iGFM (Dakar) La Fédération marocaine de football a confirmé qu’elle ne participerait pas au Championnat d’Afrique des nations qui débutera ce vendredi en Algérie.
Dans un communiqué sur son site internet, la Fédération marocaine de football a confirmé qu’elle ne participerait pas au Championnat d’Afrique des nations qui débutera ce vendredi en Algérie. La raison ? Les tensions géopolitiques entre les deux pays depuis août 2021. Vainqueurs des deux dernières éditions (2018, 2020), les Lions de l’Atlas ne seront donc pas en mesure de défendre leur titre dans une compétition qui met aux prises des sélections composées uniquement de joueurs évoluant au sein du Championnat local. Ce CHAN 2022 décalé à cette année, se déroulera du 13 janvier au 04 février 2023.
APPEL DU GHANA ET DU CAMEROUN POUR LE CHAN
Les internationaux ghanéens Ibrahim Danlad et Afriyie Barnieh, ainsi que leurs confrères camerounais Jerome Ngom Mbekeli et Souaibou Marou, sont les rares joueurs de la Coupe du monde 2022 sélectionnés pour le Championnat d'Afrique des nations (CHAN).
Dakar, 12 jan (APS) - Les internationaux ghanéens Ibrahim Danlad et Afriyie Barnieh, ainsi que leurs confrères camerounais Jerome Ngom Mbekeli et Souaibou Marou, sont les rares joueurs de la Coupe du monde 2022 sélectionnés pour le Championnat d'Afrique des nations (CHAN).
Le CHAN va s'ouvrir vendredi en Algérie et se poursuivra jusqu'au 4 février.
Il est réservé aux joueurs qui évoluent dans les championnats nationaux de leur pays.
Agé de 20 ans, Ibrahim Danlad, gardien de l'équipe nationale locale du Ghana, fait partie des quatre joueurs de la Coupe du monde 2022 sélectionnés pour prendre part au CHAN.
Le portier d’Asante Kotoko SC a été finaliste de la CAN des moins de 17 ans et vainqueur de celle des moins de 20 ans en 2021, avec son compatriote Daniel Afriyie Barnieh. Ce dernier est également sélectionné pour le CHAN 2023.
Attaquant des Hearts of Oak Sporting Club, Barnieh a remporté le championnat du Ghana en 2020 et en 2021.
Les Lions indomptables du Cameroun iront aussi à Alger avec deux joueurs de la Coupe du monde senior, qui s’est tenue en novembre et décembre derniers au Qatar.
L’ailier de 24 ans Jerome Ngom Mbekeli, de la Colombe sportive du Dja et Lobo, a signé une passe décisive pour Vincent Aboubakar, lors du troisième match de poule du Cameroun contre le Brésil, à la compétition mondiale.
L’attaquant Souaibou Marou, du Coton Sport Football Club de Garoua, âgé de 22 ans, se rendra aussi en Algérie pour le CHAN. Sélectionné pour la Coupe du monde 2022, il n’a joué aucun des matchs des Lions indomptables durant son séjour au Qatar.
Le Sénégal aussi participe à la septième édition du CHAN.
L’équipe nationale locale sénégalaise est logée dans la poule B, qu'elle partage avec la Côte d’Ivoire, l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC).
Le gardien Alioune Badara Faty, champion d’Afrique avec les Lions seniors, va jouer le CHAN, lui aussi.
Faty, joueur du Casa Sports, prendra part au Championnat d’Afrique des nations pour la première fois. Il est champion du Sénégal en 2022 et vainqueur de la Coupe du Sénégal en 2021.
PROBABLE RETOUR DE SADIO MANE CONTRE LE PSG
L'international sénégalais Sadio Mané, opéré d'une blessure au genou en novembre dernier, est en "bonne voie" de guérison et pourrait même faire son retour à l'occasion du match de huitièmes de finale de Ligue des champions
Dakar, 12 jan (APS) - L'international sénégalais Sadio Mané, opéré d'une blessure au genou en novembre dernier, est en "bonne voie" de guérison et pourrait même faire son retour à l'occasion du match de huitièmes de finale de Ligue des champions devant opposer en février son équipe au Paris-Saint Germain, a indiqué, jeudi, son entraineur Julian Nagelsmann.
"C'est un joueur important, c'est pourquoi nous l'avons recruté. Si tout se passe idéalement, il pourrait jouer contre Paris, mais il faudrait que tout se passe très, très bien. Il y a encore un petit risque", a-t-il dit.
L'entraineur bavarois s'exprimait en conférence de presse à Munich, en perspective de la rencontre devant opposer vendredi le Bayer Munich au Red Bull Salzbourg, pour le compte de la 16e journée de la Bundesliga.
"Nous allons voir quel est le processus actuel de récupération. Il a couru à 70 % hier (mercredi). Il est déjà plus rapide que ce que nous attendions. Mais je ne donnerai pas de prévisions exactes car je ne suis pas non plus en mesure de le faire", a déclaré le technicien allemand.
Selon Nagelsmann, le service médical du Bayern Munich va préalablement évaluer la réaction de Sadio Mané "à une charge maximale de travail", avant de l'autoriser ou non à jouer.
"Il y a une petite chance pour qu'il puisse jouer le match aller contre Paris, mais dans ma tête, je n'ai pas encore prévu de le faire jouer ce match. Simplement pour ne pas lui mettre la pression, comme je le fais toujours avec les joueurs blessés. Mais il est assurément sur la bonne voie", a-t-il assuré.
Le club allemand a publié, mardi, sur ses réseaux sociaux, des images de Sadio Mané en pleine séance d'entraînement, avec les mots suivants en légende : "Sadio Mané travaille dur pour son retour".
LYON LORGNE PATHE CISS
Auteur d’une belle saison avec Rayo Vallecano, Pathé Ciss pourrait changer de tunique.
Auteur d’une belle saison avec Rayo Vallecano, Pathé Ciss pourrait changer de tunique. En effet, le club lyonnais qui est toujours en quête de son futur milieu de terrain pour la deuxième partie de saison a fait du Sénégalais l’une de ses priorités. En Angleterre, Formose Mendy serait suivi de près par West Ham malgré l’approche de Lens.
L'Olympique de Lyon (OL) doit muscler son jeu au milieu de terrain. L'entrejeu lyonnais est la cible de toutes les critiques depuis le début de la saison. Défensivement trop fébrile, offensivement peu créatif, ce secteur de jeu n'offre aucune garantie. C’est pour combler ces failles et étoffer ce secteur que les dirigeants de Lyon souhaitent recruter Pathé Ciss. Depuis plusieurs semaines, l'entraîneur des Lyonnais, Laurent Blanc, réclame un nouveau renfort dans son entrejeu et il pourrait bientôt être servi.
D’après la presse française, l’OL se renseigne sur le profil et la situation de Pathé Ciss. International sénégalais de 28 ans, ce dernier évolue en Liga au Rayo Vallecano et possède un contrat jusqu’en juin 2025.Doté d’un bon jeu balle au pied, mais également de vraies capacités athlétiques, il serait très apprécié par le technicien Laurent Blanc ; et le club devrait faire une première offre dans les prochains jours. De retour de la Coupe du monde avec le Sénégal, il a disputé 14 matchs de Liga pour un but depuis le début de la saison. Le Sénégalais a fait quasiment toute sa carrière dans la péninsule ibérique, entre le Portugal et l’Espagne. Il a évolué à Famalicao, Uniao Madeira, Fuenlabrada puis au Rayo où il est arrivé à l'été 2021 contre 1 million d'euros seulement
FORMOSE MENDY VERS L’ANGLETERRE ?
