De plus en plus, les grèves au niveau de la santé se multiplient. Tous les quinze jours, une perturbation du système sanitaire est notée pour réclamer le respect des accords déjà signés entre le gouvernement et la partie syndicale pour une amélioration des conditions de travail mais aussi de vie.
Si au niveau de l’éducation nationale du Sénégal, l’accalmie s’est installée depuis presqu’une année, au niveau de la santé, des syndicalistes continuent de réclamer le respect des accords déjà signés entre eux et le gouvernement du Sénégal. Beaucoup d’agents de santé ont été laissés pour compte dans les négociations qui pourtant les avaient pris en charge dans le protocole. Et ce sont des travailleurs des établissements de santé publique, des collectivités territoriales qui sont les plus impactés.
La Fédération des syndicats de la santé (F2s) a décidé d’aller en grève de trois jours à compter du lundi 24 octobre. Ces dirigeants disent trouver des raisons encourageantes pour continuer la lutte syndicale entamée afin d’amener l’Etat du Sénégal à rétablir l’équité dans la prise en charge salariale des agents de la santé et de l’action sociale.
Sur cette inégalité salariale, les camarades de Cheikh Seck pointent du doigt la Direction des ressources humaines du ministère de la Santé et de l’action sociale. « Le Seul coupable reste le gouvernement du Sénégal et précisément le ministère de la Santé, qui par un simple e-mail de son Drh, envoyé comme instruction aux structures sanitaires, a créé la discrimination dans la répartition de l’enveloppe budgétaire mise à disposition pour les travailleurs », avait fait savoir le bureau national de la F2s.
Et de poursuivre : « l’Etat continue de faire la sourde oreille et préfère ignorer les revendications des syndicales légitimes des travailleurs du service public de la santé et pourtant il ne s’est pas gêné à octroyer une augmentation des salaires de 90mille à 300 mille en faveur des agents de la fonction publique et cela au détriment de plusieurs agents du secteur public des établissements publics de santé, des collectivités locales, des universités publiques et autres ».
Pour la F2s, en omettant ces supposés bénéficiaires de même que ceux qui sont dans les programmes et projets de santé, l’Etat du Sénégal et le ministère de la Santé « ont fini de violer de façon flagrante le principe universel « à travail égal, salaire égal». Au niveau de l’alliance And Gueusseum, les revendications sont les mêmes. L’équité est loin d’être érigée en règle dans cette affaire. Des travailleurs des collectivités territoriales n’ont pas bénéficié des retombés des accords. En plus de la revalorisation des salaires, les logements sont au cœur des revendications. La F2s a fustigé à ce niveau l’absence du ministère de l’Urbanisme au cours de tout le processus de négociations.
LE DANTEC SUSCITE ENCORE LA POLEMIQUE
Certains patients courent derrière le remboursement de leurs frais de prise en charge déjà payés alors que des prestataires se retrouvent sans emplois
L’hôpital Aristide Le Dantec, fermé depuis le 15 août dernier, ses bâtiments démolis pour motif de reconstruction d’un nouvel hôpital au standard international, continue encore de susciter de la polémique. Pour cause, alors que la pose de la première pierre étant prévue pour le 1er septembre passé, la population sénégalaise attend toujours. Au même moment, certains patients courent derrière le remboursement de leurs frais de prise en charge déjà payés alors que des prestataires se retrouvent sans emplois.
Des cris de cœurs n’ont pas manqué lors de la délocalisation des services de l’hôpital Artistique Le Dantec vers des hôpitaux de Dakar et de Touba. L’Etat du Sénégal avait donné un délai pour que les pensionnaires puissent quitter les lieux avant le 15 août 2022. Les consultations ont été suspendues avant la date et beaucoup de médecins surtout les chefs de services avaient déjà rejoint leur nouvelle destination, laissant les malades à leur propre sort. Syndicats, prestataires de santé et malades avaient tous décrié cette « précipitation » du gouvernement du Sénégal qui a avancé comme motif le démarrage des travaux de reconstruction pour septembre et la pose de leur première pierre pour le premier de ce même mois. Près de deux mois après, les Sénégalais attendent encore, l’Etat du Sénégal semble oublier ses promesses. Aujourd’hui, sur plus de 800 prestataires et contractuels que comptait la structure sanitaire, ils sont nombreux à ne pas trouver une destination.
Si la ministre de la santé, Marie Khemesse Ngom Ndiaye, avait donné comme garantie que tout le personnel de l’hôpital Dantec sera reversé dans des structures sanitaires du pays, des syndicats de la santé ont démenti cette garantie de leur tutelle. Pour Cheikh Seck du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social affilié à Cnts/fc ( Sdt3s), « les conditions de la réhabilitation de l’hôpital le Dantec ont été catastrophiques voire dramatiques. Un drame humain touchant une grande frange de la population notamment les malades et le personnel ».
