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30 novembre 2024
Santé
MARIE KHÉMESSE NGOM NDIAYE DÉCLINE UN PAN DE SA STRATÉGIE
La nouvelle ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a souligné jeudi, l’importance de miser sur la prévention et d’agir sur les déterminants sociaux, et environnementaux afin d’atteindre les objectifs de santé pour tous.
Dakar, 2 juin (APS) - La nouvelle ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a souligné jeudi, l’importance de miser sur la prévention et d’agir sur les déterminants sociaux, et environnementaux afin d’atteindre les objectifs de santé pour tous.
"Nous avons beau acheté des équipements mais si nous n’agissons pas dans la prévention, dans les déterminants sociaux, environnementaux de la santé, on ne pourra pas atteindre les objectifs", a-t-elle indiqué lors de la passation de service avec son prédécesseur, Abdoulaye Diouf Sarr.
Prenant l’exemple de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19, Maire Khémesse Ngom Ndiaye a insisté sur le fait que le pays ne disposait pas toujours des moyens permettant d’assurer une gratuité intégrale de la prise en charge sanitaire, à l’instar des pays davantage développés.
"Il faut que l’action sociale revienne. C’est important d’agir sur les facteurs environnementaux, tels que l’eau, le sol, l’air. Si nous n’agissons pas sur ces éléments quel que soit la personne qui sera à la tête de département, le président à la tête du pays, les objectifs de santé pour tous ne pourraient pas être atteints", a-t-elle expliqué.
L’ancienne directrice de la Santé publique a ainsi souligné la nécessité de continuer le travail, estimant être comptable de l’action de son prédécesseur à la tête du ministère de la Santé.
"Il faut continuer le travail. Je suis comptable de ce que le ministre Abdoulaye Diouf Sarr et tous les anciens ministres de la Santé ont fait. J’ai, depuis le 2 avril dernier, passé 30 ans dans le système de santé. Je me disais que je n’avais plus rien à prouver, mais tout ce que j’ai pu accomplir, l’a été en équipe", a-t-elle fait valoir.
DRAMES DANS LES HÔPITAUX, LA NÉCESSITÉ DE L'OPTIMISATION QUALITATIVE
L’implantation durable d’une culture de qualité et de gestion des risques au sein des établissements est nécessaire pour faire progresser les pratiques et garantir la sécurité des patients. Il s’agit de se saisir d’un contexte dramatique pour un sursaut
Les multiples tragédies qui secouent les structures de santé sénégalaises ont remis sur le devant de la scène la question des évolutions urgentes nécessaires pour sauver le système de santé. Des acteurs locaux et de la diaspora invitent les décideurs à s’emparer des vrais sujets relatifs à la situation de l’hôpital : pertes de chances ; ruptures de prises en charge ; mécontentements des personnels ; difficultés persistantes d’accès aux soins…
Cette tribune constitue une démarche apolitique, sans complaisance et sincère qui vise à poser les bases d’un débat structurant sur la refondation du système de santé, en particulier de l’hôpital public. C’est notre responsabilité collective de participer à la reconstruction de cette œuvre pour les générations présentes et à venir.
Cet appel qui réunit trente (30) signataires a été initié et coordonné par messieurs Momar Fyae (Inspecteur de santé publique en France), Khadim Ngom (Cardiologue en France) et Massamba Diouf (Professeur des universités et spécialiste en santé publique au Sénégal).
Des drames répétitifs qui contraignent l’hôpital sénégalais d’agir en toute urgence pour mettre fin à ce contexte d’insécurité persistant !
Nous nous sommes réveillés le 26 mai 2022 dans la stupeur et la consternation avec cette terrible nouvelle abasourdissante : «Au Sénégal, onze bébés meurent dans un incendie à l’hôpital de Tivaouane».
Parmi ces onze jeunes victimes, se trouvait le bébé M.R.G. âgé à peine de vingt-quatre (24) jours et né prématurément, car sa maman, trente-trois (33) ans, sans antécédent médical et sans aucune comorbidité, est malheureusement décédée pendant la césarienne (alors qu’elle présentait une pré-éclampsie).
Quatre nouveau-nés avaient quant à eux, déjà péri le 25 avril 2021 dans un incendie à Linguère…
Ces faits dramatiques ne sont pas sans rappeler l’affaire «Madame A.S.», une femme enceinte morte après avoir attendu en vain une césarienne ; ce drame demeure encore dans les esprits.
Par ailleurs, à Kaolack, on apprenait qu’un nourrisson déclaré mort le 08 mai dernier par une infirmière, puis déposé à la morgue, avait été retrouvé vivant par son père quelques minutes après, pour finalement décéder plus tard dans la journée.
La récurrence et la fréquence de ces situations sont bien le reflet d’un système de santé perfectible ayant pour conséquence une réelle perte de chance pour l’usager sénégalais.
Devrions-nous toutefois nous résigner face à la mort et aux conséquences somatiques et psychologiques induites par cette insécurité persistante ?
S’il est établi que l’hôpital fait face à des problèmes multifactoriels enkystés depuis de nombreuses années, et qui l’expose malheureusement trop souvent à des risques susceptibles d’affecter la santé et la sécurité des patients, force est de reconnaître que cela n’empêche en rien notre pays de s’engager sérieusement dans une autre voie.
Cet engagement n’est pas un vœu pieux qui doit être évoqué au rythme des tragédies nationales. Cela demande une vision politique forte et une action coordonnée notamment au moyen d’une réorientation sur une politique effective de démarche qualité et de gestion globalisée des risques. Il s’agit là d’un enjeu majeur de santé publique qui requiert de mettre ensemble tous les mécanismes, ressources et compétences permettant la mise en place d’une offre adaptée aux besoins des populations.
Des mesures d’urgence à prendre à la hauteur des enjeux !
