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23 novembre 2024
Société
AMADOU BA, L'ÉMANCIPATION D'UN EX-PREMIER MINISTRE
Les législatives du 17 novembre sont devenues son terrain de reconquête politique, loin de l'ombre de son ancien mentor Macky Sall. Face aux escarmouches d'Ousmane Sonko, l'ancien Premier ministre révèle une combativité insoupçonnée
(SenePlus) - L'ancien chef du gouvernement tente de s'imposer comme le véritable leader de l'opposition. Les élections législatives anticipées du 17 novembre pourraient marquer sa rupture définitive avec l'ombre tutélaire de Macky Sall.
Le ton est donné dès le 21 octobre, quand Ousmane Sonko lance un défi inattendu à son prédécesseur à la primature : un débat public contradictoire. Contre toute attente, Amadou Ba accepte, non sans ironie : "Manifestement, j'ai vu juste en affirmant que M. Ousmane Sonko éprouve une nostalgie sans doute légitime de ma modeste personne."
Bien que le débat n'ait finalement pas eu lieu - le CNRA y ayant mis son veto - cette séquence révèle, comme le rapprorte Jeune Afrique (JA), une nouvelle facette d'Amadou Ba. L'homme réputé discret et mesuré montre désormais les crocs. Quand Sonko le traite de "voleur", il réplique en le qualifiant "d'éternel opposant lent et incompétent, ne faisant que du bavardage."
"Nous sommes en train de découvrir un autre Amadou Ba, qui est plus libre et se met de plus en plus dans la peau du leader de l'opposition", se réjouit Oumar Sow, ancien conseiller présidentiel devenu cadre de la coalition Jamm Ak Njariñ, cité par JA.
Cette métamorphose s'explique par une rupture majeure : Amadou Ba a quitté l'Alliance pour la République (APR) et la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), emmenant avec lui le Parti socialiste et l'Alliance des forces de progrès. Mi-septembre, il lance son propre mouvement, "Nouvelle responsabilité", destiné à devenir un parti politique.
"C'est quelqu'un qui n'a plus de contraintes. Il n'a plus les mains liées et peut maintenant tracer sa voie", confie À Jeune Afrique, un ancien collaborateur à la primature. Un autre allié renchérit : "C'est un mal pour un bien qu'il ait échoué à la présidentielle. Cela lui a donné l'occasion de prendre davantage son destin en main."
Toutefois, cette émancipation n'est pas sans obstacles. Selon le magazine panafricain, les investitures pour les législatives ont créé des frustrations, notamment chez Oumar Sow, relégué à la 27e place sur la liste nationale : "Je fais partie des rares personnes qui ont soutenu Amadou Ba et je me sens trahi", confite-t-il à JA.
À en croire Jeune Afrique, l'enjeu de ces législatives dépasse la simple confrontation avec Sonko. "Ce que veulent Amadou Ba et ses nouveaux alliés, ce n'est pas de battre Ousmane Sonko. C'est arriver devant Macky Sall", analyse un observateur. Une affirmation que réfute Oumar Sow, toujours dans les colonnes de JA : "Nous n'avons que faire des leaders qui sont hors du pays et s'adressent aux Sénégalais depuis WhatsApp. Nous, nous sommes sur le terrain et notre objectif, c'est d'être les premiers."
Pour l'ancien Premier ministre, qui avait obtenu 35% des suffrages à la présidentielle, ces législatives représentent une opportunité de renaissance politique. Reste à voir si cette stratégie d'émancipation portera ses fruits dans les urnes.
"LES AUTOROUTES DE L'EAU", UNE SOLUTION POUR L'ACCÈS À L'EAU À TOUBA
Le ministre Cheikh Tidiane Dièye a détaillé les étapes et les ambitions de ce vaste projet, qui prévoit notamment le transfert des eaux du lac de Guiers vers plusieurs localités, avec une mise en service attendue à l’horizon 2028.
La première phase du projet dénommé “Les autoroutes de l’eau” va régler durablement le problème de l’accès à l’eau potable dans la commune de Touba (centre), a assuré, vendredi, le ministre de l’Hydraulique et l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.
“La première phase des autoroutes de l’eau dont le processus est lancé à Dakar va prendre en compte dans sa première composante la ville de Touba”, a-t-il annoncé.
Il s’exprimait marge de la cérémonie d’ouverture de concertations sur l’hydraulique et l’assainissement dans la capitale du mouridisme, en présence des autorités administratives et religieuses locales.
Selon lui, cette première phase concerne le transfert des eaux du lac du Guiers vers Dakar, Thiès, Mbour et Touba.
“Nous avons prévu de faire un piquage à partir de Pékèsse, une localité du département de Tivaouane”, dans la région de Thiès (ouest), “pour transférer l’eau jusqu’à l’entrée de Touba, où une usine de traitement d’eau sera installée”, a-t-il ajouté.
Cheikh Tidiane Dièye a assuré que le démarrage des travaux, prévu courant 2025 pour une livraison à l’horizon 2028, va régler durablement l’accès à l’eau potable à Touba et environs.
Le ministre de l’Hydraulique et l’Assainissement a annoncé dans la foulée que le réseau de distribution d’eau potable de Touba sera changé et modernisé avec une gestion innovante.
Concernant l’assainissement, il a déclaré qu’un plan directeur sera mis en place pour améliorer l’assainissement dans la ville de Touba.
À cet effet, M. Dièye a annoncé que son département va aménager à Keur Kab un lac artificiel sur une superficie de plus de 60 hectares appartenant à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS).
Ce lac va servir de réceptacle des eaux pluviales de Touba pour soulager les bassins de rétention.
LA LIBÉRATION PRÉMATURÉE DE NABOU LEYE EST UNE OFFENSE À LA JUSTICE, SELON ME BA
La dame Lèye, qui avait été emprisonnée dans le cadre de l’enquête sur le double meurtre de Technopôle, a bénéficié d’une liberté provisoire.
iGFM - (Dakar) Me Khoureychi Bâ s’est exprimé sur la libération de Nabou Leye. Pour l’avocat, cette mesure est une offense à la Justice.
