L’ancien chef d’Etat-major Général des Armées du Sénégal et ancien ambassadeur du Sénégal aux États-Unis, le Général Mamadou Mansour Seck se dit « scandalisé » de la parution du livre controversé dénommé « L’idée d’une Casamance autonome-Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal ». L’ouvrage écrit par l’historienne, chargée de recherches au CNRS à l'Institut des mondes africains (Imaf), Séverine Awenengo Dalberto, et publié aux Editions Karthala, devrait être présenté au public ce samedi 26 octobre 2024. Toutefois, face à la polémique qu’elle a suscitée depuis cette annonce, la maison d’édition a décidé d’annuler la cérémonie de dédicace.
Parler de l’autonomie de la Casamance ! Voilà un sujet qui fait sortir le Général Mamadou Mansour Seck de ses gonds. L’ancien Chef d’Etat-major Général des Armées du Sénégal et ancien ambassadeur du Sénégal aux États Unis, connu pour son courage sur des sujets relatifs à la sécurité et à la démocratie, est monté au créneau pour marquer sa totale désapprobation concernant la parution du livre « L’idée d’une Casamance autonome-Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal ».
« Les Sénégalais ne devraient jamais accepter sur leur territoire que quelqu’un puisse parler actuellement et officiellement d’une autonomie d’une région quelle qu’elle soit et qui appartient au Sénégal et qui est reconnue par la communauté internationale », tonne -t-il. Lui qui se dit « scandalisé » par la sortie de l’ouvrage écrit par Séverine Awenengo Dalberto, historienne, chargée de recherches au CNRS à l’Institut des mondes africains (Imaf) et publié aux Editions Karthala, affirme que « dans le cas où on pense le problème de la Casamance sous cette forme-là, se pose la question de la Corse ». « La Corse, bien que soit le pays de Napoléon, on parle d’autonomie et peut-être d’indépendance parce que dès qu’il y ait une différence physique puisque c’est une île, la Casamance, malgré la Gambie, est quand même d’un seul tenant du même pays qui a eu des difficultés à gauche et à droite », a déclaré le Général Mamadou Mansour Seck.
Les Éditions Karthala annulent la séance de dédicace
Depuis l’annonce de la cérémonie de dédicace prévue le samedi 26 octobre 2024, les réactions se multiplient sur les réseaux sociaux. Pour cause, certains estiment que le livre touche l’intégrité du Sénégal et « défend des thèses dangereusement révisionnistes qui n’ont d’autre objectif que d’exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance ». C’est pourquoi, « face à un risque de voir son déroulement perturbé, il a été décidé de l’annuler », informent les Editions Karthala dans un communiqué dont nous avons reçu copie hier, mercredi 23 octobre. « Les éditions Karthala regrettent profondément l’instrumentalisation politique d’un ouvrage scientifique par des personnes qui n’ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu. Ce livre est le fruit de vingt ans de recherches rigoureuses menées par une historienne de renom, reconnue par ses pairs au sein de la communauté académique », rapporte la note. Toujours dans le communiqué, la maison d’édition revient sur le contenu du livre. « L’idée de la Casamance autonome porte sur la période 1875-1970 et s’appuie sur une vaste documentation composée d’archives publiques et privées ainsi que d’entretiens. L’ouvrage n’a nullement pour objectif de défendre des thèses séparatistes mais d’en restituer les origines historiques complexes », a-t-elle précisé. Mieux, dira-t-elle : « Il est crucial de préciser que la publication de cet ouvrage, prévue depuis de très nombreux mois, est totalement indépendante de la situation politique actuelle au Sénégal. Les éditions Karthala invitent chacun à lire cet ouvrage afin de se forger une opinion éclairée sur le sujet ».
L’APR dénonce le mutisme du président de la République
Dans un communiqué rendu public, l’Alliance pour la République (Apr) dénonce le mutisme du Président de la République Bassirou Diomaye Faye à propos de la parution du livre sur l’autonomie de la Casamance. « La cérémonie de présentation et de dédicace du livre l’Idée de la Casamance autonome, Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, prévue à Dakar, le 26 octobre 2024 a réveillé un traumatisme que les Sénégalais croyaient avoir dépassé. Ce livre, que certains qualifient de pamphlet irrédentiste, défend des thèses dangereusement révisionnistes qui n’ont d’autre objectif que d’exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance. Le mutisme des nouvelles autorités sur la question est particulièrement troublant. En effet, pourquoi, le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, garant de l’unité nationale garde-t-il un silence, qui de plus en plus, résonne comme un soutien tacite à ces thèses mettant en péril l’unité nationale ? Pourquoi le Premier ministre Ousmane Sonko, qui se dit défenseur de la justice et de l’unité nationale n’a-t-il pas publiquement condamné ce livre ?”, s’est interrogé l’Apr. Le parti de l’ancien Président de la République Macky Sall n’a pas manqué de « dénoncer avec force, ce silence assourdissant des nouvelles autorités qui semblent cautionner ces idées sous couvert d’une complicité passive et estime, que dans ce cas précis, ne rien dire revient à encourager indirectement des idées qui s’inscrivent en faux contre l’intégrité de la République et qui mettent en péril la cohésion nationale ».
