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29 novembre 2024
Santé
SANTE MENTALE EN TERRE FERTILE
Au Sénégal, l’enquête nationale sur la santé mentale de 2023 a révélé une prévalence de burn-out chez les travailleurs de 57,5 %, a rappelé, hier, le ministre de la Santé et de l'Action sociale (MSAS)
Au Sénégal, l’enquête nationale sur la santé mentale de 2023 a révélé une prévalence de burn-out chez les travailleurs de 57,5 %, a rappelé, hier, le ministre de la Santé et de l'Action sociale (MSAS), à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la santé mentale à Kaolack. ‘’Sachant que la performance ne repose pas seulement sur la volonté des professionnels de bien remplir leur mission, mais aussi sur la capacité des organisations à favoriser des choix collectifs sur les priorités, une institution doit réunir les conditions pour permettre une bonne qualité du travail’’, a souligné le ministre. Selon Ibrahima Sy, sachant que 60 % de la population mondiale travaille, il est urgent d’agir pour protéger et favoriser la santé mentale au travail et prévenir les risques connexes.
"L’État du Sénégal, à travers le MSAS, compte accroître la sensibilisation pour une meilleure connaissance des facteurs déterminants d’une santé mentale optimale des employés et usagers sur les lieux de travail. De plus, avec les responsables des établissements de santé, des dispositions seront prises pour renforcer les capacités des personnels de santé et des intervenants communautaires, eu égard à la reconnaissance de symptômes et à la détection des signes d’alerte des troubles mentaux survenant au cours de l’exercice de leurs fonctions. Pour une prise en charge précoce et efficace, l’accent sera mis sur l’implication pluridisciplinaire regroupant les secteurs, les familles et la communauté", a annoncé M. Sy. "Il est temps de prioriser la santé mentale au travail". Tel était le thème de cette année.
Le ministre de la Santé et de l'Action sociale a fait remarquer que ce thème traite enfin de la problématique globale du bien-être et de la qualité de vie au travail, un domaine très peu abordé. Selon Ibrahima Sy, créer des environnements de travail sains et sûrs permet de protéger la santé mentale. Au contraire, des facteurs nuisibles à la santé, notamment la stigmatisation, la discrimination et l’exposition à des risques tels que le harcèlement et d’autres mauvaises conditions de travail peuvent significativement compromettre la santé mentale, la qualité de vie globale et, par conséquent, la participation ou la productivité au travail.
PLAIDOYER POUR LA PRISE EN CHARGE DE LA SANTÉ MENTALE DANS LE TRAITEMENT DU VIH
À l'occasion de la 32e Journée mondiale de la santé mentale, Moussa Seydi a révélé qu'un patient sur cinq présente des symptômes de dépression, insistant sur le fait que cette problématique nécessite une attention accrue
Le directeur du Centre des maladies infectieuses et tropicales du Centre hospitalier universitaire de Fann (Dakar), Pr Moussa Seydi, estime que la prise en charge de la santé mentale doit être intégrée dans les types de prise en charge des patients infectés par le VIH.
‘’Il est normal pour nous de dire que la prise en charge de la santé mentale doit être intégrée dans les types de prise en charge des patients infectés par le VIH”, a-t-il affirmé.
Cette intégration est d’autant nécessaire plus qu’un patient sur cinq présente des symptômes de dépression nerveuse, a insisté l’enseignant-chercheur.
Il intervenait à Kaolack (centre), à l’occasion du lancement, par le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Ibrahima Sy, de la 32e Journée mondiale de la santé mentale axée sur le thème ”Il est temps de prioriser la santé mentale au travail’’.
Moussa Seydi, professeur titulaire à la Chaire des maladies infectieuses de la Faculté de médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, faisait un exposé sur la santé mentale et l’infection au VIH au Sénégal.
Il considére que ”la santé mentale est globalement négligée en Afrique’’.
‘’Durant la Covid-19, a-t-il rappelé, il y eu une augmentation de l’anxiété et des cas de dépression de 25% dans le monde. Donc, les maladies infectieuses peuvent être liées à toutes les pathologies. Les troubles de la santé mentale, notamment la dépression, constituent la troisième cause de morbidité parmi les maladies non transmissibles’’, a-t-il expliqué.