Mangue Ngom, membre du collectif pour la sauvegarde des intérêts de l’hôpital Aristide Le Dantec, agent de santé de surcroit, embouchera la même trompette : « nombreux sont ces travailleurs qui ne sont toujours pas affectés. D’autres sont chez eux en attente de travail. Il faut noter aussi qu’ily a une tentative de liquidation des prestataires qui ont tout donné depuis des années pour la santé de la population et la bonne marche de l’hôpital lorsque les autorités ont eu besoin d’eux dans les moments difficiles ».
Mamadou Ndiaye, agent de santé faisant partie de cette catégorie témoigne : « les chefs de services ont rejoint leurs postes d’affectation au moment où le personnel de soins était dans l’expectative. Pour les prestataires et contractuels, il n’y a pas eu de note de service pour les affectations. Les confrères qui ont été déployés dans des structures de santé sont partis sur la base de connaissance ou de leur proximité avec le chef de service. Nous sommes nombreux à être aujourd’hui dans une situation de non prise en charge ». Comme M. Ndiaye, ils sont légion à partager la même souffrance. Les témoignages de ces derniers se ressemblent. Le cri de cœur reste le même. «Nous ne sommes pas contre la reconstruction de l’hôpital Le Dantec. Mais c’est la démarche qui est à décrier. Pourquoi l’Etat s’est-il précipité pour démolir le Dantec. Des malades en ont souffert et continuent de souffrir, des rêves de familles ont été briés, faute d’emploi » s’est laissée aller une autre victime de Dantec.
PRISE EN CHARGE DU PERSONNEL REDÉPLOYÉ
Beaucoup de prestataires de soins et de contractuels sont redéployés dans des structures sanitaires du pays. Aujourd’hui, le syndicaliste Cheikh Seck a renseigné : « à l’état actuel, aucune convention officielle n’est établie afin de permettre aux travailleurs de connaitre ce qui les lie avec les structures où ils sont affectés ».
RECONSTRUCTION DE LE DANTEC
Le patrimoine de l’hôpital Aristide Le Dantec tient sur 6 hectares. Seulement pour la reconstruction qui doit se faire en hauteur avec des tours de 6 étages, le nouvel édifice sera bâti sur trois hectares et le reste cédé pour sa mise en œuvre. Si le plan a fait l’objet de plusieurs amendements de la part du personnel, le projet reste maintenu. L’Etat du Sénégal a décidé d’y aller à fond. Des bâtiments de l’hôpital ont été démolis sous le regard impuissant des travailleurs. Un mois après ; tout est à l’arrêt. Pour Cheikh Seck : « l’autre scandale plus grave est la gestion trouble des transactions et du montage financier. Une reconstruction aux allures nébuleuses, à la limite catastrophique du fait d’un marché de gré à gré de 92 milliards de francs CFA attribué à Cantum Ghesa par le Fonsis ». Et ce dernier de renseigner : « en effet, ce contrat ne respecte pas le code des marchés parce qu’il n’y avait pas un motif impérieux, ni urgence, ni risque de rupture de continuité du service public de santé. Il s’y ajoute un plan chaotique de manifeste de mauvaise prise en charge des malades et de redéploiement des travailleurs ».
LA SOUFFRANCE CONTINUE DES MALADES
Au niveau de l’hôpital Aristide Le Dantec, des familles de malades courent toujours derrière l’administration pour le remboursement de frais de prise en charge, avec des rendez-vous de patients annulés sans qu’ils soient remboursés. Si certains avaient payé pour une opération, cette intervention n’a jamais eu lieu et le remboursement tarde. Des malades sont plaqués dans des endroits dont les conditions ne sont pas rassurantes. C’est le cas des hémodialysés transférés au Hangar des pèlerins. Ces derniers ont manifesté leur mécontentement la semaine derrière face « aux dures conditions» de leur prise en charge, mais aussi à l’enclavement du site. D’autres malades en souffrance sont ceux atteints du cancer, contraints de quitter l’hôpital Le Dantec. Selon des syndicalistes, cette situation a entrainé pour certains une rupture de leurs cures de chimiothérapie.
TUBERCULOSE, DES CHIFFRES QUI INQUIÈTENT
La tuberculose fait beaucoup de victimes à Guédiawaye où 540 cas ont été recensés de janvier à octobre 2022. Elène Tacko, responsable du traitement de la maladie dans le district de Guédiawaye, a fait le point hier.