LEYBAR BALNÉAIRE PLAIDE POUR LA CONSTRUCTION D’UNE DIGUE DE PROTECTION
Toutes les voies qui mènent vers les habitations sont occupées par les eaux. Les habitants qui sont plongés dans le désarroi alertent et interpellent les autorités étatiques
La cité de Leybar Balnéaire dans la région de Saint-Louis est envahie ces jours-ci par les eaux du marigot de Leybar. Plusieurs centaines de maisons, parcelles et terrains en construction sont déjà envahis par les eaux qui progressent dangereusement, inondant tout sur leur passage. Toutes les voies qui mènent vers les habitations sont occupées par les eaux. Les habitants qui sont plongés dans le désarroi alertent et interpellent les autorités étatiques et l’Office des Lacs et des Cours d’eau (OLAC) en particulier, pour leur venir en aide avant qu’ils ne vivent les inondations de Matam et Bakel.
Les habitants de Leybar Balnéaire à Saint-Louis ne dorment plus assez depuis quelques jours. Une situation qui est due au débordement des eaux du marigot de Leybar. Ces eaux ont envahi plusieurs de leurs maisons et inondé des terrains en chantier de construction. « Nous nous sommes réunis, nous les habitants impactés, pour tout simplement lancer une alerte sur les inondations que nous vivons depuis quelques jours. La situation s’est empirée dans ce site de lotissement de Leybar Balnéaire qui est devenu aujourd’hui un site habitable parce qu’il y a des gens qui ont déjà déménagé et qui se sont fixés ici avec leurs familles et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes réunis pour manifester d’abord notre indignation et lancer une alerte parce que depuis plus de 15 jours nous avons senti l’avancée des eaux du marigot de Leybar. Presque la moitié de ce site de Leybar Balnéaire est inondée et c’est un projet que nous avons réalisé et qui regroupe 923 terrains », a fait savoir Malick Sarr, promoteur de ce site et porte-parole des habitants impactés. Face à la presse hier, mercredi, il a préconisé à ce que des mesures urgentes soient prises pour y faire face. Il s’agit selon lui « d’utiliser des sacs de sable et de remonter le niveau de la petite digue qui existe jusqu’à peut-être 1 mètre de hauteur et 05 rangées de sable de 20 centimètres d’épaisseur et on aura 1 mètre répartis sur la largeur de la petite digue et prolonger jusqu’à trouver la solution idoine ».
Dépassée elle aussi par cette situation, Mme Diop Coumba Bakhaw, une habitante de la localité, de tirer la sonnette d’alarme et de plaider pour la construction d’une digue de protection pour une résolution définitive de ce problème. « Nous voulons que l’on nous construise une digue de protection afin de nous soulager. Les eaux ont envahi nos maisons, les terrains en chantier et même les routes que nous empruntons. Nous sommes obligés de patauger pour aller vaquer à nos occupations. Mais si cela perdure, nos enfants risquent de ne pouvoir pas se rendre à l’école », a-t-elle alerté et ne sachant plus à quel saint se vouer. « Nous, en tant que habitants, nous savons qu’il faut impliquer impérativement les services ou les structures dédiées et nous interpellons l’Office des Lacs et des Cours d’eaux du Sénégal (OLAC) qui devrait régler ces problèmes de Leybar Balnéaire puisque nous cohabitons avec le marigot de Leybar », a suggéré Malick Sarr au terme de leur rencontre avec la presse.
LES NOMINATIONS AU CONSEIL DES MINISTRES DU 23 OCTOBRE
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du mercredi 23 octobre 2024.
"AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,
Le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Présidence de la République :
Monsieur Abdoulaye TINE, Avocat, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société de Gestion du Patrimoine bâti de l’Etat (SOGEPA-SN), en remplacement de Monsieur El Hadji Seck Ndiaye WADE.
Ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires :
Monsieur Samba NDIAYE, Ingénieur en génie Civil, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale des Habitations à Loyer modéré (SN-HLM), en remplacement de Monsieur Moustapha FALL ;
Monsieur Ousseynou FAYE, Architecte urbaniste, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société immobilière du Cap Vert (SICAP)-SA, en remplacement de Monsieur Mamadou FAYE ;
Monsieur Ibrahima THIOYE, Administrateur civil principal est nommé Directeur général de la Société d’Aménagement Foncier et de Rénovation urbaine (SAFRU SA), en remplacement de Monsieur Maissa Mahécor DIOUF ;
Ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique :
Madame Mané THIAM, Expert-comptable, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Société nationale La Poste (SN-LA POSTE) en remplacement de Monsieur Lansana SANO ;
Monsieur Oumar WATT est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale Sénégal Numérique (SENUM SA), en remplacement de Monsieur Diégane SÈNE ;
Monsieur Sadikh TOP est nommé Président du Conseil d’Administration de l’Agence de Presse sénégalaise (SN-APS), en remplacement de Monsieur Moustapha SAMB ;
Ministère des Finances et du Budget (MFB) :
Monsieur Boubacar SOLLY, Docteur en géographie, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société de Gestion des Infrastructures publiques dans les Pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose (SOGIP – SA), en remplacement de Monsieur Meissa Ndao WADE ;
Madame Ndèye Fatou FALL, titulaire d’un diplôme d’études approfondies en droit économique et des affaires, est nommée Président du Conseil d’Administration de la Société nationale de Recouvrement (SNR), en remplacement de Monsieur Pape DIOUF ;
Monsieur Moustapha Camara, titulaire d’un master 2 en ingénierie des systèmes d’information, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Loterie nationale sénégalaise (LONASE), en remplacement de Monsieur Ciré DIA ;
Monsieur Sidy FALL, Opérateur économique, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds de Garantie automobile (FGA), en remplacement de Monsieur Mor Dia THIAM ;
Monsieur Momath CISSE, Ingénieur statisticien, est nommé Directeur général Adjoint de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), poste vacant ;
Monsieur Oumar REMY, Expert en Commerce international, est nommé Président du Conseil d’Administration du Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FONGIP), en remplacement de Monsieur Oumar NDOYE ;
Ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens :
Monsieur Laurent SINA, Consultant en système de management qualité, est nommé Président du Conseil d’Administration du Laboratoire national de référence dans le domaine du Bâtiment et des Travaux publics (LNR-BTP) (ex CEREEQ-SA), en remplacement de Monsieur Dame DIOP ;
Monsieur Youssoupha CISS, Enseignant, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société nationale Les Autoroutes du Sénégal (SN-LAS), en remplacement de Madame Ndèye Saly Diop DIENG ;
Ministère de la Santé et de l’Action sociale :
Monsieur Mamadou SANE, titulaire d’un doctorat en Pharmacie, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Pharmacie nationale d’Approvisionnement (PNA), en remplacement de Madame Aïssatou Mbéne Lo NGOM ;
Ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage :
Monsieur Famara MANÉ, Enseignant, est nommé Président du Conseil d’Administration de la Société d’Aménagement agricole des Grandes Vallées rizicoles (SODAGRI), en remplacement de Monsieur Cherif SABALY.
Ministère de la Famille et des Solidarités :
Madame Mame Mbissine NDIAYE, Technicienne Supérieure en commerce international, est nommée Président du Conseil d’Administration de l’Office national des Pupilles de la Nation (ONPN), en remplacement de Monsieur Abdou Aziz NDIAYE."
par Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub
DÉFENDRE LE MÉTIER D’HISTORIEN
EXCLUSIF SENEPLUS - L’idée de l’autonomie, les possibles non advenus et les dettes morales qui en sont issues ne se limitent pas à la Casamance. Les universitaires y ont travaillé et continueront de les interroger
Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub |
Publication 24/10/2024
A l’évidence, ni les auteurs ni ceux qu’ils citent à l’appui de leur condamnation n’ont lu l’ouvrage soumis à cette virulente critique. Il n’est pas étonnant qu’ils ne citent aucun passage de l’ouvrage en question intitulé L’idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, signé par l’historienne Séverine Awenengo Dalberto. Nous espérons que ni le président ni le Premier ministre ne prêteront attention à cette interpellation appelant à des pratiques d’un autre temps : mettre à l’index un ouvrage.
Habitués à la commande politique d’ouvrages de complaisance, les auteurs du communiqué ont certainement pensé que tout le monde partage leur culture de l’obéissance au chef quand il est au pouvoir. Les seuls et rares exemplaires aujourd’hui disponibles au Sénégal y sont entrés dans la valise de l’autrice et dans celle d’Ibrahima Thioub, il y a quatre jours, afin que l’autrice puisse les offrir à certains de ses proches. Les auteurs du communiqué auraient dû, par acquis de conscience, se reporter sur le site de l’éditeur, ne serait-ce que pour prendre connaissance du synopsis de l’ouvrage.