Des mesures doivent être prises immédiatement ! Le Président de la République l’a bien spécifié dans son discours de Tivaouane : «Il convient d’auditer de toute urgence les services de néonatologie».
Cependant, cette mesure doit, dans les plus brefs délais, être étendue à l’ensemble de la sphère médico-technico-économico-administrative de nos hôpitaux publics. Cette procédure d’audit a tout à gagner si elle s’accompagne d’une prise de conscience collective que l’hôpital et le matériel qui l’équipe sont un bien commun qui doit bénéficier de toutes nos attentions en matière de maintenance et de maintien en état opérationnel. Ce qui est l’essence même du principe d’assurance qualité ; lequel contribue à la sécurité des patients, des soignants et de leurs visiteurs.
À ce titre, la Diaspora à un rôle essentiel à jouer. En venant, par exemple, participer à cette procédure d’audit transversale de l’écosystème hospitalier à travers des missions ponctuelles, c’est tout le système hospitalier sénégalais qui pourrait bénéficier d’un transfert de culture et de compétence en matière d’assurance qualité qui relève du quotidien et de l’évidence dans la majorité des pays où nos professionnels de santé exercent aujourd’hui.
Concernant la sécurité des personnes et des biens à l’hôpital, il y a urgence à mettre en place une nouvelle architecture organisationnelle incluant de nouveaux référentiels et contrôles effectifs et ce, en accord avec les spécificités du système de santé sénégalais.
Cela doit passer par une mise à jour de la législation liée à la sécurité des Établissements Recevant du Public (ERP), en y incluant notamment un volet spécifique «Sanitaire». Ces normes et référentiels établis devront s’accompagner d’un dispositif de contrôle périodique et aléatoire par des services ad hoc compétents. Ainsi, le principe d’une visite systématique obligatoire de contrôle de la conformité avant chaque ouverture de service et/ou de structures devra être formalisé sur la base d’un dossier de présentation suivi d’une visite physique effective sur site.
Aucune tolérance ne pourra être admise en cas de manquements graves à ces référentiels. Ce qui aboutira dans les faits à ce qu’aucune ouverture ne puisse être autorisée sans une levée des observations engageant la responsabilité des services contrôleurs de l’État. Parallèlement, des fermetures administratives ainsi que des sanctions pénales pourront également être prononcées à l’encontre des personnes morales et/ou physiques qui dérogeraient à ces principes de gestion. La mise en danger de la vie d’autrui avec intention ou non, accompagnée de facteurs aggravants ou non, sera ainsi prévue et punie par la loi.
À terme, l’implantation durable d’une culture de qualité et de gestion des risques au sein des établissements est nécessaire aux fins de faire progresser les pratiques et de garantir la sécurité des patients. Cela passe par la mise en œuvre d’un dispositif opérationnel adapté de recueil, d’analyse et de suivi des incidents importants ou des évènements indésirables graves permettant de protéger la santé et la sécurité des personnes prises en charge.
Tous les signaux sanitaires émanant des usagers devront être recueillis grâce à la mise en place de points focaux disponibles et faire systématiquement l’objet d’un traitement et d’une réponse aux déclarants.
Tous les établissements devront être soumis à une obligation de signalement aux autorités des événements indésirables graves notamment ceux associés aux soins. La culture du signalement doit être une valeur et une norme partagée au sein de l’établissement.
La création d’une haute autorité ad hoc permettra de recevoir ces déclarations, de les analyser et de réaliser un rapport annuel assorti de mesures visant à améliorer la sécurité du patient.
La mise en œuvre d’un tel dispositif facilitera l’identification et le ciblage des établissements les plus à risques et permettra un meilleur calibrage des actions à conduire (inspection, audit, évaluation, certification etc.).
La question du pilotage du système demeure centrale !
En effet, ces mesures et réformes nécessitent un pilotage effectif par les décideurs publics tout en favorisant l’émergence d’approches globales, transversales et intégratives.
Cet ambitieux plan de réformes de la santé devra ainsi s’appuyer sur des transformations systémiques impactant le système de l’offre de soins, de son financement, de sa gouvernance, mais également de son système qualité.
En matière d’offre de soins, le Sénégal est aujourd’hui en capacité de pouvoir se projeter pour offrir une nouvelle vision en ce qui concerne le maillage des offreurs de santé (au niveau de toute la pyramide sanitaire).
La question sous-jacente du financement devra être abordée avec l’ensemble des parties et partenaires, pour envisager des scénarii viables et équilibrés de mise en œuvre effective de ce nouveau système, tant attendu et surtout tant souhaité par nos compatriotes sénégalais.
Cette évolution exige une gouvernance et un leadership qui doivent renvoyer à un engagement fort des autorités concernant le recrutement de top-managers aux niveaux central et territorial.
La sélection de ces profils nécessitera des appels à candidatures en dehors de tout clientélisme politique ou partisan.
Ce nouveau système devra s’appuyer sur des nouveaux modes de gestion basés sur la confiance des acteurs, sur la considération mais également sur les compétences disponibles sur place et celles capitalisées par la Diaspora. La réflexion sur ce dernier point devra associer les acteurs du monde de l’éducation et de la formation pour accompagner ce plan ambitieux stratégique qui intégrera les derniers référentiels en matière de qualité et de gestion des risques.
Les assises de la santé, une impérieuse nécessité pour sauver et réformer le système de santé !