La tuberculose fait beaucoup de victimes à Guédiawaye où 540 cas ont été recensés de janvier à octobre 2022. Elène Tacko, responsable du traitement de la maladie dans le district de Guédiawaye, a fait le point hier.
Venue prendre part hier à une activité de sensibilisation sur la tuberculose, tenue à Marché Bou Bess de Guédiawaye, la responsable du traitement de la tuberculose a fait le point. Une telle activité entre dans le cadre du programme dénommé « Vigilance transport ». Et les chiffres sont inquiétants. « De janvier à octobre, nous avons enregistré 540 cas de tuberculose dans le district de Guédiawaye. Le pic, qui est de 780 cas, sera bientôt atteint », a d’emblée informé Elène Tacko. Face à cette situation, elle dit miser sur la sensibilisation. « Nous ne cesserons jamais assez de sensibiliser les populations sur la tuberculose. La maladie existe ici à Guédiawaye, car les cas ne cessent de monter », a dit la responsable du traitement de la tuberculose dans le district sanitaire de Guédiawaye. En évoquant la situation de la maladie, elle ajoute : « Ce qui est plus ahurissant, c’est que le district a enrôlé des cas qui ne se traitent pas sur place. Nous démarrons le traitement puis les malades retournent dans leurs localités d’origine. Dans le district de Guédiawaye, la plupart de nos malades sont âgés entre 17 et 50 ans. Et les hommes sont plus nombreux que les femmes. La plupart des malades nous viennent des hôpitaux de Roi Baudouin, Dalal Jam et de Pikine ».
Mme Tacko a souligné les raisons du refus de certains malades de se faire soigner dans les structures sanitaires de leurs localités. Adama Niang, coordonnateur du Réseau national des associations de lutte contre la tuberculose avance l’argument de la stigmatisation. « À cause de la stigmatisation, un malade de la tuberculose refuse toujours de se faire soigner dans sa localité d’origine. Il emprunte les transports pour aller ailleurs. En cours de route, cet individu malade pourra contaminer plusieurs personnes », a-t-il regretté. Pour régler ce problème, M. Niang annonce la mise en place du programme « Vigilance transport » pour sensibiliser les chauffeurs et tous ceux qui gravitent autour. « Le message sera axé sur la contamination et la prévention », a fait savoir l’agent communautaire.
ARRESTATION D'ABDOULAYE DIONE, LES SYNDICATS DE LA SANTÉ DETERRENT LA HACHE DE GUERRE
Le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social Sdt-3S en collaboration avec la fédération des syndicats de la santé, ont décidé de prendre le combat des agents de l’hôpital Le Dantec.
Le Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social Sdt-3S en collaboration avec la fédération des syndicats de la santé, ont décidé de prendre le combat des agents de l’hôpital Le Dantec. Face à la presse ce matin au siège de la Cnts, ils ont annoncé l’arrestation de leur collègue Abdoulaye Dione détenu actuellement à Rebeuss.
Cheikh Seck secrétaire général de la Sdt-3S a informé qu’« Abdoulaye Dione a été arrêté suite à une diffusion de l’image avec des commentaires du haut commandant de la gendarmerie, le général Moussa Fall ». « Cela fait 3 semaines que notre camarade est détenu à Rebeuss après plusieurs retours de parquet. Nous demandons qu’on le juge ou qu’on le libère ». Parce qu’ils ont été incapables de nous montrer une plainte. On nous a juste dit que c’est la police et la gendarmerie qui ont été offensées », a-t-il regretté.
Face à cette situation, les membres du collectif de Dantec, par la voix de Cheikh Seck, veulent que leur collègue soit entendu sur le fonds du dossier afin qu’il puisse bénéficier d’une liberté provisoire ou qu’il soit mis sous contrôle judiciaire ».
À son avis, il s’agit d’une « tentative d’intimidation ». « Ils veulent couper la tête pour empêcher les autres de parler. Mais nous n’allons pas nous taire. Parce que le dossier de Dantec c’est 4 points essentiels : d’abord la tentative d’intimidation, la reconstruction nébuleuse, la situation des malades et la situation du personnel composé par des contractuels et des prestataires », a martelé Cheikh Seck.
D’après ces derniers, le dossier de Dantec est un véritable scandale. « Depuis qu’on l’a démoli, personne n’a osé posé une première pierre. Les gens sont en train de souffrir. Parce que Dantec était un hôpital social. Et jusqu’à présent, il y a du personnel qui n’est pas encore déployé. Des coupures sur les salaires ont été effectuées. C’est pourquoi nous n’allons pas nous taire ».
Sous ce rapport, ils interpellent le président de la République. « Nous interpellons directement le président de la République pour qu’il règle ce problème. Dantec, c’est 500 prestataires et 400 contractuels. Nous sommes déterminés à mener la lutte jusqu’au bout », a dit Cheikh Seck.