Pour le Pr Seydi, ”la dépression, trouble mental le plus retrouvé autour de l’infection à VIH, est largement sous-diagnostiqué’’ en Afrique sub-saharienne.
Il en est de même au niveau du Sénégal, du fait du ‘’tabou’’ qui entoure la maladie, d’un manque de spécialistes dans ce domaine. Il s’y ajoute que les professionnels de santé sont peu formés à la prise en charge des troubles mentaux, compte non tenu d’un manque d’information sur cette problématique.
‘’Au Sénégal, nous avons mené cinq projets d’études, avec des sous-études, qui ont toutes été financées par le +National institute of mental health+ (Institut national de santé mentale des Etats-Unis d’Amérique, NIMH, en anglais), un des 27 instituts qui dépendant de NIMH’’, a-t-il souligné.
Ces projets, dans le cadre desquels des Africains et des Français ont travaillé, ont été menés dans le cadre d’une large collaboration pour s’intéresser au dépistage et au traitement.
‘’Des études ont été faites sur les déterminants de la dépression au cours de l’infection au VIH et nous allons aussi travailler sur un contenu de sensibilisation. Des travaux ont été entamés sur la dépression en 2018 en faisant une enquête de connaissance active et pratique sur la dépression chez les professionnels de santé’’, a rappelé le Pr Seydi.
Cette enquête a permis de constater le manque de formation des professionnels de santé, notamment au niveau des sites de prise en charge des patients infectés par le VIH, a-t-il fait savoir. Il précise aussi qu’elle a été réalisée en deux phases au niveau des maladies infectieuses et du centre de traitement ambulatoire.
‘’Ces études nous ont confirmé que la thérapie interprofessionnelle de groupe, qui est recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les pays en voie de développement, était non seulement faisable, mais elle était bien acceptée’’, a-t-il informé.
Il explique que ‘’les résultats étaient positifs, parce qu’il y avait un impact sur l’amélioration de la qualité de vie des patients, permettant aux praticiens de santé de mieux prendre en charge certains cas de dépression sans médicament’’.
SANTÉ MENTALE AU SÉNÉGAL, LES JEUNES FILLES, PARTICULIÈREMENT VULNÉRABLES
Ces jeunes sont souvent exposées à des violences de différentes natures, liées à leur statut biologique et psychologique, ainsi qu’à des interdits sociaux. Ce poids, selon le docteur Diémé, conduit à des troubles comme le mutisme.
Le docteur Boubacar Diémé, chef du service des consultations externes à l’hôpital psychiatrique de Thiaroye, a profité de son passage à la matinale Salam Sénégal sur Radio Sénégal Internationale pour tirer la sonnette d’alarme sur l’état de la santé mentale chez les jeunes filles au Sénégal, à l’occasion de la Journée internationale de la santé mentale.
Il a notamment évoqué la vulnérabilité accrue des jeunes filles âgées de 12 à 15 ans face aux troubles mentaux, en particulier la dépression. Ces jeunes sont souvent exposées à des violences de différentes natures, liées à leur statut biologique et psychologique, ainsi qu’à des interdits sociaux. Ce poids, selon le docteur Diémé, conduit à des troubles comme le mutisme et la frustration, qui impactent négativement leur développement.
Dr Diémé a insisté sur la nécessité de sensibiliser et d’instaurer des mécanismes préventifs dans les écoles, afin de permettre aux jeunes filles de s’exprimer et de prévenir les dérives avant qu’elles ne se retrouvent dans des situations de crise. Il a notamment suggéré la présence d’éducateurs spécialisés au sein des établissements scolaires, pour que les enfants puissent trouver un espace d’écoute.
Le spécialiste a également rappelé que le poids de la société, notamment l’exigence culturelle de maternité, constitue une pression supplémentaire pour les femmes, exacerbant parfois les troubles mentaux.
Sur la question de la santé mentale au travail, Dr Diémé a souligné l’importance d’un environnement professionnel sain, insistant sur le fait qu’un climat de travail équilibré et valorisant est essentiel pour maintenir la performance et le bien-être mental des employés. Il recommande de valoriser les ressources humaines et de gérer les conflits de manière proactive pour éviter le stress et ses répercussions.