Dans cette perspective, le Sénégal doit s’appuyer sur une vision globale, une planification stratégique et une coordination effective qui admettent et comprennent la logique et la complexité des enjeux de santé (dans toutes ses dimensions) au sein de ses territoires. Cela exige d’impliquer et de réunir au premier chef les professionnels de santé (aux niveaux local et de la Diaspora) pour définir collégialement des stratégies et mettre en œuvre des actions et projets, susceptibles de relever à long terme et dans le cadre d’une approche davantage équilibrée, les défis sanitaires posés. C’est en travaillant étroitement avec sa Diaspora que le Sénégal pourra s’émanciper et s’engager dans une révolution sanitaire qui lui permettra de disposer d’un système de santé plus équitable et plus participatif. Le ministère est destinataire de nombreux rapports et synthèses provenant de diverses sources censées lui apporter une vision plus large des questions de santé et propice aux innovations. Toutefois, les logiques et les temporalités propres à ces différentes sources concourant à la production de données et d’informations réputées fiables et à jour, à même d’éclairer les prises de décisions, aboutissent à des distorsions parfois handicapantes voire contre-productives.
Les assises de la santé (impliquant les acteurs locaux et diasporiques) – si elles regroupent les ressources et les profils adéquats – répondront à des objectifs multiples :
– apporter aux décideurs sénégalais l’opportunité de garder la maitrise du pilotage des situations qui se présentent en ayant à tout instant la possibilité de bénéficier, sans délai, d’une vision et d’une analyse holistiques de premier ordre ;
– recenser, établir sur la base d’un guide opérationnel, les initiatives innovantes existantes dans les pays les plus avancés et préparer les conditions de capitalisation et de réplicabilité sur notre pays ;
– renforcer les ressources humaines du pays dans le domaine de la santé en faisant participer les professionnels de la santé issus de la diaspora sénégalaise et préparer, pour ceux qui sont candidats au retour au Sénégal, les conditions favorables à leur installation ;
– proposer des solutions originales, innovantes et opérationnelles qui se traduiront par des textes et des réalisations de terrain. Dans ce cadre, la création d’une école des hautes études en qualité et sécurité sanitaire prendrait toute sa place pour former les administratifs, les soignants et leurs prestataires à la culture de l’assurance qualité et de la sécurité des soins.
La traduction ainsi de ces objectifs requerra une gouvernance structurée, laquelle devra promouvoir une large concertation multisectorielle, incluant toutes les franges de la population sénégalaise et une coordination à visée effective avec la mise en place de commissions et sous-commissions thématiques (offre ; pilotage-gouvernance ; financement ; qualité etc.).
Il s’agit bien pour notre cher pays le Sénégal de se saisir d’un contexte dramatique pour un sursaut, inviter au changement de comportement et se mettre en ordre de marche pour sortir de cette résignation, qui peut et ne doit en rien nous inciter à considérer ces situations comme une fatalité… sans espoir, et ainsi d’y faire face collectivement.
Cette tribune est signée par :
Professeur Mbayang Ndiaye, ancienne Coordinatrice de la Cellule Télésanté du ministère de la Santé et de l’Action sociale, Spécialiste en Santé publique et en Santé digitale – Sénégal ;
Professeur Massamba Diouf, Professeur des Universités, spécialiste en Santé publique – Sénégal ;
Professeur Lamine Ndiaye, Professeur des Universités, Anthropologue ;
Docteur Khadim Ngom, Cardiologue – France ;
Momar Faye, Inspecteur de Santé publique, Président fondateur du Cercle Santé pour l’Afrique – France ;
Docteur Maguette Ba, Chirurgien cardiaque – France ;
Docteur Thiendella Diagne, Gynécologue obstétricien – USA ;
Professeur Anna Thiam, Cardiologue – Burkina Faso ;
Professeur Moustapha Dramé, Professeur des universités, épidémiologiste, économiste de la Santé – France ;
Docteur Massamba Faye, Généraliste – Sénégal ;
Docteur Kanny Toure Kaïré, Médecin de Santé publique, économiste de la Santé – France ;
Professeure Fatimata Ly, Professeure des universités, dermatologue – Sénégal ;
Karim Amri, Directeur d’hôpital, expert international en gestion hospitalière et système de Santé – France ;
Docteur Adama Ba Faye, Réanimateur médical – France ;
Docteur Jan-Cédric Hansen, Vice-Président du Global Health Security Alliance, Professeur invité de l’Université Léopold Sédar Senghor en Égypte, spécialiste en médecine de catastrophe – France ;
Professeur Sidy Ka, Cancérologue – Sénégal ;
Docteure Angèle Flora Mendy, Sociologue, Takemi Fellow in International Health Harvard – USA ;
Docteur Edouard Sène, Psychiatre – France ;
Docteur Papa El Hadji Thiam, Pharmacien – France ;
Professeur Mbaye Thioub, Professeur des universités, Neurochirurgien – Sénégal ;
Ibrahima Traoré, Financier spécialiste des secteurs de la Santé, du médico-social et de la solidarité internationale – France.
UNE MISSION PARLEMENTAIRE À L'HÔPITAL SY DABAKH DE TIVAOUNE
Une mission parlementaire conduite par la député Awa Gueye, présidente de la Commission de la Santé et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, s’est rendue à Tivaouane, mardi. Sur place, la mission a apprécié l’audit confié à l’Inspection générale
Une mission parlementaire conduite par la député Awa Gueye, présidente de la Commission de la Santé et des Affaires sociales de l’Assemblée nationale, s’est rendue à Tivaouane, mardi. Sur place, la mission a apprécié l’audit sur la construction et les équipements des services de néonatalogie des hôpitaux publics confié à l’Inspection générale d’État (IGE), par le chef de l’État, Macky Sall.
Onze bébés ont péri dans un incendie qui s’est déclaré à l’unité de néonatalogie de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane. La mission parlementaire qui a échangé avec la directrice, Bineta Diop, et le personnel de l’établissement sanitaire, a fait le constat que le bâtiment où s’est déroulé le drame était doté « d’un équipement neuf », rapporte le journal Le Soleil.
Invitée du midi keng d’Iradio, lundi dernier, la parlementaire avait confié qu’un rapport sera déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse.