Nabou Lèye, qui avait été emprisonnée dans le cadre de l’enquête sur le double meurtre de Technopôle, a bénéficié d’une liberté provisoire. Une mesure que ne comprennent pas les familles de Aziz Dabala et de Boubacar Gano, si l'on se fie à l’avocat Me Khoureychi Bâ. Pour lui, la libération de Nabou Leye est tout simplement une offense à la Justice.
«Les familles de Aziz Ba Dabala et Boubacar Gano supplient le Procureur Général es qualité de gérant de l’application de la loi dans le ressort de la Cour d’Appel de Dakar d’user de ses pouvoirs. La libération prématurée de Nabou Leye est une offense à la justice», a indiqué la robe noire.
par Dié Maty Fall
ÊTRE DEPUTÉ POUR MOI
Après 37 ans dévoués aux belles pages de la presse de noblesse, je souhaiterais à présent ouvrir le prochain chapitre de mon parcours en me faisant la voix consciencieuse et véridique des préoccupations des Sénégalais et Sénégalaises au sein du parlement
En tant que citoyenne majeure et indépendante, chef de famille monoparentale, j’emploie des jeunes filles et femmes comme aides pour le ménage uniquement. Tout n’est pas toujours rose dans ce partenariat de travail, mais j’essaie cependant de me placer comme aînée, sœur, tante ou mère d’adoption pour mes employées de maison. À ce titre, j’ai, en fonction des cas, payé la poursuite d’études, ou participé à la création de micro-entreprises ou été médiatrice pour un appui plus conséquent. Être journaliste, intellectuelle ou avoir des fonctions de responsabilité ne vous épargne pas d’avoir à gérer les vicissitudes du ménage. Combien de fois ai-je dû me résoudre à arriver en retard ou à reporter un rendez-vous parce que les tâches ménagères se sont imposées à moi. Beaucoup de Sénégalaises, de mères, d’épouses, de sœurs, de femmes, de filles me comprendront.
A part certains cas de mères de famille matures qui subviennent volontairement aux besoins de leur foyer (mari absent, chômeur ou en incapacité) par l’emploi salarié de ménagère, la majorité des employées de maison sont des jeunes filles ou femmes sans formation et sans qualification. La plupart viennent du prolétariat rural et urbain, vivier de main-d’œuvre pour les classes moyennes et supérieures de notre société. En dehors de se caser avec un époux ou d’un miracle, il n’existe, à court ou moyen terme, aucune sorte de revalorisation professionnelle ni d’amélioration de leur condition humaine et socio-économique. Se marier et avoir des enfants est souhaitable et bénéfique pour notre société, mais cela n’assure pas toujours un épanouissement entier à la femme ni ne garantit son autonomie financière. Une épouse et mère autonome assure au foyer et à la progéniture un accès à la nourriture, aux soins et à l’école. Une mère respire par ses enfants, il n’y a pas de bonheur pour son instinct maternel en dehors de la protection de ses enfants. Sauf dans les cas pathologiques de femmes handicapées de l’instinct maternel…
Ce qui est le plus révoltant dans ce prolétariat féminin dans les villes est que la plupart de ces jeunes filles ont abandonné leur scolarité, même en cours d’année, à la demande de leur famille. Pour l’une, la mort de la mère l’a obligée à arrêter de fréquenter son collège de Mbafaye (Sine) parce que quelqu’un devait subvenir aux besoins de ses petites sœurs de jeune âge, laissées à la tutelle de la grand-mère maternelle.
Pour l’autre, c’est tout bonnement l’absence du frère pourvoyeur de bien-être et momentanément indisponible…Alors sa mère a décidé que la petite sœur devait quitter sa classe de Terminale au lycée de Niakhar (Sine) pour travailler et combler l’absence de revenus. Dans le Baol aussi, les jeunes filles sont données en petites employées à des patronnes, tellement jeunes qu’elles ne sont presque jamais allées à l’école. Ainsi, alors que nos filles, nos sœurs, nos mères, constituent la condition d’un développement national durable, leur épanouissement et leur citoyenneté se heurtent aux structures économiques, politiques, culturelles et religieuses.
La domination des croyances sexistes et patriarcales, la violence et la misogynie font que beaucoup de nos filles et nos sœurs ont intériorisé ces tares, succombent aux critères infériorisants (t’es qu’une femme !) ou valorisants (sois belle et claire-xessal) et s’opposent même à l’amélioration de leur condition. Jusques et y compris dans les associations féminines, supposées soutenir résolument les victimes de toute forme de discrimination et de violence fondée sur le genre. Hélas, trois fois hélas, dans mon cas personnel, j’ai plutôt bénéficié de la pleine et entière solidarité et du soutien constant et habituel du défenseur des droits de l’homme Alioune Tine de Afrikajom Center, de ses successeurs à la RADDHO Sadikh Niasse et Alassane Seck, du fondateur d’Africtivistes Cheikh Fall, et de tout ce que le Sénégal compte de défenseurs masculins des droits humains. Mais d’associations féminines, pourtant bien sollicitées et informées, nenni, point de soutien ni de solidarité. Peut-être une timidité due à l’intériorisation des critères de dévalorisation ou au syndrome de Stockholm. Une dirigeante féminine d’association de presse, supposée protéger la démocratie, les droits humains et les journalistes, m’a même conseillé « d’arrêter de faire du bruit car cela me dévaloriserait ». Quel sort imaginer pour les autres victimes féminines de menaces psychologiques et physiques, et qui n’ont pas la même chance que moi de pouvoir se défendre toute seule ? Le changement drastique ne doit pas seulement s’effectuer dans les mentalités masculines, mais aussi surtout féminines. Si les associations féminines disposaient du droit de se porter partie civile dans tout cas de discrimination, elles seraient sans doute plus efficaces et moins timorées.
Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ du professeur Aziz Salmone Fall, que les hommes et les femmes sont certes différents, mais égaux en droits et devoirs. Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, que l'éducation et la mise en place d'institutions donnant un égal accès démocratique aux savoirs, savoir-faire, savoir-être, savoir critique et au travail, permettra d’atteindre et de garantir l’égalité des droits et devoirs des hommes et des femmes. Au demeurant, des savoirs et savoir-être endogènes peuvent être historiquement convoqués pour légitimer cette égalité des droits et devoirs. Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, qu’il n’y aura pas de changement structurel dans le développement du Sénégal ni celui de l’Afrique sans le changement positif de la condition féminine, car la dimension féministe est transversale. Waaw Goor, waaw Kumba, disaient nos parents.