27.000 FCFA POUR AVORTER INCOGNITO
C’est à travers leur page Facebook dénommée «Avortement bien fait au Sénégal » que l’annonce est faite.
C’est à travers leur page Facebook dénommée «Avortement bien fait au Sénégal » que l’annonce est faite. Un avatar de femme enceinte portant un masque et une photo d’un rayon de pharmacie fait office de page de couverture, avec à l’appui un numéro de téléphone portable joignable 24 h/24. Il s’agit bien d’offres de services à domicile pour toute personne désirant faire un avortement clandestin.
Le mal semble plus profond et la tâche encore lourde dans la lutte contre l’avortement clandestin au Sénégal. D’après les chiffres du ministère de la Santé, publiés par «Africa check», notre pays a enregistré 34 079 cas d’avortements en 2020 contre 38 878 en 2019, 31 515 en 2018, 30 152 l’année d’avant, 28 339 en 2016 et 25 827 en 2015. Ces chiffres alarmants constituent les cas d’avortements signalés dans les structures sanitaires.
Toutefois, d’autres cas probablement moins élevés se passent dans la plus grande opacité. De plus en plus de personnes, certains se faisant passer pour des professionnels de la santé, d’autres de simples connaisseurs ou, pire encore, des amateurs, offrent leurs services aux personnes désireuses de se faire avorter. C’est l’exemple d’un groupuscule qui se présente comme des professionnels et « opère » à travers Facebook.
Leur page dénommée «avortement bien fait au Sénégal» sert d’espace publicitaire où l’on trouve facilement un contact visible dès les premières lignes. Des slogans attrayants comme «Ça fait des jours, des semaines et mois que tu cherches une meilleure solution à ton problème de grossesse non désirée, mais rien ne marche. Viens te débarrasser de cela, c'est une question de temps. Même si tu as un col dur. Sans effets secondaires ni conséquences». Ou « satisfaction obligatoire pour tous ceux qui me contactent», «Disponible pour tous vos besoins de médicaments d’avortement». Il y a d’autres affiches plus explicites avec une photo du comprimé Misoprosol en main : «Tu es enceinte et tu veux te faire avorter sans risque aucun sur la santé, sache qu'il te faut les comprimés (Misoprosol : ndlr). Contacte-moi ».
Avec une équipe qui a implanté ses services dans tout le pays, ils ont réussi à mailler tout le territoire. Ils sont installés à Dakar et sa banlieue, Thiès, Saint-Louis, Rufisque, Ziguinchor, Mbour et Kaolack…Il suffit juste de tomber d’accord avec votre interlocuteur pour que l’équipe de votre localité vous livre le produit en question. «L’As» a essayé d’entrer en contact via leur numéro sur Facebook avec un «gynécologue» : «Bonjour, j’ai eu votre contact à travers Facebook et j’aurais besoin de vos soins pour une cousine victime de grossesse indésirée», lance-t-on sur WhatsApp.
La réponse à l’autre bout du fil n’a pas tardé à tomber : «Oui c’est possible ! Votre sœur est à combien de semaines de grossesse ?». «Elle en est à 16 semaines», rétorque-t-on. Mais cela ne semble pas ébranler notre «médecin» qui apparemment est un connaisseur en la matière pour ne pas dire un habitué des faits. Cette fois-ci, il décide d'entamer les pourparlers : «C’est à 27 500 Fcfa». -Réponse de votre serviteur : «Je suis prête à payer le prix qu’ilfaut, pourvu que cela soit bien fait». -Assurances de notre interlocuteur : «Il n’y a aucun risque, ce sera très bien fait, je suis gynécologue». -«Mais j'ai un souci. Ma cousine est drépanocytaire», lui dit «L’As». Sans même demander si la «patiente» en question souffre de la forme sévère ou non de drépanocytose, il répond soudainement : «Ce n’est pas un souci, nous allons ajouter d’autres médicaments qui agiront en cas d’hémorragie». -«Deuxième souci, j’ai fait des recherches sur internet et j’ai découvert que l’avortement n’est pas autorisé au Sénégal». «Vous avez raison, c’est l’avortement thérapeutique qui est autorisé et dans ce cas, il faut l’avis de trois médecins différents et reconnus par l’ordre des médecins». Voyant «notre détermination» à aller loin dans cette affaire, le gynécologue fait monter les enchères : «Je vous fais le tout à 37 500 Fcfa. Maintenant, dites-moi : quand voulez-vous le faire ?» Une dernière question, comment allez-vous me faire parvenir les médicaments ?» -«Par livraison, les produits sont bien emballés (photos à l’appui) et le reste, c’est-à-dire la notice, vous est donné par téléphone. -«Je vous reviens en fin de semaine». Convaincu qu’il a décroché une patiente de plus, «le gynécologue» n'hésite pas à nous balancer des commentaires de clientes satisfaites. «Merci beaucoup Dr Diop, vraiment je suis très satisfaite de vos produits. J’ai réussi à me débarrasser de ma grossesse sans éveiller de soupçon», lit-on dans un message vocal. D’autres, par des messages écrits, abondent dans le même sens : «Salut Dr Diouf. Oui bonjour, as-tu as reçu tes médicaments ? Oui j’ai reçu. Merci beaucoup, j’avais peur quand j’envoyais mon argent, mais tu as respecté ta parole». «Bonsoir, Dr je saigne depuis 1 heure de temps, maintenant un gros caillot de sang est sorti». Comme pour se réjouir d’un travail bien accompli, le médecin rassure : «C’est fini madame ! La grossesse est tombée comme ça». La jeune dame qui remercie le médecin « d’avoir sauvé son honneur va devoir utiliser pendant quelques jours les pilules post avortives qui se trouvent dans le package.