L'OMS ALERTE SUR LA PROPAGATION DES CAS DE VARIOLE DU SINGE
Les cas de variole du singe sont rares, surtout en dehors de l’Afrique de l’Ouest et Centrale où le virus est endémique chez les animaux et circule principalement dans les zones densément boisées. Aujourd’hui, sept pays africains sont touchés.
La recrudescence de la variole du singe inquiète l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les cas de variole du singe sont rares, surtout en dehors de l’Afrique de l’Ouest et Centrale où le virus est endémique chez les animaux et circule principalement dans les zones densément boisées. Mais, depuis 2018, huit cas seulement ont été confirmés dans des pays non endémiques, parmi lesquels Israël, Singapour, le Royaume-Uni et les États-Unis, tous associés au voyage, tout comme le patient du 7 mai de retour d’un voyage au Nigéria. Mais, entre les 13 et 24 mai, au moins 16 pays en Europe et en Amérique du Nord, ainsi que l’Australie et Israël, ont signalé plus de 250 cas confirmés ou suspectés de variole du singe.
Aujourd’hui, sept pays africains sont touchés. Il s’agit du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République démocratique du Congo, du Libéria, du Nigéria, de la République du Congo et de la Sierra Léone.
Les cas ont doublé en France, passant de sept à seize, fin mai, selon les chiffres de Santé publique France.
La maladie, décelée pour la première fois chez l’homme sur un petit garçon qui vivait en RDC, en 1970, transmise de l’animal à l’homme mais aussi d’une personne à une autre, provoque des symptômes proches de la grippe suivis d’une éruption cutanée au visage pouvant se propager à d’autres parties du corps, d’abord sous la forme de plaques rouges puis de cloques purulentes qui se dessèchent et finissent par tomber. Dans la plupart des cas, ces symptômes disparaissent spontanément au bout de quelques semaines, entre deux et quatre, mais ils peuvent s’avérer mortels dans 3 % des cas environ.
Les symptômes comprennent également des maux de tête intenses, des douleurs musculaires, des maux de dos, une baisse d’énergie et des ganglions lymphatiques enflés.
« Nous devons travailler ensemble et mener des actions conjointes au niveau mondial, qui prennent en compte l’expérience et les besoins de l’Afrique », a lancé Dr Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
« NOUS NOUS FOCALISONS SUR LE DRAME DE TIVAOUANE, MAIS IL Y A PIRE »
Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, fournisseur d’équipements médicaux fait ici le point et avert
Bès bi le Jour |
Ndèye Anna NDIAYE |
Publication 01/06/2022
Suite au drame de Tivaouane qui a fait 11 morts, Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, qui s’active dans ce secteur, fait ici le point et avertit.
Comment se porte le secteur de la fourniture d’équipements médicaux au Sénégal ?
C’est un secteur en croissance certes et qui est, depuis 2019, sous le feu des projecteurs, avec la pandémie à Covid-19. C’est un secteur dynamique en perpétuelle extension eu égard aux progrès continus de la science et de la technologie. Mais je pense que c’est un secteur qui mérite plus de surveillance de la part de l’État, compte tenu de la position centrale qu’il occupe dans le dispositif de santé. Il est primordial d’ailleurs que le ministère de la Santé reconsidère et réévalue son implication dans les relations qu’il entretient avec les acteurs. La succession des événements malheureux devrait être le prétexte pour une telle démarche participative et inclusive. Depuis 2019, le secteur est ouvert à toute sorte d’entrepreneurs, à la recherche de profits, sans scrupules, sans aucune considération des règles d’éthique et de déontologie. La seule préoccupation semble être le gain. Ici, plus qu’ailleurs, une défaillance pourrait avoir des conséquences dramatiques et incommensurables.
Mais ce milieu semble être sécurisé, puisque ce sont les professionnels de la santé ou les pharmaciens qui s’y activent ?
A première vue, et pour tout observateur, le milieu des équipements médicaux et des dispositifs semble être la chasse gardée des professionnels de la santé, des pharmaciens, mais il n’en est rien. Bien au contraire, plus des 2/3 sont dans l’informel, en sus de n’avoir aucune formation diplômante ou universitaire. On y trouve du tout. Plus grave encore, il est infesté de mercenaires venus d’ailleurs, qui profitent des failles du système juridique en matière de création d’entreprise pour s’implanter et s’accaparer du milieu. Il y a plus d’étrangers que de nationaux.
On a assisté récemment à un drame au service néonatologie de Tivaouane avec la mort de 11 bébés. Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de ce drame, selon vous ? Est-ce un problème de tables chauffantes ?
On compatit à la douleur des parents et des Sénégalais. Mais avec tous les drames similaires qui ont eu lieu auparavant, il y a lieu de se demander si nous apprenons de nos déboires et échecs ? A l’évidence, non. A Linguère tout comme à Tivaouane, l’incendie serait à l’origine des sinistres et c’est toujours au service de néonatologie. Un court-circuit électrique serait à l’origine du sinistre. Les accusations de négligence ont fusé. Même si nous sommes membres à part entière de la société, nous ne pouvons pas avoir les mêmes réactions face à une telle ampleur et à la répétition de ce type de sinistre. D’abord, nous savons tous que ce type d’appareil est truffé de technologie. C’est de l’électronique.
Quelle est la spécificité de ces tables chauffantes et les éventuels dégâts qu’elles pour- raient causer ?
