je suis l’ambassadrice de la médecine traditionnelle au Sénégal», sourit Awa Ly Fall, rencontrée début décembre. Et au-delà même : sa réputation a atteint Abidjan, en Côte d’Ivoire, où on l’a récemment invitée.
La thérapeute sénégalaise, trentenaire au verbe posé, illustre à sa manière l’essor de l’influence chinoise sur le continent africain. Au-delà des mégaprojets d’infrastructures, Pékin veut aussi rayonner par sa culture, ce fameux soft power que les grandes puissances actionnent au service de leurs intérêts stratégiques. Il n’est pas anodin que le cabinet de Mme Ly Fall ait été hébergé, dans un premier temps, au sein de l’Institut Confucius de Dakar, le centre culturel chinois ouvert dans le but de généraliser l’enseignement du mandarin et de diffuser au passage la vision pékinoise du monde.
Awa Ly Fall, parfaitement sinophone, est le pur produit des filières de formation visant à créer une élite africaine sinophile. Boursière du gouvernement chinois, elle a étudié neuf ans (2007-2016) à Pékin et à Nankin la médecine moderne puis traditionnelle. Son cabinet ouvert à Dakar en 2020 a connu un tel succès que certains de ses patients – elle en compte dix par jour – ont même rallié les classes de l’Institut Confucius pour s’initier à la civilisation chinoise. « Je propage la culture chinoise dans la population », s’enorgueillit la praticienne.
« Je ne suis pas sino-béate »
Awa Ly Fall voit arriver dans son cabinet ceux qui ont épuisé tous les recours, consulté en vain des médecins « modernes » pour des sciatiques, des lombalgies, de l’arthrose, des insomnies, de la dépression, des difficultés gynécologiques. Elle leur propose des soins à base d’acuponcture, de moxibustion (application de chaleur sur des zones de la peau), de ventouses et, bien sûr, de plantes médicales. Et la symbiose opère parfaitement, à l’en croire. La médecine traditionnelle chinoise, selon elle, présente d’évidentes similitudes avec les vieilles thérapies africaines, notamment dans son approche holistique intégrant le corps et l’esprit.
« Quand j’ai commencé à étudier la médecine traditionnelle chinoise, explique-t-elle, cela m’a rappelé les méthodes de ma grand-mère comme la réflexologie plantaire ou les ventouses. » Elle aime citer l’exemple de l’expression en wolof « nguelaw moma dougg » qui désigne les symptômes cumulés du rhume, de la fièvre, des courbatures et des lourdeurs de la tête. Or cette expression signifie littéralement « attraper le vent », ce même vent que la médecine traditionnelle chinoise intègre dans ses « liu qi » (six énergies climatiques). Awa Ly Fall ne s’est pas sentie dépaysée lors de ses cours à Nankin.
Le Sénégal a le plus grand ratio de cardiologue en Afrique de l’Ouest. Même s’ils sont répartis dans toutes les régions, sauf Kaffrine, Professeur Abdoul Kane trouve ce nombre insuffisant.
Le Sénégal a le plus grand ratio de cardiologue en Afrique de l’Ouest. Même s’ils sont répartis dans toutes les régions, sauf Kaffrine, Professeur Abdoul Kane trouve ce nombre insuffisant. Il présidait hier le congrès international de la société sénégalaise de cardiologie.
Si dans beaucoup de spécialités, la réparation dans le pays est inéquitable, ce n’est pas tout à fait le cas pour la cardiologie. La plupart des régions disposent de cardiologue, sauf Kaffrine. ‘’Mais la bonne nouvelle c’est, m’a-t-on dit, que ces médecins sont mutés. Donc, on peut considérer en principe que, dans un mois c’est-à-dire au 1er janvier, toutes les régions seront couvertes. D’ailleurs, l’un de nos besoins, c’était de suppléer l’absence d’un médecin qui était parti en formation dans une des régions du Sénégal. Mais, tous ces médecins seront remplacés et, en principe, on devrait considérer que toutes les régions du Sénégal disposent au moins d’un cardiologue’’, soutient Professeur Abdoul Kane, Président de la Sosecar.
Toutefois, précise-t-il, un ou de deux cardiologues dans une région ne suffisent pas. ‘’Ce que nous essayons de faire justement, c’est d’accroitre la formation des cardiologues. Ce qui est en train d’être fait au niveau du DES de cardiologie. Le Sénégal dispose de 150 cardiologues. Je peux dire que c’est le plus grand ratio de la région ouest africaine et du centre. Mais, cela est clair que ce n’est pas suffisant, puisque, nous avons formé plus de 300 cardiologues, depuis notre existence’’, dit-il.