LES SAIGNEMENTS DEBUTENT 30 MINUTES A 48 HEURES APRES LA PRISE DU MISOPROSTOL
Médicament indiqué dans le traitement de l’ulcère gastrique ou duodénal en évolution, des maladies de l’estomac et du duodénum dues à la prise de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, lorsque la poursuite de ces derniers est indispensable et dans la prévention de maladies de l’estomac et du duodénum dues à la prise de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, chez certains sujets, le Misoprostol peut être utilisé pour l'interruption volontaire de grossesse (IVG) aussi bien par voie vaginale que sublinguale. Mais dans le second cas, il doit être administré à des intervalles courts, au prix d'effets indésirables plus fréquents, d’après une étude de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) publiée dans le Lancet.
La mifépristone associée à une prostaglandine, généralement le Misoprostol est le seul régime approuvé pour l'IVG médicamenteuse, mais de nombreux pays n'ont pas accès à la Mifépristone et utilisent donc le Misoprostol seul, selon des régimes variés ; mais ni la voie d'administration ni l'intervalle entre deux doses les plus efficaces n'ont été déterminés. Helena von Hertzen du département santé et recherche reproductives à l'OMS et ses collègues ont randomisé 2 066 femmes enceintes de 63 jours au maximum, entre quatre groupes de traitement, recevant trois doses de Misoprostol de 0,8 mg soit en sublingual, soit en intravaginal, et soit toutes les trois heures, soit toutes les 12 heures.
Le taux d'avortement complet après deux semaines de suivi a été de 84% avec le Misoprostol sublingual toutes les trois heures, de 85% avec la voie vaginale toutes les trois heures, de 78% avec la voie sublinguale toutes les 12 heures et de 83% avec la voie vaginale toutes les 12 h. Les saignements débuteront de 30 minutes à 48 heures après la prise du Misoprostol, habituellement dans les premières 12 heures. Il est normal d'avoir des caillots et des saignements abondants. Cela diminue lorsque l'expulsion de la grossesse sera complète. Les résultats obtenus montrent que le Misoprostol peut être utilisé par voie vaginale ou sublinguale pour l'IVG précoce. Lorsque l'administration vaginale est utilisée, les intervalles entre les doses peuvent s'étaler de trois à 12 heures sans affecter significativement l'efficacité. Cependant, si le Misoprostol est administré par voie sublinguale, des intervalles de trois heures entre doses sont plus efficaces que des intervalles de 12 heures, mais au prix de taux plus élevés d'effets indésirables.
CE MEDICAMENT EST CONTRE-INDIQUE TOUT AU LONG DE LA GROSSESSE
Il est clairement interdit dans la notice d’administrer Misoprostol encore appelé Cytotec 200 microgrammes du nom du fabricant, à une femme enceinte. Pour cause, sa prise peut induire des avortements, des malformations, des morts fœtales et des naissances prématurées. « Le traitement par Misoprostol ne doit être initié chez la femme en âge de procréer que si la grossesse est exclue. Il est important de prendre des mesures de contraception efficaces durant la période de traitement. Si une grossesse survient pendant le traitement, celui-ci doit être arrêté. Des cas de rupture utérine et d'hémorragies ont été rapportés lors d'utilisation de Cytotec 200 microgrammes par voie vaginale. Le Misoprostol doit être utilisé avec précaution en présence de maladie où l'hypotension peut entraîner des complications sévères. Des accidents cardiovasculaires graves potentiellement mortels (infarctus du myocarde et/ou spasmes coronaires et/ou accidents vasculaires cérébraux) ont été rapportés avec des prostaglandines, y compris le Misoprostol, en particulier lors de l'utilisation d'une posologie élevée. Les facteurs de risque cardiovasculaires (et notamment le tabagisme chronique et /ou récent, ...) seront pris en considération. Ce médicament contient de l’huile de ricin et peut provoquer des troubles digestifs (effet laxatif léger, diarrhée)», renseigne toujours la notice. Toutefois, du fait des contractions très fortes que la prise de Misoprosel peut provoquer, elle peut réussir à expulser une grossesse.