L’électricité utilisée pour ces tables chauffantes est très faible et elle doit être mesurée et régulée. D’ailleurs, actuellement, l’essentiel des incubateurs fiables sont dotés de batteries avec des autonomies de fonctionnement. Les spécifications des appareils sont en fonction des utilisations, donc de la destination. Ce dernier aspect permet de définir les types d’appareils pour une meilleure prise en charge des besoins. On y retrouve quatre types d’incubateurs. Pas Plus. Pas moins. Il y a un incubateur d’attente pour réchauffer l’enfant quelques heures avant son transfert à la mère. Un Incubateur d’élevage. Le mot peut porter à confusion ou dérouter mais, l’appellation est en fonction de l’emploi. Il y a aussi un Incubateur de soins intensifs et de réanimation pour un enfant ayant besoin de soins fréquents et permanents. Et enfin, un Incubateur de transport pour transporter l’enfant d’un lieu à un autre, en ambulance par exemple. Donc chaque appareil répond à un besoin spécifique et avec la technologie adaptée et adéquate. Mieux, il ne peut y avoir d’interchangeabilité. Pour dire, un incubateur de soins intensifs et de réanimation ne peut être utilisé en lieu et place d’un incubateur d’attente. La plupart du temps, il y a des pannes courantes relatives à la déficience des capteurs et aux déclenchements intempestifs des capteurs. Pannes qui se règlent par des autotests simples qui facilitent la vérification du bon fonctionnement de l’appareil.
Est-ce que les hôpitaux ont des maintenanciers pour s’occuper de ce matériel ?
A l’évidence, la réponse devrait être affirmative. Il ne devrait pas avoir de structure, sans équipe de maintenanciers a priori, et à plus forte raison lorsqu’elle dispose d’un service de néonatologie. Il devrait impérativement avoir des équipes formées à l’entretien d’un tel équipement eu égard à la technicité et à la technologie que comportent les incubateurs. Mais les applications médicales de l’appareil imposent un niveau de formation requis pour la maintenance. Les utilisateurs doivent savoir que l’appareil impose un changement régulier et constant de l’eau du réservoir et son filtre.
Parlez-nous un peu des réactifs de laboratoires que vous fournissez également aux structures hospitalières…
Nous nous focalisons ces temps-ci sur le drame de Tivaouane, mais il y a pire qui nous guette. Et ce n’est pas exagéré si l’on n’y prend garde. La santé, c’est un tout. A ce titre, le maillon fort de la structure sanitaire qui donne les résultats escomptés à temps et à l’heure devrait être plus encadré. Je veux nommer les réactifs de laboratoires. Ils permettent de déterminer à temps réel les pathologies dont souffrent les patients. Mais force est de constater, pour le déplorer, qu’ils font l’objet de négligence avérée et ce, à bien des niveaux.
Bien des diagnostics sont faussés, biaisés, pas parce que le médecin traitant n’a pas fait son diagnostic correctement, mais parce lorsque le même médecin sollicite du patient des analyses, les résultats qu’ils apportent du laboratoire sont en porte-à-faux avec son constat. Les causes sont à chercher dans la conservation, l’acheminement et la distribution des réactifs. Et aujourd’hui plus que jamais, l’Etat doit écouter les Sdr (Sociétés distributrices de réactifs). Nous allons droit vers le mur. Les réactifs sont acheminés dans des conditions exécrables par des épiciers, qui calculent aux marges près, leurs bénéfices, ignorant savamment les conditions de conservation et de transport et ce, à tous les niveaux de l’importation à la distribution.
LA DÉCLARATION DE DAKAR ADOPTÉE
La Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques a été adoptée ce lundi, en marge de l’inauguration du Global Mercy, un bateau moderne à la pointe de la technologie médicale.
La Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques a été adoptée ce lundi, en marge de l’inauguration du Global Mercy, un bateau moderne à la pointe de la technologie médicale.
Hier, le président de la République, Macky Sall, a réaffirmé la priorité «élevée» qu’il accorde au secteur de la santé au Sénégal, écrit l’Aps. Il inaugurait, ce lundi, le Global Mercy, le plus grand navire hôpital civil au monde, arrivé au Port de Dakar vendredi dernier pour soigner gratuitement des malades.
Le Global Mercy est long de 174 mètres et large de 28,6 mètres avec 6 blocs opératoires, 102 lits pour soins aigus, 7 lits d’isolement et 90 lits pour convalescents. «Nous avons tenu à organiser cette cérémonie pour réaffirmer la priorité élevée que nous accordons à la santé de nos populations et exprimer l’intérêt que revêt pour nous l’œuvre humanitaire de Mercy Ships, qui contribue à élargir l’offre des soins de santé dans nos différents pays», a déclaré le chef de l’Etat. Pour cette mission humanitaire, Macky Sall a aussi salué l’offre de formation et d’encadrement des personnels de santé, en plus des projets d’infrastructures sanitaires dans les pays où les bateaux de l’Ong stationnent.
Dans le même sillage, le chef de l’Etat a témoigné de l’engagement constant de Mercy Ships au service des populations nécessiteuses depuis 30 ans. «Il reste à poursuivre de façon conséquente les réformes majeures du système de santé, pour une efficacité optimale des investissements de santé. C’est une condition majeure de l’amélioration des performances du système de santé», estime encore le Président Macky Sall. Ce dernier a profité de cette tribune pour réitérer la volonté de l’Etat à mettre aux normes les structures de santé, avec la construction de quatre hôpitaux et du service des maladies infectieuses de Fann. Mais aussi la réalisation en cours de la Polyclinique de l’hôpital Principal de Dakar, la construction avant la fin de l’année de l’hôpital Le Dantec et celui de Tivaouane.
A cela, dit-il, s’ajoutent le recrutement de 1500 agents de santé dont 500 médecins et la stimulation d’initiatives privées contribuant à la souveraineté pharmaceutique et médicale. Pour sa part, le fondateur de Mercy Ships, Don Stephens, s’est dit honoré d’inaugurer au Sénégal, cette «grande Nation», l’hôpital Global Mercy dédié au continent africain. «Tous les Etats doivent assumer leurs responsabilités pour plus d’efficacité dans la santé de nos populations, car la priorité ce sont la santé et l’éducation», déclare le Président de l’Union des Comores. Il y avait d’autres invités comme le Président de la Guinée-Bissau, Umaro Sisoco Embalo, les ministres de la Santé de la Gambie, du Congo, entre autres personnalités.
