KARANTABA ET KOLIBANTANG ISOLEES, LES TRAVAUX ATTENDUS A LA MI-OCTOBRE
Le pont-barrage anti-sel de Diopcounda, situé dans la commune rurale de Kolibantang, dans l’Est de la région de Sédhiou, a complètement cédé sous la pression des eaux de pluie. Toutes les localités qui ceinturent l’ouvrage se retrouvent du coup isolées.
Le pont-barrage anti-sel de Diopcounda, situé dans la commune rurale de Kolibantang, dans l’Est de la région de Sédhiou, a complètement cédé sous la pression des eaux de pluie. Toutes les localités qui ceinturent l’ouvrage se retrouvent du coup isolées. Cette rupture, qui entraine celle de la mobilité des personnes et des biens, va considérablement impacter le vécu quotidien des populations en termes de disponibilité des denrées de première consommation. Les malades et autres femmes enceintes vont sans doute pâtir de cette situation. Le gouverneur de Sédhiou s’y est rendu hier, lundi 30 septembre 2024, en compagnie des techniciens de l’AGEROUTE ; mais les travaux ne pourront démarrer qu’à la mi-octobre, le temps que les eaux se retirent, affirme-t-on du côté de l’administration.
Les fortes pluies qui se sont abattues ces dernières semaines sur Sédhiou et sa région n’ont laissé aucune chance au pont-barrage de Diopcounda. Le déluge de l’eau a emporté tout sur son passage et désormais il faut une pirogue pour rallier la commune enclavée de Maka Kolibantang, à partir de l’axe qui mène à Kolda. Ibrahima est conducteur de véhicule de transport en commun des voyageurs ; à son arrivée sur les lieux, il ne croyait pas à ses yeux. «Ce qui se passe ici est dramatique, l’effondrement total du pont-barrage de Diopcounda. Nous sommes là et obligés de rebrousser chemin pour reprendre une autre voie et aller à Sédhiou. Je suis sûr que c’est la galère pour les populations enclavées de cette zone. Car, si aucun véhicule ne fréquente la zone, c’est l’isolement total. Le gouvernement doit agir très vite», témoigne-t-il.
Dans les environs, les (emblavures des) vertes rizières qui s’étendaient à perte de vue ont fait le voyage avec les eaux, laissant derrière un sentiment quasi général de désolation. Le regard perdu dans le vide et le menton sous la paume de la main, la vieille Mouskouta n’a pas souhaité donner suite à notre interpellation, préférant tout simplement se résigner à la Puissance Divine en implorant : «Allahou Akbar» (Dieu est Grand). Dans un tout autre registre, le commerce est en berne dans cette zone du Pakao notamment dans les communes rurales de Kolibantang et Karantaba. Cette mobilité réduite compromet également l’approvisionnement de ces localités en denrées de première consommation, avec des risques d’inflation. Youssouph Cissé, le fils du chef de village de Maka Kolibantang, appelle à l’aide des pouvoirs publics. «Au début de l’abime de l’ouvrage, nous avons essayé d’interdire le passage aux véhicules puis aux cyclomoteurs. Mais finalement, le pont a cédé. C’est complètement coupé. Nous sollicitons la diligence du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et de son Premier ministre, Ousmane Sonko, pour reconstruire ce pont-là. Sinon, nous allons souffrir énormément. Outre les difficultés d’accès aux denrées, les malades et les femmes enceintes vont également souffrir. C’est vraiment urgent».
A rappeler que ce pont-barrage anti-sel a été construit, sur fonds propres en 1995, par le marabout de Dianaba, Cheikh Alioune Souané, pour abréger le calvaire des populations. Hier lundi, le gouverneur de Sédhiou, Diadia Dia s’y est rendu, en compagnie du maire de Kolibantang et les techniciens de l’Agence des travaux et de gestion des routes (AGEROUTE). Il a été convenu de patienter jusqu’à la mi-octobre, le temps que les eaux se retirent, pour y mettre de la latérite et envisager ensuite le bitumage de l’axe. Mais, d’ici là, les piroguiers vont reprendre du service, ne serait-ce que pour évacuer les urgences.