LA SENPNA VA METTRE EN ŒUVRE UN PROJET DE 27,9 A 31 MILLIARDS
Le Directeur général de la société SEN-Pharmacie nationale d’approvisionnement (SENPNA), Dr Seydou Diallo, affiche ses ambitions pour développer le secteur pharmaceutique du Sénégal.
Le Directeur général de la société SEN-Pharmacie nationale d’approvisionnement (SENPNA), Dr Seydou Diallo, affiche ses ambitions pour développer le secteur pharmaceutique du Sénégal. Il promet d’implanter des unités de production pharmaceutique et de développer des médicaments, en partenariat avec des entreprises compétentes. Ce projet qui nécessite un investissement initial de 27,9 à 31 milliards de francs CFA.
«Bâtir un secteur pharmaceutique solide. Une industrie pharmaceutique nationale robuste qui contribue à la création d’emplois, générer des recettes fiscales, mais également réduire les importations, pour améliorer la balance commerciale». Voilà l’ambition du directeur général de la société la SEN-Pharmacie nationale d’approvisionnement (SENPNA). Selon le Dr. Seydou Diallo, la sécurité sanitaire et l’indépendance thérapeutique restent son objectif. En effet, la SEN-PNA s’inscrit pleinement dans cette dynamique et souhaite s’associer avec des partenaires pour assurer le transfert de technologies et mener à bien ce projet ambitieux. « En tant qu'établissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC), notre mission est désormais d’implanter des unités de production pharmaceutique et de développer des médicaments, en partenariat avec des entreprises compétentes», a fait savoir le Dr. Diallo. À l’en croire, l’étape clé de ce projet de développement de l’industrie pharmaceutique locale repose sur trois phases : «la mise en place d’une unité (18 à 24 mois) qui produira des médicaments essentiels, principalement pour le traitement des pathologies aiguës. En parallèle, nous nous engageons à moderniser notre chaîne d’approvisionnement pour garantir une distribution rapide et efficace sur tout le territoire. Cette phase inclut également des investissements dans des technologies vertes pour minimiser l'impact environnemental de notre production»
La seconde étape de ce projet comprend également la transition épidémiologique (3 à 5 ans). «Nous ajusterons notre production pour répondre aux besoins croissants en traitements des maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires et métaboliques. Cette phase comprendra également la création de centres de recherche et développement pour adapter les traitements aux spécificités locales, ainsi que l’amélioration des capacités de diagnostic dans nos structures de santé. Nous ambitionnons d’élaborer un programme national de prévention et d’éducation sanitaire afin de sensibiliser la population aux enjeux de santé publique», souligne-t-il.
Enfin, le troisième axe concernera la production de médicaments complexes (5 à 7 ans). «Nous envisagerons la production locale de médicaments oncologiques, injectables et autres produits sophistiqués. Cette étape s’accompagnera de la mise en place d’un système de contrôle qualité rigoureux pour garantir la conformité aux normes internationales, ouvrant ainsi la voie à des exportations régionales et internationales. Nous nous fixons également comme objectif de développer des partenariats avec des universités et instituts de recherche pour encourager l’innovation en pharmacologie. Soutien à l’Innovation et à la Formation», a ajouté Dr Seydou Diallo.
Afin de réussir ce projet, le directeur général de la SENPNA a indiqué qu’un investissement initial de 45 à 50 millions de dollars (environ 27,9 à 31 milliards de francs CFA) est requis pour financer les études, la construction et les équipements. «Le projet nécessitera un terrain de 40 000 à 50 000 m², avec une infrastructure évolutive comprenant : trois lignes de production pour les liquides, cinq lignes pour les formes sèches, quatre lignes pour la production de pénicillines, deux lignes pour les dispositifs médicaux. Nous prévoyons également de former nos ressources humaines auprès de nos partenaires, afin d'assurer un transfert de savoir-faire efficace et durable », indique Dr Diallo.