Les idées défendues dans cet ouvrage se construisent depuis des décennies. La première publication de l’autrice sur le sujet date de 2003 dans l’ouvrage collectif « Être étranger et migrant en Afrique au XXe siècle : enjeux identitaires et modes d'insertion » où sa contribution avait porté sur la Casamance. Depuis plus de 20 ans elle n’a cessé de diffuser les résultats de ses recherches sur la question dans les revues et ouvrages scientifiques validés par des instances universitaires d’Afrique et d’Europe. Elle a ainsi récemment écrit l’un des chapitres de l’ouvrage en hommage à Momar-Coumba Diop, paru en 2023 et disponible au Sénégal, qui porte précisément sur les débats autour du statut de la Casamance pendant le processus de décolonisation des années 1950. Ces idées n’intéressent bien sûr pas les contempteurs actuels qui n’ont pas encore lu une ligne de cette œuvre construite sur le long cours.
Même si nous savons qu’il n’est pas d’argument qui tienne contre la mauvaise foi, nous tenons à édifier l’opinion que les questions en débat n’ont rien à voir avec le destin immédiat des organisations et acteurs politiques au Sénégal de quelques bords qu’ils se situent. Il s’agit de la défense de notre métier d’historien.
La lecture des auteurs du communiqué se limite à un mot du titre : autonomie. Parlons-en.
Rien n’a été plus complexe que le processus encore inachevé de la décolonisation de l’Afrique. Nombreuses furent les approches déployées par les théoriciens, les organisations et les combattants du mouvement anticolonial. Au moins trois échelles peuvent être mises en exergue : le local, le territorial et le continental.
L’idée d’un État fédéral africain a nourri l’imaginaire de nombre de militants de la décolonisation. Elle était partie intégrante des possibles les plus investis par des hommes politiques comme Cheikh Anta Diop, Kwame Nkrumah, Majhmout Diop, Julius Nyéréré. Des partis s’y sont investis sous des formes multiples à des échelles sous-régionales, au-delà des limites des frontières issues de la mise en œuvre des conclusions de la Conférence de Berlin. Le Rassemblement démocratique africain, le Parti africain de l’Indépendance, le Parti du Regroupement africain sont des plus connus de cette mouvance fédéraliste. Ce premier possible qui n’est pas advenu est en droit clos en 1963 par la décision de l’Organisation de l’Unité africaine qui a déclaré intangibles les frontières héritées de la colonisation. L’idée n’en continue pas moins de vivre dans le cœur et l’esprit de l’Afrique indépendante et ses diasporas dont ils habitent les imaginaires. Le jour où le contexte le permettra, ne seront surpris de sa réactivation que les ignorants ou ceux qui n’ont pas intérêt à sa survenue. Ce qui ne garantit pas son succès mais n’empêche pas non plus que les historiens continuent de l’étudier. Une jeune historienne japonaise vient d’y consacrer une belle thèse publiée sous le titre Nationaliser le Panafricanisme. Tout le monde en conviendra, l’Union africaine n’estimera pas qu’une telle étude conteste sa décision de 1963 et réveille les traumatismes des années 1960.
Ce que ces contempteurs de Séverine Awenengo ignorent est que l’idée de l’autonomie, les possibles non advenus et les dettes morales qui en sont issues et pouvant être mobilisées, à chaque fois que le contexte historique s’y prêtera, ne se limitent pas à la seule Casamance. Les universitaires, les historiens en particulier, y ont travaillé et continueront de les interroger n’en déplaise aux inquisiteurs des temps modernes, aveugles de leurs histoires.
Dans toute l’Afrique à la veille de la colonisation, dans les différents territoires coloniaux, se sont développés des mouvements politiques revendiquant au nom de la spécificité de leur région une autonomie politique, y compris au sein du territoire colonial en quête d’indépendance. Ces mouvements autonomistes ont eu des bases ethniques, religieuses, ou régionales.
Le Sénégal n’a pas échappé à cette logique du bas. Pour rappel, dans les années 1940-1950, nous avons avons l’Union générale des Originaires de la Vallée du Fleuve (UGOVAF), le Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC), le Mouvement autonome de Casamance (MAC), le Bloc Démocratique du Ndiambour, le Bloc démocratique du Bawol et l’Union démocratique des Ressortissants du Sénégal oriental (UDRSO), etc. Tous ces mouvements politiques ont produit à l’époque des imaginaires, des revendications identitaires et politiques qui se sont plus ou moins transmis comme mémoires aux générations suivantes. Le processus de décolonisation et les politiques de construction de l’État-nation sur les territoires hérités de la colonisation ont absorbé et intégré dans l’imaginaire national ces expériences locales. La Casamance a connu le même phénomène avec le MFDC de 1949 et puis le MAC. Senghor s’en est servi pour vaincre Lamine Guèye avant de les absorber dans l’UPS section du PRA. Bien sûr cette absorption n’a pas, du jour au lendemain dissous les consciences et mémoires issues de cette expérience. La crise de l’Etat-nation dans ses dimensions économiques, culturelles et politiques, survenue dans les années 1980, ont entraîné un réveil et une réactivation de ces imaginaires par un groupe d’acteurs qui a mobilisé jusqu’au nom du mouvement politique de l’époque de la décolonisation, le MFDC. Cela participe de l’expérience des tensions et douleurs qui partout en Afrique ont accompagné l’idée de construire un État-nation sur le modèle européen dans les territoires hérités du partage de l’Afrique. Le projet de fusionner des États dans une perspective panafricaniste ou de faire dissidence au niveau local ont accompagné partout ce processus.