Où évoluera Formose Mendy à la fin du mercato hivernal ? Si Amiens SC aimerait sportivement le garder, la porte à un départ est clairement ouverte pour un départ de l’international sénégalais avant le 31 janvier prochain. Et les courtisans ne manquent pas pour le moment. Intéressé depuis de longues semaines, le RC Lens est passé à la charge selon nos confrères de «The Athletic». Mais le club artésien s’est opposé à un refus de la direction amiénoise. La raison ? Le montant de huit millions d’euros proposé par les dirigeants des Sang et Or a été jugé insuffisant par le board samarien qui attendait au moins dix millions. Mais l’actuel deuxième de la Ligue 1 n’est pas seul sur le dossier puisque, toujours selon la même source, West Ham suit activement le défenseur. Les Hammers auraient entamé des discussions avec l’entourage du joueur pour le convaincre.
LES CHANCES DES LIONS PASSEES A LA LOUPE
Chan Algérie 2023- Retou à la compétition de l’équipe nationale du Sénégal, Absent depuis 11 ans, le Sénégal signe son retour au championnat d’Afrique des nations qui se jouera du 13 janvier au 4 février prochain.
Absent depuis 11 ans, le Sénégal signe son retour au championnat d’Afrique des nations qui se jouera du 13 janvier au 4 février prochain. Malgré le départ de nombre de ses cadres, le sélectionneur national Pape Thiaw dispose d’un groupe compétitif. Mais est-il assez armé pour s’imposer sur la scène africaine ? Interpellés, des observateurs et techniciens passent à la loupe le groupe et évaluent les chances des Lions dans cette compétition réservée exclusivement aux joueurs évoluant dans les championnats locaux.
ANSOU DIEDHIOU, ENTRAINEUR DU CASA SPORT «Il est très difficile de placer le Sénégal parmi les vainqueurs »
Il est très difficile de placer le Sénégal parmi les vainqueurs après 11 ans d'absence. Certes l'équipe nationale A est championne d'Afrique mais il y a un écart entre les deux équipes même s'il ne faut pas minimiser les qualités de nos joueurs locaux qui sont d'un très bon niveau. Il y a du talent chez nos locaux et je reste persuadé que le sélectionneur parviendra à tirer le meilleur de chacun d'entre eux pour faire mieux que lors des précédentes éditions auxquelles le Sénégal a pris part ».
MALICK DAFF, ENTRAINEUR DU SENEGAL U20 « C'est difficile de dire si le Sénégal va remporter le tournoi »
« C'est d'abord une grande satisfaction pour les acteurs du football local. A côté des interclubs, le CHAN est la grande vitrine du football local en Afrique. C'est important pour le Sénégal d'y participer car cette absence de 11 ans devenait longue. Cette qualification est le fruit de la continuité dans la stabilité car plusieurs cadres de l'équipe ont fait le pari de rester dans le championnat local ou encore de retarder leur départ pour d'autres championnats afin de participer aux qualifications. Cet acte avait manqué aux équipes précédentes où le staff technique perdait plusieurs éléments importants au cours des éliminatoires. Il y a 2 ans, cette stabilité a servi à des équipes comme le Jaraaf et le Teungueth FC en leur permettant de se qualifier dans les compétitions interclubs. Cependant, c'est difficile de dire si le Sénégal va remporter le tournoi. Tout le mal que l'on souhaite à cette équipe, c'est d'aller au bout de la compétition. Mais seule la compétition pourra déterminer qui sera le vainqueur de ce tournoi ».
NGAGNE DEMBA GUEYE, ENTRAINEUR AS PIKINE « Je ne pense pas que le Sénégal peut remporter ce trophée»
«C'est déjà une belle performance de retourner à cette compétition. Cela montre l'évolution de notre championnat local depuis quelques années. Maintenant, il faut saisir cette opportunité de se frotter aux meilleures équipes d'Afrique. C'est vrai que Pape Thiaw aura quelques absences de taille avec les départs de Bouly Junior Sambou, Albert Diène, Lamine Corréa. Mais il a eu tant que bien mal le temps de se préparer et d'avoir d'autres éléments compétitifs. Je ne pense pas que le Sénégal peut remporter ce trophée au vu du niveau des autres pays qui ont des clubs qui sont régulièrement présents dans les grands rendez-vous. Il faut s’attendre à des surprises comme dans chaque tournoi international ».
HUBERT MBENGUE, DIRECTEUR PUB QUOTIDIEN SPORTIF « RECORD » « L'entraineur n’a pas tous les atouts en main»
«Le sempiternel problème de la sélection locale nationale, c'est également celui de nos clubs qui doivent aller en compétitions africaines : le départ massif des meilleurs joueurs voire des joueurs juste moyens durant les intersaisons. L'équipe nationale locale, par exemple, a vu ses deux meilleurs buteurs de la défunte saison notamment Bouly Junior Sambou du Jaraaf et Ngagne Fall de Génération foot partir au Maroc. On peut citer d'autres joueurs qui étaient en sélection nationale locale et qui se sont exilés. Si bien que l'entraineur national local est en train de reconstituer un groupe sachant que ses joueurs peuvent partir à tout moment. Quand on sait que le CHAN est réservé qu'aux joueurs évoluant dans le championnat de leurs pays respectifs, on se rend compte que ce n'est pas évident. L'entraineur n’a pas tous les atouts en main. Au regard du niveau des joutes, avec comme baromètre de l'édition 2021 jouée au Cameroun et remportée par le Maroc, je ne vois pas le Sénégal remporter le CHAN surtout après avoir manqué 4 éditions. Il faut également savoir que notre championnat n'est pas comme ceux des pays du Maghreb, de la Rd Congo, de la Tanzanie ou de l'Afrique du sud ».
CHAN 2023, LE BALLON OFFICIEL DEJA DEVOILE
La Confédération africaine de football (CAF) a dévoilé, mercredi, le "Marhaba", le ballon officiel du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) prévu à partir de vendredi en Algérie
Dakar, 11 jan (APS) - La Confédération africaine de football (CAF) a dévoilé, mercredi, le "Marhaba", le ballon officiel du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) prévu à partir de vendredi en Algérie, a appris l'APS de l'instance chargée du football africain.
Le "Marhaba", conçu par l'équipementier Umbro, "est inspiré à la fois des couleurs du CHAN (le blanc, le rouge et le vert) et de l'Algérie", affirme la CAF.
Il sera utilisé lors du match d'ouverture de la compétition, entre l'Algérie et la Libye, au stade Nelson-Mandela, à Alger.
Le CHAN est joué par des équipes nationales constituées seulement de joueurs exerçant leur carrière dans leur propre pays. Il se poursuivra jusqu'au 4 février.
Le Sénégal est logé dans la poule B, avec la Côte d'Ivoire, l'Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC).
Il jouera son premier match samedi à 19 h 00 GMT, contre la Côte d'Ivoire.
Les Lions du Sénégal vont ensuite rencontrer les Cranes de l'Ouganda, le 18 janvier à la même heure, puis les Léopards de la RDC, le 22 janvier à 19 h 00 GMT, pour leur dernier match de poule.
L'équipe nationale locale du Sénégal est arrivée à Annaba, dans le nord-est de l'Algérie, mardi. Elle jouera ses matchs de poule dans cette ville.
LE COMBINE DE LA BAL PREVU LE DIMANCHE ET LUNDI
La ville de Paris abrite à partir de dimanche un évènement de la Basketball Africa League (BAL) dénommé ''Combine'' et consistant en un camp d'entraînement et de détection de jeunes talents à l'intention des 12 clubs qualifiés pour la saison 2023
Dakar, 11 jan (APS) - La ville de Paris abrite à partir de dimanche un évènement de la Basketball Africa League (BAL) dénommé ''Combine'' et consistant en un camp d'entraînement et de détection de jeunes talents à l'intention des 12 clubs qualifiés pour la saison 2023, a appris l'APS des organisateurs.