A l’occasion de l’inauguration, le président en exercice de l’Union africaine s’est engagé à porter la Déclaration, dite de Dakar, sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques devant la Conférence des chefs d’Etat de l’Ua. «Nous, chefs d’Etat, avons adopté la Déclaration de Dakar qui résulte d’un travail méticuleux des ministres et experts sur l’accès aux soins chirurgicaux, obstétricaux et anesthésiques», a informé Macky Sall.
NOUS NOUS FOCALISONS SUR LE DRAME DE TIVAOUANE, MAIS IL Y A PIRE
Suite au drame de Tivaouane qui a fait 11 morts, Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général.
Suite au drame de Tivaouane qui a fait 11 morts, Bès bi le Jour s’est intéressé aux tables chauffantes dans les services de néonatologie, ainsi que la fourniture et la maintenance de ces équipements médicaux en général. Dr Ibrahima Ndiaye, qui s’active dans ce secteur, fait ici le point et avertit.
Comment se porte le secteur de la fourniture d’équipements médicaux au Sénégal ?
C’est un secteur en croissance certes et qui est, depuis 2019, sous le feu des projecteurs, avec la pandémie à Covid-19. C’est un secteur dynamique en perpétuelle extension eu égard aux progrès continus de la science et de la technologie. Mais je pense que c’est un secteur qui mérite plus de surveillance de la part de l’État, compte tenu de la position centrale qu’il occupe dans le dispositif de santé. Il est primordial d’ailleurs que le ministère de la Santé reconsidère et réévalue son implication dans les relations qu’il entretient avec les acteurs. La succession des événements malheureux devrait être le prétexte pour une telle démarche participative et inclusive. Depuis 2019, le secteur est ouvert à toute sorte d’entrepreneurs, à la recherche de profits, sans scrupules, sans aucune considération des règles d’éthique et de déontologie. La seule préoccupation semble être le gain. Ici, plus qu’ailleurs, une défaillance pourrait avoir des conséquences dramatiques et incommensurables.
Mais ce milieu semble être sécurisé, puisque ce sont les professionnels de la santé ou les pharmaciens qui s’y activent ?
A première vue, et pour tout observateur, le milieu des équipements médicaux et des dispositifs semble être la chasse gardée des professionnels de la santé, des pharmaciens, mais il n’en est rien. Bien au contraire, plus des 2/3 sont dans l’informel, en sus de n’avoir aucune formation diplômante ou universitaire. On y trouve du tout. Plus grave encore, il est infesté de mercenaires venus d’ailleurs, qui profitent des failles du système juridique en matière de création d’entreprise pour s’implanter et s’accaparer du milieu. Il y a plus d’étrangers que de nationaux.
On a assisté récemment à un drame au service néonatologie de Tivaouane avec la mort de 11 bébés. Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de ce drame, selon vous ? Est-ce un problème de tables chauffantes ?
On compatit à la douleur des parents et des Sénégalais. Mais avec tous les drames similaires qui ont eu lieu auparavant, il y a lieu de se demander si nous apprenons de nos déboires et échecs ? A l’évidence, non. A Linguère tout comme à Tivaouane, l’incendie serait à l’origine des sinistres et c’est toujours au service de néonatologie. Un court-circuit électrique serait à l’origine du sinistre. Les accusations de négligence ont fusé. Même si nous sommes membres à part entière de la société, nous ne pouvons pas avoir les mêmes réactions face à une telle ampleur et à la répétition de ce type de sinistre. D’abord, nous savons tous que ce type d’appareil est truffé de technologie. C’est de l’électronique.
Quelle est la spécificité de ces tables chauffantes et les éventuels dégâts qu’elles pour- raient causer ?
L’électricité utilisée pour ces tables chauffantes est très faible et elle doit être mesurée et régulée. D’ailleurs, actuellement, l’essentiel des incubateurs fiables sont dotés de batteries avec des autonomies de fonctionnement. Les spécifications des appareils sont en fonction des utilisations, donc de la destination. Ce dernier aspect permet de définir les types d’appareils pour une meilleure prise en charge des besoins. On y retrouve quatre types d’incubateurs. Pas Plus. Pas moins. Il y a un incubateur d’attente pour réchauffer l’enfant quelques heures avant son transfert à la mère. Un Incubateur d’élevage. Le mot peut porter à confusion ou dérouter mais, l’appellation est en fonction de l’emploi. Il y a aussi un Incubateur de soins intensifs et de réanimation pour un enfant ayant besoin de soins fréquents et permanents. Et enfin, un Incubateur de transport pour transporter l’enfant d’un lieu à un autre, en ambulance par exemple. Donc chaque appareil répond à un besoin spécifique et avec la technologie adaptée et adéquate. Mieux, il ne peut y avoir d’interchangeabilité. Pour dire, un incubateur de soins intensifs et de réanimation ne peut être utilisé en lieu et place d’un incubateur d’attente. La plupart du temps, il y a des pannes courantes relatives à la déficience des capteurs et aux déclenchements intempestifs des capteurs. Pannes qui se règlent par des autotests simples qui facilitent la vérification du bon fonctionnement de l’appareil.
Est-ce que les hôpitaux ont des maintenanciers pour s’occuper de ce matériel ?
A l’évidence, la réponse devrait être affirmative. Il ne devrait pas avoir de structure, sans équipe de maintenanciers a priori, et à plus forte raison lorsqu’elle dispose d’un service de néonatologie. Il devrait impérativement avoir des équipes formées à l’entretien d’un tel équipement eu égard à la technicité et à la technologie que comportent les incubateurs. Mais les applications médicales de l’appareil imposent un niveau de formation requis pour la maintenance. Les utilisateurs doivent savoir que l’appareil impose un changement régulier et constant de l’eau du réservoir et son filtre.