La construction d’États-nations à l’échelle du continent sur le modèle européen dans les limites des territoires issus de l’intrusion coloniale est le futur advenu du passé. La fabrique de l’État-nation a fonctionné en plein régime dans de très hautes tensions, en tenaille entre les imaginaires légués par les projets panafricains non advenus et les mémoires des « petites patries » situées à l’échelle locale des provinces et régions dont les projets d’autonomie ou d’indépendance n’ont pas prospéré. Ces derniers ont été absorbés dans le projet national avec plus ou moins de réussite par une résolution plus ou moins rapide et aboutie des vives tensions. La connaissance de ces processus historiques, qui n’ont rien à voir avec l’irrédentisme, terme dont les auteurs du communiqué feraient mieux de vérifier le sens, comme celle de leur résurgence est vitale pour résoudre les tensions qui en révèlent l’existence sous des formes diverses et des contenus multiples en Afrique.
Si on ne trouve pas de solutions basées sur des connaissances scientifiquement établies, le mouvement peut à tout moment resurgir du paillasson de la paresse où on a tenté de l’enterrer. N’est-il pas alors du devoir des historiens, de toutes origines, dans le respect des règles de la discipline de travailler à éclairer les pouvoirs publics, pour saisir dans toutes ses épaisseurs cette question, par des analyses ouvrant à de sereines discussions ? Rien n’interdit à un historien d’interroger ces processus et d’écrire l’histoire de ces « futurs non advenus du passé ».
C’est à cela que travaillent les historiens spécialistes de la Casamance depuis des décennies, entre collègues sénégalais et étrangers, y compris les Français qui ont apporté une contribution remarquable à cette recherche au long cours.
C’est à ce travail historien que Séverine Awenengo Dalberto contribue depuis plus de 20 ans qui n’ont rien à voir avec l’arrivée au pouvoir de Diomaye-Sonko ou la défaite de Ba-Sall. Il se poursuivra au-delà du destin des régimes politiques. Séverine Awenengo Dalberto n’est ni militante ni agent de qui que ce soit. Son ouvrage bâti sur une solide documentation archivistique et documentaire et d’une vaste enquête de terrain au long cours a avancé des thèses solidement argumentées. Ces thèses exposées dans l’ouvrage ne relèvent pas d’une vérité religieuse. On ne peut qu’inviter à les discuter mais le préalable est d’abord d’en prendre connaissance par la lecture de l’ouvrage ou au moins du synopsis sur le site de l’éditeur. Pour vous convaincre qu’il s’agit juste d’un procès d’intention qui lui est intentée par le SEN de l’APR et les dits « certains journalistes », nous vous citons le dernier paragraphe de la conclusion de l’ouvrage :
« Faye et Sonko incarnent sans aucun doute un espoir de changement pour l’ensemble des Sénégalais qui les ont portés au pouvoir, et plus singulièrement pour les populations qui vivent dans les trois régions qui constituent aujourd’hui la Casamance. Cependant, la réelle décolonisation de la Casamance, et donc du Sénégal, ne passe sans doute pas par le « rush du sud vers le nord » évoqué par Joseph Coly en 1968, et que pourrait représenter pour les Casamançais la réussite de Sonko, ni par une indépendance de la région. Comme ailleurs dans les sociétés postcoloniales, cette décolonisation engage plus fondamentalement la mise à plat, la reconnaissance et la réparation de ce que le moment colonial a produit de fantasmes, de dettes morales et d’inégalités, afin que les futurs non advenus du passé puissent être définitivement fixés, c’est-à-dire qu’ils ne soient pas plus considérés, en conjoncture de crise, comme le lieu d’accomplissement de la justice et de l’émancipation ».
L’autrice de cette conclusion peut-elle être, en toute bonne foi, condamnée par le tribunal inquisitorial du SEN de l’APR, au nom d’une prétendue instrumentalisation dans un complot visant le Sénégal ?
Kalidou Diallo et Ibrahima Thioub sont Historiens – UCAD.