Prévue pour deux jours, cette rencontre se déroulera au centre d'entraînement "The One Ball'', bâti sur près de 4000m2 et considéré comme le plus grand de la région parisienne.
Une trentaine de joueurs venus d'Afrique, d'Europe, des États-Unis et du reste du monde, prendront part à cet évènement.
L'agenda de ce "Combine'' prévoit des tests physiques, des activités de perfectionnement technique par poste et des matchs à 5 contre 5 devant des recruteurs, des entraîneurs et des dirigeants des 12 équipes de la BAL.
Selon le président de la BAL, Amadou Gallo Fall, le “Combine” de la BAL devrait permettre aux équipes en lice "d'évaluer un plus large vivier de joueurs, notamment de la diaspora africaine".
La troisième saison de la Basketball Africa League va démarrer le 11 mars prochain à [Diamniadio] et se poursuivra au Caire et à Kigali. Douze clubs de basket-ball représentant chacun un pays vont prendre part à cette saison.
Les équipes disputeront 38 matchs à Dakar, au Caire et à Kigali du 11 mars au 27 mai.
Chacune des 12 équipes de la BAL comptera jusqu'à 13 joueurs. Les équipes seront constituées de huit joueurs locaux et de la nationalité du pays représenté.
Deux des quatre autres doivent être nés de parents africains et évoluer à l'étranger. Une place est réservée dans chaque équipe à un espoir de la NBA Academy Africa dans le cadre du programme BAL Elevate.
Les 12 clubs seront répartis en deux conférences. La conférence du Sahara qui comprendra une phase de groupe de 15 matchs et se déroulera à la Dakar Arena du 11 au 21 mars.
La conférence du Nil, une phase de groupe de 15 matchs qui se tiendra à l’Hassan Mostafa Indoor Sports Complex du Caire du 26 avril au 6 mai.
Les quatre meilleures équipes de chaque conférence se qualifieront pour les play-offs à élimination directe qui auront lieu à la Basket Kigali Arena du 21 au 27 mai.
Par Alioune Badara Bèye
PELÉ, UN ROI QUI N’A JAMAIS ÉTÉ DÉTRÔNÉ
Pelé était un footballeur hors-pair, incomparable. Son talent immense était basé sur l’agilité, la rapidité, la vision du jeu. Qui ne se souvient pas de son match contre le Benfica Football de Eusebio à l’occasion de la coupe intercontinentale de 1962 ?
Quelle tristesse ! Le Roi Pelé a quitté ce monde qu’il a dominé grâce à la magie du ballon rond. Né le 23 octobre 1940 à Três Corações, dans l’État du Minas Gerais, au nord de Rio de Janeiro, il avait été fut découvert par le détecteur de talents Valdemar de Brito qui mît tout son talent de négociateur pour convaincre sa mère (Dona Celeste) de lelaisser jouer au ballon rond. Une mère qui refusait en effet systématiquement que son fils arpenta le chemin de son père, ancien footballeur de Vasco de Gama, dont la carrière avait été écourtée par une méchante blessure au genou qui avait mis fin à sa carrière. Valdemar de Brito séjourna plusieurs jours à Três Corações pour discuter avec le père, Dondinho, avant finalement convaincre Dona Celeste, la mère, très attachée à son fils.
Les premiers pas du jeune prodige au Santos n’étaient pas très faciles, le club faisant partie de la crème du football brésilien, surtout en attaque où régnait un avant-centre de génie, un certain Vasconcelos. Pelé avait à peine 15 ans. L’entraîneur Lula l’ayant mis immédiatement dans le bain, il termina un match contre Porto Alegre eau cours duquel il marqua le but égalisateur
Au prochain match qui était un derby contre Botafogo, ce dernier club étant alors à la tête du championnat avec les Didi, Garrincha et autres, Pelé marqua 2 buts et signa la victoire du Football Club de Santos.
Devenu titulaire à 16 ans, il fut sélectionné dans l’équipe nationale du Brésil. Là aussi, les dieux du football se penchèrent pour lui offrir une nouvelle chance.
En effet, sélectionné à 17 ans il n’était pas titulaire pour autant car un fantastique avant-centre occupait le poste, il s’appelait Mazzola (à ne pas confondre avec celui de l’Inter de Milan), de son vrai nom José Joao Altafini. Mazzola, qui, après la Coupe du monde de 1958, rejoignit l’AC Milan en changeant de nationalité avant de participer à la Coupe du monde de 1962 sous les couleurs de l’Italie
Blessé gravement contre le Pays de Galles, il fut immédiatement remplacé par Pelé qui marqua l’unique but de lapartie. Ce qui ouvrit au Brésil les portes des demi-finales contre la France. C’était en 1958 en Suède. Son talent explosa devant les Kopa, Fontaine, Piantoni, etc.. Pelé marqua 3 buts lors de cette rencontre de demi-finale. Le plus normalement du monde, il fut aligné en finale contre le pays organisateur, la Suède, où régnaient deux attaquants de talent (Skoglund et Hamrin). Il signa un doublé et devint, à 17 ans, le plus jeune avant-centre champion du monde ! Il le demeura jusqu’à sa mort, ce 29 décembre 2022.
Pelé était un footballeur hors-pair, incomparable. Son talent immense était basé sur l’agilité, la rapidité, la vision du jeu. Qui ne se souvient pas de son match contre le Benfica Football de Eusebio à l’occasion de la coupe intercontinentale de 1962 ? Vainqueur difficilement au Brésil (3 à 2), Pelé humilia Benfica à Lisbonne même avec un score de 5 à 2 dont 3 buts marqués par lui. A cette occasion, Coluna, le milieu de terrain portugais surnommé ‘’Le Monstre Sacré’’ avait dit que Pelé n’était pas de ce monde. Selon lui, c’était une étoile tombée d’une galaxie lointaine pour dominer le football.
Qui ne se souvient pas du match contre Peñarol de Montevideo ou régnait un certain Spencer, vainqueur de la Coupe intercontinentale de 1961, en finale de Libertadores ? Au bout de trois matchs, les coéquipiers de Pelé prennent le dessus sur ceux de Spencer grâce à un doublé du Roi dans le match d’appui.
On a surtout tenté de le comparer à d’autres. Mais Pelé, c’est Pelé, un don de Dieu unique au monde. C’est Chumpitaz le Péruvien qui disait de lui, quand on a voulu le comparer à l’avant-centre péruvien Théophile Cubillas que Pelé était unique au monde de la cime des cheveux à la pointe des pieds et qu’il était de loin le plus grand joueur de tous les temps devant les Leonidas, Zico, Ronaldo, Di Stephano, Ronaldinho, Messi, Neymar, etc...
Quant à sa comparaison avec Maradona, une image est restée gravée dans ma mémoire quand j’ai vu Maradona embrasser Pelé sur une chaise roulante. Comme quoi, le talent unit toujours les talentueux.
Malgré son pied gauche magique, Maradona, comme disait un critique sportif, ne se servait de son pied droit que pour monter dans sa voiture. Un autre handicap, Maradona n’était pas bon de la tête, on peut compter ses buts marqués de la tête (sauf la main de Dieu). Il n’avait pas la résistance ni la vitesse, la course déroutante et la pluralité du dribble de Pelé. Il s’y ajoute la lourdeur de la frappe des deux pieds du Roi à qui il arrivait de tirer les penaltys du pied gauche. Quant à son jeu de tête, demandez à Gordon Banks, le gardien de but anglais. Pelé avait une détente surréelle, une puissance incomparable de résistance aux coups interdits (malgré les agressions d’un certain Moraïs en 1966). Son jeu collectif frisait le perfectionnisme au plus haut sommet (la passe à Carlos Alberto en 1970 contre l’Italie en finale). Il a couru un jour les 100 mètres en 12 secondes, 50, effectué le saut en longueur à 5, 88 mètres. Ce n’est pas pour rien que le CIO a fait de lui l’athlète du siècle et la FIFA le footballeur du siècle.