Parlez-nous un peu des réactifs de laboratoires que vous fournissez également aux structures hospitalières...
Nous nous focalisons ces temps-ci sur le drame de Tivaouane, mais il y a pire qui nous guette. Et ce n’est pas exagéré si l’on n’y prend garde. La santé, c’est un tout. A ce titre, le maillon fort de la structure sanitaire qui donne les résultats escomptés à temps et à l’heure devrait être plus encadré. Je veux nommer les réactifs de laboratoires. Ils permettent de déterminer à temps réel les pathologies dont souffrent les patients. Mais force est de constater, pour le déplorer, qu’ils font l’objet de négligence avérée et ce, à bien des niveaux.
Bien des diagnostics sont faussés, biaisés, pas parce que le médecin traitant n’a pas fait son diagnostic correctement, mais parce lorsque le même médecin sollicite du patient des analyses, les résultats qu’ils apportent du laboratoire sont en porte-à-faux avec son constat. Les causes sont à chercher dans la conservation, l’acheminement et la distribution des réactifs. Et aujourd’hui plus que jamais, l’Etat doit écouter les Sdr (Sociétés distributrices de réactifs). Nous allons droit vers le mur. Les réactifs sont acheminés dans des conditions exécrables par des épiciers, qui calculent aux marges près, leurs bénéfices, ignorant savamment les conditions de conservation et de transport et ce, à tous les niveaux de l’importation à la distribution.
90 % DE FILLES S’ADONNENT AU VAPOTAGE, SELON LA LISTAB
Au Sénégal, de plus en plus de filles fument de la cigarette et beaucoup d’entre elles utilisent la chicha, soit 90 % qui s’adonnent au vapotage.
Au Sénégal, de plus en plus de filles fument de la cigarette et beaucoup d’entre elles utilisent la chicha, soit 90 % qui s’adonnent au vapotage.
Depuis plusieurs années, il est apparu un nouveau type de cigarette qui est très utilisé par les jeunes. Et selon une enquête menée par la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (LISTAB), la tendance s’est inversée chez les jeunes. « La deuxième enquête vient montrer qu’aujourd’hui les filles ont renversé la tendance avec la chicha puisque 90 % d’entre elles s’adonnent au vapotage, c’est-à-dire à l’utilisation des cigarettes électriques’’, a indiqué le secrétaire exécutif de la LISTAB, Djibril Wélé, hier lors d’une conférence de presse.
Cette rencontre avec les journalistes s’est tenue dans le cadre de la célébration de la journée mondiale sans tabac, prévue ce mardi. Elle a pour thème : «« Le tabac : une menace pour notre environnement ». Une occasion pour les membres de la LISTAB de faire un état des lieux de la mise en œuvre de la loi anti-tabac, en présence de son président, Moustapha Gaye et de plusieurs adolescents. « Avant, pour les voir fumer, il fallait aller dans des établissements privés de la place. Cela semble devenir une mode. Notre dernière étude a montré que les enfants commençaient à fumer à l’âge de 7 ans », a soutenu Wélé. D’après lui, cela est dû au fait que la cigarette est devenue accessible pour les enfants de la rue et les talibés. Il estime que plus de 400 bars à chicha sont enregistrés à Dakar. Ce qui pousse les jeunes âgés entre 10 et 18 ans à s’adonner au vapotage.
Appel lancé au président de la République, taxation…
Il ajouté qu’une séance de chicha, qui dure environ deux heures, a une valeur de 100 cigarettes, à la fois, et c’est encore plus grave que ces dernières. Djibril Wélé demande ainsi à l’Etat d’assumer ses responsabilités en prenant davantage en charge la question du tabac. « Nous lançons un appel au président de la République Macky Sall pour l’application du décret portant sur la loi anti-Tabac et l’arrêté conjoint signé par les ministres de la Santé et du Commerce et qui attend toujours d’être numéroté par le Secrétariat Général du Gouvernement », a plaidé le directeur exécutif de la LISTAB.
Concernant la taxation du tabac, le Président de la LISTAB, Moustapha Gaye, a déclaré de son côté que le moyen le plus efficace pour faire baisser son utilisation dans notre pays, c’est de le taxer davantage afin de régler le problème. La taxation va aussi faire baisser la prévalence et faciliter la mobilisation des ressources pour avoir davantage de moyens de prendre en charge la question liée au tabagisme dans le pays. Gaye a indiqué qu’au Sénégal plus de 200 tonnes de mégots de cigarettes sont jetées par les fumeurs chaque année. ‘’Cela a un impact négatif sur la planète plus précisément les écosystèmes entiers’’.
MARIE KHÉMESSE NGOM NDIAYE, UNE PRATICIENNE EN MISSION
L’arrivée de la Directrice de la santé à la tête du département ministériel procède d’un souci de confier le secteur à un acteur du sérail. Un vœu longtemps émis par nombre d’observateurs et de citoyens
La nouvelle ministre de la Santé et de l’Action sociale, Marie Khémesse Ngom Ndiaye, a, sans doute, pour mission de réorganiser et redorer le blason d’un secteur terni par une série de dysfonctionnements et de drames ayant entamé sa crédibilité auprès de l’opinion publique sénégalaise.
Le docteur Marie Khémesse Ngom Ndiaye a hérité jeudi du poste de ministre de la Santé après le limogeage d’Abdoulaye Diouf Sarr à la suite de l’incendie qui a coûté la vie à onze bébés, la veille au soir, à l’hôpital public de Tivaouane, localité située à une centaine de kilomètres de Dakar.
La séquence temporelle de sa nomination donne une indication sur sa principale mission : redonner confiance aux usagers dont la foi au système sanitaire a été sérieusement entamée.