LES TRAVAILLEURS DU TRÉSOR ET DES IMPÔTS VEULENT CONSTITUER UNE INTERSYNDICALE
À l’issue de concertations, ces deux syndicats engagés dans la défense des droits matériels et moraux des travailleurs de l’administration fiscale et du Trésor ont décidé de conjuguer leurs efforts afin de mieux défendre leurs intérêts communs.
Le Syndicat unique des travailleurs du Trésor (SUTT) et le Syndicat autonome des agents des impôts et domaines (SAID) annoncent avoir trouvé “des consensus forts” en vue de la création d’une intersyndicale fédérant ces deux organisations professionnelles.
“Le Syndicat unique des travailleurs du Trésor et le Syndicat autonome des agents des impôts et des domaines ont le plaisir d’annoncer qu’ils ont eu des consensus forts pour aller vers la création d’une intersyndicale” les réunissant, annonce un communiqué des deux organisations syndicales.
“À l’issue de concertations approfondies, ces deux syndicats engagés dans la défense des droits matériels et moraux des travailleurs de l’administration fiscale et du Trésor ont décidé de conjuguer leurs efforts afin de mieux représenter et défendre leurs intérêts communs”, lit-on dans le communiqué.
Leurs dirigeants disent encourager leurs collègues à “rester unis et mobilisés dans cette démarche”.
SAINT-LOUIS EN ÉTAT D’ALERTE FACE À LA MONTÉE DES EAUX DU FLEUVE SÉNÉGAL
Face à la montée des eaux, les autorités de la région ont activé un comité de crise pour coordonner les actions contre les inondations. Avec des quartiers déjà touchés, les efforts se concentrent sur le relogement des sinistrés.
Face à la montée des eaux du fleuve Sénégal, les autorités de la région de Saint-Louis sont en état d’alerte. Le gouverneur Al Hassan Sall a réuni le comité de crise mis en place pour coordonner les actions face aux inondations. Composé d’autorités administratives, militaires, paramilitaires et d’acteurs de la société civile, ce comité a pour objectif de surveiller l’évolution de la situation et de mettre en œuvre des mesures préventives.
Deux quartiers de la ville, Khar Yalla et Médina Chérif, ont déjà commencé à subir les effets de la crue. Des opérations d’extirpation ont été lancées, et des tentes sont en cours d’installation pour reloger les sinistrés. « Nous ne nous arrêtons pas seulement à leur réinstallation. Nous leur fournissons également de l’eau, de l’électricité, des soins médicaux, ainsi que des vivres et de la sécurité », a rassuré le gouverneur.
Alors que l’arrivée du troisième pic de crue est imminente, les autorités renforcent les mesures pour prévenir de nouveaux dommages. « Nous devons anticiper et prendre toutes les dispositions nécessaires pour ne pas être pris au dépourvu », a averti Al Hassan Sall, appelant à l’engagement de toute la population de la ville historique de Saint-Louis.
La situation à Saint-Louis, tout comme dans les départements voisins de Podor et Dagana, est préoccupante. Les autorités multiplient les efforts pour aménager des sites de recasement confortables et fournir une assistance aux sinistrés. En outre, des mesures anticipatives ont été prises en prévision de l’arrivée de l’onde de crue dans les prochains jours, afin de réduire les risques d’aggravation de la situation.
Le gouvernement sénégalais, en collaboration avec les autorités locales, continue de convoyer des vivres et des secours dans les zones touchées. Plusieurs localités des régions de Saint-Louis, Matam et Tambacounda, situées le long du fleuve Sénégal, subissent depuis le 12 octobre des inondations, causant d’importants dégâts matériels et des pertes agricoles. Ces efforts sont menés pour atténuer les impacts de la crue et soutenir les populations en difficulté.
KARTHALA DÉNONCE L'INSTRUMENTALISATION DU LIVRE DE SÉVÉRINE AWENENGO DALBERTO SUR LA CASAMANCE
La présentation de l'ouvrage "L'idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal" a été annulée. L'éditeur défend un travail purement scientifique face accusations de "séparatisme" de l'APR
(SenePlus) - Une polémique secoue le monde éditorial et politique sénégalais. La séance de dédicace de l'ouvrage "L'Idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", prévue le samedi 26 octobre 2024 à la librairie Aux 4 Vents à Dakar-Mermoz, a été annulée face aux risques de perturbations.
Au cœur de la controverse, un livre scientifique signé par Séverine Awenengo Dalberto, historienne et chargée de recherches au CNRS à l'Institut des mondes africains (Imaf). L'ouvrage, fruit de vingt ans de recherches, examine la période 1875-1970 à travers une vaste documentation d'archives publiques et privées, ainsi que des entretiens.