Je suis, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ, clairement pour l’égalité des droits, des opportunités et des chances pour nos filles, nos sœurs et nos mères. Le progrès et la justice sociale dépendent de leur épanouissement et leur capacité de sortir de leur sujétion, et de participer pleinement aux décisions et à la direction du pays. Un changement du modèle démocratique et des mentalités permettra aux femmes de participer pleinement aux mécanismes de décision et d'exécution, et surtout d’obtenir la même place que les hommes dans les instances de décision, de délibération et d’exécution des politiques. En cas de violence basée sur le genre, la sanction prévue par la loi doit être exemplaire et dissuasive. Aucune impunité contre les violations des droits de nos filles, sœurs, et mères n’est acceptable. Cela commence par combattre le vocabulaire et les comportements sexistes dans la sphère domestique, à l’école et au travail, comme dans tout le reste de la société. L’image de la femme dans les médias et les ouvrages scolaires doit être digne et à la hauteur des changements préconisés.
Avec internet, les jeunes sont plus exposés à la pornographie. Il est nécessaire de mieux les éduquer, pour leur permettre d’appréhender positivement la sexualité et de respecter les femmes. Pour cela, un plaidoyer progressiste et un débat social inclusif autour des sujets encore tabous - l’avortement, le mariage forcé, la polygamie, l’excision, l’éducation sexuelle, les critères dégradants de beauté, etc - touchant à la féminité et à leurs droits permettrait d’informer les jeunes filles et garçons, et de les affranchir de l’ignorance. Cela implique de même l’information des femmes les plus vulnérables sur leurs droits et la formation des filles à l’éducation professionnelle et technique. L’information sur le droit de la famille doit être mieux vulgarisée, la loi appliquée strictement et l’accessibilité des femmes aux ressources légales facilitée. C’est le sens de la proposition de loi de Renforcement et de Protection des Droits des Femmes en matière de Code de la Famille et de parité faite par la coalition Jàmm Ak Njariñ. Les femmes divorcées et leurs enfants, ainsi que les mères monoparentales doivent être davantage protégées au niveau du partage du patrimoine. Elles ne doivent pas assumer seules les désavantages économiques de s’occuper d’enfants communs.
Lors de la crise du Covid, l’autonomisation révolutionnaire des femmes leur a permis de dépasser les disparités qui les confinent dans la sphère subalterne.
Le caractère indispensable du travail des femmes nécessite cependant des transformations radicales aux niveaux culturel, économique, démographique, politique et social.
En augmentant les chances économiques des femmes, les travailleuses et travailleurs partageraient les bénéfices de leur travail, à travers des emplois décents qui régénèrent l’environnement naturel au lieu de le dégrader. Dans notre pays, les femmes assurent 80% du travail agricole. L’accent doit être mis sur l’accès à la propriété foncière et au crédit, l’encadrement pour la productivité et contre la pénibilité des tâches, et l’agro-écologie en faveur des femmes. Pour faire accéder les PME féminines aux réseaux, financements et compétences, il faut également ici réduire les obstacles réglementaires et socio-culturels.
À cet effet, Jàmm Ak Njariñ propose la Loi pour l'Accès des Femmes au Foncier Rural, aux Logements Sociaux et pour une Stratégie d'Inclusion Territoriale.
La priorité doit être donnée au relèvement de la condition de la femme rurale et celle des milieux informels précaires. Le salaire moyen de 7000 F CFA dans le secteur informel est intenable, face à une hausse des prix à la consommation de plus 11% et de ceux des denrées de base de l’ordre de 8%. L’enquête de l’ER-Esi (Enquête régionale sur l’emploi et le secteur informel, réalisée par Afristat) estimait en 2017 que le secteur informel non-agricole comptait 1.689.506 chefs de production informelle, employant 809. 606 personnes, soit 2. 499.219 emplois. Plus globalement, c’est plus de 60% de l’emploi au Sénégal qui se situe dans le secteur informel. On voit bien comment l’organisation efficiente de ce secteur, la réduction des pénibilités, la santé et sécurité du travail et l’amélioration des conditions globales permettront d’en maximiser la productivité et aussi la contribution au secteur fiscal.
Au préalable, la protection sociale du secteur informel, sa régularisation, en ciblant les femmes au bas de l’échelle du marché du travail, permettra de relever le niveau de vie.
C’est aussi une proposition de loi pour le statut du travailleur du secteur informel de Jàmm Ak Njariñ. Les conjoint-es des personnes travaillant dans le secteur informel et dans les zones rurales devront être considéré-es comme des travailleurs et travailleuses et non comme sans-profession. L’égalité de rémunération entre hommes et femmes doit être garantie. Le travail domestique doit être reconnu comme un vrai travail et en soulager la pénibilité et le temps gaspillé. Les travailleuses exploitées dans les manufactures et dans la sphère domestique doivent être protégées et la justice sévir sévèrement contre la violation de leurs droits. À cet effet, la syndicalisation des emplois occupés majoritairement par des femmes doit être encouragée.
Je crois, avec la plateforme SEEN-ÉGALITÉ que le protocole de Maputo du 11 juillet 2003, doit être appliqué et qu’il faut même aller au-delà. Ce protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples de l’Union africaine est relatif aux droits des femmes en Afrique. Le Sénégal a ratifié, le 27 décembre 2004, ce protocole international. Ce protocole dit que États prennent toutes les mesures appropriées pour « protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l'avortement médicalisé, en cas d'agression sexuelle, de viol, d'inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ». Où sont les mesures appropriées prises par l’Etat du Sénégal lorsque, de façon répétitive, angoissante et lancinante, des jeunes filles sont dans cet état et qu’elles commettent l’irréparable en assassinant leur fœtus ou bébé ?