On a essayé de le comparer au Hollandais volant Johan Cruijff, mais le jeu individuel et le manque de respect de certains de ses partenaires de ce dernier ne furent pas des atouts majeurs, malgré son immense talent.
Quant à Eusebio, il lui manquait la vivacité de dribble de Pelé. Pelé était inégalable. Au moment du choix de Tostao de Cruzeiro de Belo Horizonte qui, lors de la finale de 1969, humilia Santos (6 – 2 avec la triplette Tostao, Dirceu Lopes, Alcindo), il fit tout pour que Tostao soit à ses côtés.
Mes trois rencontres avec le Roi Pelé !
J’ai eu la chance de voir Pelé jouer à plusieurs reprises. D’abord en 1964 à Paris. J’étais dans la Marine française, Santos rencontrait une sélection Saint – Etienne – Marseille. La Marine avait bénéficié d’une vingtaine de cartes d’invitation en sa qualité de championne militaire du Var. Ce jour-là, un Africain avait fait un véritable récital, il s’appelait Salif Keïta ‘’Domingo’’. Le match se solda sur un résultat nul (3 buts partout) avec 2 buts de Pelé et 2 buts de Domingo. Avec ma tenue de la Marine française, le service d’ordre me laissa approcher l’équipe brésilienne mêlée aux footballeurs français. Bien sûr, j’obtiens mon autographe. Je réalisais ainsi un vieux rêve de jeunesse en serrant pour la première fois de ma vie la main du Roi.
La deuxième fois, c’était à Dakar en 1967 lorsque le Brésil et Pelé ont disputé un match contre une sélection du Cap-Vert
Porté à la tête du Fesman III en 2005, j’ai tenté à plusieurs reprises de l’inviter pour donner le coup d’envoi d’un match entre une sélection du Brésil contre une sélection africaine. Mais malgré l’insistance du ministre Gilberto Gil, Pelé ne pouvait pas venir à Dakar à cause d’un contrat avec la puissante chaine brésilienne TV Globo qui gérait son image. C’était en 2006 en ma qualité de Coordonnateur Général du Fesman III.
La troisième fois, c’était à Copacobana où les anciennes gloires du football brésilien se rencontraient à la plage pour jouer ou simplement se promener. C’était en 2006. Il y avait d’autres anciennes gloires (Bebeto, Romario, Luis Pereira, Pepe, etc…). Là aussi, je pus obtenir mon deuxième autographe malgré la bousculade.
Pelé était un génie et, comme tous les génies, il dépasse les frontières de l’Histoire car appartenant à la légende. Il fut en effet :
Le seul joueur à gagner 3 coupes du monde
Le seul joueur à gagner la coupe du monde à 17 ans.
Il sera à jamais gravé dans les limbes de l’histoire grâce à la magie du ballon, lui qui revendiquait tout le temps ses origines africaines et son admiration du football sénégalais. Il citait parmi les joueurs de notre pays qui l’ont impressionné Hamady Thiam et Abou Diop qui le marquait lors du match contre la sélection du Ca-vert. Il était fasciné par Thiam, « le géant » comme il l’appelait, mais aussi par la défense en ligne sénégalaise. Pelé fît du football un art, un poème lyrique fait d’alexandrins et de rythmes, d’imagination, de créations et de métaphores
Quand le Fesman III lui proposa le lancement officiel à Sao Paulo, il nous demanda de le faire plutôt à Salvador de Bahia, ce qui prouvait son attachement à la terre de ses ancêtres. L’argument massue qu’il avait avancé, c’est que Salvador était à 80 % noire ! Preuve, s’ilen était, de tout l’attachement qu’il donnait à ses racines, à l’Afrique.
En compagnie de Jean Pierre-Pierre Bloch, Directeur technique et du programme du Fesman, de Youssou Bâ, Conseiller Spécial du Président de la République du Sénégal, de George Andrade, Président des Fédérations des Caraïbes, de Flora Benitez, Chargée de communication de la Fondation Palmeiras, des Ambassadeurs du Sénégal et du Brésil, le Roi nous avait fait l’honneur de nous recevoir dans son immense domaine. Dans la grande salle, un écran de télévision géant où défilaient en permanence les 1000 buts de Pelé. Un film intitulé Rei Pelé, « Le Roi Pelé » entrecoupé du 1000e but et à la fin de la rencontre où le public debout criait « FICA !», qui signifie reste en français. Cette audience nous avait offert l’occasion de passer un jour inoubliable avec Pelé. Avant tout, il avait regretté ses absences pendant notre séjour au Brésil parce qu’il était aux Etats-Unis
Il disait que deux étapes l’avaient marqué lors de la tournée africaine du Brésil. Dakar d’abord en 1967. C’est alors qu’il décrivit Thiam (le géant comme il l’appelait). L’autre étape, c’était celle d’Ethiopie où le protocole souhaitait qu’il monte saluer Hailé Sélassié (le Roi). Mais le public s’y était opposé en soutenant qu’au temple du football, il n’y avait qu’un seul Roi et il s’appelait Pelé. Le Négus Hailé Sélassie avait fini par descendre de la tribune pour venir venir saluer Pelé !
Il répétait souvent que le Malien Salif Keïta « Domingo » était le meilleur footballeur africain. C’est la raison pour laquelle, pour lancer le football aux USA, il l’avait emmené avec lui au Cosmos de New-York.
Sa couronne dorée et son trône resteront à jamais attachés à ses prouesses, son talent, son génie du ballon rond car Pelé était le seul Roi qui ne sera jamais détrôné. Il restera pour toujours ‘’Rei Do Mundo’’, Roi du monde, lui, Edson Arantès Do Nascimento, le divin fils de Dondinho et de Dona Celeste. Qu’il repose en paix pour l’éternité !
Alioune Badara Bèye est ancien footballeur (ASFA - J A) – Ecrivain
«UNE VICTOIRE A LA FIN DU STAGE, C’EST BIEN POUR LA CONFIANCE»
Pape Thiaw, le sélectionneur national, tire un bilan positif de la phase de préparation bouclée à Tabarka en Tunisie par une précieuse victoire contre le Congo (I-0).
L’équipe nationale du Sénégal a engrangé de la confiance après la victoire obtenue lors de son dernier match de préparation contre le Congo ( 1-0). Avant de rallier ce mardi la ville d’Annaba pour le championnat d’Afrique des nations qui débutera ce vendredi 13 janvier en Algérie, Pape Thiaw, le sélectionneur national, tire un bilan positif de la phase de préparation bouclée à Tabarka en Tunisie par une précieuse victoire contre le Congo (I-0).
Au bout de leur préparation à Tabarka (Tunisie), l’équipe du Sénégal a rallié ce mardi la ville d’Annaba pour les besoins du championnat d’Afrique des nations qui démarre ce vendredi. Grâce à un coup franc de Lamine Camara , le Sénégal a terminé sa phase de préparation en Tunisie par une courte victoire (1-0) devant le Congo.
Un résultat positif qui a permis aux Lions d’engranger de la confiance avant leur entrée en lice dans la compétition africaine le 14 janvier. C’est du moins ce que retient le sélectionneur de l’équipe du Sénégal Pape Thiaw à la fin du stage. «Une victoire à la fin du stage, c’est bien pour la confiance. Le bilan est positif. Parce que les conditions de travail étaient très bonnes. Si on revient sur les deux matchs que l’on a fait ici. Ce que j’ai apprécié est que sur les deux matchs, l’équipe n’a pas pris de buts. Dans la compétition où l’on va, on a besoin d’une équipe très solide défensivement, très forte dans les transitions….Avec nos deux numéros six qui étaient devant la défense et qui récupéraient pas mal de ballons, on pouvait après installer notre jeu sur certaines phases. Même si on savait que c’était un match avec beaucoup de duels », a-t-il souligné au micro du service communication de la Fédération sénégalaise de foot. Le coach des Lions locaux a aussi relevé un match difficile face à son dernier adversaire du Congo.