L'ancien parti au pouvoir, l'Alliance pour la République (APR), s'est fermement opposé à cette publication, qualifiant l'ouvrage de "pamphlet irrédentiste". Dans un communiqué virulent, l'APR accuse le livre de défendre "des thèses dangereusement révisionnistes qui n'ont d'autre objectif que d'exacerber les tensions déjà existantes dans la région de la Casamance".
Face à cette polémique, les éditions Karthala ont tenu à réaffirmer leur position dans un communiqué officiel ce mercredi 23 octobre. La maison d'édition "regrette profondément l'instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique par des personnes qui n'ont, manifestement, pas pris connaissance de son contenu". Elle souligne que le livre, loin de défendre des thèses séparatistes, vise à « restituer les origines historiques complexes » de la situation casamançaise.
L'éditeur rappelle son engagement historique dans "la diffusion des savoirs, notamment sur l'Afrique" et insiste sur le caractère strictement académique de l'ouvrage. Karthala précise que la publication, prévue depuis plusieurs mois, "est totalement indépendante de la situation politique actuelle au Sénégal" et invite chacun à lire l'ouvrage "afin de se forger une opinion éclairée sur le sujet".
BAKEL, LES FORCES ARMÉES SOUTIENNENT LES VICTIMES DES INONDATIONS
L’aide, qui comprend 4 tonnes de riz, 1 000 litres d’huile, une tonne de sucre et 500 kg de lait en poudre, vise à soulager les familles qui ont vu leurs habitations et leurs moyens de subsistance sévèrement affectés par les crues.
Les Forces armées sénégalaises ont intensifié leur engagement en faveur des populations sinistrées du département de Bakel, touchées par de graves inondations. Dans le cadre d’une opération humanitaire d’envergure, elles ont procédé à la distribution de vivres aux victimes du village de Diawara et du site de recasement, en étroite collaboration avec le préfet de Bakel.
L’aide, qui comprenait 4 tonnes de riz, 1 000 litres d’huile, une tonne de sucre et 500 kg de lait en poudre, visait à soulager les familles qui ont vu leurs habitations et leurs moyens de subsistance sévèrement affectés par les crues.
Cette initiative s’inscrit dans une réponse globale des autorités sénégalaises pour atténuer les impacts des intempéries sur les populations vulnérables.
Outre cette distribution de vivres, les Armées ont installé des hôpitaux mobiles dans la région afin de répondre aux besoins urgents en matière de soins de santé. Ces structures temporaires permettent de traiter les malades et de prévenir les épidémies dans ces zones à haut risque, renforçant ainsi la résilience des communautés affectées par cette catastrophe naturelle.
Les autorités locales, représentées par le préfet de Bakel, ont salué l’engagement des Forces armées et leur soutien inconditionnel aux sinistrés.
Cette action vient compléter d’autres mesures d’urgence déjà mises en place par le gouvernement pour faire face à la crise humanitaire qui sévit dans plusieurs régions du pays en raison des fortes pluies.
par Thierno Alassane Sall
PASTEF USE DU MACHIAVÉLISME POLITIQUE
À l'arrivée, ils se paient les services de Judas. Comme Judas 1er, ce rejeton sénégalais n'est pas recruté pour le bien qu'il peut apporter à Pastef, mais pour le mal qu'il inflige à la coalition qui l’a investi et, au-delà, à la morale et la démocratie
Ils avaient promis de remettre la morale au début et à la fin de tout. Ils se piquaient de réglementer les voiles des écolières. Ils avaient fait mine de détester les combines politiques au point de refuser toute coalition.
À l'arrivée, ils se paient les services de Judas. Comme Judas 1er, ce rejeton sénégalais n'est pas recruté pour le bien qu'il peut apporter à Pastef, mais pour le mal qu'il inflige à la coalition qui l’a investi et, au-delà, à la morale et la démocratie.
Pastef, qui avait légitimement dénoncé l'immense scandale de ses listes détournées par son mandataire dans le département de Matam, lors des locales de 2022, recourt à des pratiques similaires.
Les masques sont tombés : après la rétention de la décision du Conseil constitutionnel relative à la dissolution de l’Assemblée nationale, après la ruse de Diomaye sur la Déclaration de politique générale, il faut être partisan et naïf pour ne pas voir que Pastef use de ce même machiavélisme politique qui a conduit le pays dans l'impasse.
BOUGANE, L'ALLIÉ DEVENU FRONDEUR
"Il n'est pas du genre à pouvoir s'entendre avec Sonko". Le patron de D-Média est passé de soutien de Pastef à opposant féroce au nouveau régime. Sa récente arrestation marque un nouveau palier dans son opposition au pouvoir qu'il adulait hier
(SenePlus) - Du soutien inconditionnel à l'opposition farouche, Bougane Guèye Dany cultive l'art du grand écart politique. Celui qui appuyait Pastef pendant la présidentielle s'est mué en quelques semaines en pourfendeur du nouveau régime. Une confrontation théâtrale avec les forces de l'ordre près de Bakel vient de le conduire en prison. Le magnat des médias, qui rêve d'une carrière politique, voit ses ambitions législatives menacées par ce énième coup d'éclat.