Rien, sinon l’emprisonnement de la fille enceinte, sa marginalisation de l’école et de la société tandis que le père du fœtus ou bébé suit impunément le cours de sa vie…
Je ne saurais terminer sans lancer un appel à l’unité et à la paix, face aux défis que nous devons relever ensemble, dans notre diversité, pour la croissance et la prospérité de notre Nation.
Je vous appelle à rejoindre notre dynamique de changement pour un Sénégal de paix, géré dans la transparence, la compétence, la démocratie et la bonne gouvernance, au sein d’une Assemblée nationale représentative du meilleur de nous-mêmes.
Après 37 ans dévoués aux belles pages de la presse de noblesse, je souhaiterais à présent ouvrir le prochain chapitre de mon parcours en me faisant la voix consciencieuse et véridique des préoccupations des Sénégalais et Sénégalaises au sein de l’hémicycle.
Je vous invite toutes et tous à voter massivement pour les candidats de la liste départementale de Dakar de notre coalition Jàmm Ak Njariñ, le 17 novembre 2024.
Dié Maty Fall est candidate socialiste, liste départementale de Dakar, Coalition Jàmm Ak Njariñ.
VERS LA CRÉATION D'UNE USINE D'ASSEMBLAGE DE VÉHICULES MILITAIRES
Le ministère des Forces armées et celui de l’Industrie et du Commerce ont signé un protocole d’accord avec un partenaire industriel pour l’installation de cette usine, a annoncé, jeudi, le chef de l’État, los de célébration de la Journée des armées.
Dakar, 8 nov (APS) – Le ministère des Forces armées et celui de l’Industrie et du Commerce ont signé un protocole d’accord avec un partenaire industriel pour l’installation et l’exploitation d’une usine d’assemblage de véhicules militaires au Sénégal, a annoncé, jeudi, à Dakar, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye.
”Le ministère des Forces armées et celui de l’Industrie et du Commerce ont signé hier un important protocole d’accord avec une société partenaire pour la mise en œuvre d’un projet d’installation et d’exploitation d’une usine d’assemblage de véhicules militaires au Sénégal”, a-t-il déclaré lors de la cérémonie de célébration de la Journée des armées, portant cette année sur le thème ”Vers la souveraineté technologique et industrielle des Forces armées”.
“Cette initiative s’inscrit dans la volonté des autorités de développer un nouveau secteur industriel pourvoyeur d’emplois, tout en renforçant les liens entre le monde académique et les différents acteurs économiques”, a ajouté le chef de l’État, en présence du ministre des Forces armées et de membres du corps diplomatique.
Des généraux, officiers supérieurs, sous-officiers et militaires du rang ont également pris part à cette cérémonie.
Selon le président de la République, ce projet d’usine d’assemblage de véhicules militaires vise à soutenir l’autonomie des Forces armées sénégalaises et est considéré comme “un levier de transformation industrielle” du pays.
Il a indiqué que lors de la signature de l’accord, le gouvernement a souligné l’importance de ce partenariat pour diversifier le tissu industriel et stimuler l’innovation dans les secteurs militaire et paramilitaire.
Le chef de l’État a par ailleurs annoncé qu’à l’occasion des prochaines Journées des Forces armées, ”un prix spécial du président de la République sera attribué à la meilleure innovation technologique et industrielle à vocation militaire et paramilitaire”.
“Ce prix vise à encourager la créativité des ingénieurs et chercheurs dans le domaine de la défense”, a souligné le chef de l’État.
La célébration de la Journée des Forces armées rappelle la remise, le 10 novembre 1960, du premier drapeau de l’histoire du Sénégal indépendant aux armées, marquant une étape clé dans l’histoire militaire du pays.
LES TRAVAILLEURS DU BTP APPELLENT À LA RÉSOLUTION DE LA QUESTION DE LA DETTE ULTÉRIEURE
La prolongation de 45 jours de l’interdiction des opérations foncières sur le littoral suscite une vive inquiétude parmi les travailleurs du secteur du BTP (Bâtiments et Travaux Publics).
La prolongation de 45 jours de l’interdiction des opérations foncières sur le littoral suscite une vive inquiétude parmi les travailleurs du secteur du BTP (Bâtiments et Travaux Publics). Diaraf Alassane Ndao, secrétaire général du syndicat des travailleurs du BTP, a dénoncé cette mesure, la qualifiant de « véritable désastre », rapporte PressAfrik.
Selon lui, la poursuite de cette suspension des travaux entraîne l’arrêt de plus de 8 000 salariés. Dans une intervention sur les ondes de Sud FM, il a exhorté les autorités à prendre des mesures pour résoudre le problème de la dette intérieure, qu’il considère comme un enjeu crucial pour la survie du secteur.
« Avec la prolongation de cette suspension des travaux pour 45 jours, les conséquences restent inchangées et pèsent lourdement sur le secteur. Aujourd’hui, le BTP traverse une période extrêmement difficile, et nous appelons les nouvelles autorités à prêter attention à cette situation. Dans de nombreux chantiers, les grandes entreprises ont déjà réduit leurs effectifs, laissant plus de 8 000 salariés sans emploi, sans compter le secteur informel, qui emploie encore davantage de travailleurs », a-t-il expliqué.
Diaraf Alassane Ndao a également souligné que l’apurement de la dette intérieure reste un problème persistant, qui, selon lui, affecte gravement l’économie du secteur.
« Cette suspension est dramatique. À cela s’ajoute le non-règlement de la dette intérieure, qui demeure un frein majeur. Nous attendions du gouvernement qu’il favorise la création d’emplois, et non qu’il plonge le secteur du BTP dans une telle crise », a-t-il ajouté.
Face à cette situation alarmante, les travailleurs du BTP appellent les nouvelles autorités à prendre des mesures urgentes pour revitaliser le secteur et redonner espoir aux salariés. « C’est une situation dramatique et inquiétante pour l’avenir du pays. Rien n’avance, tout est paralysé à cause des récentes décisions des nouvelles autorités », a conclu Diaraf Alassane Ndao.
300 KG DE CHANVRE INDIEN SAISIS PAR LA POLICE SUR L’AXE POINT E - RUFISQUE - MEDINA
Dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues, des saisies d’un poids total de 300 kg ont eu lieu entre Point-E, Rufisque et Médina. Quatre personnes ont été interpellées, lors des opérations.
Dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues, des saisies d’un poids total de 300 kg ont eu lieu entre Point-E, Rufisque et Médina. Quatre personnes ont été interpellées, lors des opérations.
Durant la nuit du mercredi au jeudi dernier, plusieurs opérations menées séparément ont permis de saisir une quantité de 300 kg de chanvre indien et d’interpeller quatre personnes.
C’est d’abord le commissariat de Rufisque qui, exploitant une information sur un réseau de trafic de chanvre indien au quartier Diokoul, a interpellé deux individus à la plage avec trois sacs contenant du chanvre indien d’un poids total de 100 kg. Il s'agit de A. Lo, né en 1992, et M. Gueye, né en 1996. Ils sont actuellement en garde à vue pour trafic international de chanvre indien.
Par la suite, les éléments du commissariat de Médina, suite à l'exploitation d'une information faisant état du débarquement à Soumbédioune d'une pirogue en provenance de la Casamance, ont planifié une surveillance des lieux. Cela a permis d’apercevoir vers 2 heures du matin, à hauteur des cimetières de Soumbédioune, des individus chargeant des sacs dans un véhicule 4x4. Ils ont rapidement été maîtrisés après que leur véhicule ait été bloqué. Une importante quantité de chanvre indien d’un poids de 170 kg a été découverte à bord.
C. S. Barry et A. Diarra, les deux passagers du véhicule, interrogés sommairement, ont déclaré avoir été envoyés par un certain Dame Teuw, domicilié à Fann Hock. Ce dernier est un trafiquant connu des services de la police. Les deux interpellés sont placés en garde à vue pour détention et trafic de chanvre indien.
La même nuit, aux environs de 2 heures du matin, les éléments de la brigade de recherches du commissariat de Point-E, en patrouille dans le secteur, ont été informés de la présence d’un grand sac bleu sur la corniche ouest, à quelques dizaines de mètres du rond-point. Après renseignement, il a été établi que le sac serait tombé d'un véhicule particulier de marque Peugeot 307. Sur les lieux, les agents du GMI, en charge de la sécurité du rond-point Rectorat, ainsi que quelques curieux, ont confirmé que le sac en question était tombé du coffre d'un véhicule particulier circulant à vive allure. Après constatation, le sac a été acheminé aux locaux du commissariat, où une fouille a permis de découvrir trente et un sachets de chanvre indien pesant chacun entre 800 grammes et 1 kg, soit un total de 30 kg.
DIOMAYE A L’EPREUVE DE LA GRANDE MUETTE
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, préside, ce vendredi 8 novembre 2024, la Journée des Forces Armées au camp Dial Diop de Dakar.
La Journée des Forces Armées édition 2024, une grande première pour le président de la République, Bassirou Diomaye Faye en tant que Chef Suprême des Armées, se tient ce jour, vendredi 8 novembre 2024, avec comme thème : «Vers la souveraineté technologique et industrielle des Forces Armées». La rencontre sera l’occasion pour Bassirou Diomaye Faye, nouveau locataire du Palais de l’avenue Roume, d’être en contact avec les Forces de défense et de décliner sa politique. Son prédécesseur Macky Sall, avait fait du renforcement des moyens matériels et humains de l’Armée, sa «montée en puissance», un engagement fort durant toute sa gouvernance.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, préside, ce vendredi 8 novembre 2024, la Journée des Forces Armées au camp Dial Diop de Dakar. Le thème de cette année est : «Vers la souveraineté technologique et industrielle des Forces Armées». Ce jour marque donc un rendezvous important entre le Chef Suprême des Armées et la Grande muette. En effet, depuis son élection comme président de la République du Sénégal, il n’y a pas eu encore une rencontre de grande envergure entre le président de la République et les Forces Armées sénégalaises. Cette journée sera une occasion pour lui de décliner sa feuille de route et ses ambitions pour l’Armée sénégalaise qui a été marquée, ces dernières années, par un renforcement de ses effectifs et des moyens matériels.
En faisant ses adieux aux Armées lors de l’édition de la Journée des Forces Armées l’année dernière, le président Macky Sall avait annoncé une hausse du budget et des moyens destinés à la défense durant son magistère. «Les chiffres parlent d’euxmêmes. Notre budget de défense a connu une hausse sans précédent de 250%, entre 2012 et 2023 ; ce qui nous a permis de renforcer considérablement les moyens opérationnels de nos Forces de Défense et de Sécurité dans leurs composantes terrestre, maritime et aérienne. Quant aux effectifs, ils ont augmenté de plus de 60%, offrant ainsi un maillage complet du territoire national», avait-il dit.
Parlant de ses réalisations, Macky Sall était aussi revenu sur la création d’un Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS), un Institut de défense du Sénégal (IDS) et plusieurs Écoles de formation et d’application, «pour doter nos Forces Armées des meilleures compétences en ressources humaines». Le régime précédent a aussi fait des efforts pour l’amélioration du traitement salarial du militaire et ses conditions de vie, y compris les blessés et mutilés de guerre.
Rappelons que les militaires ont eu le droit de vote sous le magistère de son devancier, l’ancien président de la République Me Abdoulaye Wade. Pour sa part, en juillet dernier, lors de la sortie de la 6ème promotion de l’Ecole de l’Etat-major et la 3ème promotion de l’Ecole de guerre de l’Institut de Défense du Sénégal (IDS), le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a invité le ministère des Forces Armées, en relation avec les départements de la Recherche scientifique et de l’Industrie, «à bâtir rapidement les cadres de coopération nécessaires pour développer des capacités endogènes de production des équipements de défense».
Alors que les Etablissements de santé militaire jouent un rôle important dans la prise en charge des civils, il serait important que ce nouveau régime promeuve davantage la proximité entre l’Armée sénégalaise et les citoyens, conformément au concept Armée-Nation. Les retraites aux flambeaux dans les artères de la capitale, à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance, les Sénégalais s’en souviennent avec nostalgie. Il en est de même pour les bals des Armées, présidés à l’époque par le président de la République. Le saut de parachutistes, notamment au camp du Bataillon des Parachutistes de Thiaroye est ancré dans les mémoires de ceux qui l’ont vécu.