« Nous avons joué contre une équipe qui était bien regroupé derrière et qui ne voulait pas prendre de buts. On était bien en place parce qu’on savait qu’il avait le jeu long. Mais on était présent sur les deuxième ballons », note- t-il, avant de préciser : «On sort d’un match très difficile avec une équipe du Congo très agressive. Au début du match, j’avais un peu peur pour mes joueurs. Mais tout s’est bien passé à la fin. On a vu une équipe du Congo très bien en place qui nous a bien posé des problèmes au début. On a marqué au début sur un coup franc de Lamine Camara mais on a peiné sur le dernier geste. Sur ces derniers jours, on a travaillé sur cet aspect. J’espère d’ici la compétition, cela va être quelque chose qui va nous faire du bien. Sur quatre matchs amicaux disputés depuis décembre, l’équipe du Sénégal a enregistré une victoire, deux matchs nuls et une défaite. Le Sénégal entre en lice le samedi 14 janvier contre la Côte d’Ivoire au stade d’Annaba pour le compte de la première journée du groupe B.
A GUEREO, LES « LIONNES » NE PENSENT QU’AUX BARRAGES DU MONDIAL
Quart-de-finalistes de la dernière Can féminine disputée au Maroc, les « Lionnes » du football s’étaient ensuite qualifiées pour les barrages qualificatifs au Mondial « Australie – Nouvelle-Zélande 2023 ».
Par Fama NDIAYE et B. Khalifa NDIAYE (Textes) et Mbacké BA (Photos) |
Publication 11/01/2023
Quart-de-finalistes de la dernière Can féminine disputée au Maroc, les « Lionnes » du football s’étaient ensuite qualifiées pour les barrages qualificatifs au Mondial « Australie – Nouvelle-Zélande 2023 ». En regroupement au Centre d’Excellence Caf Youssoupha Ndiaye de Guéréo, sur la Petite Côte, elles préparent consciencieusement le rendez-vous de février prochain à Auckland (Nouvelle-Zélande) où elles croiseront Haïti le 18 et, en cas de victoire, le Chili, le 21. Nous sommes allés leur rendre visite.
GUÉRÉO – « Ce ne sera pas facile face à Haïti et au Chili. Mais nous avons le mental et les moyens de réussir à ces barrages et à qualifier le Sénégal, pour la première fois de son histoire, à une Coupe du monde féminine de football ». Telle est la conviction de Korka Fall, avant-centre du Dsc et des « Lionnes » du football. « Nous savons qu’aucun match ne sera facile et nous sommes conscientes de ce qui nous attend. Mais nous irons aux barrages pour nous qualifier à la Coupe du monde. On dort et on se réveille avec le même objectif ». Avis signé Marième Babou, arrière latérale gauche de l’Union sportive des Parcelles assainies (Uspa) et de l’équipe nationale féminine et par ailleurs capitaine des « Lioncelles » U20.
C’est dire qu’au Centre d’excellence Caf Youssoupha Ndiaye de Guéréo, sur la Petite Côte, où elles sont en regroupement depuis plus de 3 mois, les joueuses du coach Mame Moussa Cissé ne pensent qu’aux barrages qualificatifs à la Coupe du monde prévus le mois prochain à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Quart-de-finaliste de la dernière Can disputée au Maroc (du 3 au 23 juillet 2022), le Sénégal a échoué d’un rien à se qualifier directement au prochain Mondial de foot féminin (battu aux tirs au but par la Zambie). Mais, les « Lionnes » s’étaient bien ressaisies en battant la Tunisie en « pré-barrages » ; ce qui leur vaut de devoir disputer les barrages en Nouvelle-Zélande, le 18 février face à Haïti et, en cas de victoire, trois jours plus tard face au Chili. « Vous vous rendez compte qu’elles sont à deux matches de disputer une Coupe du monde… Elles peuvent écrire l’Histoire. Un peu comme ceux de ma génération en 2002. Nous n’avions rien gagné, mais les gens se souviennent encore de nous », témoigne Omar Diallo, le portier qui était de l’expérience en Corée du Sud et au Japon et qui est aujourd’hui préparateur des gardiennes de but.
Autant « l’ancienne » Korka Fall, qui était de l’équipe ayant pris part à la première Can féminine du Sénégal en 2012 en Guinée équatoriale, que la « nouvelle » Marième Babou qui a disputé la deuxième, en juillet dernier au Maroc, toutes les 24 autres filles en regroupement à Guéréo ne pensent qu’à ça : aux barrages où elles sont décidées à hisser très haut le drapeau national. Ce serait une manière pour elles de se rattraper pour n’avoir pas été jusqu’en demi-finales directement qualificatives au Mondial (Australie – Nouvelle-Zélande, du 20 juillet au 20 août 2023).
Manque d’expérience
« Nous avions les moyens de passer en demi-finales. Mais par manque d’expérience, nous avons perdu. Nous avons, cependant, appris de cette défaite et cela nous servira forcément lors des barrages », selon Marième Babou. Un avis partagé par Korka Fall qui soutient que depuis une dizaine d’années qu’elle est en sélection nationale, elle n’a jamais vu « un groupe aussi soudé, une équipe aussi forte ». C’est que, d’après elle, les conditions de regroupement ont beaucoup changé. « Avant, on entrait en stage 15 jours avant les échéances. C’était difficile, dans ces conditions, d’avoir un groupe performant. Or, maintenant, on est en regroupement pendant des mois et dans de bien meilleures conditions », d’après l’avant-centre du Dakar Sacré-Cœur.
N’empêche, ce n’est pas facile pour des filles de rester si longtemps éloignées de chez elles. « C’est nous qui avons choisi de pratiquer le football. Donc on assume », philosophe Marième Babou qui ajoute avoir toujours eu le soutien de ses parents. « Nous sommes toutes très engagées à faire émerger le football féminin et à réussir individuellement dans la voie que nous avons choisie », ajoute Korka Fall. Et toutes savent qu’une qualification à la Coupe du monde sera le meilleur des plaidoyers pour leur cause. Elles s’en donnent donc tous les moyens. Elles s’entrainent dur du lundi au vendredi et sont lâchées le weekend pour aller jouer en club. Tous les jeudis, elles accueillent au Centre de Guéréo une équipe d’un centre de formation « afin d’évaluer notre travail sur les plans physique et tactique », selon leur coach Mame Moussa Cissé. Jeudi dernier, ce sont les U15 de Génération Foot que les « Lionnes » ont croisés dans une opposition qui s’est terminée par un nul vierge.
Et comme à chaque fois qu’elles ont rencontré des U15 ou des U17, les filles ont pu faire face à l’impact, à la vitesse et aux problèmes tactiques posés. Mais, sur place, elles ont suffisamment de mécanismes comme la cryothérapie (thérapie par le froid) pour récupérer vite. C’est le prix à payer pour s’illustrer aux barrages et espérer être de la prochaine Coupe du monde. Pour toutes les 26 joueuses en regroupement au Centre de Guéréo, le jeu en vaut la chandelle.