Les faits qui ont conduit à son arrestation, rapportés par Jeune Afrique (JA), illustrent parfaitement la métamorphose du personnage. Le week-end dernier, alors que le président Bassirou Diomaye Faye, "revêtu d'un treillis militaire couleur camouflage", visitait Bakel, "ville du Sénégal oriental ensevelie sous les eaux à la suite des crues exceptionnelles du fleuve Sénégal", Bougane Guèye Dany mène "un convoi d'une quinzaine de véhicules" vers la zone sinistrée.
La confrontation était peut-être inévitable. Comme le rapport Jeune Afrique, citant l'ancien député Thierno Bocoum présent sur place : "Les gendarmes nous ont indiqué que nous ne pouvions rejoindre la ville car le chef de l'État s'y trouvait." Face à ce barrage, à 15 kilomètres de Bakel, Bougane lance son ultimatum : "Soit vous me laissez passer, soit vous m'arrêtez."
Le patron des médias sera effectivement écroué ce 21 octobre pour 'rébellion', 'outrage' et 'refus d'obtempérer'." Son procès en flagrant délit est prévu pour le 30 octobre.
L'art du retournement d'alliance
Le plus surprenant dans cette affaire, note Jeune Afrique, c'est qu'"il était encore difficile d'imaginer que l'homme – qui s'était vu recaler prématurément au stade de l'examen des parrainages – en viendrait si rapidement à crucifier les figures du nouveau régime." Un revirement d'autant plus spectaculaire que, selon Thierno Bocoum cité par le magazine, "il a soutenu Pastef pendant toute la période préélectorale. Mais il n'a pas donné de mot d'ordre à l'heure du vote."
Les critiques de Bougane envers le nouveau pouvoir se multiplient rapidement. Début octobre, rapport JA, il déclare : « L'image du Sénégal s'est détériorée à cause d'une gestion amateuriste. [...] Nous avons un président sans vision et un Premier ministre incapable d'établir une direction stratégique. ".
Cette opposition frontale n’est pas passée inaperçue au sein du pouvoir. Le 1er juin, selon Jeune Afrique, le député Abass Fall, figure de Pastef, mettait en garde : "Ce que Macky Sall faisait contre Ousmane Sonko, c'est ce que certains essayent de faire [aujourd'hui]."
En réponse à ces propos, le magazine rapporte que Bougane Guèye Dany dénonçait dans un communiqué "un harcèlement de la part des nouvelles autorités", évoquant notamment "le dossier fiscal [du groupe], bien que pendant devant la justice, [qui] a été rouvert par les services fiscaux, réclamant sous huitaine le paiement de plus de 2 milliards de F CFA."
Les raisons d'une rupture
Un analyste politique cité par Jeune Afrique propose une lecture éclairante de ce revirement : "Pendant les dernières années de pouvoir de Macky Sall, Bougane Guèye Dany s'était montré féroce envers lui et avait endossé le bleu de chauffe au service d'Ousmane Sonko, alors opposant." Le même analyste suggère : "Je ne peux que présumer qu'il n'a pas été invité à la table du banquet au lendemain de la victoire et a pu mal le prendre, car son ton s'est aussitôt durci. Convoitait-il un poste important ? Envisageait-il de faire des affaires avec l'État ?"
Un autre observateur, qualifié par le magazine de "blanchi sous le harnais", apporte un éclairage complémentaire : "Fondamentalement, il n'est pas du genre à pouvoir s'entendre avec Ousmane Sonko. Leurs profils sont trop proches, tout comme l' est d'ailleurs celui de Barthélémy Dias : même génération et même caractère volcanique."
Un empire médiatique en quête de reconnaissance politique
Jeune Afrique souligne l'importance de son arsenal médiatique : "Sen TV, Zik FM, La Tribune, Actunet.net, sans parler de l'agence de communication Dak'Cor." Pourtant, note le magazine, Bougane a "buté jusqu'ici sur la première marche d'une carrière politique demeurée virtuelle". En effet, « depuis cinq ans, toutes ses tentatives de candidature se sont fracassées sur le mur des parrainages ».
Pour Thierno Bocoum, cité par Jeune Afrique, l'équation est claire : "Il a une force de frappe énorme. Et l'on constate une détermination du gouvernement à lui faire payer ses écarts." Le verdict du 30 octobre dira si Bougane Guèye Dany pourra, comme le conclut le magazine, participer "pour la première fois de sa carrière politique encore embryonnaire" aux législatives du 17 novembre.