SIX CAS DE ROUGEOLE CONFIRMÉS DANS CINQ DISTRICTS DU PAYS
Malgré cette situation, aucune alerte concernant le mpox n'a été émise. La Direction de la surveillance et de la riposte aux urgences infectieuses fait état d'autres épidémies en cours, notamment la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et le chikungunya.
Dakar, 9 oct (APS) – Six cas de rougeole ont été enregistrés dans cinq districts sanitaires du pays (Dakar Sud, Foundiougne, Keur Massar, Pikine et Saraya), a appris l’APS de source sanitaire, laquelle précise qu’aucun cas de mpox ou variole du singe n’a été enregistré au Sénégal.
‘’Six cas confirmés de rougeole ont été notifiés par cinq districts, que sont Dakar sud (1), Foundiougne (1), Keur Massar (1), Pikine (2) et Saraya (1). Les districts de Dakar Sud et Foundiougne notifient ainsi leur premier cas confirmé de l’année’’, indique la Direction de la surveillance et de la riposte aux urgences infectieuses de santé publique et indicateurs de performances.
Dans son bulletin épidémiologique dont copie est transmise à l’APS, cette direction fait observer que ‘’le district de Pikine qui était sorti d’une première épidémie le 8 mai dernier, vient de franchir le seuil une deuxième fois le mardi 9 octobre’’.
‘’Quant au district de Saraya, dans la région de Kédougou, il entre en épidémie pour la première fois’’, souligne le document.
La Direction de la surveillance et de la riposte aux urgences infectieuses de santé publique et indicateurs de performances a fait état ‘’d’autres épidémies qui sont en cours’’.
‘’Il s’agit de la fièvre hémorragique Crimée Congo confirmée par PCR dans le district de Keur Massar (01)’’, a précisé le bulletin épidémiologique.
‘’Concernant le chikungunya, un cas a été recensé dans le district de Kédougou. S’agissant de la dengue, onze cas ont été notifiés cette semaine, deux fois moins que l’incubation maximale dans cinq districts classés en +épidémie active+, que sont Gossas (03), Mbour (03), Dakar Sud (01), Thiès (01) et Fatick (01)’’, ajoute la même note.
Le district de Saraya entre en épidémie pour la première fois avec trois cas notifiés dont le dernier date du 10 septembre dernier, poursuit-elle.
La Direction de la surveillance et de la riposte aux urgences infectieuses de santé publique a par ailleurs assuré ‘’qu’aucun cas de la maladie mpox n’est confirmé au Sénégal’’.
‘’Un cumul de 85 cas négatifs a été prélevés à travers 39 districts, dont cinq au cours de la semaine à Salémata (02), Matam (01), Popenguine (01) et Ziguinchor (01). Aucun des cas notifiés ne correspond à la définition de cas suspect de la surveillance épidémiologique’’, a-t-elle précisé.
L’ARMEE SENEGALAISE, PREMIÈRE CERTIFIÉE OMS
Pour se faire engager dans les opérations extérieures (Onu, Ua, Cedeao etc.), les médecins, infirmiers et techniciens du Service de santé des armées sénégalaises (Ssa) ne vont plus subir des tests d’aptitude standardisés.
Pour se faire engager dans les opérations extérieures (Onu, Ua, Cedeao etc.), les médecins, infirmiers et techniciens du Service de santé des armées sénégalaises (Ssa) ne vont plus subir des tests d’aptitude standardisés. Car le Sénégal sera le premier pays africain certifié par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en matière de déploiement d’Équipe médicale d’urgence (Emu) en zone de guerre. La cérémonie officielle de clôture de ce long processus de certification aura lieu ce jeudi 10 octobre 2024 à la Base militaire de Thiès. Une fête de graduation que présideront le ministre des Forces armées, le général Birame Diop, et son homologue de la Santé, Ibrahima Sy.