TRUMP RÉITÈRE SON PROJET DE DÉPORTATION MASSIVE QUEL QU'EN SOIT LE PRIX
Le président élu des États-Unis confirme sa volonté de procéder à des expulsions d'ampleur d'immigrants en situation irrégulière. Une opération titanesque dont il refuse même d'évoquer le coût, la jugeant 'nécessaire'
(SenePlus) - Dans un entretien exclusif accordé jeudi à NBC News, Donald Trump, le nouveau président élu des États-Unis, a dévoilé ses premières priorités après sa victoire face à la vice-présidente Kamala Harris, mettant l'accent sur une politique migratoire drastique.
"Nous n'avons pas le choix", a-t-il déclaré concernant son projet de mener "la plus grande opération de déportation de l'histoire américaine". Le républicain balaie d'emblée la question du coût de cette initiative : "Ce n'est pas une question d'étiquette de prix. Quand des gens ont tué et assassiné, quand des barons de la drogue ont détruit des pays, ils doivent retourner chez eux car ils ne resteront pas ici."
La mise en œuvre d'un tel programme soulève pourtant des défis considérables. Patrick J. Lechleitner, directeur par intérim de l'ICE (Immigration and Customs Enforcement), a souligné auprès de NBC News les obstacles logistiques et financiers majeurs d'une telle opération. D'anciens responsables de l'administration Trump précisent qu'une coordination entre plusieurs agences fédérales, notamment le département de la Justice et le Pentagone, serait nécessaire.
Trump articule sa vision autour d'une "frontière forte et puissante", tout en nuançant son propos : "Nous voulons que les gens viennent dans notre pays. Je ne suis pas quelqu'un qui dit 'Non, vous ne pouvez pas entrer'.", précisant : "Ils doivent venir avec amour pour le pays. Ils doivent venir légalement."
Fait notable, cette rhétorique n'a pas empêché le 47 e président des États-Unis de réaliser des scores historiques auprès de l'électorat latino, traditionnellement acquis aux démocrates. Le prochain locataire de la Maison Blanche y voit une validation de sa ligne politique : "J'ai commencé à voir qu'un réalignement était possible car les démocrates ne sont pas en phase avec la pensée du pays." Il souligne également ses progrès auprès des jeunes électeurs, des femmes et des Américains d'origine asiatique par rapport à 2020.
par Oumar El Foutiyou Ba
ABDOU DIOUF, CET ILLUSTRE MAL-AIMÉ DONT NOUS GAGNERIONS TANT À NOUS INSPIRER
EXCLUSIF SENEPLUS - Entre héritage complexe de Senghor et tempêtes économiques, il a su tenir la barre avec une maestria méconnue. Son parcours, fait de résilience et d'intelligence stratégique, mérite aujourd'hui un regard neuf, loin des préjugés tenaces
Dans l’imaginaire populaire sénégalais, Abdou Diouf, le deuxième président de la République du Sénégal, est celui qui revêt le costume de cet être mal-aimé dont on a fait le mouton noir de la famille. Pourtant, l’homme, dont l’exemple peut inspirer nos décideurs, au vu de son parcours semé d’embuches, a été le plus méritant de nos dirigeants.
Un parcours singulier aux côtés d’un mentor jaloux de son pouvoir
Contrairement à ce que l’on pense, ce fils d’un virtuose du jeu de dames, métissé de cultures Wolof, Sérère et Pulaar, n’a pas connu le destin aussi lisse qu’on lui prête. En vérité, rien n’a été donné à Diouf qui a su tirer parti de situations adverses, grâce à des capacités humaines et des aptitudes professionnelles hors norme. Des atouts qu’aurait pu lui disputer l’entourage de Leopold Sédar Senghor surpassé par sa clairvoyance, son sens élevé du devoir et son expertise.
L’homme a tiré le meilleur de de son prédécesseur, un être rusé qui a utilisé Mamadou Dia, le président du Conseil de gouvernement, véritable exécutif, qui l’a toujours gêné aux entournures et dont il s’est vite débarrassé pour gouverner seul. Homme entier, Dia a, par fidélité à l’amitié, été le paravent de Senghor qui trompa sa bonne foi à l’effet de neutraliser ses amis révolutionnaires (Modibo Keita, Valdiodio Ndiaye, Majmouth Diop…) comme en attestent, récemment encore, les œuvres d’Aminata Ndiaye Leclerc et d’Ousmane William Mbaye.
Grace à une souplesse, somme toute administrative, Diouf échappe à ce sort funeste auprès de Senghor, père de l’Etat nation au Sénégal, en se montrant plus fin que cet homme de culture ambivalent et à l’intelligence redoutable. En vérité, le premier chef de l’Etat sénégalais est un être tourmenté, constamment soucieux d’étouffer ses propres contradictions reflétées, dans ses écrits, par la lutte tumultueuse que se livrent ses amours gréco-latines et son ressenti négro-africain.
Senghor, ancré dans ses humanités classiques, trompe son monde en domestiquant un pays, dont il a épousé les rites et croyances, qu’il présente, à l’extérieur, comme un ilot de démocratie dans un océan de dictatures alors qu’il réprime, au quotidien, une opposition dont il n’accepte qu’un rôle d’alibi.
Parangon de l’organisation et de la méthode, à l’origine du bureau éponyme, ce joueur d’échec, qui place ses coups longtemps à l’avance, s’est adjoint, par pur intérêt, la compagnie de Diouf, un homme tout de mesure, à l’esprit vif, dont il ignorait la virtuosité aux jeux de dames. En effet, Abdou Diouf fut le seul gouverneur qui, lors des évènements de décembre 1962, ne renia pas Mamadou Dia, embastillé ; ce qui lui donne un préjugé favorable auprès du chef de l’Etat qui sait à quel point il importe, pour œuvrer en toute tranquillité, d’avoir un homme loyal à ses côtés.