En outre, cette pratique illégale de l’avortement remet sur le tapis la lancinante question de de la dépénalisation de l’avortement au Sénégal, prônée par les militantes de la cause des femmes, dont la loi bien que figurant dans le protocole de Maputo que notre pays a ratifié en 2004 se heurte au refus des religieux (église comme musulmans avec des divergences au niveau des différentes écoles) qui considèrent que nul n’a le droit d’ôter la vie à quelqu’un.
«ON NE PEUT PAS ACCEDER A CERTAINS POSTES A CAUSE DE LA MATERNITE»
Fatoumata Bintou Yaffa, a plaidé, lundi, pour la mise en place d’un Observatoire de non-discrimination des femmes en milieu du travail.
La présidente du Réseau national des femmes travailleuses du Sénégal (Renafes), Fatoumata Bintou Yaffa, a plaidé, lundi, pour la mise en place d’un Observatoire de non-discrimination des femmes en milieu du travail. «Nous voulons qu’on puisse mettre en place, le plus rapidement possible, l’Observatoire de la non-discrimination des femmes dans le travail», a déclaré Mme Yaffa. Elle s’entretenait avec des journalistes, à la fin des travaux d’un atelier de sensibilisation des femmes de la région de Diourbel sur les droits des femmes. «Cet observatoire, a-t-elle expliqué, va prendre en charge beaucoup de désagréments et de discriminations que les femmes travailleuses rencontrent dans leur milieu de travail.» «Nous nous sommes rendu compte de la discrimination des femmes travailleuses liée à la maternité. On ne peut pas accéder à certains postes à cause de la maternité», a-t-elle déploré.
Selon elle, «les femmes travailleuses ne participent pas aux débats ou encore aux prises de décision en milieu professionnel». Sur ce point, «nous appelons l’Etat à œuvrer pour que les femmes puissent participer aux négociations et au dialogue initiés dans le cadre du travail», a-t-elle encore plaidé.
Selon elle, «ceci va permettre aux femmes travailleuses de prendre en charge leurs préoccupations réelles».
En dehors de l’observatoire, les femmes travailleuses demandent aux autorités étatiques de faire en sorte que la loi sur la protection de la maternité, votée à l’Assemblée nationale, soit une réalité en milieu du travail. «Nous allons nous y atteler maintenant, nous avons besoin de crèches et autres espaces pour mère-enfant dans le milieu du travail», a-t-elle plaidé. Le Renafes «va faire un travail fast track en se basant sur la loi sur la protection de la maternité, votée à l’Assemblée nationale, pour qu’elle soit une réalité au Sénégal», a-t-elle assuré.
«C’est possible. Nous pouvons le faire et nous devons le faire», a insisté Mme Yaffa.
PLAIDOYERS POUR DES SOINS DENTAIRES SANS MERCURE
Le Centre africain pour la santé environnementale et 24 organisations internationales dont Pesticides Action Network (PAN Arica) ont engagé des actions de plaidoyer pour l’élimination de l’utilisation du mercure dans le traitement des soins dentaires
Le Centre africain pour la santé environnementale et 24 organisations internationales dont Pesticides Action Network (PAN Arica) ont engagé des actions de plaidoyer pour l’élimination de l’utilisation du mercure dans le traitement des soins dentaires, notamment les amalgames ou plombage.
Ces actions sont inscrites dans le cadre d’une Semaine africaine de la dentisterie sans mercure, une substance utilisée lors du plombage de dents et ‘’très nocive pour la santé des enfants, des femmes enceintes et des mères allaitantes’’, a expliqué la Coordonnatrice de PAN Sénégal, Maïmouna Diéne Wone. Elle s’exprimait lors d’un point de presse au siège de l’organisation à Dakar dans le cadre de la célébration de cette semaine (13-20 oct). ’’L’utilisation d’amalgames dentaires est surtout dangereuse chez les moins de 15 ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent. La présence du mercure dans les amalgames a des effets néfastes sur la santé avec des preuves scientifiques à l’appui sur les risques de cancer, de malformations et d’autres maladies neurotoxiques’’, a-t –elle mis en garde. ’’Les patients ne sont pas toujours informés par ce fait alors qu’il y a d’autres alternatives qui conservent la structure des dents et sont non polluantes comme le mercure’’, a-t-elle relevé.