Aussi bien sous l’égide de l’Onu, de l’Union africaine ou de la Cedeao, les médecins, infirmiers et techniciens du Servie de santé des armées (Ssa) ont toujours porté le fusil et le stéthoscope en bandoulière pour se projeter les premiers sur les différents théâtres d’opérations extérieures pour soigner et sauver leurs frères d’armes au péril de leur vie. Ainsi d’ailleurs que les populations civiles. Il a fallu 64 ans après l’indépendance de notre pays pour que l’Armée sénégalaise soit dispensée des tests d’aptitude standardisés en matière de déploiement d’Équipe médicale d’urgence (Emu) en zone de guerre. En effet le Sénégal, par le biais de son Service de Santé des armées (Ssa), vient d’être certifié par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Une grande première en Afrique ! Et un énorme succès diplomatique pour le président de la République Bassirou Diomaye Faye, Chef suprême des armées.
Sous le leadership éclairé du Chef d’Etat-major général des armées, le général Mbaye Cissé, la Santé militaire dirigée par Médecin-Colonel Pr Abdou Razak Ndiaye est encore à l’honneur à travers la première certification internationale en Afrique de l’hôpital militaire de campagne dénommé Emu (Equipe Médicale d’Urgence). Certifiés et considérés désormais comme de grands spécialistes en médecine de guerre dans les conflits armés par l’Oms, nos médecins et infirmiers militaires peuvent être déployés directement sur tous les fronts en vue d’apporter une assistance immédiate aux pays et territoires lors de catastrophes naturelles, de flambées épidémiques et de situations d’urgence.
Un long processus !
Ce processus de certification est parti des leçons tirées du tremblement de terre survenu en Haïti en 2010. Devant l’absence de standards cliniques internationaux efficaces de qualité, l’Oms avait lancé le concept « Emu » certifiée conformément aux exigences internationales en matière de Santé. L’objectif de ce concept était de pouvoir venir en aide aux Etats membres de l’Oms en apportant une réponse sanitaire efficace en cas de catastrophe naturelle ou d’urgences de santé publique. C’est ainsi qu’en 2017, le bureau Oms-Afrique avait lancé l’initiative des « Emu » au Sénégal avec la participation de dix (10) pays africains. Sans oublier différentes Ong intervenant dans l’offre de soins et services cliniques aux populations lors des urgences sanitaires et catastrophes naturelles. L’Armée sénégalaise, à travers son Service de Santé, avait déposé sa candidature sur la base d’une expertise avérée et d’une expérience prouvée partout dans le monde. La preuve par le déploiement des personnels de santé militaire en Rd Congo après l’explosion d’une citerne-essence ayant fait 115 morts et des centaines de blessés en 2018. Mais aussi lors des épidémies d’Ebola en Sierra Leone et en Gambie. Nos médecins, infirmiers militaires et sapeurs-pompiers ont également fait leurs preuves en République de Guinée tout dernièrement lors de l’explosion du dépôt de carburant de Kaloum en 2023. Ayant fait confiance au Sénégal pour mettre sur pied une « Emu » mobilisable à tout moment, l’Oms a fini par tomber sous le charme de l’excellence et de l’expertise de la Direction du Service de Santé des Armées Sénégalaises. D’où le déclenchement du processus de certification ! Un processus de certification qui a nécessité beaucoup d’efforts sur les plans de la formation des personnels, de la logistique et de l’assimilation des procédures internationales.
Une grande consécration !
Devant les résultats particulièrement positifs, le Service de Santé des Armées a passé avec succès, en juin 2024, l’exercice de pré-vérification qui est l’étape préparatoire avec le déploiement d’un hôpital de campagne de niveau 2 en « grandeur nature », à la Base Aérienne de Thiès. Couronné de succès à l’issue de cette manœuvre, le Service de santé des armées a été déclaré apte à passer l’étape finale de vérification pour l’accréditation internationale qui a démarré hier, lundi 07 octobre 2024. A cet effet, les unités médicales de l’Armée ont été soumises à plusieurs scénarios d’urgence visant à tester sa capacité à fournir des services de santé en situation d’urgence sanitaire et d’épidémie.
Trois éléments en particulier seront soumis à évaluation : la capacité de déploiement de l’Emu en moins de 72 heures, la fonctionnalité des équipements médicaux et chirurgicaux ainsi que la gestion de pathologies médicochirurgicales en zone de guerre avec l’afflux massif de blessés ou de malades.