Mame Moussa Cissé, entraîneur national : « L’expérience de la dernière Can va nous faire grandir lors des barrages »
S’il regrette que son équipe ne se soit pas qualifiée directement au Mondial féminin lors de la dernière Can de football, Mame Moussa Cissé, le coach des « Lionnes », n’en espère pas moins que l’expérience vécue au Maroc sera très utile à son équipe. Surtout en direction des barrages de cette Coupe du monde que ses protégées vont disputer en février à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Au Centre d’Excellence de Guéréo, il s’emploie avec son staff, à donner à ses filles les moyens et arguments de décrocher une première qualification en Coupe du monde.
« Coach, le départ en Europe de certaines de vos joueuses après la Can féminine au Maroc n’a-t-il pas affaibli votre groupe ?
Ces départs prouvent, à mon avis, qu’il y a de la qualité dans ce que nous faisons. Le talent des filles est reconnu. On ne parlait pas souvent d’elles ; mais aujourd’hui, on s’intéresse à elles, elles vont en tests et ne reviennent pas. Cela fait partie de nos objectifs, parce qu’un de leurs rêves c’est de devenir professionnelles. La plupart d’elles ne sont plus à l’école et l’on se bat pour qu’elles aient de bons clubs. Ainsi, on pourra peut-être faire, comme l’équipe masculine A, des regroupements d’une semaine avec des joueuses venant d’Europe, des Etats-Unis. On n’aura alors plus besoin de nous regrouper pendant des mois comme c’est le cas aujourd’hui.
Vous espérez donc que ces départs soient une source de motivation pour celles qui sont restées ?
C’est un des objectifs de la promotion des filles avec l’activité qu’on est en train de faire. Elles voient que d’autres sont parties, elles travaillent davantage pour pouvoir partir. D’ailleurs, elles aiment être ici en regroupement ; la preuve, quand elles terminent un stage, elles ne cessent d’appeler pour demander la date du prochain rassemblement.
Comment avez-vous réussi à créer une telle ambiance ?
Nous avons dû beaucoup travailler. En fait, j’ai changé d’approche. Avant, j’ai été très rigoureux, très ferme pendant des années, par rapport à certaines choses. Mais, après, j’ai compris que ce qui permettait aux filles de progresser c’était un environnement positif où chacune d’elles se sentait bien lors du regroupement. Ainsi, elles ont des moments de détente, des moments où elles sont laissées à elles-mêmes, où elles peuvent faire tout ce qu’elles veulent dans la « maison » ; elles fêtent les anniversaires, et la Tabaski qui nous a trouvés au Maroc, elles l’ont bien fêtée c’est comme si elles étaient chez elles. C’est une sorte de compensation pour leur permettre d’oublier certaines contraintes. Parce que ce n’est pas facile. Même pour moi, a fortiori pour elles. Certaines femmes ont besoin d’avoir l’autorité parentale et ici je représente le père. J’ai demandé une adjointe dans mon staff qui règle certains problèmes ; elle a joué, est entraîneur de club et connaît la psychologie des filles. On a aussi le médecin qui est une femme et une kiné. Et donc le papa qui est là, tout ce qu’il faut comme rigueur mais pour leur permettre d’être en sécurité. Nous avons beaucoup travaillé pour mettre la confiance dans le groupe. Des fois, les filles nous parlent de leurs problèmes de famille et nous les aidons à les résoudre.
Vous vous préparez pour des barrages qui s’annoncent difficiles. Pensez-vous objectivement pouvoir vous en sortir ?
Moi je suis un compétiteur et j’aime bien le challenge ! Quand je suis devenu coach de l’équipe féminine, certains m’ont dit que j’allais m’enterrer là-bas. Mais, je savais dans quoi je m’engageais. Là, j’ai envie d’aller en Coupe du monde avec ces filles. Cela ferait pour le football féminin sénégalais une autre acceptation. Aujourd’hui, cette sélection féminine est vue autrement. On avait d’ailleurs la possibilité de se qualifier directement au Mondial. Sauf que c’est allé beaucoup trop vite. Quand on s’est retrouvé en quarts de finale, à une étape de la qualification, la pression était devenue trop forte pour les filles. C’était la première fois qu’elles vivaient cela. Je me rappelle d’ailleurs que quand nous avons gagné nos deux premiers matches à la Can, les gens réclamaient déjà la coupe à travers certains réseaux sociaux. Cette pression, les filles la vivaient aussi à travers la famille, le quartier. Malgré tout, on n’a jamais été ridicules ; pour moi, la meilleure équipe de ce tournoi-là, c’était la Zambie qu’on a bien maîtrisée pendant 70 minutes, on l’a menée au score. Cette expérience va nous faire grandir lors de ces barrages en Nouvelle-Zélande, découvrir d’autres footballs. C’est la première fois qu’on va jouer contre une équipe comme Haïti et, si tout se passe bien, contre le Chili. Et cela contribuera à notre apprentissage du haut niveau.
À ce propos, que savez-vous de votre premier adversaire, Haïti ?
C’est une équipe qui a déjà joué la Coupe du monde en U20, donc c’est un groupe jeune mais qui a déjà de l’expérience. C’est un pays et un football à respecter. Les gens ne les connaissent pas trop, mais l’ensemble de leurs joueuses jouent aux Usa ou en France. Cela dit, moi quand je joue un match, je dis que je peux gagner. Parce que nous avons nos forces ; ce n’est pas le même type de football, il faudra qu’on mise sur nos qualités. À la Can, beaucoup pensaient qu’on ne pouvait pas faire de bons résultats. Finalement, on est même frustré de n’avoir pas fait plus parce qu’il y avait possibilité d’aller en demi-finales et de se qualifier directement pour la Coupe du monde.
Donc vous avez toujours des regrets par rapport à cette Can ?
Oui ! Déjà, le premier objectif c’était de marquer un but ; ce qu’on n’avait pas su faire lors de la seule Can 2012 à laquelle le Sénégal avait participé. Après, il fallait gagner le premier match, puis le deuxième. Donc l’appétit est venu en mangeant et après, on a vu qu’on avait une équipe capable de rivaliser avec les autres. Sur cette compétition, nous avons encaissé deux buts et tous les deux sur balle arrêtée. Cela veut dire que nous avons de la valeur, du potentiel. Et que si l’on continue à travailler avec ce groupe plutôt jeune, on peut faire quelque chose. Le président de la Fsf a démontré qu’il croit en cette équipe. Et pour la première fois, on a parlé de cette équipe nationale lors du dernier Comité exécutif. Cela veut dire que les gens savent que nous sommes proches de quelque chose et si on se bat ensemble, on peut y arriver.
Coach, parmi vos joueuses, il y a des scolaires. Comment les gérez-vous avec leurs cours ?
Nous avons un emploi du temps avec les écoles de nos joueuses qui sont à l’école. Quand on a une seule séance dans la journée, on leur permet d’aller en classe et quand elles ont des devoirs à faire, nous gérons du mieux qu’on peut. En plus, on les a mises ensemble, un peu à l’écart du groupe, dans une chambre pour qu’elles puissent travailler sans être distraites par les autres. Elles sont 3. Deux au moyen et une à l’université. Il ne faut pas que le football, du fait des longs regroupements, nuise à leurs études, comme cela a été le cas pour plusieurs d’entre elles. C’est la même chose qui se passait chez les U18 et les U20. Il y avait un partenariat avec le lycée de Yène pour que les filles puissent continuer leurs études là-bas. Mais là, nous avons trouvé des mécanismes avec les écoles pour que les filles puissent recevoir leurs cours en ligne et quand c’est nécessaire, qu’elles se déplacent. À l’image de Khémesse qui n’est pas là ce jeudi matin ; elle est partie, depuis hier, à Mbour, pour faire ses cours et revenir dans l’après-midi. Et c’est à nous de la gérer par rapport à la fatigue. Mais elle est encore jeune ; c’est la capitaine des U17. Nous tenons donc à ce que nos filles continuent leurs études, car le football est très aléatoire et toutes ne pourront pas y réussir.