Armé d’une patience et d’une modestie rares, Diouf, gagna la confiance de son mentor, apprenant le métier aux côtés de Jean Collin sur qui le chef de l’Etat ne pouvait totalement se reposer en raison de ses racines métropolitaines. La montée en puissance de Diouf, contrairement à une opinion commune, ne fut guère chose facile puisque ses contemporains, aussi bien formés que lui, disposaient des mêmes opportunités. L’homme n’est pas seulement arrivé au sommet. Il a su s’y maintenir grâce à ses propres qualités.
Aux côtés de Collin, Diouf développa ses atouts managériaux et engrangea une expérience de l’Etat dans ses postes respectifs de Secrétaire général de Ministère, de Secrétaire général de la Présidence puis de Premier ministre. Son énorme capacité de travail, associée à son attitude pleine d’humilité, rassura Senghor qui lui céda le pouvoir.
Toujours est-il que Diouf dessilla les yeux du président-poète, juste après la passation de pouvoir, sur l’idée qu’il s’était fait de la République, dans un geste fort, comme pour mettre en lumière ce génie qu’il laissait hiberner pour ne jamais éveiller l’inquiétude de ce mentor si jaloux de son pouvoir. En procédant à la désignation au poste de Premier Ministre de son ami Habib Thiam que Senghor n’appréciait guère, il signifiait clairement à celui-ci en quoi il était vain de s’imaginer agir sur la destinée de la nation après une démission probablement due à des considérations aussi ontologiques qu’économiques.
Une gouvernance fragilisée, servie par une connaissance avérée de l’Etat
Diouf hérita d’un pays fragilisé, écartelé, au plan politique, entre une opposition interne (Babacar Ba, Moustapha Niasse, Djibo Ka…) désireuse de prendre les rênes du parti et une opposition externe (un Wade virulent et rusé, la gauche pugnace…) soucieuse de l’avènement du Grand Soir.
En fin administratif qui savait sur quels déterminants s’appuyer, Diouf, en plus de compter sur son fidèle Premier ministre, s’assura de bien pouvoir gouverner l’Etat en verrouillant la présidence de la République, le siège du pouvoir, d’abord, avec le discret Jean Collin et, par la suite, avec le manœuvrier Ousmane Tanor Dieng qu’il promut à l’effet d’écarter les velléitaires.
Sa parade se retourna contre lui lorsque Dieng se constitua progressivement un pouvoir personnel et qu’il fut, plus tard, obligé de travailler avec Wade, l’opposant nuancé jusqu’à la rouerie, un champion de la négociation, et les Gauchistes impressionnants de persévérance et de tempérance dans leur combat pour l’assise d’un Etat de Droit dans le plein sens du terme.
Abdou Diouf fit donc acte de volonté en procédant, non sans calculs, à l’ouverture intégrale du paysage politique et en réparant l’injustice coloniale faite au Professeur Cheikh Anta Diop, une sommité intellectuelle peu appréciée de son prédécesseur, à qui il permit de dispenser des cours à l’université de Dakar.
Au plan économique, l’héritage senghorien fut un lest pour Diouf qui navigua constamment dans des flots impétueux. Le Sénégal, exsangue après deux crises pétrolières, une crise de la dette et la détérioration des termes de l’échange, avait besoin d’un remède de cheval qui ne lui épargna pas la dévaluation.
Ainsi, durant plus de quinze ans, Diouf fit concomitamment face à un contexte complexe qui l’obligea à se battre pour conforter un pouvoir vacillant, déploya beaucoup d’énergie pour éliminer une tenace adversité politique tout en restaurant les fondamentaux de l’Etat.
Le divorce d’avec les populations date de ces années où le pays ne retient plus que les Plans d’ajustement structurel, la privatisation, les programmes de départ volontaire à la retraite et l’ajustement monétaire qui érodèrent son image. Ce mal aimé, à l’image d’un docteur administrant une potion amère au patient, récolta pourtant des résultats flatteurs mais sous-estimés qui auraient pu constituer un patrimoine immatériel pour le Sénégal s’ils n’avaient été sabotés, à partir de 2000, par son successeur.
Des résultats à fort coefficient pour le pays
Avec Diouf, au niveau institutionnel, le Sénégal enregistra la confortation de l’Etat nation, la vivification de l’Etat de Droit, l’avènement d’un Etat fort et plus juste avec des hommes compétents dotés du sens du sacerdoce, un cadre de gouvernance prometteur avec un Code électoral consensuel et une entité dotée d’autonomie dans ce domaine, des stratégies de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption innovantes, soit autant de choses inspirant une confiance plus affirmée des citoyens et des partenaires dans les institutions de l’Etat.
Ces éléments n’occultent pas le volet économique avec un l’adoption d’un nouveau système de planification, la revalorisation des politiques sectorielles et un financement de l’économie reposant sur l’utilisation prudente des ressources locales et une dynamisation des ressources de la coopération tirées par la belle réputation qu’il sut donner du pays. Ces efforts aboutirent à la restauration des fondamentaux macroéconomiques documentée par l’ouvrage de Mamadou Lamine Loum, son dernier Premier Ministre, confirmé par Idrissa Seck, un de ses successeurs à ce poste, qui a évoqué, dans des circonstances malheureuses, l’embellie due à Diouf dans les années 2000.
Au plan géopolitique, l’aura du Sénégal n’a jamais été plus brillant que lorsque Diouf fut président de l’Organisation de l’unité africaine, s’érigea en portevoix de la cause palestinienne et de la lutte contre l’apartheid avec une visite des pays de la ligne de front à ses risques et périls, organisa le sommet de l’Organisation pour la Conférence islamique et contribua aux multiples initiatives des Nations unies. L’homme se démultiplia tellement que son leadership poussa les Américains à agiter son nom pour la succession du Péruvien Javier Pérès de Cuellar au poste de Secrétaire général des Nations unies.
Les initiatives géopolitique et diplomatique de Diouf valurent un regain de confiance au Sénégal qui développa une coopération multiforme avec plusieurs partenaires, fut associé à de nombreuses initiatives de sécurité mondiale et devint l’ami aussi bien des pays de gouvernance conservatrice que révolutionnaire, un fait quasi unique au monde.