« Le Témoin » a appris que les unités médicales nationales ont réussi tous les tests et surmonté tous les obstacles dressés par l’Oms
Au départ, ils étaient une dizaine de pays africains et Ong à postuler. A l’arrivée, seul le Sénégal est certifié. Une certification qui constitue une grande consécration de nos armées sous le coaching gagnant du général Mbaye Cissé mais aussi un véritable succès diplomatique du Sénégal sous le magistère du président Bassirou Diomaye Faye. La fête de graduation sera présidée par les ministres des Forces armées, général Birame Diop, et de la Santé, Ibrahima Sy. Ce sera après-demain jeudi 10 octobre 2024 à la Base aérienne de Thiès. Un grand bravo à la Direction de Santé des Armées !
POUR UNE SOUVERAINETÉ PHARMACEUTIQUE, L'ARP APPELLE À UNE AUTONOMIE FINANCIÈRE
Alioune Ibnou Talib Diouf a souligné que cette indépendance est essentielle pour mobiliser les ressources nécessaires et garantir l’accès à des médicaments de qualité à des prix abordables.
Dakar, 7 oct (APS) – L’Agence de réglementation pharmaceutique (Arp) doit bénéficier d’une autonomie financière afin d’être plus en mesure d’assurer les missions qui lui sont dévolues et atteindre le niveau 3 de maturité, dans le but d’asseoir une souveraineté pharmaceutique, a indiqué, lundi, son directeur général, Alioune Ibnou Talib Diouf.
‘’(…) l’Agence de réglementation pharmaceutique (ARP) a besoin non seulement d’être forte, d’être également agile, mais également autonome financièrement, et de pouvoir exercer les neuf fonctions réglementaires qui sont à sa charge’’, a déclaré M. Diouf.
C’est la condition pour atteindre la souveraineté pharmaceutique avec l’atteinte du niveau 3 de maturité, a-t-il précisé.
Il présidait la troisième réunion du Réseau de la Coalition des parties intéressées (CPI) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette rencontre s’est tenue lundi à Dakar.
Il a rappelé que l’autonomie financière est un des points phares du programme de développement institutionnel de l’ARP.
”Donc, nous sommes là pour y veiller et nous ferons tout le nécessaire pour que ce niveau 3 soit atteint, mais également viser plus loin, être plus ambitieux et aller vers le niveau de maturité’’, a-t-il insisté.
M.Diouf a expliqué que ‘’le plan de développement institutionnel a pour but de faire en sorte que l’ARP soit compétente dans toutes ses fonctions réglementaires, qui sont au nombre de neuf”.
‘’Il faut que l’ARP puisse également mobiliser des ressources pour son fonctionnement, pour avoir une présence sur tout le territoire national sénégalais, et que la nouvelle loi pharmaceutique puisse également s’étendre à tout le territoire et s’exercer au profit des populations sénégalaises”, a-t-il souligné.
Il soutient que ”les populations doivent accéder à des médicaments de qualité sûrs et à des coûts qui soient abordables’’.
Il estime que cette troisième réunion de la CIP est une ‘’opportunité pour renforcer notre cohérence d’action et veiller à ce que chaque initiative contribue de manière efficace à la réalisation de nos objectifs’’.
Le docteur Mady Ba, chargé de la lutte contre la maladie à l’OMS, a indiqué qu’à l’issue de cette réunion, il sera nécessaire de ‘’définir clairement les biais et les activités à mener (…)’’.
”La coordination, la transparence et l’optimisation de nos efforts politiques sont les thèmes de notre réunion’’, a-t-il précisé. Il a souligné que ’’cette réunion est une opportunité de renforcer la collaboration, d’aligner nos actions aux champs d’impact de la CPI’’.
Le réseau CIP de l’OMS vise à établir et à promouvoir une approche unifiée, stratégique et coordonnée des systèmes réglementaires nationaux et régionaux.
L’ALLIANCE DES SYNDICATS AUTONOMES DE SANTÉ ANNONCE UN SIT-IN LE 11 OCTOBRE
L'ASAS exige le paiement des salaires des contractuels du PNDSS et la motivation nationale du 3e trimestre 2024. Les syndicats dénoncent une situation "injustifiable" liée à l'épuisement des fonds destinés aux rémunérations.