Une question plus personnelle, maintenant. En tant qu’homme et père de famille, comment vous y pensez-vous pour entrainer des filles ?
En tant que coach des filles, ce n’est pas facile ; mais c’est lié à la nature de la fonction. Pour moi, c’est un honneur d’avoir une responsabilité comme celle que j’aie. Ce n’est pas donné à tout le monde. Il y en a qui ont été entraineurs durant toute leur vie et qui n’ont pas eu ce privilège. Ça demande des sacrifices, mais j’ai une épouse et des enfants qui me comprennent. C’est pourquoi, quand je rentre à la maison, je ne sors pas ; je reste avec la famille. Mes filles comprennent que leur papa a une mission très importante. Parfois, je les amène ici pour qu’elles regardent ce qu’on fait. J’ai passé beaucoup de fêtes loin de ma famille, mais comme quelqu’un disait : « L’équipe nationale n’est pas ce qu’on fait parce qu’on n’a rien à faire, c’est ce qu’on fait quand on a tout laissé ». Ça demande beaucoup de sacrifices mais quand les résultats suivent, on oublie tout. Certains pensent à l’argent, mais le fait d’être reconnu par ses pairs est beaucoup plus important. Il n’y a pas si longtemps, on ne parlait pratiquement pas de football féminin ; mais aujourd’hui, partout où nous allons, les gens nous arrêtent. Il y a une reconnaissance par rapport à quelque chose. Et cela, rien ne peut le payer et c’est ce qui fait qu’on oublie tous les efforts qu’on a faits pour dire au moins que cela a abouti à quelque chose ».
Un regroupement long et dur qui a construit « une autre famille »
Au Centre d’Excellence Caf Youssoupha Ndiaye de Guéréo, sur la Petite Côte, l’équipe nationale féminine de football prépare activement les barrages qualificatifs à la Coupe du monde Dames prévus en février, en Nouvelle-Zélande. Le coach Pape Moussa Cissé et son staff technique et médical regroupent sur les lieux 26 filles depuis trois mois et demi. Et selon le technicien, c’est dans la continuité d’un premier stage fermé, en 2020, qui avait duré 6 mois. Un regroupement long et dur, puisqu’ayant coïncidé avec la période chaude de la Covid-19. Mais, c’était nécessaire, d’après Mame Moussa Cissé. Parce que, d’une part, étant alors toutes vaccinées, elles ne pouvaient être lâchées dans la nature au risque de contracter le virus. Et parce que, d’autre part, avec des niveaux de préparation, d’entrainement et de compétitivité différents en fonction de leurs clubs d’origine, il fallait les avoir sous la main le plus longtemps possible pour gommer les disparités.
Un choix qui s’est finalement révélé payant. « Cela nous a permis, dans un premier temps, de jouer et de gagner le tournoi de l’Ufoa en 2020 en Sierra Leone et d’avoir une équipe très compétitive qui s’est qualifiée, 10 ans après la Guinée équatoriale, à la Coupe d’Afrique, disputée au Maroc », précise Mame Moussa Cissé. Avec, à la clé, une place de quart-de-finaliste et un rang de barragiste donc, le mois prochain à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Outre ce résultat positif, ce long regroupement « dans des conditions idéales de préparation, avec un terrain de bonne qualité et de bonnes conditions de récupération » a également permis aux joueuses « de mieux nous connaître, de mieux nous accepter les unes les autres, en un mot de former une autre famille », d’après le coach.
Version confirmée par l’ancien portier des « Lions », Omar Diallo, préparateur des gardiennes de but. « En plus, avec Mame Moussa qui est un éducateur et un grand formateur, elles ont une figure paternelle qui veille sur tout le monde ».
Cette deuxième phase du regroupement aurait pu paraître beaucoup trop longue, vu que les deux matches amicaux prévus à domicile face au Cameroun n’ont pas pu se tenir. Mais il en faut bien plus pour démotiver les « Lionnes ». Elles ont à leur agenda deux grandes compétitions : le tournoi de l’Ufoa du 20 au 30 janvier au Cap-Vert et juste après les barrages du Mondial Dames. Pour le déplacement en Nouvelle-Zélande, il est prévu 15 jours avant le match contre Haïti (le 18 février). Il s’agira de régler le problème de la fatigue liée au long trajet (9 heures pour rallier Dubaï et de là-bas 12 heures pour arriver à Auckland), s’adapter par rapport au décalage horaire (+ 12 heures par rapport à Dakar) et en profiter pour jouer deux matches amicaux.
Après quoi, les filles devraient être d’attaque pour jouer les deux rencontres qu’elles espèrent bien disputer aux antipodes : contre Haïti (le 18 février) et en cas de victoire face au Chili (le 21) pour une place en finale. « Vous vous rendez compte que nos filles sont à deux matches d’une Coupe du monde ! », s’extasie Omar Diallo. « Elles sont sur le point d’écrire l’Histoire. Un peu comme notre génération qui avait qualifié le Sénégal à sa première Coupe du monde en 2002, même si nous n’avions rien gagné ». Selon lui et Mame Moussa Cissé, ces « Lionnes » ont déjà remporté le match de la reconnaissance. « Tout le monde sait que le football féminin est devenu une réalité. Les footballeuses ont gagné le respect de leurs compatriotes et de plus en plus de parents acceptent que leurs filles tapent dans un ballon », soutiennent-ils.
Trois générations de joueuses réunies sous un même toit
Gérer le présent en pensant au futur ! C’est quelque part la philosophie de Mame Moussa Cissé, l’entraineur de l’équipe nationale de football féminin. Actuellement en regroupement avec ses filles au Centre d’Excellence Caf Youssoupha Ndiaye de Guéréo, il a sous la main un effectif dont la base est constituée de joueuses ayant disputé la dernière Can (du 3 au 23 juillet 2022 au Maroc). Une équipe qui avait été jusqu’en quarts de finale (éliminée aux tirs au but par la Zambie) mais qui s’est qualifiée aux barrages de la Coupe du monde aux dépens de la Tunisie. Et pour accompagner ces « anciennes », 3 joueuses qui étaient avec les U17 et 6 ou 7 qui étaient avec les U20. « C’est notre politique de renouvellement des effectifs. Il y a des joueuses qui commencent à prendre de l’âge, mais il n’est pas question de les écarter. On a juste appelé ces jeunes pour leur permettre d’intégrer le groupe et de travailler dans les mêmes conditions que les autres », selon l’entraineur national.
Une façon, d’après Mame Moussa Cissé, de « travailler pour le présent en direction des éliminatoires de la Coupe du monde, et d’avoir une équipe compétitive pendant les 3, 4, 5 prochaines années ». Si bien qu’aujourd’hui, « sa » Tanière regroupe 3 générations de footballeuses. Ce qui, de son propre aveu, empêche que la mayonnaise prenne rapidement. Mais, rien de vraiment rédhibitoire. « Quand on aura travaillé sur les automatismes, on aura une équipe compétitive maintenant et dans le futur », assure-t-il. Car, d’après le coach, s’il y a quelques soucis, « c’est au niveau du comportement du fait que certaines filles n’ont pas l’habitude d’être en regroupement aussi longtemps ».
Sinon, du point de vue du talent et des capacités, il assure avoir à disposition des filles « capables de rivaliser avec n’importe quelle équipe ». Lui qui est dans l’entourage immédiat des « Lionnes » depuis 2013, est bien placé pour savoir que le temps où il était très difficile de remplacer une titulaire indisponible est révolu. Les 26 qu’il a sous la main ont le potentiel et bien d’autres qui évoluent au plan local, à plus forte raison en Europe dont certaines étaient déjà là en 2012, et même des binationales (dont une certaine Aminata Bâ qui joue en France qui est passée le voir lors des vacances de Noël) et même aux Etats-Unis pourraient plus tard venir étoffer l’effectif.