Une personnalité à la fois complexe et séduisante
Abdou Diouf aurait sans doute pu être encore plus valorisé par ses compatriotes s’il n’avait pas hérité d’un pays exsangue, ce qui est à l’origine du reproche qu’on lui fait souvent d’avoir plus été un gestionnaire qu’autre chose. Pourtant, à observer l’action de celui qui devint, plus tard, Secrétaire général de la Francophonie, une organisation dont il changea l’orientation, l’on se rend compte qu’il sut faire preuve de sens managérial élevé en réussissant le tour de force de renforcer la qualité de service de l’Administration, dont les principes s’appariaient avec les valeurs qui étaient les siennes, lui qui servit très tôt l’Etat à une époque où le sens du devoir et le respect des procédures faisaient sens.
Le moule administratif raffermit sans doute cette courtoisie qu’on lui prête, à raison, une caractéristique de sa personnalité qui a marqué ses interlocuteurs séduits par sa culture étendue et son élégance qui l’obligea toujours à les accueillir debout et à les raccompagner jusqu’au pas de la porte.
Son rapport à l’Administration, en particulier, et à l’Etat, en général, fut tel que sa foi au Conseil stratégique, avec la valorisation du Bureau Organisation et Méthodes (BOM), des Affaires étrangères ou de l’Armée, entre autres, et son sens du leadership lui permirent de réagir promptement mais de manière optimale, sur nombre dossiers sensibles. Parmi ceux-ci, soulignons le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Gambie à la suite du coup d’Etat de Kukoy Samba Sanhya et la gestion du cas Khadaffi dont la frénésie révolutionnaire aurait pu ne pas épargner le Sénégal en proie à la crise casamançaise.
La personnalité tranquille de Diouf, faite de discrétion et de convivialité, qui se rapproche, sur ce point, plus de celles de Macky Sall et de Bassirou Diomaye Faye, n’a rien à voir avec la flamboyance du prestidigitateur Wade, un homme plein de bagout qui peut transformer la plus petite babiole en trésor ou l’érudition de Senghor qui séduit le monde en évoquant la parenté de l’Arabe au Français, apprivoise son geôlier en lui parlant de Goethe ou émeut les Portugais en évoquant Joal et ses racines ibères.
Fondée sur une écoute des services de l’Etat, le tempérament de Diouf évita, au Sénégal, bien des écueils lors des crispations sénégalo mauritaniennes de 1989 et, aussi, de subir les contrecoups des brutales ruptures constitutionnelles que connurent tous nos voisins, excepté l’exemplaire Cap vert.
Diouf fut donc un leader charismatique à l’échelle universelle qui illustra pendant longtemps l’adage disant que l’on n’est jamais prophète chez soi. Les Sénégalais ne découvrirent sa verve et son humour que lors des campagnes électorales où sa fibre ndiambour ndiambour avec son phrasé rap tassu séduisirent. C’est, d’ailleurs, cette sensibilité qui explique avec sa proximité avec feue Adja Arame Diène ou El Hadji Mansour Mbaye.
Au final, Diouf a su gérer l’Etat à l’image de l’empire qu’il a eu sur lui-même, c’est-à-dire, en évitant la démesure et sans surfer sur les particularismes tout en tenant fermement le cap. Il lui a surtout manqué une communication plus directe, plus détendue avec les siens, qu’il n’a pu développer en raison du contexte d’adversité, et cette ouverture de l’Etat à des profils autres que ceux administratifs pour élargir le champ des futurs possibles pour le Sénégal.
Un retrait élogieux, un héritage à valoriser
La personnalité forte, la lucidité et les valeurs d’Abdou Diouf expliquent, qu’en dépit des errements de son parti et des remous liés au déni d’alternance dans le Continent noir, lui choisit de partir avec élégance. Si l’on juge à l’échelle de tout ce qui peut influencer l’homme de pouvoir en Afrique, l’objectivité oblige à dire que Diouf n’a pensé qu’au Sénégal et a fait montre d’un sens élevé de l’honneur et de l’histoire en décidant de quitter la direction du pays, à la suite d’une défaite électorale.
Abdou Diouf n’est pas que ce que l’on vient d’évoquer mais son action à la tête de l’Etat sénégalais appelle un jugement dépassionné. En dépit du contexte contraignant, l’homme, a su allier souplesse et fermeté à l’effet de préserver le pays de nombreux errements, et ce, sans tambours ni trompettes car l’époque n’était pas au marketing politique des années 2000 à partir desquelles la plus petite réalisation est immensément grossie.
Diouf se retira des affaires, comme il y arriva. Dans la discrétion sans, une seule fois, avoir essayé d’influencer son successeur qui, des années plus tard, lors des présidentielles de 2024, faillit le faire trébucher sur une lettre publique signée à quatre mains qu’il s’empressa, dès le lendemain, de rectifier afin de rester du bon côté de l’histoire.
Tous ces éléments nous donnent à penser que, de tous les dirigeants sénégalais, Diouf semble être celui qui a le plus fait au regard de son contexte d’évolution et des moyens dont il a disposé. L’homme, dont la bonne éducation a été confondue à de la timidité, promis à ne jamais devoir prendre son envol, s’est déployé, tel un albatros, dans toute sa mesure, illustrant à souhait la vérité selon laquelle il n’y a point besoin de crier lorsque l’on a raison.
Etat fait du bois dont on fait les bonnes flèches de la gouvernance d’un Etat normal, Diouf, imbu des valeurs cardinales de ce bras séculier de l’Etat que constitue l’administration, a mis en avant la tenue et la retenue nécessaires pour servir un pays qui gagnerait à en faire un de ses symboles marquants et un de ses inspirateurs.
Si Senghor a essayé de construire l’Etat nation au Sénégal, Diouf a, quant à lui, non seulement consolidé, à travers le viatique du dialogue, le commun vouloir de vivre ensemble de ses compatriotes mais aussi laissé, aux générations futures, l’Etat de Droit qui nous vaut encore de rester debout en dépit de toutes les vicissitudes et tiraillements d’acteurs politiques qui font tanguer le navire Sénégal.
Il n’y a pas de doute que Sunugaal, s’il s’appuie sur cet héritage de son deuxième président, qui n’a eu de cesse de parler de l’exception sénégalaise, et sur le génie de ses hommes et femmes, naviguera parfois sur des flots impétueux mais jamais ne coulera.