Le secteur de la santé va droit vers des remous. Un communiqué de l’Alliance des Syndicats Autonomes de Santé (ASAS) regroupant le SUTSAS, le SUDTM-SAT Santé, le D-CNTS Santé-SAT/CL et And GUEUSSEUM, annonce un sit-in national le 11 octobre afin d’exiger la prise en compte de leurs revendications.
«Jusqu’au 10 octobre courant, si les salaires des contractuels du PNDSS (ex Cobra, ex Jica, Gavi) ne sont pas payés ainsi que la motivation nationale du 3ème trimestre 2024, un sit-in national d’avertissement sera tenu le vendredi 11 octobre 2024 de 10h à 13h avec le respect des urgences et au service minimum, pour protestation contre cette situation plus que bizarre et injustifiable qui serait causée par un épuisement de la ligne budgétaire servant aux paiements des émoluments dès le mois d’août de l’année budgétaire », indique la note.
Toutefois, les syndicalistes ajoutent qu’un préavis de grève couvrant la période du 11 novembre 2024 au 11 janvier 2025 va être déposé avant le 11 octobre.
VIEILLIR AU SÉNÉGAL, LE GRAND DÉFI
Le pays, qui compte 70 % de ses personnes âgées sans couverture sociale, doit urgemment repenser sa stratégie de prise en charge des seniors. Le plan Sésame, mis en place en 2006, montre ses limites face au manque de structures et de personnel spécialisé
La prise en charge des personnes âgées demeure un défi pour le Sénégal. Le pays est confronté au doublement problématique de structures adaptées mais aussi de personnels de santé qualifiés.
Au Sénégal, elles sont nombreuses, les personnes âgées qui ne bénéficient pas d’une couverture sociale. Une étude à montrer en effet qu’au Sénégal, seules 30 % bénéficient d’une « couverture sociale » répartie entre l’Institut de Prévoyance de Retraite du Sénégal (IPRES) et le Fonds National de Retraite (FNR). Les 70 % restants n’ont pas de retraite, donc pas de couverture sociale. Cependant, il faut noter que dans ces 70 % que l’on retrouve très souvent dans la population « démunie », la majorité vit dans des zones périphériques ou en zone rurale, loin des grandes structures de santé. Ces dernières sont confrontées par le manque de structures sanitaires adaptées à leurs besoins mais aussi de personnels soignants. Au niveau de la prise en charge sanitaire, les hôpitaux utilisent le plan Sésame. Une politique mise en place par l’Etat du Sénégal le 03 avril 2006.
Selon Amadou Saliou Ndoye, bénéficiaire dudit programme, « si on veut bénéficier d’une bonne prise en charge, il faut aller dans les hôpitaux. Il y a le personnel dédié mais au niveau des structures périphériques comme les centres et postes de santé, il est difficile de trouver un spécialiste si ce n’est un médecin généraliste », a-t-il fait comprendre. Au niveau du pays, les spécialistes en gériatrie sont en manque et tous les hôpitaux du pays ne sont pas couverts. Il s’y ajoute le manque de centres de prise en charge dédiés pour ces personnes souvent fragiles et qui trainent plusieurs pathologies. A côté de cette préoccupation, des initiatives sont notées allant dans le sens de l’offre de soin. De plus en plus de médecins, prestataires se forment aux différents métiers de prise en charge des personnes âgées. Et c’est dans ce cadre qu’entrent les soins à domicile.
Rappelons que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), à l'occasion de la Journée internationale des personnes âgées 2024, célébrée le 01 octobre dernier, a appelé à renforcer et transformer les soins et l’aide aux personnes âgées, pour atteindre les objectifs de la Décennie des Nations Unies pour le vieillissement en bonne santé (2021-2030). « Nous avons tous besoin qu’on s’occupe de nous à un moment donné de notre vie, mais plus nous vivons longtemps, plus nous sommes plus susceptibles de nécessiter cette aide », avait déclaré le Dr Anshu Banerjee, Directeur du Département de la santé de la mère, du nouveau-né, de l'enfant et de l'adolescent et du vieillissement de l’OMS. Et d’ajouter : « cependant, les données montrent que, dans le monde entier, les systèmes de soins et de soutien ne sont pas encore prêts à répondre aux besoins des personnes âgées ».