Le drame de Tivaoaune est survenu moins de deux mois après la mort en couches à l’hôpital régional de Louga, dans le nord du pays, de Ndéye Astou Sokhna, une femme enceinte qui avait attendu en vain plus de 20 heures pour subir une césarienne.
Alors que l’émotion et l’indignation étaient encore vives, un nouveau-né, avait, par erreur, été déclaré mort et conduit à la morgue du centre hospitalier régional de Kaolack (centre). Le bébé, après avoir plus tard donné des signes de vie, avait rendu l’âme en dépit des efforts menés pour le ranimer.
Un an auparavant, quatre nouveau-nés avait péri dans un incendie survenu à l’unité de néonatologie de l’hopital public de Linguère, une localité de la région de Louga, dans le nord du pays.
Par ailleurs, nombreux sont les sénégalais qui sont très remontés contre des acteurs du secteur de la santé après avoir vécu des expériences désagréables dans des structures sanitaires. La mise en place, dans la foulée, d’un collectif dénommé ‘’Patients en danger’’ en est une illustration.
L’arrivée de la Directrice de la santé, une praticienne formée à la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), à la tête du département ministériel, procède d’un souci de confier le secteur à un acteur du sérail. Un vœu longtemps émis par nombre d’observateurs et de citoyens.
Au regard de sa formation académique, de son parcours administratif et de son passé dans le mouvement associatif et syndical, Marie Khémesse Ngom, en première ligne dans la riposte à l’épidémie de Covid-19 depuis son apparition au Sénégal, est en terrain connu.
Médecin et spécialiste en santé publique et en médecine du travail, elle a dès la fin de sa formation en 1991 à la faculté de médecine de Dakar, rejoint le district sanitaire de Thiès où elle a servi en tant que adjoint du médecin-chef de ce district. Neuf ans plus tard elle intègre le Bureau de suivi des activités des districts au ministère de la Santé.
‘’Je n’ai jamais voulu être loin des activités opérationnelles. Il fallait maîtriser ce qui se passe au niveau opérationnel pour pouvoir prétendre à certains postes de responsabilités’’, a-t-elle récemment déclaré lors d’une interview publiée sur la page Facebook de l’association des Femmes médecins du Sénégal.
C’est que l’ancien médecin-chef du district sanitaire de Dakar (2005-2015), première femme à occuper ce poste, adore les challenges au point de diriger plus tard le service de lutte contre les maladies au niveau de la tutelle.
‘’Il y avait à l’époque beaucoup de défis à relever. J’ai parcouru tout ce long chemin jusqu’à la direction de la lutte contre les maladies pour m’occuper aussi bien des maladies transmissibles que des maladies non transmissibles à soin couteux’’, avait expliqué la native du Baol, localité du centre du Sénégal.
L’engagement de la catholique issue d’une famille sérère s’est également par le passé manifesté dans le syndicalisme au point de gravir les échelons et devenir entre 2006 et 2011 la secrétaire générale du Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES).
En fin de compte, la nouvelle ministre de la Santé, une ancienne militante de la Coix rouge, sait de qui tenir. Son défunt père travaillait dans l’administration, sa défunte mère était une couturière réputée de Mont-Rolland.
‘’C’est une grande bosseuse. Elle aime le travail bien fait et est d’une grande loyauté’’, a témoigné à son sujet, un de ses collègues, le docteur Babacar Guèye, dans un film documentaire réalisé par l’Amicale des femmes du ministère à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Femme.
YEUMBEUL PRISE EN CHARGE POUR LA CATARACTE
Des centaines de patients atteints de cataracte ont bénéficié d’un traitement dans le cadre d’un camp gratuit de chirurgie oculaire organisé cinq jours durant par l’ONG koweïtienne, Direct Aïd Society au centre de santé de Yeumbeul
Yeumbeul (Keur Massar), 28 mai (APS) - Des centaines de patients atteints de cataracte ont bénéficié d’un traitement dans le cadre d’un camp gratuit de chirurgie oculaire organisé cinq jours durant par l’ONG koweïtienne, Direct Aïd Society au centre de santé de Yeumbeul, a-t-on appris du directeur de cette organisation non-gouvernementale, Mouhamed Ould Sneiba.
’’Ici à Yeumbeul, 1410 personnes ont été soignées et aujourd’hui, a notre cinquième jour, nous sommes déjà à plus de 1000 traitements. Ce qui est satisfaisant, car nous sommes dans la bonne voie pour dépasser l’objectif qui est de 1500’’, a dit Mouhamed Ould Sneiba.
Il intervenait lors d’une conférence de presse à l’hôpital de Yeumbeul où sont soignées, depuis cinq jours des personnes atteintes de la cataracte.
Sneiba souligne que l’ONG travaille en collaboration avec le ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui a mis en place un plan stratégique dont l’objectif est de soigner 15 000 cas de cataracte partout au Sénégal.
Pour ce camp qui a démarré mardi, Direct Aïd Society s’est appuyée sur un important dispositif humain et matériel, selon son directeur général.
Il est composé de15 médecins, une dizaine de techniciens, d’infirmiers et d’ophtamologues, une vingtaine d’assistants et plusieurs microscopes utilisés pour soigner les patients.
’’Nous avons aussi un personnel qualifié pour réaliser les tests sanguins afin de mettre les patients dans de bonnes conditions d’opération. Des équipes vont également assurer le suivi des malades après les opérations’’, a fait savoir Sneiba.
Il a noté que ce camp ne concerne que les personnes âgées, précisant que pour les enfants, c’est un protocole différent qui nécessite une anesthésie générale avec des médecins spécialisés pour cela’’.
Selon lui, il est prévu un camp dédié pour les enfants souffrant de la cataracte au mois de juin.
Avant celui de Yeumbeul, l’ONG avait organisé deux autres camps à Sédhiou et Kaolack.