Pour l’heure, Mame Moussa Cissé ne veut pas « casser la dynamique » et est décidé à travailler dans la durée avec les joueuses qu’il a sous la main, avec l’espoir d’en voir qui iront monnayer leurs talents ailleurs. « Car, on voit de plus en plus nos filles devenir pros ». Il fera tout pour que cela dure.
Soukèye Cissé, adjointe de l’entraineur : « Il est plus facile de travailler en équipe nationale qu’en club, mais il y a plus de pression »
Ancienne joueuse de Médiour de Rufisque et actuelle coach de l’Union sportive des Parcelles assainies (Uspa), Soukèye Cissé est l’adjointe de l’entraineur national des « Lionnes » du football, Mame Moussa Cissé. À ce triple titre, elle est suffisamment outillée pour oser quelques comparaisons. Selon elle, « il est plus facile de travailler en équipe nationale qu’en club. Parce qu’ici, on a la chance d’être dans de très bonnes conditions de préparation et d’avoir les joueuses à disposition tout le temps avec donc la possibilité de travailler avec elles matin et soir. Ce qui n’est pas le cas en club ». Ce qui ne signifie toutefois pas, d’après l’ancienne défenseure centrale devenue attaquante de pointe en fin de carrière, que la pression y est moins forte. « Au contraire. Car, si en club, c’est un seul quartier voire une seule ville qui attend de vous des résultats, en sélection nationale, c’est tout un pays ».
Mais depuis bientôt 2 ans qu’elle seconde Mame Moussa Cissé et après des débuts relativement difficiles, Soukèye Cissé a appris à gérer le stress et la pression. Surtout qu’en plus, il lui fallait concilier ses tâches de coach et ses responsabilités de femme mariée. « Heureusement que j’ai un mari compréhensif qui me soutient beaucoup », soutient celle pour qui le football a toujours été une passion. Elle a également eu la chance d’avoir une mère ancienne basketteuse et un papa ancien footballeur et entraineur et d’avoir grandi « dans un milieu où mes frères ne parlaient que de football ». Seule fille de la famille et ayant grandi dans une caserne militaire, Soukèye Cissé révèle qu’elle ne sortait que pour aller à l’école ou pour jouer au football devant la maison. Et à partir du moment où elle avait de bonnes notes à l’école, ses parents qui étaient ses premiers « avocats » face aux reproches du voisinage ne la privaient guère de s’adonner à son activité favorite. Son papa l’accompagnait même parfois aux entrainements et, au besoin, lui refilait des conseils.
Professeur d’Eps dans un lycée de Keur Massar, Soukèye Cissé ne regrette pas d’avoir tracé le chemin qui lui plaisait. Avec son mentor Mame Moussa Cissé, elle estime être à la tête d’une « équipe soudée et motivée, qui croit en ses capacités de réussir quelque chose de grand ». Il ne fait aucun doute dans sa tête que les « Lionnes », « ses » filles, peuvent bien se comporter aux barrages et se qualifier à la Coupe du monde 2023 de football.
Et pourquoi pas une Can féminine au Sénégal ?
Dix ans après la Guinée équatoriale d’où il était revenu avec 0 point, le Sénégal a renoué, en 2022, avec la Can féminine de football. Et cette fois, les « Lionnes » qui étaient parties pour « redécouvrir la compétition » ont fait nettement plus en se hissant en quarts de finale et en se qualifiant pour les barrages qui donnent sur la prochaine Coupe du monde en Nouvelle-Zélande. Pour l’entraineur national, Mame Moussa Cissé, l’objectif principal, le mois prochain, à Auckland, sera de se donner les moyens de rester en contact avec l’Afrique et de se projeter vers la prochaine Can. Et à celle-ci, il s’agira de confirmer la bonne prestation de la précédente. Après quoi, « demander l’organisation de la suivante au Sénégal pour se donner plus de chances de la remporter », selon le coach des « Lionnes ».
Pour lui, actuellement qu’on parle d’accueillir la Can des garçons, « ce sera beaucoup plus facile d’organiser celle des filles ». Tel est le sens du processus de détection et de formation qu’il a mis sur 4 ans : donner à ses protégées l’opportunité de jouer 3 voire 4 Can, pour faire disparaître le « problème émotionnel » qui les avait handicapées en juillet au Maroc ; et se mettre en situation de s’imposer à domicile. Car, d’après Mame Moussa Cissé, on a trop tôt voulu faire porter des responsabilités à certaines de ses joueuses. « Or, les Safiétou Sagna et Awa Diakhaté sont encore jeunes ; elles n’ont que 24 ans et viennent à peine d’intégrer des clubs en France ». À titre de comparaison, il rappelle même que les Sadio Mané et Gana Guèye ont capitalisé plusieurs Can avant d’arriver à ce niveau et d’avoir le statut qui est le leur en équipe nationale A. « On est encore dans en phase d’apprentissage et si l’on joue de grandes compétitions rapprochées, l’équipe va grandir ». Et sera suffisamment mûre pour s’imposer à domicile si l’occasion lui est donnée d’accueillir la Can sur ses terres.
____________
Oumar Diallo, préparateur des gardiennes de but ; « J’étais un peu traumatisé quand j’ai débarqué ici »
Lorsqu’il a débarqué dans la Tanière des « Lionnes » du football juste avant la dernière Can en 2022, Oumar Diallo avoue qu’il était « un peu traumatisé, dépaysé ». Lui, le portier de l’équipe nationale lors de la Can 2000 au Nigeria et doublure de Tony Sylva à la Can suivante en 2002 au Mali et en 2004 en Tunisie comme lors de la première participation du Sénégal au Mondial, en Corée du Sud et au Japon (2002), n’avait jusqu’alors été préparateur que de gardiens de but. À l’institut Diambars, avec l’équipe nationale locale sous Moustapha Seck, puis chez les U23 avec feu Joseph Koto. Jamais préparateur de gardiennes de but.
Lorsque, donc, il a pris le relais de Gaspard Gomis, blessé, il n’a cependant pas tardé à s’adapter. « En tant que sportif, et en bon professionnel, je me suis très vite mis dans le bain. Il m’arrive même de dire « il » en parlant d’une fille, tant je ne fais plus attention au genre », témoigne Oumar Diallo. Sauf, peut-être, lors de la dernière … Tabaski qui a trouvé l’équipe au Maroc, lors de la Can où les « Lionnes » avaient été jusqu’en quarts de finale. « Là, plaisante-t-il, elles s’étaient comportées en vraies femmes pour cuisiner et bien fêter l’évènement ».
« Sinon, c’est la même technique, le même but, le même football ; même s’il y a une différence dans l’intensité, la vitesse et la charge », selon l’ancien portier de Khouribga (Maroc). Avec quatre gardiennes de but sous ses ordres au Centre d’Excellence Caf Youssoupha Ndiaye de Guéréo sur la Petite Côte où l’équipe prépare les barrages qualificatifs à la Coupe du monde « Nouvelle-Zélande – Australie 2023 », Oumar Diallo loue « l’implication, la discipline et le goût du travail bien fait » de ses protégées et, plus généralement, de l’ensemble des 26 filles en regroupement. « Certes, il y a de rares fois quelques caprices de filles, surtout après le choix de celles qui vont jouer, mais au plan du comportement, il n’y a rien à relever », ajoute-t-il.
Pour Oumar Diallo, la belle ambiance en regroupement est propice au travail de qualité. Et il ne doute pas que « si les filles restent sur leur lancée de la Can 2023, elles peuvent s’illustrer aux barrages et se qualifier pour la Coupe du monde ».