Avant d’ajouter que Dakar, c’est aussi une école de formation pour toute l’Afrique et au-delà. Donc, ils sont 150 et beaucoup sont à Dakar. ‘’Mais, on va considérer 20 à 30% exercent dans les régions, clairement, il va falloir corriger tout cela et renforcer’’. Pour Pr Kane, leur priorité, c’est également de permettre à ces cardiologues d’être mieux équipés. Il y a, renseigne-t-il, un plaidoyer envers l’Etat du Sénégal. Mais, fait-il savoir, c’est parce qu’aussi, il ne faut pas penser que les maladies cardiaques ne seront prises en charge que par les cardiologues. ‘’Aujourd’hui, la Sosecar organise des caravanes dans toutes les régions du Sénégal pour renforcer les capacités des médecins généralistes, pour qu’ils participent à cela. On renforce aussi nos infirmiers. Nous avons démarré cette année pour nos infirmières spécialisées, afin d’avoir un corps d’infirmiers qui vont pouvoir dans nos hôpitaux participer dans la prise en charge de plus en plus complexe, mais également, en périphérie et dans les régions’’, explique le cardiologue.
‘’La cardiologie connectée’’
‘’La cardiologie connectée’’, c’est le thème du congrès organisé par la Sosecar. Pour Pr Kane, on sait tous aujourd’hui que nous avons besoin des outils de la communication moderne pour mieux prendre en charge leurs patients. ‘’On peut être dans une région qui ne dispose pas de cardiologue, qui ne dispose pas de médecin. Mais, on peut parfaitement faire un examen, faire un électrocardiogramme et l’envoyer aux spécialistes que nous sommes. Nous pouvons permettre aujourd’hui un suivi à distance de patients. La pandémie de la Covid, par exemple, nous a permis de faire de l’éducation thérapeutique et de la rééducation fonctionnelle par zoom tout simplement. Parce que nous pensons qu’il ne fallait pas créer de la promiscuité dans les hôpitaux, surtout lorsque la pandémie a eu cet essor. Nous avons pu, grâce à cette cardiologie connectée, discuter à distance avec les patients et être comme dans une salle virtuelle où les gens sont dans leur salon’’, renseigne Pr Kane.
A l’en croire, cela leur a permis d’organiser des séances thérapeutiques, des séances de réadaptation cardiaque qu’ils disposent dans les différents hôpitaux. ‘’Donc, nous pensons que la cardiologie connectée et ses différents outils peuvent permettre, non seulement, d’améliorer les méthodes d’enseignement, mais également, les méthodes d’éducation thérapeutique de communication avec les patients’’. Selon lui, cela permet d’assurer la continuité des soins, sans que les gens ne soient obligés de se déplacer. Cela va aussi permettre de former et de renforcer les capacités des acteurs de la santé. Parce qu’avec la technologie, ‘’je peux faire de la cardiologie en restant à Dakar, mais en traitant les patients de Tambacounda, grâce à leurs infirmiers et médecins généralistes. De grandes avancées technologiques ont été notées, ces dernières années, avec l’utilisation optimale des objets connectés dans le diagnostic précoce, la télésurveillance de la santé cardio-vasculaire et même dans le traitement curatif de certaines maladies cardio-vasculaires. Ces formidables avancées technologiques méritent d’être connues des cardiologues devant s’inscrire résolument dans la dynamique actuelle qu’exige leur spécialité’’, estime Pr Abdoul Kane.
LA PROCHAINE PANDÉMIE POURRAIT ÊTRE PIRE
Pour la vaccinologue Sarah Gilbert, l'humanité devra probablement faire face à des virus plus dangereux que le SARS-CoV-2 dans les décennies à venir
Une prochaine pandémie risque d'être "pire", prévient ce lundi la scientifique britannique Sarah Gilbert, co-créatrice du vaccin d'Oxford/AstraZeneca contre le Covid-19, appelant à investir dans la recherche pour être mieux préparés à cette éventualité.
"Ce ne sera pas la dernière fois qu'un virus menace nos vies et nos moyens de subsistance. La vérité est que le prochain pourrait être pire. Il pourrait être plus contagieux, ou plus mortel, ou les deux", doit avertir Sarah Gilbert selon des extraits d'un discours qui sera diffusé sur la BBC lundi soir.
Cette allocution se déroule dans le cadre de la conférence Richard Dimbleby, qui fait intervenir chaque année des personnalités du monde des sciences, des arts ou des affaires.
Cette professeure de vaccinologie à l'université d'Oxford, qui a contribué à créer un vaccin contre le Covid-19 désormais utilisé dans plus de 170 pays, appelle à ne "pas perdre" faute de financement les progrès scientifiques réalisés dans la lutte contre le coronavirus.
"Nous ne pouvons pas permettre une situation où, après avoir traversé tout ce que nous avons traversé, nous constatons que les énormes pertes économiques que nous avons subies signifient qu'il n'y a toujours pas de financement pour la préparation à une pandémie", doit-elle dire.