Selon les dernières analyses de l'OMS, les personnes âgées de 60 ans et plus continuent de ressentir un manque en matière de soins de santé, qu'elles vivent dans des pays à revenu faible, intermédiaire ou élevé. Environ 2 personnes sur 3 approchant un âge avancé sont susceptibles d'avoir besoin d'un soutien et de soins à long terme prodigués par d'autres personnes pour mener leurs activités quotidiennes, comme manger, se déplacer ou se laver. « D'ici 2030, une personne sur six dans le monde sera âgée de 60 ans ou plus. En outre, 80 % des personnes âgées vivront dans des pays à revenu faible ou intermédiaire d'ici 2050, ce qui érigera le vieillissement en bonne santé en véritable priorité mondiale », prévoit l’OMS. « D'ici 2030, une personne sur six dans le monde sera âgée de 60 ans ou plus. En outre, 80 % des personnes âgées vivront dans des pays à revenu faible ou intermédiaire d'ici 2050, ce qui érigera le vieillissement en bonne santé en véritable priorité mondiale », prévoit l’OMS.
DIOMAYE APPELLE À LA MOBILISATION CONTRE LE CANCER DU SEIN
À l'occasion de la campagne Octobre Rose, le chef de l'Etat a rappelé l'importance du dépistage précoce et salué l'initiative de réduction du coût de la mammographie.
Le président Bassirou Diomaye Faye a adressé, jeudi, un vibrant appel aux Sénégalais à l’occasion de la campagne Octobre Rose, dédiée à la lutte contre le cancer du sein. Dans une déclaration poignante, il a souligné l’urgence et l’importance de ce combat, face aux chiffres alarmants de cette maladie au Sénégal.
Chaque année, le pays enregistre environ 1 838 nouveaux cas de cancer du sein, avec près de 976 décès. Derrière ces statistiques se trouvent des « mères, des sœurs, des épouses et des filles » qui perdent la vie, laissant des familles dévastées et endeuillées. Le président Faye a insisté sur la nécessité pour chaque citoyen de s’engager dans cette lutte, car, selon lui, « chaque femme peut être touchée par la maladie, ou un membre de sa famille ».
Le président a particulièrement mis l’accent sur l’importance de la prévention et du dépistage précoce. Il a appelé les Sénégalais à sensibiliser leur entourage, notamment les femmes, qu’elles soient jeunes ou plus âgées, afin qu’elles puissent mieux comprendre cette maladie et, surtout, effectuer des dépistages précoces. En effet, lorsque le cancer du sein est détecté à un stade précoce, les chances de guérison augmentent considérablement.
Il a salué l’initiative du ministère de la Santé et de l’Action sociale, qui a pris la décision de réduire le coût de la mammographie de 30 000 FCFA à 15 000 FCFA pendant tout le mois d’octobre. Une mesure visant à faciliter l’accès aux dépistages pour un plus grand nombre de femmes, notamment celles issues des couches les plus défavorisées de la population.
Dans son discours, Bassirou Diomaye Faye a rappelé que le gouvernement du Sénégal demeure engagé dans la sensibilisation sur le cancer du sein. Il a souligné l’importance de discuter de cette maladie avec ses proches, afin de briser les tabous, mais aussi d’accompagner et de soutenir les personnes déjà touchées.
Cette prise de position s’inscrit dans le cadre de la campagne Octobre Rose, qui vise à réduire la mortalité liée au cancer du sein grâce à une meilleure prévention, une sensibilisation accrue et des actions concrètes comme la baisse du coût des examens de dépistage.
Le chef de l’Etat a terminé son intervention par un message d’espoir, appelant à un engagement collectif pour faire reculer ce fléau dans le pays. « Notre engagement commun fera reculer le cancer du sein dans notre pays », a-t-il déclaré, exhortant chaque citoyen à jouer un rôle dans cette bataille pour la vie.