Pour la coordonnatrice, l’utilisation des amalgames est même nocive pour les professionnels de santé qui peuvent l’aspirer lors des soins dentaires. Maimouna Diéne Wone a souligné que les dentistes au Sénégal en grande majorité utilisent et préfèrent les ‘’obturations dentaires sans mercure mais il y a encore un travail d’informations à faire pour permettre aux parents, aux femmes en âge de procréer et celles allaitantes d’exiger des soins sans mercure’’. C’est pourquoi, il est prévu des activités de plaidoyer, de communication sur les réseaux sociaux, de sensibilisation dans certains établissements scolaires et lieux accueillant du public pour informer les populations sur les dangers du mercure et toucher les décideurs politiques de prendre des mesures pour interdire l’utilisation du mercure chez les patients. Mme Wone a rappelé que c’est au sortir d’une réunion à Abuja (Nigéria) en 2014 que des organisations de la société civile africaine ont publié une déclaration pour décider de l’organisation d’une journée africaine le 13 octobre pour mettre fin à l’utilisation du mercure dans la dentisterie.
Pour cette édition, la journée a été élargie en une semaine pour plus d’activités afin de toucher une grande partie de la population, selon les initiateurs. Cette campagne d’informations a été marquée par des affiches avec le message : ’’Le mercure de votre plombage dentaire est un tueur silencieux’’. ’’Le mercure élémentaire et le méthyle mercure sont toxiques pour les systèmes nerveux central et périphérique’’, peut-on lire encore sur l’affiche avec le dessin d’une femme enceinte recevant les soins d’une dentiste, du plomb barré d’une tête de mort.
LA TRANSPLANTATION RENALE PRATIQUEE «SOUS PEU» AU SENEGAL
Le Sénégal a fait des progrès en termes de prise en charge des insuffisants rénaux. Désormais, toutes les régions disposent de leurs centres de dialyse
Sous peu, le Sénégal va entrer dans l’histoire de la greffe et de la transplantation d’organes. Deux établissements de santé ont déjà déposé leurs dossiers pouvant leur permettre de pratiquer cette chirurgie complexe. Le processus d’évaluation démarre «normalement» cette semaine dans un de ces hôpitaux qui ont manifesté leur intérêt à l’activité de transplantation.
Le Sénégal a fait des progrès en termes de prise en charge des insuffisants rénaux. Désormais, toutes les régions disposent de leurs centres de dialyse. Sauf que la dialyse n’est qu’une étape d’attente, la deuxième option, qui consiste en la transplantation rénale, restant la meilleure, selon les spécialistes de la santé. «Il faut aller vers la greffe et la transplantation d’organes», soutenait l’ancien ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, en 2018. Mais bien avant, en 2014, le Pr Abdou Niang, néphrologue, avait déclaré que des Sénégalais avaient bénéficié de la technique de transplantation d’organes. Mais c’était à l’étranger même s’ils étaient suivis au niveau du centre hospitalier et universitaire de Dakar. Il expliquait en effet l’importance pour les autres Sénégalais de pouvoir bénéficier de cette pratique pour retrouver une vie normale. Et tourner définitivement le dos au fardeau des séances de dialyse. La dialyse n’étant pas, selon l’éminent spécialiste des maladies du rein, une panacée dans la prise en charge de l’insuffisance rénale.
Huit ans après, malgré ce vœu de soulager des Sénégalais de la dialyse exprimé en 2014, le Sénégal n’a pas encore réalisé une seule transplantation d’organe. Mais il s’y préparait tout de même et va passer à la pratique «sous peu»!
Le processus suit son cours. L’obstacle majeur était la législation. Le décret étant signé, la loi adoptée et promulguée, le Conseil national de don et de transplantation rénale mis en place, le pays a ainsi fait un pas de géant dans le processus. «Le processus a commencé, parce qu’il a fallu mettre en place un arsenal juridique pour encadrer l’activité de don et de transplantation. Ce qui est important parce que c’est une activité très sensible. Je pense que le jour où nous allons commencer à transplanter au Sénégal, c’est-à-dire sous peu, ça va être dans des conditions de sécurité, de transparence. Il n’y aura pas de possibilité de trafic d’organes ou d’aller chercher les reins des personnes pour les acheter. Tout ça, c’est encadré», a expliqué le président du Conseil national du don et de la transplantation rénale Pr El Hadj Fary Kâ.
