VIDEOLE SÉNÉGAL D'UNE TERRE PROMISE À UNE TERRE PRESQUE VIERGE DU JAZZ
Depuis des décennies, le Pr Maguèye Kassé s’intéresse au jazz et il a fait des recherches sur l’origine africaine du genre. Dans cette entrevue, il nous livre sa fine analyse de cette musique que d’aucuns accablent de préjugés. Le Prof Kassé explique.
Dans les années 70 - 80, le Sénégal fut une terre où le jazz a eu ses heures de gloire avec une profusion de clubs, disparus les uns après les autres. Malheureusement. La capitale sénégalaise a notamment reçu à l'époque de très grands musiciens de jazz qui ont «marqué l’histoire» tels que Dexter Gordon, Archie Shepp ou Dizzy Gillespie. «Il y a eu une période d’or ou il y a eu beaucoup de jazz, quelques clubs de jazz qui avaient ouvert, malheureusement ont disparu au fil du temps». In fine, Dakar fut une terre promise du jazz avant d’en devenir une terre vierge ou presque depuis quelques années au grand regret des aficionados. Malgré le mytique festival international du jazz de Saint-Louis, ce genre musical peine à occuper de l’espace, le « mbalakh» ne lui concédant aucun mètre carré pour éclore. Dans cette interview avec AfricaGlobe Tv, le Prof. Maguèye Kassé qui connaît bien cette musique nous livre son analyse sur les origines du jazz, sa pénétration au Sénégal et évoque quelques illustres noms qui l’ont dignement incarné.
En perte de vitesse au Sénégal depuis quelques décennies, le jazz semble retrouver un nouveau souffle à Dakar avec la récente inauguration d’un nouveau club à Dakar et un projet signalé du côté de l’île de Ngor. Musique chargée d’histoire et de la mémoire, le jazz constitue à la fois un pan de l’histoire de l’humanité et un pont entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe (esclavagistes).
En marge de la cérémonie inaugurale d’un nouveau club dans un resto dakarois, AfricaGlobe a interrogé le germaniste Maguèye Kassé, un fin connaisseur du jazz et qui, il y a quelques années, a fait des recherches pour établir l’origine africaine de cette musique. Une musique quelque peu syncrétique avec une base purement africaine. Puisqu’il faut le rappeler, le jazz a émergé dans la douleur des entrailles d’esclaves africains sur la base de leurs cultures propres exportées Outre-Atlantique et marinées d’influences européennes et américaines, notamment religieuse.
Dans cette entrevue, Maguèye Kassé nous livre sa fine analyse de cette musique criblée de préjugés que récuse le spécialiste. Certains la regardent de haut comme étant une musique élitiste. Une idée que bat en brèche l’invité d’AfricaGlobe Tv. Kassé nous dit tout ou presque de des origines du jazz et de ses cousins, regrettant les années 70-80 où Dakar était la terre promise du jazz avant d’en devenir une terre vierge ou presque depuis quelques années. Malgré le mythique festival international du jazz de Saint-Louis, ce genre musical peine à occuper de l’espace, le « mbalakh» ne lui concédant aucun mètre carré pour éclore.
Après avoir adopté le jazz et lui avoir consacré des recherches, l’abécédaire des manitous de ce genre musical n’est pas étranger à l’enseignant de civilisations et de langues germaniques. Maguèye Kassé égrène facilement avec une aisance inégalable tous ceux qui ont marqué l’histoire de ses musiques.
Mélomane féru du jazz et de ses cousins (blues, musique classique), l’intérêt de l’universitaire pour cette musique ne limite pas juste aux sonorités, aux mélodies, aux compositions et aux lyrics. C’est aussi l’histoire profonde dans sa globalité qui a précédé à sa naissance, qu’il explore.