Le spécialiste de la transplantation rénale assure que tous les textes législatifs et réglementaires sont à disposition depuis avril 2020. Et que des hôpitaux ont également fait des manifestations d’intérêt pour la transplantation de reins. Parmi eux, deux établissements ont déjà déposé leurs dossiers dont l’un est en attente de complément dossier. L’autre, par contre, a mis sur la table du ministère un dossier complet. «Le processus d’évaluation va commencer même cette semaine», a révélé le Pr Kâ. Qui a expliqué que «quand les hôpitaux veulent greffer, transplanter, ils déposent leurs demandes d’agrément au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale qui nous les répercute. C’est après que nous allons procéder à l’évaluation de ces hôpitaux. D’abord, ça commence par l’examen du dossier pour voir s’il est complet, ensuite on procède à la nomination des évaluateurs externes et le processus d’évaluation commence».
Ça, c’est pour le rein! En ce qui concerne la cornée, le médecin souligne que le décret organisant la greffe de cornée est également passé au comité technique du Secrétariat général du gouvernement. Il est juste en attente de passer en Conseil des ministres. La transplantation d’organes nécessite une approche collégiale entre les néphrologues, les urologues... mais aussi et surtout une grande vigilance pour éviter les trafics d’organes !
En prélude à la célébration de la journée mondiale de la vue prévue aujourd’hui, une session d’orientation a été organisée hier à l’intention des journalistes au Service de l’éducation et l’information pour la santé (Sneips).
En prélude à la célébration de la journée mondiale de la vue prévue aujourd’hui, une session d’orientation a été organisée hier à l’intention des journalistes au Service de l’éducation et l’information pour la santé (Sneips). Le thème retenu est « Aimez vos yeux » pour attirer l’attention du monde sur l’importance des soins oculaires. En abordant la question de la cécité, le coordonnateur du Programme national de promotion de la santé oculaire a informé que « les causes de la cécité sont liées à plusieurs facteurs, notamment la baisse de la vision où il faut des lunettes pour corriger, la cataracte comme deuxième cause de cécité au niveau du Sénégal, le trachome ». Selon Dr Mouctar Dieng Badiane, pour le trachome, au début des années 2000, il y a eu une enquête qui a été faite pour avoir la prévalence de départ au niveau de 58 districts sanitaires. « Parmi ces 58 districts 19 d’entre eux étaient endémiques pour lesquels il faut mettre des stratégies de prise en charge des populations. Cela à travers la stratégie-chance, c’est-à-dire la distribution d’antibiotiques mais aussi la chirurgie. Et ces activités ont permis de réduire considérablement la prévalence. Toujours sur ces 19 districts, tous ont arrêté le traitement et c’est seule la forme compliquée qui est prise en charge actuellement dans une dizaine de districts au niveau du pays », a-t-il expliqué.
« 165 000 aveugles et plus de 55 000 malvoyants »
En poursuivant son exposé, le médecin ophtalmologiste renseigne que les régions qui étaient endémiques étaient Thiès, Louga et Diourbel. Et à ce jour beaucoup de stratégies ont été mises en place pour réduire ce fardeau. « Et nous prétendons éliminer cette maladie à l’horizon 2024 avec d’importants projets qui ont été mis en place ». Concernant la cataracte, d’après le docteur Badiane, beaucoup d’unités ont été implantées avec plusieurs Ong et l’Organisation mondiale de la santé (Oms). « Tous les départements pourront avoir accès à la chirurgie de la cataracte. Et au début des années 2000, nous avions opéré à peu près 5000 cas et récemment avec les 24 000 cas par an. D’où la nécessité de consolider et de pérenniser ces acquis pour prétendre éliminer les causes de cécité évitable dont la cataracte à l’horizon 2030 », a-t-il indiqué. Sur le plan économique et social, Mouctar Dieng Badiane soutient que « la perte de la vue entraîne des pertes économiques à hauteur de plus de 410 milliards de dollars chaque année dans le monde ». D’où l’urgence de « changer la donne d’ici 2030 fixée par l’Oms pour éliminer les causes de la cécité », a dit le médecin.
Revenant sur l’ampleur des maladies oculaires, Dr Badiane confie qu’« au Sénégal, nous avons dénombré plus de 165 000 aveugles et plus de 55 000 malvoyants. Et il faut réévaluer aujourd’hui, ces données parce que beaucoup de stratégies ont été mises en place pour sortir de nouveaux chiffres parlants ». Face à cette situation, des stratégies avec des partenaires ont été mises en œuvre aussi pour rendre accessibles les lunettes dans trois principales régions. « Nous comptons l’étendre dans d’autres régions à l’horizon 2023 pour rendre accessibles les lunettes et corriger ces défauts de vision », a conclu Mouctar Dieng Badiane.